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Partie 1
1
Table des matières
I Partie 1 1
1 Notions de logique 4
1.1 Assertion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Opérations sur les assertions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Quantificateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 La démonstration en mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Démonstration directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.2 Démonstration par l’absurde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.3 Démonstration par contraposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.4 Démonstration par disjonction des cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.5 Démonstration par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.6 Le contre-exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2 Ensembles et relations 11
2.1 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.1 Appartenance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.2 Inclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.1.3 Partie d’un ensemble. Ensemble des parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Opérations sur les ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.1 Intersection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.2 Réunion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.3 Complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.4 Différence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.5 Différence symétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.6 Produit d’ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4 Image directe et réciproque d’une partie par une application . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.4.1 Image directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.4.2 Image réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4.3 Composition des applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2
TABLE DES MATIÈRES 3
2.4.4 Surjection. Injection. Bijection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4.5 Restrictions et prolongements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.5 Relations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.5.1 Relations d’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.5.2 Relations d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.5.3 Éléments remarquables d’un ensemble ordonné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3 Arithmétique 27
3.0.4 Multiples et diviseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.0.5 PGCD de deux entiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.0.6 Algorithme d’Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.0.7 Couple de Bézout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.0.8 Nombres premiers entre eux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.0.9 PPCM de deux entiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.0.10 Nombre premier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.0.11 Congruence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.0.12 Equation de type ax + by = c . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4 Structure de groupe 33
4.0.13 Sous-groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.1 Morphismes de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.2 Groupes symétriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.2.1 Transpositions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.2.2 Signature d’une permutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
5 Anneaux et corps 42
5.1 Notion d’anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.1.1 Sous-anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5.1.2 Morphisme d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5.1.3 Intégrité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
5.2 Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
6 Polynômes 46
6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
6.1.1 Fonctions polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
6.1.2 Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
6.1.3 Zéros ou racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
6.1.4 Dérivation dans K[X ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
6.1.5 Ordre de multiplicité d’une racine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
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Chapitre 1
Notions de logique
La plupart des notions introduites dans ce chapitre sont déjà connues. Notre but est donc de préciser
le vocabulaire et les notations qui seront utilisés dans tout le cours.
1.1 Assertion
Définition 1.1 Dans le cadre d’une théorie mathématique, une assertion est une phrase mathématique à
laquelle on peut attribuer une, et une seule, valeur booléenne, à savoir vraie (V en abrégé) ou fausse (F
en abrégé) et est notée par une lettre P , Q, R, . . .
Définition 1.2 Les énoncés que nous rencontrerons le plus souvent sont d’une nature plus générale : ils
contiendront des variables, ils seront vrais pour certaines valeurs attribuées aux variables, faux pour toutes
les autres valeurs. Un tel énoncé s’appelle une proposition.
Exemple 1.2 "x > 10" est une proposition, elle est vraie pour les nombres strictement supérieurs à 10,
fausse dans tous les autres cas.
Remarque 1.1 On voit qu’une assertion est une proposition toujours vraie ou toujours fausse.
Définition 1.3 La négation d’une assertion P se note non P ou P ou encore eP qui est vraie si et
seulement si P est fausse.
4
Opérations sur les assertions 5
La valeur de vérité de eP en fonction de celle de P est donnée par un tableau appelé table de vérité de e :
Définition 1.4 Étant données deux assertions P et Q, on appelle disjonction de ces deux assertions,
l’assertion notée (P ou Q) ou bien (P ∨ Q) qui est vraie si et seulement si l’une au moins d’elles est vraie.
Définition 1.5 Étant données deux assertions P et Q, on appelle conjonction de ces deux assertions,
l’assertion notée (P et Q) ou bien (P ∧ Q) qui est vraie si et seulement si les deux assertions sont
simultanément vraies.
Définition 1.6 Étant données deux assertions P et Q, on définit l’assertion P implique Q, appelée
implication et notée P ⇒ Q, qui est fausse seulement quand P est vraie et Q est fausse et vraie dans les
autres cas.
On dit encore que P est une condition suffisante pour Q et que Q est une condition nécessaire pour P .
Ou encore l’assertion P est l’hypothèse et Q la conséquence.
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6 CHAPITRE 1. NOTIONS DE LOGIQUE
2. x ∈ N ⇒ x ∈ Z.
Définition 1.7 Étant données deux assertions P et Q, on définit l’assertion P équivaut à Q, appelée
équivalence et notée P ⇔ Q, qui est vraie lorsque P et Q sont toutes les deux vraies ou fausses.
On dit encore que les assertions P et Q sont équivalentes ou que P est une condition nécessaire et suffisante
pour Q.
Définition 1.8 Deux assertions sont dites synonymes si elles ont le même tableau de vérité.
3. P ⇒ Q est équivalente à eP ∨ Q.
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1.2. QUANTIFICATEURS 7
1.2 Quantificateurs
Définition 1.9 Les quantificateurs sont des symboles utilisés pour écrire des énoncés. Une phrase quan-
tifiée est une assertion mathématique contenant un ou des quantificateurs.
1. Le symbole ∃ désigne le quantificateur existentiel. Ainsi, ∃x se lit "il existe au moins un élément
x".
3. Le symbole ∀ désigne le quantificateur universel et ∀x signifie "pour tout élément x" ou encore "quel
que soit l’élément x".
3. ∀x ∈ C, x2 ≥ 0 est fausse.
Remarque 1.3 Lorsque plusieurs quantificateurs sont emboîtés, on ne peut les permuter et obtenir une
assertion équivalente que lorsqu’ils sont du même type. Autrment dit ∀∃ < ∃∀ en général.
2. ∃x ∈ R, ∀y ∈ R, x + y = 0 est fausse.
Proposition 1.2 Soit P (x) une assertion dépendant de x. Alors, la négation d’une phrase quantifiée se
définit comme suit :
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8 CHAPITRE 1. NOTIONS DE LOGIQUE
Exemple 1.5 Démontrons que, pour tout entier naturel n, on a n est impair ou n2 est pair.
Notons P l’assertion "l’entier n est impair" et Q l’assertion "l’entier n2 est pair". Dans ce cas, H est "n
est un entier naturel" et C est P ∨ Q. Nous allons établir que P ∨ Q est vraie.
Supposons que l’assertion "n est impair" soit fausse. Alors n est pair, il existe alors un entier p tel que
n = 2p. Il s’ensuit que n2 = 4p2 , et donc n2 est pair. Par conséquent P ∨ Q est vraie. 3 r
Exemple 1.7 Soit n un entier naturel. Démontrons que si n2 est pair alors n l’est aussi. Ici, P est l’assertion
"n2 est pair" et Q est l’assertion "n est pair". La négation de Q est alors "n est impair" et la négation de
P est l’assertion "n2 est impair". En utilisant la démonstration par contraposée ce qui revient à montrer
que si n impair implique que n2 l’est. Supposons que n = 2k + 1 avec k étant un entier naturel, et donc
n2 = 4k2 + 4k + 1 est impair. Ceci achève le résultat désiré. 3 r
Remarque 1.5 On peut voir le raisonnement par l’absurde comme une utilisation de la contraposée. En
effet, supposer A est fausse et aboutir à une absurdité, revient à prouver une implication.
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Démonstration par récurrence 9
Exemple 1.8 Soient x, y ∈ R et λ < 0.
Montrons que max{λx, λy} = λ min{x, y}.
Il y a tout d’abord deux cas selon x et y.
1 cas : On suppose que x ≤ y. En multipliant les membres de la dernière l’inégalité par λ, on obtient λx ≥
λy, ce qui entraine max{λx, λy} = λx. Par ailleurs, λ min{x, y} = λx. Donc max{λx, λy} =
λ min{x, y}.
2 cas : On suppose que x > y. En multipliant les membres de la dernière l’inégalité par λ, on ob-
tient λx < λy, ce qui donne max{λx, λy} = λy. D’autre part, λ min{x, y} = λy. Alors
max{λx, λy} = λ min{x, y}.
D’après les deux cas il s’ensuit que max{λx, λy} = λ min{x, y}, pour tous x, y ∈ R et λ < 0. 3
r
Donc (n + 1)3 − (n + 1) est divisible par 3. On conclut que si P (n) est vraie, alors P (n + 1) est vraie.
Ce qui fallait démontrer. 3
r
n
Exercice 1.2 Montrer par récurrence que pour tout entier naturel non nul n, 22 + 2 est un entier naturel
divisible par 3.
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10 CHAPITRE 1. NOTIONS DE LOGIQUE
1.3.6 Le contre-exemple
Définition 1.10 Pour infirmer une assertion, on peut utiliser un exemple ou un cas particulier qui la
contredit, qu’on appelle alors un contre-exemple.
Exemple 1.10 Soient f et g deux fonctions définies sur R. Montrons en utilisant un contre exemple que
l’assertion suivante
f g = 0 ⇒ f = 0 ou g = 0,
n’est pas vraie.
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Chapitre 2
Ensembles et relations
2.1 Ensembles
Définition 2.1 En mathématiques, on étudie des objets de différents types : des points, des nombres ou
encore des vecteurs par exemple. Ces objets ou éléments forment des collections ou ensembles. On notera,
en général, un élément par une lettre minuscule (l’élément x) et un ensemble par une lettre majuscule
(l’ensemble E).
7. Soient a et b deux réels distincts, [a, b[ est l’ensemble des réels x qui vérifient a ≤ x < b.
Remarque 2.1 Un ensemble formé d’un et un seul élément x est appelé un singleton et est noté {x}.
2.1.1 Appartenance
Définition 2.2 La relation d’appartenance se note x ∈ E et s’énonce "x appartient à l’ensemble E", ou
encore "x est un élément de E". La négation de cette relation est une autre relation, qui se note x < E et
s’énonce "x n’appartient pas à l’ensemble E", ou encore "x n’est pas un élément de E".
Exemple 2.2 Le nombre 3 est entier naturel, ce qui se représente par 3 ∈ N. De même, π ∈ R, mais
n’est pas un nombre rationnel, d’où π < Q.
11
12 CHAPITRE 2. ENSEMBLES ET RELATIONS
2.1.2 Inclusion
On définit la relation d’inclusion de la manière suivante.
Définition 2.3 1. On dit qu’un ensemble E est inclus dans un ensemble F , ce que l’on note E ⊂ F ,
si et seulement si tout élément de E appartient à F i.e, E ⊂ F ⇔ (∀x ∈ E, x ∈ F ).
2. On note E 1 F la négation de E ⊂ F i.e, E 1 F ⇔ (∃x ∈ E, x < F ).
3. Lorsque E ⊂ F et qu’il existe au moins un élément de F qui n’appartient pas à E, on dit que E
est un sous-ensemble propre de F , ce qui est noté E F .
Exemple 2.3 1. L’ensemble constitué de l’entier 5, ou ayant pour unique élément l’entier 5, est le
singleton noté {5} et l’on a {5} ⊂ N.
2. N Z.
Définition 2.4 1. On dit que l’ensemble E est égal à l’ensemble F (et l’on note E = F ) si tout
élément de E est un élément de F et si tout élément de F est un élément de E.
2. Lorsque les ensembles E et F ne sont pas égaux, ils sont dits distincts et l’on note E , F .
Exemple 2.4 Dans l’ensemble N des entiers naturels, l’ensemble des nombres pairs est une partie de de
N.
Définition 2.6 1. La partie de E n’ayant aucun élément se nomme l’ensemble vide de E et se note ∅.
2. Toutes les parties de E constituent un nouvel ensemble, noté P (E ), que l’on nomme ensemble des
parties de E.
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2.2. OPÉRATIONS SUR LES ENSEMBLES 13
2.2.1 Intersection
Définition 2.7 1. Soient A et B deux parties de E. On appelle intersection des ensembles A et B
l’ensemble des éléments qui appartiennent à la fois à A et à B. Celui-ci est noté A B.
T
sont disjoints.
Exemple 2.6 Soient A = {0, 5, −1}; B = {4, 5, 2} et C = {9} trois ensembles. On a A B = {5}
T
et A C = ∅.
T
1. A E = A.
T
2. A B ⊂ A et A B ⊂ B.
T T
3. A B=B
T T
A.
4. A (B C ) = (A B)
T T T T
C.
2.2.2 Réunion
Définition 2.8 Soient A et B deux parties de E. On appelle réunion des ensembles A et B l’ensemble
des éléments qui appartiennent à A ou à B. Cet ensemble est noté A B.
S
Exemple 2.7 Soient A = {0, 5, −1} et B = {4, 5, 2} deux ensembles. On a A B = {0, 2, −1, 5, 4}.
S
1. A B=B
S S
A.
2. A E = E.
S
3. A B = A et A B = B.
S S
4. A (B C ) = (A B)
S S S S
C.
5. A (B C ) = (A B ) (A C ).
T S T S T
6. A (B C ) = (A B ) (A C ).
S T S T S
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14 CHAPITRE 2. ENSEMBLES ET RELATIONS
2.2.3 Complémentaire
Définition 2.9 Soit A un sous-ensemble de E. On appelle complémentaire de A dans E, et l’on note
CE (A) ou encore CE A , l’ensemble des éléments de E qui n’appartiennent pas à A.
2.2.4 Différence
Définition 2.10 Soient A et B deux parties d’un ensemble E. On appelle différence de A et de B, et on
note A\B, l’ensemble des éléments de E appartenant à A mais pas à B.
Exemple 2.9 Soient A = {0, 5, −1} et B = {2, 4, 5}. On a A\B = {−1, 0} et B\A = {2, 4}.
1. A\A = ∅.
2. E\A = CE (A).
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Différence symétrique 15
Figure 2.2
Exemple 2.10 Soient A = [−2, 1] et B = [0, 3]. On a A B = [−2, 3] et A B = [0, 1], alors
S T
Définition 2.12 Soit E un ensemble. Une famille (Ai )i∈I de parties de E est appelée partition de E si
les conditions suivantes sont satisfaites :
1. ∀i ∈ I, Ai , ∅,
2. ∀(i, j ) ∈ I 2 , i , j ⇒ Ai Aj = ∅,
T
3.
[
Ai = E.
i∈I
Exemple 2.11 1. L’ensemble des entiers naturels pairs et l’ensemble des entiers impairs forment une
partition de l’ensemble N.
1. A B = A ⇔ A ⊂ B.
T
2. A B = B ⇔ A ⊂ B.
S
4. A CE (A) = ∅ et A CE (A) = E. On déduit de ces deux dernières égalités que {A, CE (A)}
T S
5. CE (A B ) = CE ( A ) CE (B ) et CE (A B ) = CE ( A ) CE (B ) (lois de De Morgan).
T S S T
6. A\B = ∅ ⇔ A ⊂ B.
7. A\B = A CE (B ) = A\(A B ).
T T
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16 CHAPITRE 2. ENSEMBLES ET RELATIONS
2.2.6 Produit d’ensembles
Définition 2.13 Soient E et F deux ensembles. On appelle ensemble produit de E par F (ou produit
cartésien de E et F ), et l’on note E × F , l’ensemble des couples (x, y ), tels que x ∈ E et y ∈ F :
E × F = {(x, y )| x ∈ E, y ∈ F }.
Proposition 2.5 L’égalité entre couples est définie par l’équivalence logique suivante :
(a, b) = (c, d) ⇔ a = c et b = d.
2.3 Applications
Définitions 2.1 1. Soient E et F deux ensembles. Une application f de E dans F est un procédé qui
à tout élément x de E associe un élément unique de F , noté f (x). Autrement dit
∀x ∈ E, ∃!y ∈ F , f (x) = y.
2. On dit que y est l’image de x par f , ce que l’on note f (x), tandis que x est un antécédent de y
par f .
3. On dit aussi que E (resp. F ) est l’ensemble de départ (resp. l’ensemble d’arrivée) de f .
4. Le graphe de la fonction est l’ensemble des couples (x, f (x)) lorsque x parcourt E.
Exemple 2.12 1. On a
f : R −→ R
x 7−→ sin(x)
est une application.
2. On a
f : R+ −→ R√ √
x 7−→ { x, − x}
n’est pas une application. En effet, chaque nombre strictement positif admet deux images.
Remarque 2.4 Notons que tout élément de F n’est pas nécessairement l’image d’un élément de E.
Définition 2.14 Soient deux ensembles E et F . On appelle fonction f de E dans F une relation qui à x
de E associe au plus un élément y de F . L’ensemble des éléments de E auxquels f associe exactement
un élément dans F est appelé l’ensemble (ou domaine) de définition de f et noté Df .
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2.4. IMAGE DIRECTE ET RÉCIPROQUE D’UNE PARTIE PAR UNE APPLICATION 17
Exemple 2.13 On a
f : R −→ R
1
x 7−→
x
est une fonction mais n’est pas une application. En revanche
g : R∗ = Df −→ R
1
x 7−→
x
Proposition 2.6 Deux applications f , g : E −→ F sont égales si et seulement si, pour chaque x ∈ E,
on a f (x) = g (x).
2. Soit E un ensemble. L’application qui à chaque élément x de E associe lui-même est appelée appli-
cation identité de E. On la note IE ou idE i.e, ∀x ∈ E, idE (x) = x.
Définition 2.16 Soient E et F deux ensembles et f une application de E dans F , (i.e., f ∈ F E ) et soit
A ⊂ E.
1. L’image directe de A par f ou, plus simplement image de A par f , notée f (A), est le sous-ensemble
de F contenant les images des éléments de A par f , plus précisément, on a
∀y ∈ F , (y ∈ f (A) ⇔ ∃x ∈ A| y = f (x)).
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18 CHAPITRE 2. ENSEMBLES ET RELATIONS
Figure 2.3
2. Sur la Figure 2.3, il existe un élément de E qui n’est pas dans A et dont l’image est dans f (A).
Donc x ∈ A ⇒ f (x) ∈ f (A) mais f (x) ∈ f (A) n’implique pas forcément x ∈ A.
∀x ∈ E, (x ∈ f −1 (B ) ⇔ f (x) ∈ B ).
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Composition des applications 19
Figure 2.4
Définition 2.18 Une partie A d’un ensemble E est dite stable par une application f : E −→ E si et
seulement si, ∀a ∈ A, f (a) ∈ A. Autrement dit f (A) ⊂ A.
1
Exemple 2.17 L’intervalle [0, 1] est stable par l’application f définie par f (x) = .
x2 + 1
Remarque 2.8 1. Pour pouvoir définir g ◦ f , il est nécessaire que l’ensemble de départ de g soit égal à
l’ensemble d’arrivée de f .
2. L’ordre de composition est également important. Même dans le cas où l’on peut composer dans les
deux sens, on a en général g ◦ f , f ◦ g.
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20 CHAPITRE 2. ENSEMBLES ET RELATIONS
2.4.4 Surjection. Injection. Bijection
Soient E et F deux ensembles et f une application de E dans F .
∀y ∈ F , ∃x ∈ E, y = f (x),
Exemple 2.19 1. La fonction f définie de R dans lui même par f (x) = 4x + 1 est surjective puisque,
pour tout réel arbitraire y, il existe des solutions d’équation y = 4x + 1 d’inconnue x une solution
est x = y−4
1
.
2. La fonction g définie de R dans lui même par g (x) = x2 n’est pas surjective car certains réels ne
possèdent pas d’antécédent. Par exemple, il n’y a pas de réel x tel que g (x) = −2.
La proposition qui suit sera utile en pratique pour déterminer si une application est surjective ou non.
Proposition 2.8 Soit f une application de E dans F . Elle est surjective si et seulement si f (E ) = F .
f (x) = f (y ) ⇒ x = y, ∀x, y ∈ E,
Exemple 2.20 La fonction f définie de R dans lui même par f (x) = 4x + 1 est injective. En effet,
∀x, y ∈ R, on a f (x) = f (y ) ⇒ 4x + 1 = 4y + 1 ⇒ x = y.
Définition 2.22 L’application f est dite bijective ou une bijection si et seulement si elle est à la fois
surjective et injective.
Proposition 2.9 L’application f est bijective si et seulement si tout élément y de F possède un unique
antécédent x par f dans E. Autrement dit ∀y ∈ F , ∃!x ∈ E, f (x) = y.
Démonstration. Si f est bijective, alors f est surjective. Par conséquent, tout élément y appartenant
à l’ensemble F admet au moins un antécédent x par f dans E. Supposons maintenant que y ait deux
antécédents x1 et x2 . On a alors y = f (x1 ) = f (x2 ), d’où x1 = x2 puisque f est injective. On en
déduit que y admet un seul antécédent.
Réciproquement, si tout y de F admet un unique antécédent x par f dans E, alors f est surjective de
E dans F . Soient x1 , x2 de E tels que f (x1 ) = f (x2 ). Posons y = f (x1 ) = f (x2 ), alors x1 et x2
sont deux antécédents de y. Par unicité de l’antécédent, on a x1 = x2 , ce qui prouve l’injectivité de f .
L’application f est donc bijective de E dans F . 3
r
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Surjection. Injection. Bijection 21
Définition 2.23 Soit f : E −→ F une application bijective de E dans F . On définit une application de
F vers E en associant à tout élément y de F son seul antécédent. Cette application, appelée application
réciproque de f et notée f −1 et vérifiant :
∀x ∈ E, ∀y ∈ F , x = f −1 (y ) ⇔ y = f (x).
Exemple 2.21 La fonction f qui à x ∈ R, associe f (x) = ex ∈]0, +∞[ est bijective et son application
réciproque est la fonction f −1 = ln .
Exercice 2.2 Montrer que si f est une application bijective alors (f −1 )−1 = f .
f : N −→ N
n 7−→ n + 1
et
g : N −→ N
si n = 0
(
0,
n 7−→
n − 1, si n , 0.
Montrer que g ◦ f = IdN , mais ni f ni g ne sont bijectives de N de N.
1. f −1 est unique.
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22 CHAPITRE 2. ENSEMBLES ET RELATIONS
2.4.5 Restrictions et prolongements
Définition 2.24 Soient E et F deux ensembles, f : E −→ F une application et A une partie de E. On
appelle restriction de f à A l’application, notée f|A et est définie par
f|A : A −→ F
x 7−→ f (x).
Définition 2.25 Soient E et F deux ensembles, f : E −→ F une application et G un ensemble tel que
E ⊂ G. On appelle prolongement de f à G toute application fe : G −→ F telle que
∀x ∈ E, fe(x) = f (x).
2.5 Relations
Définition 2.26 On appelle relation binaire sur un ensemble E une assertion notée R qui porte sur les
couples d’éléments de E. Si la relation R appliquée à x et y est vraie, on écrit xRy. Son graphe Γ ⊂ E 2
est défini par Γ = {(x, y )| xRy}.
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Relations d’équivalence 23
Exemple 2.25 1. R1 : "x est inférieur ou égal à y" est une relation binaire sur R. On a 3 R1 5 car
3 ≤ 5. En revanche "5 n’est pas inférieur ou égal à 3". Donc 5 n’est pas en relation avec 3 par la
relation R1 .
2. R2 : "x − y est un nombre pair" est une relation binaire sur Z. On a 12 R2 16 car 12 − 16 est un
nombre pair. En revanche 2 n’est pas en relation avec 1 par la relation R2 .
Exemple 2.26 1. La relation "=" dans un ensemble quelconque est réflexive, symétrique et transitive.
2. La relation "<" dans R ni réflexive ni symétrique ni antisymétrique, mais elle est transitive.
Exemple 2.27 1. La relation k est une relation d’équivalence pour l’ensemble E des droites du plan :
La relation ainsi définie est appelée congruence modulo n. Il est clair que R est une relation
d’équivalence.
3. La relation ⊥ n’est pas une relation d’équivalence (ni la réflexivité, ni la transitivité ne sont vérifiées).
4. La relation < (sur E = R par exemple) n’est pas une relation d’équivalence (ni la réflexivité, ni la
symétrie ne sont pas vérifiées).
Étant donnée une relation d’équivalence, on identifie les éléments qui sont en relation en introduisant les
classes d’équivalence.
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24 CHAPITRE 2. ENSEMBLES ET RELATIONS
Définition 2.29 Soit R une relation d’équivalence dans un ensemble E. Pour chaque x de E, on appelle
classe d’équivalence de x (modulo R) le sous ensemble de E noté C (x) ou cl(x) ou encore x est défini
par C (x) = {y ∈ E| xRy}. Tout élément de C (x) est appelé un représentant de la classe C (x).
L’ensemble des classes d’équivalence modulo R s’appelle ensemble quotient de E par R et se note E/R.
Exemple 2.28 1. La relation "=" dans un ensemble E quelconque est une relation d’équivalence, d’en-
semble quotient {{x}| x ∈ E}.
2. La classe d’équivalence de a ∈ Z est notée a. Par définition nous avons donc a = cl(a) =
{b ∈ Z| b ≡ a[n]}. Comme un tel b s’écrit b = a + kn pour un certain k ∈ Z alors c’est aussi
exactement a = {a + kn| k ∈ Z}. De plus, on a n = 0, n + 1 = 1, n + 2 = 2, n + 3 = 3, . . .
et donc l’ensemble des classes d’équivalence est l’ensemble quotient est noté Z/nZ, avec
Z/nZ = {0, 1, . . . , n − 1}
1. xRy ⇔ x = y.
3. E =
[
x.
x∈E
Remarque 2.11 Une relation d’ordre est souvent notée ≤ . Le couple (E, ≤) est appelé ensemble ordonné
où E est un ensemble et ≤ une relation d’ordre.
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Éléments remarquables d’un ensemble ordonné 25
Définition 2.31 Soit (E, ≤) un ensemble ordonné. La relation ≤ est dite relation d’ordre total si deux
éléments quelconques de E sont comparables :
∀(x, y ) ∈ E 2 , (x ≤ y ou y ≤ x).
Exemple 2.29 1. La relation ≤ usuelle sur R est une relation d’ordre total.
2. Si E est un ensemble ayant au moins deux éléments, l’inclusion dans P (E ) est une relation d’ordre
partiel.
Définition 2.32 Soient E un ensemble, ≤ une relation d’ordre sur E et A une partie de E. La relation
induite par ≤ dans A est une relation d’ordre appelée relation d’ordre induite par ≤ sur A.
∀a ∈ A, a ≤ x (resp. ∀a ∈ A, x ≤ a).
2. On dit que A est majorée (resp. minorée) dans E si et seulement si A admet au moins un majorant
(resp. minorant) dans E, c’est-à-dire
∃x ∈ E, ∀a ∈ A, a ≤ x (resp. ∃x ∈ E, ∀a ∈ A, x ≤ a).
3. Un élément x de E est appelé un plus grand (resp. plus petit) élément de A si et seulement s’il
appartient à A et s’il majore (resp. minore) A, c’est-à-dire
x ∈ A et ∀a ∈ A, a ≤ x (resp. x ∈ A et ∀a ∈ A, x ≤ a).
4. On dit qu’un élément M de E est la borne supérieure de A dans E, notée sup A, si l’ensemble
des majorants de A dans E admet M comme plus petit élément. Un élément m de E sera appelé
la borne inférieure de A dans E, notée inf A, si l’ensemble des minorants de A dans E admet m
comme plus grand élément.
5. Soit x ∈ A. On dit que x est un élément maximal (resp. minimal) de A quand aucun élément de
A n’est strictement plus grand, pour ≤, que x i.e.,
∀a ∈ A, x ≤ a ⇒ x = a (resp. ∀a ∈ A, a ≤ x ⇒ x = a).
Remarque 2.12 1. Si l’ordre est total, les notions d’élément maximal et de plus grand élément sont
confondues (de même pour élément minimal et plus petit élément).
2. Les notions d’élément maximal et d’élément minimal d’un ensemble ordonné n’ont vraiment d’intérêt
que pour les ensembles partiellement ordonnés.
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26 CHAPITRE 2. ENSEMBLES ET RELATIONS
3. a est un plus grand élément ⇒ a est un élément maximal. La réciproque n’est pas vraie en générale.
4. Plus grand élément d’un ensemble s’il existe est unique mais élément maximal n’est pas nécessaire-
ment unique.
Exemple 2.30 Soit E = {2, 3, 4, 5} muni de la relation "a divise b". On a 2 n’est pas un élément maximal
de E car 2|4 et 2 , 4. Les éléments maximaux sont bien 3, 4 et 5.
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Chapitre 3
Arithmétique
2. ∀a ∈ Z, a|1 ⇒ a = +1 ou a = −1.
5. ∀x ∈ Z∗ , a|b ⇔ ax|bx.
Preuve : Pour le point 4. Soient c|a et c|b, alors ∃k ∈ Z tel que a = kc et ∃k0 ∈ Z tel que b = k0 c.
De plus, ∀u, v ∈ Z, on a au + bv = uck + vck0 = c(uk + vk0 ). Donc c|au + bv. 3 r
Pour le point 5. ∃k ∈ Z tel que b = ka ⇔ bx = kax ∀x ∈ Z∗ , ainsi ax|bx. 3 r
Remarque 3.1 1. L’entier q s’appelle le quotient et l’entier r s’appelle le reste de la division euclidienne
de a par b.
2. r = 0 ⇔ b|a.
Exemple 3.2 Soient a = 6789 et b = 34, alors 6789 = 34 × 199 + 23. On a bien 0 ≤ 23 < 34.
27
28 CHAPITRE 3. ARITHMÉTIQUE
6789 | 34
34
-- ---------
338 | 199
306
--- |
329 |
306
--- |
23 |
Remarque 3.2 La définition usuelle ne permet pas de définir 0 ∧ 0 puisqu’il n’existe pas de plus grand
diviseur de 0. On pose par convention : 0 ∧ 0 = 0.
2. Si a = 0 et b ∈ Z, alors 0 ∧ b = |b|.
4. ∀a, b ∈ Z, a ∧ b = b ∧ a.
5. a ∧ ka = |a|, ∀k, a ∈ Z.
6. ∀a ∈ Z, a ∧ 1 = 1.
Exemple 3.3 On a 21 ∧ 14 = 7; 12 ∧ 32 = 4; 21 ∧ 26 = 1 et 0 ∧ −3 = 3.
Exercice 3.1 Soient a, b, c trois entiers non nuls. Montrer que a ∧ b = b ∧ (a − cb).
a ∧ b = b ∧ r = b ∧ (a − bq ).
Exemple 3.4 1. Soient a = 123 et b = 18. Calculons a ∧ b. On a 123 = 6 × 18 + 15, ce qui implique
123 ∧ 18 = 18 ∧ 15. De plus 18 = 1 × 15 + 3, donc 18 ∧ 15 = 15 ∧ 3 = 3. Par suite 123 ∧ 18 = 3.
2. De même, on a −28 ∧ 16 = 4.
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Couple de Bézout 29
3.0.7 Couple de Bézout
Théorème 3.2 ∀a, b ∈ Z, ∃(u, v ) ∈ Z2 tel que au + bv = a ∧ b. Le couple (u, v ) s’appelle couple
de Bézout.
Remarque 3.3 1. Un tel couple n’est pas unique, comme le montre l’exemple suivant
1×6−1×4 = 6∧4 = 2
−3 × 6 + 5 × 4 = 6 ∧ 4 = 2.
Exemple 3.5 Calculons le couple de Bézout pour a = 400 et b = 142. On a 400 ∧ 142 = 2. On exprime le
PGCD à l’aide de la dernière ligne où le reste est non nul. Puis on remplace le reste de la ligne précédente,
et ainsi de suite jusqu’à arriver à la première ligne.
De plus, on a
2 = 26 − 2 × 12
= 26 − 2(116 − 4 × 26)
= 26 − 2 × 116 + 8 × 26
= −2 × 116 + 9 × 26
= −2 × 116 + 9(142 − 116 × 1)
= 9 × 142 − 11 × 116
= 9 × 142 − 11(400 − 2 × 142)
= −11 × 400 + 31 × 142.
Ainsi u = −11 et v = 31.
Exercice 3.2 Calculer le couple de Bézout pour a = 200 et b = −28 en utilisant l’algorithme d’Euclide.
Exemple 3.6 Les deux entiers 9 et 14 sont premiers entre eux, car 9 ∧ 14 = 1.
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30 CHAPITRE 3. ARITHMÉTIQUE
Exercice 3.3 ∀a, b, c ∈ Z. Montrer que ac ∧ bc = |c|(a ∧ b).
au + bv = 1 ⇒ cau + cbv = c
⇒ a(uc + vk ) = c ⇒ a|c. 3
r
(
a∧c = 1
2. ⇒ ab ∧ c = 1.
b∧c = 1
1. si a = 0 ou b = 0 alors a ∨ b = 0.
2. ∀a, b ∈ Z, a ∨ b = b ∨ a.
2. 1 n’est pas premier car il n’a qu’un seul diviseur entier positif ; 0 non plus car il est divisible par tous
les entiers positifs.
Proposition 3.3 Soient n, p ∈ Z tel que p > 1. Alors, les assertions suivantes sont équivalentes :
1. p est premier.
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Congruence 31
2. p - n ⇒ p ∧ n = 1.
3. ∀k ∈ ~1, p − 1, p ∧ k = 1.
Exercice 3.5 Soit p est premier. Montrer que p|ab ⇒ p|a ou p|b.
où
1. pi sont des nombres premiers tels que p1 < p2 < ... < pk .
αk β β β
Proposition 3.4 Soient n = pα 1 α2
1 × p2 × . . . × pk et m = p1 × p2 × . . . × pk . Alors
1 2 k
et
max{α1 ,β1 } max{αk ,βk }
n ∨ m = p1 × pmax{α2 ,β2 } × . . . × pk .
3.0.11 Congruence
Proposition 3.5 ∀n ∈ N∗ , ∀(a, b, c, d) ∈ Z4 avec a ≡ b[n] et c ≡ d[n], on a
a) a + c ≡ b + d[n].
b) ac ≡ bd[n].
c) ∀k ∈ N, on a ak ≡ bk [n].
n
Exercice 3.7 1. Démontrer que, pour tout entier n ∈ N, 103 − 1 ≡ 0[3n+2 ].
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32 CHAPITRE 3. ARITHMÉTIQUE
a) ∀n ∈ Z, np ≡ n[p].
Preuve.
a) On considère l’assertion (Pn ) : np ≡ n[p]. Il est clair que (P0 ) est vraie puisque pour tout p > 0
on a 0p ≡ 0[p]. Supposons que (Pn ) est vraie et montrons que (Pn+1 ) est vraie. On a d’après
p−
X1
la formule de binôme (n + 1)p − np − 1 = Cpk nk . Or, p divise Cpk , ∀k ∈ ~1, p − 1, car
k =1
k−1
kCpk = pCp− p p
1 . Ainsi, (n + 1) ≡ n + 1[p] ≡ n + 1[p]. On en déduit que (Pn ) est vraie.
b) Soit n un entier non divisible par p tel que n ∧ p = 1. Or, on a d’après le point précédent p divise
np − n i.e., p divise n(np−1 − 1). Comme p ∧ n = 1, alors d’après Gauss p divise np−1 − 1. Alors
np−1 ≡ 1[p]. 3r
ax + by = c, (3.2)
a0 x + b0 y = c0 , (3.3)
2. Recherche d’une solution particulière. Soit il existe une solution particulière évidente, soit on la
trouve en écrivant une relation de Bézout entre a0 et b0 .
3. Recherche de la solution générale. Soit (x0 , y0 ) une solution particulière. Ainsi (x, y ) est solution
si et seulement si a0 (x − x0 ) + b0 (y − y0 ) = 0. Une utilisation du théorème de Gauss permet de
conclure que les solutions de (3.3) sont les couples (x0 + kb0 , y0 − ka0 ) avec k ∈ Z.
1. 6x − 8y = 5.
2. 6x − 8y = 4.
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Chapitre 4
Structure de groupe
Définitions 4.1 1. Soit G un ensemble non-vide. On appelle loi de composition interne dans G, ou
encore opération interne dans G, toute application ∗ : G × G −→ G.
2. Une telle loi de composition interne permet donc d’associer à tout couple (x; y ) d’éléments de G
un autre élément de G, noté x ∗ y, et est appelé le produit de x par y par la loi ∗
Notations. On note de plusieurs manières les lois de composition internes. Voici quelques notations utilisées
fréquemment : (x, y ) 7−→ x + y; (x, y ) 7−→ x × y; (x, y ) 7−→ xy ou encore (x, y ) 7−→ x ∗ y, etc.
Exemple 4.1 1. L’addition est une loi de composition interne dans N. En effet, pour tout x, y ∈ N,
on a x + y ∈ N. Tandis que la soustraction ne l’est pas, car par exemple pour (2; 3) ∈ N2 , on a
2 − 3 < N.
3. ∀f , g ∈ F (G, G), on a f ◦ g (composition des applications) est une loi de composition interne
dans F (G, G).
Définition 4.1 1. Soient (G, ∗) un magma, et A ⊂ G. On dit que A est stable pour la loi ∗ si
∀x, y ∈ A ⇒ x ∗ y ∈ A.
2. L’application (x, y ) 7−→ x ∗ y de A × A dans A est donc une loi de composition interne sur A.
On l’appelle la loi induite sur A par la loi ∗ définie sur G.
Exemple 4.2 1. L’ensemble [−1, 1] est stable par la loi induite × définie sur R.
2. L’ensemble [−2, 3] n’est pas stable ni par loi + ni par la loi × définies sur R.
Définition 4.2 Un ensemble G muni d’une loi de composition interne ∗ est dit groupe, si les trois pro-
priétés suivantes (appelées axiomes de la structure de groupe) sont satisfaites :
33
34 CHAPITRE 4. STRUCTURE DE GROUPE
3. ∀g, g 0 , g 00 ∈ G tels que (g ∗ g 0 ) ∗ g 00 = g ∗ (g 0 ∗ g 00 ) (la loi ∗ est associative).
Remarque 4.1 1. Soit G un groupe, si la loi que l’on notera le plus souvent comme un produit, le
symétrique de g est dit l’inverse de g est noté g −1 , et si la loi une addition, alors symétrique de g
est dit l’opposé g est noté −g.
2. Lorsque la loi vérifie de plus x ∗ y = y ∗ x, ∀x, y ∈ G, on dira que le groupe G est abélien ou
encore commutatif.
5. Les ensembles Z, Q, R et C sont des groupes abéliens pour l’addition, dont l’élément neutre est 0
et le symétrique de a est son opposé −a.
6. Les ensembles Q∗ , R∗ et C∗ sont des groupes abéliens pour la multiplication, dont l’élément neutre
1
est 1 et le symétrique de a est son inverse a−1 = .
a
Proposition 4.1 L’élément neutre et le symétrique d’un élément d’un groupe sont uniques.
1. Montrons que l’élément neutre de G est unique. On suppose qu’ils existent deux éléments neutres
e1 et e2 pas forcément distincts. On a e1 = e1 ∗ e2 = e2 . Donc l’élément neutre d’un groupe est
unique.
2. Soit x ∈ G. Montrons que le symétrique de x est unique. On suppose qu’ils existent deux symétriques
x1 et x2 de x pas forcément distincts et soit e l’élément neutre de G. On a
x2 = x2 ∗ e = x2 ∗ (x ∗ x1 ) = (x2 ∗ x) ∗ x1 = e ∗ x1 = x1 .
Exercice 4.1 1. Soit fa,b : R −→ R une application définie par fa,b (x) = ax + b. Montrer que
l’ensemble A = {fa,b | a ∈ R∗ , b ∈ R} muni de la composition ◦ est un groupe non commutatif.
x+y
2. Soit G =] − 1, 1[. On définit x ∗ y = , ∀x, y ∈ G. Montrer que (G, ∗) est un groupe.
1 + xy
Exercice 4.2 Soit (G, .) un groupe, d’élément neutre e. Soient a, b ∈ G et n ∈ N tels que (ab)n = e.
Montrer que (ba)n = e.
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Sous-groupe 35
4.0.13 Sous-groupe
Définition 4.3 Un sous-ensemble H d’un groupe G est dit un sous-groupe de G, si c’est un groupe pour
la loi de composition interne de G et est noté H ≤ G.
2. Un sous-groupe H de G est dit propre s’il est distinct de {e} et G et est noté H < G.
Proposition 4.2 Une partie H d’un groupe (G, ∗) est un sous-groupe de G, si H vérifie les deux conditions
suivantes :
1. H , ∅.
2. ∀x ∈ H ⇒ e ∗ x0 = x0 ∈ H.
3. ∀x, y ∈ H ⇒ x, y 0 ∈ H ⇒ x ∗ (y 0 )0 = x ∗ y ∈ H.
On en déduit que H ≤ G.
Remarque 4.2 Pour démontrer qu’un ensemble muni d’une loi de composition est un groupe, il est souvent
recommandé de montrer que c’est un sous-groupe d’un groupe connu.
Exercice 4.3 Soit H ≤ Z. Montrer que H = {0} ou H = nZ avec n = min{k ∈ H|k > 0}.
Solution : Si H , {0} alors {k ∈ H|k > 0} , ∅, donc n = min{k ∈ H|k > 0} existe. Comme
n ∈ H, on a aussi kn ∈ H pour tout k ∈ Z et donc nZ ⊂ H.
Inversement, si a ∈ H il existe q ∈ Z et r ∈ {0, 1, . . . , n − 1} tels que a = nq + r (division
euclidienne). Comme (−q )n et a ∈ H, on en conclut que r = a + (−q )n ∈ H et comme 0 ≤ r < n
la minimalité de n permet de conclure que r = 0, c’est-à-dire que a ∈ nZ, en d’autre termes H ⊂ nZ.
Par conséquent H = nZ. 3 r
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36 CHAPITRE 4. STRUCTURE DE GROUPE
2. Montrer que 3Z 7Z n’est pas un sous groupe de (Z, +).
S
Exercice 4.5 Montrer que tout sous-groupe H d’un groupe abélien G est normal.
exp : C −→ C∗
z 7−→ exp(z )
vérifie : exp(z + z 0 ) = exp(z ) × exp(z 0 ). C’est donc un morphisme de groupes de (C, +) dans
(C∗ , ×).
2. La fonction ln : (0, +∞) −→ R vérifie ∀x, y ∈ (0, +∞), ln(x × y ) = ln(x) + ln(y ) est
morphisme de groupes de ((0, +∞), ×) dans (R, +).
Définitions 4.2 1. L’ensemble des morphismes d’un groupe G dans un groupe G0 est noté Hom(G, G0 ).
2. Un morphisme d’un groupe G dans lui-même est appelé endo-morphisme de groupe. L’ensemble des
endomorphismes d’un groupe G noté End(G).
3. Un morphisme bijectif d’un groupe G dans un groupe G0 est appelé isomorphisme de groupe et
l’ensemble des isomorphismes noté Isom(G, G0 ).
4. Un isomorphisme d’un groupe G dans lui même est appelé automorphisme et l’ensemble des auto-
morphismes noté Aut(G).
1. g ◦ f ∈ Hom(G, K ).
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4.1. MORPHISMES DE GROUPES 37
Exercice 4.6 Soient G un groupe et fa est une application de G dans G définie par
fa (x) = a ∗ x ∗ a0 , ∀a ∈ G.
1. f (e) = e0 .
2. f (x0 ) = (f (x))0 , ∀x ∈ G.
3. H ≤ G ⇒ f (H ) ≤ G0 .
4. H 0 ≤ G0 ⇒ f −1 (H 0 ) ≤ G, où f −1 (H 0 ) = {x ∈ G, f (x) ∈ H 0 }.
a) On suppose que f est injectif et montrons que ker f = {e}. Il est clair que {e} ⊂ ker f . Soit
x ∈ ker f , donc f (x) = e0 = f (e). En utilisant le fait que f est injectif il vient x = e, donc
ker f ⊂ {e}. Ainsi f injectif ⇒ ker f = {e}.
b) On suppose d’abord que ker f = {e} et montrons que f est injectif. Soit
Définition 4.8 S’il existe un isomorphisme d’un groupe G sur un groupe G0 , on dit que G et G0 sont des
groupes isomorphes et on écrit G ' G0 .
Exemple 4.9 L’application exp est un isomorphisme de R dans (0, +∞). Donc R ' (0, +∞).
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38 CHAPITRE 4. STRUCTURE DE GROUPE
Exercice 4.7 1. Soit f : (Z, +) −→ (Q∗ , ×) définie par f (n) = 2n . Montrer que f ∈ Hom(Z, Q∗ )
et déterminer ker f et Imf . L’application f est-elle injective ? surjective ?
2. Montrer qu’il n’existe pas de morphisme f : (Z, +) −→ (Z, +) tel que f (2) = 3.
Exercice 4.8 Soient H et K deux sous-groupes d’un groupe G. Montrer que K H ≤G⇔H ⊂K
S
ou K ⊂ H.
Exercice 4.9 Soit (G, .) est un groupe. Montrer que l’application φ : x 7−→ x2 est un morphisme si et
seulement si G est abélien.
Exercice 4.10 Soient G; G1 et G2 trois groupes, f1 est un morphisme surjectif de G dans G1 et f2 est un
morphisme de G dans G2 tels que ker f1 ⊂ ker f2 .
1. Montrer qu’il existe un unique morphine φ défini sur G1 à valeurs dans G2 , tel que f2 = φ ◦ f1 .
f ◦ IdE = IdE ◦ f = f , ∀f ∈ SE ,
autrement dit IdE est l’élément neutre de SE . De plus, toute permutation f de E admet une application
réciproque f −1 qui est aussi une permutation de E et qui vérifie
f −1 ◦ f = f ◦ f −1 = IdE .
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4.2. GROUPES SYMÉTRIQUES 39
!−1 !
1 2 3 4 1 2 3 4
2. On a = .
2 4 3 1 4 1 3 2
1. On appelle cycle d’ordre r (ou r-cycle), toute permutation σ ∈ S (E ) qui permute circulairement
r éléments de E et laisse fixe les autres, c’est-à-dire qu’il existe une partie {x1 , . . . , xr } de E telle
que
∀k ∈ {1, 2, . . . , r − 1},
σ ( xk ) = xk + 1
σ ( xr ) = x1
∀x ∈ E\{x1 , x2 , . . . , xr }, σ (x) = x.
Proposition 4.6 Un r-cycle σ est d’ordre r dans le groupe (S (E ), ◦). Autrement dit σ r = IdE .
Remarque 4.5 Si σ est un r-cycle, le calcul de σ m pour tout entier relatif m peut alors s’obtenir en
effectuant la division euclidienne de m par r : on a m = qr + k avec k ∈ {0, . . . , r − 1} et σ m = σ k .
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40 CHAPITRE 4. STRUCTURE DE GROUPE
! !
1 2 3 4 1 2 3 4
2. Soient σ = et τ = . On a Supp(σ ) = {1, 2} et Supp(τ ) =
2 1 3 4 4 2 3 1
!
1 2 3 4
{1, 4}. Ainsi Supp(σ ) ∩ Supp(τ ) = {1} , ∅. De plus, on a σ ◦ τ = et τ ◦ σ =
4 1 3 2
!
1 2 3 4
. Alors σ ◦ τ , τ ◦ σ.
2 4 3 1
Théorème 4.2 ∀σ ∈ S (E ) − {IdE } se décompose en produit de cycles deux à deux disjoints. Cette
décomposition est unique à l’ordre près i.e.,
σ = τ1 ◦ τ2 ◦ . . . ◦ τp
et on a p
Supp(τk ) et o(σ ) = o(τ1 ) ∨ o(τ2 ) . . . ∨ o(τp ).
[
Supp(σ ) =
k =1
!
1 2 3 4 5 6 7 8
Exemple 4.12 Soit σ = une telle décomposition s’obtient en prenant, dans
2 3 4 5 1 7 6 8
le cas où il n’est pas fixe, les images de 1 par σ, σ 2 , . . . , jusqu’au moment où on retombe sur 1 puis on
recommence avec le plus petit entier dans {1, 2, . . . , 8} − Supp(σ k (1)) avec k ∈ {1, . . . , n} et ainsi de
suite. On a σ (1) = 2, σ 2 (1) = 3, σ 3 (1) = 4, σ 4 (1) = 5, σ 5 (1) = 1, ce qui donne le premier cycle
(1, 2, 3, 4, 5), puis σ (6) = 7, σ 2 (6) = 6 et σ (8) = 8, donc σ = (1, 2, 3, 4, 5)(6, 7).
!
1 2 3 4 5 6 7 8
Exercice 4.11 Soit σ = . Calculer σ 2016 .
2 3 4 5 1 7 6 8
Exercice 4.12 Soient f une permutation définie par f (1) = 2, f (2) = 3, f (3) = 4, f (4) = 5, f (5) =
1 et g une permutation définie par g (1) = 2, g (2) = 1, g (3) = 4, g (4) = 3, g (5) = 5.
Écrire f , g, f −1 , g −1 , g ◦ f , f ◦ g, f 2 , g 2 , (g ◦ f )2 .
4.2.1 Transpositions
Définition 4.11 Une transposition est un cycle d’ordre 2 qui échange i et j est notée σi,j .
!
1 2 3 4 5
Exemple 4.13 On a σ2,4 = est une transposition.
1 4 3 2 5
Remarque 4.6 1. On remarquera que si σ est une transposition alors σ ◦ σ = Id{1,...,n} , i.e. σ = σ −1 .
2. La décomposition
! de σ ∈ Sn en produit de transpositions n’est pas unique. Par exemple si σ =
1 2 3
, on a σ = σ2,3 ◦ σ1,3 ◦ σ2,3 = σ1,2 .
2 1 3
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Signature d’une permutation 41
Théorème 4.3 Soit r ∈ {2, . . . n}, tout r-cycle dans S (E ) s’écrit comme produit de r − 1 transpositions :
(x1 , x2 , . . . , xr ) = (x1 , x2 )(x2 , x3 ) . . . (xr−1 , xr ).
!
1 2 3 4 5 6 7 8
Exemple 4.14 σ = = (1, 2, 3, 4, 5)(6, 7) = (1, 2)(2, 3)(3, 4)(4, 5)(6, 7).
2 3 4 5 1 7 6 8
s’appelle la signature de σ.
!
1 2 3 4
Exemple 4.15 Pour σ = , on a ε(σ ) = −1.
3 1 4 2
Remarque 4.7 1. La signature d’une permutation r-cycles σ ∈ S (E ) est définie par ε(σ ) = (−1)r−1 .
1. ε(Id) = 1.
3. ε(σ −1 ) = ε(σ ).
!
1 2 3 4 5 6 7 8
Exercice 4.13 Déterminer la signature de σ = .
5 1 2 3 4 7 6 8
Réponse. On a σ = (1, 5, 4, 3, 2)(6, 7) et ε(σ ) = (−1)5−1 × (−1)2−1 = −1. On peut aussi écrire σ
comme produit de transpositions : σ = (1, 5)(5, 4)(4, 3)(3, 2)(6, 7) et ε(σ ) = (−1)5 = −1.
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Chapitre 5
Anneaux et corps
1. (A, +A ) est un groupe abélien (on note 0A son élément neutre pour la loi +A ).
a) x ×A (y +A z ) = x ×A y +A x ×A z, ∀x, y, z ∈ A.
b) (x +A y ) ×A z = x ×A z +A y ×A z, ∀x, y, z ∈ A.
Remarque 5.1 1. Un anneau A est dit unitaire s’il admet un élément neutre noté 1A pour la deuxième
loi ×A i.e.
x ×A 1A = 1A ×A x = x, ∀x ∈ A.
x ×A y = y ×A x, ∀x, y ∈ A.
4. Le symétrique d’un élément a ∈ A pour la loi +A est appelé l’opposé de a et est noté −a. Si a
possède un inverse pour la loi ×A , on l’appelle l’inverse et on le note a−1 .
5. Prenez garde au fait qu’en général (A, ×A , 1A ) n’est pas un groupe, car les éléments de A n’ont
pas tous des inverses.
2. L’anneau nul {0} formé d’un unique élément n’est pas unitaire.
42
Sous-anneau 43
Exercice 5.1 Soit A un anneau. Montrer que a ×A 0A = 0A ×A a = 0A , ∀a ∈ A.
Définition 5.2 L’ensemble des a ∈ A qui possèdent un inverse pour la loi ×A est appelé le groupe des
éléments inversibles de A et est noté A× ou encore A∗ .
5.1.1 Sous-anneau
Définition 5.3 Soit A un anneau. On appelle sous-anneau de A toute partie non-vide B de A qui vérifie :
Exemple 5.3 Les Z; Q et R sont des sous anneaux de l’anneau commutatif unitaire (C, +, ×).
Définition 5.4 Soit A un anneau unitaire. On appelle sous-anneau unitaire de A tout sous anneau de A
qui contient 1A .
Remarque 5.2 1. Si B est un sous-anneau unitaire d’un anneau unitaire A, alors B est lui-même un
anneau unitaire, et on a 1B = 1A .
Proposition 5.1 Soit A est un anneau et B est un sous ensemble non vide de A. Alors B est un sous
anneau de A, s’il vérifie :
1. x − y ∈ B, ∀x, y ∈ B.
2. x ×A y ∈ B, ∀x, y ∈ B.
Exemple 5.4 1. Si A est un anneau, alors {0A } et A lui-même sont des sous-anneaux de A.
Exercice 5.2 On appelle entier de Gauss tout nombre complexe dont la partie réelle et la partie imaginaire
sont des entiers, et noté Z[i] = {a + ib; a, b ∈ Z}. Montrer que Z[i] est un anneau commutatif unitaire.
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44 CHAPITRE 5. ANNEAUX ET CORPS
Remarque 5.3 Si les deux anneaux A et B sont unitaires, alors f est un morphisme de A dans B, s’il
vérifie les trois conditions :
1. f (x +A y ) = f (x) +B f (y ) pour tous x, y ∈ A.
2. f (x ×A y ) = f (x) ×B f (y ) pour tous x, y ∈ A
3. f (1A ) = 1B .
Exemple 5.5 Soit l’application f définie par
f : (C, +, ×) −→ (C, +, ×)
z 7−→ z
est un morphisme d’anneaux.
Définition 5.6 Soit f : A −→ B un morphisme d’anneaux.
1. Le noyau de f est ker f = {a ∈ A, f (a) = 0B }.
2. L’image de A par f est f (A).
Exercice 5.3 Soient A et B sont deux anneaux et soit f ∈ Hom(A, B ).
1. Montrer que l’image d’un sous anneau de A par f est un sous anneau de B.
2. Montrer que l’image réciproque d’un sous anneau de B par f est un sous anneau de A.
Exercice 5.4 Soient A un anneau et a, b ∈ A. A-t-on (a + b)2 = a2 + 2ab + b2 ?
Proposition 5.2 (Formule du binôme de Newton).
Soient A un anneau et a, b ∈ A tels que ab = ba. Alors, pour tout n ∈ N, on a
n
n
Cnk ak bn−k .
X
(a + b) = (5.1)
k =0
Remarque 5.4 Si A est un anneau commutatif, alors (5.1) est vérifiée ∀a, b ∈ A.
Exercice 5.5 (Anneau de Boole).
Un anneau (A, +, ×) non nul est dit de Boole, si tout élément a ∈ A est idempotent pour la deuxième
loi ce qui signifie ∀a ∈ A, a2 = a.
1. Montrer que ∀a, b ∈ A, ab + ba = 0A .
2. En déduire que ∀a ∈ A, a + a = 0A et que A est commutatif.
3. Montrer que ∀a, b ∈ A, ab(a + b) = 0A .
Exercice 5.6 On dit qu’un élément a d’un anneau (A, +, ×) est nilpotent s’il existe n ∈ N∗ tel que
an = 0A . Soient a, b ∈ A.
1. Montrer que si a est nilpotent et que ab = ba ⇒ ab est nilpotent.
2. Montrer que si a et b sont nilpotents et que ab = ba ⇒ a + b est nilpotent.
3. Montrer que si ab est nilpotent ⇒ ba est nilpotent.
4. Montrer que si a est nilpotent ⇒ 1A − a est inversible. Déterminer (1A − a)−1 .
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Intégrité 45
5.1.3 Intégrité
Définition 5.7 Soit A un anneau commutatif. On dit que A est intègre s’il vérifie :
1. A , {0A }.
2. ∀x, y ∈ A, x ×A y = 0A ⇔ x = 0A ou y = 0A .
Définition 5.8 Un élément x de A est appelé un diviseur de zéro dans A lorsque x , 0A et lorsque qu’il
existe y , 0A dans A tel que x ×A y = 0A .
Remarque 5.5 A est un anneau intègre si et seulement s’il n’admet aucun diviseur de zéro.
( (
2 x<0 x<0 0
Exemple 5.6 Soient f , g ∈ F (R, R) définies par f (x) = et g (x) =
0 x≥0 −1 x ≥ 0.
On a f , 0 et g , 0 et f (x)g (x) = 0, ∀x ∈ R. On en déduit que f et g sont des diviseurs de zéro.
Alors l’anneau (F (R, R), +, ×) n’est pas intègre.
5.2 Corps
Définition 5.9 On appelle corps commutatif (ou plus simplement corps) tout anneau commutatif unitaire
dans lequel tout élément non-nul est inversible.
Définition 5.10 Soit A un corps. On appelle sous-corps de A tout sous-anneau unitaire B de A tel que
l’inverse de tout élément non-nul de B appartient à B.
Définition 5.11 Soient A et B deux corps. Un morphisme de corps est simplement un morphisme d’an-
neaux f : A −→ B.
2. f est injectif.
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Chapitre 6
Polynômes
6.1 Introduction
Un polynôme P (en une indéterminée) est une expression de la forme :
P (X ) = a0 + a1 X + a2 X 2 + . . . + an X n , (6.1)
où les ai sont des constantes appelées coefficients de P et X est l’indéterminée.
Définition 6.1 Soit A un anneau commutatif unitaire. Un polynôme en une indéterminée X, à coefficients
dans A est une suite infinie, indexée par N, et est défini par
P = (a0 , a1 , . . . , an , . . .) (6.2)
d’éléments de A presque tous nuls (i.e. nuls à partir d’un certain rang, dépendant de P ).
L’ensemble de tous ces polynômes est noté A[X ].
i=0
46
Fonctions polynômes 47
Exemple 6.1 P = (2, −1, 0, 4, 0, 0, . . .) s’écrit sous la forme P (X ) = 2 − X + 4X 3 .
Remarque 6.2 (0, 0, . . . , 0, . . .) est l’élément neutre pour la loi + et (1, 0, 0, 0, 0, 0, . . .) est l’élément
neutre pour la loi ×.
n
1. Soit P ∈ A[X ] tel que P (X ) = ai X i . On définit le degré de P , noté deg(P ),
X
Définitions 6.1
i=0
par :
si P = 0
(
−∞
deg(P ) =
max{i ∈ N, ai , 0} si P , 0.
Remarque 6.3 On distingue le polynôme nul P si et seulement si tous ses coefficients sont nuls, tandis
que la fonction polynômiale associée est nulle si et seulement si ∀x ∈ A, P (x) = 0. On a bien P (X ) =
0 ⇒ ∀x ∈ A, P (x) = 0. Mais la réciproque est n’est pas vraie en générale, comme le montre l’exemple
suivant.
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48 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
Le résultat suivant montre sous certaine condition et lorsque la fonction polynômiale est nulle, alors son
polynôme associé est aussi nul.
Proposition 6.3 Soit P un polynôme à coefficients dans R ou C. Alors si la fonction polynômiale associée
à P est identiquement nulle, alors le polynôme P a tous ses coefficients nuls.
n
Preuve. On suppose que la variable x ne prend que des valeurs dans K := R, C. Soit P (X ) = ak X k
X
k =0
tel que ∀x ∈ K, P (x) = 0. Alors, pour x = 0, on obtient a0 = 0. Donc
∀x ∈ R, a1 x + a2 x2 + . . . + an xn = 0 ⇒ ∀x , 0, a1 + a2 x + . . . + an xn−1 = 0.
On ne peut plus prendre x = 0, cependant, on peut prendre la limite lorsque x tend vers 0, ce qui donne
a1 = 0, etc . . . Il s’ensuit que P est nul.
Proposition 6.5 Soient A, B ∈ K[X ] tels que B , 0. Alors ∃!(Q, R) tels que A = BQ + R, avec
deg(R) < deg(B ). Le polynôme Q s’appelle le quotient, R s’appelle le le reste de la division euclidienne
de A par B.
2X 4 +X 3 −X 2 +X + 1 2X 2 −X − 2
2X 4 −X 3 −2X 2 X 2 +X + 1
2X 3 +X 2 +X + 1
2X 3 −X 2 −2X (6.3)
2
2X +3X + 1
2
2X −X − 2
4X + 3
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Division euclidienne 49
Donc
2X 4 + X 3 − X 2 + X + 1 = (2X 2 − X − 2)(X 2 + X + 1) + (4X + 3).
| {z } | {z } | {z } | {z }
Dividende diviseur quotient reste
1. 4X 5 − 2X 4 + 5X 3 + 4X + 2 par X 2 + 1.
2. 2X 4 − 3X 3 + 4X 2 − 5X + 6 par X 2 − 3X + 1.
3. X 18 − 1 par X 3 − 1.
Définition 6.5 1. Soient A et B deux polynômes, il existe un polynôme unitaire D tel que les di-
viseurs communs à A et B soient les diviseurs de D, appelé P GCD de A et B, et on note
P GCD (A; B ) = D ou A ∧ B = D.
2. On dit que deux polynômes A et B sont premiers entre eux si leur P GCD vaut 1.
X 3 + 2X 2 − X − 2 = (X 2 + 4X + 3)(X − 2) + 4X + 4
et
1 3
X 2 + 4X + 3 = (4X + 4)( X + ).
4 4
Donc (X + 2X − X − 2) ∧ (X + 4X + 3) = X + 1.
3 2 2
Théorème 6.1 Soient A et B deux polynômes tels que A ∧ B = D. Il existe deux polynômes U et V
sachant que U A + V B = D.
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50 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
6.1.3 Zéros ou racines d’un polynôme
Définition 6.6 On dit que α ∈ A est un zéro ou une racine du polynôme P si α annule la fonction
polynômiale associée à P , c’est à dire P (α) = 0.
Exercice 6.4 Soit P (X ) = an X n + an−1 X n−1 + . . . + a0 avec aj ∈ Z, ∀j ∈ ~0, n. Montrer que
si P a une racine rationnelle α
β
, alors α|a0 et β|an .
1. Montrer que Q2 = XP 2 ⇒ P = 0 = Q.
2. On suppose que P est non constant et P (P (X )) = P (X ). Montrer que deg(P ) = 1 puis
déterminer P .
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Ordre de multiplicité d’une racine 51
6.1.5 Ordre de multiplicité d’une racine
Proposition 6.8 Soient P ∈ K[X ]; α ∈ K et k ∈ N∗ . Alors, les propositions suivantes sont équivalentes
1. (X − α)k |P (X ) et (X − α)k+1 - P (X ).
Proposition 6.9 Un polynôme de degré n ∈ N admet au plus n racines comptées avec leur ordre de
multiplicité.
Remarque 6.6 Le seul polynôme ayant une infinité de racines est le polynôme nul.
Définition 6.8 On dit qu’un polynôme P ∈ K[X ] est irréductible, s’il est non-constant, et si ses seuls
diviseurs sont les polynômes constants et les polynômes de la forme λP avec λ ∈ K∗ .
Définition 6.9 Soient P et Q deux polynômes non nuls. Si P |Q et Q|P alors P et Q sont proportionnels,
c’est-à-dire qu’il existe λ ∈ K∗ tel que P = λQ. On dit que P et Q sont associés.
Remarque 6.8 1. À la différence des nombres premiers, les polynômes irréductibles ont une infinité de
diviseurs. Mais on notera que ces diviseurs sont triviaux !
2. Tout polynôme de degré 1 est irréductible. En effet, soit P de degré 1, et Q un diviseur de P . Alors
deg Q ∈ {0, 1}. Si deg Q = 0, alors Q est une constante, si deg Q = 1, alors deg Q = deg P .
Donc P et Q sont associés.
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52 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
Exemple 6.9 P (X ) = X 2 + 1 est irréductible dans R[X ], mais n’est pas irréductible dans C[X ]. En
effet (X + i)|P (X ).
De même que tout entier possède une décomposition en facteurs premiers, tout polynôme a une décom-
position en facteurs irréductibles.
Cette décomposition appelée décomposition en facteurs irréductibles est unique à ordre des facteurs près.
Exercice 6.10 Décomposer dans R[X ] puis dans C[X ] les polynômes suivants en facteurs irréductibles.
1. X 3 + 1.
2. X 3 − 1.
3. X 4 + 1.
4. X 6 + 1.
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