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Augustin P. SARR
Oumar D. MBODJ
2 Ensembles et relations 18
2.1 Appartenance, inclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2 Opérations sur les ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.1 Partitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4 Relations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.1 Filières de l’UVS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.2 Congruence dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.4.3 Relation associée à une application . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.4.4 Relation d’ordre, relation d’équivalence . . . . . . . . . . . . . 27
2.4.5 Décomposition canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Tests de connaissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Correction des tests de connaissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2
Table des matières
4 Le groupe symétrique 50
4.1 Définitions et généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.2 Propriétés d’une permutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.2.1 Signature d’une permutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Indications de solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3
Chapitre 1
1.1 Propositions
Considérons la suite d’arguments ci–dessous :
a) S’il y a coupure d’électricité alors la lampe ne s’allume pas.
b) La lampe ne s’allume pas,
donc
c) il y a coupure d’électricité.
4
1.2. Composition de propositions
Exemple 2.
— Si P est la proposition « 15 est un nombre premier », ¬P est alors la proposition
« 15 est composite ».
— ¬(2 + 2 6 3) est (2 + 2 > 3).
Conjonction et disjonction.
Table de vérité. Il est commun de résumer les valeurs de vérité d’une proposition au
travers d’un tableau récapitulatif dit table de vérité. Les tables de vérité des proposition
P ∧ Q, P ∨ Q, P ⊕ Q et (P ∧ Q) ∧ (P ∨ Q) ∧ (P ⊕ Q) sont données dans le tableau 1.1.
5
1.2. Composition de propositions
P Q P ∧Q P ∨Q P ⊕Q (P ∧ Q) ∧ (P ∨ Q) ∧ (P ⊕ Q)
vrai vrai vrai vrai faux faux
vrai faux faux vrai vrai faux
faux vrai faux vrai vrai faux
faux faux faux faux faux faux
Notons que dans les constructions de tables de vérités, on utilise parfois les lettres V
et F (ou les minuscules correspondantes) à la place de vrai et faux ; l’important est
d’avoir une notation cohérente.
Remarque 1.
Une implication P ⇒ Q se lit aussi :
— Q est (une condition) nécessaire pour P ;
— P est (une condition) suffisante pour Q ;
— Q résulte de P ;
— il faut Q pour avoir P ;
— il suffit de P pour avoir Q ;
— si P , alors Q.
L’avant dernier item dans l’exemple ci–dessus mérite qu’on s’y attarde un peu. En
accord avec la définition 4, une proposition P ⇒ Q est fausse si P est vraie et Q
fausse ; elle est vraie sinon. Quand la proposition P , ici (π = 67), est une contradiction
(toujours fausse), on ne peut avoir P vraie et Q fausse. Ainsi, on ne peut avoir P ⇒ Q
fausse, d’où la véracité de l’implication (π = 67) ⇒ (x = 54).
La confusion entre P ⇒ Q et l’implication réciproque Q ⇒ P est courante. On notera
que P ⇒ Q peut être vraie alors que Q ⇒ P est fausse ; en exemple, la proposition
6
1.2. Composition de propositions
— « (le quadrilatère S est un carré) ⇒ (les quatre cotés de S ont la même lon-
gueur) » est vraie, alors que
— « (les quatre cotés de S ont la même longueur) ⇒ (le quadrilatère S est un
carré) » est fausse ; en contre–exemple, on pensera au losange.
Définition 5 (équivalence). Deux propositions P et Q sont dites équivalentes si (P ⇒
Q) ∧ (Q ⇒ P ) ; on note P ⇔ Q.
Remarque 2. L’équivalence P ⇔ Q se lit aussi :
— P si et seulement si Q ;
— pour avoir P , il faut et il suffit d’avoir Q ;
— P est nécessaire et suffisant pour Q.
Exemple 5. Soit a un réel et n un entier, les équivalences suivantes sont vraies.
— (a2 = 25) ⇔ (a = 5 ou a = −5).
√ √
— (a2 > 2) ⇔ (a > 2 ou a < − 2).
— (2|n) ⇔ (2|n2 ).
Les tables de vérité des propositions P ⇒ Q et P ⇔ Q sont données dans le tableau 1.2
P Q P ⇒Q P ⇔Q
vrai vrai vrai vrai
vrai faux faux faux
faux vrai vrai faux
faux faux vrai vrai
Exercice 1.1. En utilisant des tables de vérité, montrer les équivalences ci–dessous :
— ¬¬P ⇔ P ;
— ¬(P ∧ Q) ⇔ (¬P ∨ ¬Q) ;
— ¬(P ∨ Q) ⇔ (¬P ∧ ¬Q).
Quantificateurs
En supposant que x soit une variable réelle, considérons l’énoncé « (x < 5) ». On ne
peut attribuer une valeur de vérité à un tel énoncé tant que la valeur de x n’est pas
fixée. Cependant, pour chaque valeur de x, on peut attribuer une valeur de vérité. Un
tel énoncé est dit prédicat de variable libre x. L’objet de cette section est la construction
de propositions à partir de tels prédicats, notamment au travers de l’utilisation des
quantificateurs.
Définition 6 (quantification universelle). Soit P (x) un prédicat de variable libre x,
la quantification universelle de P (x) est la proposition « pour tout x de l’univers du
discours, P (x) est vraie » ; on note ∀x, P (x).
Remarque 3. Si P (x) est un prédicat de variable libre x, la quantification universelle
de P (x) se lit aussi :
7
1.2. Composition de propositions
On notera que dans le cas d’un prédicat avec plusieurs variables libres, il est commun
d’utiliser plusieurs quantificateurs. Dans un tel cas, l’ordre d’écriture des quantifica-
teurs est important. La proposition de l’avant dernier item indique que « pour tout
réel x, il existe un entier n, qui dépend éventuellement de x, tel que n 6 x < n + 1 » ;
cette proposition est dont vraie (il suffit de prendre la partie entière de x pour valeur
de n). A contrario, la proposition du dernier item « il existe un entier n tel que pour
tout réel x, n 6 x < n+1 » est fausse ; en contre–exemple, il suffit de prendre x = n−1.
Remarque 5.
— (∀x, P (x)) est vraie si P (x) est vraie pour tout x de l’univers du discours.
— (∀x, P (x)) est fausse, s’il existe au moins un x de l’univers du discours tel que
P (x) soit fausse.
— (∃x, P (x)) est vraie si P (x) est vraie pour au moins x de l’univers du discours.
8
1.3. Méthodes de démonstration
— (∃x, P (x)) est fausse si P (x) est fausse pour tout x de l’univers du discours.
— La négation de (∀x, P (x)) est (∃x, ¬P (x)).
— La négation de (∃x, P (x)) est (∀x, ¬P (x)).
Lorsque plusieurs quantificateurs sont utilisés, on prendra garde à l’ordre dans lequel
ils sont écrits. En résumé, si P (x, y) est un prédicat de variables libres x et y :
— la proposition (∀x, ∀y, P (x, y)) est vraie si P (x, y) est vraie pour tout couple
(x, y) de l’univers du discours ;
— la proposition (∀x, ∀y, P (x, y)) est fausse s’il existe au moins un couple (x, y) de
l’univers du discours tel que P (x, y) soit fausse ;
— la proposition (∀x, ∃y, P (x, y)) est vraie si pour tout x de l’univers du discours,
il existe au moins un y tel que P (x, y) soit vraie ;
— la proposition (∀x, ∃y, P (x, y)) est fausse s’il existe un x tel que pour tout y
de l’univers du discours P (x, y) est fausse ;
— la proposition (∃x, ∀y, P (x, y)) est vraie s’il existe un x tel que pour tout y
de l’univers du discours P (x, y) est vraie ;
— la proposition (∃x, ∀y, P (x, y)) est fausse si pour tout x de l’univers du discours,
il existe y tel que P (x, y) soit fausse ;
— la proposition (∃x, ∃y, P (x, y)) est vraie s’il existe un couple (x, y) tel que P (x, y)
soit vraie ;
— la proposition (∃x, ∃y, P (x, y)) est fausse si pour tout couple (x, y), P (x, y) est
fausse.
9
1.3. Méthodes de démonstration
Preuve
Commentaires
10
1.3. Méthodes de démonstration
✬ ✩
Pour une preuve par contraposition (qui semble plus aisée qu’une preuve directe), nous
√ √
avons à montrer que pour tous n, a, b, ∈ N∗ si a > n et b > n alors n 6= ab.
Preuve
Commentaires
√ √
Supposons a > n and b > n
On suppose ¬Q.
Montrons que n 6= ab
Si ¬Q alors ¬P
√ √ √ √
Puisque a > n, on a a · n > n · n = n.
propriétés élémentaires des
réels
√ √
De même, de b > n, on déduit a·b > a· n > n.
D’où ab 6= n.
On a abouti à ¬P .
√
On conclut alors que si n = ab alors a 6 n ou
√ Proposition initiale dont la
b 6 n.
preuve est visée.
Exercice 1.2. Montrer par contraposition que pour tout entier n, si n2 est pair alors
n l’est aussi.
11
1.3. Méthodes de démonstration
✬ ✩
Preuve
Commentaires
Ainsi, p0 ∈ S et p0 ∈
/ S.
¬P ⇒ Q où Q est une contradiction.
12
1.3. Méthodes de démonstration
Preuve
Commentaires
13
1.3. Méthodes de démonstration
14
Tests de connaissances
Questions Réponses
1. Une proposition est une assertion qui ❒ vraie et fausse
peut, sans ambiguïté, être ❒ ou vraie, ou fausse
❒ fausse
❒ ni vraie, ni fausse
2. Une tautologie est une proposition qui est ❒ une contradiction
❒ toujours vraie
❒ vraie
❒ toujours fausse
❒ la négation d’une contradiction
3. Soient P et Q deux propositions. La ❒ Q⇒P
proposition P ⇒ Q équivaut à ❒ ¬Q ⇒ P
❒ ¬P ⇒ ¬Q
❒ ¬Q ⇒ ¬P
❒ ¬P ∨ Q
4. La proposition ❒ vraie
∀x ∈ N, ∀y ∈ N, ∃z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
5. La proposition ❒ vraie
∀x ∈ N, ∃y ∈ N, ∃z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
6. La proposition ❒ vraie
∀x ∈ N, ∃y ∈ N, ∀z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
7. La proposition ❒ vraie
∃x ∈ N, ∃y ∈ N, ∀z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
8. La négation de la proposition ❒ ∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x 6= exp(y)
∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x = exp(y) est ❒ ∃x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x = exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x 6= exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∀y ∈ R : x 6= exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∀y ∈ R : x = exp(y)
9. Soient P et Q deux propositions. ¬(P ∧ Q) ❒ ¬P ∧ ¬Q
équivaut à ❒ ¬P ∧ Q
❒ ¬P ∨ ¬Q
❒ P ∧ ¬Q
10. Soient P et Q deux propositions. ❒ ¬P ∧ ¬Q
¬(P ∨ Q) équivaut à ❒ ¬P ∧ Q
❒ ¬P ∨ ¬Q
❒ P ∧ ¬Q
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Correction des tests de connaissances
Questions Réponses
1. Une proposition est une assertion qui ❒ vraie et fausse
peut, sans ambiguïté, être ou vraie, ou fausse
fausse
❒ ni vraie, ni fausse
2. Une tautologie est une proposition qui est ❒ une contradiction
toujours vraie
vraie
❒ toujours fausse
la négation d’une contradiction
3. Soient P et Q deux propositions. La ❒ Q⇒P
proposition P ⇒ Q équivaut à ❒ ¬Q ⇒ P
❒ ¬P ⇒ ¬Q
¬Q ⇒ ¬P
¬P ∨ Q
4. La proposition vraie
∀x ∈ N, ∀y ∈ N, ∃z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
5. La proposition vraie
∀x ∈ N, ∃y ∈ N, ∃z ∈ Z : x = y + z est ❒ fausse
6. La proposition ❒ vraie
∀x ∈ N, ∃y ∈ N, ∀z ∈ Z : x = y + z est fausse
7. La proposition ❒ vraie
∃x ∈ N, ∃y ∈ N, ∀z ∈ Z : x = y + z est fausse
8. La négation de la proposition ❒ ∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x 6= exp(y)
∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x = exp(y) est ❒ ∃x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x = exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∃y ∈ R : x 6= exp(y)
∃x ∈ R+ , ∀y ∈ R : x 6= exp(y)
❒ ∃x ∈ R+ , ∀y ∈ R : x = exp(y)
9. Soient P et Q deux propositions. ¬(P ∧ Q) ❒ ¬P ∧ ¬Q
équivaut à ❒ ¬P ∧ Q
¬P ∨ ¬Q
❒ P ∧ ¬Q
10. Soient P et Q deux propositions. ¬P ∧ ¬Q
¬(P ∨ Q) équivaut à ❒ ¬P ∧ Q
❒ ¬P ∨ ¬Q
❒ P ∧ ¬Q
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Exercices
Exercice 1.4. Déterminer si les implications ci–dessous sont vraies ou fausses :
— (1 + 1 = 2) ⇒ (2 + 2 = 5) ;
— (1 + 1 = 3) ⇒ (2 + 2 = 3) ;
— (1 + 1 = 3) ⇒ (2 + 2 = 6).
Exercice 1.5.
1) Construire les tables de vérité des propositions ci–dessous :
— p ⇒ ¬q ;
— (p ⇒ ¬q) ∨ (¬p ⇒ q) ;
— (p ⇔ ¬q) ∨ (¬p ⇔ q) ;
2) Montrer que ¬(p ∨ (¬p ∧ q)) ⇔ ¬p ∧ ¬q.
Exercice 1.8. Montrer qu’il existe deux nombres irrationnels a et b tels que ab soit
rationnel.
Exercice 1.9.
√
— Montrer que 2 ∈
/ Q.
√
— Montrer que 3 ∈
/ Q.
Exercice 1.10. Montrer que pour qu’un entier naturel soit un carré, il est nécessaire
que le dernier chiffre de son écriture en base 10 appartienne à S = {0, 1, 4, 5, 6, 9}.
17
Chapitre 2
Ensembles et relations
Nous structurons notre connaissance de notre environnement en regroupant les objets
d’un « type » sous une même appellation (étudiant, salle, table, etc.). De manière
similaire, en mathématiques, lorsque les objets étudiés partagent des « propriétés »
communes, ceux–ci sont souvent regroupés en collections, dites ensemble.
Exemple 13.
— L’ensemble des voyelles de l’alphabet français est V = {‘a’, ‘e’, ‘i’, ‘o’,
‘u’, ‘y’} ;
— l’ensemble des entiers positifs inférieurs à 5 est E = {0, 1, 2, 3, 4, 5} ;
— ‘m’ ∈/ V, ∅∈ /V;
— 10 ∈/ E; 2∈E;
— ∅ ∈ {∅, {∅}} ; ∅ ∈/ {{∅}, {∅, ∅}}.
Remarque 2. Il n’est pas toujours possible de lister les éléments d’un ensemble,
dans ce cas on utilise la propriété P qui définit l’appartenance à l’ensemble : {x :
x verifie la propriété P }. En exemple, l’ensemble des irrationnels est {x : x ∈ R \ Q}.
Exemple 14.
— L’ensemble N des entiers naturels est infini.
— N ! J = {1, 2, 3, 4, 5} ! ∅ ; le cardinal de J est Card(J) = 5 ; le cardinal de ∅
est 0.
— Le cardinal de {∅} est 1.
— ∅ ⊂ {{∅}} ; ∅ ∈ / {{∅}}.
18
2.2. Opérations sur les ensembles
Définition 10. Soit A un ensemble, l’ensemble des sous–ensembles de A est dit en-
semble des parties de A ; on le note P(A).
Exemple 15.
— Si A = {a, b}, P(A) = {∅, {a}, {b}, {a, b}}.
— P(∅) = {∅}.
— P({∅}) = {∅, {∅}}.
Exemple 16.
— {1, 2} × ∅ = ∅ ;
— ∅ × {1, 2} = ∅ ;
— {1, 2} × {a, b} = {(1, a), (1, b), (2, a), (2, b)} ;
— {a, b} × {1, 2} = {(a, 1), (a, 2), (b, 1), (b, 2)} ; ainsi, (a, 1) ∈ {a, b} × {1, 2} mais
(a, 1) 6∈ {1, 2} × {a, b}.
A ∪ B = {x : x ∈ A ou x ∈ B}.
A ∩ B = {x : x ∈ A et x ∈ B}.
Exemple 17.
— Si A = {1, 2, 3} et B = {5, 1, 2}, alors A ∪ B = {1, 2, 3, 5} et A ∩ B = {1, 2}.
19
2.3. Applications
Exemple 18.
— Soit A = {1, 2, 3} et B = {5, 1, 2}, alors A \ B = {3}.
— Pour tout ensemble A, A \ ∅ = A et ∅ \ A = ∅.
2.3 Applications
Définition 16. Soient E et F deux ensembles. Une partie R de E ×F est dite relation
binaire ou correspondance de E à F . Une correspondance R de E avers F est dite
— interne si F ⊂ E ;
— externe sinon.
L’ensemble {a ∈ E : ∃b ∈ F, (a, b) ∈ R} est dit domaine de R ; il est noté Dom(R).
L’ensemble {b ∈ F : ∃a ∈ E, (a, b) ∈ R} est dit image de R, on note Im(R).
Remarque 3.
— La notation R : E −→ F est utilisée pour signifier que R est une application de
E dans F .
— On notera que pour une application R : E −→ F , tout élément de E admet une
et une seule image. Par contre, un élément de F n’admet pas nécessairement de
pré–image, et s’il en admet, celui–ci n’est pas nécessairement unique. Ainsi, si
R(a) = b, on dira que b est l’image de a et b est un antécédent de a.
20
2.3. Applications
21
2.4. Relations
2.3.1 Partitions
Définition 23. Soit E et I deux ensembles. On appelle famille d’éléments de E
indexée par I, toute application u de I dans E.
Définition 24. Soient E un ensemble et (Ai )i∈I une famille de parties de E indexée
par I. [
1) Si la réunion des Ai est égale à E, i. e. si Ai = E, alors la famille (Ai )i∈I est
i∈I
dite recouvrement de E.
2) Si de plus pour tout i ∈ I, Ai 6= ∅ et pour tout j ∈ I \ {i} Ai ∩ Aj = ∅, alors la
famille (Ai )i∈I est dite partition de E.
a) L’image A(I) = {Ai , i ∈ I} de I par A est dite ensemble quotient associé à la
partition ;
b) La surjection s : E −→ A(i) qui à tout x de E associe l’unique Ai qui contenant
x est dite surjection canonique associée à la partition.
2.4 Relations
Les éléments développés dans cette section sont très importants pour la suite du cours.
Nous proposons trois exemples préalables.
22
2.4. Relations
la relation « deux étudiants x et y sont en relation s’ils sont dans la même filière ».
On répartit ainsi l’ensemble des étudiants de l’UVS suivant cinq classes (les cinq fi-
lières) : les étudiants de la filière ANG, les étudiants de la filière MAI, les étudiants
de la filière SCO, les étudiants de la filière SEG, les étudiants de la filière SJP. Si
les étudiants représentant de ces filières (les délégués de classe) sont respectivement :
Oumar Diagne, Oumou Sow, Ali Bodian, Fatou Sy et Samba Diop, on peut alors
désigner, par exemple, la classe des étudiants de la filière SEG par Ali Bodian. On lira
classe de Ali Bodian. Ce n’est qu’une notation, on aurait pu la noter par classe(Ali
Bodian), cela n’y changerait rien. Toutefois, pour ce qui est des notations, en dépit de
la liberté de définir ses propres notations, il vaut toujours mieux respecter les notations
standardisées et chercher à être simple et cohérent.
Remarque 9.
(a) Si deux étudiants x et y sont de la même classe (même filière), la classe x̄ et la
classe ȳ désignent la même chose. Bien entendu, il est préférable de s’accorder sur
l’élément de la classe à choisir comme représentant.
(b) Chaque étudiant est dans une et une seule classe (filière) et aucune classe n’est
vide. L’ensemble des classes (filières) constitue une partition de l’UVS.
(c) La correspondance représentée ci–dessous qui, à chaque étudiant associe sa classe
(filière) est une surjection dite surjection canonique ; elle est notée s.
(d) L’ensemble des classes UVS est dit ensemble quotient ; cette notion sera précisée
un peu plus loin.
UVS
Ali Bodian
Angl
Awa Kâ
Mai
Ali Sow
Seg
Mama Dieng
Sjp
Sanou Faye
Socio
Dame Ly
Fama Diouf
..
.
23
2.4. Relations
Remarque 10. Cette opération est en fait la division naturelle, où il est banni d’uti-
liser les décimaux quitte à avoir un reste non nul, que vous connaissez bien. Nous vous
présentons ci–dessous quelques exemples simples en guise de rappel.
— 11 oies partagées entre 4 fermiers, donne 2 oies par fermier et il reste 3 oies ;
— 17 stylos partagés entre 5 élèves, donne 3 stylos par élève et il reste 2 stylos ;
— 2 500 F partagés entre 10 personnes, donne 250 F par personne et il reste 0 F.
Dans le cas où le reste de la division euclidienne de x par n est égale à 0 comme dans
le dernier exemple ci–dessus, on dit que x est divisible par n. On note cela par n | x
et on lit n divise x.
Supposons maintenant que l’on fixe un nombre naturel non nul n et que l’on classe
les éléments de Z suivant la relation suivante, dite congruence dans Z : deux entiers
relatifs x et y sont en relation si et seulement si n divise x − y.
Cela revient à affirmer que le reste de la division euclidienne de x par n et celui de y par
n sont égaux. Nous savons d’après ce qui précède que ce reste r satisfait 0 6 r < n, ce
équivaut à r ∈ {0, 1, . . . , n − 1}. De cette relation, on obtient la répartition suivante,
en sous–ensembles de Z :
— le sous–ensemble des éléments de Z dont le reste par la division par n est 0 ;
— le sous–ensemble des éléments de Z dont le reste par la division par n est 1 ;
— le sous–ensemble des éléments de Z dont le reste par la division par n est 2 ;
..
.
— le sous–ensemble des éléments de Z dont le reste par la division par n est n − 1.
En exemple, pour n = 3, nous avons trois sous–ensembles :
(a) le sous–ensemble des éléments de Z dont le reste par la division par 3 est 0, i.e.
{· · · , −9, −6, −3, 0, 3, 6, 9, · · · } ;
(b) le sous–ensemble des éléments de Z dont le reste de la division euclidienne par 3
est 1, i.e. {· · · , −8, −5, −2, 1, 4, 7, 10, · · · } ;
(c) le sous–ensemble des éléments de Z dont le reste de la division euclidienne par 3
est 2, i.e. {· · · , −10, −7, −4, −1, 2, 5, 8, 11, · · · }.
Il est important de donner un nom à chacun de nos sous–ensembles pour l’identifier.
Pour faire simple, on les désigne par r̄ où r est le reste de la division euclidienne de
n’importe lequel des éléments du sous-ensemble considéré, par n. Ainsi, si n = 3 alors
les sous–ensembles sont désignés respectivement par 0̄, 1̄, 2̄. En fait, en y regardant
24
2.4. Relations
de près, on remarque que r̄ est l’ensemble des éléments de Z en relation avec r. C’est
pour cette raison, le sous–ensemble r̄ s’appelle classe de r modulo n.
Remarque 11.
(a) Chaque élément de N est dans une et une seule classe, aucune classe n’est vide
et elles sont deux à deux disjointes. L’ensemble des classes constitue donc une
partition de N. Notons le, pour l’instant, N ;
(b) La correspondance représentée ci–dessous qui à tout entier naturel associe sa classe
est une surjection, on l’appelle surjection canonique ou surjection naturelle ; on la
note s.
25
2.4. Relations
1
0̄
2
1̄
3
2̄
4
3̄
..
.
4̄
9
..
.
10
.. 9̄
.
27
(c) La correspondance, notée g, de N dans C qui à tout x̄ associe f (x) définit une
injection. En effet, si x̄ et ȳ sont deux éléments distincts (x̄ 6= ȳ), ils ne sont donc
pas en relation c’est à dire f (x) 6= f (y). D’où g(x̄) 6= g(ȳ).
C
..
0̄ .
1̄ z
2̄ 0
1
3̄
2
4̄
3
..
.
4
9̄
..
.
26
2.4. Relations
(ii) f¯ et g ont même définition, c’est à dire pour tout x̄ appartenant à N, nous avons
g(x̄) = f¯(x̄). N’oublions pas que c’est aussi égale à f (x) ;
(iii) Mais, comme nous voulons que f¯ soit bijective, son ensemble d’arrivée doit être
égal à g(N), c’est à dire le sous-ensemble de C constitué uniquement d’éléments
ayant un antécédent par l’application g. Autrement dit, on se débarrasse de
tous les éléments de C qui empêchent g d’être surjective. Ainsi, l’application
f¯ : N −→ g(N) est bien bijective.
Exemple 26.
— Les trois exemples de relations que nous avons vues dans les sections 2.4.1, 2.4.2
et 2.4.3 sont toutes réflexives, symétriques et transitives.
— La relation < définie dans R est antiréflexive et transitive.
— La relation 6 définie dans R est réflexive, antisymétrique, transitive et totale.
Remarque 12. Soit R une relation d’équivalence définie dans E. Si x est en relation
avec y, on écrit parfois x ≡ y (mod R) ou x ≡ y mod R, ce qui se lit « x est congru
à y modulo R ».
27
2.4. Relations
— L’infériorité au sens large 6 n’est pas une relation d’équivalence sur E (elle n’est
pas symétrique) ; elle est par contre un ordre total sur E.
— L’inclusion ⊂ est un ordre partiel sur P(E). Elle n’est toutefois pas une relation
d’équivalence sur P(E) (elle n’est pas symétrique).
Définition 27. Soit R une relation d’équivalence définie dans E et soit a un élément
fixé de E. Le sous–ensemble des éléments x de E qui sont en relation avec a s’appelle
classe de a modulo R, et se note ā. Autrement dit ā = {x ∈ E : xRa}.
Exercice 2.3. Montrer que deux classes d’équivalence sont égales ou disjointes. On
partira de deux classes distinctes et on montrera qu’elles sont obligatoirement disjointes
Preuve. L’exercice ci–dessus précise que les différentes classes sont deux à deux dis-
jointes. Aussi, nous savons que tout élément a de E appartient à la classe ā. Par suite,
l’ensemble des classes est une partition de E.
L’apprenant est invité à vérifier en exercice que la relation R définie dans E par :
Cette proposition montre que d’une partition on peut déduire une relation d’équiva-
lence et vice versa. Nous pouvons donc définir pour les partitions tous les objets que
nous avons définis pour les relations d’équivalence. Il s’agit notamment d’ensemble
quotient, de surjection canonique et relation d’équivalence associée à une application
donnée.
Exercice 2.4. Vérifier que les exemples donnés dans les sous–sections 2.4.1, 2.4.2 et
2.4.3 sont des relations d’équivalence. Pour chacune d’elles, déterminer (i) les classes
d’équivalence, (ii) l’ensemble quotient et (iii) la surjection canonique.
28
2.4. Relations
Cette relation d’équivalence est fondamentale pour la suite, surtout au chapitre sur les
groupes. Il est indispensable de s’y attarder pour bien l’assimiler. Sa preuve doit être
discutée en TD et vous êtes invité à déterminer ses différentes classes d’équivalence,
son ensemble quotient et la surjection canonique associée. Nous avons déjà abordé un
exemple de ce type de relation au début de la présente section.
Exercice 2.5. Donnez trois exemples d’applications et déterminez pour chacune
d’elles les différentes classes d’équivalence, l’ensemble quotient et la surjection ca-
nonique de la relation d’équivalence associée.
Soit f¯ la bijection de E/R dans f (E) = g(s(E)) qui coïncide avec g dans E/R et soit
j l’injection canonique de f (E) dans F . Nous avons g = j ◦ f¯ et donc f = j ◦ f¯◦ s. Ceci
est dit décomposition canonique de f ; elle est résumée dans le diagramme commutatif
suivant :
f
E F
s j
E/R f (E)
f¯
Exemple 28. Considérons l’ensemble des étudiants de l’UVS, que nous notons E.
Supposons que les différentes filières, ouvertes et non–encore ouvertes, de l’UVS soient
ANG, MAI, SCO, SEG, SJP, BIO et ESP ; les filières BIOlogie et ESPagnol ne sont pas
encore ouvertes. Soit F l’ensemble {ANG, MAI, SCO, SEG, SJP, BIO, ESP}. Consi-
dérons l’application f de E dans F , qui à x ∈ E (un étudiant) associe sa filière y ∈ F .
Ainsi, l’image par f de Awa Kâ est Mai, i.e. Awa Kâ est inscrite dans le filière Mai
(cf. sous–section 2.4.1 sur les filières de l’UVS). Considérons à présent la relation R
associée à f . Autrement dit, R est définie sur E par
ce qui signifie que x est en relation avec y si et seulement si x et y sont dans la même
filière. La décomposition canonique de f s’effectue alors de la manière suivante.
29
2.4. Relations
E/R = {Irène Gaye, Awa Kâ, Ali Bodian, Mama Dieng, Ali Sow}.
En effet, les étudiants Irène Gaye, Awa Kâ, Ali Bodian, Mama Dieng et Ali
Sow sont inscrits dans des filières deux–à–deux distinctes, et chaque filière ouverte
accueille un de ces étudiants. Ils sont donc dans des classes d’équivalence deux–à–
deux distinctes et toute classe d’équivalence correspond à la classe de l’un d’entre
eux.
2) L’image de f est
Imf = {ANG, MAI, SCO, SEG, SJP};
en effet, ces filières sont les seules qui admettent un étudiant (un antécédent par f ),
on se « débarrasse » de BIO et ESP qui n’ont pas d’étudiants. La bijection f¯ est
donnée par le diagramme ci–dessous.
E/R
f (E) = Imf
Irène Gaye
Angl
Ali Bodian
Mai
Awa Kâ
Seg
s j
E/R f (E)
f¯
où f (E) = {AN G, M AI, SCO, SEG, SJP }
E/R = {Irène Gaye, Awa Kâ, Ali Bodian, Mama Dieng, Ali Sow}, s et j sont
respectivement la surjection et l’injection canoniques.
Exercice 2.7. En s’inspirant de l’exemple précédent, faire une étude analogue pour
la relation de congruence modulo n ∈ N∗ dans Z. On considérera l’application f de
E = Z dans F = Nn = {0, 1, 2, · · · , n − 1} qui, à tout x ∈ Z associe f (x) = r, le reste
de la division euclidienne de x par n.
30
Tests de connaissances
Questions Réponses
1. Soient A et B deux parties d’un ensemble ❒ de A qui sont dans B
E. La différence symétrique entre A et B ❒ de B qui ne sont pas dans A
contient les éléments
❒ de A qui ne sont pas dans B
❒ de E qui ne sont pas dans B
❒ de A qui sont dans E \ B
2. Pour tous ensembles A, B et C ❒ (A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C) ∪ (C ∩ B)
❒ (A ∪ B) ∪ C 6= C ∪ (A ∪ B)
❒ A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ C
❒ (A ∪ B) ∪ C = (A ∩ B) ∪ C
3. Pour toutes parties A et B d’un ensemble ❒ ∀x ∈ E, x ∈ B ⇒ x ∈ A
E, A ⊂ B équivaut à ❒ ∀x ∈ E, x ∈ E \ B ⇒ x 6∈ A
❒ B ⊂E\A
❒ ∀x ∈ E, x 6∈ B ⇒ x ∈ E \ A
4. Toute fonction est une application ❒ vrai
❒ faux
5. Toute application est une fonction ❒ vrai
❒ faux
6. L’application f : [0, 1] ←→ [0, 1], qui à x ❒ injective
associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
7. L’application f : [0, 1] ←→ [−1, 1], qui à x ❒ injective
associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
8. L’application f : [−1, 1] ←→ [−1, 1], qui à ❒ injective
x associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
❒ ni injective, ni bijective, ni surjective
9. L’application f : [−1, 1] ←→ [0, 1], qui à x ❒ injective
associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
10. Si f : E −→ F est une application ❒ x peut avoir deux images
surjective, x, x′ ∈ E et y, y ′ ∈ F avec x 6= x′ ❒ y peut avoir deux antécédents
et y 6= y ′ , alors ❒ y et y ′ peuvent avoir un même
antécédent
❒ y a au moins un antécédent
❒ x et x′ peuvent avoir une même image
11. Si f : E −→ F est une application ❒ x peut avoir deux images
injective, x, x′ ∈ E et y, y ′ ∈ F avec x 6= x′ et suite sur la page suivante. . .
y 6= y ′ , alors
31
Questions Réponses
❒ y et y ′ peuvent avoir un même
antécédent
❒ y a au moins un antécédent
❒ x et x′ ne peuvent pas avoir une même
image
❒ y a nécessairement un antécédents
32
Correction des tests de connaissances
Questions Réponses
1. Soient A et B deux parties d’un ensemble ❒ de A qui sont dans B
E. La différence symétrique entre A et B de B qui ne sont pas dans A
contient les éléments
de A qui ne sont pas dans B
❒ de E qui ne sont pas dans B
de A qui sont dans E \ B
2. Pour tous ensembles A, B et C (A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C) ∪ (C ∩ B)
❒ (A ∪ B) ∪ C 6= C ∪ (A ∪ B)
❒ A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ C
❒ (A ∪ B) ∪ C = (A ∩ B) ∪ C
3. Pour toutes parties A et B d’un ensemble ❒ ∀x ∈ E, x ∈ B ⇒ x ∈ A
E, A ⊂ B équivaut à ∀x ∈ E, x ∈ E \ B ⇒ x 6∈ A
❒ B ⊂E\A
∀x ∈ E, x 6∈ B ⇒ x ∈ E \ A
4. Toute fonction est une application ❒ vrai
faux
5. Toute application est une fonction vrai
❒ faux
6. L’application f : [0, 1] ←→ [0, 1], qui à x injective
associe x2 est surjective
bijective
7. L’application f : [0, 1] ←→ [−1, 1], qui à x injective
associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
8. L’application f : [−1, 1] ←→ [−1, 1], qui à ❒ injective
x associe x2 est ❒ surjective
❒ bijective
ni injective, ni bijective, ni surjective
9. L’application f : [−1, 1] ←→ [0, 1], qui à x ❒ injective
associe x2 est surjective
❒ bijective
10. Si f : E −→ F est une application ❒ x peut avoir deux images
surjective, x, x′ ∈ E et y, y ′ ∈ F avec x 6= x′ y peut avoir deux antécédents
et y 6= y ′ , alors ❒ y et y ′ peuvent avoir un même
antécédent
y a au moins un antécédent
x et x′ peuvent avoir une même image
11. Si f : E −→ F est une application ❒ x peut avoir deux images
injective, x, x′ ∈ E et y, y ′ ∈ F avec x 6= x′ et suite sur la page suivante. . .
y 6= y ′ , alors
33
Questions Réponses
❒ y et y ′ peuvent avoir un même
antécédent
❒ y a au moins un antécédent
x et x′ ne peuvent pas avoir une même
image
❒ y a nécessairement au deux antécé-
dents
34
Exercices
Exercice 2.8. Soient A et B deux sous–ensembles d’un ensemble E.
1) Donner le résultat des opérations suivantes :
a) A ∪ A ∪ ∅ ;
b) A ∩ A ∩ ∅ ;
c) A ∩ E ;
d) A ∪ E ;
e) A ∪ (E \ A) ;
f) A ∩ (E \ A) ;
2) Montrer que A ⊂ B ⇔ B̄ ⊂ Ā.
3) Montrer que les relations ci–dessous sont équivalentes.
a) A ∩ B = ∅ ;
b) A ⊂ B̄ ;
c) B ⊂ Ā.
Exercice 2.9.
1) Trouvez deux ensembles A et B tels que A ∈ B et A ⊂ B.
2) Quel est le cardinal de l’ensemble E = {∅, {∅}, {∅, {∅}}}.
3) Déterminer P(E).
35
2) f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B).
Montrer si f est injective, ∀ A, B ∈ P(E), f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B).
ψ : P(A) −→ P(B)
.
X 7−→ X ∩ B
36
Chapitre 3
Exemple 30. Soit E un ensemble muni d’une loi de composition interne ⊤. On définit
une loi de composition interne ⊤ dans P(E) en posant pour toutes parties A et B de
E:
A ⊤ B = {a ⊤ b : a ∈ A et b ∈ B}
37
3.2. Lois quotient
Exercice 3. Parmi les exemples précédents, donner les lois qui sont associatives,
commutatives et celles qui possèdent un élément neutre.
Exercice 4. On considère l’ensemble G de tous les couples réels (a, b) avec a non nul
et on définit dans G la loi de composition (a, b)(c, d) = (ac, bc + d). Vérifier qu’elle est
interne, associative, possède un élément neutre et que tout élément est symétrisable.
Exercice 5. Dans N2 les lois qui à tout couple (a, b) font correspondre le pgcd ou le
ppcm de a et de b ont-elles un élément neutre.
C’est ce qu’on appelle la compatibilité de R avec ⊤ et cette loi définie dans E/R est
˙ ou simplement ⊤ si
appelée loi quotient de la loi ⊤ par la relation R. On la notera ⊤
aucune confusion n’est à craindre.
Remarque 14. Un avantage important de la loi quotient ⊤ ˙ est qu’elle peut admettre
un élément neutre alors que ⊤ n’en possède pas ; aussi, un élément x̄ de E/R peut
être symétrisable alors que son représentant x ne l’est pas. Cela est illustré dans la
deuxième table de l’exemple ci-dessous.
x̄ + ȳ = x + y et x̄ ∗ ȳ = x ∗ y
38
3.3. Groupes et sous–groupes
+̇ 0̇ 1̇ 2̇ 3̇
0̇ 0̇ 1̇ 2̇ 3̇
1̇ 1̇ 2̇ 3̇ 0̇
2̇ 2̇ 3̇ 0̇ 1̇
3̇ 3̇ 0̇ 1̇ 2̇
∗˙ 1̇ 2̇ 3̇ 4̇
1̇ 1̇ 2̇ 3̇ 4̇
2̇ 2̇ 4̇ 1̇ 3̇
3̇ 3̇ 1̇ 4̇ 2̇
4̇ 4̇ 3̇ 2̇ 1̇
Exemple 33. Les ensembles Z, Q, R, C muni de l’addition usuelle sont des groupes
commutatifs. Déterminer leur élément neutre et le symétrique de tout élément.
Exercice 8. Soit n un nombre naturel non nul. Justifier que l’ensemble quotient Z/nZ
muni de l’addition est un groupe commutatif. Qu’en est-il pour la multiplication ?
39
3.4. Homomorphismes
Définition 31. Une partie non vide H d’un groupe G est dite sous–groupe de G si
elle est un groupe pour la loi induite par celle de G.
Théorème 1. Une partie non vide H d’un groupe G est un sous-groupe si et seulement
si :
(x ∈ H et y ∈ H) =⇒ xy −1 ∈ H (3.1)
3.4 Homomorphismes
Définition 32. Une application f d’un groupe G dans un groupe G′ est un homo-
morphisme de groupes si pour tout x, y ∈ G, f (xy) = f (x)f (y). En notation additive
on aura f (x + y) = f (x) + f (y).
— Un homomorphisme bijectif est dit isomorphisme.
— Un isomorphisme de G dans G est dit automorphisme.
— Un homomorphisme de G dans G, est dit endomorphisme
40
3.4. Homomorphismes
f : R −→ R∗+
x −→ ex
est un isomorphisme du groupe additif des nombres réels dans le groupe multiplicatif
des nombres réels strictement positifs. En effet, elle est bijective, et pour tout x et y
de R :
f (x + y) = ex+y = ex ey = f (x) ∗ f (y).
En fait d’un point de vue purement algébrique, on peut considérer que deux groupes
isomorphes sont identiques. Ainsi, par exemple nous verrons qu’il existe exactement
deux groupes d’ordre 4 ... à isomorphisme près.
+̇ 0̇ 1̇ 2̇ 3̇
0̇ 0̇ 1̇ 2̇ 3̇
1̇ 1̇ 2̇ 3̇ 0̇
2̇ 2̇ 3̇ 0̇ 1̇
3̇ 3̇ 0̇ 1̇ 2̇
∗˙ 1̇ i̇ ˙
−1 −̇i
1̇ 1̇ i̇ ˙
−1 −̇i
i̇ i̇ ˙
−1 i̇ 1̇
−1˙ ˙
−1 −̇i 1̇ i̇
−̇i −̇i 1̇ i̇ ˙
−1
41
3.5. Sous–groupe engendré par une partie
Preuve.
a) Puisque f est un homomorphisme de groupes on a f (e) = f (ee) = f (e)f (e). En
multipliant chaque membre de l’égalié f (e) = f (e)f (e) par l’inverse de f (e), il s’en-
suit que f (e) = e′ .
b) Puisque f est un homomorphisme e′ = f (e) = f (xx−1 ) = f (x)f (x−1 ). En multi-
pliant chaque membre de l’égalité e′ = f (x)f (x−1 ) par f (x)−1 , on arrive au résultat.
c) D’après a), f (e) = e′ . Si f est injective, pour x ∈ G, f (x) = e′ implique x = e.
Ainsi, si f est injective, Ker(f ) est réduit au singleton {e}.
Supposons que Ker(f ) soit réduit à {e}, et montrons que f est injective. Soient x
et y deux éléments de G tels que f (x) = f (y) ; montrons que x = y. Si f (x) = f (y),
alors
f (x)(f (y))−1 = f (x)f (y −1 ) = e′ ,
ou encore,
f (xy −1 ) = e′ ,
l’image de f est stable. De plus, d’après b), x′−1 appartient à Im(f ). Par suite
Im(f ) est un sous–groupe de G′ .
Soit A = {a1 , a2 , . . . , ap } une partie non vide de G de cardinal p. Soit (Hi )i∈I la
famille des sous–groupes G contenant A. Nous venons de voir que H = i∈I Hi est
T
42
3.6. Groupe quotient
un sous–groupe de G. Il est clair que H est le plus petit sous–groupe de G (au sens
de l’inclusion) contenant A. H est dit sous–groupe de G engendré par A ; on note
H = hAi.
Si G = hai, on dit qu’il est monogène engendré par a. Si de plus il est fini, on dit
qu’il est cyclique ; l’ordre de G est aussi appelé ordre de a.
Exemple 37. Les sous–groupes non nuls du groupe additif Z sont monogènes.
ou encore
xRy ⇐⇒ x−1 yRe;
i. e.
xRy ⇐⇒ x−1 y ∈ ē.
43
3.6. Groupe quotient
xRy ⇐⇒ x−1 y ∈ H.
Preuve. Soit y ∈ x̄ ;
y ∈ x̄ ⇐⇒ xRy ⇐⇒ x−1 y ∈ H.
Dire que x−1 y ∈ H équivaut à dire qu’il existe h ∈ H tel que x−1 y = h. Ce qui
équivaut encore à y = xh ; ou encore y ∈ xH.
Les preuves des propositions qui suivent s’obtiennent de façon analogue aux précé-
dentes ; elles sont laissées en exercice au lecteur.
xRy ⇐⇒ x−1 y ∈ H.
44
3.6. Groupe quotient
Ord(G) = [G : H] × Ord(H)
Preuve. Puisque chaque classe possède le même nombre d’éléments que H, et l’en-
semble des classes à gauche (respectivement à droite) constitue une partition de G,
le résultat s’ensuit immédiatement.
Exercice 10. Montrer que le noyau d’un homomorphisme de groupes est un sous–
groupe distingué.
on définit une loi de composition interne dans l’ensemble quotient de G par la congruence
modulo H. Cette loi lui confère une structure de groupe dit groupe quotient de G par H,
noté G/H.
Preuve. Il suffit de remarquer que la loi est bien définie, car H étant distingué,
la congruence modulo H est compatible sur G. Cette loi est donc la loi quotient
associée à la loi de G. Nous avons vu qu’elle est associative, qu’elle admet ē comme
45
3.6. Groupe quotient
élément neutre et que tout élément est symétrisable puisque la loi de G définit une
structure de groupe sur H.
f¯(x̄ȳ) = f¯(xy)
= f (xy)
= f (x)f (y)
= f¯(x̄)f¯(ȳ);
46
Exercices
Exercice 3.1. Soit (Ai )i∈I une partition d’un ensemble E et R la relation définie sur
E par xRy si et seulement si, il existe i ∈ I tel que x ∈ Ai et y ∈ Ai .
1) Montrer que R est une relation d’équivalence sur E. Déterminer les classes d’équi-
valence de la relation R.
2) Montrer que toute relation d’équivalence sur R sur E peut être définie de cette
manière.
p q
X/R Y /S
1) Montrer que les deux assertions ci–dessous sont équivalentes.
(a) Il existe une application f¯ : X/R −→ Y /S telle que f¯ ◦ p = q ◦ f .
(b) Pour tout x, x′ ∈ X, xRx′ =⇒ f (x)Sf (x′ ).
2) Montrer que si la condition (b) est satisfaite, alors l’application f¯ est unique.
Exercice 3.5. Montrer que toute partie non vide et stable d’un groupe fini est un
sous–groupe.
Exercice 3.6. Un groupe est dit monogène s’il est engendré par un seul élément, un
groupe monogène fini est dit cyclique.
1) Montrer qu’un groupe monogène infini est isomorphe à Z.
2) Montrer qu’un groupe cyclique d’ordre n est isomorphe à Z/nZ.
3) Soit G = hai un groupe cyclique d’ordre n. Montrer que pour k ∈ Z, G = hak i si
et seulement si pgcd(k, n) = 1.
4) Montrer que tout sous–groupe d’un groupe cyclique est cyclique.
Exercice 3.7. 1) Soit (G, ·) un groupe. Montrer que l’ensemble des homomorphismes
de (Z, +) and (G, ·) est en bijection avec G.
47
2) Montrer que le groupe multiplication (C∗ , ·) n’est pas isomorphe au groupe additif
(C, +).
Exercice 3.9.
1) Montrer que dans la table d’un groupe fini, l’élément neutre est situé sur la diago-
nale principale ou occupe des positions symétriques par rapport à cette diagonale.
2) Montrer que dans un groupe fini d’ordre pair, il y a un nombre impair d’éléments
égaux à leur propre inverse et distincts de e.
Exercice 3.12. Soit f un morphisme d’un groupe fini G vers un groupe H. Montrer
que
Card(G) = Card(Imf ) × Card(ker f ).
M = {x ∈ G : xr = e} et N = {x ∈ G : xs = e}.
48
2) Montrer que le nombre de sous–groupes distincts conjugués de H dans G est égal
à l’indice [G : NorG (H)] et qu’en particulier c’est un diviseur de l’ordre de G.
Indications de solutions
49
Chapitre 4
Le groupe symétrique
Rappelons qu’une bijection d’un ensemble E vers lui même est dite permutation de E.
L’ensemble permutations de E muni de la composition des applications est un groupe,
dit groupe des permutations de E, noté SE ; lorsque E = {1, · · · , n}, le groupe SE est
dit groupe symétrique d’ordre n, noté Sn . Dans ce chapitre, nous nous intéressons au
cas particulier où E est fini. Nous établirons notamment que si un ensemble E est de
cardinal n, alors SE est isomorphe à au groupe symétrique Sn ; ceci nous permettra
de focaliser plus spécifiquement notre étude sur le groupe symétrique.
50
4.1. Définitions et généralités
Définition 33. Soit σ ∈ Sn . L’ensemble des éléments i ∈ {1, · · · , n} tels que σ(i) 6= i
est dit support de σ.
et
σ1 (σ2 (i)) = σ1 (i) = i.
Ainsi, pour tout i ∈ {1, · · · , n}, σ2 (σ1 (i)) = σ1 (σ2 (i)) ; il est donc montré que σ1 et σ2
commutent.
Définition 34. Soit σ ∈ Sn . S’il existe V = {i1 , · · · , ik } ⊂ {1, · · · , n} tel que σ(i1 ) =
i2 , σ(i2 ) = i3 , · · · , σ(ik ) = i1 et si pour tout i 6∈ V σ(i) = i, alors σ est dit cycle
de longueur k ou k–cycle. Un 2–cycle est dit transposition.
Si σ une cycle de support {i1 , i2 , . . . , iℓ }, on note σ = i1 , i2 , . . . , iℓ .
51
4.2. Propriétés d’une permutation
Exercice 12.
1) Trouver un contre–exemple qui montre que la réciproque de la proposition 14 est
fausse.
2) Montrer qu’une permutation de longueur ℓ engendre un sous–groupe d’ordre ℓ.
Noter que le cycle (8) est l’application identité ; on préférera donc l’écriture
52
4.2. Propriétés d’une permutation
(1, 5)(1, 4)(1, 2)(3, 7)(3, 6) = (1, 5)(1, 4)(1, 2)(3, 7)(3, 6)(2, 3)(2, 3),
car (2, 3)(2, 3) = 1Sn . Toutefois, nous verrons, dans cette section, que pour une per-
mutation donnée, la parité du nombre de transpositions dans une décomposition en
produit de transpositions est invariante. Pour établir ce résultat, nous aurons besoin
du lemme suivant.
Lemme 2. Si β1 , · · · , βr ∈ Sn sont des transpositions telles que 1Sn = β1 · · · βr , alors
r est pair.
Preuve. Puisqu’une transposition est différente de l’identité, on a nécessairement r 6= 1.
De plus, il est clair que la proposition est vraie pour r = 2.
Supposons que pour tout k < r et pour toute famille {γ1 , · · · , γk } de transpositions,
si 1Sn = γ1 · · · γk , alors k est pair.
Puisque (i, j) = (j, i), le produit βr−1 βr s’écrit nécessairement sous l’une des formes
suivantes : (a, b)(a, b), (a, c)(a, b), (b, c)(a, b) ou (c, d)(a, b). Or,
Et donc, si βr−1 βr = (a, b)(a, b), on obtient 1Sn = β1 · · · βr−2 . Sinon, on peut écrire le
produit β1 · · · βr sous la forme β1′ · · · βr′ tel que la transposition la plus à droite dans
laquelle apparaît a soit celle d’indice r − 1.
On répète le procédé avec βr−2 ′ ′
βr−1 ; ainsi, on obtient ou un produit de r − 2 trans-
positions égal à l’identité ou un produit de r transpositions tel que la transposition la
plus à droite dans laquelle a apparaît soit celle d’indice r − 2.
Comme 1Sn laisse tous les éléments de {1, · · · , n} fixes, en répétant le procédé, au
bout d’au plus r itérations, on arrive à une décomposition de 1Sn en produit de r − 2
transpositions. Et puisque par hypothèse r − 2 est pair, r l’est aussi.
53
4.2. Propriétés d’une permutation
Définition 35. Une permutation est dite paire si elle peut être décomposée en un
nombre pair de transpositions ; elle est dite impaire sinon.
On définit ε : Sn −→ {−1, 1} telle que ε(σ) = 1 si σ est paire et ε(σ) = −1 sinon.
Pour σ ∈ Sn , ε(σ) est dit signature de σ.
Preuve. Il suffit de noter que si f et g sont des permutations paires, alors f g est aussi
paire et donc ε(f g) = ε(f )ε(g). De même si f et g sont de parités différentes, f g est
impaire et ε(f g) = ε(f )ε(g).
54
Exercices
Exercice 4.1. Calculer l’ordre de chacun des cycles suivants
1) (1, 8),
2) (5, 7, 8, 11),
3) (6, 7, 11, 23, 2),
4) (a1 , a2 , · · · , ak ).
Exercice 4.5.
1) Soit α = (1, 3, 5, 7, 9)(2, 4, 6)(8, 10) et m ∈ N ; si αm est un 5–cycle, que peut on
dire de m.
2) Soit β = (1, 3, 5, 7, 9, 8, 6)(2, 4, 10) ; calculer le plus petit entier positif n tel que
β n = β −5 .
3) Soit γ un 10–cycle. Pour quels éléments x ∈ {2, · · · , 10}, γ x est-il un 10–cycle.
Exercice 4.6.
1) Montrer que l’ordre d’un produit de cycles de supports disjoints est le plus petit
multiple commun des ordres des cycles.
2) Calculer l’ordre de permutations
! suivante :
1 2 3 4 5 6
a) α = ,
2 1 5 4 6 3
!
1 2 3 4 5 6
b) β = ,
6 1 2 4 3 5
!
1 2 3 4 5 6 7 8
c) γ = ,
2 3 4 5 1 7 8 6
55
!
1 2 3 4 5 6 7 8
d) δ = .
1 3 8 7 6 5 2 4
Exercice 4.7.
1) Montrer que l’ensemble des permutations impaires de Sn n’est pas un groupe.
2) Soient α, β ∈ Sn . Montrer que α−1 β −1 αβ est une permutation paire.
Indications de solutions
56
Chapitre 5
Remarque 16.
— Certains auteurs, anglophones notamment, définissent un anneau sans exiger
l’existence de l’élément neutre pour la loi · . Dans ce document, nous ne consi-
dérons que les anneaux munis d’un élément neutre pour la loi multiplicative.
— Pour un anneau A et x, y ∈ A, on utilisera souvent la notation xy à la place
de x · y.
— Afin d’alléger l’écriture, nous ferons souvent l’abus de dire « soit A un anneau »
à la place de « soit (A, +, ·) un anneau ».
Exemple 41.
— L’ensemble Z muni de l’addition et de la multiplication usuelles est un anneau
commutatif.
— Pour tout ensemble X et tout anneau A, l’ensemble des applications de X vers A,
muni des lois + et · définies par (f + g)(x) = f (x) + g(x) et (f g)(x) = f (x)g(x)
est un anneau.
Définition 37. Soit (A, +, ·) un anneau. Une partie S de A est dite sous–anneau de
A si (S, +) est un sous–groupe de (A, +) et S est stable pour la loi multiplicative de A.
Exemple 42.
— Si A est un anneau, {0} et A sont des sous anneaux de A. Un sous anneau de A
distinct de {0} et de A est dit sous anneau propre, strcit ou non–trivial.
57
5.1. Structure d’anneau
— Z est un sous–anneau de Q.
— Q est un sous–anneau de R.
Exemple 43.
— Z, Q et R sont des anneaux intègres.
— Z/6Z est un anneau non–intègre.
Définition 39. Soit A un anneau, a ∈ A est dit inversible s’il existe b ∈ A tel que
ab = ba = 1.
Exemple 44.
— Dans Q, tout élément non nul est inversible.
— Dans M2 (R), l’anneau des matrices carrées à deux lignes et deux colonnes, les
inversibles sont les matrices dont le déterminant est non nul.
Définition 40. Un anneau commutatif dans lequel tout élément non–nul est inversible
est dit corps.
Remarque 17. Tout corps est un anneau intègre. En effet, si K est un corps, pour
tout a, b ∈ K tels que ab = 0, si a 6= 0, alors b = a−1 ab = a−1 0 = 0.
58
5.2. Idéal d’un anneau, morphisme d’anneau
Preuve. Soit A un anneau intègre fini, il suffit de montrer que tout élément non–nul
de A est inversible. Posons
A = {0, 1, a1 , · · · , an }.
hai = aA = {ar, r ∈ A}
est un idéal de A ; un tel idéal est dit idéal principal engendré par a.
Preuve. L’ensemble hai est non–vide car a ∈ hai. Soient x = ar1 , y = ar2 ∈ hai ; on a
x ± y = a(r1 ± r2 ) ∈ hai et pour tout r ∈ A, xr = (ar1 )r = a(r1 r) ∈ hai. Il est donc
vérifié que hai est un idéal de A.
Proposition 22.
— Les sous–anneaux de Z sont de la forme nZ avec n ∈ N.
— Tout sous–anneau de Z est un idéal principal de Z.
59
5.2. Idéal d’un anneau, morphisme d’anneau
r + I = {r + i, i ∈ I}
et donc [
A= J.
J∈C
60
5.2. Idéal d’un anneau, morphisme d’anneau
Théorème 5. Soient I un idéal d’un anneau A et A/I l’ensemble des classes (à gauche)
modulo I, i. e., A/I = {r + I, r ∈ A}. On définit l’addition et la multiplication sui-
vantes :
(r1 + I) + (r2 + I) = (r1 + r2 ) + I, et
(r1 + I)(r2 + I) = r1 r2 + I.
Définition 43. Soient A et B deux anneaux ; une application ϕ de vers B est dite
homomorphisme ou morphisme d’anneau si pour tout a1 , a2 ∈ A,
61
5.2. Idéal d’un anneau, morphisme d’anneau
Remarque 18. D’après le théorème 6, tout idéal est le noyau d’un morphisme d’an-
neau, et réciproquement le noyau d’un morphisme d’anneau est un idéal.
Preuve du théorème 6.
a) Soit ϕ : A −→ B un morphisme d’anneau et I = ker ϕ. Montrons que I est un idéal
de A.
Soient r1 , r2 ∈ I, on a ϕ(r1 ) = ϕ(r2 ) = 0B . Ainsi, ϕ(r1 ± r2 ) = ϕ(r1 ) ± ϕ(r2 ) =
0B ± 0B = 0B ; I = ker ϕ est donc un sous–anneau de A.
Soient r ∈ I et a ∈ A ; on a ϕ(ra) = ϕ(r)ϕ(a) = 0B ϕ(a) = 0B et ϕ(ar) =
ϕ(a)ϕ(r) = 0B et donc ra ∈ I et ar ∈ I. On conclut que I est un idéal de A.
b) Montrons que Im ϕ est un sous–anneau de B.
0B ∈ Im ϕ, donc Im ϕ 6= ∅. Soient b1 , b2 ∈ Im ϕ ; il existe r1 , r1 ∈ A tels que
ϕ(r1 ) = b1 et ϕ(r2 ) = b2 . Puisque ϕ est un morphisme, on a alors b1 ± b2 =
ϕ(r1 ) ± ϕ(r2 ) = ϕ(r1 ± r2 ) ∈ Im ϕ et b1 b2 = ϕ(r1 )ϕ(r2 ) = ϕ(r1 r2 ) ∈ Im ϕ. Ainsi,
Im ϕ est un sous–anneau de B.
c) Montrons que A/ ker ϕ est isomorphe à Im ϕ.
Considérons l’application ϕ∗ : A/ ker ϕ −→ Im ϕ qui à r + ker ϕ associe ϕ(r). L’ap-
plication ϕ∗ est bien définie car si r1 , r2 ∈ A sont tels que r1 + ker ϕ = r2 + ker ϕ,
alors r1 − r2 ∈ ker ϕ, et donc ϕ(r1 − r2 ) = 0B , ou encore ϕ(r1 ) = ϕ(r2 ), ce qui
équivaut à ϕ∗ (r1 + ker ϕ) = ϕ∗ (r2 + ker ϕ) ; ϕ∗ est donc bien définie.
ϕ(r2 ) = ϕ∗ (r1 + ker ϕ) + ϕ∗ (r2 + ker ϕ). Et ϕ∗ (r1 + ker ϕ)(r2 + ker ϕ) =
ϕ∗ ((r1 r2 ) + ker ϕ) = ϕ(r1 r2 ) = ϕ(r1 )ϕ(r2 ) = ϕ∗ (r1 + ker ϕ)ϕ∗ (r2 + ker ϕ).
Ainsi, ϕ∗ est un morphisme d’anneau.
— Montrons que ϕ∗ est injective, i.e., pour tout r1 + ker ϕ, r2 + ker ϕ ∈ A/ ker ϕ,
si ϕ∗ (r1 + ker ϕ) = ϕ∗ (r2 + ker ϕ) alors r1 + ker ϕ = r2 + ker ϕ.
L’égalité ϕ∗ (r1 + ker ϕ) = ϕ∗ (r2 + ker ϕ) implique ϕ(r1 ) = ϕ(r2 ), ou encore
r1 − r2 ∈ ker ϕ, ce qui équivaut à r1 + ker ϕ = r2 + ker ϕ ; ϕ∗ est donc injective.
— Montrons que ϕ∗ est surjective.
Soit b ∈ Im ϕ. Il existe r ∈ A tel que ϕ(r) = b, donc ϕ∗ (r + ker ϕ) = b ; ϕ∗ est
donc surjective.
Ainsi, il est montré que ϕ∗ est un isomorphisme d’anneau de A/ ker ϕ de vers Im ϕ.
d) Soit I un idéal d’un anneau A et A/I l’anneau quotient de A par I. Soit ε : A −→
A/I qui à a associe a + I. De la définition de l’addition et de la multiplication
de A/I, on montre sans difficulté que ε est un morphisme d’anneau.
Il est clair que I ⊂ ker ε. Réciproquement, si r ∈ ker ε, ε(r) = r + I = 0A/I = I.
Ainsi, r ∈ I ; on peut donc conclure que ker ε = I. On montre sans peine que
Im ε = A/I.
62
5.3. Caractéristique d’un anneau
Définition 46. Soit A un anneau ; s’il existe, le plus petit entier strictement positif
tel que n1A = 1A + · · · + 1A (n fois) est dit caractéristique de A. Si un tel entier
n’existe pas, l’anneau A est dit de caractéristique 0. La caractéristique d’un anneau A
est notée char(A).
Exemple 46.
— Les anneaux Z et Q sont caractéristique 0.
— Pour n ∈ N∗ , Z/nZ est de caractéristique n.
Lemme 4. Soit a, b, p ∈ Z tels que p soit premier ; si p|ab alors p|a ou p|b.
Corollaire 5. Soit p ∈ Z.
— Si p est premier, alors pour tout a, b ∈ Z, ab ∈ pZ si et seulement si a ∈ pZ ou
b ∈ pZ.
— Si p est premier et pZ ⊂ nZ alors n = 1 ou n = p ; autrement dit, les seuls idéaux
de Z contenant pZ sont Z et pZ.
63
5.4. Propriétés des idéaux
Définition 47. Soit A un anneau ; un idéal propre I de A est est dit premier si pour
tout a, b ∈ A, ab ∈ I alors a ∈ I ou b ∈ I.
et
r1 r2 = i1 j1 i′1 j1′ + · · · + in jn i′n jn′ = (i1 i′1 )(j1 j1′ ) + · · · + (in i′n )(jn jn′ ) ∈ IJ.
64
5.4. Propriétés des idéaux
Preuve. Soit I un idéal maximal d’un anneau commutatif A. Puisque I est maximal,
A/I est un corps, donc intègre, ce qui implique que I est premier.
Définition 51. Sot A un anneau intègre ; A est dit principal si tout idéal de A est
principal
65
Exercices
Exercice 5.2.
1) Montrer que si A est un anneau commutatif, pour tout a ∈ A, Ia = {x ∈ A : xa = 0}
est un idéal de A.
2) Montrer qu’une intersection d’idéaux d’un anneau B est un idéal de B.
Exercice 5.3. !
√ a 2b
Soit R = {a + b 2 : a, b ∈ Z} et R′
l’ensemble des matrices 2 × 2 de la forme .
b a
1) Montrer que R est un sous–anneau de R et R′ est un sous–!anneau M2 (Z).
√ a 2b
2) Montrer que ϕ : R −→ R′ telle que ϕ(a + b 2) = est un isomorphisme
b a
d’anneaux.
Exercice 5.4.
Soient ϕ : A −→ A′ un morphisme d’anneaux, I et I ′ des idéaux respectifs de A et A′ .
1) Montrer que ϕ(A) est un sous–anneau de A′ .
2) Montrer que si S est un sous–anneau de A′ , alors ϕ−1 (S) est un sous–anneau de A.
3) Montrer que si I est un idéal de A, alors ϕ(I) est un idéal de ϕ(A).
4) Montrer que si I ′ est un idéal de A′ , alors ϕ−1 (I ′ ) est un idéal de A
Exercice 5.5.
1) Soit ϕ : K −→ A′ un morphisme d’anneaux d’un corps K vers un anneau A.
Montrer que ϕ(x) = 0 pour tout x ∈ K ou ϕ est un monomorphisme.
2) Montrer qu’un anneau commutatif A n’a d’autres idéaux que {0} et l’idéal unité
1A = A si et seulement si c’est un corps.
3) Montrer qu’un anneau intègre fini est un corps.
Exercice 5.6.
Soit A un anneau. Un idéal I de A est dit premier si pour tout a, b ∈ A, si ab ∈ I alors
a ∈ I ou b ∈ I. Montrer que si I est un idéal premier de A et si I1 , · · · , In sont des
idéaux de A tels que I1 I2 · · · In−1 In ⊂ I, alors il existe k ∈ {1, · · · , n} tel que Ik ⊂ I.
Exercice 5.7.
Soit A un anneau non commutatif.
1) Montrer que si x, y ∈ A commutent, i.e. xy = yx, alors
2) Un élément x ∈ A est dit nilpotent s’il existe un entier n > 1 tel que xn = 1.
Montrer que si x ∈ A est nilpotent, alors 1 − x est inversible dans A.
3) Montrer que si x, y ∈ A sont nilpotents, alors x + y est nilpotent.
Exercice 5.8.
Soient U un ensemble non–vide de nombres premiers et
a
QU = { : tous les diviseurs premiers de b sont éléments de U }.
b
66
1) Montrer que QU est un sous–anneau de Q.
a 1
2) Soient A un sous anneau de Q et ∈ A. Montrer que ∈ A.
b b
3) Déterminer les sous–anneaux de Q.
Exercice 5.9.
Soit A un anneau non commutatif fini. Montrer que tout idéal premier de A est maxi-
mal.
Exercice 5.10.
Montrer que tout idéal maximal d’un anneau (unitaire) commutatif est premier.
Exercice 5.11.
Soient A un anneau commutatif, I et J deux idéaux de A. On définit le quotient de I
et J par I : J = {a ∈ A : ab ∈ I, ∀b ∈ J}. Montrer que I : J est un idéal de A.
Indications de solutions
67
Chapitre 6
Par ailleurs, si A(a, b) 6= 0M2 (R) , ou encore si (a, b) 6= (0, 0), A(a, b) est inversible et
−1 a −b
A(a, b) =A , .
a2 + b2 a2 + b2
68
6.1. Défintions et propriétés immédiates
de nombres complexes z1 = a1 + b1 i et z2 = a2 + b2 i,
et
de plus,
z1 z2 = Re(z1 )Re(z2 ) − Im(z1 )Im(z2 ) + Re(z1 )Im(z2 ) + Im(z1 )Re(z2 ) i
= Re(z1 )Re(z2 ) − Im(z1 )Im(z2 ) − Re(z1 )Im(z2 ) + Im(z1 )Re(z2 ) i
= Re(z1 ) − Im(z1 )i Re(z2 ) − Im(z2 )i
= z¯1 z¯2
69
6.1. Défintions et propriétés immédiates
√ √
Définition 54. Soit z = a + bi un nombre complexe ; le réel |z| = zz̄ = a2 + b2
est dit module de z.
Preuve.
a) Dans R, les équivalences suivantes sont vérifiées
p
( a2 + b2 = 0) ⇐⇒ (a2 + b2 = 0) ⇐⇒ (a = 0 et b = 0);
Remarque 20.
1 z̄
1) De l’égalité zz̄ = |z|2 , on déduit que si z 6= 0, alors
= 2.
z |z|
1 z 1 1
2) Si z =
6 0, de l’égalité |z| = = |1| = 1 on déduit = .
z z z |z|
Théorème 8. Pour tous nombres complexes z, z ′ ,
a) |z + z ′ |2 = |z|2 + 2Re(zz ′ ) + |z ′ |2 ;
b) Re(zz ′ ) 6 |z||z ′ | ;
c) |z + z ′ | 6 |z| + |z ′ |.
Preuve.
a) Posons z = a + bi et z ′ = a′ + b′ i. On a |z + z ′ |2 = (a + a′ )2 + (b + b′ )2 =
a2 + b2 + 2(aa′ + bb′ ) + a′2 + b′2 = |z|2 + 2Re(zz ′ ) + |z ′ |2 .
b) Commençons par remarquer que pour tout z = a + bi ∈ C, Re(z) = a 6 |z| =
√
a2 + b2 . Ainsi, Re(zz ′ ) 6 |zz ′ | = |z||z ′ | = |z||z ′ |.
c) On a |z + z ′ |2 = |z|2 +2Re(zz ′ )+|z ′ |2 et Re(zz ′ ) 6 |z||z ′ |, ce qui implique |z + z ′ |2 6
|z|2 + 2|z||z ′ | + |z ′ |2 = (|z| + |z ′ |)2 . Puisque |z + z ′ | > 0 et |z| + |z ′ | > 0, on conclut
|z + z ′ | 6 |z| + |z ′ |.
70
6.2. Équations algébriques de degré 2
|z| − |z ′ | 6 |z − z ′ | 6 |z| + |z ′ |.
|z| = |z − z ′ + z ′ | 6 |z − z ′ | + |z ′ |
et
|z ′ | = |z ′ − z + z| 6 |z ′ − z| + |z|
et
− |z| − |z ′ | 6 |z ′ − z| = | − (z − z ′ )| = |z − z ′ |,
on déduit
|z| − |z ′ | 6 |z − z ′ |.
U = {z ∈ C : |z| = 1}.
an xn + an1 xn1 + · · · + a0 = 0;
elle est dite de degré 2 si n = 2. Commençons par noter qu’une équation algébrique
de degré 2 admet au plus deux solutions dans C. En effet, si z1 et z2 sont solutions de
x2 + bx + c = 0, des égalités
z12 + bz1 + c = 0 (6.1)
et
z22 + bz2 + c = 0 (6.2)
71
6.2. Équations algébriques de degré 2
Proposition 33. Pour tout réel non nul a, l’équation x2 + a = 0 admet exactement
deux solutions dans C.
Du résultat précédent, nous savons que tout réel non nul admet deux racines carrées
dans C ; dans le résultat suivant, nous généralisons cette propriétés aux complexes.
Proposition 34. Tout complexe non nul β ∈ C∗ admet exactement deux racines
carrées.
72
6.3. Argument d’un nombre complexe
et
z2 = −z1 .
ce qui équivaut à
2 !
b b2 − 4ac
z+ − = 0.
2a 4a2
Ce qui nous ramène à l’équation
b2 − 4ac b
t2 = 2
où t = z + (6.4)
4a 2a
Proposition 36. Pour tout nombre complexe z de module 1, il existe un unique réel
θ ∈ [−π, π[ tel que z = cos θ + i sin θ.
73
6.3. Argument d’un nombre complexe
Définition 56. Une réel θ est dit argument d’un nombre complexe non nul z si
z = |z|(cos θ + i sin θ) ; on note arg(z) = θ. Le réel θ sera dit argument principal du
complexe z s’il est argument de z et s’il appartient à l’intervalle [−π, π[.
Un nombre complexe a une infinité d’arguments, mais la différence entre deux argu-
ments distincts d’un même complexe sera toujours égale à 2kπ pour un certain k ∈ Z∗ .
Ainsi, si θ et θ ′ sont deux arguments d’une même complexe, on a θ = θ ′ mod 2π.
Or
cos(θ) cos(θ ′ ) − sin(θ) sin(θ ′ ) = cos(θ + θ ′ )
et
sin(θ) cos(θ ′ ) + cos(θ) sin(θ ′ ) = sin(θ + θ ′ ),
d’où
zz ′ = cos(θ + θ ′ ) + i sin(θ + θ ′ )
74
6.3. Argument d’un nombre complexe
et l’égalité
arg(zz ′ ) = arg(z) + arg(z ′ ) mod 2π.
z zz ′ z
c) On a ′ = ′ ′ , or z ′ z ′ = |z ′ |2 = 1. Ainsi, arg ′ = arg(zz ′ ) = arg(z) + arg(z ′ )
z zz z
z
mod 2π. Puisque arg(z ) = − arg(z ), arg ′ = arg(z) − arg(z ′ ) mod 2π.
′ ′
z
d) Déjà démontré dans l’item (c).
Notation exponentielle
Considérons l’application Ψ de R dans U, l’ensemble de complexes de module 1, qui à
θ ∈ R associe cos θ + i sin θ. L’application Ψ est surjective, mais elle n’est pas injective
(considérer θ et θ + 2π).
La proposition suivante découle de la proposition 37, sa preuve est laissée en exercice.
Remarque 21. Les propriétés listées dans la proposition ci–dessus sont vérifiées par
l’exponentielle réel, ce qui justifie la notation
75
6.3. Argument d’un nombre complexe
Exercices
Exercice 6.1.
√ !27 √ 4
7−i 1+i 3
1) Écrire sous la forme a+bi les complexes suivants u = √ ,v = .
1+i 3 (1 + i)3
2) Calculer in pour tout entier relatif n.
Exercice 6.2.
Soient x, y, a, b, u, v ∈ Z tels que x = a2 + b2 et y = u2 + v 2 . Montrer qu’il existe
s, t ∈ Z tels que xy = s2 + t2 .
Exercice 6.3.
1+z
1) Montrer que si z ∈ C est un complexe de module 1, alors i est réel.
1−z
2) Montrer que si z, z ′ ∈ C sont des complexes de module 1 tels que zz ′ 6= 1, alors
z + z′
est réel.
1 + zz ′
3) Déterminer l’ensemble de nombres complexes z tels que |z − i| = |z − iz|.
Exercice 6.4.
Soient un entier n > 2 et des complexes non nuls z1 , · · · , zn ∈ C. montrer que
n
X n
X
zk 6 |zk | .
k=1 k=1
Exercice 6.5.
Montrer que les applications de C vers R, ψ1 : z −→ Re(z) et ψ2 : z −→ Im(z) sont
des morphismes du groupe additif de C dans le groupe additif de R. Ces morphismes
sont-ils injectifs, surjectifs ?
Exercice 6.6.
Factoriser dans C le polynôme x4 +1 (indication : on commencera par une factorisation
dans R).
Exercice 6.7.
√
1) Calculer les racines carrées des complexes u = 17 + 12i et v = 7 + 14i.
2) Résoudre dans C les équations
√
z 2 + (1 + 2i)z + 25 + i = 0,
√
iz 2 + (1 + 7i)z + 2 + i = 0,
√
(2 + i)z 2 + (1 + 7i)z + 2 + i = 0.
Indications de solutions
76