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Sidi MAJOR

INITIATION
à

&
D’ÉCRIRE EN MATHÉMATIQUES

1
Dépôt légal
Bibliothèque Nationale de Mauritanie
2022/2456

2
Dédicace à:
Tahya Tiki Demba

Mohd Vall Major

La 1ère sait pourquoi,

le 2ème, je ne suis pas sûr !!!

3
Préface

Il a été constaté, depuis plusieurs années, des blocages et


échecs en mathématiques chez les jeunes mauritaniens, et
cela, à tous les niveaux d’étude. Certes, les raisons de ces
déboires sont multiples et de natures diverses. Mais, dans ce
livre, nous nous intéresserons à l’une seulement de ces
raisons, à savoir la thématique de la logique et du
raisonnement dans les programmes, et par ricochet la
pratique de l’enseignant dans ce domaine.

Lecture et écriture déficientes du langage mathématique


comme l’utilisation incorrecte des quantificateurs et des
connecteurs logiques (conjonction, disjonction, implication,
équivalence, …), formulation erronée de négation, fausses
traductions du symbolisme mathématique sont autant de
lacunes qui paralysent l’apprenant dans son cursus.

Persuadé que la raison principale de ce chaos réside dans la


méconnaissance et/ou la faible maîtrise des concepts de
base de la logique due(s) à l’absence de ces mêmes concepts
dans les curricula scolaires, je me suis engagé à écrire ce
livre en guise de contribution personnelle à la solution d’un
problème national qui me tient au cœur.

Enfin, je souhaiterais que ce livre vous permette de


découvrir la nécessité, l’utilité et l’attrait de la logique
mathématique et qu’il soit pour vous un livre de la 3ème
catégorie décrite par l’écrivain canadien Thomas Chandler
Haliburton (1796–1865) lorsqu’il écrit : « Certains livres se
lisent à la cuisine, d’autres au salon. Un vrai bon livre se lit
n’importe où. »
Sidi MAJOR

4
Sommaire
Titres page
Partie I : Logique Propositionnelle 7
Chapitre I : Des nuances à connaitre 8
A. Nécessité de la logique 8
B. Termes généraux 9
Exercices 12
Chapitre II : Calcul propositionnel 13
A. Opérations logiques 13
B. Propriétés des opérations 18
logiques
Exercices 21
Chapitre III : Quantificateurs logiques 24
A. Quantificateur universel 24
B. Quantificateur existentiel 25
C. Négation des quantificateurs 26
D. Ordre des quantificateurs 27
Exercices 28
Partie II : Raisonnement 30
Chapitre I : Formes usuelles raisonnement 31
A. Raisonnement/Démonstration 31
B. Types de raisonnement 32
C. Raisonnements standards 33
I. Démontrer une implication 33
II. Disjonction des cas 39
III. L’élimination des cas 41
IV. Le contre-exemple 42
V. La récurrence 43
VI. Analyse-synthèse 51
VII. L’analogie 54
D. Implication/Théorème d’existence 55
E. L’absurde qui mène au paradoxe 57
Chapitre II : Quelques principes-clés 60
A. La descente infinie de Fermat 60
B. Le principe des tiroirs 63
C. Le principe de l’invariance 65
D. Le principe de symétrie 68
E. Le principe de l’extremum 69
5
Chapitre III : Preuves sans mots 73
A. Des démonstrations sans phrases 73
B. Quelques preuves visuelles 75
C. Un pouvoir plutôt explicatif 87
D. Inconvénients des preuves 89
visuelles
Partie III : Corrigés des exercices 94

6
Partie I
LOGIQUE
PROPOSITIONNELLE
« La logique est la mathématisation du raisonnement »
Jacques STERN (1949 )

7
Chapitre UN
DES NUANCES A CONNAITRE
A. NÉCESSITÉ DE LA LOGIQUE

Contrairement au langage courant, en mathématiques


où la pensée se veut très précise, chaque terme utilisé
doit avoir une seule signification : on ne doit pas
employer un mot pour un autre. L’homonymie est
tolérée dans le langage usuel mais pas en
mathématiques. L’exemple du mot « verre » qui
désigne, à la fois, le matériau brut à partir duquel est
fabriqué l’objet et l’objet lui-même dans lequel on boit
est interdite en mathématiques. Au cours des siècles,
une logique syntaxique a été élaborée. Les règles de
cette logique sont indépendantes de toute signification
attachée aux termes employés.

Méconnaître la signification des termes ou


transgresser les règles établies expose généralement
à n’être pas compris.

En se référant à la citation du mathématicien français


André WEIL « la logique est l’hygiène des
mathématiques », on comprend bien la nécessité de la
logique pour écrire des mathématiques « propres et
saines».

8
B. TERMES GÉNÉRAUX

Expression :
Tout assemblage de signes (lettres, chiffres,
symboles, mots et locutions du langage courant)
admis dans une théorie donnée, c’est-à-dire
possédant une signification dans cette théorie.

Exemples et contre-exemples :
Les assemblages : 𝟒, 𝟐𝟑 = 𝟔, 𝐲 > 5, 𝐏𝐆𝐂𝐃(𝟏𝟐, 𝟓𝟔) = 𝟒
sont des expressions. Par contre, les assemblages :
𝟏𝟕
𝐱 = +, , √−𝟗, 𝐏𝐏𝐂𝐌(𝟓𝟐), le cercle 𝐂 est équilatéral
𝟎
ne sont pas des expressions.

Énoncé :
Toute expression désignant un fait.

Exemple :
𝟐𝟑 = 𝟔, 𝟑 + 𝟗 = 𝟏𝟐, 𝐱 + 𝟓 = 𝟏 sont des énoncés.

Proposition :
Tout énoncé auquel on peut, sans ambiguïté,
associer une valeur de vérité c’est-à-dire dire s’il est
vrai ou faux.
Exemple :
Les énoncés 𝟐𝟑 = 𝟔, 𝟑 + 𝟗 = 𝟏𝟐 sont des propositions
tandis que l’énoncé 𝐱 + 𝟓 = 𝟏 n’est pas une proposition
car sa vérité est tributaire de la valeur de 𝐱.

Assertion :
Toute proposition à laquelle on a associé une valeur
de vérité.

9
Exemple :
« 𝟐𝟑 = 𝟔 est vraie », « 𝟐𝟒 = 𝟔 est faux » sont des
assertions.
Nota Bene :
Toute assertion est, elle aussi, soit vraie, soit fausse ;
c’est donc une proposition. C’est pourquoi, très
souvent, on ne fait aucune distinction entre
« assertion » et « proposition », bien que ces deux
termes se situent à des niveaux différents du
vocabulaire de la logique.

Axiome (ou postulat) :


Dans une théorie formelle quelconque, mathématique
ou non, on appelle axiomes les propositions que la
théorie tient pour vraies, par évidence, sans
justification et qu’elle considère comme points de
départ.

Définition :
On appelle définition toute manière d’accorder un
nom jusqu’ici inusité à un objet vérifiant une
certaine propriété. Une définition crée ainsi une
classe d’objets – les oiseaux, par exemple – réunis
autour d’un certain nom – le mot « oiseau » - lequel
résume une certaine propriété – « animal à plumes ».

Théorème :
Toute proposition d’une théorie que l’on a pu
démontrer à partir de ses axiomes. Une théorie n’est
finalement qu’un empilement ordonné d’axiomes, de
démonstrations et de théorèmes. Trois autres mots
10
sont couramment utilisés pour désigner certaines
formes de théorèmes :
 Lemme : On appelle lemme tout théorème
préparatoire à la démonstration d’un « plus gros »
théorème. Ainsi, la démonstration de certains
théorèmes peut être morcelée en plusieurs étapes
telles que chacune de ces étapes requiert un petit
théorème technique (lemme) pour sa démonstration.
 Corollaire : On appelle corollaire tout
théorème qui est presque une conséquence
immédiate d’un « plus gros » théorème.
 Caractérisation : On appelle caractérisation
tout théorème sur une notion qui donne une condition
équivalente à la définition de cette notion. Une
caractérisation est au fond ce qu’on pourrait appeler
« une redéfinition ».

11
EXERCICES
Exercice 1
On considère ce qui suit :
A. Le carré C est isocèle
B. 5+7=7
C. 12 ÷ 4 = 3
D. L’aire d’un cercle de rayon 𝑟 est égal à 2𝜋𝑟
E. 5+= 8
F. ? −5
G. 3 = 81 est faux
H. 3 = 81 est vrai
I. 𝑥 + 9 = 20
Remplir le tableau suivant en indiquant par une croix (x) si A, B,
C, … sont des expressions, des énoncés, …
A B C D E F G H I
expression
énoncé
proposition
assertion

Exercice 2
Donner des caractérisations de :
1. Un nombre réel
2. Un nombre complexe imaginaire pur
3. Un carré

Exercice 3
Laquelle des phrases suivantes est une définition de « oiseau » :
« animal qui vole », « animal à ailes », « animal à plumes » ?
Justifier votre réponse.

12
Chapitre DEUX
CALCUL PROPOSITIONNEL

A. OPERATIONS LOGIQUES
Diverses opérations ont été définies sur les ensembles
ℕ, ℤ, ℝ. Par exemple : élévation au carré, addition,
multiplication, etc. La première définie par : 𝐱 ⟼ 𝐱 𝟐 ,
met en jeu un seul élément, 𝐱. Elle est dite opération
unaire. Tandis que l’addition, définie par (𝐱, 𝐲) ⟼ 𝐱 +
𝐲, porte sur un couple, (𝐱, 𝐲). Elle est dite opération
binaire. Dans ce qui suit, nous présentons brièvement
les opérations les plus courantes, définies sur
l’ensemble {𝐯𝐫𝐚𝐢, 𝐟𝐚𝐮𝐱}. Chacune d’elles est définie par
sa table opératoire, souvent nommé table de vérité, et
représentée par un symbole, nommé connecteur
propositionnel.

PRINCIPES DE BASE
La logique (et donc les mathématiques) est basée sur
deux principes fondamentaux :
 Le principe de la non-contradiction qui stipule
qu’une proposition ne peut pas être vraie et fausse à
la fois ;
 Le principe du tiers exclu qui stipule que si une
proposition n’est pas vraie, alors elle est fausse (ou
que si elle n’est pas fausse, alors elle est vraie).

13
Cependant, il existe des propositions qui n’obéissent
pas par exemple au principe du tiers exclu. Ces
propositions très particulières se prononcent, en
général, sur leur propre valeur de vérité et mènent à
des paradoxes (énigme de Livingstone) !

1. Négation. Connecteur NON (symbole⏋)


La négation est l’opération unaire définie par :
𝐕 ⟼ 𝐅 et 𝐅 ⟼ 𝐕. Elle est notée ⏋P ou 𝐏. Sa table
de vérité est la suivante :
P ⏋P
V F
F V
Exemples : Pour 𝐱, 𝐲 et 𝐀 fixés :
P: 𝐱=𝐲 ⏋P : 𝐱 ≠ 𝐲
Q: 𝐱>𝐲 ⏋Q : 𝐱 ≤ 𝐲
R: 𝐱∈𝐀 ⏋R : 𝐱 ∉ 𝐀

2. Conjonction. Connecteur ET (symbole ⋀)


La conjonction est l’opération binaire, définie par la
table de vérité :
P Q P⋀Q
V V V
V F F
F V F
F F F
La proposition P⋀Q est vraie dans le seul cas où P et Q
le sont à la fois.
Contradiction : c’est une proposition toujours fausse.
Exemple : (⏋P) ⋀ P

14
𝐏 
Remarque : P⋀Q est parfois noté comme dans le cas
𝐐
des systèmes d’équations.

3. Disjonction. Connecteur OU inclusif (symbole ⋁)


La disjonction est l’opération binaire, définie par la
table de vérité :
P Q P⋁Q
V V V
V F V
F V V
F F F
La proposition P⋁Q est fausse dans le seul cas où P et Q
sont fausses à la fois.
Remarque : Ne confondez pas avec le « ou » exclusif
qui signifie « ou bien » : P ou bien Q veut dire P sans Q
ou Q sans P mais pas les deux à la fois.

Tautologie : c’est un proposition toujours vraie.


Exemple : (⏋P) ⋁ P

4. Implication. Connecteur SI…ALORS… (symbole ⟹)


L’implication est l’opération binaire, définie par la
table de vérité :
P Q P⟹Q
V V V
V F F
F V V
F F V

15
La proposition ⏟
𝐏 ⟹ 𝐐
⏟ est fausse dans le
𝐚𝐧𝐭é𝐜é𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐬é𝐪𝐮𝐞𝐧𝐭
seul cas où P est vraie et Q est fausse. On dit que P est
une condition suffisante de Q et que Q est une
condition nécessaire de P.

Exemple : Soit x un triangle fixé.


P : 𝐱 est équilatéral, Q : 𝐱 est isocèle.
P⟹Q : si 𝐱 est équilatéral alors 𝐱 est isocèle.
La proposition P⟹ Q est vraie car le seul cas où P⟹ Q
est fausse est celui où P est vraie et Q fausse
autrement si 𝐱 est équilatéral et non-isocèle. Ce cas ne
peut jamais se présenter.
Conséquence importante
Il résulte des définitions de la négation, de la
disjonction, et de l’implication que, quelles que soient
les propositions P et Q :
(P⟹ Q) = (⏋P ⋁ Q)
Si P ALORS Q est synonyme de (NON P) OU Q.
Pour s’en convaincre, il suffit de comparer leurs tables
de vérité.
Remarque : Cette synonymie apparaît également dans
le langage courant. Par exemple, les deux propositions
suivantes expriment la même idée :
Si tu négliges tes cours, alors tu rates ton bac
(Si P ALORS Q)
Ne néglige pas tes cours, ou tu rates ton bac
((NON P) OU Q)
L’implication Q⟹P est appelée réciproque de
P⟹Q. Elles n’ont pas les mêmes valeurs de vérité.
16
ATTENTION :
L’écriture « Si P⟹Q » n’a pas de sens car il n’y a pas
de proposition conséquente :
En effet, « Si P⟹Q » n’est que « Si P⟹Q alors ..?.. ».

5. Équivalence.
Connecteur … SI ET SEULt SI… (symbole ⟺)
L’équivalence logique est l’opération binaire, définie
par la table de vérité :
P Q P⟺ Q
V V V
V F F
F V F
F F V
La proposition P⟺Q est vraie si P et Q ont même valeur
de vérité c’est-à-dire si P et Q sont vraies à la fois ou
fausses à la fois. La notation P⟺Q se lit :
« P si et seulement si Q ».

Remarques :
 On peut démontrer, par le biais des tables de vérité,
que l’on a : (P⟺Q) est synonyme de (P⟹Q)⋀(Q⟹P).

 On démontre aisément à l’aide des tables de vérité


que la négation de l’équivalence logique P⟺Q est la
disjonction exclusive « P ou bien Q », notée 𝐏 ⊕ 𝐐 et
appelée alternative ou dilemme.

17
B. PROPRIÉTÉS DES OPERATIONS LOGIQUES
Les propriétés suivantes se démontrent aisément, par
comparaison des tables de vérité. Pour toutes
propositions P, Q et R, on a :
Associativité :
(P⋀Q)⋀R = P⋀(Q⋀R)
(P⋁Q)⋁R = P⋁(Q⋁R)
(P⟺Q)⟺R = P⟺(Q ⟺R)
Par contre, pour l’implication on a :
(P⟹Q)⟹R ≠ P⟹(Q⟹R).
Par suite, la notation P⟹Q⟹R est incorrecte.
C’est pourquoi, dans les livres, pour dire que P⟹Q et
Q⟹R et R⟹T, on écrit de manière échelonnée :
P⟹Q
⟹R
⟹T

Commutativité :
La conjonction, la disjonction, l’équivalence sont
commutatives.
Par contre, l’implication n’est pas commutative :
(P⟹Q) ≠ (Q⟹P).
Les implications P⟹ Q et Q⟹ P sont dites réciproques
l’une de l’autre.
Involutivité de ⏋:
⏋(⏋P) = P.
Distributivité :
Chacune des opérations conjonction, disjonction, est
distributive par rapport à l’autre :
18
P⋀ (Q ⋁ R) = (P ⋀ Q) ⋁ (P ⋀ R)
P ⋁ (Q ⋀ R) = (P ⋁ Q) ⋀ (P ⋁ R)

Lois d’absorption
P ⋀( P ⋁ Q) = P et P ⋁ (P ⋀ Q) = P
Lois de DE MORGAN
⏋( P ⋀ Q) = (⏋P) ⋁ (⏋Q)
⏋( P ⋁ Q) = (⏋P) ⋀ (⏋Q)

Conséquences importantes
 On sait déjà que : (P⟹Q) = ((⏋P) ⋁ Q), donc en
utilisant les lois de DE MORGAN, on arrive à extirper
la négation de l’implication :
⏋(P⟹Q) = ⏋((⏋P) ⋁ Q)
= ⏋(⏋P) ⋀ (⏋Q ) = P ⋀ (⏋Q)
Donc la négation de la phrase : « Si P alors Q » est :
« P et NON Q ».
Ainsi, la négation de la phrase : « S’il est mauritanien,
alors il boit le thé » est la phrase : « Il est mauritanien
et il ne boit pas le thé ».
 On a également :
(⏋Q)⟹(⏋P) = ( ⏋(⏋Q)) ⋁(⏋P) = Q ⋁ (⏋P)
= (⏋P) ⋁ Q = P⟹Q
L’implication (⏋Q)⟹(⏋P) est appelée la transposée
de P⟹Q. Elles sont équivalentes.
Ce qui va nous ouvrir la voie vers un nouveau type de
raisonnement dit raisonnement par transposition
comme on le verra dans la partie II : « LE
RAISONNEMENT. »

19
 Négation de l’équivalence :
⏋(P⟺Q) = ⏋((P⟹Q) ⋀(Q⟹P))
= (P ⋀ (⏋Q)) ⋁(Q ⋀ (⏋P))
= (P sans Q) ou (Q sans P)
= P ou bien Q = P ⊕ Q

20
EXERCICES
Exercice 1
Parmi les assertions suivantes, lesquelles sont vraies, lesquelles
sont fausses et pourquoi ?
1. Si Napoléon était chinois alors 3 − 2 = 2
2. Soit Cléopâtre était chinoise, soit les grenouilles aboient
3. Soit les roses sont des animaux, soit les chiens ont 4 pattes
4. Si l’homme est un quadrupède alors il parle
5. Les roses ne sont ni des animaux, ni des fleurs
6. Nouakchott est en Mauritanie ou Walata est en Allemagne
7. Les poiriers ne donnent pas de melons, et l’âne n’est pas
humain.

Exercice 2
La phrase suivante est supposée exacte :
« Si la télévision est allumée, il y a obligatoirement quelqu’un
qui la regarde ». Pour chaque question, répondre par : oui, non,
on ne peut pas savoir.
1. La télévision est allumée, y a−t−il quelqu’un qui la regarde ?
2. Il n’y a personne devant la télévision. Est-elle allumée ?
3. La télévision n’est pas allumée. Y a−t−il quelqu’un devant
l’écran?
4. Il y a quelqu’un devant la télévision. Est-elle allumée ?

Exercice 3
Si je mange, alors je bois et je ne parle pas. Si je ne parle pas
alors je m’ennuie. Je ne m’ennuie pas. Je peux en déduire que
(oui ou non et pourquoi) :
1. je parle.
2. je ne parle pas.
3. je ne bois pas.
4. je ne mange pas.
5. je ne bois pas et je ne mange pas.

21
Exercice 4
Soient 𝐴, 𝐵, 𝐶 trois assertions. Pour chacune des assertions :
(𝐴 ∧ 𝐵) (𝐴 ∨ 𝐵)
(𝐴 ∨ (𝐵 ∧ 𝐶)) (𝐴 ∧ (𝐵 ∨ 𝐶))
(𝐴 ⇒ 𝐵) (𝐴 ⟺ 𝐵)
( 𝐴 ∨ 𝐵 ⇒ 𝐶) (𝐴 ∧ 𝐵 ⟺ 𝐶)
((𝐴 ∧ 𝐵) ⇒ 𝐶) (𝐴 ∨ 𝐵 ⇒ 𝐶)
1. Écrire sa négation.
2. Traduire l’assertion et sa négation en langage courant, en
remplaçant A par « je mange », B par « je bois » et C par
« je parle ».

Exercice 5
On considère les quatre assertions suivantes :
• P : je parle,
• B : je bois,
• J : je mange du pain,
• M : j’ai des moustaches.
Exprimer sous forme symbolique les phrases suivantes :
1. Je parle et je bois, mais je n’ai pas de moustaches.
2. Quand je parle, je ne bois pas.
3. Chaque fois que je mange du pain, je ne parle pas mais je
bois.
4. Si je mange du pain ou si je bois, alors je ne parle pas.
5. Il suffit que j’aie des moustaches pour que je mange du pain.
6. Il faut que je mange du pain et que je boive pour que je
parle.
7. Une condition nécessaire pour que je boive et que je parle
est que je mange du pain.
8. Je parle et je bois, si et seulement si je mange du pain ou
j’ai des moustaches.
9. De deux choses l’une : soit je bois et je mange du pain, soit
si j’ai une moustache alors je ne parle pas.
22
Exercice 6
Trois nombres, a, b et c, parmi lesquels il y a un positif, un
négatif et un égal à zéro, sont tels que les trois implications
suivantes sont vraies :
a=0 ⟹ b>0
a>0 ⟹ b<0
b≠0 ⟹ c>0
Quelle est la qualité de chacun de ces nombres ?

Exercice 7
Le barbier d’un village rase tous les hommes du village qui ne se
rasent pas eux-mêmes, et ceux-là seulement. Le barbier se
rase-t-il lui-même, ou non ?

Exercice 8
Une classe mixte d’un collège contient n élèves, parmi lesquels
les uns sont intelligents, les autres sots. On sait que : le nombre
total des garçons est supérieur à celui des filles intelligentes, le
nombre total des filles est supérieur à celui des garçons
intelligents et, enfin, qu’il y a dans cette classe davantage
d’élèves intelligents que d’élèves sots.
Cela étant :
Quel est l’effectif minimal de la classe ?
Sachant, de plus, que la classe contient le minimum d’élèves
sots, calculer, en fonction de n, le nombre de filles
intelligentes, de filles sottes, de garçons intelligents, de garçons
sots qu’elle contient. Discuter selon les valeurs de n.

23
Chapitre TROIS
QUANTIFICATEURS LOGIQUES
En mathématiques, tout énoncé exprime une généralité
applicable par la suite à des cas particuliers. Il y a lieu
donc de dépasser le stade des propositions (constantes
sur l’ensemble {vrai, faux}) et de considérer des
fonctions sur cet ensemble.
Nous savons que l’énoncé « 𝐱 + 𝟒 = 𝟏 » n’est pas une
proposition. La lettre 𝐱 représentant un réel
quelconque, pour chaque valeur réelle attribuée à 𝐱, on
obtient une proposition qui est vraie ou fausse, suivant
le cas. Cet énoncé définit donc une application de ℝ
vers {vrai, faux}.
Une telle application se nomme prédicat. L’énoncé ne
comportant qu’une variable libre, ce prédicat est dit
« à une place » ou « unaire ». De même, pour 𝐱 réel
quelconque et 𝐲 réel quelconque, l’énoncé « 𝐱 > 𝐲 »
définit un prédicat binaire (prédicat à deux places),
application de ℝ × ℝ vers {vrai, faux}.

A. QUANTIFICATEUR UNIVERSEL ∀

Exemples : La lettre 𝐱 représentant un réel


quelconque, l’énoncé « 𝐱 𝟐 ≥ 𝟎 » définit un prédicat à
une place. Or, on démontre que, quelle que soit la
valeur attribuée au réel 𝐱, le carré, 𝐱 𝟐 est positif ou
nul.
On écrit, sur l’ensemble ℝ : ∀𝐱, 𝐱 𝟐 ≥ 𝟎. C’est là une
proposition (vraie).
24
De même, sur l’univers ℝ : ∀𝐱, 𝐱 + 𝟒 ≠ 𝟏 est une
proposition (fausse, puisque : −𝟑 + 𝟒 = 𝟏).

Le symbole ∀ se lit « quel que soit » ou « pour tout ». Il


représente le quantificateur universel. L’univers étant
fixé, la quantification de 𝐱 a pour effet de transformer
un prédicat unaire, 𝐏(𝐱), en une proposition.

De même, un prédicat binaire 𝐏(𝐱, 𝐲) est transformé par


quantification de 𝐱, sur l’univers fixé, en un prédicat
unaire, ∀𝐱, 𝐏(𝐱, 𝐲).
On dit que, par cette quantification, la lettre 𝐱 est
devenue muette. Elle peut alors être remplacée par
toute autre lettre non utilisée dans l’expression
considérée.
Ainsi, ∀𝐱, 𝐱 𝟐 ≥ 𝟎, et ∀𝐳, 𝐳 𝟐 ≥ 𝟎, sont deux
propositions synonymes.
Un quantificateur n’est donc pas simplement une
abréviation d’écriture. C’est un opérateur rendant
muette la lettre sur laquelle il porte et donc son
utilisation doit obéir à des règles précises.

B. QUANTIFICATEUR EXISTENTIEL ∃

Exemples : La lettre 𝑥 représentant un entier naturel


quelconque. L’énoncé « 𝐱 > 5 » définit un prédicat à
une place. Or, l’énoncé : « il existe au moins un 𝐱
strictement supérieur à 𝟓 » est une proposition (vraie).
On l’écrit, sur l’univers ℕ : ∃𝐱, 𝐱 > 5.
De même, sur l’univers ℝ : ∃𝐱, 𝐱 𝟐 < 0 est une
proposition (fausse).
Le symbole ∃ se lit « il existe au moins un » ou « pour
au moins un ». Il représente le quantificateur
25
existentiel. Celui-ci est un opérateur rendant muette la
lettre sur laquelle il porte ; il transforme un prédicat à
une place en une proposition, un prédicat binaire en un
prédicat unaire, etc.

Remarques :
 Toute quantification doit être définie sur un certain univers :
Exemple : ∃𝐱, 𝐱 𝟐 = 𝟑. Cette proposition est vraie sur ℝ ; elle
est fausse sur ℕ.
 D’autres quantificateurs sont parfois utilisés. Citons :
« ! » qui se lit « pour au plus un » ;
« ∃ ! » qui se lit « pour exactement un ».
 Le premier symbole apparu historiquement est le quantificateur
existentiel ∃, qui se lit aujourd'hui : « pour au moins un » ou « il
existe au moins un… tel que » ; c'est Peano (mathématicien
italien) qui, dans son "formulaire de mathématiques" publié en
français en 1897 a eu l'idée de retourner droite-gauche
un E, initiale d' "Exister".
Il a fallu 40 ans pour que Gentzen (mathématicien allemand) ait
l'idée en 1935 de retourner haut-bas un A, initiale de All qui
signifie « tout » en allemand et en anglais, pour désigner le
quantificateur universel ∀, qui se lit : « pour tout » ou encore «
quel que soit » et de formaliser par là-même la dualité entre"
pour tout" et "pour au moins un".

C. NÉGATION DES QUANTIFICATEURS

 Sur l’univers ℝ, la négation de la proposition


(vraie) : ∃𝐱, 𝐱 − 𝟒 = 𝟑 est la proposition (fausse) :
∀𝐱, 𝐱 − 𝟒 ≠ 𝟑.
 Sur l’univers ℕ, la négation de la proposition
(vraie) : « 𝟏𝟐 est un multiple de 𝟒 », c’est-à-dire :
∃𝐱, 𝟒𝐱 = 𝟏𝟐est la proposition (fausse) : « 𝟏𝟐 n’est
pas multiple de 𝟒 » : ∀𝐱, 𝟒𝐱 ≠ 𝟏𝟐.

26
D’une manière générale, la négation de « ∃𝐱, 𝐏(𝐱) »
s’obtient en remplaçant ∃ par ∀ et 𝐏(𝐱) par
[𝐧𝐨𝐧 𝐏(𝐱)]. De même, la négation de « ∀𝐱, 𝐏(𝐱) » est
« ∃𝐱, 𝐧𝐨𝐧 𝐏(𝐱) ».

D. ORDRE DES QUANTIFICATEURS

Lorsqu’on utilise deux quantifications successives, il


peut se faire que l’ordre ne soit pas indifférent.
Exemple :
Sur l’univers ℝ : Quel que soit le réel 𝐱, il existe au
moins un réel 𝐲 strictement supérieur à 𝐱 (proposition
vraie) : ∀𝐱, ∃𝐲, 𝐲 > 𝐱.
En intervertissant les quantificateurs, on obtient :
∃𝐱, ∀𝐲, 𝐲 > 𝐱, ce qui signifie : pour au moins un réel
𝐲, pour tout réel 𝐱, 𝐲 est supérieur à 𝐱. Autrement dit :
il existe un réel, 𝐲, supérieur à tous les réels. Cette
proposition est évidement fausse.

Donc, on peut retenir en général que dans une


proposition contenant plusieurs quantificateurs, on
peut :
 Intervertir deux quantificateurs universels qui se
suivent ;
 Intervertir deux quantificateurs existentiels qui se
suivent ;
 Par contre, on ne peut pas intervertir deux
quantificateurs de nature différente qui se suivent.

27
EXERCICES
Exercice 1
Donner la négation mathématique des phrases suivantes :
1. Toutes les boules contenues dans l’urne sont rouges.
2. Certains nombres entiers sont pairs.
3. Si un entier est divisible par 4 alors il se termine par 4.
Soit f : ℝ → ℝ
4. f est positive.
5. f est paire sur ℝ.

Exercice 2
Soient A et B deux parties de ℕ. Écrire, en utilisant ∀ et ∃ les
assertions suivantes : A = ∅, A ∩ B ≠ ∅, A ⊂ B, A ⊄ B.

Exercice 3
Soit ℙ⊂ℕ l’ensemble des nombres premiers et 𝐴 une partie de
ℕ. Écrire en utilisant ∀, ∃ les assertions :
1. 𝐴 est une partie finie de ℕ ;
2. 𝐴 est une partie infinie de ℕ ;
3. Tout entier naturel 𝑛 ≥ 2 admet un diviseur premier ;
4. Les éléments de 𝐴 ont un diviseur premier commun ;
5. Les éléments de 𝐴 n’ont aucun diviseur premier commun.

Exercice 4
Soit (𝑞 ) ∈ℕ une suite de nombres rationnels. Traduire chacune
des assertions en phrase dont la compréhension est immédiate :
1. ∀𝑛∈ℕ, ∃𝑙∈ℤ, 𝑞 = 𝑙 ; 2. ∃𝑙∈ℤ, ∀𝑛∈ℕ, 𝑞 = 𝑙 ;
3. ∃𝑙∈ℤ, ∀𝑛∈ℕ, 𝑞 = 𝑙 ; 4. ∀𝑙∈ℤ, ∃𝑛∈ℕ, 𝑞 = 𝑙 ;
5. ∀𝑞∈ℚ∗ , ∀𝑛∈ℕ, |𝑞𝑛 | <𝑞 ?

Exercice 5
Nier la proposition : « Tous les élèves de notre classe qui sont
studieux auront leur bac avec mention et s’inscriront dans les
spécialités de leur choix ».

28
Exercice 6
Les propositions suivantes sont-elles vraies ? Lorsqu’elles sont
fausses, énoncer leur négation.
1. ∀𝑥 ∈ ℕ, ∃𝑦 ∈ ℕ, 𝑦 > 𝑥
2. ∃𝑥 ∈ ℕ, ∀𝑦 ∈ ℕ, 𝑦 > 𝑥

Exercice 7
Soient 𝑥 ∈ ℝ et 𝑓 une application de ℝ dans ℝ . Dire que f
est continue en 𝑥 signifie que :
∀𝜖 > 0, ∃𝛼 > 0, ∀𝑥 ∈ ℝ, |𝑥 − 𝑥 | < 𝛼 ⇒ |𝑓(𝑥) − 𝑓(𝑥 )| < 𝜖
Donner la négation et la contraposée de cette phrase logique.

Exercice 8
Notons E l’ensemble des élèves de la 7eC, S l’ensemble des jours
de la semaine et pour un élève 𝑥, ℎ (𝑥) son heure de réveil le
jour 𝑗.
1. Écrire avec des symboles mathématiques la proposition
« Tout élève se réveille au moins un jour de la semaine avant
6h ».
2. Écrire la négation de cette proposition avec des symboles
mathématiques puis en français.

Exercice 9
Soit 𝑓: ℝ ⟶ ℝ une fonction. Exprimer verbalement la
signification des propositions suivantes :
1. ∃𝐶 ∈ ℝ, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑓(𝑥) = 𝐶
2. ∀𝑀 > 0, ∃𝐴 > 0, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 < −𝐴 ⟹ 𝑓(𝑥) > 𝑀
3. ∀𝑥, 𝑦 ∈ ℝ, 𝑥 > 𝑦 ⟹ 𝑓(𝑥) < 𝑓(𝑦)
4. ∀𝑥, 𝑦 ∈ ℝ, 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑦) ⟹ 𝑥 = 𝑦
5. ∀𝑦 ∈ ℝ, ∃𝑥 ∈ ℝ, 𝑓(𝑥) = 𝑦
6. ∃𝐶 ∈ ℝ, ∀𝜀 > 0, ∃𝐴 > 0, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 > 𝐴 ⟹ |𝑓(𝑥) − 𝐶| < 𝜀

29
Partie II
RAISONNEMENT
« Je confesse comme vous,
Que tous les poètes sont fous.
Mais puisque poètes vous n’êtes,
Tous les fous ne sont pas poètes. »
Scévole de sainte-Marthe (1536 – 1623)

30
Chapitre UN
FORMES USUELLES DE
RAISONNEMENT

A. RAISONNEMENT/DÉMONSTRATION
Raisonnement ou démonstration? D’ailleurs, n’y a-t-il
pas une synonymie entre les mots raisonnement et
démonstration ? En mathématiques, une vraie ambiguïté
existe entre ces deux mots-clés; pour s’en convaincre, il
suffit de poser la question à des élèves ou même à des
professeurs.

RAISONNEMENT : Dans la recherche d’une solution à un


problème qui nous est soumis, on scrute les données de
l’énoncé pour débusquer un lien entre ces données et le
résultat attendu. En général, cette recherche consiste à
formuler des conjectures, à critiquer, à justifier ou à
infirmer une proposition ou même parfois à tâtonner en
changeant de piste si celle-ci s’avère infructueuse.
C’est donc cette phase de recherche d’une solution, et
qui fait appel à un ensemble organisé de savoirs
mathématiques, qui constitue le raisonnement.

DÉMONSTRATION : Élaboration ou rédaction formelle


d’un compte-rendu du raisonnement. Elle ne fait
apparaitre que la piste qui a mené à la bonne solution.
31
Une démonstration est constituée d’enchaînement
d’étapes qui s’appuient sur des définitions, des
théorèmes ou des énoncés déjà admis et qui respecte le
symbolisme, les règles et les conventions.

B. TYPES DE RAISONNEMENT
En mathématiques, il existe plusieurs types de
raisonnement dont les principaux sont :

Il consiste à généraliser à
Raisonnement
partir de l’observation de
inductif
cas particuliers.

Il est constitué d’un


enchaînement logique de
Raisonnement
propositions et permet de
déductif tirer des conclusions à
partir d’énoncés connus
considérés comme vrais.

Réfutation à l’aide Elle permet d’invalider


d’un contre- une conjecture émise
sans statuer sur ce qui
exemple
est vrai.

Il consiste à comparer
Raisonnement par divers éléments en
analogie s’appuyant sur des
ressemblances pour tirer
des conclusions.

32
Le raisonnement le plus courant est, bien sûr, « le
raisonnement déductif » sous forme de l’implication
directe. Utiliser le type adéquat de raisonnement
dépend de la question elle-même c’est-à-dire du cadre
« conceptuel » dans lequel on travaille.

C. RAISONNEMENTS STANDARDS
I. Démontrer une implication
Il y a trois méthodes pour démontrer des implications.
On peut utiliser l’une ou l’autre des trois méthodes
selon le contexte de la question.

1) Méthode directe :
Pour démontrer que P⟹Q, on suppose que P est vraie
et on démontre que Q est vraie.

P Q P⟹Q
V V V
V F F
F V V
F F V

Une simple observation de la table de vérité de


l’implication P⟹Q, montre que si P est vraie et P⟹Q
vraie alors Q est obligatoirement vraie. Ce cas de

33
l’implication est nommé « modus ponens » et peut être
représenté symboliquement par:
𝐏 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐞   ⟹ 𝐐 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐞
𝐏 ⟹ 𝐐 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐞

Exemple 1___________________________________
Soient 𝐚, 𝐛 et 𝐜 trois entiers. Montrer que
𝐚⁄𝐜
𝐛⁄𝐜   ⟹ 𝐚×𝐛∕𝐜
𝐏𝐆𝐂𝐃(𝐚, 𝐛) = 𝟏 𝐐
𝐏
________________________________________________
Corrigé
Comme 𝐚⁄𝐜 et 𝐛⁄𝐜 alors il existe deux entiers relatifs
𝐤 𝟏 et 𝐤 𝟐 tels que 𝐜 = 𝐤 𝟏 𝐚 = 𝐤 𝟐 𝐛. Le fait que
𝐏𝐆𝐂𝐃(𝐚, 𝐛) = 𝟏 signifie selon le théorème de Bézout
qu’il existe deux entiers 𝐮 et 𝐯 tels que 𝐮𝐚 + 𝐯𝐛 = 𝟏.
Multiplions cette dernière égalité par 𝐜 : 𝐮𝐚𝐜 + 𝐯𝐛𝐜 = 𝐜.
Remplaçons 𝐜 dans 𝐯𝐛𝐜 par 𝐤 𝟏 𝐚 et dans 𝐮𝐚𝐜 par 𝐤 𝟐 𝐛 :
𝐮𝐤 𝟐 (𝐚𝐛) + 𝐯𝐤 𝟏 (𝐚𝐛) = 𝐜
Soit : (𝐮𝐤 𝟐 + 𝐯𝐤 𝟏 )𝐚𝐛 = 𝐜, et donc 𝐚 × 𝐛 divise 𝐜.

Exemple 2___________________________________
Soit 𝐚, 𝐛 deux entiers non nuls. Montrer que
𝐝 = 𝐏𝐆𝐂𝐃(𝐚, 𝐛) ⟹ ∃𝐮, 𝐯 ∈ ℤ 𝐭𝐪 𝐚𝐮 + 𝐛𝐯 = 𝐝
________________________________________________
Corrigé
On appelle 𝐔 l’ensemble des entiers naturels non nuls
de la forme 𝐧 = 𝐚𝐮 + 𝐛𝐯 : 𝐔 n’est pas vide car il

34
contient 𝐚 si 𝐚 > 0 sinon – 𝐚. L’ensemble 𝐔 admet alors
un plus petit élément 𝐝𝟎 tel que 𝐝𝟎 = 𝐚𝐮𝟎 + 𝐛𝐯𝟎 .
Comme 𝐝 divise 𝐚 et 𝐛, il divise 𝐝𝟎 et donc 𝐝 ≤ 𝐝𝟎 .
Montrons que 𝐝 peut s’écrire 𝐚𝐮 + 𝐛𝐯 = 𝐝.
Si 𝐪 et 𝐫 sont respectivement le quotient et le reste de
la division euclidienne de 𝐚 par 𝐝𝟎 alors :
𝐚 = 𝐝𝟎 𝐪 + 𝐫 ⟺ 𝐫 = 𝐚 − 𝐝𝟎 𝐪 = 𝐚 − (𝐚𝐮𝟎 + 𝐛𝐯𝟎 )𝐪
= 𝐚(𝟏 − 𝐪𝐮𝟎 ) + 𝐛(−𝐪𝐯𝟎 ) avec 𝟎 ≤ 𝐫 < 𝐝𝟎 .
Donc 𝐫 est un élément de 𝐔 et comme 𝐝𝟎 est le plus
petit élément de 𝐔 alors 𝐫 = 𝟎, par suite 𝐝𝟎 divise 𝐚. De
manière analogue, on établit que 𝐝𝟎 divise 𝐛. Ce qui
assure que 𝐝𝟎 divise 𝐝 et donc en conclusion 𝐝𝟎 = 𝐝.

2) Méthode par contraposée :


Ce type de raisonnement est très utilisé en
arithmétique. Il est parfois plus pratique de démontrer
⏋Q⟹⏋P plutôt que P⟹Q. Ce raisonnement s’appuie
sur l’équivalence entre une implication et sa
contraposée :
(𝐏 ⟹ 𝐐) ⟺ (⏋𝐐 ⟹ ⏋𝐏)

Ce raisonnement est connu sous le nom de


« raisonnement par contraposition » ou « modus
tollens ».

Exemple 1___________________________________
Soit 𝐧 un entier naturel.
Démontrer que :
𝟐𝐧 − 𝟏 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 ⟹ 𝐧 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫
𝐏 𝐐
35
________________________________________________
Corrigé
Raisonnons par la contraposée.
Donc il s’agit de démontrer que :
𝐧 𝐧𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 ⟹ 𝟐𝐧 − 𝟏 𝐧𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫
𝐍𝐨𝐧(𝐐) 𝐍𝐨𝐧(𝐏)
Supposons l’entier 𝐧 non premier c’est-à-dire qu’il
existe deux entiers 𝐝 et 𝐤 tels que :
𝐧 = 𝐝 × 𝐤 avec 𝐝 ≥ 𝟐 et 𝐤 ≥ 𝟐.
Donc, on peut écrire :
𝐤
𝟐𝐧 − 𝟏 = 𝟐𝐝𝐤 − 𝟏 = 𝟐𝐝 −𝟏
𝟐 𝐤 𝟏
= 𝟐𝐝 − 𝟏 𝟏 + 𝟐𝐝 + 𝟐𝐝 + ⋯ + 𝟐𝐝
Comme 𝐝 ≥ 𝟐 alors le nombre 𝟐𝐧 − 𝟏 admet deux
diviseurs supérieurs à 𝟐 :
𝟐𝐝 − 𝟏 ≥ 𝟐𝟐 − 𝟏 = 𝟑
𝟐 𝐤 𝟏
Et : 𝟏 + 𝟐𝐝 + 𝟐𝐝 + ⋯ + 𝟐𝐝 ≥𝟐
Donc le nombre 𝟐 − 𝟏 n’est pas premier.
𝐧

Exemple 2___________________________________
Soit 𝒂 ∈ ℝ. Montrer que : ∀𝛆 > 𝟎, |𝐚| ≤ 𝛆 ⟹ 𝐚 = 𝟎

________________________________________________
Corrigé
On procédera par contraposition. Si on note les
propositions respectivement 𝐏 et 𝐐 l’antécédent et le
conséquent :
∀𝛆 > 0, |𝐚| < ε ⟹ 𝐚 = 𝟎
𝐏 𝐐
alors il est équivalent de démontrer que :
36
𝐚 ≠ 𝟎 ⟹ ∃𝛆 > 0, |𝐚| > 𝜀
𝐍𝐨𝐧(𝐐) 𝐍𝐨𝐧(𝐏)
Soit 𝐚 un réel non nul, et 𝛆 = |𝐚|/𝟐. Alors, on a bien :
𝛆 > 0 et |𝐚| > 𝜀.

3) Méthode par l’absurde


Dans certains cas, pour démontrer l’implication P⟹Q,
il s’avère plus pratique de démontrer que sa négation
⏋(P⟹Q) = (P et (non Q)) est fausse. Du moment que
l’hypothèse P est bien fondée (vraie), ceci ne peut
avoir lieu que si la proposition (non Q) est fausse c’est-
à-dire Q est vraie (normalement Q vérifie le principe du
tiers-exclu). Ce type de raisonnement est dit
« raisonnement par l’absurde ».

Exemple 1___________________________________
Démontrer que √𝟐 n’est pas un nombre rationnel.
________________________________________________
Corrigé
Supposons vrai le contraire de ce que l’on veut
démontrer c’est-à-dire que √𝟐 est rationnel. Pour cela,
on suppose que √𝟐 = 𝐚/𝐛 avec 𝐚 et 𝐛 des entiers
premiers entre eux.
𝐚 𝐚𝟐
√𝟐 = ⟺ 𝟐= 𝟐
𝐛 𝐛
Donc 𝐚 = 𝟐𝐛 et par conséquent 𝐚𝟐 est pair, et donc 𝐚
𝟐 𝟐

est pair c’est-à-dire qu’il existe 𝐤 ∈ ℕ tel que 𝐚 = 𝟐𝐤.

37
Comme 𝐚𝟐 = 𝟐𝐛𝟐 alors (𝟐𝐤)𝟐 = 𝟐𝐛𝟐. On en déduit que
𝐛𝟐 = 𝟐𝐤 𝟐 et donc que 𝐛 est également pair. Ce qui
contredit l’irréductibilité de la fraction 𝐚/𝐛. Donc notre
hypothèse de départ est fausse et en conclusion le
nombre √𝟐 est irrationnel.

Exemple 2___________________________________
Démontrer que :
𝐱, 𝐲 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫𝐬
𝐒𝐢 𝐱 𝟐 − 𝐲 𝟐 = 𝐚𝐛   𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐲=𝟐
𝐚, 𝐛 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫𝐬 > 2 𝐐
𝐏

________________________________________________
Corrigé
Procédons par l’absurde :
𝐱, 𝐲 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫𝐬
on suppose que 𝐲 ≠ 𝟐 et 𝐱 𝟐 − 𝐲 𝟐 = 𝐚𝐛  
𝐍𝐨𝐧(𝐐) 𝐚, 𝐛 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫𝐬 > 2
𝐏
sont vraies et dégageons une contradiction.
Sans nuire à la généralité, on peut supposer que 𝐚 < 𝑏.
On a :
𝐱 𝟐 − 𝐲 𝟐 = 𝐚𝐛 ⟺ (𝐱 − 𝐲)(𝐱 + 𝐲) = 𝐚 × 𝐛
L’entier 𝐚 × 𝐛 est impair car 𝐚, 𝐛 entiers premiers > 2.
Or comme 𝐱 et 𝐲 sont des entiers premiers tels que
𝐲 ≠ 𝟐 et 𝐱 − 𝐲 < 𝑥 + 𝑦 alors 𝐱 − 𝐲 et 𝐱 + 𝐲 sont pairs et

38
leur produit est également pair. D’où la contradiction
avec le fait que 𝐚 × 𝐛 est impair.
Donc la supposition 𝐲 ≠ 𝟐 est fausse.

II. La disjonction des cas

Pour démontrer une propriété, il est parfois plus


judicieux de faire une étude cas par cas. On parle de
raisonnement par « disjonction des cas ».
La règle logique à la base de ce raisonnement est « la
règle de la disjonction des cas » symbolisée par :
[(𝐏 ⟹ 𝐐)⋀(𝐧𝐨𝐧 𝐏 ⟹ 𝐐)] ⟹ 𝐐
Pour démontrer 𝐏 ⟹ 𝐐, on décompose en n sous-cas et
on démontre :
𝐏𝟏 ⟹ 𝐐, 𝐏𝟐 ⟹ 𝐐, …, 𝐏𝐧 ⟹ 𝐐.

Exemple 1___________________________________
Démontrer que pour tout entier relatif 𝐧 le nombre
𝐧(𝟐𝐧 + 𝟏)(𝟕𝐧 + 𝟏) est divisible par 𝟑.
________________________________________________
Corrigé
On sait que tout entier relatif 𝐧 s’écrit nécessairement
sous l’une des trois formes :
𝐧 = 𝟑𝐤 ou 𝐧 = 𝟑𝐤 + 𝟏 ou 𝐧 = 𝟑𝐤 + 𝟐.
 Si 𝐧 = 𝟑𝐤 alors 𝐧(𝟐𝐧 + 𝟏)(𝟕𝐧 + 𝟏) est un multiple de
𝟑 car 𝐧 est aussi un multiple de 𝟑.
 Si 𝐧 = 𝟑𝐤 + 𝟏 alors 𝐧(𝟐𝐧 + 𝟏)(𝟕𝐧 + 𝟏) est un multiple
de 𝟑 car 𝟐𝐧 + 𝟏 = 𝟐(𝟑𝐤 + 𝟏) + 𝟏 = 𝟑(𝟐𝐤 + 𝟏) est
aussi un multiple de 𝟑.
 Si 𝐧 = 𝟑𝐤 + 𝟐 alors 𝐧(𝟐𝐧 + 𝟏)(𝟕𝐧 + 𝟏) est un multiple
de 𝟑 car 𝟕𝐧 + 𝟏 = 𝟕(𝟑𝐤 + 𝟐) + 𝟏 = 𝟑(𝟕𝐤 + 𝟑) est
aussi un multiple de 𝟑.
39
Exemple 2___________________________________
Démontrer que pour tout 𝐱 de ℝ :
|𝐱 − 𝟏| ≤ 𝐱 𝟐 − 𝐱 + 𝟏
________________________________________________
Corrigé
Du fait que |𝐱 − 𝟏| s’écrit de deux façons selon le signe
de 𝐱 − 𝟏, on comprend qu’une disjonction des cas
s’impose dans cette démonstration.
 Si 𝐱 − 𝟏 ≤ 𝟎 (i.e 𝐱 ≤ 𝟏) alors |𝐱 − 𝟏| = 𝟏 − 𝐱, et donc
la question revient à démontrer que
𝟏 − 𝐱 ≤ 𝐱 − 𝐱 + 𝟏 pour 𝐱 ≤ 𝟏. On a :
𝟐

𝐱 𝟐 − 𝐱 + 𝟏 − (𝟏 − 𝐱) = 𝐱 𝟐 ≥ 𝟎
Donc pour tout réel 𝐱 ≤ 𝟏, on a bien :
|𝐱 − 𝟏| ≤ 𝐱 𝟐 − 𝐱 + 𝟏
 Si 𝐱 − 𝟏 ≥ 𝟎 (i.e 𝐱 ≥ 𝟏) alors |𝐱 − 𝟏| = 𝐱 − 𝟏, et donc
la question revient à démontrer que
𝐱 − 𝟏 ≤ 𝐱 𝟐 − 𝐱 + 𝟏 pour 𝐱 ≥ 𝟏. On a :
𝐱 𝟐 − 𝐱 + 𝟏 − (𝐱 − 𝟏) = 𝐱 𝟐 − 𝟐𝐱 + 𝟐
= (𝐱 − 𝟏)𝟐 + 𝟏 ≥ 𝟎
L’inégalité est donc vraie pour tout réel 𝐱 ≥ 𝟏.
En conclusion, l’inégalité est vraie pour tout réel 𝐱.

Exemple 3___________________________________
Soit 𝐟 une fonction numérique d’une variable réelle
définie sur [𝟎; 𝟏] et vérifiant les propriétés suivantes :
∗ 𝐟(𝟎) = 𝐟(𝟏)  
∗∗ ∀𝐱, 𝐲 ∈ [𝟎; 𝟏], 𝐱 ≠ 𝐲, |𝐟(𝐱) − 𝐟(𝐲)| < |𝐱 − 𝐲|
𝟏
Démontrer que : ∀𝐱, 𝐲 ∈ [𝟎; 𝟏], |𝐟(𝐱) − 𝐟(𝐲)| ≤
𝟐
________________________________________________
Corrigé
Soit 𝐱, 𝐲 ∈ [𝟎; 𝟏] avec 𝟎 ≤ 𝐱 < 𝑦 ≤ 1. De deux choses
l’une :
40
Ou bien |𝐱 − 𝐲| < 𝟏/𝟐. Or |𝐟(𝐱) − 𝐟(𝐲)| < |𝐱 − 𝐲|, donc :
|𝐟(𝐱) − 𝐟(𝐲)| < 𝟏/𝟐. CQFD.
Ou bien |𝐱 − 𝐲| ≥ 𝟏/𝟐. Alors 𝐱 − 𝐲 ≤ −𝟏/𝟐, d’où :
𝟏 + 𝐱 − 𝐲 ≤ 𝟏 − 𝟏/𝟐 = 𝟏/𝟐
et donc 𝐱 + (𝟏 − 𝐲) ≤ 𝟏/𝟐
D’après l’inégalité triangulaire, on peut écrire :
|𝐟(𝐱) − 𝐟(𝐲)| ≤ |𝐟(𝐱) − 𝐟(𝟎)| + |𝐟(𝟎) − 𝐟(𝟏)| + |𝐟(𝟏) − 𝐟(𝐲)|
≤ |𝐱 − 𝟎| + |𝟎| + |𝟏 − 𝐲| = 𝐱 + (𝟏 − 𝐲) ≤ 𝟏/𝟐
CQFD.

III. L’élimination des cas

Il est parfois utile, quand le nombre de cas est fini,


d’étudier toutes les possibilités et de ne retenir que
celles qui conviennent. Ce raisonnement, très courant
en arithmétique, n’est qu’une variante de la
« disjonction des cas » et est appelée « raisonnement
par élimination des cas ».

Exemple 1___________________________________
𝐱𝐲 = 𝟔  
Résoudre dans ℤ𝟐 le système :
𝟐|𝐱| − |𝐲| = 𝟒
________________________________________________
Corrigé
On remarque, tout d’abord, que si (𝐱, 𝐲) est une solution
alors (−𝐱, −𝐲) est également une solution. Pour cela, on
va se limiter dans la recherche aux couples d’entiers
naturels (𝐱, 𝐲). L’égalité 𝐱𝐲 = 𝟔 avec 𝐱 et 𝐲 des naturels
conduit à : (𝐱, 𝐲) = (𝟏, 𝟔), (𝟔, 𝟏), (𝟐, 𝟑), (𝟑, 𝟐)
Maintenant, on doit procéder par élimination des
couples qui ne satisfont pas l’égalité 𝟐|𝐱| − |𝐲| = 𝟒. On
vérifie bien que seul le couple (𝟑, 𝟐) satisfait la
condition 𝟐|𝐱| − |𝐲| = 𝟒.
41
En conclusion, les couples solutions du système sont :
(𝟑, 𝟐) et (−𝟑, −𝟐).

Exemple 2___________________________________
Démontrer que √𝟐 n’est pas un nombre décimal.
________________________________________________
Corrigé
Si √𝟐 est un nombre décimal alors son dernier chiffre
est l’un des neuf chiffres 𝟏, 𝟐, 𝟑, 𝟒, 𝟓, 𝟔, 𝟕, 𝟖, 𝟗.
On peut éliminer de manière analogue les neuf
possibilités une à une :
Si le dernier chiffre de √𝟐 est 𝟏 alors le carré de √𝟐, en
l’occurrence 𝟐, doit se terminer par 𝟏. Ce qui n’est pas
le cas. Donc √𝟐 ne se termine pas par 𝟏.
Comme le carré de chacun des huit entiers 𝟐, 𝟑, 𝟒, 𝟓,
𝟔, 𝟕, 𝟖, 𝟗 ne se termine pas par 𝟐, on arrive ainsi à
éliminer les neuf possibilités et donc on conclut que √𝟐
n’est pas un nombre décimal.

IV. Le contre-exemple

Ce type de raisonnement est utilisé essentiellement


pour prouver qu’une implication P⟹Q est fausse et
pour cela il suffit d’exhiber un contre-exemple, c’est-à-
dire un cas particulier pour lequel P est vraie et Q est
fausse.

Exemple ____________________________________
Montons que l’implication suivante est fausse :
𝐱 entier pair ⟹ 𝐱/𝟐 entier pair

42
________________________________________________
Corrigé
L’entier 𝐱 = 𝟔 est pair tandis que 𝐱/𝟐 = 𝟑 est impair.
Donc l’implication est fausse.

V. La récurrence

Le raisonnement par récurrence est un raisonnement


spécifique applicable dans le cas de propriétés
dépendant d’un entier naturel. On présentera ici,
exemples à l’appui, les trois variantes de ce
raisonnement.

 Variante 1 : (récurrence d’ordre 1)


Théorème : Soit 𝒫(𝑛) une propriété dépendant du
naturel 𝑛.
S’il existe un entier 𝑛 tel que :
- 𝒫(𝑛 ) est vraie (Initialisation) ;
- Pour tout 𝑛 ≥ 𝑛 , si 𝒫(𝑛) vraie alors 𝒫(𝑛 + 1) est
vraie (Hérédité ou transmission)
Alors pour tout 𝑛 ≥ 𝑛 , 𝒫(𝑛) est vraie.

Exemple 1___________________________________
Démontrer que pour tout entier naturel 𝐧 ≥ 𝟏 :
𝐧(𝐧 + 𝟏)
𝟏 + 𝟐 + ⋯+ 𝐧 =
𝟐
________________________________________________
Corrigé
Démontrer que pour tout entier naturel supérieur ou
égal à 1 :

43
𝐧(𝐧 + 𝟏)
𝟏 + 𝟐 + ⋯+ 𝐧 = .
𝟐
𝐧(𝐧 𝟏)
Soit 𝓟(𝐧) la propriété : 𝟏 + 𝟐 + ⋯ + 𝐧 = .
𝟐
1ère étape : Initialisation
𝟏×𝟐
Pour 𝐧 = 𝟏, on a bien 𝟏 = . Donc 𝓟(𝟏) est vraie.
𝟐
ème
2 étape : Hérédité
Montrons que pour tout 𝐧 ≥ 𝟏, si 𝓟(𝐧) est vraie alors
𝓟(𝐧 + 𝟏) est vraie. Supposons qu’il existe un rang 𝐧
pour lequel la propriété 𝓟(𝐧) est vraie c’est-à-dire
𝐧(𝐧 𝟏)
que : 𝟏 + 𝟐 + ⋯ += (Hypothèse de récurrence
𝟐
(H.R)).
Montrons que 𝓟(𝐧 + 𝟏) est vraie, c’est-à-dire que :
(𝐧 + 𝟏)(𝐧 + 𝟐)
𝟏 + 𝟐 + ⋯ + 𝐧 + (𝐧 + 𝟏) = .
𝟐
On a :
𝐧(𝐧 + 𝟏)
𝟏 + 𝟐 + ⋯ + 𝐧 + (𝐧 + 𝟏) = + (𝐧 + 𝟏

𝟐

𝐬𝐞𝐥𝐨𝐧 𝐥 𝐇.𝐑
𝐧
= (𝐧 + 𝟏) +𝟏
𝟐
(𝐧 + 𝟏)[(𝐧 + 𝟏) + 𝟏]
= .
𝟐
Ce qui démontre 𝓟(𝐧 + 𝟏).
3ème étape : Conclusion
On a donc : 𝓟(𝟏) est vraie. Pour tout 𝐧 ≥ 𝟏, 𝓟(𝐧)
entraîne 𝓟(𝐧 + 𝟏). En conséquence, pour tout 𝐧 ≥ 𝟏 :
𝓟(𝐧) est vraie.

44
Exemple 2___________________________________
Démontrer que pour tout entier naturel 𝐧 ≥ 𝟑, on
peut trouver 𝐧 entiers strictement positifs 𝐱 𝟏 , 𝐱 𝟐 , …,
𝐱 𝐧 deux à deux distincts, tels que :
𝟏 𝟏 𝟏
+ +⋯+ = 𝟏.
𝐱𝟏 𝐱𝟐 𝐱𝐧
________________________________________________
Corrigé
Pour 𝐧 ≥ 𝟑, notons 𝓟(𝐧) la propriété suivante : « il
existe 𝐧 entiers strictement positifs 𝐱 𝟏 , 𝐱 𝟐 , …, 𝐱 𝐧 deux à
𝟏 𝟏 𝟏
deux distincts, tels que : + + ⋯+ = 𝟏. »
𝐱𝟏 𝐱𝟐 𝐱𝐧
Prouvons que pour tout 𝐧 ≥ 𝟑, la propriété 𝓟(𝐧) est
vraie.
1ère étape : Initialisation
Pour 𝐧 = 𝟑, on a bien :
𝟏 𝟏 𝟏
𝟏= + + .
𝟐 𝟑 𝟔
Donc 𝓟(𝟑) est vraie.

2ème étape : Hérédité


Montrons que pour tout 𝐧 ≥ 𝟑, si 𝓟(𝐧) est vraie alors
𝓟(𝐧 + 𝟏) est vraie.
Supposons qu’il existe un entier 𝐧 pour lequel la
propriété 𝓟(𝐧) est vraie c’est-à-dire qu’il existe 𝐧
entiers strictement positifs 𝐱 𝟏 , 𝐱 𝟐 , …, 𝐱 𝐧 deux à deux
𝟏 𝟏 𝟏
distincts, tels que : + + ⋯ + = 𝟏.
𝐱𝟏 𝐱𝟐 𝐱𝐧
On peut supposer que 𝟎 < 𝐱 𝟏 < 𝐱 𝟐 < ⋯ < 𝐱 𝐧 . On
𝟏 𝟏
remarque que 𝐱 𝟏 ≥ 𝟐 puisque + ⋯ + > 0.
𝐱𝟐 𝐱𝐧
On a :
𝟏 𝟏
𝟏= +
𝟐 𝟐
45
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
𝟏= + + +⋯+
𝟐 𝟐 𝐱𝟏 𝐱𝟐 𝐱𝐧
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
𝟏= + + + ⋯+
𝟐 𝟐𝐱 𝟏 𝟐𝐱 𝟐 𝟐𝐱 𝐧
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
𝟏 = + + +⋯+
𝐲𝟏 𝐲𝟐 𝐲𝟑 𝐲𝐧 𝟏
en ayant posé 𝐲𝟏 = 𝟐, 𝐲𝐤 𝟏 = 𝟐𝐱 𝐤 pour 𝐤 = 𝟏, …, 𝐧. On a
alors :
𝐲𝟏 = 𝟐 < 4 ≤ 𝐲𝟐 < 𝐲𝟑 < ⋯ < 𝐲𝐧 𝟏
On a donc établi la vérité de 𝓟(𝐧 + 𝟏).
3ème étape : Conclusion
On a donc : 𝓟(𝟑) est vraie.
Pour tout 𝐧 ≥ 𝟑, 𝓟(𝐧) entraîne 𝓟(𝐧 + 𝟏).
En conséquence, pour tout 𝐧 ≥ 𝟑 : 𝓟(𝐧) est vraie.

 Variante 2 : (récurrence d’ordre 2)


Théorème : Soit 𝒫(𝑛) une propriété dépendant du
naturel 𝑛. S’il existe un entier 𝑛 tel que :
- 𝒫(𝑛 ) et 𝒫(𝑛 + 1) sont vraies (Initialisation) ;
- Pour tout 𝑛 ≥ 𝑛 , si 𝒫(𝑛) et 𝒫(𝑛 + 1) sont vraies
alors 𝒫(𝑛 + 2) est vraie (Hérédité ou Transmission)
Alors pour tout 𝑛 ≥ 𝑛 , 𝒫(𝑛) est vraie.

Exemple 1___________________________________
Considérons la suite (𝐮𝐧 ) définie, pour tout entier 𝐧,
par les relations :
𝐮𝟎 = 𝟏, 𝐮𝟏 = 𝟏  .
𝐮𝐧 𝟐 = 𝟓𝐮𝐧 𝟏 − 𝟔𝐮𝐧
Démontrer que pour tout entier 𝐧 : 𝐮𝐧 = 𝟐𝐧 𝟏 − 𝟑𝐧 .
________________________________________________
46
Corrigé
Soit 𝓟(𝐧) la propriété : « ∀𝐧 ∈ ℕ, 𝐮𝐧 = 𝟐𝐧 𝟏 − 𝟑𝐧 »
1ère étape : Initialisation
Pour 𝐧 = 𝟎, on a bien 𝟐𝟎 𝟏 − 𝟑𝟎 = 𝟏 = 𝐮𝟎 ,
Pour 𝐧 = 𝟏, on a bien 𝟐𝟏 𝟏 − 𝟑𝟏 = 𝟏 = 𝐮𝟏 .
Donc la propriété est vraie pour 𝐧 = 𝟎 et pour 𝐧 = 𝟏.
2ème étape : Hérédité
Montrons que pour tout 𝐧 ≥ 𝟏, si 𝓟(𝐧) et 𝓟(𝐧 + 𝟏) sont
vraies alors 𝓟(𝐧 + 𝟐) est vraie.
Supposons qu’il existe un rang 𝐧 pour lequel la
propriété est vraie pour 𝐧 et 𝐧 + 𝟏 c’est-à-dire que :
𝐮𝐧 = 𝟐𝐧 𝟏 − 𝟑𝐧 et 𝐮𝐧 𝟏 = 𝟐𝐧 𝟐 − 𝟑𝐧 𝟏
(Hypothèse de récurrence (H.R)).
Selon la définition de la suite (𝐮𝐧 ) :𝐮𝐧 𝟐 = 𝟓𝐮𝐧 𝟏 − 𝟔𝐮𝐧 .
En remplaçant 𝐮𝐧 et 𝐮𝐧 𝟏 par leurs valeurs supposées,
on obtient :
𝐮𝐧 𝟐 = 𝟓(𝟐𝐧 𝟐 − 𝟑𝐧 𝟏 ) − 𝟔(𝟐𝐧 𝟏 − 𝟑𝐧 )
𝐮𝐧 𝟐 = (𝟏𝟎 − 𝟔) × 𝟐𝐧 𝟏 − (𝟏𝟓 − 𝟔) × 𝟑𝐧
𝐮𝐧 𝟐 = 𝟒 × 𝟐𝐧 𝟏 − 𝟗 × 𝟑𝐧
𝐮𝐧 𝟐 = 𝟐(𝐧 𝟐) 𝟏 − 𝟑𝐧 𝟐
Donc la propriété est vraie pour 𝐧 + 𝟐.
3ème étape : Conclusion
On a : 𝓟(𝟎) et 𝓟(𝟏) sont vraies.
Pour tout 𝐧 ≥ 𝟎, 𝓟(𝐧) et 𝓟(𝐧 + 𝟏) entraîne 𝓟(𝐧 + 𝟐).
En conséquence, pour tout 𝐧 ≥ 𝟎 : 𝓟(𝐧) est vraie.

Exemple 2___________________________________
Considérons la suite (𝐮𝐧 ) définie, pour tout entier 𝐧,
par les relations :
𝐮𝟎 = 𝟏, 𝐮𝟏 = 𝟏
𝟐  
𝐮𝐧 𝟐 = 𝐮𝐧 𝟏 + 𝐮𝐧
𝐧+𝟐
47
Démontrer que pour tout entier non nul 𝐧 :
𝟏 ≤ 𝐮𝐧 ≤ 𝐧𝟐 .
________________________________________________
Corrigé
On va procéder par une récurrence d’ordre 𝟐
(récurrence double). Posons pour 𝐧 ≥ 𝟏, la propriété
suivante : 𝓟(𝐧): " 𝟏 ≤ 𝐮𝐧 ≤ 𝐧𝟐 𝐞𝐭 𝟏 ≤ 𝐮𝐧 𝟏 ≤ (𝐧 + 𝟏)𝟐 "
1ère étape : Initialisation
Pour 𝐧 = 𝟏, on a bien 𝟏 ≤ 𝐮𝐧 ≤ 𝟏𝟐 , donc 𝓟(𝟏) est vraie
Pour 𝐧 = 𝟐, on a bien 𝐮𝟐 = 𝐮𝟏 + 𝐮𝟎 = 𝟐, et 𝟏 ≤ 𝐮𝟐 ≤ 𝟐𝟐
et donc la propriété est vraie pour 𝐧 = 𝟐.
2ème étape : Hérédité
Montrons que pour tout 𝐧 ≥ 𝟏, si 𝓟(𝐧) et 𝓟(𝐧 + 𝟏) sont
vraies alors 𝓟(𝐧 + 𝟐) est vraie.
Supposons qu’il existe un rang 𝐧 pour lequel la
propriété est vraie pour 𝐧 et 𝐧 + 𝟏 c’est-à-dire que :
𝟏 ≤ 𝐮𝐧 ≤ 𝐧𝟐 et 𝟏 ≤ 𝐮𝐧 𝟏 ≤ (𝐧 + 𝟏)𝟐
Montrons que 𝟏 ≤ 𝐮𝐧 𝟐 ≤ (𝐧 + 𝟐)𝟐 .
On a :
𝟐 𝟐
𝐮𝐧 𝟐 = 𝐮𝐧 𝟏 + 𝐮𝐧 ≤ (𝐧 + 𝟏)𝟐 + 𝐧𝟐
𝐧+𝟐 𝐧+𝟐
(𝐧 + 𝟏)𝟐 (𝐧 + 𝟐) + 𝟐𝐧𝟐 𝐧𝟑 + 𝟔𝐧𝟐 + 𝟓𝐧 + 𝟐
𝐮𝐧 𝟐 ≤ =
𝐧+𝟐 𝐧+𝟐
Or, il est simple de voir que :
𝐧𝟑 + 𝟔𝐧𝟐 + 𝟓𝐧 + 𝟐 𝐧𝟑 + 𝟔𝐧𝟐 + 𝟏𝟐𝐧 + 𝟖 (𝐧 + 𝟐)𝟑
≤ =
𝐧+𝟐 𝐧+𝟐 𝐧+𝟐
Soit, enfin :
(𝐧 + 𝟐)𝟑
𝐮𝐧 𝟐 ≤ = (𝐧 + 𝟐)𝟐
𝐧 + 𝟐
3ème étape : Conclusion
On a : 𝓟(𝟏) et 𝓟(𝟐) sont vraies.
Pour tout 𝐧 ≥ 𝟏, 𝓟(𝐧) et 𝓟(𝐧 + 𝟏) entraîne 𝓟(𝐧 + 𝟐).
En conséquence, pour tout 𝐧 ≥ 𝟏 : 𝓟(𝐧) est vraie.
48
 Variante 3 : (récurrence forte)
Théorème : Soit 𝒫(𝑛) une propriété dépendant du
naturel 𝑛. S’il existe un entier 𝑛 tel que :
- 𝒫(𝑛 ) est vraie (Initialisation) ;
- Pour tout 𝑘 ≥ 𝑛 , si 𝒫(𝑘) est vraie pour 𝑘 = 𝑛 ,
𝑘 = 𝑛 + 1, …, 𝑘 = 𝑛 alors 𝒫(𝑛 + 1) est vraie (Hérédité
ou Transmission)
Alors pour tout 𝑛 ≥ 𝑛 , 𝒫(𝑛) est vraie.

Exemple 1___________________________________
Montrer que tout entier naturel supérieur ou égal à 𝟐
est produit d’entiers premiers (on comprend le mot
produit dans le sens où il peut s’agir d’un produit
d’un seul terme).
________________________________________________
Corrigé
Soit 𝓟(𝐧) la propriété en question.
1ère étape : Initialisation
Pour 𝐧 = 𝟐, 𝓟(𝟐) est vraie car 𝟐 est premier.

2ème étape : Hérédité


Montrons que pour tout 𝐧 ≥ 𝟐, si 𝓟(𝟐), 𝓟(𝟑), …, 𝓟(𝐧)
sont vraies alors 𝓟(𝐧 + 𝟏) est vraie.
De deux choses l’une, ou 𝐧 + 𝟏 est premier, ou il ne
l’est pas.
 Si 𝐧 + 𝟏 est premier il s’écrit comme produit d’un
entier premier, produit au sens défini dans l’énoncé.

 Si 𝐧 + 𝟏 n’est pas premier alors il est le produit de


deux entiers différents de 𝟏 et de 𝐧 + 𝟏 ; ces deux
entiers sont donc compris entre 𝟐 et 𝐧, ils sont donc
produits d’entiers premiers et donc 𝐧 + 𝟏 aussi.
ème
3 étape : Conclusion
49
On a : 𝓟(𝟐) est vraie.
Pour tout 𝐧 ≥ 𝟐, 𝓟(𝟐), 𝓟(𝟑), …, 𝓟(𝐧) entraînent
𝓟(𝐧 + 𝟏). En conséquence, pour tout 𝐧 ≥ 𝟐 : 𝓟(𝐧) est
vraie.

Exemple 2___________________________________
Démontrer que tout entier naturel 𝐧 ≥ 𝟏 peut s’écrire
de façon unique sous la forme 𝐧 = 𝟐𝐩 (𝟐𝐪 + 𝟏) avec 𝐩,
𝐪 des entiers naturels.
________________________________________________
Corrigé
Existence de 𝐩 et 𝐪 : On va prouver l’existence de 𝐩 et
𝐪 par récurrence forte.
1ère étape : Initialisation
Pour 𝐧 = 𝟏, il suffit de prendre 𝐩 = 𝐪 = 𝟎. Donc 𝓟(𝟏)
est vraie.

2ème étape : Hérédité


On suppose que la propriété est vraie pour les entiers
compris entre 𝟐 et 𝐧 − 𝟏.
On distingue deux cas :
 Ou bien 𝐧 est pair (𝐧 = 𝟐𝐦) avec 𝐦 entier tel que
𝟏 ≤ 𝐦 ≤ 𝐧 − 𝟏. D’après l’hypothèse de récurrence, 𝐦
s’écrit : 𝐦 = 𝟐𝐚 (𝟐𝐛 + 𝟏), avec 𝐚 et 𝐛 entiers
naturels, et donc 𝐧 = 𝟐𝐚 𝟏 (𝟐𝐛 + 𝟏). D’où l’existence
de 𝐩 et 𝐪 avec 𝐩 = 𝐚 + 𝟏 et 𝐪 = 𝐛.
 Ou bien 𝐧 est impair (𝐧 = 𝟐𝐦 + 𝟏) et donc on peut
écrire 𝐧 = 𝟐𝟎 (𝟐𝐦 + 𝟏). L’existence de de 𝐩 et 𝐪 est
assurée avec 𝐩 = 𝟎 et 𝐪 = 𝐦.
3ème étape : Conclusion
On a prouvé l’existence de de 𝐩 et 𝐪 pour tout entier
𝐧 ≥ 𝟏 : 𝐦 = 𝟐𝐩 (𝟐𝐪 + 𝟏).
Unicité de 𝐩 et 𝐪 :
50
On suppose que 𝐧 = 𝟐𝐩 (𝟐𝐪 + 𝟏) = 𝟐𝐚 (𝟐𝐛 + 𝟏). Si 𝐩 ≥ 𝐚
alors 𝟐𝐩 𝐚 (𝟐𝐪 + 𝟏) = 𝟐𝐛 + 𝟏, ce qui donne 𝐩 = 𝐚 et
𝐪 = 𝐛 vu la parité dans 𝟐𝐩 𝐚 (𝟐𝐪 + 𝟏) = 𝟐𝐛 + 𝟏.

VI. Analyse-synthèse

« L’analyse et la synthèse consistent à démonter et à


remonter une machine pour en connaître tous les
rouages » Condillac.
Le raisonnement par analyse-synthèse est un type de
raisonnement permettant de déterminer l’existence et
l’unicité d’un objet mathématique vérifiant des
propriétés données. C’est une démarche tout à fait
« magique » qui consiste de partir du résultat pour
remonter à la solution.
Le raisonnement par analyse-synthèse, qu'on pourrait
aussi appeler raisonnement par condition
nécessaire/condition suffisante, est un raisonnement
que l'on emploie souvent lorsqu'on cherche toutes les
solutions d'un problème donné.
Il comporte deux phases :
L'analyse : On suppose que 𝐱 est solution du problème,
et on trouve un certain nombre de conditions
nécessaires satisfaites par 𝐱.

La synthèse : On vérifie que les conditions obtenues à


l'issue de la phase d'analyse sont en fait également
suffisantes pour que 𝐱 soit solution du problème.

51
Exemple 1___________________________________
Deux joueurs s'affrontent sur le jeu suivant. Ils disent
chacun à son tour un nombre entre 𝟏 et 𝟕. Les
nombres sont additionnés et dès que le cumul des
nombres qu'ils ont proposés vaut 𝟏𝟎𝟎, le jeu est fini.
Le joueur qui a atteint 𝟏𝟎𝟎 et a donc parlé en dernier
gagne. Comment gagner sûrement ?
________________________________________________
Corrigé
Analyse :
Nous allons trouver la réponse de manière naturelle, en
partant de l'objectif qui est d'atteindre 𝟏𝟎𝟎. Si je veux
atteindre 𝟏𝟎𝟎, il faut que mon adversaire ait atteint un
nombre entre 93 (auquel cas on dira 𝟕) et 𝟗𝟗 (auquel
cas on dira 𝟏). Pour obtenir cela, il suffit qu’on atteigne
𝟗𝟐 à l'étape précédente. Mais pour atteindre 𝟗𝟐 à coup
sûr, on a besoin que notre adversaire ait atteint un
nombre entre 𝟖𝟓 (auquel cas on dira 𝟕) et 𝟗𝟏 (auquel
cas on dira 𝟏). Pour cela, il faudrait qu’on atteigne 𝟖𝟒 à
l'étape précédente. On reproduit le raisonnement et on
se rend compte que pour gagner, il suffit qu’on arrive à
atteindre à l'étape précédente 𝟖𝟒 − 𝟖 = 𝟕𝟔, donc
juste avant 𝟕𝟔 − 𝟖 = 𝟔𝟖, et ainsi de suite 𝟔𝟎, 𝟓𝟐, 𝟒𝟒,
𝟑𝟔, 𝟐𝟖, 𝟐𝟎, 𝟏𝟐 et 𝟒. On observe ici une suite
arithmétique de raison 𝟖.

Nous sommes partis du résultat (la victoire) pour


remonter au début de la partie et voir comment la
gagner à coup sûr.

52
Synthèse : Nous pouvons maintenant donner la stratégie
gagnante, en respectant les règles du jeu. Si on
commence, on dit 𝟒, puis notre adversaire va porter le
cumul à un nombre entre 𝟓 et 𝟏𝟏, et on dit le chiffre
qu'il faut pour atteindre 𝟏𝟐, puis 𝟐𝟎, 𝟐𝟖, 𝟑𝟔, 𝟒𝟒, 𝟓𝟐,
𝟔𝟎, 𝟔𝟖, 𝟕𝟒, 𝟖𝟐, et enfin 𝟏𝟎𝟎. Si notre adversaire
commence et connaît cette stratégie, on perdra. Mais
sinon, on peut la rattraper : dès qu’on peut, on dira 𝟒
(s'il joue au plus 𝟑), ou bien 𝟏, puis ce qu'il faut pour
atteindre 𝟏𝟐, ou 𝟐𝟎, 𝟐𝟖, 𝟑𝟔, …

Exemple 2___________________________________
Démontrer que toute fonction numérique 𝐟 définie
sur ℝ est la somme d’une fonction paire et d’une
fonction impaire.
________________________________________________
Corrigé
Analyse : On suppose que 𝐟 = 𝐩 + 𝐢 où 𝐩 est paire et 𝐢
est impaire. Alors, ∀𝐱 ∈ ℝ, on a :
𝐟(𝐱) = 𝐩(𝐱) + 𝐢(𝐱)  
𝐟(−𝐱) = 𝐩(𝐱) − 𝐢(𝐱)
D’où :
𝐟(𝐱) + 𝐟(−𝐱) 𝐟(𝐱) − 𝐟(−𝐱)
∀𝐱 ∈ ℝ, 𝐩(𝐱) = et 𝐢(𝐱) =
𝟐 𝟐
Synthèse : Soit 𝐟 une fonction définie sur ℝ.
On définit les fonctions 𝐩 et 𝐢 sur ℝ par :
𝐟(𝐱) + 𝐟(−𝐱) 𝐟(𝐱) − 𝐟(−𝐱)
∀𝐱 ∈ ℝ, 𝐩(𝐱) = et 𝐢(𝐱) =
𝟐 𝟐
On vérifie bien que 𝐩 est paire et 𝐢 est impaire et que :
∀𝐱 ∈ ℝ, 𝐟(𝐱) = 𝐩(𝐱) + 𝐢(𝐱).

53
VII. L’analogie

Le raisonnement par analogie consiste à comparer


divers éléments en s’appuyant sur des ressemblances
pour tirer des conclusions [ou pour émettre des
conjectures]. On parle parfois de réduction si on peut
ramener un problème à un autre connu en aménageant
une petite modification aux données du départ.

Problèmes :
On demande dans les deux problèmes qui suivent
d'obtenir de l'eau bouillante :
1er cas : On dispose d'un réservoir d'eau, d'une casserole
accrochée au mur, d'un réchaud à gaz et d'une boîte
d’allumettes.
Solution : On décroche la casserole, on y verse de l'eau.
Après avoir gratté l'allumette et allumé le gaz, on pose
la casserole pleine sur le feu et on attend le temps
nécessaire et suffisant pour que l'eau entre en
ébullition : ce qui était demandé.
2ème cas : On dispose d'un réservoir d'eau, d'une
casserole posée sur la table, d'un réchaud à gaz et d'une
boîte d'allumettes.
Solution : On accroche la casserole au mur et l'on est
ramené au cas précédent".

54
D. IMPLICATION -THÉORÈME D’EXISTENCE

La table de vérité de l’implication 𝑃 ⟹ 𝑄 (où 𝑃 et 𝑄


sont deux propositions) montre que si 𝑃 est fausse alors
𝑃 ⟹ 𝑄 est vraie :

𝑷 𝑸 𝑷⟹𝑸
𝑉 𝑉 𝑉
𝑉 𝐹 𝐹
𝐹 𝑉 𝑉
𝐹 𝐹 𝑉

Cet état de fait nous amène parfois à établir qu’une


implication 𝑃 ⟹ 𝑄 est vraie sans savoir si les
hypothèses 𝑃 sont valides ou non.
On sait, par exemple, que la proposition ∃𝑥 ∈ ∅ (où ∅
est l’ensemble vide) est fausse puisque, par définition,
l’ensemble vide ne contient aucun élément. Donc toute
implication qui commence par ∃𝑥 ∈ ∅ est
nécessairement vraie, par définition même de
l’implication. Cela nous fait comprendre qu’il est
indispensable, avant de se lancer dans la démonstration
d’une implication, de vérifier que les hypothèses sont
valides, c’est-à-dire qu’il existe au moins un objet
mathématique satisfaisant ces hypothèses. Sinon, on
risquerait de démontrer n’importe quoi. Par exemple, la
proposition suivante est mathématiquement correcte,
malgré que l’hypothèse soit non valide :
« S’il existe un entier 𝒏 tel que ∀𝒎 ∈ ℕ, 𝒏 ≥ 𝒎 alors 𝟏 = 𝟎 »
55
On sait qu’une partie importante de l’activité
mathématique consiste à démontrer que des hypothèses
sont valides, c’est-à-dire qu’il existe au moins un objet
qui les vérifie. Cela constitue ce que l’on appelle un
« théorème d’existence ».
Il est parfois possible de démontrer l’existence d’un
objet sans être capable de l’exhiber, ni même de
définir un algorithme permettant de le générer. Voici
un exemple célèbre :

Théorème (un célèbre exemple dû à Hilbert) :


Il existe deux nombres irrationnels 𝑥 et 𝑦 tels que 𝑥
soit rationnel.

Démonstration :
Nous savons que le nombre √2 est irrationnel.

Essayons √2 : il est soit rationnel, soit irrationnel.

 Si √2 est rationnel, le théorème est alors
démontré, puisque 𝑥 = 𝑦 = √2 conviennent.
√ √
 Si √2 est irrationnel, posons 𝑥 = √2 et 𝑦 = √2.
Dans ce cas, on a :

√ √ ×√
𝑥 = √2 = √2 = √2 = 2 ∈ ℚ,
et le théorème est également démontré.
Commentaire :
Ce type de démonstration est qualifié de démonstration
« non constructive ». En effet, l’existence de 𝑥 et 𝑦 est
56
démontrée sans qu’on puisse exhiber au moins un
exemple. De plus, rien dans cette démonstration ne

permet de savoir si √2 est rationnel ou non.

Certains mathématiciens, à l’instar de Luitzen Brouwer


(1881 – 1966), pensent qu’accepter des démonstrations
« non constructives » revient à peu près à affirmer
l’existence « des extraterrestres » parce qu’on trouve la
définition du mot dans le dictionnaire.

E. L’ABSURDE QUI MÈNE AU PARADOXE

Un ensemble 𝐸 n’est défini que si pour tout objet 𝑥


l’énoncé (𝑥 ∈ 𝐸) ∧ (𝑥 ∈ 𝐸) est faux.

Théorème :
L’ensemble de tous les ensembles n’existe pas.

Démonstration :
C’est un exemple de démonstration par l’absurde.
Supposons que l’ensemble de tous les ensembles existe,
et notons-le 𝐸.
Notons 𝐴 l’ensemble 𝐴 = { 𝑥 ∈ 𝐸; 𝑥 ∉ 𝑥 } . Comme E
contient tous les ensembles, 𝐴 appartient à 𝐸.
Est-ce que 𝐴 appartient à 𝐴 ?
• si 𝐴 ∈ 𝐴 alors par définition de 𝐴, 𝐴 ∉ 𝐴,
• si 𝐴 ∉ 𝐴 alors par définition de 𝐴, 𝐴 ∈ 𝐴.

57
La proposition 𝐴 ∈ 𝐴 ne peut pas être vraie et fausse à
la fois, c’est donc que l’hypothèse de départ (𝐸 existe)
était fausse.

Des versions plus prosaïques de ce paradoxe sont


connues depuis la nuit des temps.

Exemples :
Quand quelqu’un vous dit : je suis menteur. Est-il
véridique ?

ou bien

Le barbier qui rase tous les hommes du village qui ne se


rasent pas eux-mêmes et ceux-là seulement. Le barbier
se rase-t-il lui-même ?

ou encore

Les cannibales d’une tribu se préparent à manger un


missionnaire. Désirant lui prouver une dernière fois leur
respect de la dignité et de la liberté humaine, les
cannibales proposent au missionnaire de décider lui-
même de son sort en faisant une courte déclaration : si
celle-ci est fausse, le missionnaire sera rôti, et il sera
bouilli dans le cas contraire. Que doit dire le
missionnaire pour sauver sa vie ? (D’après Miguel de
Cervantès)

58
D’autres notions, apparemment claires, ne sont pas
définies parce qu’elles conduisent à une contradiction.
Par exemple :
Le plus petit nombre qu’on ne puisse pas définir en
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
moins de vingt mots
12 13 14 15

59
Chapitre DEUX
QUELQUES PRINCIPES CLÉS

Outre les différents types de raisonnements évoqués


dans le chapitre précédent, on mobilise, dans certaines
situations, quelques principes spécifiques. On en cite le
principe des tiroirs, le principe de la descente infinie de
Fermat, le principe de l’invariance, le principe de
l’extremum. Sauf le principe des tiroirs, tous les autres
principes sont souvent utilisés dans un raisonnement par
l’absurde.

A. La descente infinie de Fermat

La descente infinie de FERMAT est un principe introduit


la première fois par Pierre de FERMAT (magistrat de
formation, mathématicien amateur surnommé le prince
des amateurs) et il l’a utilisé dans ces travaux en
théorie des nombres.

Ce principe repose sur le résultat suivant :


« Toute suite, d’entiers naturels, strictement
décroissante est finie » ou en d’autres termes : « il
n’existe, dans ℕ, aucune suite strictement
décroissante infinie ».

60
Cette méthode est souvent utilisée pour prouver
qu’une équation diophantienne (équation à inconnues
dans ℤ) n’admet pas de solutions.

Exemple 1___________________________________
Montrer que le nombre √𝟐 est irrationnel.
________________________________________________
Corrigé
Raisonnons par l’absurde :
On suppose que √𝟐 est rationnel c’est-à-dire que
𝐩
√𝟐 = 𝟎 𝐪𝟎 avec 𝐩𝟎 et 𝐪𝟎 des entiers naturels.On sait
𝐩
que : √𝟐 = 𝟎 𝐪𝟎 ⟺ 𝐩𝟎 𝟐 = 𝟐𝐪𝟎 𝟐 .
L’égalité 𝐩𝟎 𝟐 = 𝟐𝐪𝟎 𝟐 assure que 𝐩𝟎 est pair c’est-à-dire
que 𝐩𝟎 = 𝟐𝐩𝟏 et donc l’égalité 𝐩𝟎 𝟐 = 𝟐𝐪𝟎 𝟐 s’écrit
𝐪𝟐𝟏 = 𝟐𝐩𝟐𝟏 .
Le même raisonnement nous conduit également à 𝐪𝟐
pair et à l’égalité : 𝐩𝟐𝟐 = 𝟐𝐪𝟐𝟐 .
Ainsi, cela nous amène à la suite d’entiers naturels
strictement décroissante :
𝐩 𝐩 𝐩 𝐩
𝐩𝟎 , 𝐩𝟏 = 𝟎 𝟐, 𝐩𝟐 = 𝟎 𝟒, 𝐩𝟑 = 𝟎 𝟖, …, 𝐩𝐧 = 𝟎 𝟐𝐧
Or on sait qu’une telle suite n’existe pas et par suite
notre hypothèse de la rationalité de √𝟐 est fausse. D’où
le résultat.

Exemple 2___________________________________
Montrer que l'équation : 𝐱 𝟐 + 𝐲 𝟐 = 𝟑(𝐳 𝟐 + 𝐭 𝟐 ) n’admet
pas de quadruplets solutions (𝐱, 𝐲, 𝐳, 𝐭) d’entiers
strictement positifs.
61
________________________________________________
Corrigé
Pour tout quadruplet (𝐱, 𝐲, 𝐳, 𝐭) d’entiers relatifs
vérifiant 𝐱 𝟐 + 𝐲 𝟐 = 𝟑(𝐳 𝟐 + 𝐭 𝟐 ) on a nécessairement 𝟑
divise 𝐱 𝟐 + 𝐲 𝟐 . On voit que les réduites en modulo 3 du
carré d’un entier ne peuvent être que 𝟎 ou 𝟏 selon le
tableau de congruence suivant :
𝐧 ≡ ⋯ [𝟑] 𝟎 𝟏 𝟐
𝐧𝟐 ≡ ⋯ [𝟑] 𝟎 𝟏 𝟏
Donc : 𝐱 + 𝐲 ≡ 𝟎 [𝟑] ⟺ 𝐱 ≡ 𝐲 ≡ 𝟎 [𝟑].
𝟐 𝟐

On peut alors se permettre d’écrire 𝐱 = 𝟑𝐮 et 𝐲 = 𝟑𝐯 où


𝐮 et 𝐯 sont dans ℤ∗ .
L’équation devient donc : 𝐳 𝟐 + 𝐭 𝟐 = 𝟑(𝐮𝟐 + 𝐯 𝟐 )
Ainsi le quadruplet (𝐳, 𝐭, 𝐮, 𝐯) est une solution telle que :
𝐳 𝟐 + 𝐭 𝟐 + 𝐮𝟐 + 𝐯 𝟐 < 𝐱 𝟐 + 𝐲 𝟐 + 𝐳 𝟐 + 𝐭 𝟐
Donc en réitérant ce procédé, on aboutit à une suite
d’entiers strictement décroissante ce qui est
impossible.
Enfin, l’équation 𝐱 𝟐 + 𝐲 𝟐 = 𝟑(𝐳 𝟐 + 𝐭 𝟐 ) n’admet de
solutions dans (ℤ∗ )𝟒 .

Exemple 3___________________________________
Montrer que la suite des carrés parfaits ne contient
pas une progression arithmétique.
________________________________________________
Corrigé
S’il existe une progression arithmétique (𝐮𝐧 )𝐧∈ℕ∗ au sein
de la suite des carrés parfaits alors on aurait pour tout
𝐧≥𝟐:

62
𝐮𝟐𝐧 𝟏 − 𝐮𝟐𝐧 = 𝐮𝟐𝐧 − 𝐮𝟐𝐧 𝟏 > 0 ①
Or on sait que 𝐮𝐧 𝟏 + 𝐮𝐧 > 𝐮𝐧 + 𝐮𝐧 𝟏 , d’où
nécessairement 𝐮𝐧 𝟏 − 𝐮𝐧 < 𝐮𝐧 − 𝐮𝐧 𝟏 pour que
l’égalité ① soit réalisée.
Ainsi, on aboutit à la suite strictement décroissante
d’entiers positifs :
𝐮𝟐 − 𝐮𝟏 > 𝐮𝟑 − 𝐮𝟐 > 𝐮𝟒 − 𝐮𝟑 > 𝐮𝟓 − 𝐮𝟒 > ⋯
Ce qui est impossible.
Enfin, il n’existe aucune progression arithmétique
infinie au sein de la suite des carrés parfaits.

B. Le principe des tiroirs

Ce principe est parfois appelé principe des pigeons. On


l’attribue au mathématicien franco-belge Dirichlet car c’est
lui qui l’a utilisé la première fois dans des démonstrations
non évidentes.
Version simple : « Si 𝐧 + 𝟏 objets sont placés dans 𝐧
tiroirs, au moins un tiroir contiendra 𝟐 objets ou plus ».
Version générale : « Si n objets sont placés dans 𝐤 tiroirs,
au moins un tiroir contiendra 𝐄𝐧𝐭(𝐧/𝐤) objets ou plus ».

Exemple 1___________________________________
La Mauritanie compte 𝟒 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 d’habitants. Un être
humain a, au plus 𝟔𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 cheveux sur la tête. Au vu de
ces données, et sachant seulement cela, combien de
mauritaniens peut-on trouver qui ont exactement le même
nombre de cheveux sur la tête.
________________________________________________

63
Corrigé
Il y a 𝟒 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 d’habitants à placer dans 𝟔𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟏
catégories, allant de celle des habitants ayant 𝟎 cheveux,
jusqu’à celle des habitants ayant 𝟔𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 cheveux. Alors, il
y a, au moins, une catégorie qui contient 𝐄𝐧𝐭(𝟒 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎/
𝟔𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟏) = 𝟔 mauritaniens, ayant le même nombre de
cheveux.

Exemple 2___________________________________
On a jeté de la peinture noire sur le sol blanc d’une pièce
carrée de 𝟐 mètres sur 𝟐, n’importe comment. Montrer
qu’il existe deux points de la même couleur dont la
distance est exactement un mètre.
________________________________________________
Corrigé
Considérons dans la pièce carrée de 𝟐 mètres sur 𝟐 un
triangle équilatéral de côté 𝟏 m. Ce triangle possède 3
sommets qui ne peuvent avoir que 𝟐 couleurs, noir ou blanc.
Donc on a trouvé 𝟐 sommets qui ont la même couleur et ils
sont distants d’un mètre exactement.

Exemple 3___________________________________
Montrer qu'il existe une puissance de 𝟕𝟑 qui se termine
par 𝟐𝟎𝟐𝟎 fois le chiffre 𝟎 suivis du chiffre 𝟏 :
… (𝟐𝟎𝟐𝟎 fois le chiffre 𝟎) ...𝟎𝟎𝟎𝟏.
________________________________________________

64
Corrigé
On considère la suite des 𝟏 𝟎𝟎𝟎 … 𝟎𝟎𝟎 𝟏 nombres entiers qui
𝟐𝟎𝟐𝟎 𝐳é𝐫𝐨𝐬
𝟏𝟎𝟎𝟎…𝟎𝟎𝟎𝟏
sont des puissances de 𝟕𝟑 : 𝟕𝟑, 𝟕𝟑𝟐 , 𝟕𝟑𝟑 , …, 𝟕𝟑 𝟐𝟎𝟐𝟎 𝐳é𝐫𝐨𝐬
(objets). En divisant ces nombres par 𝟏 𝟎𝟎𝟎 … 𝟎𝟎𝟎, on
𝟐𝟎𝟐𝟏 𝐳é𝐫𝐨𝐬
obtient 𝟏 𝟎𝟎𝟎 … 𝟎𝟎𝟎 restes (tiroirs) et donc d’après le
𝟐𝟎𝟐𝟏 𝐳é𝐫𝐨𝐬
principe des tiroirs, il existe deux puissances de 𝟕𝟑 qui ont le
même reste. La différence de ces deux nombres est de la
forme 𝟕𝟑𝐣 (𝟕𝟑𝐤 − 𝟏) avec 𝐣 et 𝐤 entiers. Cette différence est
divisible par 𝟏 𝟎𝟎𝟎 … 𝟎𝟎𝟎. Or 𝟏 𝟎𝟎𝟎 … 𝟎𝟎𝟎 est premier avec
𝟐𝟎𝟐𝟏 𝐳é𝐫𝐨𝐬 𝟐𝟎𝟐𝟏 𝐳é𝐫𝐨𝐬
𝟕𝟑, et donc avec 𝟕𝟑𝐣 , et divise donc, selon Gauss, le nombre
𝟕𝟑𝐤 − 𝟏. Ainsi le nombre 𝟕𝟑𝐤 − 𝟏 s’écrit sous la forme
𝟕𝟑𝐤 − 𝟏 = 𝟏 𝟎𝟎𝟎 … 𝟎𝟎𝟎 × 𝐍 et par suite :
𝟐𝟎𝟐𝟏 𝐳é𝐫𝐨𝐬
𝟕𝟑𝐤 = 𝟏 𝟎𝟎𝟎 … 𝟎𝟎𝟎 × 𝐍 + 𝟏 c’est-à-dire que 𝟕𝟑𝐤 se termine
𝟐𝟎𝟐𝟏 𝐳é𝐫𝐨𝐬
par 𝟎𝟎𝟎 … 𝟎𝟎𝟎 𝟏.
𝟐𝟎𝟐𝟎 𝐳é𝐫𝐨𝐬

C. Le principe de l’invariance

Le principe des invariants consiste à trouver une


quantité qui ne change pas, indépendamment des
étapes suivies dans un processus. Il s’agit d’une
méthode permettant le plus souvent de démontrer
qu’un problème n’a pas de solution en cherchant une
fonction (quantité) invariante dans une transformation
(processus).

65
Exemple 1___________________________________
Une feuille de papier est déchirée en trois parties.
Ensuite, l’une de ces parties est déchirée de nouveau
en trois parties, et ainsi de suite. Peut-on obtenir, en
fin de compte, un total de cent parties ?
________________________________________________
Corrigé
L’algorithme consiste à ajouter 𝟐 au nombre de parties
de feuille à chaque tour. Donc la parité du nombre de
parties est un invariant. Or on part d’une feuille, donc
d’un nombre de parties égal à 𝟏, donc impair. Il est
donc impossible d’atteindre 𝟏𝟎𝟎 parties, qui est un
nombre pair.

Exemple 2___________________________________
On dispose de 𝟐𝟐 arbres mis en rond ; sur chaque
arbre se pose un corbeau. Toutes les minutes, deux
corbeaux se déplacent chacun sur un arbre voisin du
leur. Est-il possible pour les corbeaux, après un
certain nombre de minutes, de se rassembler tous sur
le même arbre?
________________________________________________
Corrigé
Les déplacements des corbeaux font que le nombre de
nombres de corbeaux pairs est toujours pair ou nul. La
situation où tous les corbeaux seraient sur le même
arbre conduirait à un nombre de nombres de corbeaux
pairs qui serait impair. C’est donc impossible.

66
Exemple 3___________________________________
Sur une île déserte vivent 𝟑𝟒 caméléons. Au départ 𝟕
sont jaunes, 𝟏𝟎 sont rouges et 𝟏𝟕 sont verts. Lorsque
deux caméléons de couleurs différentes se
rencontrent, ils prennent tous les deux la troisième
couleur. Lorsque se rencontrent deux caméléons
d’une même couleur, il ne se passe rien. Au bout
d’un an tous les caméléons sur l’île sont devenus de
la même couleur. Laquelle ? (Il faut non seulement
déterminer la couleur, mais aussi prouver que c’est la
seule possible.)
________________________________________________
Corrigé
Considérons les trois nombres 𝐚, 𝐛, 𝐜. Si 𝐚 et 𝐛 ont
même congruence modulo 𝟑, alors il existe un entier 𝐱
tel que : 𝐚 − 𝐛 = 𝟑𝐱
Ce qui s’écrit : 𝐚 + 𝟐𝐱 = 𝐛 − 𝐱 On peut donc
appliquer l’opération +𝟐 sur le premier terme 𝐚 du
triplet (𝐚, 𝐛, 𝐜), 𝐱 fois et obtenir les trois termes
suivants : (𝐚 + 𝟐𝐱, 𝐛 − 𝐱, 𝐜 − 𝐱)
Comme les deux premiers termes sont égaux, par une
succession d’opérations −𝟏 sur les deux premiers
termes et +𝟐 sur le dernier, on aboutit à :
(𝟎, 𝟎, 𝐚 + 𝐛 + 𝐜)
Donc si 𝐚 et 𝐛 ont même congruence modulo 𝟑, le
problème a une solution et cette solution est le
troisième terme. Réciproquement, si on atteint la
situation :
(𝟎, 𝟎, 𝐚 + 𝐛 + 𝐜)
en regroupant toutes les opérations +𝟐 sur le dernier
terme en fin de séquence (ce qu’on a le droit de faire
puisque l’addition et la soustraction sont commutatives
et associatives), on vient de la situation :

67
(𝐱, 𝐱, 𝐚 + 𝐛 + 𝐜 − 𝟐𝐱)
Pour pouvoir provenir de la situation : (𝐚, 𝐛, 𝐜), il faut
qu’il existe une série d’opérations +𝟐 sur le premier
terme (soit 𝐲 le nombre de ces opérations) et une série
d’opérations +𝟐 sur le deuxième terme (soit 𝐳 le
nombre de ces opérations) telles que :
𝐱 − 𝟐𝐲 + 𝐳 = 𝐚
𝐱 + 𝐲 − 𝟐𝐳 = 𝐛
Soit en faisant la différence de ces deux égalités :
𝟑(𝐲 − 𝐳) = 𝐛 – 𝐚
Donc 𝐚 et 𝐛 ont même congruence modulo 𝟑. Ce
problème a donc une solution 𝐜 si et seulement si 𝐚 et 𝐛
ont même congruence modulo 𝟑. Les entiers 𝟕 et 𝟏𝟎
sont les seuls à avoir même congruence modulo 𝟑. Donc
les caméléons deviennent tous verts.

D. Le principe de symétrie

Si une situation est symétrique et qu’on ne peut la


transformer qu’en utilisant des transformations
symétriques, alors on ne peut pas arriver à une
situation non symétrique.

Exemple 1___________________________________
Un jeton est posé sur chaque case d’un damier 7x7.
Les cases du damier sont repérées de la manière
suivante :
la case centrale a les coordonnées (𝐱 = 𝟎, 𝐲 = 𝟎) ; la
coordonnée 𝐱 augmente de 𝟏 vers la droite et la
coordonnée 𝐲 augmente de 𝟏 vers le haut. Ainsi la
68
case en bas à gauche est la case (𝐚 = −𝟑, 𝐲 = −𝟑) et
la case en haut à droite, (𝐱 = 𝟑, 𝐲 = 𝟑). Deux
joueurs prennent, tour à tour, des jetons en
respectant la règle suivante :
– Si le premier joueur prend un jeton situé sur la case
(𝐱 = 𝐚, 𝐲 = 𝐛), il doit aussi prendre les jetons des
cases (𝐱 = −𝐛, 𝐲 = 𝐚), (𝐱 = −𝐚, 𝐲 = −𝐛) et (𝐱 =
𝐛, 𝐲 = −𝐚) ;
– Si le deuxième joueur prend le jeton situé sur la
case (𝐱 = 𝐚, 𝐲 = 𝐛), il doit aussi prendre les jetons
des cases : (𝐱 = −𝐚, 𝐲 = 𝐛), (𝐱 = −𝐚, 𝐲 = −𝐛) et
(𝐱 = 𝐚, 𝐲 = −𝐛). Le joueur qui a gagné est le premier
qui arrive à atteindre la situation où il reste un seul
jeton, situé sur la case (𝐱 = 𝟏, 𝐲 = 𝟎). Un des
joueurs peut-il gagner ?
________________________________________________
Corrigé
Les règles du jeu conduisent à une situation
systématiquement symétrique par rapport au point de
coordonnées (𝐱 = 𝟎, 𝐲 = 𝟎). Une fin du jeu avec une
seule case remplie de coordonnées (𝐱 = 𝟏, 𝐲 = 𝟎) ne
présenterait plus cette symétrie. Elle est donc
impossible.

E. Le principe de l’extremum

On sait qu’un ensemble fini de nombres réels contient


toujours un maximum et un minimum, et qu’un

69
ensemble éventuellement infini d’entiers naturels
contient toujours un minimum.
Le principe de l’extremum est une heuristique qui
consiste à considérer un objet pour lequel une certaine
quantité associée est minimale ou maximale.

Exemple 1___________________________________
On se donne 𝐧 points du plan. On suppose que chaque
triplet de points forme un triangle d’aire inférieure
ou égale à 𝟏.
Montrer que les 𝐧 points sont tous à l’intérieur d’un
triangle d’aire inférieure ou égale à 𝟒.
_______________________________________________
Corrigé
On considère trois points 𝐀, 𝐁, 𝐂 formant un triangle
d’aire maximale. On trace la droite parallèle à un des
cotés et passant par le troisième sommet.

On sait qu’il n’y a pas de point dans la zone grise. En


effet, un tel point formerait avec les deux autres points
un triangle d’aire plus grande que le triangle 𝐀𝐁𝐂 (il
aurait une hauteur plus grande que celle de 𝐀𝐁𝐂 et la

70
même base), ce qui contredirait la maximalité supposée
de l’aire du triangle 𝐀𝐁𝐂. Un raisonnement analogue
avec les deux autres côtés définit une zone autorisée de
forme triangulaire, formée de quatre triangles
semblables au triangle 𝐀𝐁𝐂, et donc d’aire inférieure ou
égale à 𝟒.

Exemple 2___________________________________
On se donne 𝐧 points du plan. On suppose que pour
deux points quelconques distincts, il en existe un
troisième point aligné avec les deux premiers.
Montrer que tous les points sont alignés.
________________________________________________
Corrigé
Pour chaque paire de points distincts, traçons la droite
passant par ces deux points. Supposons par l’absurde
que tous les points ne sont pas alignés. Autrement dit,
tous les points ne sont pas sur la même droite. Il existe
donc des distances entre les points et les droites qui
sont strictement positives.
Considérons donc le point et la droite qui ont la plus
petite distance strictement positive. Appelons 𝐀 ce
point et 𝐝 la droite.
Par 𝐝, il passe par hypothèse au minimum trois points
𝐁, 𝐂 et 𝐃, qu’on place comme sur la figure.

71
On voit alors que la distance de 𝐂 à la droite (𝐀𝐁) est
strictement inférieure à celle entre 𝐀 et 𝐝, ce qui est
absurde. Donc, en conclusion, tous les points sont
alignés.

72
Chapitre TROIS
PREUVES SANS MOTS
(Preuves visuelles)
A. DES DÉMONSTRATIONS SANS PHRASES ?

Un premier exemple
Démonstration visuelle de la formule :
∀𝐧 ≥ 𝟏, 𝟏 + 𝟑 + 𝟓 + ⋯ + (𝟐𝐧 − 𝟏) = 𝐧𝟐

Donc, on a : 𝟏 + 𝟑 + 𝟓 + 𝟕 + 𝟗 = 𝟓𝟐 = 𝟐𝟓, et par voie de


généralisant : ∀𝐧 ≥ 𝟏, 𝟏 + 𝟑 + 𝟓 + ⋯ + (𝟐𝐧 − 𝟏) = 𝐧𝟐 .

73
Cette « démonstration » sans mots s'appuie sur une
représentation visuelle d'un exemple bien choisi de la
formule à démontrer ; la valeur démonstrative d'un tel
processus est néanmoins souvent contestée et on peut
dire qu’il s'agit plutôt d'une illustration « bien
convaincante ».

Peut-on faire des démonstrations sans phrases ou pire


encore sans mots ?

Le but d’une preuve étant de convaincre, si on ne parle


pas il faut donc recourir à autre chose. En ce qui
concerne les mathématiques, sans phrases, les seuls
recours qui restent sont les dessins et les illustrations
(figures géométriques, représentations graphiques,
graphes, etc.).

Le premier exemple vu ci-haut montre qu’on peut bien


faire une preuve sans phrases ou pire encore sans mots.

Mais la question qui peut susciter un débat dans ce


cadre est plutôt « doit-on faire de telles
démonstrations ? ».
Tout dépend de l’objectif pédagogique visé. Si notre
objectif est d’amener l’élève à rédiger des
démonstrations selon le standard conventionnel, les
démonstrations visuelles ne sont guère recommandées.
Si, par contre, l’objectif est de faire aimer les
mathématiques, de montrer les mathématiques sous un
autre angle alors les démonstrations visuelles font bien
l’affaire.
74
B. QUELQUES PREUVES VISUELLES

1. Preuve du théorème de Viviani


Énoncé : Dans un triangle équilatéral, la somme des
distances d’un point intérieur au triangle aux trois
côtés est égale à la hauteur.

Hors preuve :
Tourner les petits triangles de telle façon que leurs
hauteurs soient dans la même direction.

75
2. Preuve du théorème de Pythagore
Énoncé : Dans un triangle rectangle de côtés a, b, c
d’hypoténuse c, on a : c = a + b .

3. Preuve de l’égalité
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
𝐥𝐢𝐦 + + + ⋯+ 𝒏 = 𝟏
𝒏→ 𝟐 𝟒 𝟖 𝟐

76
4. Preuve de la formule d’Al Kashi
Énoncé : Pour tout triangle de côtés a, b, c, on a :
c = a + b − 2ab. cos C

77
5. Preuve de la formule
𝐧 𝟐 𝐧

𝐢 = 𝐢𝟑
𝐢 𝟏 𝐢 𝟏

𝐧 𝐧 𝐧 𝐧

= 𝐢+𝟐 𝐢+𝟑 𝐢 + ⋯+ 𝐧 𝐢 = 𝟏 𝟏𝟐 + 𝟐 𝟐𝟐 + ⋯ + 𝐧 𝐧𝟐
𝐢 𝟏 𝐢 𝟏 𝐢 𝟏 𝐢 𝟏
𝐧 𝐧

= 𝐢 = 𝐢𝟑
𝐢 𝟏 𝐢 𝟏

6. Preuve de la formule de GAUSS

𝐧𝟐 𝐧
𝟏 + 𝟐 + 𝟑 + ⋯+ 𝐧 = +
𝟐 𝟐
78
7. Preuve de la convergence de la série alternée

Hors preuve :

𝟏 𝟐 𝟐 𝟏 𝟏
− = −
𝟐 𝟑 𝟒 𝟑 𝟒

𝟏 𝟒 𝟒 𝟏 𝟏 𝟏 𝟒 𝟒 𝟏 𝟏
− = − , − = −
𝟒 𝟓 𝟔 𝟓 𝟔 𝟒 𝟕 𝟖 𝟕 𝟖

𝟏 𝟐𝐧 𝟐𝐧 𝟏 𝟏
𝐧 𝐧
− 𝐧
= 𝐧 − 𝐧 ,
𝟐 𝟐 + 𝟐𝐤 − 𝟏 𝟐 + 𝟐𝐤 𝟐 + 𝟐𝐤 − 𝟏 𝟐 + 𝟐𝐤

𝐤 = 𝟏, 𝟐, … , 𝟐𝐧 𝟏 , 𝐧 = 𝟏, 𝟐, …

79
8. Preuve de la formule
𝐧(𝐧 + 𝟏(𝟐𝐧 + 𝟏)
𝟏𝟐 + 𝟐𝟐 + 𝟑𝟐 + ⋯ + 𝐧𝟐 =
𝟔

Hors preuve :
La formule doit être vue sous la forme :
𝟏 𝟏
𝟏𝟐 + 𝟐𝟐 + 𝟑𝟐 + ⋯ + 𝐧𝟐 = 𝐧(𝐧 + 𝟏) 𝐧 +
𝟑 𝟐
Trois tétraèdres à coller puis couper horizontalement la
rangée supérieure en deux et compléter le pavé de
dimensions 𝐧, 𝐧 + 𝟏, 𝐧 + 𝟏/𝟐.

80
9. Preuve de la formule
𝟐𝐒 𝟐𝐒
𝐫= =
𝐚+𝐛+𝐜 𝐩

Hors preuve :
L’aire 𝐒 du triangle est égale à l’aire du trapèze
reconstitué à partir des trois « morceaux » comme on
le voit sur la figure.
Le trapèze ainsi obtenu a pour hauteur le rayon 𝐫 du
cercle inscrit et pour bases 𝐛 et 𝐚 + 𝐜. Donc son aire
vaut :
(𝐚 + 𝐛 + 𝐜)𝐫
𝟐

81
10. Preuve des inégalités 𝐌𝐇 < 𝑀𝐺 < 𝑀𝐴 < 𝑀𝑄

𝐏𝐌 = 𝐚
Avec les données : 𝐍𝐌 = 𝐛 
𝐚>𝑏

Hors preuve :
Pour 𝐚 et 𝐛 deux réels strictement positifs :
𝟐𝐚𝐛
La moyenne harmonique (𝐌𝐇) de 𝐚 et 𝐛 est : ,
𝐚 𝐛
La moyenne géométrique (𝐌𝐆) de 𝐚 et 𝐛 est : √𝐚𝐛,
𝐚 𝐛
La moyenne arithmétique (𝐌𝐀) de 𝐚 et 𝐛 est : ,
𝟐
𝐚𝟐 𝐛 𝟐
La moyenne quadratique (𝐌𝐐) de 𝐚 et 𝐛 est : .
𝟐

82
11. Preuve d’une bijection entre [𝟎; 𝟏] et [𝟎; 𝟏[

83
12. Preuve de la formule :
𝟏
𝟏 + 𝐫 + 𝐫𝟐 + ⋯ + 𝐫𝐧 + ⋯ = 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐫 ∈ ]𝟎, 𝟏[
𝟏−𝐫

84
13. Preuve des formules :
𝐜𝐨𝐬(𝜶 + 𝜷) = 𝐜𝐨𝐬 𝜶 𝐜𝐨𝐬 𝜷 − 𝐬𝐢𝐧 𝜶 𝐬𝐢𝐧 𝜷
𝐬𝐢𝐧(𝜶 + 𝜷) = 𝐬𝐢𝐧 𝛂 𝐜𝐨𝐬 𝛃 + 𝐜𝐨𝐬 𝛂 𝐬𝐢𝐧 𝛃

14. Autre preuve de la formule :


𝐬𝐢𝐧(𝜶 + 𝜷) = 𝐬𝐢𝐧 𝛂 𝐜𝐨𝐬 𝛃 + 𝐜𝐨𝐬 𝛂 𝐬𝐢𝐧 𝛃

85
15. Preuve de l’inégalité (𝐚, 𝐛, 𝐜 réels strict. positifs)
𝐚𝟐 − 𝐚𝐛 + 𝐛 𝟐 + 𝐛 𝟐 − 𝐛𝐜 + 𝐜 𝟐 ≥ 𝐚𝟐 + 𝐚𝐜 + 𝐜 𝟐

16. Preuve de l’inégalité (𝐚, 𝐛, 𝐜 réels strict. positifs)


(𝐚 + 𝐛 + 𝐜)√𝟐 ≤ 𝐛 𝟐 + 𝐜 𝟐 + 𝐜 𝟐 + 𝐚𝟐 + 𝐚𝟐 + 𝐛 𝟐 .

86
C. UN POUVOIR PLUTÔT EXPLICATIF

Dans certaines situations, la représentation visuelle


recouvre un pouvoir plus explicatif que démonstratif.

La représentation visuelle du paradoxe de Simpson, en


statistiques, est la meilleure explication de ce qu’on
appelle « l’effet de structure ». Dans ce cas, la
visualisation explique mieux cet effet plus que tous les
discours, aussi clairs soient-ils, que l’on peut faire sur
ce sujet.

Une explication sur un exemple s’impose pour mieux


comprendre :
Pour un même examen, on compare les proportions de
reçus chez les filles et chez les garçons dans deux
lycées A et B, puis globalement :

Filles Garçons
présentes 1100 prés. 350
A 10% 8%
reçues 110 reçus 28
présentes 100 prés. 400
B 82% 56%
reçues 82 reçus 224
présentes 1200 prés. 750
A∪B 16% 33,6%
reçues 192 reçus 250

Le paradoxe est que dans les deux lycées, les filles font
mieux que les garçons, soit en pourcentages (10 > 8 et
82 > 56), alors que globalement les filles font moins
bien que les garçons, soit en pourcentages (16 < 33,6).

87
Les 12 effectifs du tableau sont représentés par les 12
coordonnées du graphique ci-dessous. Les abscisses sont
les présents et les ordonnées les reçus. Les données des
garçons sont les ronds blancs, celles des filles les ronds
noirs.

Les proportions de succès deviennent donc des pentes


de droites, et on VOIT facilement comment peut
apparaître le paradoxe.

88
D. INCONVÉNIENTS DES PREUVES VISUELLES

En général pour produire une preuve visuelle,


visuelle il faut
éviter d’être leurré par sa propre vision.
Dans le domaine scientifique, on observe par nos
organes de sens sans toutefois leur accorder notre
entière confiance.
La
a figure suivante justifie combien notre vision n’est
pas fiable et est sujette à des illusions d’optique à tel
point que le « carré » central nous semble bouger :

Dans ce domaine, pour se prémunir des effets


trompeurs de l’observation « sensorielle » dans les
preuves visuelles, on a recensé, entre autres, trois
pièges à éviter : l’effet horizon, les fausses figures,
figu les
sous-entendus.

89
1. L’effet horizon

En comparant graphiquement les croissances des


fonctions 𝒙 ⟼ 𝐥𝐧(𝒙) et 𝒙 ⟼ 𝒙𝟎.𝟑, il nous semble que
la fonction 𝒙 ⟼ 𝐥𝐧(𝒙) « l’emporte » sur la fonction
𝒙 ⟼ 𝒙𝟎.𝟑 .

Cette comparaison nous installe dans le doute, surtout


quand on se rappelle, même de manière vague, le cours
de maths sur les croissances comparées : les puissances
de 𝒙 d’exposant positif « l’emportent » sur 𝐥𝐧(𝒙) pour 𝒙
grand. D’autant plus que 𝒙 = 𝟒𝟎 dans le schéma
précédent n’est pas suffisamment grand.

90
Alors, essayons encore plus loin :
Avec un horizon à 𝟏𝟔𝟎, ce n’est guère plus avancé.

Mais quand on essaie, par exemple, un horizon à 𝟖𝟎𝟎, le


doute commence à se dissiper : la puissance finit bien
par dépasser la fonction 𝒙 ⟼ 𝐥𝐧(𝒙).

Ce premier piège est ce qu’on appelle « l’effet


horizon ».

91
2. Les fausses figures

Ce deuxième piège réside dans la donnée d’une figure


fausse qui finit par créer un « bug » dans le
raisonnement.

En général, c’est ce « bug » qui est à l’origine de la


création par certains « matheux malicieux » de ce qu’on
appelle les paradoxes mathématiques comme dans la
démonstration du :

Théorème : « Tous les triangles sont isocèles ».

Propriétés de la bissectrice: 𝑮𝑬 = 𝑮𝑭
Triangles: 𝑨𝑮𝑬 = 𝑨𝑮𝑭, car:
Côté commun 𝑨𝑮
Angles en 𝑨 sont égaux
𝑮𝑬 = 𝑮𝑭
Alors: 𝑨𝑬 = 𝑨𝑭

92
Propriété de la médiatrice: 𝑮𝑩 = 𝑮𝑪
Triangles: 𝑮𝑩𝑬 = 𝑮𝑪𝑭, car:
Angle droit en 𝑬 et 𝑭
𝑮𝑬 = 𝑮𝑭
𝑮𝑩 = 𝑮𝑪
Alors: 𝑬𝑩 = 𝑭𝑪

En sommant les deux égalités:


𝑨𝑬 + 𝑬𝑩 = 𝑨𝑩 = 𝑨𝑭 + 𝑭𝑪 = 𝑨𝑪
Le triangle ABC est isocèle !

3. Les sous-entendus

Le troisième piège se résume en ce que les égalités ou


inégalités figurant dans la preuve peuvent nécessiter de
la part du lecteur à mobiliser un grand nombre de
calculs mentaux ou de raisonnements, voire même des
compétences qu’il n’a pas.
Ainsi, dans la démonstration précédente, on n’a pas DIT
que (𝑨𝑶) est bissectrice et que (𝑶𝑰) est médiatrice car
cela se VOIT (sous-entendu). Par contre, on suppose
évidentes pour le lecteur les conséquences 𝑶𝑱 = 𝑶𝑲 et
𝑶𝑩 = 𝑶𝑪. De plus on suppose que le lecteur connaît
les cas d’isométrie des triangles, …

93
Partie III
Corrigés
DES
EXERCICES

94
Partie I
LOGIQUE PROPOSITIONNELLE
Chapitre UN
DES NUANCES A CONNAITRE

Exercice 1
A B C D E F G H I
expression x x x x x x
énoncé x x x x x x
proposition x x x x x
assertion x x

Exercice 2
1. Un nombre réel :
« Un complexe dont la partie imaginaire est nulle »,
« Un complexe nul ou bien d’argument nul modulo 𝝅 »
2. Un nombre complexe imaginaire pur :
« Un nombre complexe dont la partie réelle est nulle »,
« Un complexe nul ou bien d’argument 𝝅/𝟐 modulo 𝝅 »
3. Un carré :
« Un rectangle qui a deux côtés consécutifs de même
longueur »,
« Un losange dont les diagonales sont de même
longueur »

Exercice 3
La définition de « oiseau » est « animal à plumes » car la
chauve-souris n’est pas un oiseau si bien qu’elle vole et qu’elle
a des ailes.

95
Chapitre DEUX
CALCUL PROPOSITIONNEL

Exercice 1
Parmi les assertions suivantes, lesquelles sont vraies, lesquelles
sont fausses et pourquoi ?
1. Si Napoléon était chinois alors 3 − 2 = 2
2. Soit Cléopâtre était chinoise, soit les grenouilles aboient
3. Soit les roses sont des animaux, soit les chiens ont 4 pattes
4. Si l’homme est un quadrupède alors il parle
5. Les roses ne sont ni des animaux, ni des fleurs
6. Nouakchott est en Mauritanie ou Walata est en Allemagne
7. Les poiriers ne donnent pas de melons, et l’âne n’est pas
humain.
1 2 3 4 5 6 7
valeur V F V V F V V

Exercice 2
La phrase suivante est supposée exacte :
« Si la télévision est allumée, il y a obligatoirement quelqu’un
qui la regarde ». Pour chaque question, répondre par : oui, non,
on ne peut pas savoir.
1. La télévision est allumée, y−a−t−il quelqu’un qui la regarde ?
Réponse : oui
2. Il n’y a personne devant la télévision. Est-elle allumée ?
Réponse : non
3. La télévision n’est pas allumée. Y−a−t−il quelqu’un devant
l’écran?
Réponse : on ne peut pas savoir
4. Il y a quelqu’un devant la télévision. Est-elle allumée ?
Réponse : on ne peut pas savoir

96
Exercice 3
Si je mange, alors je bois et je ne parle pas. Si je ne parle pas
alors je m’ennuie. Je ne m’ennuie pas. Je peux en déduire que
(oui ou non et pourquoi) :
On considère les propositions :
𝑴 : « je mange »
𝑩 : « je bois »
𝑷 : « je parle »
𝑬 : « je m’ennuie »
L’énoncé donne pour vraies les deux implications suivantes :
𝑴 ⟹ 𝑩 ∧ 𝑷 et 𝑷 ⟹ 𝑬 avec 𝑴 et 𝑷 vraies
1. je parle.
Réponse : Vrai car 𝑬 ⟹ 𝑷 et 𝑷 ⟹ 𝑬 sont
équivalents.
2. je ne parle pas.
Réponse : Faux selon le principe du tiers exclu.
3. je ne bois pas.
Réponse : Faux car si c’était vrai l’implication 𝑴 ⟹
𝑩 ∧ 𝑷 serait fausse.
4. je ne mange pas.
Réponse : Vrai sinon l’implication 𝑴 ⟹ 𝑩 ∧ 𝑷 serait
fausse.
5. je ne bois pas et je ne mange pas.
Réponse : Faux pour la même raison que le 4.

Exercice 4
Soient 𝐴, 𝐵, 𝐶 trois assertions. Pour chacune des assertions :
(𝐴 ∧ 𝐵) (𝐴 ∨ 𝐵)
(𝐴 ∨ (𝐵 ∧ 𝐶)) (𝐴 ∧ (𝐵 ∨ 𝐶))
(𝐴 ⇒ 𝐵) (𝐴 ⟺ 𝐵)
( 𝐴 ∨ 𝐵 ⇒ 𝐶) (𝐴 ∧ 𝐵 ⟺ 𝐶)
1. Écrire sa négation.

97
Réponse :
𝑨 ∧ 𝑩 =𝑨∨𝑩;
𝑨 ∨ 𝑩 =𝑨∧𝑩;
(𝑨 ∨ (𝑩 ∧ 𝑪)) = 𝑨 ∧ 𝑩 ∨ 𝑪 = 𝑨 ∧ 𝑩 ∨ 𝑨 ∧ 𝑪 ;
(𝑨 ∧ (𝑩 ∨ 𝑪)) = 𝑨 ∨ 𝑩 ∧ 𝑪 = 𝑨 ∨ 𝑩 ∧ 𝑨 ∨ 𝑪 ;
𝑨 ⇒ 𝑩 = 𝑨 ∨ 𝑩 = 𝑨 ∧ 𝑩;
(𝑨 ⟺ 𝑩) = (𝑨 ⇒ 𝑩) ∧ (𝑩 ⇒ 𝑨) = 𝑨 ∧ 𝑩 ∨ 𝑩 ∧ 𝑨 ;
( 𝑨 ∨ 𝑩 ⇒ 𝑪) = 𝑨 ∨ 𝑩 ∨ 𝑪 = 𝑨 ∧ 𝑩 ∧ 𝑪
(𝑨 ∧ 𝑩 ⟺ 𝑪) = (𝑨 ∧ 𝑩 ∧ 𝑪 ) ∨ 𝑨 ∧ 𝑩 ∧ 𝑪
2. Traduire l’assertion et sa négation en langage courant, en
remplaçant A par « je mange », B par « je bois » et C par
« je parle ».
Réponse :
𝑨 ∧ 𝑩 : « Je mange et je ne bois pas »,
𝑨 ∨ 𝑩 : « Je ne mange pas ou je bois »,
𝑨 ∨ 𝑩 : « Je mange ou je ne bois pas »,
𝑨 ∧ 𝑩 : « Je ne mange pas ou je bois »,
𝑨 ∨ (𝑩 ∧ 𝑪) = (𝑨 ∨ 𝑩) ∧ (𝑨 ∨ 𝑪) : « Je mange ou je bois
et je mange ou je parle »,
𝑨 ∧ 𝑩 ∨ 𝑨 ∧ 𝑪 : « Je ne mange pas et je ne bois pas
ou je ne mange pas et je ne parle pas »,
𝑨 ∧ (𝑩 ∨ 𝑪 = (𝑨 ∧ 𝑩) ∨ (𝑨 ∧ 𝑪): « Je mange et je bois
ou je mange et je parle »,
𝑨 ∨ 𝑩 ∧ 𝑨 ∨ 𝑪 : « Je ne mange pas ou je ne bois pas
et je ne mange pas ou je ne parle pas »,
𝑨 ⇒ 𝑩 : « Si je mange alors je ne bois pas »,
𝑨 ∧ 𝑩 : « Je mange et je bois »,
𝑨 ⟺ 𝑩 : « Je mange si, et seulement si, je bois »,
𝑨 ∧ 𝑩 ∨ 𝑩 ∧ 𝑨 : « Je mange ou bien je bois »,

98
𝑨 ∨ 𝑩 ⇒ 𝑪 : « Si je ne mange pas et je ne bois pas
alors je parle,
𝑨 ∧ 𝑩 ∧ 𝑪 : « Je ne mange pas et je ne bois pas et je ne
parle pas »,
(𝑨 ∧ 𝑩 ⟺ 𝑪) : « Je mange et je bois si, et seulement
si, je ne parle pas »,

Exercice 5
On considère les quatre assertions suivantes :
• 𝑷 : je parle,
• 𝑩 : je bois,
• 𝑱 : je mange du pain,
• 𝑴 : j’ai des moustaches.
Exprimer sous forme symbolique les phrases suivantes :
1. Je parle et je bois, mais je n’ai pas de moustaches.
Réponse : 𝑷∧𝑩∧𝑴
2. Quand je parle, je ne bois pas.
Réponse : 𝑷 ⟹ 𝑩
3. Chaque fois que je mange du pain, je ne parle pas mais je
bois.
Réponse : 𝑱 ⟹ 𝑷∧𝑩
4. Si je mange du pain ou si je bois, alors je ne parle pas.
Réponse : 𝑱∨𝑩⟹ 𝑷
5. Il suffit que j’aie des moustaches pour que je mange du
pain.
Réponse : 𝑴 ⟹ 𝑱
6. Il faut que je mange du pain et que je boive pour que je
parle.
Réponse : 𝑷 ⟹ 𝑱∩𝑩
7. Une condition nécessaire pour que je boive et que je parle
est que je mange du pain.
Réponse : 𝑩∩𝑷 ⟹ 𝑱
99
8. Je parle et je bois, si et seulement si je mange du pain ou
j’ai des moustaches.
Réponse : 𝑩∩𝑷 ⟺ 𝑱∪𝑴
9. De deux choses l’une : soit je bois et je mange du pain,
soit si j’ai une moustache alors je ne parle pas.
Réponse : (𝑩 ∩ 𝑱) ⟺ 𝑴 ⟹ 𝑷

Exercice 6
Considérons les trois propositions vraies :
𝑃: 𝑎=0 ⟹ 𝑏>0
𝑃 : 𝑎>0 ⟹ 𝑏<0
𝑃 : 𝑏≠0 ⟹ 𝑐>0
 On suppose que 𝒂 = 𝟎
Selon 𝑃 : 𝑎 = 0 ⟹ 𝑏 > 0. Or 𝑏 > 0 assure 𝑏 ≠ 0 et selon
𝑃 : 𝑏 ≠ 0 ⟹ 𝑐 > 0.
Donc, on a à la fois : 𝑏 > 0 et 𝑐 > 0. Ce qui est contraire à
l’hypothèse. D’où 𝑎 = 0 est à écarter.
 On suppose que 𝒂 > 0
Selon 𝑃 : 𝑎 > 0 ⟹ 𝑏 < 0, et donc 𝑏 ≠ 0, ce qui donne
𝑐 > 0 selon 𝑃 . Donc on se heurte à une contradiction car
on a à la fois : 𝑎 > 0 et 𝑐 > 0.
D’où l’éventualité 𝑎 > 0 est à écarter.
 Examinons le nombre b : On suppose que 𝑏 > 0 :
Donc 𝑏 ≠ 0, et selon 𝑃 , on a aussi 𝑐 > 0.
Cas à rejeter également car on a deux nombres de même
qualité.
Enfin, la seule possibilité est : 𝑎 < 0, 𝑏 = 0, 𝑐 > 0.

Exercice 7
Soit 𝑝 et 𝑞 les propositions :
𝑝 : « Le barbier rase tous les hommes du village qui ne se rasent
pas eux-mêmes, et ceux-là seulement » ;
𝑞 : « Le barbier se rase lui-même ».
100
On va voir dans quel cas les deux implications suivantes sont
vraies :
① ∶ (𝑝 𝑒𝑡 𝑞) ⟹ 𝑞 et ② ∶ (𝑝 𝑒𝑡 𝑞) ⟹ 𝑞
où 𝑥 désigne la négation de la proposition 𝑥.

Étudions la possibilité que les deux implications soient


simultanément vraies.
 On remarque tout d’abord que si 𝑝 est fausse alors (𝑝 𝑒𝑡 𝑞)
et (𝑝 𝑒𝑡 𝑞) sont fausses et par suite les implications
(𝑝 𝑒𝑡 𝑞) ⟹ 𝑞 et (𝑝 𝑒𝑡 𝑞) ⟹ 𝑞 sont toutes les deux vraies.
 Il suffit donc de montrer que, si 𝑝 est vraie, l’une au
moins des implications ① ou ② est fausse. On suppose
que 𝑝 est vraie. On a donc deux possibilités selon 𝑞 :
o Si 𝑞 est vraie, l’implication ① est fausse, puisque, dans
ce cas, on a (𝑝 𝑒𝑡 𝑞) vraie et 𝑞 fausse.
o Si q est fausse (donc 𝑞 vraie), c’est l’implication ② qui est
fausse, puisque, dans ce cas, on a (𝑝 𝑒𝑡 𝑞) vraie et 𝑞 fausse.

Finalement, les implications ① et ② sont vraies simultanément


si, et seulement si, la proposition 𝑝 est fausse.
En conclusion, il n’existe pas de barbier satisfaisant à la condition
imposée dans l’énoncé.

Exercice 8
Nous désignerons par
𝑔 le nombre de garçons intelligents, 𝑓 celui des filles
intelligentes, 𝑔 le nombre de garçons sots, 𝑓 celui des filles
sottes.
Les données de l’énoncé se traduisent par les quatre équations
ou inéquations suivantes :
① 𝑔 +𝑔 +𝑓 +𝑓 =𝑛
② 𝑔 +𝑔 ≥𝑓 +1
③ 𝑓 +𝑓 ≥𝑔 +1

101
④ 𝑓 +𝑔 ≥𝑓 +𝑔 +1
tous les 𝑓 et 𝑔 étant des entiers naturels.

 Limites du nombre des élèves sots. Effectif minimal.


Les conditions ② et ③ donnent, par addition membre à
membre,𝑔 + 𝑓 ≥ 2 ; la condition ④ donne ensuite :
𝑔 + 𝑔 + 𝑓 + 𝑓 ≥ 2(𝑓 + 𝑔 ) + 1, ou encore 𝑛 ≥ 2(𝑓 + 𝑔 ) +
1,
et, par suite,
𝑛−1
𝑓 +𝑔 ≤ .
2
Finalement, on a :
𝑛−1
2≤𝑓 +𝑔 ≤ .
2
Cette double inégalité exige :
𝑛−1
≥ 2 et 𝑛 ≥ 5.
2
Le nombre des élèves sots de cette classe est 2 au minimum
et (𝑛 − 1)/2 au maximum. Enfin la classe contient au moins 5
élèves.

 Calcul de 𝒈𝒊, 𝒇𝒊, 𝒈𝒔, 𝒇𝒔 en fonction de n.


Aux quatre relations ①, ②, ③ et ④ déjà considérées
s’ajoute la nouvelle relation :
⑤ 𝑓 + 𝑔 = 2,
qui conduit à distinguer trois cas, puisque 𝑔 et 𝑓 sont des
entiers positifs.
a) 𝒈𝒔 = 𝟎, 𝒇𝒔 = 𝟐.
Les conditions ② et ③ donnent alors :
𝑔 ≥𝑓 +1   𝑔 ≥ 𝑓 + 1 
ou et, par suite :
𝑓 +2≥𝑔 +1 𝑔 ≤𝑓 +1
𝑔 = 𝑓 + 1.
Ensuite ① donne 𝑓 + 1 + 𝑓 + 2 = 𝑛, soit enfin :

102
𝑛−3 𝑛−1
𝑓 = 𝑒𝑡 𝑔 = .
2 2
On a donc la répartition suivante :
𝒏−𝟏 𝒏−𝟑
𝒈𝒊 = , 𝒈𝒔 = 𝟎, 𝒇𝒊 = , 𝒇𝒔 = 𝟐.
𝟐 𝟐
Cette répartition exige, 𝑔 et 𝑓 devant être entiers
positifs, que 𝑛 soit un entier impair, avec toujours, bien
entendu, la condition 𝑛 ≥ 5.
b) 𝒈𝒔 = 𝟏, 𝒇𝒔 = 𝟏.
Les conditions ② et ③ donnent alors :
𝑔 + 1 ≥ 𝑓 + 1 
d’où 𝑔 = 𝑓 ;
𝑓 +1≥𝑔 +1
① donne ensuite : 2𝑔 + 2 = 𝑛 , d’où :
𝑛−2
𝑔 =𝑓 = .
2
On a alors la répartition suivante :
𝒏−𝟐 𝒏−𝟐
𝒈𝒊 = , 𝒈𝒔 = 𝟏, 𝒇𝒊 = , 𝒇𝒔 = 𝟏.
𝟐 𝟐
Elle exige 𝑛 pair et 𝑛 ≥ 5.
c) 𝒈𝒔 = 𝟐, 𝒇𝒔 = 𝟎.
Ce cas se déduit du cas a) par échange des lettres 𝑓 et 𝑔.
On a donc la répartition suivante :
𝒏−𝟑 𝒏−𝟏
𝒈𝒊 = , 𝒈𝒔 = 𝟐, 𝒇𝒊 = , 𝒇𝒔 = 𝟎.
𝟐 𝟐
avec𝑛 impair et 𝑛 ≥ 5.

Chapitre TROIS
QUANTIFICATEURS LOGIQUES

Exercice 1
Donner la négation mathématique des phrases suivantes :
1. Toutes les boules contenues dans l’urne sont rouges.
Réponse : Au moins l’une des boules contenues dans
l’urne n’est pas rouge.
103
2. Certains nombres entiers sont pairs.
Réponse : Tous les nombres entiers sont impairs.
3. Si un entier est divisible par 4 alors il se termine par 4.
Réponse : il existe un entier divisible par 4 et ne se
termine pas par 4.
Soit 𝑓 : ℝ → ℝ
1. 𝑓 est positive.
Réponse : il existe au moins un réel 𝒙 tel que 𝒇(𝒙) < 0.
2. 𝑓 est paire sur ℝ.
Réponse : il existe au moins un réel 𝒙 tel que :
𝒇(−𝒙) ≠ 𝒇(𝒙).

Exercice 2
Soient A et B deux parties de ℕ. Écrire, en utilisant ∀ et ∃ les
assertions suivantes : A = ∅, A ∩ B ≠ ∅, A ⊂ B, A ⊄ B.
Réponses :
A=∅ signifie ∀𝒙 ∈ ℕ, 𝒙 ∉ 𝑨
A∩B≠∅ signifie ∃𝒙 ∈ ℕ, 𝒙 ∈ 𝑨, 𝒙 ∈ 𝑩
A⊂B signifie ∀𝒙 ∈ 𝑨, 𝒙 ∈ 𝑩
A⊄B signifie ∃𝒙 ∈ 𝑨, 𝒙 ∉ 𝑩

Exercice 3
Soit ℙ⊂ℕ l’ensemble des nombres premiers et 𝐴 une partie de
l’ensemble ℕ. Écrire, en utilisant ∀, ∃, les assertions :
1. 𝐴 est une partie finie de ℕ ;
Réponse : ∃𝑴 ∈ ℕ, ∀𝐧 ∈ 𝐀, 𝐧 < 𝑀
2. 𝐴 est une partie infinie de ℕ ;
Réponse : ∀𝑴 ∈ ℕ, ∃𝐧 ∈ 𝐀, 𝐧 ≥ 𝐌
3. Tout entier naturel 𝑛 ≥ 2 admet un diviseur premier ;
Réponse : ∀𝒏 ≥ 𝟐, ∃𝐩 ∈ ℙ, ∃𝐤 ∈ ℕ, 𝐧 = 𝐤𝐩
4. Les éléments de 𝐴 ont un diviseur premier commun ;
Réponse : ∃𝐩 ∈ ℙ, ∀𝐧 ∈ ℕ, ∃𝐤 ∈ ℕ, 𝐧 = 𝐤𝐩
5. Les éléments de 𝐴 n’ont aucun diviseur premier commun.
Réponse : ∀𝐩 ∈ ℙ, ∀𝐧 ∈ ℕ, ∀𝐤 ∈ ℕ, 𝐧 ≠ 𝐤𝐩

104
Exercice 4
Soit (𝑞 ) ∈ℕ une suite de nombres rationnels. Traduire chacune
des assertions en phrase dont la compréhension est immédiate :
1. ∀𝑛∈ℕ, ∃𝑙∈ℤ, 𝑞 = 𝑙 ;
Réponse : la suite (𝒒𝒏 )𝒏∈ℕ est une suite dont les termes
sont des entiers relatifs.
2. ∃𝑙∈ℤ, ∀𝑛∈ℕ, 𝑞 = 𝑙 ;
Réponse : la suite (𝒒𝒏 )𝒏∈ℕ est une suite constante égale
à l’entier relatif 𝑙.
3. ∀𝑙∈ℤ, ∃𝑛∈ℕ, 𝑞 = 𝑙 ;
Réponse : la suite (𝒒𝒏 )𝒏∈ℕ prend toutes les valeurs
entières.
4. ∀𝑞∈ℚ∗ , ∀𝑛∈ℕ, |𝑞𝑛 | <𝑞 ?
Réponse : la suite (𝒒𝒏 )𝒏∈ℕ est constante égale à 0.

Exercice 5
Nier la proposition : « Tous les élèves de notre classe qui sont
studieux auront leur bac avec mention et s’inscriront dans les
spécialités de leur choix ».
Réponse : Il existe au moins un élève studieux de la classe qui
ne réussira pas avec mention ou ne s’inscrira pas dans la
spécialité de son choix.

Exercice 6
Les propositions suivantes sont-elles vraies ? Lorsqu’elles sont
fausses, énoncer leur négation.
1. ∀𝑥 ∈ ℕ, ∃𝑦 ∈ ℕ, 𝑦 > 𝑥
Réponse: Vrai
2. ∃𝑥 ∈ ℕ, ∀𝑦 ∈ ℕ, 𝑦 > 𝑥
Réponse : Faux
Négation : ∀𝒙 ∈ ℕ, ∃𝒚 ∈ ℕ, 𝒚 ≤ 𝒙𝟐

105
Exercice 7
Soient 𝑥 ∈ ℝ et 𝑓 une application de ℝ dans ℝ . Dire que f
est continue en 𝑥 signifie que :
∀𝜖 > 0, ∃𝛼 > 0, ∀𝑥 ∈ ℝ, |𝑥 − 𝑥 | < 𝛼 ⇒ |𝑓(𝑥) − 𝑓(𝑥 )| < 𝜖
Donner la négation et la contraposée de cette phrase logique.
Réponse :
Négation :
∃𝝐 > 0, ∀𝜶 > 0, ∃𝒙 ∈ ℝ, |𝒙 − 𝒙𝟎 | < 𝜶 𝐞𝐭 |𝒇(𝒙) − 𝒇(𝒙𝟎 )| ≥ 𝝐
Contraposée :
∀𝝐 > 0, ∃𝜶 > 0, ∀𝒙 ∈ ℝ, |𝒇(𝒙) − 𝒇(𝒙𝟎 )| ≥ 𝝐 ⇒ |𝒙 − 𝒙𝟎 | ≥ 𝜶

Exercice 8
Notons 𝐸 l’ensemble des élèves de la 7eC, 𝑆 l’ensemble des
jours de la semaine et pour un élève 𝑥, ℎ (𝑥) son heure de réveil
le jour 𝑗.
1. Écrire avec des symboles mathématiques la proposition
« Tout élève se réveille au moins un jour de la semaine
avant 6h ».
Réponse : ∀𝒙 ∈ 𝑬, ∃𝒋 ∈ 𝑺, 𝒉𝒋 (𝒙) < 8𝒉
2. Écrire la négation de cette proposition avec des symboles
mathématiques puis en français.
Réponse : ∃𝒙 ∈ 𝑬, ∀𝒋 ∈ 𝑺, 𝒉𝒋 (𝒙) ≥ 𝟖𝒉
Il y a, au moins, un étudiant qui se lève à 8h ou après
8h tous les jours de la semaine.

Exercice 9
Soit 𝑓: ℝ ⟶ ℝ une fonction. Exprimer verbalement la
signification des propositions suivantes :
1. ∃𝐶 ∈ ℝ, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑓(𝑥) = 𝐶
Réponse : La fonction 𝒇 est constante et vaut C.
2. ∀𝑀 > 0, ∃𝐴 > 0, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 < −𝐴 ⟹ 𝑓(𝑥) > 𝑀
Réponse : La fonction 𝒇 a pour limite +∞ quand 𝒙 tend
vers −∞.
3. ∀𝑥, 𝑦 ∈ ℝ, 𝑥 > 𝑦 ⟹ 𝑓(𝑥) < 𝑓(𝑦)

106
Réponse : La fonction 𝒇 est strictement décroissante
sur l’ensemble ℝ.
4. ∀𝑥, 𝑦 ∈ ℝ, 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑦) ⟹ 𝑥 = 𝑦
Réponse : La fonction 𝒇 est injective.
5. ∀𝑦 ∈ ℝ, ∃𝑥 ∈ ℝ, 𝑓(𝑥) = 𝑦
Réponse : La fonction 𝒇 est surjective.
6. ∃𝐶 ∈ ℝ, ∀𝜀 > 0, ∃𝐴 > 0, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 > 𝐴 ⟹ |𝑓(𝑥) − 𝐶| < 𝜀
Réponse : La fonction 𝒇 a pour limite le réel C quand 𝒙
tend vers +∞.

107
Bibliographie
Oui, c’est fini… ou presque fini ! Attention, c’est important ! Il
reste encore la bibliographie. En effet, c’est quoi un livre de
mathématiques ou de sciences physiques ou de … sans sa
bibliographie, si ce n’est qu’un leurre ou un manque
d’honnêteté intellectuelle autrement dit un délit de plagiat dont
l’auteur se cache honteusement derrière sa propre ombre !!!

Lors de la rédaction de ce livre, plusieurs manuels et sites ont été


consultés (nous exprimons ici notre entière reconnaissance à
l’égard de leurs auteurs) :

1. Jean-Claude DUPIN, Jean-Luc VALEIN, Initiation au


raisonnement mathématiques, ARMAND COLIN 1993, ISBN 2-200-
21376-X.
2. Bertrand HAUCHECORNE, Les contre-exemples en
mathématiques 2e édition, ellipses 2007, ISBN 978-7298-3418-0.
3. Alain DESCAVES, Comprendre des énoncés, résoudre des
problèmes, Hachette Éducation 1992, ISBN 9-782010-194399.
4. Georges POLYA, Comment poser et résoudre un problème,
Editions GABAY, Dunod 1965, ISBN 2-87647-049-7.
5. Alain BOUVIER, La mystification mathématique, Hermann 1992,
ISBN 2-7056-1403-6.
6. Georges GLAESER, ANALYSE et SYNTHÈSE, APMEP, ISBN 2-
902680-52-X.
7. Jean HOUDEBINE, LA DÉMONSTRATION, écrire des
mathématiques au collège et au lycée, HACHETTE Éducation
1998, ISBN 9-782011-705143.
8. Sidi MAJOR, El Mumtaz au bac C tome 1, Dépôt légal 1658/2016.
9. M.Bonté-Joseph, Maths Term. S. Obl. Et Spéc. ABC du bac-
Nathan, ISBN 2-09-186045-X.
10.http : //www.laroche.free.fr
11.http://www.lyceedadultes.fr
12.http://mathprepa.fr

108
13.http://www.mathmaurer.com
14.http://autres-talents.fr
15.http://mathe.kreins
16.https://fr.wikipedia
17.http://casemath.free.fr
18.http://www.jeusetetmaths.com

Que Dieu me pardonne, si j’ai oublié !

Eh oui, maintenant, on
peut bien dire que
c’est vraiment fini …

109

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