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DCEM1
HÉMATOLOGIE
CLINIQUE
ET BIOLOGIQUE
ONCOLOGIE
Enseignants ayant participé à l’élaboration du module d’enseignement
Meddeb B, Ben Othman T, Msaddek F, Ladeb S, Ben Lakhal R,Zriba S, Aissaoui L, Torjeman L,
Lakhal A, Kacem K, Ben Abdennebi Y, Ghedira H, Ben Abdejelil N, Ben Neji H, Bchir M, Mansouri R,
El Fatmi R,Kefi S, Berred E, Belloumi D, Jabr D, Ben Romdhane N, Guermazi S, Fennira F, Goui-
der E, Mnif S, Ben Salah N Kraiem I, Safra I, Mahjoub S, EL Borgi W, Ben Lakhal F, Baccouche H,
DHIAB A, Bouzidi S, Chakroun A, Cheikhrouhou M
Mezlini A, Boussen H, Raies H,Chraiet N,Rifi H, Ayadi M,Meddeb K, Haddaoui A, Balti M, Laabidi
S, Mokrani A, Yahyaoui Y,Letaief F, Guebsi A, Mghirbi F, Ayari J, Ben Nasr S, El benna H, Mejri N,
Berrazegua Y, Belfekih H
Kochbati L, Nasr C, Messai T, Belaïd A,Mahjoubi K,Yahiaoui S,Yousfi A, Noubigh F
Doghri R, Mrad K,Charfi L
Rahal K, Hechiche M, Ben Dhiab T, Bouzaiene H, Slimene M, Zemni I, Jaidane O, Chemlali M,
Bouaziz H
Mrad R, Ben Jemaa L, Trabelsi M, Jilani H, Hila L, Meddeb R
187 GÉNÉTIQUE
Génétique et cancer 188
Génétique des hémoglobinopathies 197
Contrôle génétique de l’hémostase 202
Prévention des maladies héréditaires hématologiques 204
HÉMATOLOGIE
CLINIQUE
ET BIOLOGIQUE
ONCOLOGIE
HÉMATOLOGIE
CLINIQUE
ET BIOLOGIQUE
Les groupes sanguins (GS) érythrocytaires sont caracté- 2-1 SYSTÈME ABO
risés par des antigènes spécifiques présents à la surface Découvert en 1900 par Landsteiner, le système ABO
des globules rouges (GR) qui définissent son identité. permet de classer les différents groupes sanguins se-
Les individus présentant le ou les mêmes antigènes éry- lon :
throcytaires appartiennent à un même groupe sanguin • La présence ou non d’Ag A ou B à la surface des glo-
érythrocytaire (ex: présence d’Ag A = groupe A, présence bules rouges.
d’Ag B = groupe B, présence d’Ag A et d’Ag B = groupe • La présence ou non d’Ac naturels anti-A ou anti-B dans
AB). Cette variabilité antigénique (ou polymorphisme) le sérum.
observée entre les individus est génétiquement trans- Leur détermination se base sur la caractérisation des Ag
mise et détermine le phénotype érythrocytaire. présents à la surface des érythrocytes par l’épreuve de
Les variants antigéniques sont regroupés en système: Ex Beth-Vincent et des Ac naturels sériques par l’épreuve
le système ABO avec les antigènes A, B et H; le système de Simonin. Ces deux recherches sont obligatoires et
Rhésus avec les antigènes D, C, c, E et e, etc. doivent être concordantes pour établir un groupe san-
Lorsqu’ils sont introduits dans un organisme qui les re- guin ABO. Une exception toutefois chez le nouveau-né de
connaît comme étrangers, ces Ags peuvent être la cible moins de six mois dont les anticorps ne sont pas bien
d’anticorps sériques anti-érythrocytaires naturels ou im- développés, et chez lequel les résultats donnés sont non
muns, dont la fixation entraînera une lyse des GR parfois définitifs.
grave, voire mortelle. Ceci s’observe dans 2 domaines de
la pathologie : les accidents immunologiques transfu- 2-1-1 Les antigènes du système ABO :
sionnels et la maladie hémolytique du nouveau-né. Les Ag A, B et H sont des sucres portés par des glycoli-
Actuellement 30 systèmes de GS sont répertoriés par la pides membranaires des hématies, des cellules épithé-
Société Internationale de Transfusion Sanguine (2012). liales et endothéliales. Ils sont également présents dans
Cependant, nous nous intéresserons, dans ce cours, aux le plasma, la salive ou le lait.
systèmes de GS les plus importants en médecine trans- Leur expression sur les hématies est contrôlée par 2
fusionnelle : systèmes génétiques ABO et H/h qui fonctionnent sur un
• Le premier, ABO, car il entraîne un accident immuno- mode diallélique codominant.
logique transfusionnel immédiat en cas de transfusion
incompatible. a. Le locus Hh : 2 allèles H et h.
• Le second, Rhésus, car l’immunogénicité de ses Ags • L’allèle H code pour une enzyme qui forme l’antigène
entraîne très fréquemment des immunisations res- H. L’antigène H est nécessaire à la synthèse ultérieure
ponsables d’accidents ultérieurs et d’incompatibilités des antigènes A et B.
fœto-maternelles. • L’allèle h est un gène amorphe non fonctionnel extrê-
mement rare. Sa présence à l’état homozygote (h/h)
est responsable du phénotype Bombay absence d’Ag H
(voir plus loin).
B 5-1 ALLOIMMUNISATION
FŒTO-MATERNELLE ET MHNN
On connaissait depuis longtemps les ictères graves sur-
Règles de compatibilité ABO pour les transfusions de Concen- venant à la naissance chez les enfants successifs d’une
trés de Globules Rouges même fratrie. En général, la gravité des ictères augmen-
tait d’un enfant au suivant. Levine expliqua cette maladie
NB - CAS PARTICULIER : LE PHÉNOTYPE BOMBAY : hémolytique du nouveau-né (MHNN) par un processus
Ils ne peuvent donc être transfusés qu’avec des GR Bom-
1 – INTRODUCTION objectifs :
- préserver la santé du donneur en recherchant des af-
La transfusion sanguine est une thérapeutique substitu- fections contre-indiquant le don de sang
tive qui a pour objectif de compenser chez un malade (re- - protéger le receveur en écartant les donneurs suscep-
ceveur), les pertes ou déficits connus en un ou plusieurs tibles de présenter des maladies transmissibles par le
constituants du sang, par l’apport du (ou des) compo- sang
sant(s) sanguin(s) qui fait (font) défaut (globules rouges, Tout individu sain âgé de 18 à 65 ans peut donner son
plaquettes, globules blancs ou plasma). Ces composants sang.
sont préparés à partir d’un don de sang provenant d’un
ou plusieurs sujets sains (donneurs). 2-2 – LE PRÉLÈVEMENT
La transfusion sanguine est une chaîne à plusieurs mail- Selon les modalités de prélèvements, on distingue 2
lons : Donneur (don)→ Produits sanguins → Receveur. types de dons : le don de sang total et le don par aphé-
Elle obéit à des règles de sécurité qui concernent tous rèse.
les maillons de la chaîne et dont le but est de prévenir
les complications ou effets inattendus de la transfusion. 2-2-1 Le don de Sang total
Ces règles de sécurité sont prévues par la loi Tunisienne Le sang prélevé chez le donneur est recueilli dans une
et sont envisagées en particulier dans la circulaire poche en plastique contenant une solution anticoagu-
n° 32/2015 relative à la sécurité transfusionnelle. lante et de conservation. Le volume maximal prélevé à
chaque don est de 7ml/Kg de poids corporel sans dépas-
ser un volume total de 450 ml.
2- LE DON DE SANG L’intervalle minimum entre 2 dons est de 2 mois.
L’homme peut donner jusqu’à 5 fois / an et la femme
2-1 PRINCIPES DU DON jusqu’à 3 fois/an.
Le don de sang est effectué en respectant trois principes
éthiques : Bénévolat, volontariat, et anonymat. 2-2-2 Le don par aphérèse
Il est obligatoirement pratiqué dans des établissements Le prélèvement est réalisé au moyen d’un appareil qui est
agréés. Un examen médical obligatoire est effectué avant un séparateur de cellules qui permet de recueillir seu-
tout don. Il comporte un entretien médical (habitudes, lement le composant sanguin voulu (plasma, plaquettes,
antécédents pathologiques) et un examen physique (état globules rouges, globules blancs) les autres composants
général, état cardiovasculaire, TA, poids…). Cet examen sont restitués au donneur. Il est effectué chez les sujets
permet une sélection clinique des donneurs ayant deux âgés de18 à 60 ans.
Les produits sanguins ou dérivés sanguins sont des dé- À titre indicatif 1CGR de 250 ml transfusé à un adulte de
rivés thérapeutiques obtenus à partir d’un don de sang 60 kg augmente l’Hb de 1.2 à 1.3 g/dl et l’Hte de 3 à 4 %.
(annexe 1). On distingue deux types de produits san-
guins : les produits sanguins labiles et les produits san-
guins stables.
b-Le cryoprécipité
Il est préparé par cryoprécipitation d’un PFC congelé 4– ACTE TRANSFUSIONNEL ET SÉCURITÉ
puis décongelé à + 4 °C. DE LA TRANSFUSION
• Caractéristiques
Unité de 10-20 ml. L’acte transfusionnel est acte médical qui engage res-
Il est riche en facteur VIII, en fibrinogène, en facteur ponsabilité du médecin prescripteur et de la personne
Willebrand et en facteur XIII. qui l’effectue sous sa responsabilité. Il doit être réalisé
• Conservation : à -30 °C pendant 1 an en respectant les règles de sécurité transfusionnelle
• Indications : L’acte transfusionnel comporte plusieurs étapes : pres-
Depuis la disponibilité des concentrés de facteurs de la cription du PSL, réalisation des examens prétransfu-
coagulation spécifiques (voir infra), le cryoprécipité est sionnels, l’acte transfusionnel proprement dit et le suivi
de plus en plus abandonné du fait du risque viral rési- post-transfusionnel du receveur.
duel.
Il était utilisé notamment pour le traitement de l’hémo- 4-1 LA PRESCRIPTION
philie A, de la maladie de Willebrand, des hypo- ou afi- L’indication de la transfusion doit être bien posée afin
brinogénémies et des coagulopathies de consommation. d’éviter toute transfusion inutile. Il faut prescrire le PSL
adéquat, à la posologie adéquate en tenant compte des
3-2 LES PRODUITS SANGUINS STABLES besoins spécifiques de chaque patient.
Ce sont des médicaments obtenus par fractionnement La demande de PSL se fait au moyen d’un formulaire
du plasma. Ils se caractérisent par une conservation standard (annexe3) qui doit être soigneusement rempli.
longue dans des conditions standard, une absence de
risque viral résiduel, car ils subissent une inactivation 4-2 LES EXAMENS PRÉTRANSFUSIONNELS
virale au cours de la procédure de fabrication. Cinq examens immunohématologiques clés réalisés
chez le receveur permettent de prévenir les complica-
3-2-1 L’albumine plasmatique humaine tions immunologiques de la transfusion érythrocytaire.
Elle existe sous 2 formes : 20 % et 4 %
L’albumine possède un pouvoir oncotique élevé et consti- a- Le groupage sanguin ABO/RhD
tue donc une solution de remplissage de choix, mais son Il est obligatoire. La transfusion de CGR implique obliga-
coût élevé limite son utilisation. toirement le respect de la compatibilité ABO et Rhésus.
Elle est indiquée dans les hypo protidémies et dans les
déficits volémiques importants. b- Le Phénotypage Rhésus et Kell
E, e, C,c, K
3-2-2 Les facteurs de l’hémostase d’origine plasma- Il est indiqué chez la petite fille, la femme en âge de pro-
tique créer et le polytransfusé.
a- Le concentré de facteur VIII
Indiqué dans le traitement de l’hémophilie A et de la ma- c- La recherche d’anticorps irréguliers (RAI)
ladie de Willebrand Elle consiste à tester le sérum du patient vis-à-vis de GR
b-Le concentré de facteur IX tests de phénotype connu permettant de détecter les an-
Indiqué dans le traitement de l’hémophilie B ticorps correspondant aux antigènes érythrocytaires les
c-Le concentré de facteur Willebrand plus immunogènes (Rhésus, kell, duffy, kidd…). En cas
Indiqué dans le traitement de la maladie de Willebrand de positivité de la RAI, le résultat doit être consigné sur
d-Le concentré de fibrinogène la carte de groupe sanguin.
Indiqué dans le traitement des hypo ou l’afibrinogénémie La RAI est indiquée chez les polytransfusés et les
e-Le concentré du complexe prothrombique ou PPSB femmes multipares.
Don de sang
Pool de plasma
Centrifugation
Plasma riche en
plaquettes
Centrifugation
Plasma frais
Congélation à -30 °C
QROC
1. Énumérer les principes du don de sang en Tunisie
6. Décrire brièvement les différentes étapes de réalisation du test ultime au lit du malade
QCM
1- Les examens immunohématologiques obligatoires avant toute transfusion de globules rouges sont :
A. Groupage ABO et Rh standard D
B. Phénotypage Rh-Kell
C. Recherche d’anticorps irréguliers [RAI]
D. Épreuve de compatibilité au laboratoire [Cross match]
E. Test de coombs direct [TCD]
2- Parmi les transfusions suivantes, la ou lesquelles est [ou sont] possible [s] :
A. Un patient de groupe A est transfusé par du PFC de groupe AB
B. Un patient de groupe B est transfusé par un PFC de groupe O
C. Un patient de groupe AB est transfusé par un PFC de groupe B
D. Un patient de groupe O est transfusé par un PFC de groupe A
3- Parmi les circonstances cliniques suivantes, la ou lesquelles constitue [ent] une indication du phénotypage éry-
throcytaire Rhésus-Kell :
A. Patientes de sexe féminin avant la ménopause
B. Hémoglobinopathie constitutionnelle
C. Aplasie médullaire idiopathique
D. Sujet âgé
E. Polytraumatisé de sexe masculin âgé de 30 ans
6- La RAI
A- Consiste à tester Le sérum du malade + panel de globules rouges
B- Dispense de la pratique de l’épreuve de compatibilité au laboratoire si elle est négative.
C- Peut être négative 2 jours après un accident hémolytique post transfusionnel
D- Recherche des anticorps fixés sur les globules rouges
11- Au cours d’un syndrome hémorragique la transfusion de concentrés plaquettaires est justifiée en cas de :
A- thrombopénie périphérique à 10000/mm3 sans signes de gravité
B- CIVD C- leucémie aiguë en aplasie post-chimiothérapie
D- thrombopathie de Glanzmann E- maladie de Willebrand
Réponses
1- INTRODUCTION
3- LES ACCIDENTS IMMUNOLOGIQUES DE
La transfusion sanguine est une thérapeutique qui com- LA TRANSFUSION
porte des risques ou complications qui sont fréquents et
parfois graves. Ces incidents surviennent généralement chez un rece-
Les accidents transfusionnels correspondent à des évé- veur possédant des anticorps dirigés contre les anti-
nements cliniques ou biologiques inattendus ou indési- gènes du donneur absents chez le receveur. Ils sont la
rables dus ou susceptibles d’être dus à l’utilisation d’un conséquence d’un conflit antigène- anticorps chez le
produit sanguin labile. patient provoqué par le produit sanguin labile transfusé.
Ces accidents peuvent être de mécanisme immunolo-
gique, infectieux, métabolique ou par surcharge. Clini- 3-1 LES ACCIDENTS PAR INCOMPATIBILITÉ
quement on distingue les accidents immédiats survenant ÉRYTHROCYTAIRE
dans les 8 jours suivant la transfusion et les accidents
retardés survenant après le 8è jour post-transfusionnel. 3-1-1– L’accident hémolytique aigu
Tout accident transfusionnel doit être déclaré à l’établis- ou choc hémolytique
sement de transfusion sanguine producteur du PSL au Il est souvent la conséquence d’une incompatibilité ma-
moyen d’une fiche d’incident transfusionnel ou FIT (voir jeure ABO. Plus rarement, il est lié à une incompatibili-
annexe) té dans d’autres systèmes (Lewis, P...). Le conflit anti-
gène-anticorps conduit à une hémolyse intravasculaire
par activation du complément.
2- CLASSIFICATION PHYSIOPATHOLOGIQUE L’accident hémolytique par incompatibilité ABO est très
(TABLEAU 1) grave parfois mortel. Il s’agit toujours d’une erreur hu-
maine :
Tableau 1 : Classification physiopathologique des accidents
transfusionnels
1) -Parmi les propositions suivantes la (ou lesquelles) représente un accident transfusionnel immédiat :
A- Le choc endotoxinique B- La réaction frisson-hyperthermie
C- L’alloimmunisation anti-HLA D- La séroconversion virale
E- Le TRALI
2) -Parmi les propositions suivantes concernant la GVH post-transfusionnelle la (ou lesquelles) est (sont) vraie(s) :
A- Il s’agit d’un accident bénin B- Il s’agit d’un accident fréquent
C- Elle survient chez les patients immunodéprimés D- Elle survient chez les patients déficitaires en IgA
E- Elle est prévenue par l’irradiation des PSL
3) -L’hémochromatose :
A- Survient chez les polytransfusés B- Fait suite aux transfusions itératives de plaquettes
C- Est un accident immédiat de la transfusion D- Est un accident immunologique de la transfusion
E- Est prévenue par la déleucocytation des PSL
5) -Le TRALI :
A- Correspond à un œdème de surcharge B- Est une réaction fréquente
C- Survient chez les déficitaires en Ig A D- Survient généralement à J7 post transfusionnel
E- Est un accident immunologique de la transfusion
6)- Parmi les propositions suivantes concernant l’accident hémolytique retardé la ou lesquelles
est (sont) vraie (s) :
A- IL est généralement lié à des anticorps anti-HLA B -Il survient quelques jours après la transfusion
C- Il est prévenu par le lavage des PSL D- Il se manifeste par une hémolyse intratissulaire
E- La RAI est positive
7- Parmi les propositions suivantes concernant l’incompatibilité ABO la (lesquelles) est (sont) vraie(s) :
A- Il s’agit d’un accident bénin B- Il survient suite à une transfusion de plaquettes
C- Il se manifeste par une hémolyse intravasculaire D- Est un accident retardé de la transfusion
E- Peut être prévenu par le test ultime au lit du malade
7- C,E
6- B, D, E
5- E
4- D
3-- A
2- C, E
1- A, B, E
Réponses
Pré-requis
1. Globule rouge : structure et physiologie
2. Métabolisme du fer (annexes figures A-B et C))
3. Hémogramme normal et pathologique
4. Sémiologie des anémies
1. DÉFINITION
b. Diagnostic biologique :
b.1 Hémogramme :
- Une anémie de sévérité variable
- Une microcytose avec un VGM inférieur à 80fl (pouvant atteindre 50fl)
- Une hypochromie avec une TCMH inférieure à 27pg (pouvant atteindre 17pg)
-La numération des réticulocytes est inutile car l’anémie est toujours arégénérative : (Réticulocytes <120 000/mm3).
- Taux de leucocytes normal, plus rarement une leucopénie
- Taux de plaquettes normal mais une hyperplaquettose modérée réactionnelle peut être notée
-Frottis sanguin :
Anisocytose (taille différente) et poïkilocytose (forme différente), microcytose, annulocyte.
NB : le frottis sanguin est le seul moyen d’identifier une population microcytaire hypochrome en cas de carence mixte: fer et folates/B12 avec
VGM normal.
Biologiquement, la carence en fer est confirmée par le dosage de la ferritinémie qui est basse++. La ferritinémie est le 1er paramètre à dimi-
nuer en cas de sidéropénie et le dernier à se normaliser après traitement.
Les autres paramètres du bilan martial ne sont pas pratiqués d’une façon routinière, mais s’ils sont faits, on observe :
- Une capacité totale de fixation de la transferrine (CTF) : élevée
- Un coefficient de saturation (CS) de la transferrine (fer sérique/CTF) : diminuée (<15%)
- Un dosage de la transferrine (sidérophiline) : élevé
Une diminution de la ferritinémie est suffisante pour poser le diagnostic de carence martiale. Les autres paramètres ne sont donc
pas nécessaires.
Une ferritinémie normale avec un syndrome inflammatoire associé n’exclut pas une carence en fer en raison de l’augmentation non spécifique
de la ferritine qui en résulte. Le dosage de la transferrine trouve son intérêt dans cette situation. Son élévation est en faveur de la carence
martiale.
En cas d’enquête étiologique négative, on pensera au syndrome de L’adjonction de vitamine C semble améliorer l’absorption.
Lasthénie de Ferjol qui est une spoliation sanguine provoquée et Le critère d’arrêt du traitement martial est la normalisation de la fer-
répetée, liée à un trouble du comportement. ritinémie.
Le Tableau 2 résume la répartition des causes les plus fréquentes en Une crise réticulocytaire est observée au 7ème jour du traitement.
fonction du terrain. Effets secondaires : coloration noirâtre des selles. Il faut en prévenir
les patients. Nausées, constipation, ballonnement abdominal, diar-
Tableau 2. Résumé des principales causes decarence rhée, épigastralgies.
martiale en fonction de l’âge et du sexe -Le fer injectable n’a aucun avantage sur le fer oral. Il est prescrit
Enfant exceptionnellement en cas d’intolérance absolue au fer oral ou en
Carence d’apport: régime lacté prolongé. cas de malabsorption intestinale du fer.
Femme La Transfusion sanguine est exceptionnellement indiquée en cas
Règles abondantes (stérilet). d’intolérance de l’anémie.
Augmentation des besoins : grossesses, allaitement. L’échec du traitement peut être dû à :
Tumeurs : fibromes, polypes, rarement cancers. - Une erreur diagnostique
Syndromes de Lasthénie de Ferjol : anémie factice (rare). - Une mal observance du traitement (interrogatoire++)
Femmes ménopausées, hommes - Une carence mixte
*Saignements digestifs : inapparents, minimes, prolongés. - La persistance de l’étiologie
*Grands buveurs de thé : chélation du fer. Conseils diététiques avec alimentation à base de viandes et de lé-
gumes secs.
3.5 TRAITEMENT :
Le traitement comporte obligatoirement 3 volets : b. Traitement étiologique :
-corriger l’anémie, Il est primordial lorsqu’il est possible car il permet la guérison de
- restituer les réserves l’anémie (exp : fibrome utérin, lésion gastrique ou colique)
-traiter l’étiologie.
c. Traitement préventif :
a. Traitement substitutif : - Une supplémentation martiale systématique, en association avec
Le Traitement martial utilise le fer par voie orale à prendre avant le l’acide folique est justifiée chez la femme enceinte à partir du 2ème
repas (1 heure avant) pour une meilleure absorption. trimestre de la grossesse et durant l’allaitement.
Sel de fer ferreux = 100 à 200 mg/j chez l’adulte, pendant au moins - Elle est également recommandée chez le nourrisson surtout pré-
4 mois (2 mois pour corriger l’anémie et 2 mois pour reconstituer les maturé et en cas d’une maladie cœliaque
réserves). La dose est de 5 à 10 mg/kg/j par jour chez le nourrisson
et le petit enfant.
Les cytokines impliquées dans l’inflammation (TNFα, IL1) sont res- 5.1. SYNDROMES THALASSEMIQUES (voir
ponsables d’une séquestration du fer par les macrophages sous cours anémies hémolytiques constitutionnelles):
l’effet de l’hepcidine (dont la synthèse est augmentée sous l’effet Il s’agit de maladies héréditaires liées à un défaut de synthèse des
des cytokines de l’inflammation) qui inhibe la sortie du fer des macro- chaines de globine (alpha ou bêta). Le diagnostic est généralement
phages. Elles entrainent également une érythropoïèse inefficace, aisé, reposant sur le contexte ethnique, clinique et l’électrophorèse
une hypo-transferrinémie, par diminution de synthèse. de l’hémoglobine.
Les anémies inflammatoires sont modérées et ne sont microcytaires Dans sa forme majeure, le tableau clinique et le contexte familial
que lorsqu’elles sont très évoluées (inflammation prolongée et im- sont évocateurs. L’anémie est sévère à la naissance ou dans la 1ère
portante des infections chroniques, maladies systémiques, cancers). année de vie ; la microcytose est importante. Le bilan martial montre
Le diagnostic est en général facilité par un contexte clinique évo- une ferritinémie normale ou élevée. Le frottis sanguin est caractéris-
cateur, orienté par l’existence de signes biologiques d’inflammation. tique avec des anomalies morphologiques des GR. L’électrophorèse
de l’hémoglobine permet de faire le diagnostic.
4.1. TABLEAU CLINIQUE : Dans la forme mineure, c’est une découverte fortuite d’une microcy-
- L’anémie est souvent bien tolérée, car d’installation progressive. tose nette avec ou sans anémie qui permet d’évoquer le diagnostic.
- Les signes de la maladie causale sont dominants. Dans ce cas, l’anémie est très discrète, voire absente, le nombre de
- Il peut exister des signes cliniques d’inflammation : fièvre, sueurs. GR légèrement augmenté : pseudo-polyglobulie microcytaire.
-Un examen clinique minutieux peut orienter vers le diagnostic.
5.2 ANEMIES SIDEROBLASTIQUES (figure 3) :
4.2. BILAN BIOLOGIQUE : Elles sont rares. Dans l’anémie sidéroblastique, la synthèse de
- Hémogramme : l’hème est altérée et devient incapable d’incorporer le fer malgré un
- L’anémie est modérée, le taux d’hémoglobine est rarement < à 8 g/ taux de fer dans le sang dans les valeurs normales. Cela provoque
dl, initialement normochrome normocytaire arégénérative, puis elle une baisse du taux de la synthèse d’hémoglobine, ce qui induit la
devient hypochrome microcytaire. formation de sidéroblastes en couronne. Elles peuvent être acquises
- Les leucocytes peuvent être normaux, augmentés ou diminués et congénitales. L’anémie peut être normocytaire, macrocytaire ou
- Les plaquettes sont souvent en nombre augmenté microcytaire. Le taux sérique du fer est normal ou élevé.
- Syndrome inflammatoire biologique : VS accélérée, kCRP,kfibri- Le myélogramme avec la coloration de Perls met en évidence des
nogène, kα2-globulines. sidéroblastes en couronne (érythroblastes avec des grains de fer en-
-Bilan martial (figure 3) : fer sériquem, ferritinémiek, CTFm, CS nor- tourant le noyau comme une couronne) traduisant une accumulation
mal. de fer dans les mitochondries.
Tableau 3. Comparaisons des marqueurs biologiques Le risque d’hémochromatose est important dans les formes chro-
des anémies ferriprives etinflammatoires niques d’autant que l’érythropoïèse inefficace entraîne une hyperab-
Carence martiale Anémie inflamma- sorption digestive du fer.
toire
a. Anémies sidéroblastiques acquises :
Hémoglobine ↓↓ ↓ a.1.Syndromes myélodysplasiques ou « anémies réfrac-
VGM ↓↓ Normal taires »: se voient surtout chez le sujet âgé.
ou ↓modérément a.2.Toxiques
TCMH ↓ ↓ ou Normale • Saturnisme par intoxication chronique au plomb donne un tableau
Fer serique ↓ ↓ très proche, avec microcytose et apparition de ponctuations bleu-
tées dans le cytoplasme des hématies. Il est diagnostiqué par les
Ferritinémie ↓↓ ↑ ou Normale dosages dela plombémie et de laplomburie.
Capacité totale ↑ ↓ • Carence en vitamine B6 (Alcoolisme aigu)
de fixation de la • Les antituberculeux : Isoniazide
transferrine (CTF) b.Anémies sidéroblastiques congénitales.
Transferrine ↑ ↓ ou Normale Beaucoup plus rares, elles impliquent des gènes du métabolisme
de l’hème.
Coefficient ↓↓ Normal
de saturation (CS)
Marqueurs Absents Présents
de l’inflammation
4.3 CAUSES :
- Maladies systémiques : lupus érythémateux disséminé, polyarthrite
rhumatoïde, maladie de Horton…
- Néoplasies : tumeur solide ou hémopathie maligne
- Infections chroniques : endocardite infectieuse, abcès profond, tu-
berculose, brucellose…
4.4 TRAITEMENT :
Les anémies inflammatoires ne répondent qu’au traitement étiolo- Pour résumer, l’orientation diagnostique devant une anémie micro-
gique. Le traitement martial (par le fer) est inefficace et inutile. cytaire est illustrée dans la figure 4
Anémie sidéroblastique
Myélogramme
Examen Exploration Rechercher l’étiologie (sidéroblastes en couronne)
gynécologique digestive
MESSAGES CLES :
• L’anémie microcytaire résulte de 4 mécanismes : carence en fer, défaut d’utilisation du fer par séquestration au niveau des macrophages,
défaut de synthèse d’une des chaines de globine α ou β et trouble de la synthèse de l’hème.
• La carence en fer est la cause la plus fréquente des anémies microcytaires, mais il faut systématiquement évoquer les autres anémies
microcytaires (anémies inflammatoires, hémoglobinopathies).
• Le diagnostic de certitude d’une carence martiale repose sur une ferritinémie basse.
• Toujours chercher une cause à la carence en fer, même si l’anémie est peu sévère.
• L’anémie ferriprive est habituellement causée par une perte de sang (digestive, menstruelle)
• Un examen gynécologique doit être demandé en première intention chez la femme jeune. Un examen digestif doit être demandé en première
intention chez l’homme et la femme ménopausée et en deuxième intention chez la femme jeune (si gynécologique normal).
• Le traitement martial est par voie orale (le critère d’arrêt est la normalisation de la ferritinémie).
ERREURS À ÉVITER :
• Confondre anémie par carence en fer (qui peut être due à une hémorragie chronique, répétée mais minime) et une anémie par saignement
(aiguë): la première est microcytaire : c’est l’érythropoïèse qui se fait mal par perte de fer; la deuxième est régénérative : c’est une perte de
globules rouges.
• Prescrire du fer en cas de microcytose à ferritinémie élevée.
• Méconnaître une cause à traiter.
Commentaire :
Le métabolisme du fer d’effectue selon un circuit fermé. L’essentiel du fer nécessaire a` la production par la moelle des globules
rouges (25–30 mg/j) résulte d’un recyclage du fer relargué par les globules rouges sénescents.
L’alimentation apporte en moyenne 10 mg de fer par jour. Les pertes sont d’environ 1mg/j. Les pertes se font par desquamation
des cellules digestives, des cellules cutanées et des phanères, par les règles et par les sueurs et l’urine. Les besoins sont augmen-
tés au cours de la grossesse et par l’allaitement.
L’absorption intestinale du fer se fait au niveau du duodénum et ne représente que 10% environ des quantités de fer ingérées dans
la ration alimentaire (1 mg/jour).
Une fois absorbé, le fer est capté par la transferrine qui a pour rôle est d’amener le Fer vers la moelle osseuse pour assurer l’éry-
thropoïèse et vers le foie (pour stockage dans les macrophages). Le second rôle de la transferrine est de récupérer le fer après
l’hémolyse physiologique.
Il existe deux molécules de réserve : la ferritine et l’hémosidérine. La ferritine (95%) est une réserve très rapidement mobili-
sable, tandis que l’hémosidérine est une forme de stockage insoluble, de mobilisation plus lente.
L’hepcidine synthétisée par le foie joue un rôle majeur dans le contrôle de l’absorption intestinale du fer et sa réutilisation par le
système des macrophages elle diminue la libération du fer par les entérocytes et les macrophages). La production d’hepcidine est
augmentée par le fer (surcharge, inflammation chronique) et diminuée par l’anémie et l’hypoxie.
QCM 1 : Le (s) signe(s) clinique(s) suivant(s) est (sont) en faveur d’une carence martiale :
A. Des ongles cassants
B. Une perlèche
C. Une splénomégalie
D. Une asthénie
E. Une pâleur cutanéo-muqueuse
QCM 2 : Au cours d’une anémie ferriprive, les explorations biologiques mettent en évidence :
A. Une microcytose
B. Une diminution de la ferritinémie
C. Une augmentation des réticulocytes
D. Une diminution de la capacité totale de fixation de la transferrine
E. Une augmentation du coefficient de saturation de la transferrine
QCM 3: Devant une anémie microcytaire quel bilan est en faveur d’une carence martiale :
A. ferrinémie basse, CTF augmentée, coefficient de saturation bas
B. ferrinémie normale, CTF augmentée, coefficient de saturation bas
C. ferrinémie basse, CTF basse, coefficient de saturation bas
D. ferrinémie basse, CTF augmentée, coefficient de saturation augmentée
E. ferrinémie élevée, CTF basse, coefficient de saturation bas
QCM 5: Devant une anémie par carence martiale, le traitement martial doit être poursuivi :
A. Jusqu’à la crise réticulocytaire
B. Jusqu’au retour à la normale du taux d’hémoglobine
C. Jusqu’au retour à la normale de la valeur de la CCMH
D. Jusqu’au retour à la normale du taux du fer sérique
E. Jusqu’à la restauration des réserves en fer évaluées par la ferritinémie
QCM 6: Devant une anémie microcytaire, en faveur d’une anémie inflammatoire on retrouve :
A. Un taux d’hémoglobine modérément diminué
B. Un VGM modérément diminué
C. Un fer sérique bas
D. Une ferritinémie basse
E. Un coefficient de saturation de la transferrine abaissé
QROC 2: quels sont les 3 volets de la prise en charge d’une carence martiale
Réponses
Pré-requis
1- Métabolisme de la vitamine B12 et des folates (annexe 6)
2- Hémogramme normal et pathologique
3- Sémiologie des anémies
Une anémie macrocytaire est une anémie avec un vo- LES ANÉMIES MÉGALOBLASTIQUES
lume globulaire moyen (VGM) > 100 μ3 ou fl chez l’adulte.
La macrocytose est physiologique chez le nouveau-né.
Une fausse macrocytose peut être observée dans cer- 1. DÉFINITION ET GÉNÉRALITÉS :
taines situations (Immunoglobuline monoclonale, agglu-
tinine froide). Une enquête étiologique est indispensable Elles sont définies par la présence de mégaloblastes
(algorithme) dans la moelle osseuse. Elles correspondent à un trouble
• Elle peut être régénérative (Réticulocytes > 120000/ de synthèse de l’ADN qui entraîne un ralentissement des
mm3). Les principales causes sont : une hémorragie divisions cellulaires alors que celle de l’ARN est conser-
aiguë, les anémies hémolytiques et la régénération vée. Ceci entraîne un asynchronisme de maturation entre
d’une anémie centrale.
Pré- requis
1. Physiologie du globule rouge
- Hémoglobine : structure, synthèse, variants de l’hémoglobine humaine, fonction
- Enzymes érythrocytaires et fonction
- Membrane : structure et fonction
2. Hémolyse physiologique
b- Physiopathologie
Le gène α est dupliqué (α1 et α2 par chromosome) et il
s’exprime dès la vie fœtale. Le déficit de synthèse des
chaînes α-globine résulterait de la délétion d’un ou plu-
sieurs gènes α.
L’expression clinique dépend du nombre de gènes α dé-
létés.
Le déficit de chaîne α entraîne la formation de tétramère
γ4 ou Hb bart et β4 ou Hb H.
XIII XIIIa
Facteur Tissulaire
KHPM,KP, VII
IX
V Va, Xa Fibrinogène
II IIa XIIIa
Thrombine Fibrine
Caillot insoluble
1. DÉFINITION :
4. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE :
C’est une affection hémorragique constitutionnelle défi-
nie par une anomalie quantitative ou qualitative du fac- Le diagnostic est orienté par les éléments suivants :
teur de WILLEBRAND plasmatique nécessaire à l’adhé- • Le temps d’occlusion sur PFA-100 allongé : c’est un
sivité plaquettaire et à la stabilité du facteur VIII de la bon test de dépistage, mais problème de disponibilité.
coagulation. Il s’agit donc d’une maladie qui peut s’ac- • plaquettes non diminuées sauf au cours du type dit
compagner d’un déficit secondaire en facteur VIII « IIB »
• Agrégation plaquettaire perturbée avec la ristocétine.
• TQ normal
2. GÉNÉTIQUE : • TCA souvent allongé (en rapport avec le déficit en FVIII)
C’est une maladie constitutionnelle qui se transmet se- Le diagnostic de certitude repose sur l’étude du com-
lon le mode autosomal (dominant ou récessif). Les muta- plexe facteur VIII-facteur Willebrand, qui montre dans les
tions sont très nombreuses et peuvent être responsables déficits quantitatifs :
de déficits quantitatifs et/ou qualitatifs. • facteur VIII coagulant : < 50 %.
• facteur Willebrand antigène : < 50 %.
• activité cofacteur de la ristocétine : <50 %.
3. CLINIQUE :
Le diagnostic des formes modérées de maladie de Wille-
• le syndrome hémorragique est habituellement précoce brand est parfois difficile, car le taux de facteur Wille-
et d’intensité très variable : Le syndrome hémorra- brand peut être multiplié par 3 ou 4 en cas de grossesse
gique peut être pratiquement absent dans les formes ou d’inflammation.
modérées, ou particulièrement sévère dans les formes
graves (s’accompagnant d’un déficit important en FVIII)
• les hémorragies sont diverses : 5. TRAITEMENT :
−La
− maladie de willebrand est caractérisée, comme
pour toutes les anomalies de l’hémostase primaire, • substitutif : concentrés de facteur VIII-facteur Wille-
par des hémorragies cutanéo-muqueuses : Épis- brand, cryoprécipités en cas de saignement
taxis, hémorragie amygdalienne, ménorragies, ecchy- • la desmopressine, qui fait libérer le facteur Willebrand
moses. Il n’y a pas de purpura pétéchial. stocké dans les cellules endothéliales vasculaires, peut
−Hémorragies
− interstitielles : Les hématomes et les être utilisé au cours de certains déficits modérés.
hémarthroses sont rares. Il n’y a jamais d’arthropa- • Hormonal en cas de ménorragies.
thies.
−Les
− hémorragies viscérales : peuvent mettre en jeu le
pronostic vital
4.3. BIOPSIE OSTEOMEDULLAIRE (BOM) +++ : Une AM acquise est dite sévère si elle comporte au moins 2
C’est l’examen qui permet de confirmer le diagnostic positif des 3 critères de Camitta:
d’une AM. La BOM montre une raréfaction du tissu hémato- PNN < 500 / mm3, PQ < 20.000 / mm3,
poïétique qui est remplacé par des cellules graisseuses. Elle PQ <20.000/mm3
peut montrer des foyers hémorragiques. L’aspect est parfois Réticulocytes < 20.000 / mm3.
hypoplasique et hétérogène, avec persistance de foyers de tis-
su hématopoïétique faits de granuleux et d’érythroblastes. La Elle est dite très sévère si le taux des PNN est < 200 /mm3 .
biopsie médullaire permet par ailleurs d’éliminer certains dia-
gnostics différentiels tel un envahissement médullaire par un 7. DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE :
processus malin hématopoïétique ou extra-hématopoïétique
ou une myélofibrose. Il repose sur un interrogatoire soigneux, un examen physique
complet et sur d’autres examens para cliniques (caryotype
5. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL : sanguin et médullaire, sérologies virales, cytométrie en flux à
la recherche d’un clone HPN).
Selon la richesse de la moelle, les diagnostics à éliminer sont:
7.1- A M ACQUISES :
5.1 PANCYTOPENIES A MOELLE RICHE : 7.1.1. A M acquises idiopathiques (70-80 % des cas) :
a) Les leucémies aiguës (LA): Elles sont les plus fréquentes. Le diagnostic est retenu après
certaines LA peuvent se présenter comme une pancytopénie avoir éliminé une des étiologies citées ci-dessous:
sans syndrome tumoral ni blastes circulants, mais le myélo-
gramme est envahi. Cependant, une aplasie médullaire peut 7.1.2. A M secondaires (20-30 % des cas)
dans certains cas être un état préleucémique. a) de cause toxique et médicamenteuse :
• Radiations ionisantes accidentelles.
b) Un Syndrome Myélodysplasique (SMD): • Médicaments : Antibiotiques (Chloramphénicol…), AINS (In-
Le myélogramme est le plus souvent riche et caractérisé par dométacine,
des anomalies morphologiques touchant une ou plusieurs li- • Phénylbutazone), Anti-rhumatismaux (Sels d’or, Pénicilla-
gnées. Ces maladies justifient la recherche d’anomalies cyto- mine), Anticonvulsivants
génétiques. • (Carbamazépime, Phénothiazine), antidiabétique (Chlorpro-
pamide), Anti
c) Métastases médullaires d’un cancer: • thyroïdiens de synthèse.
Le myélogramme et/ou la biopsie médullaire montrent des • Pesticides et Insecticides : Organochlorés, Organofluorés
amas de cellules extra-hématopoïétiques. (agriculture).
• Benzène et dérives : l’AM s’installe 2 à 5 ans après l’expo-
d) Myélofibroses: sition.
Le myélogramme est pauvre ou difficile à réaliser (os dur). Le • Ces AM peuvent être évités par une surveillance hématolo-
diagnostic est confirmé par la BOM. gique régulière.
e) Anémies mégaloblastiques: b) Causes infectieuses :
La moelle est riche et mégaloblastique. • Hépatites virales : étiologie évoquée sur la présence d’une
f) Hypersplénismes: cytolyse associée ou non à un ictère, voire un tableau d’insuf-
Il s’agit d’une pancytopénie modérée à moelle riche dans le fisance hépatocellulaire. Il s’agit le plus souvent d’une Hépatite
cadre d’une énorme splénomégalie. virale non A non B non C, responsable d’une aplasie grave
s’installant dans un délai de 2 à 8 semaines après le début de
g) Leishmaniose viscérale: Il faut l’évoquer devant une pan- l’hépatite.
cytopénie fébrile avec splénomégalie. Le diagnostic repose sur • Autres virus : CMV,EBV ,ParvovirusB19, HIV.
une sérologie spécifique positive et la présence de leishmanies
au myélogramme.
8. TRAITEMENT :
c) du syndrome hémorragique :
Transfusion curative ou prophylactique de concentrés plaquet-
ALLOGREFFE AUTOGREFFE
Source Moelle/ Sang Mo/Sang
Age limite 50 ans 65 ans
HLA-identique
Donneur Patient lui-même
ou phéno-identique
Chimiothérapie intensive et sup-
Effet recherché Curatif
port cellulaire
Déficit immunitaire Prolongé Transitoire
Risque de rechute + +++
Mortalité lié à la procédure 5 à 45% <5%
Complications immunologiques
25 à 90% -
GVH
1 à 15% -
Rejet
Les Leucémies aiguës (LA) constituent un ensemble Dans la majorité des cas, ils sont inconnus. Certains fac-
d’hémopathies malignes caractérisées par l’expansion teurs favorisants sont cependant reconnus :
clonale à partir de la moelle osseuse de précurseurs - L’acutisation de syndromes myéloprolifératifs chro-
hématopoïétiques bloqués à un stade précoce de leur niques et de syndromes myélodysplasiques.
maturation : (infiltration par ces cellules blastiques > - Chimiothérapies anticancéreuses
à 20 %). - Exposition aux radiations ionisantes.
Les LA sont classées en fonction de la lignée cellulaire - Une exposition prolongée aux dérivés benzéniques.
atteinte en LA lymphoblastique (LAL) ou en LA myéloïde - Facteurs génétiques : anomalies chromosomiques
(LAM). constitutionnelles (trisomie 21, maladie de Fanconi).
Cette prolifération s’accompagne : - Facteurs viraux : EBV dans certaines leucémies de type
- d’un syndrome d’insuffisance médullaire, en rapport Burkitt.
avec la détérioration de la production des éléments
sanguins normaux.
- d’un syndrome tumoral : passage de blastes dans le 4. SIGNES CLINIQUES
sang et infiltration des organes hématopoïétiques voir
extrahématopoïétiques. Ils résultent de deux conséquences de la maladie : l’in-
Le diagnostic et le pronostic reposent sur l’examen mor- suffisance médullaire et la prolifération des blastes (syn-
phologique des blastes du sang et de la moelle osseuse, drome tumoral).
l’immunophénotypage et l’étude cytogénétique et molé- Il n’y a pas de signe caractéristique. La présentation
culaire. est variable, allant de la forme peu symptomatique à la
Le pronostic, bien que réservé, est actuellement amé- forme d’emblée grave nécessitant l’hospitalisation ur-
lioré grâce à la thérapeutique adaptée aux facteurs pro- gente en milieu spécialisé.
nostiques.
Le traitement repose sur la polychimiothérapie et la 4. 1 SIGNES LIÉS À L’INSUFFISANCE
greffe de cellules souches hématopoïétiques. MÉDULLAIRE
- Syndrome anémique : pâleur, asthénie, dyspnée d’ef-
fort…
2. ÉPIDÉMIOLOGIE : - Syndrome hémorragique cutané ou muqueux, ou hé-
morragies extériorisées, en rapport avec la thrombopé-
Il s’agit d’une affection rare (3-4 nouveaux cas /an/100 nie, aggravée parfois par une Coagulation Intra-Vascu-
000habitants). Les LAL sont observées surtout chez l’en- laire Disséminée (CIVD).
fant, mais peuvent se voir également chez l’adulte après - Syndrome infectieux en rapport avec la neutropénie,
50-60 ans (la LAL représente 1/3 des cancers de l’enfant) classiquement de la sphère ORL (fièvre résistant aux
et les LAM se voient essentiellement chez l’adulte, leur antibiotiques, sepsis grave).
fréquence augmente avec l’âge (médiane autour de 65
ans).
Les syndromes myéloprolifératifs chroniques (SMPc) Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les SMPc son
sont des hémopathies malignes définies par une patho- divisés en deux groupes :
logie clonale de la cellule souche hématopoïétique ou •SMPc chromosome Philadelphie (Ph1) positif ainsi que
d’un progéniteur myéloïde multipotent. la protéine de fusion Bcr-Abl représentés par la leucé-
mie myéloïde chronique (LMC).
Ils sont caractérisés par : •SMPc (Ph) et Bcr-Abl négatifs regroupant les SPMc
•une hyperproduction d’une ou plusieurs lignées san- classiques (Polyglobulie de Vaquez [PV], Thrombocyté-
guines en l’absence d’un stimulus évident approprié ou mie essentielle [TE], Myélofibrose primitive [MP] et les
non. SMPc atypiques.
•une moelle hypercellulaire et hyperplasique
•une métaplasie myéloïde (rate et foie).
•des complications thrombotiques (artérielles et vei-
neuses) et hémorragiques.
Les SMPc évoluent à des degrés variables (sans traite-
ment) vers une leucémie aiguë (plus fréquente dans la
LMC) et la fibrose médullaire.
Actuellement le terme syndromes myéloprolifératifs
chroniques est regroupé sous la nomination de néopla-
sies prolifératives chroniques
La leucémie myéloïde chronique (LMC) est une hémo- La LMC est caractérisée par l’acquisition au niveau d’un
pathie maligne clonale appartenant au groupe des syn- précurseur hématopoïétique pluripotent d’une anomalie
dromes myéloproliferatifs. Elle se caractérise par une génétique acquise : le gène hybride bcr-abl issu d’une
prolifération prédominante de la lignée granulo-mono- translocation réciproque entre les chromosomes 9 et 22
cytaire t(9 ;22)(q34 ;q11) qui génère le chromosome Philadelphie
.Ce gène hybride bcr-abl est traduit en une protéine fonc-
tionnelle à activité tyrosine kinase dérégulée qui favorise
la prolifération des cellules et inhibe leur apoptose.
L’ÉTUDE CYTOGÉNÉTIQUE
4. CLINIQUE : L’analyse des chromosomes après culture des cellules
myéloïdes permet de mettre en évidence le chromosome
CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE : Philadelphie qui correspond au chromosome 22 remanié
• Pesanteur de l’hypo- chondre gauche qui amène le après la t(9 ;22)(q34 ;q11) dans 95% des cas .Le chro-
malade à consulter. mosome Philadelphie est retrouvé dans les mitoses de
•Parfois découverte fortuite à l’occasion d’un hémo- toutes les cellules hématopoïétiques à l’exception du
gramme fait systématiquement. lymphocyte T .ce qui laisse supposer une atteinte clonale
•Exceptionnellement lors d’une complication thrombo de la cellule souche pluripotente .
embolique ou métabolique.
LA BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
SIGNES CLINIQUES : L’application de la RT-PCR sur un prélèvement de sang
•La splénomégalie : est le signe fondamental et souvent périphérique permet de mettre en évidence le transcrit
c’est le seul signe de la maladie. Elle est le plus sou- bcr-abl retrouvé dans 100 % des Cas.
vent volumineuse dépassant l’ombilic, peut descendre
jusqu’au pubis. AUTRES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES :
•Elle peut être modérée exceptionnellement, elle peut •Hyperuricémie.
faire défaut. •Hyperhistaminémie.
•Hépatomégalie : le plus souvent modérée. •Bilan d’hémostase : Anomalies de l’hémostase pri-
•Douleur à la pression du sternum. maire avec TS allongé par thrombopathie.
•Absence d’adénopathie.
6. FORMES CLINIQUES :
5. LE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE :
FORMES DE L’ENFANT :
HÉMOGRAMME : Il existe d’authentique LMC de l’enfant comparable point
Permet dans les cas typiques d’évoquer le diagnostic par point à celles de l’adulte.
• Le pronostic est plus péjoratif.
• Globules blancs :
• Pose le diagnostic différentiel avec la leucémie
Hyperleucocytose importante le plus souvent supérieure
myélo-monocytaire chronique juvénile.
à 100.000/mm3 peut aller jusqu’à 1 M/mm3. Elle est faite
de PNN à 30 – 40 %, d’une myélémie importante dans
les mêmes proportions que dans la moelle osseuse avec
FORMES SUBAIGUËS D’EMBLÉE :
Ce sont des LMC découvertes en accutisation. La pré-
une distribution pyramidale sans hiatus (Métamyélocyte
sence d’une volumineuse splénomégalie, d’une polynu-
> Myélocytes > Promyélocytes > myéloblastes). En phase cléose neutrophile, d’une forte myélémie, d’une basophi-
chronique les myéloblastes sont inférieurs à 5 %. On lie et d’une éosinophilie sont des éléments d’orientations.
note une discrète éosinophilie et une basophilie. Le pronostic est plus péjoratif.
• Globules rouges :
Peuvent être normaux ou légèrement diminués avec
FORMES À DÉBUT POLYGLOBULIQUE OU
anémie normochrome normocytaire arégénérative, ra-
THROMBOCYTÉMIQUE :
Le caryotype et la biologie moléculaire tranchent en fa-
rement une polyglobulie.
veur de la LMC.
• Les plaquettes :
Leur taux est variable 7. EVOLUTION :
•Le plus souvent augmenté supérieur à 500.000/mm3.
•Peut être normal. En l’absence de traitement et avant l’ère des inhibi-
•Exceptionnellement abaissé. teurs de tyrosine kinase (ITK) la LMC évoluait inélucta-
blement vers la leucémie aigue qui peut être précédée
MYÉLOGRAMME : par une phase d’accélération.
n’est pas indispensable au diagnostic. Il permet l’étude
cytogénétique, fondamentale au cours de cette maladie. PHASE D’ACCÉLÉRATION :
Le myélogramme est facile à réaliser contrairement à C’est une phase de transition entre la phase chronique et
la myélofibrose primitive et montre un frottis riche avec la phase d’accutisation, de durée variable pouvant aller
hyperplasie granuleuse à tous les stades de maturation jusqu’à plusieurs mois. Elle est caractérisée clinique-
dans des proportions normales. ment par la splénomégalie et biologiquement par l’aug-
mentation de la leucocytose et de la thrombocytose,
1. DÉFINITION ET INTRODUCTION :
Cette mutation s’accompagne d’une activité tyrosine ki-
La maladie de Vaquez ou polyglobulie primitive est le ré- nase constitutive de JAK2, responsable d’une hypersen-
sultat d’une expansion clonale d’une cellule souche hé- sibilité aux facteurs de croissance hématopoïétiques et
matopoïétique multipotente. d’une polyglobulie dans les modèles animaux murins.
Elle se caractérise par une prolifération clonale de
précurseurs myéloïdes intéressant essentiellement la
lignée érythroblastique qui aboutit à une production ex-
cessive de GR.
2. ÉPIDÉMIOLOGIE :
5.2.2. Hypersécrétion inappropriée d’érythropoïétine : c) L’Aspirine à faible dose : à la dose de 100 mg/jour
•Tumeurs rénales malignes ou bénignes (Polykystose).
•Hépato-carcinome. d) L’interféron alpha
•Hémangioblastome du cervelet.
•Fibrome utérin, cancer ovarien. 7.2. INDICATIONS THERAPEUTIQUES :
•Sténose de l’artère rénale (l’hypoxie rénale déclenche • Les saignées constituent le traitement d’urgence ayant
une hypersécrétion d’érythropoïétine). pour but l’obtention d’un taux d’Ht < à 45 %.
•Endocrinopathie : Maladie de cushing, phéochromocy- • Le traitement cytoréducteur est indiqué chez les pa-
tome, acromégalie, hyperandrogenisme. tients à haut risque de thromboses :L’hydroxyurée est le
traitement de première intention.
5.3. LES AUTRES SYNDROMES •L’aspirine à faible dose est indiquée chez tous les pa-
MYÉLOPROLIFÉRATIFS : tients en traitement préventif des thromboses sauf une
•La Leucémie Myéloide Chronique est facilement élimi- contre indication.
née devant les résultats de la cytogénétique médullaire •L’interféron alpha est indiqué chez le sujet jeune, la
(chromosome philadelphie) et de la biologie molécu- femme enceinte ou en cas de toxicité à l’hydroxyuréa.
laire (transcrit BCR-ABL)
•La Myélofibrose primitive : le diagnostic est souvent
facile devant l’importance de la SPM et le résultat de la 7.3.PERSPECTIVES :
biopsie médullaire La découverte de la mutation de JAK2 V617F a ouvert la
•La thrombocythémie essentielle (TE) : :le diagnostic voie à la mise au point d’inhibiteurs qui auraient un effet
est souvent difficile devant la fréquence des formes de spécifique sur la population anormale et permettraient
chevauchement entre les 2 pathologies et l’absence d’envisager un traitement plus efficace et peut être éra-
d’un marqueur biologique spécifique (la mutation JAK2 dicateur.
est positive dans 50 % des TE).
b) Une hépato splénomégalie : la flèche hépatique et la Le diagnostic se pose sur le plan histologique avec :
taille de la splénomégalie en centimètres sous le rebord
costa doivent être précisées a) Lymphome de Hodgkin (LH) :
Certaines formes de LH notamment les types 1 et 4
c) Une infiltration cutanée sous forme de nodules durs ± peuvent poser un diagnostic différentiel avec 2 types de
violacés, maculopapules, érythrodermie, infiltrat localisé LNH.
ou disséminé. • Lymphome B riche en cellules T doit être distingué de
certains LH type1
d) Des signes en faveur de localisation neurologique : • Lymphome anaplasique CD30+ doit être distingué du
paralysie d’une paire de nerfs crâniens ou compresion LH type 4
médullaire
b) Métastases ganglionnaires :
e) Des signes de compression médiastinale avec Le diagnostic se pose surtout dans les formes indiffé-
dyspnée, œdème en pèlerine, circulation veineuse col- renciées. Le recours à l’immunomarquage spécifique
latérale (syndrome cave supérieur), abdominale avec permet de trancher.
surtout des troubles du transit ou des douleurs abdomi-
nales, ou uréterale. c) Les adénopathies réactionnelles au cours de cer-
taines maladies :
4.2. EVALUER L’ÉTAT DE PERFORMANCE MNI, toxoplasmose, HIV, etc.
SELON L’ÉCHELLE DE L’ECOG (PS) :
0 : Absence de symptôme
1 : Sujet symptomatique, mais pouvant avoir une activité 7. BILAN ÉTIOLOGIQUE
ambulatoire normale
2 : Sujet alité moins de 50 % de la journée Sérologie HIV, sérologie de l’hépatite C en cas de lym-
3 : Sujet alité plus de 50 % de la journée phome splénique, sérologie HTLV1 en cas de leucémie/
4 : Sujet alité en permanence, nécessitant une aide pour lymphome T de l’adulte, sérologie EBV
les gestes quotidiens Recherche d’Hélicobacter pylori dans les biopsies tissu-
laires en cas de LMNH de Malt
Bilan de maladie dysimmunitaire si le contexte est évo-
5. DIAGNOSTIC POSITIF : cateur
c) Les formes abdominales : elles sont plus rares, réali- b. Les facteurs pronostiques des stades étendus :
sant le tableau clinique d’une splénomégalie fébrile leuco- Une étude internationale a démontré la valeur pronos-
péniante. Le diagnostic est souvent fait après laparotomie tique d’un score établi à partir de 7 facteurs indépen-
et étude anatomopathologique des pièces opératoires. dants : SPI (score pronostique international) :
• Le sexe masculin
d) Les localisations particulières : • L’âge sup à 45 ans
• La localisation médullaire : 50 % des stades IV • L’anémie < 10.5 g/dl
• La localisation hépatique : 5 % des stades IV. L’atteinte • L’hyperleucocytose sup à 15000/mm3
splénique est constante • La lymphopénie < 8 % ou 600/mm3
• La localisation neurologique : rare, la localisation épi- • L’hypoalbuminémie < 40 g/l
durale est souvent responsable d’une paraplégie par • Le stade IV
un granulome épidural
10.2. LA STRATIFICATION PRONOSTIQUE :
9.2. LES FORMES PARTICULIÈRES : Groupe favorable : LH localisés sans aucun facteur de
a) LH de l’enfant : Rare avant 3 ans risque
Cette forme est caractérisée par la fréquence des stades Groupe intermédiaire : LH localisés avec un ou plusieurs
localisés et par un bon pronostic (survie supérieur à 90 %) facteurs de risque (en dehors du gros médiastin)
Groupe défavorable : LH localisés avec un gros médias-
b) LH du sujet âgé: tin et tous les stades étendus
Il s’agit d’une forme disséminée d’emblée avec des signes
généraux au premier plan. L’hémogramme montre une 10.3. LES FACTEURS PRONOSTIQUES
leucopénie et une lymphopénie. C’est en général la biop- THÉRAPEUTIQUES :
sie médullaire qui permet le diagnostic. La chimiosensibilité après 2 ou 4 cures est le meilleur
facteur pronostique permettant de définir des formes ré-
c) LH et grossesse : cette association pose un problème fractaires (10 à 20 % des patients) de très mauvais pro-
thérapeutique et évolutif de la grossesse et de la maladie nostic nécessitant une adaptation précoce du traitement
d) Association LH -Tuberculose : Association fréquente (intensification thérapeutique)
en Tunisie
11. TRAITEMENT :
e) Association LH- HIV :
Cette forme est caractérisée par la fréquence du type 3, 11.1. LES MOYENS THÉRAPEUTIQUES :
des stades étendus, des symptômes B et de l’atteinte a. La chimiothérapie conventionnelle :
médullaire. Elle comprend des polychimiothérapies séquentielles
en mg/m²
en mg/m²
Niveau 4
•Groupe intermédiaire : 4 ABVD + radiothérapie des
mg/m²
Niveau3
mg/m²
1. DÉFINITION :
3. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE :
C’est le produit de sécrétion d’un clone unique de plas-
mocytes, caractérisé en cas d’une Ig complète par une Une protéine monoclonale peut être découverte à l’oc-
identité de structure des chaînes légères et des chaînes casion d’une électrophorèse sérique et/ou urinaire de-
lourdes (toutes les molécules ont le même isotype, le mandée :
même allotype et la même structure des parties va-
riables) et en cas d’une Igincomplète par une isotypie K 3.1. DEVANT CERTAINES ANOMALIES
ou λ ou des chaines lourdes (µ,α,γ). BIOLOGIQUES :
• une accélération de la vitesse de sédimentation (habi-
tuellement sans augmentation de la fibrinémie ni des
2. MOYENS D’IDENTIFICATION : a2 globulines).
• la présence d’hématies en rouleaux sur un frottis san-
-Électrophorèse de protides (EPP) sérique et urinaire qui guin.
montre en cas d’Ig complète un pic à base étroite. • une hyperlymphocytose sanguine
-Immunoélectrophorèse (IEP) sérique et urinaire : per- • une protéinurie
met l’identification de l’Ig monoclonale complète ou • l’existence d’une cryoglobuline
incomplète. • Hyperprotidémie, un pic ou une hypogammaglobuliné-
-Immunofixation (IF) sérique et urinaire : technique plus mie à l’EPP.
sensible que l’IEP. • Insuffisance rénale
-Dodage sérique des chaines légères libres. • Hypercalcémie
• Fausse hyponatrémie.
Le myélome est une maladie du sujet agé (les 2/3 des 4. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE :
patients sont agés de plus de 65 ans), avec une prédomi-
nance masculine. Le myélome est le plus souvent découvert à l’occasion de
Il représente 1 % des cancers et 10 à 15 % des hémopa- douleurs osseuses (80 % des cas). Celles-ci sont de ca-
thies malignes. ractère mécanique ou mixte, siègeant surtout au niveau
Son incidence est de 2 à 3 cas/105 hab/an. du squelette axial (rachis, côtes, bassin), habituellement
L’étiologie n’est pas connue. résistantes au traitement antalgique classique.
Le seul facteur favorisant reconnu est l’exposition aux Plus rarement, la maladie est découverte lors d’une
radiations ionisantes. complication :
- Anémie
- Osseuse (fracture spontanée ou lors d’un traumatisme
3. PHYSIOPATHOLOGIE : minime)
- Neurologique (compression médullaire révélée par une
Le myélome est la conséquence de plusieurs évènements paraplégie, radiculalgie,.. )
oncogéniques concernant les lymphocytes B du centre - Métabolique (hypercalcémie, insuffisance rénale)
germinatif, avec une évolution en plusieurs phases : - Infections bactériennes répétées (pneumopathie)
- Phase de prolifération polyclonale (non constante), ap- - Syndrome d’hyperviscosité
pelée dysglobulinémie de signification indeterminée - Amylose
(MGUS : abréviation anglaise). Parfois, le diagnostic est évoqué sur la découverte lors
- Phase de prolifération monoclonale liée à la survenue d’un bilan systématique, d’une accélération de la vitesse
d’anomalies cytogénétiques, notamment la transloca- de sédimentation (habituellement >100 mm/h) ou sur la
tion t (4,14). présence à l’électrophorèse des proteines sériques d’un
- Phase agressive, caractérisée par une extension ex- pic ou au contraire d’une hypogammaglobulinémie.
tra-médullaire, liée à l’apparition de nouvelles anoma-
lies cytogénétiques telle que la translocation t (14,16). 5. EXAMEN CLINIQUE :
1. DÉFINITION :
5. COMPLICATIONS
Prolifération lymphoïde maligne B cytologiquement poly-
morphe (lympho-plasmocytaire) produisant une IgM mo- 5.1. COMPLICATIONS HÉMATOLOGIQUES :
noclonale à un taux > 5 g/l Possibilité d’une activité auto-anticorps de l’Ig M : au-
to-anticorps antiérythrocytaire, anti my éline, anti fac-
2. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE : teur Willebrand
• L’anémie hémolytique auto-immune (AHAI)
2.1. CLINIQUES : AHAI à auto-anticorps froids anti I ou anti Pr (L’IgM a
• Syndrome anémique l’activité auto Ac) test de Coombs positif de type com-
• adénopathies plément, titre d’agglutinines froides > 1/1000
• Splénomégalie • Troubles de l’hémostase : dus à la thrombopénie asso-
• Syndrome d’hyperviscosité : des céphalées, somno- ciée ou non à ujne thrombopathie par l’adsorption de
lence, des troubles de la conscience pouvant aller l’IgM à la surface des plaquettes altérant leur fonction
jusqu’au coma, des troubles neurosensoriels (surdité, d’agrégation et d’adhésion.
syndrome labyrinthique, baisse de l’acuité visuelle) • Les troubles de la coagulation sont plus rares
• Insuffisance médulaire (syndrome infectieux, hémorra-
2.2. BIOLOGIQUES : gique et anémique)
• vitesse de sédimentation très accélérée > 100 mm à la
première heure 5.2. COMPLICATIONS LIÉES À UNE
• un phénomène de rouleaux sur lame CRYOGLOBULINE MONOCLONALE :
• un pic sur l’électrophorèse des protéines sériques • Parfois, l’IgM a une activité rhumatoide (IgM anti IgG) :
• anémie hémolytique à anticorps froids complexes cryoprécipitants
• Difficulté de groupage sanguin • Purpura vasculaire : infiltré parfois nécrotique, prédo-
minant aux extrémités : la biopsie cutanée montre des
3. SIGNES CLINIQUES : lésions de vascularite leucocytoclasique
• Syndrome de Raynaud
Certains malades sont asymptomatiques, d’autres • Manifestations neurologiques : polyneuropathie péri-
peuvent avoir : phérique sensitivo-motrice (multinévrite) a biopsie ner-
• des adénopathies superficielles veuse :
• Une splénomégalie avec ou sans hépatomégalie −Lésions
− de démyélinisation avec parfois une infiltra-
• Des signes en rapport avec la présence de l’IgM mono- tion lymphoplasmocytaire avec en immunofluores-
clonale : cence directe une IgM monjoclonale le long des gaines
−Syndrome
− d’hyperviscosité de myéline
−Signes
− liés à la présence d’une cryoglobuline −Lésions
− de vascularite
−Signes
− liés à une maladie de dépots • Néphropathie glomérulaire avec protéinurie, hématu-
rie, HTA et insuffisance rénale
4. BIOLOGIE :
6. TRAITEMENT :
Le diagnostic de MGW est biologique.
•Mise en évidence de l’immunoglobuline monoclonale : L’abstention thérapeutique est la régle dans les formes
Le lymphoplasmocyte excrète une immunoglobuline asymptomatiques.
monoclonale de type IgM dont les chaines légères sont La chimiothérapie est indiquée dans les formes sympto-
monotypiques soit kappa dans 2/3 des cas, soit lambda matiques avec :
dans 1/3 des cas. • forte masse tumorale
•Mise en évidence de l’infiltration lymphoplasmocytaire : • syndrome d’hyperviscosité
Elle est constante dans la moelle osseuse, objectivée sur • insuffisance médullaire
le myélogramme et surtout la biopsie ostéomédullaire. • en cas d’augmentation régulière du taux de l’Ig mono-
Elle paut être mise en évidence sur la biopsie ganglionnaire. clonale
Schèma 1. Les
principales aires-
ganglionnaires
La rate est un organe situé dans l’hypochondre gauche 4.1. L’EXAMEN CLINIQUE :
sous le gril costal et la coupole diaphragmatique gauche. La palpation, en décubitus dorsal, trouve une masse de
Il s’agit d’un organe lymphoïde étroitement lié au sys- l’hypochondre gauche, superficielle, mobile avec la res-
tème porte. piration, au bord antérieur crénelé.
Les fonctions physiologiques de la rate sont : Le débord splénique doit être mesuré, à partir du rebord
•Siège mineur de l’hématopoïèse pendant la vie fœtale costal sur la ligne mamelonnaire jusqu’au point le plus
•Stockage et réservoir : 30 % du pool de plaquettes, 1-2 extrême de la rate, à l’aide d’un mètre ruban.
% des globules rouges L’examen en décubitus latéral droit permet de trouver
•Synthèse des anticorps (IgM surtout) lors de la réponse les splénomégalies modérées.
immunitaire primitive
•Phagocytose des particules étrangères et des globules 4.2. IMAGERIE :
rouges anormaux L’échographie abdominale est utile quand l’examen
•Elimination des débris cellulaires (corps de Howell-Jol- est difficile (ascite, obésité, paroi abdominale tonique)
ly, corps de Heinz) et permet de retenir la splénomégalie quand la flèche
échographique est ≥ 13 cm.
2. DÉFINITION :
5. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL :
Une splénomégalie est définie par l’augmentation du vo-
lume de la rate qui devient palpable à l’examen clinique. Est celui d’une masse de l’hypochondre gauche
Toute rate palpable chez l’adulte est pathologique. •Gros rein gauche : plus postérieur et fixe avec un
contact lombaire à la palpation
•Tumeurs de l’angle colique gauche
3. PHYSIOPATHOLOGIE : •Tumeurs de la queue du pancréas
1. LA NEUTROPENIE FEBRILE : clinique et sans germe. Elle peut aussi être; soit clini-
quement documentée (10 % des cas) : présence d’un
1.1. DÉFINITION : foyer clinique sans germe, soit microbiologiquement
La neutropénie fébrile est définie par : Un taux absolu documentée (30 % des cas) : présence d’un germe pa-
de polynucléaires neutrophiles (PNN) < 500 (ou attendu thogène (BGN ou Cocci G+) associé ou non à un foyer.
comme tel dans les 48 h en raison d’une chimiothérapie), La documentation clinique et bactériologique doit être le
associé à une fièvre supérieure à 38° 2 une fois ou supé- premier reflexe à faire devant ces patients. En effet elle
rieure à 38° deux fois à 8 heures d’intervalle. C’est une comprend systématiquement; un examen physique mi-
complication grave en raison du risque imminent de choc nutieux, des hémocultures, une radio thorax et un ECBU.
septique. Elle constitue donc une urgence thérapeutique On peut étendre les examens (Ponction lombaire, Copro-
nécessitant un traitement immédiat « empirique ». culture, Prélèvements cutanés…) en fonction de la symp-
tomatologie clinique.
1.2. GROUPES DE RISQUE :
1.4. ELÉMENTS DE MAUVAIS PRONOSTIC
On distingue 2 groupes de risques selon la durée de la DANS LES NEUTROPÉNIES FÉBRILES :
neutropénie :
- Le groupe à faible risque infectieux lors des neutro- - La présence d’un foyer « majeur » (infection grave :
pénies courtes (<7 j) : Les patients présentant des agra- cellulite, SDRA...).
nulocytoses médicamenteuses (réversibles à l’arrêt du - La présence de signes de choc.
traitement) ou ceux bénéficiant d’une chimiothérapie - La nature du germe : Pyocyanique, Clostridium, infec-
modérée (tumeurs solides, lymphomes non agressifs, tions fongiques…
myélomes…). - Le statut de la maladie : poussée tumorale, rechute.
- Le groupe à haut risque infectieux lors des neutro- - La sortie tardive d’aplasie.
pénies longues (> 7 j) : Les patients bénéficiant d’une
chimio- thérapie lourde (Leucémies aiguës, lymphomes 1.5. STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE :
agressifs, greffes de cellules souches hématopoïétiques). a/ Les neutropénies longues :
La prise en charge doit absolument se faire en hospita-
lisation pour une surveillance rapprochée. Les prélève-
1.3. MANIFESTATIONS CLINIQUES ET DOCU- ments bactériologiques ne doivent pas retarder la mise
MENTATION : ne route du traitement qui doit débuter au plus tard 4
La symptomatologie clinique de l’infection est souvent heures après l’apparition de la fièvre. Initialement, l’an-
pauvre en raison des faibles réactions inflammatoires tibiothérapie doit être dirigée contre les germes les plus
(baisse des PNN= pas de pus). La fièvre est donc le prin- fréquemment rencontrés, mais également les plus dan-
cipal signe de suspicion diagnostique. Cette fièvre est gereux. C’est la raison pour laquelle on choisit d’associer
souvent d’origine inconnue (60 % des cas) : sans foyer une bêtalactamine ou une céphalosporine de troisième
HEMATOLOGIE
CLINIQUE
ET BIOLOGIQUE
ONCOLOGIE
ANATOMIE
PATHOLOGIQUE
Pre-requis
Histologie du ganglion normal
3. FORMES HISTOPATHOLOGIQUES
4. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
3.1- LYMPHOME DE HODGKIN CLASSIQUE
a- La forme nodulaire sclérosante Les diagnostics différentiels se posent différemment se-
C’est la forme la plus fréquente (60-80 % des LH). lon les types histologiques. Il s’agit de :
Elle est plus fréquente chez les adolescents et les adultes 1. éliminer un processus réactionnel viral, EBV induit ou
jeunes, mais peut atteindre tous les âges. Le médiastin et autre
les sites supra diaphragmatiques sont souvent atteints. 2. éliminer un lymphome non Hodgkinien (le lymphome
Elle est caractérisée par la présence de cellules la- anaplasique, le lymphome B riche en cellules T et
cunaires et/ou une fibrose d’abondance variable. Le histiocytes, et moins souvent, un lymphome T mature
granulome inflammatoire est hétérogène fait de lympho- périphérique non spécifique ou de type angio-immu-
cytes, histiocytes, plasmocytes, éosinophiles et neutro- noblastique)
philes. La nécrose n’est pas rare. 3. écarter un processus malin non lymphomateux.
Dans les cas difficile, le diagnostic est facilité par les ré-
b- La forme à cellularité mixte sultats de l’immunohistochimie.
Elle représente 15-30 % des LH.
Elle est observée à n’importe quel âge. 5. ASPECTS PHYSIOPATHOLOGIQUES DU
Elle peut être observée dans un contexte d’immunosu-
pression (HIV et post transplantation)
Pre-requis
Histologie du ganglion normal
HEMATOLOGIE
CLINIQUE
ET BIOLOGIQUE
ONCOLOGIE
ONCOLOGIE
I/- DÉFINITION - GÉNÉRALITÉS Ces taux de mortalité ou de morbidité dans une popu-
lation augmentent avec l’âge. Ainsi, dans 2 populations,
1/- ÉPIDÉMIOLOGIE : l’une est plus vieille que l’autre, et dont les taux spéci-
L’épidémiologie est l’étude de la fréquence, de la répar- fiques par âge sont les mêmes, il y aura forcément moins
tition et des causes des cancers dans les populations de cas dans la population la plus jeune et par conséquent
humaines. un taux brut plus faible. Pour annuler cet effet de l’âge,
L’épidémiologie moderne des cancers est subdivisée on calcule des taux standardisés sur l’âge.
selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 3
branches : 3/- PRINCIPALES SOURCES DE DONNÉES :
- L’épidémiologie descriptive : c’est l’étude de la dis-
tribution des cancers dans les populations humaines, a/ Les données de mortalité :
ainsi que des influences qui déterminent cette distri- Elles sont obtenues à partir des certificats de décès re-
bution (âge, sexe, ethnie…). cueillis à un niveau national permettant en principe un
- L’épidémiologie analytique : c’est l’analyse de l’exis- dénombrement des cas selon le siège initial du cancer, le
tence des relations entre un sexe et l’âge. Or l’exactitude et la précision de ces certi-
cancer et les facteurs pouvant jouer un rôle dans son dé- ficats sont insuffisantes dans beaucoup de pays, rendant
clenchement. ainsi ces données très grossières et approximatives.
- L’épidémiologie d’intervention : c’est l’évaluation de L’amélioration de la qualité des certificats de décès
l’effet d’une action préventive passe par une sensibilisation des médecins praticiens à
ou curative sur la santé d’un groupe d’individus (essai l’importance des renseignements transcrits sur ces cer-
thérapeutique). tificats. Il ne doit pas être, pour cela, considéré comme
Ainsi l’épidémiologie apporte les connaissances qui per- une simple formalité administrative.
mettent d’orienter les actions de santé et ceci grâce aux
progrès réalisés dans la compréhension de la carcinoge- b/ les données de morbidité :
nèse, mais aussi dans la prévention et le traitement de la Elles proviennent des résultats d’enquête, mais surtout
maladie cancéreuse (exemple : le cancer de l’estomac). des registres de cancers qui sont des structures organi-
sées où l’on collecte tous les cas de cancers à partir des
2/- MORTALITÉ - MORBIDITÉ : différents laboratoires d’anatomie pathologique dans le
L’enregistrement systématique de tous les cancers s’est secteur privé et public soit à l’échelle nationale ou ré-
développé à partir de 1950 et a permis d’établir des sys- gionale.
tèmes de mesure pour apprécier la fréquence des can- Trois registres régionaux ont été mis en place en Tunisie
cers. Il s’agit de la détermination du taux de mortalité qui en 1997 afin de collecter les cas de cancers dans le nord,
est le taux de décès annuel et du taux de morbidité ou le centre et le sud du pays.
incidence. Ces taux se définissent comme suit : Cet enregistrement recense :
- Tous les cas apparus au cours d’une année = Incidence
nombre de décès / zone géographique / année ou fréquence des nouveaux cas.
Mortalité = _____________________________________ - Tous les cas existants = Prévalence ou nombre de cas
population annuelle moyenne dans la zone présents.
INTRODUCTION −métrorragies
− pour les cancers gynécologiques
−hémoptysie
− pour les cancers pulmonaires
Devant une tumeur, le diagnostic de malignité doit être −dysphagie
− pour les cancers de l’œsophage
posé sur des arguments cliniques et paracliniques alors
que la certitude diagnostique sera donnée par l’examen 1.1.2. EXAMEN CLINIQUE
anatomopathologique. Il doit être minutieux à la recherche des différents carac-
Selon l’histoire naturelle du cancer, un bilan exhaus- tères évoquant la malignité tels que la dureté, l’irrégula-
tif aussi complet que possible doit être instauré afin de rité, la base d’implantation large et le saignement facile
connaître l’état d’envahissement tumoral à la fois sur le au contact de la tumeur.
plan locorégional que général. Il ne faut pas oublier le caractère de généralisation de
A la fin de ce bilan, une classification est faite et qui sera la maladie qui représente un facteur primordial de ma-
la base de toute indication thérapeutique. lignité.
Exemples :
−cancer
− du sein
1. DIAGNOSTIC −cancer
− du col utérin.
Le diagnostic de malignité étant posé, le principal pro- Au terme de ce bilan, le malade doit être classé dans un
blème est celui de l’extension tumorale. système international. On utilise en général le système
Ce bilan dépendra de l’histoire naturelle du cancer et de TNM qui donne des bases objectives aux indications thé-
l’état évolutif de la maladie. rapeutiques et à la comparaison des résultats entre les
Ses 2 composantes essentielles sont cliniques et para différentes équipes.
cliniques Pour la classification TNM, elle repose sur l’évaluation
de trois éléments :
2.1. BILAN D’EXTENSION CLINIQUE - T : l’extension de la tumeur primitive.
En effet, un bilan clinique soigneux permet d’avoir une - N : l’état des ganglions lymphatiques (nodes en an-
idée assez précise sur cette extension à la fois sur le plan glais).
locorégional que général. - M : l’absence ou la présence de métastases à distance.
C’est ainsi qu’il est utile de : Exemples :
- Pratiquer un examen comparatif entre les organes T:
( examen des deux seins). * tumeurs cutanées.
- La palpation de l’ensemble des aires ganglionnaires • T : Tis : tumeur in situ.
(lymphomes…) • T1< 2 cm
- L’inspection de l’ensemble du corps humains pour les • T2> 2 cm< 5 cm
mélanomes malins. • T3> 5 cm
- La recherche d’une hépatomégalie ou d’une spléno- • T4 : atteinte de structure profonde extra dermique
mégalie par la palpation. (Cartilage, squelette, muscle…)
- Pratiquer un examen gynécologique sous anesthésie
générale pour mieux apprécier l’extension locorégio- N:
nale d’un cancer du col de l’utérus. N0 : pas de ganglions régionaux atteins
L’ensemble des résultats du bilan clinique permet une N1 : signe d’atteinte des ganglions
meilleure orientation des examens para cliniques ; et M:
doivent être noté sur un schéma daté. M0 ; pas de métastase.
M : présence de métastases.
2.2. BILAN PARACLINIQUE Il est possible de faire également pour certaines tumeurs
L’éventail des examens para cliniques utilisés en car- des groupements par stades.
cinologie s’étend de jour en jour, nous nous contenterons
de citer : Exemples :
• La tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par réso- - Tumeurs cutanées :
nance magnétique (IRM) qui permettent une étude plus - Stade 0 : T is N0 M0
minutieuse des lésions de l’ensemble de l’organisme - Stade I : T1 N0 M0
Pré-requis
Cours d’Oncologie : Histoire naturelle du cancer, Principes et indication de la radiothérapie, Principes
et indications de la chirurgie carcinologique, Principes de la chimiothérapie anticancéreuse.
Activités d’apprentissage
Stages d’Externat
Mise à jour, Juin 2018, Dr Mahjoubi, Dr Yahiaoui, Pr Ag Nasr
CONCLUSION
La prise en charge multidisciplinaire fait appel à plu-
sieurs moyens. Elle se détermine en fonction des cri-
tères de diagnostic de chaque tumeur, l’histoire natu-
relle, l’extension tumorale et l’état général du patient.
Pour les malades dont le cancer est localisé sans fac-
teurs pronostiques d’essaimage à distance, le seul trai-
tement local ou locorégional peut être suffisant. Pour
les malades à risque métastatique, le traitement systé-
mique est indiqué. Enfin pour les malades dont le cancer
est non curable, le traitement palliatif est indiqué afin
d’améliorer la qualité de vie des patients.
Les décisions thérapeutiques en oncologie, quelque soit
le stade de la maladie sont toujours prises en «Réunion
de Concertation Multi-Disciplinaire»
Face à un cancer, le chirurgien se trouve le plus souvent Elle s’adresse aux lésions précancéreuses ; Dysplasie
devant l’une des cinq situations suivantes du col utérin ; hyperplasie atypique (sein) ; polype du co-
• la chirurgie de diagnostic et de stadification lon… ; ce type de lésion étant susceptible de dégénérer.
• la chirurgie radicale qui, avec ou sans radiothérapie,
doit guérir les cancers à faible potentiel métastatique
ou les tumeurs pour lesquelles actuellement les trai- 2-LA CHIRURGIE CURATIVE
tement médicaux n’ont pas fait preuve de leur efficaci-
té (cancers de l’estomac, du rectum, du pancréas, de C’est l’exérèse de l’ensemble de la tumeur avec une
l’utérus, les sarcomes des parties molles, etc.). marge de sécurité suffisante avec l’ensemble des élé-
• la chirurgie radicale intégrée dans un plan thérapeu- ments cellulo-lymphatiques et veineux pouvant être en-
tique visant à éradiquer les micrométastases par les vahis par les métastases régionales de la tumeur. Elle
traitements adjuvants. Le modèle en est le cancer du varie selon l’histoire naturelle des tumeurs, les organes,
sein. La chimiothérapie peut être le premier traitement les possibilités techniques, l’efficacité des traitements
avant la chirurgie (chimiothérapie néoadjuvante ou de adjuvants et l’expérience du chirurgien cancérologue.
première intention) chaque fois que la tumeur est en La chirurgie des cancers invasifs dits « au début « ré-
poussée évolutive ou que l’on espère que le traitement pond aux critères classiques de la radicalité de la chirur-
médical préalable permettra une meilleure exérèse gie oncologique : le chirurgien doit passer en zone saine
moins mutilante d’une volumineuse tumeur (cancer du macroscopique et microscopique dans tous les plans de
sein, tumeurs ORL, de l’œsophage, sarcome osseux...). l’exérèse avec une marge de tissu sain, dite marge de
• la chirurgie de réduction tumorale, véritable chirurgie sécurité suffisante.
biologique qui s’adresse aux tumeurs chimiosensibles Cette marge est variable selon les tumeurs :
pour lesquelles le volume et/ou la diffusion métasta- −mélanome
− malin : de 1 à 3 cm selon l’histopronostic ;
tique ne permettent pas une exérèse radicale, mais −pour
− le cancer du rectum : 2 cm, ce qui peut autoriser
seulement une réduction tumorale maximale. Celle-ci des conservations du sphincter anal à des tumeurs
entraîne le phénomène de recrutement cellulaire né- siégeant jusqu’à 4 cm de la marge ;
cessaire à une activité optimale des traitements cyto- −pour
− les cancers du sein : 1 cm segmentectomie, qua-
toxiques (cancers épithéliaux de l’ovaire, cancer non drantectomie ;
séminomateux du testicule). −pour
− les sarcomes : exérèse compartimentale de
• la chirurgie palliative qui, associée aux thérapeutiques l’unité fonctionnelle.
la chirurgie carcinologique (oncologique) est en évolution Chirurgie oncologique ; concepts et techniques : Evrard
permanente elle fait de plus en plus parti d’une prise en S,Guillemin F,Dauplat J. éditions John Libbey .
charge multidisciplinaire incluant la radiothérapie et les Chirurgie oncologique, present et futur : Bobin JY,Fro-
traitement médicaux (chimiothérapie, hormonothérapie, bert JL.
thérapeutiques ciblées…). Principles of surgical oncology : In DeVita éditions lip-
Le chirurgien oncologue fait le diagnostic, contrôle la pincot.
maladie cancéreuse par son acte ; guide les thérapeu- Recommendations pour une bonne pratique en chirur-
tiques adjuvantes grace à un staging adéquat, améliore gie cancérologique : Dauplat J Bull. du cancer1995 ; 82 ;
la qualité de vie des patients avec une maladie évoluée 795-809
ou métastatique ; contribue grâce aux techniques de re-
construction à une meilleure acceptation de la maladie
et à la réinsertion sociale des malades.
Pré-requis
Biophysique des radiations ionisantes (Cours DCEM1 de Biophysique)
Activités d’apprentissage
Stage d’externat de troisième année au service de radiothérapie.
Mise au point, Juin 2018, Pr Ag Chiraz Nasr Ben Ammar, Pr Ag Asma Belaïd
e. Dosimétrie *Lymphomes
La dosimétrie permet de réaliser la représentation spa- La maladie de Hodgkin a bénéficié des progrès tech-
tiale de la répartition de la dose dans le volume irradié niques de l’irradiation et de la chimiothérapie. La survie
(photo n°4). Une dosimétrie prévisionnelle permet l’éta- à 5 ans dépasse les 80 % dans les stades localisés.
blissement des plans de traitement de sorte à éviter *Radiothérapie des affections bénignes
tout sous-dosage ou surdosage à l’intérieur du volume La radiothérapie des lésions bénignes garde certaines
irradié et d’éviter ainsi les échecs thérapeutiques et les indications telles que les chéloïdes et les malformations
complications post-radiques. artério-veineuses cérébrales. Les doses utilisées sont
La précision dans la connaissance des doses est capi- de l’ordre de 10 à 20 Gy.
tale en radiothérapie, car une différence de 7 à 10 % peut
entrainer la non-stérilisation tumorale ou au contraire 2.2. CURIETHÉRAPIE
l’apparition de complications. Contrairement à la radiothérapie externe, la source d’ir-
f. Progrès techniques radiation est placée dans ce cas, soit au contact des tis-
-Radiothérapie conformationnelle avec modulation sus à irradier dans des cavités ou conduits naturels (plé-
d’intensité: consiste à multiplier les portes d’entrée siocuriethérapie) soit implantée dans le tissu tumoral
des faisceaux d’irradiation et à moduler leur fluence (endocuriethérapie). En plus, cette irradiation se fait de
de façon à optimiser la dosimétrie, ce qui assure une façon continue pendant un certain temps (quelques jours
meilleure protection des organes sains adjacents au pour la curiethérapie de bas débit de dose et quelques
volume cible. minutes pour la curiethérapie de haut débit de dose).
-Radiothérapie stéréotaxique : irradiation externe par Ce mode d’application des radiations ionisantes est ca-
C D
Photo n° 5 Exemple de tumeur radiocurable : Carcinome épidermoïde de la lèvre inférieure traité par radiothérapie exclusive
en associant radiothérapie externe et curiethérapie.
A : photo avant traitement B : photo après radiothérapie externe a la dose de 40 Gy,
C : photo lors de la curiethérapie, D : photo après guérison
A B
1. INTRODUCTION
2. MÉCANISME D’ACTION DES
Le cancer est une prolifération incontrôlée de cellules CYTOTOXIQUES
anormales, secondaire à des mutations génétiques,
induites par des carcinogènes et exceptionnellement Les cellules normales (moelle osseuse, cellules ger-
(<5 % des cas) secondaire à une prédisposition hérédi- minales, cutanées, muqueuses) comme les cellules
taire. La multiplication des cellules tumorales, contraire- tumorales se multiplient en passant par les différentes
ment aux cellules normales, n’est plus sous le contrôle étapes du cycle cellulaire. Les agents cytotoxiques
de certains mécanismes dont l’apoptose. « classiques », utilisés depuis plus de 50 ans agissent
Le nombre de cancers est en plein « boom » en Tunisie en bloquant les cellules au niveau d’une ou de plusieurs
avec une prédominance des cancers du poumon, ORL et phases de ce cycle.
digestifs chez l’homme, du sein, de la sphère gynécolo- La majorité des médicaments cytotoxiques ou de chimio-
gique et du tube digestif chez la femme selon les don- thérapie agissent sur les cellules qui se multiplient par
nées des registres du cancer Tunisiens. blocage d’une ou plusieurs des phases du cycle cellu-
Le traitement des cancers est PLURIDISCIPLINAIRE, laire. Certaines de ces molécules provoquent un phé-
basé sur la chirurgie, la radiothérapie et les traitements nomène ancré l’horloge biologique dans nos cellules
médicaux où les drogues anti-tumorales ou cytotoxiques normales qui se multiplient, à savoir la mort cellulaire
jouent un rôle majeur. « pogrammée » ou apoptose. Un des gros problèmes
posé par la plupart des drogues cytotoxiques est l’ab-
sence d’action spécifique et exclusive sur les cellules
3. TYPES DE CHIMIOTHERAPIE
4. STRATEGIE THERAPEUTIQUE
4.1 POLYCHIMIOTHÉRAPIE/
MONOCHIMIOTHÉRAPIE
La polychimiothérapie est l’association de plusieurs
drogues. Son efficacité est supérieure à la monochimio-
thérapie. Elle permet de couvrir les cellules résistantes,
mais il faut veiller à en limiter les toxicités.
complexe ADN-bléomycine-Fe(II) formant ainsi des ra-
dicaux libres, qui induisent une scission de la chaîne 4.2 ASSOCIATION CHIMIOTHÉRAPIE/
d’ADN. THÉRAPIES CIBLÉES
L’association de la chimiothérapie et des thérapies ci-
3.6 NOUVEAUX AGENTS CYTOTOXIQUES : blées permet également un gain en réponse et en survie.
THÉRAPIES CIBLÉES
Depuis une vingtaine d’années, nous disposons de nou- 4.3 ASSOCIATION CHIMIOTHÉRAPIE/
velles drogues, ayant des modes d’action originaux « ci- RADIOTHÉRAPIE
blés » tel les inhibiteurs de la tyrosine kinase, le mésylate Le rationnel est d’assurer l’additivité des effets tumo-
d’imatinib, le récepteur de l’Epidermoid Growth Factor raux, et de potentialiser l’efficacité de la radiothérapie
Receptor tel le trastuzumab (anti-her 2 neu utilisée dans par des molécules radiosensibilsantes. L’association
peut être séquentielle ou concomitante.
ANNEXES
RADIO-CHIMIOTHERAPIE CONCOMITTANTE
CHIMIOTHERAPIE NEOADJUVANTE
STRATÉGIES DE CHIMIOTHÉRAPIE
Interet du sujet
Le cancer est une pathologie fréquente. Les urgences oncologiques sont des situations fréquentes,
potentiellement graves. Leur prise en charge doit être adaptée, précoce et multidisciplinaire.
Pré-requis
Anatomie du système nerveux, sémiologie radiologique, l’hématopoïèse, le métabolisme phospho-
calcique.
2. Le syndrome de lyse tumorale est défini par une ou plusieurs manifestations biologiques qui sont:
A. Une alcaloose métabolique
B. Une hyperuricémie
C. Une hypercalcémie
D. Une hyperkalièmie
E. Une hyperphophorémie
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Annexe 2
Score de Genève modifié Score de Wells
Variables Points Variables Points
Annexe 4
Annexe 6
Management of febrile neutropaenia: ESMO clinical
Practice Guidelines+
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3.Décrire votre conduite à tenir devant une embolie pulmonaire chez un patient cancéreux.
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lation par Héparine à Bas poids Moléculaire type Tinzaparien 175 UI/Kg, 1 injection /jour en S/C pendant 6 mois.
3. Hospitalisation, repos strit au lit, 2 voies d’abord, oxygénothérapie, évaluation des signes de gravité, anticoagu-
2. Cancer du poumon, cancer de la prostate, cancer du sein
1. Signes de choc septique : hypotension, tachycardie,marbrures, polypnée,troubles de la conscience.
* Post test
2. B-D-E
1. B-C-D
* Pré test
RÉPONSE
Préambule :
Ces dernières années, la prise en charge du cancer a beaucoup évolué et aujourd’hui, la moitié des personnes
peuvent être guéries grâce aux avancées de la recherche. Si la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie
restent les principaux traitements utilisés, ils ont été améliorés et complétés par de nouvelles thérapies dites
« ciblées ». La recherche s’intéresse particulièrement aux traitements anticancéreux personnalisés, qui per-
mettraient de tenir compte à la fois des caractéristiques spécifiques de chaque patient mais aussi de chaque
tumeur.
Pré-requis
Principes de l’oncogenèse.
Principes de défense immunitaire.
PRE TEST
1- Identifier deux tumeurs hormonosensibles.
2- Les thérapies ciblées peuvent être indiquées chez les malades cancéreux :
A/ dans les cancers Métastatiques uniquement
B/ dans les situations adjuvantes uniquement
C/ dans les situations néoadjuvante, adjuvante et métastatique
D/ en association avec la chimiothérapie
E/ en monothérapie
3- Identifier deux indications de l’immunothérapie.
1.1.2. Le Tamoxifène
Le tamoxifène demeure le chef de file des
médicaments dits« anti-œstrogènes », qui
agit comme un compétiteur de la fixation des
œstrogènes. Il présente des propriétés antagonistes sur et 3ème ligne thérapeutique. Le traitement est poursuivi
les récepteurs mammaires et des propriétés agonistes jusqu’à progression tumorale ou toxicité.
sur les récepteurs localisés au niveau endométrial et Figure 1: Mécanisme d’action de l’hormonothérapie
osseux. En raison de cette activité agoniste sur les ré- dans le cancer du sein.
cepteurs endométriaux, une augmentation du risque
de cancer de l’endomètre a été constatée chez les pa- 1.2. HORMONOTHÉRAPIE ET CANCER
tientes traitées sur de longues périodes. Le tamoxifène DE LA PROSTATE (Figure 2)
est le traitement adjuvant de référence chez la femme L’hormonothérapie a pour but de bloquer la production
jeune non ménopausée et peut être proposé dans cer- ou les effets des hormones produites principalement par
taines situations métastatiques, en fonction des traite- les testicules : les androgènes (la testostérone et la di-
ments antérieurs, du statut hormonal et de la tolérance. hydrotestostérone (DHT)). Ceci aura pour effet de ré-
Les effets indésirables les plus fréquents sont l’hypertro- duire la taille de la tumeur ou de ralentir sa progression.
phie endométriale, le cancer de l’endomètre, l’accident Les indications de l’hormonothérapie sont :
vasculaire cérébral ischémique, l’accident thrombo-em- - Le cancer de la prostate localisé à risque intermédiaire
bolique et les thromboses veineuses. et à haut risque.
- Le cancer de la prostate métastatique.
1.1.3. Les inhibiteurs d’aromatase Les différents types d’hormonothérapie utilisés dans le
Les inhibiteurs d’aromatase inhibent la synthèse péri- cancer de prostate sont :
phérique des œstrogènes, en bloquant l’enzyme-clé de
l’aromatisation des androgènes en œstrogènes. Deux 1.2.1 Les analogues de la luteinizing hormone-re-
types de molécules existent : les inhibiteurs irréversibles leasing hormone (LH-RH) (aLHRH).
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2/ Madame M.M âgée de 37 ans suivie pour un cancer du sein RH+ vient de terminer sa chimio-
thérapie adjuvante et consulte pour démarrer une hormonothérapie.
Quel type de traitement vous allez prescrire a la patiente:
a/ Tamoxifène seul
b/ Tamoxifène avec une suppression ovarienne
c/ Inhibiteur de l’aromatase
d/ Inhibiteur de l’aromatase avec une suppression ovarienne
e/ Une suppression ovarienne seule
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2- Réponse: b
1- Les Anticorps monoclonaux et les inhibiteurs de la tyrosine kinase1
Post-test
RÉPONSE
Connaissances préalables
- Cours : « Bases physiques de la Médecine Nucléaire ».
- Cours : « Principes physiques de la TEP ».
b. Principe :
L’Octréotide est un analogue de la somatostatine, neuropep-
tide endogène inhibiteur, physiologiquement présente dans
le corps, mais qui est fortement surexprimée dans certaines
tumeurs neuroendocrines, en particulier les Gastrinomes
(syndrome de Zollinger-Ellison) et les tumeurs carcinoïdes di-
gestives.
3. APPORT THERAPEUTIQUE
DE LA MEDECINE NUCLEAIRE :
HEMATOLOGIE
CLINIQUE
ET BIOLOGIQUE
ONCOLOGIE
GÉNÉTIQUE
Pré-requis
Le processus de division cellulaire.
La définition d’un gène et notion de mutations.
Le mécanisme de réparation de l’ADN.
• Données cliniques.
• Étude des jumeaux. 3. DIFFERENTS GENES IMPLIQUES DANS
• Génopathies précancéreuses. Tableaux 1-2 LE CANCER :
• Notion de cancer familial : plusieurs éléments per-
mettent d’évoquer une forme héréditaire notamment : 3.1 LES ONCOGENES
- Lorsque les sujets sont apparentés au premier degré. Les oncogènes ont été initialement identifiés par le biais
- Lorsque 2 générations successives, au minimum, sont de virus tumorigènes. En 1911, Rous a découvert que le
atteintes sarcome du poulet pouvait être transmis par un virus
- Lorsque plusieurs tumeurs primitives sont dévelop- et il a été montré par la suite que ce dernier contenait
pées chez un même individu. un gène, v-src, qui renfermait à lui seul toute l’activité
transformante.
Question n° 1 :
Parmi les propositions suivantes, choisir la (les) réponse(s) exacte(s)
La leucémie myéloïde chronique (LMC) :
A- Résulte d’une transformation néoplasique monoclonale d’une cellule souche hématopoïétique.
B- Est due à une translocation réciproque entre les chromosomes 9 et 22
C- Fait intervenir un anti-oncogène.
D- Met en jeu le gène Cmyc.
E- Nécessite une analyse cytogénétique pour confirmer le diagnostic.
Question n° 2 :
Parmi les propositions suivantes, choisir la (les) réponse(s) exacte(s)
L’anomalie cytogénétique retrouvée au cours du rétinoblastome :
A- Est secondaire à l’inactivation d’un anti-oncogène.
B- Met en jeu le gène Cmyc.
C- Est due à une microdeletion chromosomique.
D- Siège au niveau du bras long du chromosome 13.
E- Est variable.
Question N° 3 :
a. Citer les anomalies cytogénétiques que l’on peut observer au cours du lymphome de Burkitt ?
b. Quel est le mécanisme impliqué dans ce processus de cancérisation ?
Question N° 4 :
Expliquer la théorie de Knudson.
Réponses
Pré-requis
Structure de l’Hémoglobine.
Techniques diagnostiques pour analyse de l’ADN.
Structure d’un gène.
Les différents types de mutations géniques.
Pré-requis
Les différents facteurs de la coagulation sanguine.
Les tests de l’hémostase.
L’hémophilie est une maladie hémorragique héréditaire, a. Hémophilie A : Les anomalies moléculaires de F8C
sa fréquence est de 1/10. 000 naissances. sont très variables :
Figure 1 : Localisation
des gènes de la globine
chez l’homme.
Figure 2 : Exemple
de fusion génique :
Hb Lepore et Hb
anti-Lepore.
Figure 3 : Diagnostic
moléculaire
de la drépanocytose
par PCR-RFLP.