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Chapitre 2

Intégrales généralisées dépendant


d’un paramètre

2.1 Définition
Soit α ∈ [α1 ; α2 ] un paramètre donné.
(i) Soit f une fonction réelle ou complexe de x et de α, définie pour x ∈ [a; +∞[
(respectivement x ∈ ]−∞; b]) et continue par morceaux dans tout intervalle
[a; M ] (resp. [m; b]).
Pour tout majorant M de a (resp. m de b) on peut former l’intégrale
!M !b
a
f (x, α)dx (resp. m f (x, α)dx).
On appelle intégrale généralisée ou impropre de première espèce dépendant
! +∞ !b
du paramètre α qu’on note a f (x, α)dx (resp. −∞ f (x, α)dx) la limite
!M
quand M tend vers +∞ de a f (x, α)dx (resp. quand m tend vers −∞ de
!b
m
f (x, α)dx).
Si la limite existe et est finie, on dit que l’intégrale généralisée converge.
Sinon l’intégrale généralisée est dite divergente.
(ii) Soit f une fonction réelle ou complexe de x et de α, définie pour x ∈ ]a; b]
(resp. x ∈ [a; b[) et continue par morceaux dans tout l’intervalle [m; b] (resp.
[a; M ]).
!b !M
On peut former l’intégrale m
f (x, α)dx (resp. a
f (x, α)dx).

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18CHAPITRE 2. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE

On appelle intégrale généralisée ou intégrale impropre de 2ème espèce dé-


pendant du paramètre α définie pour x ∈ ]a; b] (resp. x ∈ [a; b[) et on note
!b !b
a
f (x, α)dx la limite quand m tend vers a+ de m f (x, α)dx (resp. quand
!M
M tend vers b− de a f (x, α)dx).
Si la limite existe et est finie, on dit que l’intégrale est convergente sinon
l’intégrale est dite divergente.

2.2 Remarque
Dans toute la suite, on s’intéressera aux intégrales généralisées ou impropres de
première espèce dépendant d’un paramètre. Cependant tous les resultats énoncés
peuvent aussi s’obtenir pour les intégrales généralisées ou impropres de deuxième
espèce dépendant d’un paramètre avec éventuellement les modifications adéquates.

2.3 Convergence uniforme

2.3.1 Convergence simple


D’après le paragraphe (2.1), Etant donné α ∈ [α1 ; α2 ] un paramètre, dire que
! +∞
l’intégrale généralisée de première espèce dépendant d’un paramètre a f (x, α)dx
!M
converge, revient à dire que la limite quand M tend vers +∞ de a f (x, α)dx
existe et est finie. Soit φ(α) cette valeur. Cela se traduit par :

!M
∀# > 0, ∃M0 (#, α) tel que pour tout M ≥ M0 ⇒ | a
f (x, α)dx − φ(α)| ≤ #.
Pour l’étude d’une telle convergence, on utilise les critères énoncés au Chapitre1.

2.3.2 Définition de la convergence uniforme


! +∞
Soit a
f (x, α)dx une intégrale généralisée de première espèce dépendant d’un
paramètre qui converge vers φ(α) pour tout α ∈ [α1 ; α2 ] . On dit que cette intégrale
généralisée de première espèce est uniformément convergente dans [α1 ; α2 ] , si dans
la définition de (2.3.1), le nombre M0 dépend uniquement de # et non plus de α.
2.4. CRITÈRES DE CONVERGENCE UNIFORME 19

En clair si :
!M
∀# > 0, ∃M0 (#) tel que M ≥ M0 ⇒ | a
f (x, α)dx − φ(α)| ≤ #, ∀α ∈ [α1 ; α2 ] .
!M
Ce qui peut se traduire par Supα∈[α1 ;α2 ] (| a f (x, α)dx − φ(α)|) ≤ #.
!M
Ou encore Supα∈[α1 ;α2 ] (| a f (x, α)dx − φ(α)|) → 0 quand M → +∞.
Remarque : Il résulte dee définitions que toute intégrale généralisée dépendant
d’un paramètre qui converge uniformément, converge simplement. La réciproque
est fausse.

2.4 Critères de convergence uniforme

2.4.1 Théorème (Critère de Weierstrass)

Soient α ∈ [α1 ; α2 ] un paramètre donné et f une fonction réelle ou complexe de


x et de α, définie pour x ∈ [a; +∞[ admettant l’intégrale généralisée de première
! +∞
espèce dépendant d’un paramètre a f (x, α)dx. Si on peut trouver une fonction
H vérifiant H(x) ≥ 0 pour tout x ∈ [a; +∞[ telle que :

(i) |f (x, α)| ≤ H(x) pour α ∈ [α1 ; α2 ] et x ∈ [a; +∞[ ;


! +∞
(ii) a H(x)dx converge.
! +∞
Alors a f (x, α)dx est uniformément convergente dans [α1 ; α2 ] et absolument
convergente.

2.4.2 Théorème (Critère de Dirichlet)

Supposons que :

(i) ψ soit une fonction positive sur [a; +∞[ , décroissante telle que ψ(x) tend
vers 0 quand x tend vers +∞;
!u
(ii) | a f (x, α)dx| < P pour tout u > a et α ∈ [α1 ; α2 ] .
! +∞
Alors l’intégrale généralisée a f (x, α)ψ(x)dx est uniformément convergente dans
[α1 ; α2 ]
20CHAPITRE 2. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES DÉPENDANT D’UN PARAMÈTRE

2.5 Resultats de convergence uniforme

2.5.1 Théorème (Continuité)


Si f (x, α) est une fonction continue pour x ∈ [a; +∞[ ; et α ∈ [α1 ; α2 ] et
! +∞
si a f (x, α)dx converge uniformément dans [α1 ; α2 ] vers φ(α), alors φ(α) est
continue sur [α1 ; α2 ] . En particulier si α0 ∈ [α1 ; α2 ] , on a limα→α0 φ(α) = φ(α0 ),
! +∞ ! +∞
soit limα→α0 a f (x, α)dx = a limα→α0 f (x, α)dx

2.5.2 Théorème (Intégrabilité)


Si f (x, α) est une fonction continue pour x ∈ [a; +∞[ ; et α ∈ [α1 ; α2 ] et
! +∞
si a f (x, α)dx converge uniformément dans [α1 ; α2 ] vers φ(α), alors φ(α) est
! α ! +∞ ! +∞ ! α
intégrable sur [α1 ; α2 ] . On a α12 ( a f (x, α)dx)dα = a ( α12 f (x, α)dα)dx.

2.5.3 Théorème (Dérivabilité)


Si f (x, α) est une fonction continue et possède une dérivée partielle par rap-
! +∞ (x,α)
port à α continue pour x ∈ [a; +∞[ ; et α ∈ [α1 ; α2 ] et si a ∂f∂α dx converge
uniformément dans [α1 ; α2 ] vers φ(α), alors si a ne depend pas de α, on a dφ

=
! +∞ ∂f (x,α) ! +∞ ! +∞ (x,α)
a ∂α
dx. Soit dα
d
a
f (x, α)dx = a ∂f∂α dx.
Chapitre 3

Fonction Gamma

3.1 Généralités
Soit n un nombre réel. L’intégrale généralisée dependant du paramètre n définie
! +∞
par 0 xn−1 e−x dx est :
(i) une intégrale généralisée de première espèce si n ≥ 1
(ii) une intégrale généralisée de troisième espèce si n < 1.

3.2 Théorème
Soit n un nombre réel. L’intégrale généralisée dependant du paramètre n définie
! +∞
par 0 xn−1 e−x dx converge si n > 0 et diverge si n ≤ 0
Indication :
Pour la démonstration, il faut distinguer deux cas.
(i) Si n ≤ 0, on a une intégrale de troisième espèce qu’il faut écrire comme
somme d’une intégrale de deuxième espèce et d’une intégrale de première
espèce. On montre que l’intégrale de deuxième espèce est divergente
(ii) Si n > 0, il faut distinguer deux sous cas :
(a) Si 0 < n < 1, on a également une intégrale de troisième espèce. Par
le même procédé que ci-dessus, on montre que les deux intégrales sont

21
22 CHAPITRE 3. FONCTION GAMMA

convergentes et que par suite, l’intégrale de troisième espèce est conver-


gente.
(b) Si n ≥ 1, on a une intégrale généralisée de première espèce. On montre
(en utilisant par exemple, le corollaire du critère du quotient) qu’elle est
convergente

3.3 Définition
On appelle fonction Gamma, que l’on note Γ, la fonction qui pour n > 0
! +∞
associe Γ(n) = 0 xn−1 e−x dx (intégrale généralisée convergente).

3.4 Propriétés
(i) Pour tout nombre réel n > 1, on a Γ(n) = (n − 1)Γ(n − 1).
Cette relation ramène le calcul de la fonction Γ uniquement à son calcul
pour n ∈ ]0; 1] .
(ii) En particulier si n ∈ N∗ , on a
Γ(n) = (n − 1)Γ(n − 1) = (n − 1)(n − 2)Γ(n − 2) = . . . = (n − 1)!Γ(1).
Or Γ(1) = 1, d’où si n ∈ N∗ , on a Γ(n) = (n − 1)!
√ θ
(iii) Si n est un réel assez grand on a Γ(n + 1) = 2πnnn e−n e 12(n+1) avec 0 <
θ < 1. Pour les applications pratiques, si n ∈ N et n → ∞, on a la formule

de Stirling : n! ∼ 2πnnn e−n .
Chapitre 4

Topologie dans Rn

4.1 Espaces métriques

4.1.1 Définition

Considérons un ensemble E et une application d : E × E −→ R.


On dit que d est une distance sur E, si elle vérifie les propriétés suivantes :
(i) d(x, y) = d(y, x) ∀x, y ∈ E
(ii) d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z) ∀x, y, z ∈ E
(iii) d(x, y) ≥ 0 avec d(x, y) = 0 ⇔ x = y
Tout ensemble E muni d’une distance est un espace métrique.

4.1.2 Exemple

Dans R, l’application
d : R × R −→ R, (x, y) 1−→ |x − y|
est une distance.
En effet, on a : ∗ |x − y| = |y − x|
∗ |x − z| = |(x − y) + (y − z)| ≤ |x − y| + |y − z|
∗ |x − y| ≥ 0 et |x − y| = 0 ssi x − y = 0 soit x = y.

23
24 CHAPITRE 4. TOPOLOGIE DANS RN

4.1.3 Remarque
Dans toute la suite on 0
s’intéresse
3 à0Rn3. La base canonique
0 3 de R est celle for-
n

1 0 0
1 4 1 4 1 4
10 4 11 4 10 4
1 4 1 4 1 4
mée par les vecteurs e1 = 1 . 4 , e2 = 1 . 4 , · · · , en = 1 . 4 .
1 .. 4 1 .. 4 1 .. 4
2 5 2 5 2 5
0 0 1
6 n
Pour tout x de Rn on a x = xi ei . Cela signifie que (x1 , ..., xn ) sont les coordon-
i=1
nées de x dans la base canonique. Comme nous ne considérerons pas d’autres bases
nous0dirons
3 simplement que (x1 , ..., xn ) sont les coordonnées de x, et nous écrirons
x
1 14
1 x2 4
1 4
x = 1 . 4 . Lorsque Rn est considéré comme un espace affine, nous dirons que le
1 .. 4
2 5
xn
point x a alors comme composantes (x1 , ..., xn ) et nous écrirons x = (x1 , ..., xn ) .

4.1.4 Distances sur Rn


4.1.4.1 Définition

On appelle distance sur Rn , toute application d : Rn × Rn −→ R vérifiant (i),


(ii) et (iii).
Il existe, plusieurs distances sur Rn , dont les plus utilisées sont les suivantes :

a - Distance d1
Soient x = (x1 , ..., xn ), y = (y1 , ..., yn ) ∈ Rn . On définit
n
6
d1 (x, y) = |xi − yi | = |x1 − y1 | + |x2 − y2 | + ... + |xn − yn |. Cette application
i=1
est une distance appelée distance d1 .
b - Distance euclidienne
Soient x = (x1 , ..., xn ), y = (y1 , ..., yn ) ∈ Rn . On définit
7
d2 (x, y) = (x1 − y1 )2 + (x2 − y2 )2 + ... + (xn − yn )2 . Cette application est une
distance appelée distance euclidienne.
4.2. ESPACES NORMÉS 25

c - Distance infinie
Soient x = (x1 , ..., xn ), y = (y1 , ..., yn ) ∈ Rn . On définit
d∞ (x, y) = sup (|xi − yi |). Cette application est une distance appelée distance
1≤i≤n
infinie.

4.1.4.2 Remarque

On dit que deux distances sur Rn , D et D′ sont équivalentes, s’il existe deux
réels α, β ∈ R∗+ tels que αD(x, y) ≤ D′ (x, y) ≤ βD(x, y), pour tous x, y ∈ Rn .
Toutes les distances sur Rn (donc en particulier les distances d1 , d2 et d∞ sont
équivalentes).

4.2 Espaces Normés

4.2.1 Définition
On appelle norme de Rn , toute application 3.3 : Rn −→ R possédant les
propriétés suivantes :
(i) 3x + y3 ≤ 3x3 + 3y3 ∀x, y ∈ Rn
(ii) 3λx3 = |λ| 3x3 ∀x ∈ Rn , ∀λ ∈ R
(iii) 3x3 ≥ 0 et 3x3 = 0 ssi x = 0 .
L’espace Rn est un espace vectoriel normé.

4.2.2 Quelques exemples de normes sur Rn


Il existe plusieurs
0 3 normes sur R , dont les plus utilisées sont les suivantes :
n

x
1 14
1 x2 4
1 4
Pour tout x = 1 . 4 de Rn
1 .. 4
2 5
xn
a - Norme 1
8
On a 3x31 = ni=1 |xi | .
b - Norme 2 ou Norme euclidienne
26 CHAPITRE 4. TOPOLOGIE DANS RN
78 n
∗ 3x32 = i=1 x2i
c - Norme infinie
∗ 3x3∞ = Sup (|xi |) .
1≤i≤n

4.2.3 Théorème (Inégalité de Schwarz)


0 3
0 3
x1 y
1 4 1 14
1 x2 4 1 y2 4
1 4 1 4
Pour tous x = 1 . 4 et y = 1 . 4 de Rn on a :
1 .. 4 1 .. 4
2 5 2 5
xn yn
8
| ni=1 xi yi | ≤ 3x3 3y3

Démonstration.
Prenons la norme euclidienne pour fixer les idées et posons
8 8 8
A = ni=1 x2i = 3x32 ; B = ni=1 xi yi ; C = ni=1 yi2 = 32 y3 .
Si A = 0 alors x = 0 et l’inégalité de Schwartz est évidente.
Si A ∕= 0, remarquons que ∀λ ∈ R
8 8
0 ≤ ni=1 (λxi + yi )2 = ni=1 (λ2 x2i + 2λxi yi + yi2 ) = Aλ2 + 2Bλ + C
Donc le polynôme du second degré en λ ne prend que des valeurs positives,
√ √
d’où B 2 − AC ≤ 0. Soit |B| ≤ A C. D’où l’inégalité de Schwarz.

4.2.4 Théorème
Considérons Rn muni d’une norme 3.3 . L’application d définie pour tous (x, y) ∈
Rn × Rn par d(x, y) = 3x − y3 est une distance sur Rn .

4.3 Ouverts de Rn

4.3.1 Boules ouvertes - Boules fermées de Rn


4.3.1.1 Définition

Soit a ∈ Rn donné et r > 0.


4.3. OUVERTS DE RN 27

On appelle boule ouverte de centre a et de rayon r, le sous ensemble de Rn ,


B(a, r) = {x ∈ Rn /d(a, x) < r} .
On appelle boule fermée de centre a et de rayon r, le sous ensemble de Rn ,
B [a, r] = {x ∈ Rn /d(a; x) ≤ r} .

4.3.1.2 Exemples

1) Pour n = 1, on a a ∈ R. Et B(a, r) = {x ∈ R/ |x − a| < r} . Donc :


B(a, r) = ]a − r; a + r[ et B [a, r] = [a − r; a + r] .
2) Pour n = 2, on a a = (a1 , a2 ) ∈ R2 .
D’où : 9 :
7
B(a, r) = x = (x1 , x2 ) ∈ R2 / (x1 − a1 )2 + (x2 − a2 )2 < r .
Pour n = 2, B(a, r) est donc le disque du plan de centre a et de rayon
r contour(cercle) non compris. B [a, r] est le même disque contour (cercle)
compris.
3) Pour n = 3, B(a, r) est la boule de centre a et de rayon r, la sphère non
comprise. B [a, r] est la même boule, la sphère comprise.

4.3.2 Définition
Soit A une partie de Rn . A est dite partie ouverte de Rn (ou tout simplement
ouvert de Rn ) si ∀a ∈ A, ∃δ > 0 tel que B(a, δ) ⊂ A.

4.3.3 Propriétés
(i) Les ensembles ∅ et Rn sont des parties ouvertes de Rn .
(ii) Toute réunion quelconque de parties ouvertes de Rn est une partie ouverte
de Rn .
En effet, soit (Ai )i∈I , une famille quelconque de parties de Rn . Posons A =
∪ Ai . Étant donné x ∈ A, ∃ i ∈ I tel que x ∈ Ai . Il existe par définition δi
i∈I
tel que B(x, δi ) ⊂ Ai or Ai ⊂ A. Par conséquent B(x, δi ) ⊂ A et A est un
ouvert.
28 CHAPITRE 4. TOPOLOGIE DANS RN

(iii) Toute intersection finie de parties ouvertes de Rn est une partie ouverte de
Rn .
En effet, soit A1 , A2 , ..., Ap des parties de Rn . Posons A = ∩ Ai . Soit x ∈ A.
i∈I
Alors x ∈ A, on a : x ∈ Ai ∀i ∈ I, ∃δi > 0 tel que B(x, δi ) ⊂ Ai (1 ≤ i ≤ p).
Prenons δ = min (δi ). δ > 0 et on a B(x, δ) ⊂ A. D’où A est un ouvert.
1≤i≤p

(iv) Dans Rn , toute boule ouverte est un ouvert.

En effet, soient a ∈ Rn et r > 0, montrons que B(a, r) est un ouvert


de Rn . Pour cela montrons que ∀x ∈ B(a, r), ∃δ > 0 tel que B(x, δ) ⊂
B(a, r). Il suffit de prendre δ = r − d(a, x). Car ∀y ∈ B(x, δ) on a d(a, y) ≤
d(a, x) + d(x, y) < δ + d(a, x) = r. D’où d(a, y) < r =⇒ y ∈ B(a, r).

4.3.4 Intérieur et voisinage d’une partie de Rn

4.3.4.1 Définition

Soient A une partie de Rn et a ∈ Rn . On dit que a est un point intérieur à A,


s’il existe δ > 0 tel que B(a, δ) ⊆ A.
o
L’ensemble des points intérieurs à A est appelé intérieur de A et se note A.

4.3.4.2 Remarques

(i) On obtient une définition équivalente si la boule ouverte est remplacée par
la boule fermée B[a, δ]
o o
(ii) Si A ⊂ B ⊂ Rn alors A ⊂ B .

4.3.4.3 Définition

Soient V une partie de Rn et a ∈ Rn . On dit que V est un voisinage de a, si a


est intérieur à V.
4.3. OUVERTS DE RN 29

4.3.5 Théorème
o
Une partie de A de Rn est un ouvert si et seulement si A = A, c’est à dire
encore que A est voisinage de chacun de ses points.
o
Démonstration. (⇐=) si A = A, alors ∀ a ∈ A, ∃δ > 0 tel que B(a, δ) ⊂ A. Donc
A est un ouvert.
o
(=⇒) Il est évident qu’on a toujours A ⊂ A . Montrons alors que si A est
o
ouvert on a A ⊂ A.
o
∀ a ∈ A, ∃δ > 0 tel que B(a, δ) ⊂ A car A est un ouvert. Mais alors a ∈ A par
o o
définition. D’où A ⊂ A. Par suite A = A.

4.3.6 Propriétés
(i) Soit a ∈ Rn . Tout surensemble d’un voisinage de a est un voisinage de a.
En effet, soit V un voisinage de a. ∃δ > 0 tel que B(a, δ) ⊂ V. Si W est
un surensemble de V, On a V ⊆ W. D’où B(a, δ) ⊂ V ⊂ W et W est aussi un
voisinage de a.
o
(ii) Soit A une partie de Rn . A est le plus grand ouvert contenu dans A.
o
En effet, d’après le théorème 1.3.5, on sait que A est un ouvert contenu dans
o o
A. Soit B un ouvert contenu dans A. On a B = B ⊂ A (voir remarque 1.3.4.2
(ii)).
o
. /, - o o
(iii)A ∩ B = A∩B ;
o
. /, - o <
< o
A ∩ B ⊂ A =⇒ A ∩ B ⊂ A = . /, - o o
En effet, o =⇒ A ∩ B ⊂ A∩B
. /, - o <
<
A ∩ B ⊂ B =⇒ A ∩ B ⊂ B >
o o
Réciproquement, A∩B est un ouvert comme intersection finie de deux ouverts.
o
o o o o . /, -
En outre, A∩B est contenu dans A ∩ B. on a A∩B ⊂ A ∩ B. D’où l’égalité.

Remarque On n’a pas cette égalité pour la réunion


o
. /, - o o
A = [0, 1] B [1, 2]. On a A ∩ B = ]0, 2[ et A∩B = ]0, 2[ \ {1} .
30 CHAPITRE 4. TOPOLOGIE DANS RN

4.4 Fermé de Rn - Adhérence d’une partie de Rn

4.4.1 Définition
Une partie A de Rn est dite partie fermée de Rn (ou tout simplement fermé de
Rn ) si son complémentaire dans Rn est une partie ouverte.
Dans toute la suite, la notation C A désignera le complémentaire (Rn \A) de A
dans Rn .

4.4.2 Propriétés
(i) ∅ et Rn sont des fermés de Rn .
(ii) Toute intersection quelconque de parties fermées de Rn est une partie
fermée de Rn
(iii) Toute réunion finie de parties fermées de Rn est une partie fermée de Rn .
Ces propriétés découlent par passage au complémentaire des propriétés sur les
ouverts.

4.4.3 Adhérence
4.4.3.1 Définition

Soit A une partie de Rn et a ∈ Rn . On dit que a est un point adhérent à A (ou


a adhère à A) si tout voisinage V de a est tel que V ∩ A ∕= ∅.
L’ensemble des points adhérents à A est l’adhérence de A et se note A.

4.4.3.2 Remarques

(i) Toute boule B(a, δ) δ > 0 est un voisinage de a et réciproquement tout


voisinage de a contient une telle boule ouverte. Par conséquent, dans la définition,
on peut remplacer tout voisinage V de a par toute boule de centre a i.e a ∈ A si
∀δ > 0 B(a, δ) ∩ A ∕= ∅.
(ii) Il est évident que A ⊂ A et que si A ⊂ B ⊂ Rn =⇒ A ⊂ B.
4.4. FERMÉ DE RN - ADHÉRENCE D’UNE PARTIE DE RN 31

4.4.4 Théorème
Une partie A de Rn est un fermé si et seulement si A = A.

Démonstration. (⇐=) Si A = A, montrons que C A est un ouvert.


Soit x ∈ C A ⇐⇒ x ∈
/ A et x ∈
/ A. donc ∃ δ > 0 tel que B(x, δ) ∩ A = ∅.
Comme x ∈
/ A on a B(x, δ) ⊂ C A . On en déduit que C A est un ouvert. D’où
A est un fermé.
(=⇒) Montrons que A ⊂ A, car on a toujours A ⊂ A.
Soit x ∈ A, on a ∀δ > 0 B(x, δ) ∩ A ∕= ∅.
Donc ∃ y ∈ Rn tel que y ∈ B(x, δ) ∀δ > 0 et y ∈ A. Par conséquent y appartient
à tout ouvert contenant x. Comme y ∈
/ C A qui est un ouvert(car A fermé), On en
déduit que C A ne contient pas x, i.e x ∈ A.
D’où A ⊂ A et pas suite A = A.

4.4.5 Propriétés
o ' (
./,- o
(i) Pour toute partie A de R , on a (A) = C A et
n C C
A = C A.
En effet, x ∈C A ⇐⇒ x ∈/ A ⇐⇒ ∃ δ > 0 tel que A ∩ B(x, δ) = ∅
o o
./,- ./,-
⇐⇒ ∃ δ > 0 tel que B(x, δ) ⊂C A ⇐⇒ x ∈ C A . D’où C A = C A .
La seconde égalité s’obtient en remplaçant A par son complémentaire.
(ii) A est le plus petit fermé contenant A.
Nous savons d’après le théorème 3.4 et la remarque 3.3 (ii) que A est un
fermé contenant A.
Soit B un fermé de Rn contenant A. On a A ⊂ B =⇒ A ⊂ B = B =⇒ A ⊂
B.
(iii) Pour tous A et B ⊆ Rn on a A ∪ B = A ∪ B.
o o o o
. /, - . /, - ./,- ./,-
En effet, on a C A ∪ B = A ∪ B = A ∩ B = A ∩ B =C A ∪C B =C
C C C C C
) *
A ∪ B . D’où l’égalité.
32 CHAPITRE 4. TOPOLOGIE DANS RN
Chapitre 5

Fonctions de plusieurs variables

5.1 Notions de fonctions de plusieurs variables


Soient E et F deux ensembles.
a. Si E = Rn ou une partie de Rn (n ∈ N∗ ) On appelle fonction ou application de
n variables réelles définies dans E à valeurs dans l’ensemble F , toute loi qui à tout
élément x = (x1 ; ...; xn ) de E fait correspondre un élément bien déterminé y de f .
Soit f une telle application.
l’ensemble E est appelé ensemble de définition de f , l’élément y noté encore
f (x1 ; x2 ; ...; xn ) est dit image de x = (x1 ; ...; xn ). L’application se note :

f :E −→ F
(x1 ; ...; xn ) 1−→ y = f (x1 ; ...; xn ).
Le sous ensemble de F noté Im(f ) et défini par :
Im(f ) = {f (x1 ; ...; xn )/(x1 ; ...; xn ) ∈ E} s’appelle l’image de f .

b. Si E = Rn ou une partie de Rn (n ∈ N∗ ) et F = R
On dit que f est une fonction réelle ou fonction scalaire de n variables(ou
plusieurs variables) réelles définies dans E ou encore que f est une fonction de n
variables définies dans E à valeurs réelles (ou dans R).

c. Si E = Rn ou une partie de Rn (n ∈ N∗ et F = Rm (m ∈ N∗ )

33
34 CHAPITRE 5. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

On dit que f est une fonction vectorielle de n variables réelles définies dans E
ou encore que f est une fonction de n variables réelles à valeurs vectorielles dans
Rm .
L’application se note

f: E −→ Rm
x = (x1 ; ...; xn ) 1−→ y = (f1 (x1 ; ...; xn ); f2 (x1 ; ...; xn ); ...; fm (x1 ; ...; xn )).

fi : E −→ R
où ∀1 ≤ i ≤ m;
x = (x1 ; ...; xn ) 1−→ fi (x1 ; ...; xn ).
est une fonction réelle de n variables réelles définie dans E.
Les fonctions f1 ; f2 ; ...; fm sont appelées les composantes de la fonction vecto-
rielle f et on note f = (f1 ; f2 ; ...fm )

5.2 Limite-continuité des fonctions de plusieurs va-


riables

5.2.1 Fonctions de plusieurs variables à valeurs dans R


5.2.1.1 Définition

Soient U une partie (ouverte) de Rn et f : U −→ R une fonction réelle. Soient


x un point de U et a un point de Rn où f peut ne pas être définie.
(i) On dit que l ∈ R est la limite de f (x) quand x → a et l’on écrit lim f (x) = l
x→a
si :

∀ε > 0, ∃δ > 0 tel que d(x, a) < δ =⇒ |f (x) − l| < ε,

où d est une distance sur Rn .


(ii) On dit que +∞ (resp. −∞) est la limite de f (x) quand x → a et l’on écrit
lim f (x) = +∞ (resp. −∞) si :
x→a

∀B ∈ R, ∃δ > 0 tel que d(x, a) < δ =⇒ f (x) ≥ B (resp. f (x) ≤ B),

où d est une distance sur Rn .


5.2. LIMITE-CONTINUITÉ DES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES35

5.2.1.2 Propriétés

1- Comme dans le cas des fonctions d’une variable réelle, la limite des fonctions
de plusieurs variables lorsqu’elle existe, elle est unique.

2- En général, les théorèmes sur les limites, les concepts de l’infini, pour les
fonctions d’une variable s’appliquent aussi bien aux fonctions de plusieurs
variables, avec des modifications adéquates.

3- Nous avons vu au chapitre précédent que contrairement à R où il n’existe


que
? deux façons, @ dans
? R il existe@ une infinité de façons de faire tendre ?
n
@
x1 , x2 , . . . , xn vers a1 , a2 , . . . , an . Pour que ! lim!
" "f x 1 , . . . , x n
x1 , . . . , xn → a1 , . . . , an
existe,? il faut que @ cette limite? ait la même @ valeur, quelle que soit la façon
dont x1 , . . . , xn tend vers a1 , . . . , an . Il s’en suit que si deux approches
différentes donnent des valeurs différentes de la limite, on peut conclure que
la limite n’existe pas.
' ( ' (
4- Dans R , les limites doubles lim
2
lim f (x, y) et lim lim f (x, y) ne
x→x0 y→y0 y→y0 x→x0
sont pas nécessairement égales.
Bien qu’elle doivent être égales si lim f (x, y) existe, leur égalité ne
(x,y)→(x0, y0 )
nous garantit pas l’existence de cette dernière limite.

5.2.1.3 Exemples

(i)- Calculer lim (x2 + 2y) .


(x,y)→(1,2)

On a lim (x2 + 2y) = lim x2 + lim 2y = 1 + 4 = 5.


(x,y)→(1,2) (x,y)→(1,2) (x,y)→(1,2)
)y*
(ii)- Calculer lim Arctg x
(x,y)→(0,1)
) *
On a d’une part lim + Arctg xy = π2 ,
(x,y)→(0 ,1)
) *
et d’autre part lim − Arctg xy = − π2 .
(x,y)→(0 ,1)
) *
D’où lim Arctg xy n’existe pas.
(x,y)→(0,1)
36 CHAPITRE 5. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

5.2.1.4 Continuité

Soient U une partie (ouverte) de Rn et f : U −→ R une fonction réelle. Soient


x et a deux points.
(i) On dit que f est continue au point a si la limite de f (x) quand x → a existe
et vaut f (a), soit lim f (x) = f (a). Ce qui revient encore à dire que :
x→a

∀ε > 0, ∃δ > 0 tel que d(x, a) < δ =⇒ |f (x) − f (a)| < ε,

où d est une distance sur Rn .


(ii) On dit que f est continue sur U ou tout simplement que f est continue, si
f est continue en tout point a de U.

5.2.2 Fonctions de plusieurs variables à valeurs dans Rm


5.2.2.1 Limite

Soient U une partie (ouverte) de Rn et f : U −→ Rm une fonction vectorielle


telle que f = (f1 ; f2 ; ...fm ), avec ?m, n ∈ N∗ . On
@ a ∀ 1 ≤ i ≤?m; fi : U@−→ R
une fonction réelle. Soient l = l1 , l2 , . . . , lm ∈ Rm , x = x1 , . . . , xn ∈ U,
? @
a = a1 , a2 , . . . , an ∈ Rn et pouvant ne pas appartenir à U.
Définition : On dit que l est la limite de f (x) quand x → a et l’on écrit
lim f (x) = l si ∀ 1 ≤ i ≤ m, lim fi (x) = li .
x→a x→a
Remarque : L’étude de la limite d’une fonction à valeurs vectorielles se ramène
à l’étude des limites de fonctions à valeurs réelles.

5.2.2.2 Continuité

Soient U une partie (ouverte) de Rn et f : U −→ Rm une fonction vectorielle


telle que f = (f1 ; f2 ; ...fm ),?avec m, n @
∈ N∗ . On a?∀ 1 ≤ i ≤ m; @fi : U −→ R une
fonction réelle. Soient x = x1 , . . . , xn ∈ U, a = a1 , a2 , . . . , an ∈ U.
Définition :
On dit que f est continue au point a, si ∀ 1 ≤ i ≤ m, fi est continue en a. C’est
à dire que la limite de fi (x) quand x → a existe et vaut fi (a).
Remarques :
5.2. LIMITE-CONTINUITÉ DES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES37

(i) L’étude de la continuité d’une fonction à valeurs vectorielles se ramène à


l’étude de la. continuité de ses composantes qui sont des fonctions à valeurs
réelles.
(ii) On dit que f est continue sur U ou tout simplement que f est continue, si
f est continue en tout point a de U.

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