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Examinateur : Pr RASOLOFOHARINORO
Le présent mémoire n’a pu être réalisé sans le concours de plusieurs personnes à qui j’adresse
ma profonde reconnaissance, plus particulièrement à :
A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail, soyez assurés
de mes plus sincères gratitudes.
INTRODUCTION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
1
INTRODUCTION
En 2003, le gouvernement malagasy a décidé de tripler la surface des aires protégées en cinq ans.
Actuellement, dans son 7ème engagement, le “Madagascar Action Plan“ pour 2007-2012 a pour
ambition de prendre soin de l’environnement à travers trois défis majeurs : (i) augmenter les aires
protégées pour la conservation et la valorisation de la biodiversité terrestre, lacustre, marine et
côtière,(ii) réduire le processus de dégradation des ressources naturelles et (iii) développer le
réflexe environnemental à tous les niveaux. Ce troisième défi a pour finalité l'intégration de la
dimension environnementale dans tous les programmes sectoriels et le développement d'un
réflexe environnemental fort et effectif. Ainsi, dans la conservation de l’environnement, dans la
gestion des ressources et le développement durable, le gouvernement donne une importance
particulière à l’éducation pour un changement de comportement au niveau des citoyens du pays.
Toutefois, certains auteurs tel que Bruce Byers (1997) ont émis des réserves sur le succès de
programmes d’éducation environnementale basés sur la diffusion d’information et
l’enrichissement des connaissances. Cet auteur a énuméré plusieurs autres facteurs pouvant
influencer le comportement des gens à l’égard de la conservation et de la gestion des ressources
naturelles. Un des plus importants facteurs clés est l'acquisition de valeurs environnementales.
D'ailleurs, tout changement de comportement, à moins d'être imposé par la force, provient d'une
disposition d'esprit positive à cet effet – l'attitude – et requiert une conviction éthique – la valeur
(Goffin, 2001). Si notre société embrassait les principes de l'éthique environnementale, la
conservation de l'environnement et le maintien de la diversité biologique deviendraient nos
priorités de base. Les conséquences logiques seraient une diminution de la consommation de
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ressources et de plus vastes surfaces réservées à la conservation (Primack & Ratsirarson, 2005).
Par ailleurs, selon la PERE, l'introduction de nouvelles valeurs est un des moyens pour faire
évoluer les comportements vers une attitude plus responsable pour une gestion durable des
ressources naturelles.
Si telles sont les perspectives d’évolution de l’écopédagogie, compte tenu de l’importance des
valeurs environnementales dans le changement de comportement des gens vis-à-vis de
l’environnement, dans quelles mesures l’écopédagogie contribue-t-elle à l’éducation aux valeurs
environnementales des élèves malagasy ? Telle est la problématique que le présent document a
pour ambition de résoudre en prenant comme hypothèse le fait que les approches utilisées dans
l’écopédagogie contribuent à l’acquisition de valeurs environnementales et que les stratégies de
mise en œuvre de la démarche figurent parmi les stratégies d’éducation aux valeurs
environnementales. Le présent mémoire comporte trois parties traitant respectivement le cadre
conceptuel et méthodologique, puis les résultats de la recherche suivis des recommandations de
mise en œuvre et de pérennisation de la démarche.
3
Cette première partie exposera l’objet de la recherche qui a été déterminé à partir de la
problématique sur la contribution de l’écopédagogie à l’éducation aux valeurs environnementales.
Afin de mieux cerner le sujet, une section sera consacrée à la présentation de l’écopédagogie et de
la théorie sur les valeurs et sur l’éducation aux valeurs environnementales. La présentation de la
méthodologie de la recherche clôturera cette partie.
I - Problématique
Un des défis majeurs du « Madagascar Action Plan » dans son engagement pour la protection de
l’environnement est de développer un réflexe environnemental à tous les niveaux.
Selon PAVLOV (1889), il y a deux types de réflexe : le réflexe inné et le réflexe conditionnel
qu'on acquiert avec l'apprentissage. Le réflexe conditionnel est une réaction involontaire
provoquée par un stimulus extérieur. Si le stimulus disparaît, le réflexe disparaît donc, et
l'individu risque de revenir à son comportement initial. De plus, le réflexe n'étant pas volontaire,
l'individu n'a pas mis en oeuvre un processus de décision et de choix de son comportement alors
que l'éducation à l'environnement a pour objectif de développer des comportements responsables.
Quel type d’éducation à l’environnement devons-nous mettre en œuvre pour faire acquérir ces
comportements responsables au citoyen malagasy?
Le WWF, pour sa part, a ciblé en priorité les élèves pour ses actions d'éducation
environnementale. Ces derniers vont bientôt entrer dans l’âge adulte, et une éducation relative à
l’environnement les aidera à prendre la meilleure décision face aux problèmes environnementaux
auxquels ils vont devoir faire face dans leur avenir.
Toutefois, ces élèves se sentent-ils concernés par la perte de la biodiversité malagasy ? Les
programmes d'éducation environnementale réalisés jusqu'ici leur permettent-ils de faire le lien
entre leur geste au quotidien et la gestion durable des ressources naturelles ? Parallèlement à
l’éducation qu’ils reçoivent de leur entourage et également en classe, comment les amener à
devenir des citoyens respectueux de l’environnement ? Comment influencer leur attitude, leur
comportement, leur action, leur décision pour réduire l’impact négatif de leur geste sur la gestion
durable des ressources naturelles ?
Dans son ouvrage intitulé “Démarche pour comprendre et influencer les comportements à
l’égard de la conservation et de la gestion des ressources naturelles“, Bruce Byers (1997)
énumère plusieurs facteurs qui pourraient influencer le comportement, à savoir : les
connaissances, les valeurs, les normes sociales, les facteurs socio-culturels, les options, les
aptitudes, l’économie, les lois, les politiques et le sexe.
Le contenu des cours en classe donne déjà plusieurs connaissances sur l’environnement aux
jeunes. Comme nous ne pouvons pas prétendre pouvoir influencer les normes sociales, les
facteurs socio-culturels où ils vivent, ni l’économie, l’objet de la recherche se focalisera sur les
valeurs environnementales en tant que facteurs influant sur le comportement des jeunes. Ce choix
a également été influencé par une des finalités de la Politique Nationale de l’Education relative à
l’Environnement (PERE) qui est de « faire évoluer les comportements vers une attitude plus
responsable pour une gestion durable des ressources naturelles et pour le développement rapide
de la Nation par l’introduction de nouvelles valeurs ».
II – Hypothèses
Hypothèse 1 : Les approches utilisées dans l’écopédagogie contribuent à l’acquisition de valeurs
environnementales.
Initialement, l’écopédagogie n’a pas pour objectif l’éducation aux valeurs environnementales.
Toutefois, l’approche systémique à laquelle est fondée la démarche met en exergue les
interrelations entre les individus et les espèces. En conséquence, l’écopédagogie vise à acquérir la
valeur sur l’interdépendance des espèces.
2- Contexte national
A Madagascar, le rôle important de l’éducation environnementale dans les actions de
conservations a toujours été officiellement reconnu. En effet, depuis 1990, selon la Charte de
l’Environnement Malagasy, l’éducation, la formation et la sensibilisation à l’environnement
représentent l’épine dorsale de la mise en œuvre du Plan d’Action Environnementale et du
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processus pour réconcilier l’homme avec la nature. C’est ainsi que chacun des Programmes
Environnementaux comporte des objectifs spécifiques sur l’éducation environnementale. Le
Programme Environnemental III, dans son volet concernant l’éducation relative à
l’environnement, prévoit le renforcement au niveau national des capacités de gestion de
l’environnement à travers l’amélioration des accès aux connaissances sur l’environnement,
l’appui à la politique de communication, d’éducation et de formation environnementale, et enfin
la promotion des attitudes favorables à la conservation des aires protégées et des sites de
conservation.
La mise en œuvre de ces objectifs éducationnels est précisée dans le décret n°2002-751 du
31.07.02 fixant la Politique Nationale d’Education Relative à l’Environnement (PERE) qui
stipule dans son article 3 qu’elle vise à « développer la conscience environnementale de chaque
individu » et à « faire évoluer les comportements vers une attitude plus responsable pour une
gestion plus durable des ressources naturelles ».
Enfin, la mise en œuvre de la PERE est reprise dans les stratégies générales du Madagascar
Action Plan, dans son septième engagement portant sur l’environnement. Le troisième défi de cet
engagement consiste à développer du réflexe environnemental à tous les niveaux. Il a pour
objectif l’intégration de la dimension environnementale dans tous les programmes sectoriels et le
développement de réflexe environnemental fort et effectif.
II- Ecopédagogie
Le Programme Education Environnementale du WWF a été mis en place depuis les années 80.
Depuis 2004, une recherche-action a été menée par le WWF en capitalisant les expériences en
éducation environnementale à Madagascar et dans le monde, pour aboutir au concept nommé
« écopédagogie ».
Le concept de l'écopédagogie a été élaboré en 2006. L’écopédagogie est une démarche
pédagogique fondée sur une vision environnementaliste de l’éducation et de l’enseignement. Elle
vise à assurer à la fois l’éducation environnementale et la réussite scolaire des élèves. Il est
actuellement mis en œuvre dans tous les niveaux de l'éducation fondamentale et dans
l'enseignement secondaire. La démarche prend racine sur trois principes fondamentaux :
− Fondements d'ordre philosophique qui retiennent la vie et le respect de la vie sous toutes ses
formes comme valeurs cardinales à l'écopédagogie.
− Fondements d'ordre scientifique et méthodique :
− références à la psychologie qui recourent aux théories sur les intelligences multiples et
sur le cerveau global pour créer et entretenir chez les élèves les réflexes
environnementaux. La manière de fonctionner du cerveau humain par rapport aux réalités
de la vie dépend non seulement des connaissances acquises, mais aussi de la manière
dont ces connaissances ont été enseignées et apprises ainsi que des conditions dans
lesquelles l'apprentissage a été réalisé. Ce processus est à la base de la construction du
substrat de la culture de l'individu, forme et forge sa personnalité.
− la part de l'écologie : l'écopédagogie emprunte à l'écologie sa démarche consistant à
d'abord prendre en compte la structure de l'habitat ou de l'écosystème considéré, puis à
étudier les relations entre les populations du même habitat ou écosystème, ensuite à
identifier les diverses fonctions de cet habitat ou écosystème, et enfin, à envisager
l'évolution possible de l'un ou de l'autre.
− l'apport de la systémique : la démarche écopédagogique valorise les instruments de
l'approche systémique à savoir : la théorie du système, l'analyse des éléments du système
et la mise en relation de ces éléments, l'étude du fonctionnement du système et de ses
relations avec son environnement.
− Fondements d'ordre pédagogique : l'écopédagogie fait appel à diverses pédagogies et
approches qui concourent à sa double finalité : assurer l'éducation environnementale des
élèves en vue d'un développement durable et contribuer à la réussite scolaire de ces derniers.
Ci-après quelques exemples d’approches pédagogiques développées dans l’écopédagogie :
l’approche socioconstructiviste, l’approche cognitive, l’approche affective, l’approche
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1- Champs d'application
Comme l’écopédagogie est fondée sur une vision environnementaliste de l’enseignement, et
qu’elle vise à la fois l’éducation environnementale et la réussite scolaire des élèves, cette
démarche vise à développer les différentes dimensions de l’apprenant et prend en considération
tous les aspects de la vie de l’établissement : gestion, éducation, enseignement, activités para et
extra-scolaires, relations internes et externes. Dans cette perspective, l’écopédagogie transformera
l’établissement en un milieu de vie écologiquement sain et propice aux études. Elle touche cinq
champs d’application :
̵ Le management de l'établissement à travers la mise en oeuvre d'un Projet d'établissement
et la pratique de l'écogestion pour réduire les impacts négatifs des activités de l'école sur
l’environnement.
̵ L'organisation pédagogique de l'établissement par diverses approches.
̵ La didactique recommandant la démarche de conduite des leçons suivante :
• mise en situation d'apprentissage,
• observation de l'objet de la leçon,
• analyse de l'objet de la leçon pour dégager des éléments qui le composent,
• mise en relation des éléments de l'objet entre eux, de l'objet avec son milieu, de
l'objet avec les acquis antérieurs des élèves, de l'objet avec les éléments de
l'environnement,
• l'étude de l'évolution de l'objet dans le temps et dans l'espace,
• synthèse ou résumé des résultats des étapes précédentes,
• exercices d'apprentissage et d'application.
̵ Les activités d'éducation nature et d'exploration des milieux de vie appelées aussi
« activités d'observation et de découverte ».
̵ Les activités environnementales pour l'école et pour la communauté.
- Elaboration de manuel pour le primaire : les résultats de l’expérimentation dans le Sud ont
permis d’adapter le manuel au public du primaire, en tenant compte des diverses approches
préconisées par le Ministère, notamment l’Approche par les Compétences. En 2007, plus de
11.000 exemplaires ont été édités et distribués dans toutes les écoles primaires publiques des
48 Cisco cibles et les responsables et formateurs desdites Cisco.
- Formation en cascade : une équipe de grand formateur au niveau central a formé plus de
700 formateurs en éducation environnementale et en écopédagogie au niveau des 48 Cisco
cibles. Pendant les vacances scolaires juillet-août 2007, plus de 8000 directeurs d’écoles
primaires et Chef ZAP (Zone d’administration pédagogique) ont suivi la formation sur
l’écopédagogie au primaire pour l’introduction du concept dès le début de l’année scolaire
2007-2008.
2- Valeurs environnementales
Une valeur peut prendre un sens tout à fait différent selon le système de valeur dans lequel elle se
place. La santé par exemple prend un sens différent dans le cadre d’une éthique
environnementale. Aucune valeur n’est spécifique à l’environnement. Des auteurs ont toutefois
énuméré des valeurs environnementales et les plus importantes valeurs pour la conservation de
l’environnement. La synthèse des travaux de trois auteurs, Primack et Ratsirarson (2005) et
Goffin (1993) nous permettra d’identifier les valeurs environnementales à éduquer et à intégrer
dans l’écopédagogie. Selon Sauvé et Villemagne (2006), il n’existe pas de valeurs proprement
environnementales, mais « des valeurs instrumentales appliquées à des objets environnementaux
porteurs de valeurs considérées comme intrinsèques ».
Primack et Ratsirarson (2005) énumèrent des énoncés qui sont les plus importants pour la
conservation de la biodiversité :
- Chaque espèce a le droit d'exister. Chaque espèce a une valeur en soi, une valeur
intrinsèque sans rapport avec les besoins des êtres humains. Certaines espèces surtout
végétales expriment par exemple leur volonté de vivre par le biais de leur progéniture et de
leur adaptation évolutive face au changement de leur environnement.
- Toutes les espèces sont interdépendantes. La perte d'une espèce peut avoir des
conséquences de grande envergure pour les autres membres de la communauté : d'autres
espèces peuvent s'éteindre également et la communauté déstabilisée.
- Les hommes ont la responsabilité d'agir en qualité de régisseurs de la Terre. Dans
plusieurs religions, la responsabilité de l'homme dans la préservation des espèces animales est
explicitement décrite comme partie intégrante de la convention avec leur Dieu.
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- Les hommes ont une responsabilité envers les générations futures. Nous devons utiliser
les ressources d'une manière à ce que les générations futures puissent également en
bénéficier, tant en quantité qu'en qualité.
- Le respect de la vie humaine et le souci des intérêts humains sont compatibles avec le
respect de la diversité biologique.
- La nature a une valeur esthétique et spirituelle qui dépasse sa valeur économique
- La biodiversité est indispensable dans la détermination de l'origine de la vie.
Pour sa part, Goffin (1993) a choisi quatre valeurs environnementales majeures : la solidarité, la
tolérance, l'autonomie et la responsabilité. Le choix de ces valeurs a été dicté par le respect de la
vie, le respect de soi, le respect d'autrui, le respect des générations futures, le respect de la nature.
- La solidarité : comme valeur environnementale, la solidarité procède d'une reconnaissance et
d'un constat. La reconnaissance est celle du droit fondamental que possède tout homme et
tout peuple à des conditions d'environnement de qualité suffisante pour assurer au moins sa
santé et son bien-être. Le constat est celui de l'interdépendance accrue, aujourd'hui, entre les
collectivités humaines, quel que soit la partie du monde où elles se situent. Mettre en oeuvre
la solidarité, c'est s'efforcer de répondre aux besoins du présent, mais sans compromettre
l'existence des générations futures. C'est une solidarité avec les générations futures.
- La tolérance : elle signifie la reconnaissance de la diversité des individus, des sociétés, des
cultures. Non seulement la diversité doit être reconnue, mais elle doit être valorisée. La
valorisation des différences entraîne le désir de complémentarité, elle engendre la coopération
et l'échange et débouche par conséquent sur un enrichissement mutuel. La tolérance ne se
réfère donc pas seulement à un principe passif de simple reconnaissance, mais aussi et surtout
à un principe actif de coopération dans l'égalité.
- L'autonomie : cette valeur est liée au caractère contingent de l'environnement, relatif aux
contextes écologiques et culturels spécifiques de chaque terroir et variant dans le temps selon
une dynamique propre. Elle concerne la capacité des individus et des groupes sociaux à
comprendre leur environnement et à exercer une action sur lui. Comme le contexte de chaque
terroir est spécifique, il convient de laisser se développer des solutions adaptées aux
problèmes vécus localement, grâce à des technologies et à des institutions appropriées aux
réalités locales. Les populations concernées sont les acteurs de leur développement, à elles de
choisir les objectifs et les moyens, et de prendre les décisions en conséquence.
- La responsabilité qui suppose l'existence des trois valeurs précédentes. Elle répond au
caractère normatif du rapport à l'environnement, en impliquant un jugement de valeur
intrinsèque. Elle porte sur le rapport à autrui, auquel on ne peut nuire. Elle porte aussi sur le
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rapport aux générations futures, par le maintien du patrimoine naturel à leur usage. Elle porte
enfin sur le rapport à la nature, par le respect de la vie, la nôtre et celle des écosystèmes.
3 – Ethiques environnementales
“ Les problématiques environnementales soulèvent des questions fondamentales ayant trait à la
valeur de l’être humain, au genre d’être que nous sommes, au genre de vie que nous devrions
mener, à la place que nous avons dans la nature et au type de monde dans lequel nous pouvons
nous épanouir“. Joseph des Jardins, 1995
Pour cet auteur, il ne suffit pas d’apporter des réponses d’ordre scientifiques, technologiques aux
problématiques environnementales. Les questions environnementales soulèvent en effet des
questions fondamentales, à la fois éthique et philosophique, participant à la définition de notre
rapport au monde et plus spécifiquement de “notre place dans la nature“.
Une éthique correspond à un système de valeur fondé sur une réflexion d’ordre philosophique
concernant notre rapport au monde. Ainsi, il n’existe pas une éthique de l’environnement, mais
une pluralité de propositions éthiques. Ci-après quelques courants de pensée en éthique
environnementale.
- égocentrisme : centrée sur soi-même et confère aux individus un statut d’égocitoyen, statut
qui signifie : “ c’est pour moi, tout seul, chacun pour soi“ . (Joël de Rosnay, 1994) ;
- anthropocentrisme : l’humanité est considérée comme la seule porteuse de valeurs. Elle est
le centre du monde. La nature, les objets et l’environnement possèdent uniquement une valeur
utilitaire au service de l’humanité ;
- sociocentrisme : qui privilégie la valeur du groupe social, au-delà de l’individualisme et de la
préoccupation pour l’espèce humaine et tant que telle ;
- biocentrisme : caractérisée par une centration sur la vie et repose sur le principe qu’il faut
protéger la vie sous toutes ses formes. Le biocentrisme s’est développé en opposition à
l’anthropocentrisme.
- écocentrisme : repose sut l’idée d’une communauté biologique et considère les interrelations
entre les membres de cette communauté de vie, dont l’être humain fait partie.
Eduquer aux valeurs environnementales remet en cause nos styles de vie afin de permettre à la
fois d’améliorer la qualité de vie des hommes, de garantir celles des hommes à venir, de préserver
le bon fonctionnement de la biosphère.
Selon Caduto (1985), plusieurs stratégies permettent une éducation aux valeurs
environnementales. Nous allons présenter brièvement ces stratégies :
a- Analyse des valeurs : permet aux apprenants d’explorer leurs propres valeurs. Cette stratégie
consiste à identifier et à évaluer les différentes valeurs qui sous-tendent les positions des
divers acteurs impliqués dans une situation problématique. Elle permet ainsi de mieux
comprendre la dimension affective et morale des questions environnementales. Face à une
situation problématique, le groupe choisit la valeur qui lui semble préférable et qui sera
adopté par tous les membres.
c- Education confluente : grâce à une approche holistique, cette stratégie se base sur le fait que
l’éducation cognitive et l’éducation affective sont inséparables à l’éducation de la personne.
Cette stratégie favorise ainsi l’éducation sensorio-motrice des apprenants en explorant
l’environnement par les sens et développer ainsi l’affectivité et la conscience sur
l’environnement. En effet, l'adhésion à des valeurs ne relève pas exclusivement d'un
mouvement rationnel de l'esprit, mais elle fait appel largement à l'affectivité (Goffin, 1993).
e- Laisser-faire : les interactions entre l’éducateur et les apprenants (la manière d’enseigner, le
choix des discussions, etc.) conduisent implicitement à l’acquisition de valeurs par les
apprenants. Les valeurs sont implicitement transmises aux apprenants à travers les gestes, les
comportements et les attitudes de l'éducateur/enseignant ainsi qu' à travers les méthodes
pédagogiques utilisées (choix des outils, des techniques, ...). L'éducateur/enseignant devient
un modèle pour l'apprenant. Cette approche est souvent liée à l’approche cognitive.
Toutefois, laisser les apprenants construire eux-mêmes leurs valeurs selon leurs priorités ou
leurs émotions ne permet pas toujours d’asseoir de véritables valeurs environnementales.
f- Développement moral : cette stratégie suit des étapes progressives où l’éducateur aide les
apprenants en les exposant à des situations conflictuelles. Celles-ci stimulent le
développement moral. Le jeu de rôle est une des techniques utilisées dans l’éducation morale.
g- Inculcation : les apprenants adoptent les valeurs voulues et imposées par l’éducateur à
travers plusieurs méthodes : (i) la moralisation où l’éducateur dicte ce qui est bon et ce qui est
mauvais, (ii) la modélisation où les valeurs du maître devront être les valeurs des apprenants,
(iii) le renforcement positif ou négatif. Cette stratégie demande une certaine habilité de la part
du maître pour démontrer aux apprenants ses valeurs à travers ces gestes au quotidien au lieu
de simplement les citer.
h- Apprentissage par l’action : les apprenants développent leurs capacités et acquièrent leurs
valeurs à travers des expériences inspirées de la vie quotidienne. Cette stratégie implique
directement les apprenants. Ces derniers mettent en pratique leur propre raisonnement moral
(quel que soit le niveau), leurs croyances, leurs valeurs, pour pouvoir prendre une décision
personnelle. Cette stratégie est souvent suivie par d'autres méthodes d'éducation relative aux
valeurs environnementales telles que l'analyse et la clarification des valeurs, l'inculcation,
l'éducation confluente ou le développement moral.
II – Phase préparatoire
Cette première phase de la recherche est marquée par des travaux bibliographiques sur les valeurs
environnementales, par la consultation de rapport d’activités et d’enquêtes réalisées par le WWF
dans la mise en œuvre de l’écopédagogie et enfin, par l’organisation d’entretiens avec les
organismes et institutions œuvrant dans la conservation et/ou dans l’éducation environnementale.
19
Deuxièmement, concernant le choix des ouvrages, des recueils de textes traitant les valeurs
environnementales ont été privilégiés pour avoir le maximum de points de vue d’auteurs. En
effet, les valeurs diffèrent d’un individu à un autre, et les recueils de texte s’avèrent très
enrichissants pour renforcer l’état de connaissance du chercheur. Par ailleurs, ce choix a permis
de limiter la lecture aux pages qui traitent le sujet. Une attention particulière a été donnée pour les
textes analysant les énoncés de plusieurs auteurs. Ceci a facilité le choix des valeurs les plus
pertinentes en matière d’environnement.
Enfin, pour compléter les informations sur l’éducation aux valeurs environnementales, les
organismes et institutions mettant en oeuvre de programme d’éducation environnementale ont été
approchés. La liste des consultations ayant été faites est jointe en annexe du document.
II – Phase opérationnelle
La lecture d’ouvrages traitant les valeurs environnementales et leur environnement a abouti à
l’élaboration de fiche de lecture. Toutefois, la fiche n’a pas été établie par auteur mais par
thématique. Les travaux de recherche de plusieurs auteurs sur un aspect spécifique d’un sujet sont
regroupés dans une fiche qui se réfère au sujet.
Concernant la lecture des documents du WWF, une grille d’inventaire de contenu a été établie
pour faciliter le traitement (Annexe 1). Les points essentiels ont été repris et résumés par le
chercheur. Un tableau a été élaboré pour résumer les réponses et les données des interviews
réalisés auprès des 65 enseignants des 6 écoles pilotes.
20
Un guide (Annexe 2) est élaboré pour la consultation des organismes et institutions œuvrant dans
la conservation et/ou dans l’éducation environnementale. L’entretien se caractérise par un contact
direct entre le chercheur et ses interlocuteurs et par une faible directive de sa part. Il s’instaure
ainsi un véritable échange au cours duquel l’interlocuteur exprime ses perceptions d’un
événement ou d’une situation, ses interprétations ou ses expériences. L’entretien est semi-dirigé à
partir d’une série de questions-guides, relativement ouvertes pour favoriser les échanges. Il s’agit
d’un guide d’entretien informel dont l’objectif est d’élargir notre connaissance sur : leurs
stratégies d’éducation environnementale, le public cible, les moyens et outils développés, les
thématiques environnementales prioritaires ainsi que les valeurs environnementales. Les
questions sont toutes ouvertes afin détendre l’atmosphère, de favoriser les échanges et de faciliter
la collecte d’information.
Concernant les entretiens auprès des organismes œuvrant dans l’éducation environnementale
- Les guides d’entretien sont en premier lieu traitées manuellement pour trier les organismes
œuvrant en milieu scolaire,
- Un traitement informatique des données relevées dans les guides présélectionnées permet de
recenser les organismes et institutions qui visent des valeurs environnementales spécifiques.
Comme il s’agit de questions ouvertes, les contenus peuvent être très variés. La méthode
d’analyse de contenu a été utilisée. L’analyse des données est à la fois qualitative et quantitative.
L’analyse qualitative permet de décrire la situation et de dégager les tendances globales. Elle est
basée sur les différentes théories qui constituent le fondement de l’écopédagogie. L’analyse
quantitative est basée sur des regroupements quantitatifs qui permettent d’analyse les relations
directes entre les variables.
22
IV – Limite de l’étude
- Pour des raisons de santé, le chercheur n’a pas pu se déplacer sur place pour réaliser une
observation directe des comportements des élèves. Ces données auraient renforcé les analyses
sur l’acquisition effective des valeurs. D’autant plus, aucune évaluation des acquis des élèves
n’ait été réalisée avant l’expérimentation pour pouvoir mener une étude comparative avec le
présent et en déduire le changement réel amené par le projet.
- L’écopédagogie étant développée seulement en 2006, très peu de documents donnent des
informations sur les réalisations et les résultats de la démarche. Un seul document traite les
principales variables de notre sujet. Il s’agit d’un document de synthèse d’entretiens réalisés
auprès de six écoles pilotes. Les données ont été rassemblées suivant la méthodologie de son
auteur. Le chercheur a rencontré un problème de compatibilité des données entre elles et avec
les données qu’elle estime plus pertinentes dans le cadre de cette recherche. De plus, le
tableau de synthèse ne mentionne que les réponses du groupe d’enseignant, et non les
réponses individuelles des enseignants.
Par ailleurs, ce document de synthèse n’a été édité qu’en juin 2007. Le calendrier de conduite de
la recherche en a été perturbé.
I – Priorité
Il a été constaté que 5 écoles sur 6 semblent n’attacher plus d’intérêt à l’objectif d’éducation
environnementale de l’écopédagogie. En effet, les enseignants trouvent dans l’écopédagogie un
moyen pour faciliter leur travail, notamment dans la préparation et dans la conduite des leçons.
En effet, l’éducation environnementale ne se situe pas comme une des priorités dans
l’enseignement, contrairement à la réussite scolaire. Ceci explique le fait que la démarche de
conduite de leçon, les styles d’enseignements et l’intégration des matières sont les aspects de
l’écopédagogie qui retiennent le plus d’attention.
Education
nature
11%
Education
environnementale
23%
Pédagogie
66%
1- Projet d’établissement
Seules deux écoles, soit 33% font participer les élèves dans la réalisation des projets
d’établissement, or le document de projet stipule que toute la communauté scolaire devrait
prendre part à la planification et à la réalisation des activités. Selon le résultat de l’enquête, seules
les sorties motivent les élèves, et non les activités proprement dites.
2 - Ecogestion
Dans cette région où l’eau est une ressource rare et chère, il est normal que toutes les écoles
s’attèlent à mettre en place un programme de gestion de l’eau. Il est vrai toutefois que les activités
entreprises n’ont pas fait l’objet d’une créativité de la part des enseignants.
2 fois par
16% semaine
1 fois par
semaine
50% 17%
1 fois par mois
1 fois par
17%
semestre
4 – Education – nature
Les activités d’éducation-nature sont parmi les activités d’observation et de découverte. Toutes
les écoles ont organisé des activités d’éducation-nature, mais la mise en œuvre diffère au niveau
de la fréquence. Selon cette enquête, la motivation et l’intérêt des élèves sont les mêmes quel que
soit la fréquence. Toutefois, la fréquence des activités joue un rôle important dans la création et le
maintien de lien affectif entre les élèves et l’environnement.
2 fois par
16% semaine
1 fois par
semaine
50% 17%
1 fois par mois
1 fois par
17%
semestre
5 – Didactique
Toutes les écoles appliquent la démarche de conduite de leçon proposée par l’écopédagogie. Ce
volet de l’écopédagogie a le plus de succès car le résultat été visible par les enseignants :
participation en classe, échanges, amélioration des résultats scolaires, …
IV – Facteurs de réussite
1- Formation
Les sessions de formation périodiques ont été reconnues par 5 établissements comme étant un des
facteurs de réussite de l’écopédagogie. En effet, les descentes sur terrain ont été programmées
tous les bimestres. Elles ont eu pour objet, non seulement la formation et le renforcement des
compétences des enseignants, mais aussi le suivi des activités.
V – Facteurs de blocage
1- Priorisation
Le premier facteur de blocage est le fait que les enseignants accordent une priorité aux objectifs
de réussite scolaire par rapport aux objectifs d’éducation environnementale. Les activités
environnementales, les activités d’observation et de découvertes, les activités d’éducation-nature
qui ont pour objectif de développer chez les élèves un lien affectif avec l’environnement se
trouvent lésées.
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2- Manque de créativité
Les enseignants ont manqué de créativité dans la création des activités d’observation et de
découvertes. Il en est de même pour les sorties nature et les activités d’éducation-nature. 90% des
enseignants n’ont pas suivi de formation initiale et ils manquent d’encadrement sur le terrain pour
développer leurs compétences de base. Malgré les différentes sessions de formation en
écopédagogie suivies, les enseignants manquent encore de compétence de base pour pouvoir
créer eux-mêmes des activités pédagogiques adaptées à chaque objectif et situation. Les élèves
s’ennuient de la routine et les objectifs d’apprentissage et d’éducation ne seront pas atteints.
3- Manque de ressources
Il s’agit premièrement de manque de ressources matérielles pour mener à bien les activités
environnementales. Malgré une dotation en matériel de jardinage de la part du WWF, l’aridité du
sol dans cette région sollicite beaucoup plus de travail de la terre que dans d’autres régions. Les
matériels s’usent plus vite que la normale.
II – Faiblesses de l’écopédagogie
- Référence théorique sur les valeurs environnementales : le concept des valeurs et des
valeurs environnementales n’a pas été pris en compte dans les fondements et
l’élaboration de l’écopédagogie. En conséquence, le contenu des sessions de formation
sur l’écopédagogie n’a pas fait référence ni à l’importance de l’acquisition de valeurs, ni
à l’éducation aux valeurs environnementales. L’intégration des valeurs dans le concept
revient à organiser des séries de formation en cascade pour mettre tous les responsables
au même niveau de connaissance.
- Adoption de comportements spécifiques comme objectif : l’écopédagogie ne spécifie
aucun comportement spécifique à adopter par les élèves. Elle vise le fonctionnement
intellectuel des élèves pour que ces derniers puissent agir convenablement face à un
problème environnemental. Le problème est que, si l’écopédaogie n’est pas accompagné
d’un objectif spécifique, les enseignants ne pourront pas orienter leurs activités pour
l’obtention de ce comportement.
- Evaluation des comportements ou des valeurs initiaux des élèves : L’écopédagogie ne
tient pas compte de la valeur des élèves au début de la démarche. Elle ne donne pas
l’occasion d’analyser les valeurs et d’en discuter. La démarche vise à acquérir un réflexe
environnemental quel que soit le niveau d’importance des valeurs des élèves.
L’écopédagogie ne prévoit aucune étape pour permettre aux éducateurs de connaître les
valeurs prédominantes auprès des élèves.
- Evaluation des effets de l’écopédagogie : aucune méthode, aucun outil n’a été proposé
pour évaluer le changement effectif de la vision des élèves. Tout est théorique. En effet,
l’atteinte des objectifs scolaires se mesure à partir des résultats scolaires, tandis que nous
n’avons aucune méthode pour évaluer l’adoption d’une attitude, d’un comportement ou
d’une valeur à la sortie de l’école.
- Créativité des enseignants : la mise en œuvre des activités d’observation et de
découvertes, la recherche de situation d’apprentissage des élèves demande une grande
créativité de la part des enseignants. Les lacunes dans les compétences de base des
enseignants les empêchent d’innover dans leurs démarches ou de changer de méthodes
suivant les objectifs et les situations voulues.
III – Opportunités
- Approbation de la démarche par les autorités compétentes : le Ministère de
l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a reconnu l’intérêt de la démarche
dans le développement personnel des élèves et la recommande dans tout le système
30
IV – Menaces
- Absence de thème environnemental spécifique pour orienter les activités :
l’écopédagogie est un modèle pédagogique pouvant s’adapter à tout contexte. Elle ne
suggère aucune activités environnementales, aucun thème environnemental. Or la
connaissance des éducateurs sur l’environnement peut être limitée. Ils focaliseront les
activités sur les thèmes qu’ils maîtrisent. La monotonie risque de s’installer pour
empêcher les élèves de progresser.
- Orientation accentuée vers la réussite scolaire et risque d’oubli des objectifs
environnementaux : le résultat des analyses cité plus haut confirme la prise de
conscience des enseignants de l’apport significatif de l’écopédagogie dans la réussite
scolaire. L’objectif en éducation environnementale semble être placé en second plan. Il
faut toutefois reconnaître que la réussite scolaire est le principal objectif de l’enseignant
et de ses élèves. Si l’enseignant ne voit en l’écopédagogie qu’une simple démarche
pédagogique, l’introduction de valeurs environnementales à acquérir dans cette démarche
n’aura aucun effet sur les élèves.
Les analyses ci-dessus permettront d’émettre des recommandations pour la mise en œuvre de
l’écopédagogie et pour l’intégration de l’éducation aux valeurs environnementales, objet de la
dernière partie du document.
31
aucune valeur n’a été citée expressément. En conséquence, les enseignants ne pourront
pas faire référence à une quelconque valeur environnementale dans la mise en œuvre de
l’écopédagogie.
- Du point de vue théorique, prendre conscience que le monde est un système, que dans ce
système, les éléments sont en interaction les uns avec les autres est tout à fait essentiel.
Les élèves acquièrent ainsi la valeur de l'interdépendance. En effet, l'énoncé “toutes les
espèces sont interdépendantes“ représente une des plus importantes valeurs à acquérir
pour la conservation de la biodiversité parce qu'il formule, comme d'autres énoncé, la
raison d'être de la protection des espèces et des espèces n'ayant pas de valeur économique
immédiate (Primack et Ratsirarson, 2005). Selon ces auteurs, nous sommes obligés de
préserver le système dans son ensemble parce que c'est l'unité de survie appropriée. La
démarche écopédagogique se fonde sur l'approche systémique. Les élèves sont habitués à
voir et à analyser un objet à travers cette approche. Il s'agit de :
− voir, observer un objet dans son milieu en premier lieu avant de l'analyser ;
− analyser les éléments constitutifs de l'objet ;
− mettre en relation l'objet : relation entre les éléments constitutifs de l'objet, relation de
l'objet avec son milieu (influence de l'objet sur son milieu, influence du milieu sur
l'objet, ...), relations de l'objet avec l'environnement, ...
− étudier l'évolution de l'objet en lui-même, puis dans le temps et dans l'espace,
− en faire une synthèse de ce qui doit être retenu.
Habitués ainsi, les élèves adopteront progressivement une approche systémique dans tout
ce qu’ils entreprennent. Ils vont considérer le monde et leur environnement comme un
système. Ils seront conscients que tout est interrelié et que la disparition d’un élément du
système aura des impacts sur les autres éléments du système. Ils analyseront les liens et
les effets de leurs gestes sur leur vie au quotidien et sur le monde en général. Après une
analyse approfondie des relations possibles, ces élèves privilégieront les gestes qui ont
moins d'impact négatif sur eux-mêmes. Ces instincts favorables à l'autoconservation
peuvent nous pousser à préserver la biodiversité (Primack & Ratsirarson). A travers son
approche systémique, l'écopédagogie est une démarche d'éducation aux valeurs
environnementales notamment à celle de l'interdépendance.
33
Comme il a été démontré par les enquêtes que les élèves ont commencé à faire le lien
entre les matières, à prendre conscience des relations entre l’environnement et eux-même,
cette première hypothèse est vérifiée.
Toutefois, d’autres activités semblent également occuper une place importante dans ces écoles
pilotes. Citons par exemple la conduite d’activités environnementales et les entretiens périodiques
des jardins scolaires, les activités d’éducation-nature organisées au moins une fois par an. Les
écoles de la Cisco d’Ambovombe planifient même ces activités une fois par mois. Les effets de
ces activités para-scolaires sont essentiellement la création de lien affectif entre les élèves et
l’environnement.
Comme il a été démontré dans les enquêtes que les écoles ont réalisé des activités d’éducation-
nature, au moins une fois tous les bimestres, cette hypothèse est également vérifiée.
35
- L’autre valeur soulevée par Dubois est la vie. Le respect de la vie semble être une des
valeurs les plus importantes. En effet, Primack et Ratsirarson (2005) ont déjà proposé
comme valeur principale le fait que chaque espèce ait le droit d’exister et que le respect
de la vie humaine est compatible avec le respect de la diversité biologique. En effet, face
à l’interdépendance de tout être sur notre planète, si chaque citoyen respecte la vie
d’autrui et s’engage à entretenir une meilleure santé à son environnement, la conservation
sera garantie. Le respect de la vie sous toutes ses formes implique le respect des autres et
par effet induit, la solidarité.
Nous proposons donc les deux valeurs ci-après comme valeurs importantes pour la conservation :
la responsabilité et le respect de la vie. Les paragraphes qui suivent nous donnent un aperçu
général sur ces deux valeurs pour faciliter leur intégration dans tout programme d’éducation
environnementale.
36
I- Responsabilité environnementale
Les valeurs environnementales sont des valeurs à éduquer aux jeunes, pour qu’ils puissent agir
convenablement face à la dégradation de l’environnement. Pour assurer une exploitation à long
terme des ressources naturelles, les citoyens devront acquérir la valeur de la responsabilité
environnementale pour qu’ils puissent changer leur mode de vie et leur mode de consommation
afin de garantir la disponibilité des ressources saines pour la génération future.
Deuxièmement, la ville est le milieu de vie de plusieurs personnes et de plusieurs êtres vivants.
C’est un écosystème où ces êtres vivants sont amenés à vivre ensemble, ils sont interdépendants
les uns des autres, des liens de toutes sortes les unissent. La perte d’une vie aura une influence sur
celle des autres occupants de l’environnement. Le respect de la vie est une valeur
environnementale à éduquer aux citoyens et aux élèves.
Le respect de la vie procure un droit égal pour tout être de vivre et de se développer ; il implique
un profond respect face à toutes les formes de la vie, qu’elles soient humaines, animales ou
végétales. Le principe de diversité et de symbiose prend une importance particulière : la survie
dépend plus de la diversification des formes, de la capacité de coexistence et de la coopération à
l’intérieur des relations complexes que d’une lutte pour la survie du plus fort, grâce à sa capacité
de tuer, d’exploiter et de détruire. Le respect de la vie reconnaît la valeur intrinsèque de la
biodiversité.
38
On parle de valeur intrinsèque ou valeur d’existence d’un objet quand celui-ci est valorisé pour
lui-même et non simplement pour ses usages. Les choses que nous valorisons ne le sont pas du
seul point de vue de leur utilité. Certaines le sont en raison de leur importance symbolique,
esthétique ou culturelle. La biodiversité est valorisée pour elle-même, pour ce qu’elle signifie,
pour ce qu’elle représente, pour ce qu’elle est.
La reconnaissance de la valeur intrinsèque de la biodiversité implique un rejet du modèle
anthropocentriste (Parizeau, 1997). Pour cet auteur, le modèle alternatif en appelle à :
- une vision holistique qui pose l’être humain en relation avec la nature ;
- une modification radicale de la conception de l’être humaine : il n’est plus le centre du monde
des êtres vivants ;
- la reconnaissance de l’indépendance des processus de la nature et de leur indifférence envers
les humaines : les systèmes biologiques sont des fins en eux-mêmes (...). L’obligation morale
consiste alors à protéger l’intégrité des formes de vie. Dans ce cas promouvoir la biodiversité
permet de formuler et d’exercer un véritable respect pour la vie.
L’analyse des théories et des stratégies sur l’éducation aux valeurs environnementales nous
amène à regrouper les activités à mettre en œuvre en trois étapes distinctes :
Etape 1 : préparation de l’animateur et du public cible
Etape 2 : éducation aux valeurs environnementales
Etape 3 : évaluation des résultats et des effets des activités
Les stratégies à mettre en œuvre sont fonction des objectifs de chaque étape.
b. introduire le thème ou le problème environnemental à traiter, objet des activités qui vont
suivre. À la fin de cette étape, les discussions entre les participants devront permettre une
meilleure compréhension du sujet, un élargissement des connaissances, un
approfondissement de l'analyse de ses propres valeurs, une remise en question de celles-
ci, et même un début de changement de valeur.
1 – Proposition de stratégies
a - Analyse des valeurs qui permet à chaque membre du groupe de réfléchir sur ses propres
valeurs, à comprendre leurs fondements pour pouvoir en discuter. Selon ses croyances,
attitudes et valeurs, chaque membre est amené à présenter son point de vue sur un thème
précis. Les autres sont libres de commenter ce qui a été présenté et/ou d'argumenter suivant
leurs points de vue. Il y aura un échange de connaissances, une analyse des fondements des
croyances et une remise en question des valeurs pré-acquises. Suite aux hypothèses
présentées et aux discussions engagées, l’analyse des valeurs aboutit à un choix collectif des
valeurs qui semblent préférables au groupe. Elle constitue une approche rationnelle et
objective pour amener les élèves à choisir leurs valeurs.
Les étapes à suivre proposées par Sauvé (1997) pour l’étude d'une problématique
environnementale particulière sont :
- Identifier les différents protagonistes du conflit : individus, groupes, associations,
organismes, ...
- Clarifier pour chacun :
• sa prise de position ;
• ses arguments et contre-arguments ;
• les fondements de son discours : les données, les principes sur lesquels il
s'appuie ;
• les actions concrètes qu'il a posées, celles qu'il prévoit de poser ;
• la cohérence entre ses actes et son discours.
- Identifier les valeurs sous-jacentes à la position de chacun : valeurs explicites et
valeurs inférées.
- Discerner si les valeurs adoptées par chacun des protagonistes sont de nature
fondamentale (c'est-à-dire si elles correspondent à un but à atteindre, comme le
maintien de l'intégrité de l'écosystème) ou de nature instrumentale (c'est-à-dire un
moyen d'atteindre une valeur fondamentale, comme le respect).
- Tenter de comprendre l'origine de ces valeurs et discerner les attitudes et les
croyances sous-jacentes.
- Indiquer d'autres valeurs que pourrait adopter chacun des protagonistes.
- Emettre des hypothèses sur les décisions qui pourraient être prises en fonction de
chacune des valeurs et sur les conséquences de chacune de ces décisions. Comparer
les conséquences.
41
La valeur adoptée par chaque membre sera ainsi la valeur préférable au groupe. L'impact
de l'effet de groupe sur chaque individu joue un rôle important dans le rejet des anciennes
valeurs et dans l'adoption de celle du groupe.
Toutefois, à ce stade, il est encore trop tôt pour prétendre que les participants ont
effectivement adopté la valeur du groupe. Celle-ci n'a pas encore été traduite en terme
d'action concrète de conservation ou de gestion durable des ressources naturelles.
b - Clarification des valeurs qui concerne le choix, l’expression et la “mise en actes“ de nos
propres valeurs (Sauvé, L. 1997). Elle permet de poser des questions qui font appel à
l’engagement personnel. Après l’analyse de leurs propres valeurs, les jeunes sont amenés à
agir en conséquence, à s’engager dans des actions conformes à cette valeur, principal objectif
de l’éducation relative à l’environnement.
Le nombre de participants par groupe ne dépassera pas dix personnes (Byers, 1997) pour les
raisons suivantes :
- faciliter la prise de parole de chacun,
- éviter le bavardage et autres discussions en dehors du thème
- faciliter la prise de note de l'observateur – animateur
L'intérêt d'un groupe de discussions dirigées est de provoquer des réponses sincères de la part des
participants – non les réponses correctes (Byers, 1997). Cette méthode qui est à la fois qualitative
et qualitative est la plus efficace dans cette étape car elle permet de comprendre la diversité des
perceptions (Byers, 1997), des croyances et des valeurs.
43
Objectifs Approche
Selon le thème environnemental à traiter et suivant les objectifs de chaque activité, plusieurs
approches peuvent être proposées. Par exemple, au sujet de la pollution, si les gens comprennent
mieux les phénomènes et les réalités, ils pourront ajuster leurs systèmes de valeurs. Il importe
donc de confronter les croyances pour changer les valeurs. Par contre, au sujet de l'environnement
urbain où les problèmes des quartiers en ville, les habitants ont tendance à privilégier ce que l'on
apprécie. Pour changer les valeurs donc, il faut d'abord transformer les attitudes ou les
dispositions affectives à l'égard de l'environnement.
Une approche holistique assurera le succès de l'éducation relative aux valeurs environnementales.
Les dimensions intellectuelles, émotionnelles, psychologiques, culturelles, spirituelles et la
personnalité de l'apprenant doivent être prises en considération. Les croyances culturelles jouent
un large rôle dans la détermination des attitudes environnementales (Caduto, 1985).
2 – Proposition de stratégies
Les stratégies dépendent de l’âge et de la maturité du public cible.
Le public cible, composé de jeunes et d’adultes est moralement indépendant (Caduto, 1985).
C’est-à-dire qu’ils construisent eux-mêmes leurs propres valeurs à partir de leurs éducations, de
leurs expériences et de leurs milieux de vie. Même, les adolescents sont capables d’analyser leurs
propres valeurs et d’agir en conséquence (Caduto, 1985). Les méthodes d’inculcation ou de
modification du comportement par renforcement ne sont plus adaptées à cette cible. Elles sont par
contre recommandées pour les enfants du niveau primaire (Caduto, 1985). Ces méthodes sont
spécifiques au public scolaire mais elles requièrent la présence permanente de l’éducateur tout au
long du processus pour dicter ce qui est bon ou mauvais ou pour renforcer positivement ou
négativement les apprenants. La méthode du laisser-faire est aussi spécifique au milieu scolaire.
Les autres stratégies telles que l’analyse ou la clarification des valeurs, l’éducation confluente,
l’apprentissage dans l’action, le développement moral et la confrontation à un dilemme sont, en
conséquence, recommandées pour les activités d’éducation aux valeurs environnementales.
a - Développement moral. Comme cité plus haut, l’approche morale est recommandée pour
confronter les valeurs. La stratégie de développement moral permettra donc de confronter les
idées et le raisonnement moral du public cible et d’en reconstruire leurs propres valeurs.
Le mot “morale“ vient du latin nos-mores et désigne des mœurs, la conduite de la vie, les
règles du comportement. Etymologiquement, il a donc un sens assez large : il renvoie à l’agir
humain, aux comportements quotidiens, aux choses essentielles. Il fait penser spontanément
45
à des habitudes sociales, des normes, des règles de comportement, des principes, des valeurs
(Durand, G. 1999). La stratégie du développement moral sera la stratégie la plus appropriée
en éducation relative aux valeurs environnementales. En effet, en plus des définitions citées
plus haut, premièrement, la morale est un questionnement sur l’agir, une réflexion sur ce qu’il
faut faire, une recherche de ce qui est bien ou juste. Elle cherche à orienter l’action, la
décision (Durand, G. 1999)
b - Education confluente qui associe à la fois l’approche cognitive et l’approche affective. Cette
stratégie est recommandée pour cette étape dans la mesure où elle fait appel à la sensibilité
environnementale, la prise de conscience et le changement d’attitudes pour éduquer aux
valeurs environnementales. Ce sont également les facteurs élémentaires cités par Byers
(1997) qui contribuent au changement de comportement.
La mise en oeuvre de cette stratégie fait appel à une autre méthodologie : celle de l’éveil
sensoriel. Vaquette (1987) considère que l’éveil sensoriel et conceptuel des apprenants à
l’environnement est la première étape pour pourvoir tisser un lien affectif entre eux et leur
47
Vaquette (1987) propose deux approches pour cet apprentissage : le jeu et la globalité.
En effet, la présentation ludique des séries d’activités dégagera toute monotonie et retiendra
l’attention et la motivation des cibles.
Concernant la globalité, l’approche fragmentaire de notre environnement ne nous apporte
qu’une vision et une connaissance de la même nature, dans lesquelles notre univers apparaît
comme la simple somme d’éléments qui se côtoient (Vaquette, 1987).
Pour accéder à une vision globale, il est nécessaire de changer de regard, donc de
fonctionnement mental, et donc de processus d’apprentissage.
L’auteur propose trois outils :
- la théorie du cerveau gauche et du cerveau droit
- l’approche anatomique et miniaturisation
- l’approche systémique et simulation.
c - Apprentissage par l’action. Comme nous allons faire également une éducation en dehors
des salles de classe, les apprenants pourront immédiatement se mettre en contact avec
diverses formes de l’environnement, observer, découvrir, analyser, expérimenter et ainsi
construire leur propre valeur.
Les activités à mettre en oeuvre se base sur des cas concrets. Les apprenants sont placés
dans des situations réalistes qui les poussent à imaginer les outils théoriques et pratiques
nécessaires pour résoudre les situations-problèmes. Cela leur permet de développer leurs
capacités de réflexion, de découvrir par eux-mêmes, d’exprimer leur créativité avec des
expériences concrètes simples.
L’expérience sera réalisée dans des conditions réelles de la vie quotidienne. Placés dans
une simulation des problèmes de la vie au quotidien, les apprenants devront essayer de
résoudre le problème en utilisant leurs connaissances, en se basant sur leurs croyances et
sur leurs valeurs. Les décisions personnelles qu’ils ont prises représentent une pratique de
48
leurs propres valeurs concernant le thème traité. Ils évalueront eux-mêmes si la décision
prise est réellement adaptée à la solution voulue.
Ainsi donc l’acquisition ou le renforcement des valeurs est inévitable dans le cadre de
l’apprentissage par l’action, car les exercices d’apprentissage dans une situation réelle
procurent une excellente éducation aux valeurs (Caduto, 1985).
d - Analyse des valeurs qui accompagnera toutes les stratégies énumérées plus haut :
confrontation à un dilemme moral, éducation confluente, apprentissage par l’action. A ce
stade, l’intérêt de cette stratégie est de permettre au groupe de choisir une valeur à la fin des
activités.
e - Clarification des valeurs, intégrée dans la mise en oeuvre des autres stratégies
(confrontation à un dilemme moral, éducation confluente, apprentissage par l’action) cette
stratégie permet à chaque participant de choisir ses propres valeurs et d’élaborer une ligne de
conduite par rapport à ces nouvelles valeurs. En effet la finalité de l’éducation
environnementale est l’agir, la prise de décision en faveur de l’environnement.
a - Analyse des valeurs qui a les mêmes objectifs que l’étape de préparation de l’animateur et
des apprenants. La finalité de cette stratégie est de comparer les valeurs exprimées par chacun
avec les valeurs discutées pendant l’étape préparatoire. L’éducateur sera en mesure
d’apprécier les valeurs de chaque participant, ses arguments et contre-arguments, les
fondements de son discours. La valeur préférable au groupe servira de référence.
49
b - Clarification des valeurs. Au stade où les participants ont choisi leurs propres valeurs, ils
seront amenés à développer des actions concrètes relatives à ces valeurs nouvellement
acquises, et à élaborer des projets d’action en faveur de l’environnement.
L’acquisition effective des valeurs sera évaluée grâce à la pertinence du projet et au niveau
d’engagement de l’individu dans sa mise en oeuvre.
Il est à noter que chaque méthode de cette étape d’évaluation aura également pour objectif
d’inciter les apprenants à se poser encore des questions sur leurs comportements, et leurs
conséquences sur l’environnement. Chacune des activités incitera une analyse et un
approfondissement des propres valeurs. Ces méthodes favoriseront une éducation en spirale pour
un meilleur résultat d’apprentissage et d’acquisition progressive des valeurs environnementales
souhaitées.
b- Enquêtes et questionnaires
L’objectif est de rassembler des informations sur les comportements des participants à la suite
des activités d’éducation aux valeurs environnementales. Les enquêtes et les questionnaires
seront réservés aux proches parents des cibles pour deux raisons :
- Ayant pris conscience des enjeux des activités d’éducation aux valeurs
environnementales, les apprenants auront tendance à choisir la réponse “vrai“ plutôt que
la réponse “exacte“, et ceci faussera les résultats.
- La confrontation des réponses des parents aux résultats de l’observation directe des
comportements ou des discussions dirigées enrichira les résultats de l’évaluation.
Les questions seront ouvertes pour avoir le maximum d’information. Cette méthode pourra
également fournir de nouveaux indices inattendus pour comprendre le comportement des
gens à l’égard de l’environnement.
51
Cette section représente une suite logique de la partie précédente. Les analyses ayant été
effectuées ont permis d’émettre ces recommandations quant à l’intégration de l’éducation aux
valeurs environnementales dans la démarche écopédagogique.
Fondement théorique : ajouter une théorie sur l’éducation environnementale, les facteurs de
changement de comportement et sur les valeurs environnementales dans les documents. Ceci aura
pour effet d’accroître les connaissances des enseignants sur le thème et de mieux orienter les
activités. Cette connaissance permettra de nourrir leur imagination dans la création d’activités
ludiques.
II – Mise en œuvre
La notion de valeur environnementale est une notion nouvelle pour les enseignants. Des sessions
de formation devront être programmées si l’on veut introduire cette notion dans l’enseignement.
52
Formation de formateurs : recourir aux groupes de formateurs déjà en place et qui sont répartis
dans les 48 Cisco cibles. Ces derniers maîtrisent déjà l’écopédagogie et seront plus aisés pour
assurer la formation des enseignants et le suivi des actions dans le futur.
La méthodologie de formation des formateurs doit suivre la méthodologie d’éducation aux
valeurs environnementales. Ainsi ils auront l’occasion (i) d’expérimenter eux-mêmes la
méthodologie et (ii) d’analyser et de clarifier eux-mêmes leurs propres valeurs.
Formation des enseignants : des petits manuels ou documents sur le thème seront à distribuer au
cours de la formation des enseignants pour fixer l’aspect théorique.
Démarche : toutes les stratégies d’éducation aux valeurs environnementales s’intègrent dans
toutes les étapes de l’écopédagogie (observation, analyse, mise en relation, évolution, synthèse).
CONCLUSION
Par ailleurs, les stratégies d’éducation aux valeurs environnementales s’adaptent parfaitement
dans la démarche écopédagogie. L’intégration de l’éducation aux valeurs environnementales dans
l’écopédagogie va permettre à toute la vie scolaire d’identifier une ou plusieurs valeurs
communes, et de conjuguer tous les efforts de la communauté scolaire vers l’acquisition et
l’adoption de ces valeurs.
Toutefois, l’éducation aux valeurs environnementales demande une grande créativité et une
flexibilité de la part des animateurs et des enseignants. Un renforcement de capacité à tous les
niveaux est primordial pour la réussite des activités. Heureusement, le Ministère de l’Education
Nationale et de la Recherche Scientifique prend progressivement conscience de l’importance de
l’éducation environnementale en milieu scolaire. Nous restons confiante de son intégration dans
les prochaines réformes du système éducatif. Les animateurs et les enseignants pourront ainsi
bénéficier de formation initiale, continue et de l’encadrement nécessaire pour mettre en œuvre un
programme d’éducation aux valeurs environnementales.
BIBLIOGRAPHIE
- SAUVE L., Pour une éducation relative à l’environnement, Montréal, Ed. Guérin, 1997,
361 p.
- VAQUETTE PH. , Le guide de l’éducateur nature, Paris, Editions Le Souffle d’Or, 2002,
238 p.
Forme :
Auteur :
Date d’édition :
Destinataires du document :
Oui Non
Annexe 2
1- Identité et localisation
Nom de l’organisme : Localisation :
Zone d’intervention :
Activités :
- objectifs :
- public cible :
- ressources humaines :
- perspectives :
- défis :
Liste des organismes et institutions approchées
Institutions
- Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts (MEEF)
o Service de l’éducation relative à l’environnement pour le développement durable
(SEEDD)
Organismes
- Conservation Nationale (CI)
- Fondation Tany Meva
- Association Nationale de Gestion des Aires Protégées (ANGAP)
- Programme Germano-Malgache de gestion des ressources naturelles GTZ – Section Education
Annexe 3
Rubriques / Questions EPP Andaboly - EPP Anjatoka – EPP Centre - Tsihombe EPP Tsivorikely - EPP Centre - EPP Ambalatsiefa -
Ambovombe Ambovombe Tsihombe Ampanihy Ampanihy
Nombre d’enseignants 15 13 8 7 12 10
1. Appréciation générale de - L’écopédagogie participe - L’écopédagogie Meilleure - Développement - Réussite scolaire - L’écopédagogie aide
l’écopédagogie à la réussite scolaire des facilite le travail des compréhension des personnel des élèves - Enrichissement des le maître dans la
élèves instituteurs leçons (beaucoup plus de connaissances en préparation des cours
- L’écopédagogie éduque participation en classe) environnement
les élèves à aimer - Réussite scolaire - Meilleure
l’environnement compréhension des
leçons
- Quels aspects de - Activités - Intégration des Etape de conduite - Education nature - Intégration des - Les styles
l’écopédagogie vous intéressent environnementales matières de leçon - Intégration des matières d’enseignement
le plus ? matières - Conduite de leçon
- Quels aspects de - Activités - Education nature - Education nature - Activités - Activités - Activités
- l’écopédagogie interessent le environnementales environnementales environnementales environnementales
plus les élèves ? - Education nature - Education nature
- Quels ont été les facteurs de - Collaboration avec les - Formation des - Formation des - Formation des - Appuis fréquents - Formation des
réussite ? agents de la Cisco instituteurs instituteurs instituteurs (descente sur le terrain) instituteurs
de la part du WWF
- Quels ont été les facteurs de - manque de moyens - Besoin d’appui dans - Absence de - Temps de - Emploi du temps trop Besoin de manuel
blocage ? matériels la recherche manuel préparation trop long chargé pour faire des
- besoin de manuel en d’activités à organiser activités d’observation
malgache et de découverte
2. Projet d’établissement
- Avez-vous établi votre projet oui oui non oui oui oui
d’établissement pour cette année
?
- Est-ce que les élèves participent oui oui non non non non
à la réalisation du projet ?
for a living planet ®
Rubriques / Questions EPP Andaboly - EPP Anjatoka – EPP Centre - Tsihombe EPP Tsivorikely - EPP Centre - EPP Ambalatsiefa -
Ambovombe Ambovombe Tsihombe Ampanihy Ampanihy
- Qu’est-ce qui intéresse le plus les Les activités en Les activités en dehors - - - -
élèves ? dehors des salles de des salles de classe
classe
- Quels ont été les facteurs de Planification des activités Appui du WWF dans - Implication des Appui de la Cisco Appui de la Cisco
réussite ? l’élaboration du projet parents d’élèves
- Quels ont été les facteurs de Budget Budget - Manque de budget Temps de réalisation Budget
blocage ?
-
3. Ecogestion
- Quelles sont les applications de Gestion de l’eau de Gestion de l’eau Gestion de l’eau Gestion de l’eau Gestion de l’eau, Gestion des déchets
l’écogestion dans votre école ? pluie, gestion de temps, gestion des fournitures Gestion des papiers
gestion des fournitures et
des matériels
- Qu’est-ce qui intéresse le plus les - Gestion de l’eau de Récupérer l’eau Tout le processus Gestion de l’eau Gestion de l’eau Gestion de l’eau
élèves ? pluie
- La propreté de
l’établissement
- Pourquoi ? Ils sont conscients de Conscience de Conscience de la Conscience de Absence de puits alors Conscience de
l’importance de l’eau dans l’utilité de l’eau rareté de l’eau l’utilité de l’eau que besoin d’eau l’utilité de l’eau
la vie quotidienne
- Les élèves ont-ils fait des - Economie de l’eau à Pas de gaspillage des non Les élèves veulent Réutilisation des eaux Pas de gaspillage des
engagements dans l’écogestion ? la maison fournitures scolaires construire un fournitures scolaires
Lesquels ? - Pas de gaspillage de réservoir pour stocker
nourriture l’eau de pluie
for a living planet ®
Rubriques / Questions EPP Andaboly - EPP Anjatoka – EPP Centre - Tsihombe EPP Tsivorikely - EPP Centre - EPP Ambalatsiefa -
Ambovombe Ambovombe Tsihombe Ampanihy Ampanihy
- Quels sont selon vous, les - Les élèves pensent Les élèves sont Les élèves ne Engagement à la - Conscience des effets Conscience de
effets de l’écogestion sur le au futur et ne gaspillent plus conscients de gaspillent plus l’eau gestion des ressources des petits gestes au l’importance des
comportement des élèves ? les ressources l’importance des quotidien sur ressources naturelles sur
ressources naturelles l’environnement la vie des hommes
(forêt et eau surtout)
pour leur survie.
4. Activités
environnementales
- Quels sont les projets - Jardin scolaire - Jardin scolaire - Jardin scolaire - Jardin scolaire - Haie vive - Aménagement de la
d’activités environnementales - Haie vive - Reboisement - Embellissement du - Grand nettoyage et - Jardin de plantes cour de l’école
réalisés ? - Nettoyage de - Pépinière domaine scolaire débroussaillage du médicinales - Construction de fosse
l’environnement scolaire domaine scolaire et de à ordure
ses environs
- Lesquels ont le plus intéressé - Jardin scolaire - Entretien de la Entretien du jardin Entretien du jardin Jardin de plantes Les activités en dehors
les élèves ? pépinière médicinales des salles de classe
- Comment ont-ils manifesté leurs - Arrosage des plantes - Cotisation pour - Motivation de - Création de petit - entretien régulier et Grande motivation de
intérêts ? - Ravitaillement acheter de l’eau chaque élève jardin à la maison pour invitation de la tous
personnel en eau - Appropriation des certains élèves population locale à
jeunes plants utiliser les plantes
- Pourquoi cet intérêt ? - Amour de - Amour de - Amour des fleurs Conscience que c’est Les plantes guérissent Activités ludiques
l’environnement l’environnement, - Aspiration à un bien d’avoir un les malades
- Besoin d’avoir un notamment des environnement environnement
environnement plantes agréable agréable à voir
agréable
- Quels sont selon vous les effets Développement de Développement de Développement de Réflexe de propreté Ils prennent soin des Plus de motivation pour
de ces activités sur le l’amour de l’amour de l’amour de plantes car elles sont aller à l’école
comportement des élèves ? l’environnement (prendre l’environnement l’environnement une source de vie
soin de son environnement)
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Rubriques / Questions EPP Andaboly - EPP Anjatoka – EPP Centre - Tsihombe EPP Tsivorikely - EPP Centre - EPP Ambalatsiefa -
Ambovombe Ambovombe Tsihombe Ampanihy Ampanihy
5. Activités d’observation et de
découverte : éducation -
nature
- Avez-vous eu l’occasion de faire oui oui oui oui oui oui
une éducation-nature ?
- Quelle en est la fréquence ? Une fois par mois Une fois par mois Une fois Une fois tous les Au début de chaque Une fois
bimestres bimestre
- Comment les élèves vivent-ils les Très motivés, très intéressés Très intéressés, Très contents Très intéressés, Très intéressés, Très intéressés,
activités d’éducation-nature ? veulent plus veulent plus veulent plus d’activités veulent plus d’activités
d’activités d’activités
- Quels sont les effets de ces - Connaissance de la - Conscientisation sur Les élèves sont - Amour de la nature - Amour de la nature - Amour de la nature
activités sur les élèves ? nature les menaces conscients de la relation - Respect de la nature - Sensibilité à la nature - Sensibilité à la nature
- Amour de la nature - Amour de la nature entre l’environnement et
nous
6. Conduite de leçons -
- Quelle est votre appréciation de Très intéressante, très Très utile pour la Très utile pour la Très intéressante, Très utile pour la Très utile pour la
la démarche ? utile pour la conduite conduite des leçons conduite des leçons complémentaire avec conduite des leçons conduite des leçons
des leçons l’APC
Suivez-vous l’intégralité de la
démarche ? l’appliquez-vous tous Non, quelquefois
oui oui oui oui oui
les jours dans toutes les matières ? seulement
-
- Dans quel domaine trouvez-vous Les styles - Les activités - Freiner Dans la préparation Les styles - le temps de
des difficultés ? d’enseignement d’observation pour l’enthousiasme des des cours car c’est d’enseignement préparation trop long
démarrer le cours élèves dans les trop long - recherche d’idée pour
- Les mises en discussions démarrer les cours
situation (objet à observer)
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- Comment réagissent les élèves - Très attentifs Ils comprennent - Très participatifs, Trop participatifs Bien, très participatifs, - comprennent
? - Très participatifs mieux les cours car il trop bavards même plus motivés facilement les cours
y a un lien avec la vie
quotidien
- Quels sont selon vous les effets - Faire le lien entre la Prise de conscience facilité de Ils vont savoir parler, - Faire le lien entre la Faire le lien entre la
de cette démarche sur le vie au quotidien et les des relations entre la compréhension des expliquer leurs idées vie au quotidien et les vie au quotidien et les
comportement des élèves ? cours, faire le lien vie au quotidien et le cours cours, faire le lien entre cours
entre les disciplines cours les disciplines