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MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDE

En vue de l’obtention du diplôme de licence en mathématiqes


appliqées option actuariat.

LA TARIFICATION EN ASSURANCE
VIE

TRAORE AHAMADOU IBRAHIM

Directeur de mémoire :
M. PACOME PREGNON

22 Juin 2022
REMERCIEMENT
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidés lors de la rédaction de ce mémoire.

Je voudrais dans un premier temps remercier, mon directeur de mémoire M.PREGNON PA-
COME, sous-directeur technique et réassurance chez NSIA ASSURANCES CI, pour sa pa-
tience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma
réflexion.

Je remercie également toute l’équipe pédagogique de l’Institut Universitaire d’Abidjan et les


intervenants professionnels responsables de ma formation, pour avoir assuré la partie théo-
rique de celle-ci.

Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance aux personnes suivantes, pour leur aide dans la
réalisation de ce mémoire :

Mesdemoiselles Madjouma SORO et Binta KONATE et monsieur Malick KONGO pour avoir
relu et corrigé mon mémoire leurs conseils de rédaction ont été très précieux.

Mes parents, pour leur soutien constant et leurs encouragements.

1
Résumé
La tarification est le principal point actuariel et financier de l’assurance. Elle peut être défi-
nie comme le calcul des engagements respectifs de l’assureur et de l’assuré. Ce mémoire se
concentre sur les méthodes de la tarification en assurance vie. Dans ce domaine, les produits
commercialisés couvrent les risques liés à la vie humaine. On distinguera alors deux types
d’engagements que sont : les engagements en cas de vie et ceux en cas de décès. Du fait de
l’inversion du cycle de production ou financier, où les entrées (primes encaissées) précèdent
dans le temps les sorties (paiement des prestations par l’assureur en cas de sinistres) ; ce mé-
moire propose d’analyser l’implication des mathématiques financières, actuarielles et de la
probabilité dans le calcul des primes pures et commerciales par l’actuaire en cas de vie et de
décès, selon les engagements des agents économiques intervenant dans le domaine de l’assu-
rance.

Abstract
Pricing is the main actuarial and financial point of insurance. It can be defined as the calcula-
tion of the respective commitments of the insurer and the insured. This paper focuses on life
insurance pricing methods. In this area, the products marketed cover risks linked to human
life. Two types of commitments will be distinguished : life and death commitments. Reversing
the production or financial cycle, where inflows (premiums received) precede outflows over
time (payment of benefits by the insurer in the event of claims) ; this paper proposes to ana-
lyze the involvement of financial, actuarial and probability mathematics in the calculation of
pure and commercial premiums by the actuary in the event of life and death, according to the
commitments of economic agents involved in the insurance field.

2
Table des matières

REMERCIEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Abstract . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Table des figures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1 GÉNÉRALITÉ SUR LA TARIFICATION EN ASSURANCE VIE 6


1.1 Principe de la tarification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Contraintes de tarification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 La loi de l’offre et de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 La réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Primes uniques et primes périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2 LES ENGAGEMENTS DE L’ASSURANCE VIE 10


2.1 Rappel de quelques bases financières et actuarielles . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.1 Les bases financières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.2 Les bases actuarielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Les engagements en cas de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2.1 Le capital différé sans contre assurance . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2.2 Rente viagère temporaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.3 Cas de la rente fractionnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3 Les engagements en cas de décès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.1 La garantie temporaire décès d’un an . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.2 Temporaire décès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.3 La garantie vie entière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

3 CALCULS DES PRIMES 19


3.1 Primes pures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2 Prime commerciale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2.1 Calcul de la prime unique commerciale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.2 Calcul de la prime annuelle commerciale payable d’avance . . . . . . . 25
3.3 Simulation de calculs de prime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.3.1 Données du contrat (garantie mixte) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.3.2 Résolutions de la simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Annexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

3
Table des figures

1.1 schéma comparatif de l’activité d’assurance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6


1.2 schéma du paiement de la prime unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 schéma du paiement de la prime périodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2.1 capitalisation et actualisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

3.1 primes et sinistres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19


3.2 Résultats de la simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

4
INTRODUCTION
L’assurance-vie est une branche de l’assurance qui fait naître des engagements dont l’exé-
cution dépend de la durée de vie humaine. Traditionnellement, les activités d’assurance-vie
sont destinées à fournir une couverture d’assurance pure contre le risque de décès prématuré.
L’assuré paie des primes d’assurance en échange d’une couverture à verser aux bénéficiaires
(personnes à charge) en cas de décès prématuré du principal soutien de la famille. Les services
d’assurance-vie offrent également des rentes qui fournissent une couverture pour le souscrip-
teur d’assurance contre le risque de longévité (vieillesse par exemple). Dans ce cas, l’assuré
paie des primes à l’assureur en échange d’une couverture, qui est payable au cours d’une pé-
riode de temps déterminée ou toute la période de la durée de vie de l’assuré. Dans une activité
traditionnelle, une entreprise produit un bien ou un service en décaissant un certain prix de
revient, puis est rémunérée en contrepartie de la livraison de ce bien ou de ce service. L’ac-
tivité d’assurance est singulière. Elle se caractérise par l’inversion du cycle de production ou
financier. Cela signifie que les entrées (primes encaissées) précèdent dans le temps les sor-
ties (paiement des prestations par l’assureur en cas de sinistres). La compréhension d’un tel
« trafique » nécessite les réponses aux questions suivantes : En quoi consiste la tarifica-
tion en assurance vie ? Quels sont les engagements de l’assurance vie ? Et comment
se déroule le calcul des primes en assurance vie ? Dans les lignes à venir de notre étude,
nous parlerons théoriquement de la tarification en assurance vie dans un premier temps ; dans
un second temps, nous expliciterons les engagements qu’inclus celle-ci et seulement dans un
dernier temps nous expliquerons et illustrerons le calcul des primes de cette branche assuran-
cielle.

5
Chapitre 1

GÉNÉRALITÉ SUR LA TARIFICATION


EN ASSURANCE VIE

1.1 Principe de la tarification


Rappelons avant tout que l’opération d’assurance est une opération par laquelle un assureur
s’engage à exécuter une prestation au profit d’un bénéficiaire, en cas de réalisation d’un risque,
en contrepartie du paiement d’une prime. La tarification a pour objectif la détermination des
primes commerciales complètes, permettant à l’assureur de faire face aux prestations garan-
ties, et au moins partiellement aux coûts de gestion et de commercialisation, et permettant de
dégager un niveau de bénéfice suffisant. Une contrainte fondamentale est que le niveau de la
prime fait partie des conditions contractuelles et qu’il n’est pas d’usage qu’il puisse être modi-
fié en hausse en cours de contrat. Contrairement à ce qui peut exister en assurance non-vie il
n’y a pas de possibilité de cotisations variables, même dans le secteur mutualiste. En d’autres
termes, la tarification consiste à déterminer le niveau de la prime demandée au souscripteur.
On a la décomposition suivante :
Prime pure : coût du risque seul
Chargements : coûts de gestion

Prime commerciale = prime pure + chargements

Figure 1.1 – schéma comparatif de l’activité d’assurance

6
Remarque :
le contrat d’assurance a nécessairement une durée maximale (notée T), un tarif suffisant est
une condition nécessaire de solvabilité des sociétés d’assurances. Trois éléments sont utilisés
pour le calcul des tarifs :
— un taux technique
— une table de mortalité
— des chargements

Les aspects techniques de la tarification (taux technique et table de mortalité) et du provision-


nement sont encadrés par le code CIMA (art.338 : tables de mortalité et taux d’intérêt), « Les
tarifs présentés au visa du Ministre en charge des assurances par les entreprises d’assurance
sur la vie ou à la Commission Régionale de Contrôle des Assurances par cette autorité doivent,
sous réserve des dispositions de l’article 338-2 (art.338-2 : Taux majorés, actifs cantonnés), être
établis d’après les éléments suivants :
• 1° tables de mortalité CIMA H pour les assurances en cas de décès et CIMA F pour les
assurances en cas de vie, annexées au présent article ;
• 2° taux d’intérêt au plus égaux à 3.5%.»
1.2 Contraintes de tarification
« Le Conseil d’Administration décide de l’admissibilité et de la tarification de tout risque prévu
par les statuts, sous réserve de l’application des lois et règlements en vigueur. Aucun traite-
ment préférentiel ne peut être accordé à un sociétaire. » article 330-32 du code CIMA : tarifi-
cation. Par ailleurs, plusieurs contraintes pèsent sur la tarification telles que :
• la loi de l’offre et de la demande ;
• la réglementation.
1.2.1 La loi de l’offre et de la demande
La concurrence avec d’autres acteurs pèse à la baisse sur les tarifs, les primes commerciales
doivent être telles que leur VAP (valeur actuelle probable) soit égale, à l’époque de sous-
cription, à la VAP des prestations de l’assureur ainsi que des chargements de gestion et de
commercialisation, dans l’hypothèse où il n’est pas mis fin prématurément au contrat par le
souscripteur.

1.2.2 La réglementation
L’assureur doit pouvoir faire face à ses engagements, la VAP (engagements assuré) = (VAP des
engagements assureur) et ce, quelle que soit la période T observée. Il s’agit d’une contrainte
souhaitable, mais pas tout le temps vérifier à cause des rémunérations (commissions) faites
aux apporteurs d’affaires par l’assureur en début de contrat. Par conséquent, l’assureur doit
pouvoir faire face à ses engagements (et donc proposer un tarif « suffisant ») tout en étant
compétitif.

7
NB : Dans le chapitre 2 de notre étude nous expliciterons le terme « VAP »

1.3 Primes uniques et primes périodiques


La prime d’assurance est le prix que le preneur d’assurance (souscripteur) doit payer pour
pouvoir bénéficier de la couverture d’assurance en cas de sinistre. La prime peut être payée
par le souscripteur :
• En une seule fois (prime unique).
• De manière périodique (prime périodique annuelle, dite fractionnée si la
périodicité est semestrielle, trimestrielle ou mensuelle).

La prime unique
C’est la somme d’argent versée par le souscripteur en une seule fois à la compagnie d’as-
surance en contrepartie d’une prestation en cas de sinistre. Elle est payée à la signature de
l’assuré pour la souscription au contrat d’assurance. Le schéma ci-dessous est une représen-
tation d’un contrat d’assurance vie à prime unique.

Figure 1.2 – schéma du paiement de la prime unique

La prime périodique
Elle représente le paiement de cotisations d’un contrat d’assurance de placement ou d’un
contrat d’assurance prévoyance selon un échéancier prédéfini par l’assureur. La prime pé-
riodique peut être payée selon une échéance mensuelle, une échéance trimestrielle ou une
échéance annuelle. Elle est payée par l’assuré par prélèvements automatiques ou par chèques
selon le contrat signé avec la compagnie d’assurance. En somme, c’est une suite de versement
périodique constante, voir le schéma ci-dessous.

Figure 1.3 – schéma du paiement de la prime périodique

8
NB :
• L’assuré : il s’agit de la personne exposée au risque, la personne sur la tête de laquelle
le contrat est souscrit.
• Le bénéficiaire : il s’agit de la personne qui doit percevoir la prestation de l’assureur, en
cas de sinistre.

• Le souscripteur : il s’agit de la personne qui signe la police d’assurance.


• L’assureur : il s’agit de la personne morale qui accepte la prise en charge des risques,
perçoit les cotisations et règle les sinistres.

9
Chapitre 2

LES ENGAGEMENTS DE L’ASSURANCE


VIE

2.1 Rappel de quelques bases financières et actuarielles


2.1.1 Les bases financières
NOTATIONS :
C : le capital
t : le taux d’intérêt
n : la durée du placement effectué
i : les intérêts
C(t, n) : le capital obtenu à la fin de l’opération de placement de durée n et de taux t

Calcul d’annuités certaines


Définition
On appelle annuité une suite de montants versés périodiquement pour créer ou rembourser un
capital. Elle est dite certaine lorsque le nombre total de versements prévus est fixé à l’avance.
En d’autres termes, les versements seront effectués quel que soient les conditions. Le montant
de chaque versement s’appelle le terme. Si les termes sont égaux, c’est-à-dire si tous les verse-
ments sont de même montants, la suite d’annuités est dite constante. Une suite d’annuités qui
n’est pas constante est dite variable. Dans cette partie relative aux rappels de mathématiques
financières, on ne parlera que d’annuité certaine et constante.

Objectif :
calculer le capital initial (capital constitutif) permettant d’obtenir une série de flux futurs cer-
tains (les annuités financières).

Principe d’équivalence financière :


□ C f payable aujourd’hui est équivalent à C · (1 + t)n f versé dans n années.
□ C f versés dans n années sont équivalents à C · (1 + t)−n f payables aujourd’hui.

10
Figure 2.1 – capitalisation et actualisation

NB : Dans la suite de notre étude nous manierons uniquement que les formules se rapportant
à la valeur actuelle d’une annuité. Car nous (assureur) voulons déterminer le montant (de la
prime ou de la rente) que doit payer aujourd’hui un individu (assuré), à taux et à durée de ver-
sement connus par avance, pour obtenir un capital (prestation) donné au terme de l’opération
(en cas de vie ou de décès selon le contrat).

Valeur actuelle d’une annuité


La valeur actuelle d’une annuité est la somme des valeurs actuelles des termes de l’annuité.
Valeur actuelle = C · (1 + t)−n
Nous avons donné ci-dessus la formule de calcul de la valeur actuelle d’un capital versé en
une seule fois. Qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’une annuité ? C’est-à-dire une suite de montants
versés périodiquement. Pour établir ces formules, dans cette partie on notera :
a = montant (constant) de chaque versement.
t = le taux d’intérêts par période.
n = le nombre de versements.

• Annuité certaine payable d’avance :


L’annuité certaine est dite payable d’avance lorsque le premier versement à lieu au début de
la première période et le dernier au début de la dernière période.

[1 − (1 + t)−n ]
än⌉ = a(1 + t)
t
• Annuité certaine à terme échu :
L’annuité certaine est dite à terme échu lorsque le premier versement a lieu à la fin de la
première période et le dernier à la fin de la dernière période.

[1 − (1 + t)−n ]
an⌉ = a
t

11
Remarque :

— Dans les ouvrages traitant de l’actuariat, très souvent on appelle annuité la valeur ac-
tuelle d’une suite de montants égaux à 1 franc payable d’années en années pendant un
certain temps n. Cette annuité est notée en actuariat comme suit :
än⌉ = valeur actuelle d’une annuité de montant égaux à 1 franc payable d’avance d’année
en année pendant n années.

[1 − (1 + t)−n ]
än⌉ = (1 + t)
t
an⌉ = valeur actuelle d’une annuité de montant égaux à 1 franc payable à terme échu
d’année en année pendant n années.

[1 − (1 + t)−n ]
an⌉ =
t

— Dans la pratique, ce sont des taux d’intérêts annuels qui sont indiqués quel que soit la
périodicité de versement des termes de l’annuité. Dans ce cas, il faut calculer d’abord le
taux équivalent au taux annuel donné et se rapportant à la périodicité des versements.
En notant :
t = taux d’intérêt annuel.
p = nombre de versements dans l’année (fréquence ou périodicité de versement. On a p
= 12 ; 4 ; 2 ou 1 pour respectivement des versements mensuels, trimestriels, semestriels
ou annuels).
ip = taux d’intérêt équivalent se rapportant à la périodicité p On a : ip = (1 + t)−p − 1

Exemple : La valeur acquise d’une annuité payable d’avance de 10 000 f par mois pendant 20
ans au taux d’intérêts annuel de 3, 5% est de :
Taux mensuel équivalent i12 = (1 + 0.035)−12 − 1 ≈ 0, 0029
[1 − (1 + 0.0029)−20 ]
Valeur actuelle = 10000·(1+0, 0029) = 19460, 009247 soit 19460f
0, 0029

2.1.2 Les bases actuarielles

Mortalité (Notion de table de mortalité)


En assurance vie, les risques couverts dépendent de la durée de la vie de l’assuré. Une appré-
ciation chiffrée de la mortalité ou de la survie de l’assuré est donc la préoccupation majeure
de l’assureur vie. En d’autres termes, l’assureur vie doit être en mesure d’estimer le nombre
de décès ou de survie pour un groupe d’assurés sur une période donnée. Pour cela, l’assureur
vie s’appuie sur des statistiques de mortalité présentées sous forme de table dite « table de

12
mortalité ». La table de mortalité constitue donc un élément essentiel qui se trouve au centre
de toutes les activités d’une compagnie d’assurance vie car elle permet à l’assureur d’estimer
les probabilités de décès ou de survie des assurés pour tarifer et provisionner les contrats vie.
Une table de mortalité est une table qui, prenant une population d’individus à la naissance
(souvent ramenée à l0 = 1.000.000 pour des raisons de simplicité), indique le nombre de
survivants (lx ) et le nombre de personnes décédées (dx ) de cette population initiale à un âge
x donné (exemple nombre de survivants à 50 ans pour un million de naissances 50 ans plus tôt).

La connaissance de la table de mortalité d’une population permet de modéliser de manière


fine les évolutions démographiques probables de cette population. Le code CIMA impose, en
son article 338 modifié par le règlement 0006/CIMA/PCMA/PCE/2012 du 04 octobre 2012,
l’usage de tables de mortalité différentes pour les assurances en cas de décès et les assurances
en cas de vie :
— Pour les assurances en cas de décès, les assureurs doivent utiliser la table de mortalité
CIMA-H de la population masculine, peu importe le sexe de l’assuré ;
— Pour les assurances en cas de vie, les assureurs doivent utiliser la table de mortalité
CIMA-F de la population féminine, peu importe le sexe de l’assuré.
La réglementation oblige ainsi les assureurs à établir leurs tarifs en se basant sur des hypo-
thèses pessimistes, puisque dans les deux cas (assurance en cas de décès et assurance en cas
de vie) le tarif qui en résulte est le plus élevé.

NB : L’âge limite w étant l’âge au-delà duquel il n’y a plus de survivants.

Définition :
Les opérations d’assurance vie étant liées à la durée de la vie humaine, leur mise en œuvre
nécessite absolument le calcul des probabilités de décès ou de survie à partir de statistiques de
mortalité. Ces probabilités liées à la durée de la vie humaine sont dites probabilités viagères.

Probabilité de survie :
C’est la probabilité qu’un individu d’âge x soit vivante dans n années ou encore la probabilité
qu’individu d’âge x atteigne l’âge x+n. La notation actuarielle de cette probabilité est : n px
Ainsi 1 px est la probabilité qu’individu d’âge x soit en vie à la fin de l’année. Dans ce cas elle
est simplement notée px (sans mettre la durée avant la lettre p)

Probabilité de décès :
C’est la probabilité qu’un individu d’âge x décède dans les n années à venir ou encore la pro-
babilité qu’individu d’âge x décède avant l’âge x+n. La notation actuarielle de cette probabilité
est : n qx
Ainsi 1 qx est la probabilité de décès dans l’année. Elle est simplement notée qx

Probabilités viagères sur deux têtes (x, y)


On distingue :
n pxy = probabilité qu’au moins une tête soit vivante dans n années.

13
n qxy = probabilité les deux têtes décèdent avant n années.
¯ = probabilité que les deux têtes x et y soient en vie dans n années.
n pxy
¯ = probabilité que l’une des deux têtes x ou y décèdent avant n années.
n qxy
On a les relations suivantes :

1 = n pxy + n qxy
n qxy = n qx × n qy

n pxy = n px × n py

Calcul des probabilités viagères :

lx+n
n Px =
lx
lx − lx+n
n qx =
lx
Pour un individu donné, soit la variable aléatoire réelle X(t) définie par :

1, si l’individu est en vie à la date t



X(t) =
0, sinon

On a alors :

E[X(t)] = 1 · n px + 0 · n qx = n px ;

V [X(t)] = E[X(t)2 ] − [EX(t)]2 = n px − (n px )2 = n px · n qx

Exemple :
*Calculez la probabilité qu’une tête âgée de 30 ans soit vivante dans 25 ans en utilisant d’abord
la table CIMA H et ensuite la table CIMA F
*Calculez la probabilité qu’une tête âgée de 30 ans décède avant 25 ans en utilisant d’abord la
table CIMA H et ensuite la table CIMA F.
Résolution :

l55 860, 365


*avec CIMA H : 25 p30 = =
l30 966, 281

14
l55 922, 159
avec CIMA F : 25 p30 = =
l30 981, 887
l30 − l55 105, 916
*avec CIMA H : 25 q30 = =
l30 966, 281
l30 − l55 59, 728
*avec CIMA F : 25 q30 = =
l30 981, 887

Actualisations viagères
Le problème principal de l’assureur vie est de pouvoir déterminer à la date de souscription
d’un contrat quelconque, la valeur d’un engagement à long terme dont la réalisation n’est
pas certaine. Pour cela il utilise la notion de valeur actuelle probable qui combine à la fois la
notion de valeur probable (calcul de probabilité) et celle de valeur actuelle (mathématiques
financières).

Définition :
La valeur actuelle probable d’un engagement est définie comme le produit de la valeur actuelle
de cet engagement par la probabilité de réalisation de l’engagement. Cette notion permet à
l’assureur d’évaluer ces engagements et donc de les provisionner suffisamment.

Exemple : Calculer la valeur actuelle probable (VAP) de l’engagement qui consiste à verser un
capital de 1000 000 Fcfa à un homme âgé de 30 ans si celui-ci atteint son 40ème anniversaire.
On suppose que le taux de placement reste constamment égal à 3, 5%pendant les 10 années
suivant l’engagement.

résolution
V AP (assureur) = 1.000.000 · (1 + 0, 035)−10 · 10 P30 → V AP (assureur) = 1.000.000 ·
l40
(1, 035)−10 ·
l30
942, 539
⇔ V AP (assureur) = 1.000.000 · (1, 035)−10 · = 695902, 27
966, 281
V AP (assureur) ≈ 695902F cf a

2.2 Les engagements en cas de vie

2.2.1 Le capital différé sans contre assurance

C’est l’engagement de verser C francs à une époque fixée à l’avance en cas de survie à ce
moment-là d’une tête ou d’un groupe assuré. Dans le cas d’une tête d’âge x à la souscription

15
on désigne par n Ex l’engagement de verser 1F à l’époque n si l’assuré atteint l’âge x+n. Donc

n Ex = (1 + t)−n · n px = V n · n px avec V = (1 + t)−1


V x+n · lx+n Dx+n
On peut crire : x n Ex = =
V · lx Dx
En produisant les quantités auxiliaires (nombres de commutation) telles que

Dx = V x · lx

Dx est le premier nombre de commutation vie.

2.2.2 Rente viagère temporaire

Elle est servie tant que le bénéficiaire est en vie. Valeur actuelle probable d’une rente viagère
versée à terme échu : n
X
n ax = k Ex
k=1

2.2.3 Cas de la rente fractionnée

La plupart du temps, une rente n’est pas versée par arrérage annuel. Plus généralement, on
considère des versements de 1/k f effectués chaque k-ème d’année. Rente fractionnée à terme
échu :

k·n D t
x+
(k)
X
1 k k−1
ax:n⌉ = k Dx
≈ ax:n⌉ + 2k
(1 − n Ex )
t=1

Rente fractionnée à terme anticipé :


k·n−1
X D 1
(k) x+
1 k k−1
äx:n⌉ = k Dx
≈ äx:n⌉ − 2k
(1 − n Ex )
t=1

16
2.3 Les engagements en cas de décès
2.3.1 La garantie temporaire décès d’un an

— Un assuré d’âge x à t = 0 souhaite que soit versé un capital S à un bénéficiaire s’il


décède entre t = k et t = k + 1.
— On fait l’hypothèse suivante : les décès sont uniformément répartis (et surviennent donc
en moyenne au milieu d’année). Pour les calculs, on supposera que ces derniers inter-
viennent à t = k + 12

dx+k
— La probabilité de cet événement s’écrit : P(k < Tx < k + 1) = lx

— Valeur actuelle probable (VAP) de l’engagement :

dx+k
1 Cx+k
lx
· V k+ 2 · S = ·S
Dx

— Mise sous forme standard :


1
1 x+k+
2
dx+k k+ dx+k ·V
lx
·V 2 = Dx

— le premier nombre de commutation décès :


1
Cx = dx · V x+ 2

— la valeur actuelle probable d’une temporaire décès d’un an de capital 1 f, pour l’année
k:
Cx+k
Dx

17
2.3.2 Temporaire décès

L’assureur prend l’engagement de verser un capital S quelle que soit la date du décès entre t
= 0 et t = n

— Montant nécessaire à l’assureur pour honorer cet engagement :


Pn−1
Cx+i Mx −Mx+n
i=0
Dx
·S = Dx
·S

— le deuxième nombre de commutation décès est :

Mx = Cx + Cx+1 + · · · + Cω

La même hypothèse des « décès en milieu d’année » est retenue dans le cas d’un engagement
de durée limité (assurance temporaire décès). Sa valeur actuelle probable pour une garantie
de 1F est alors :
Mx −Mx+n
|n Ax ≃ Dx

2.3.3 La garantie vie entière

L’assureur s’engage à payer un capital déterminé au décès de l’assuré quel que soit le moment
où cet événement survient. L’hypothèse est faite en général pour le calcul de l’engagement de
payer 1F au décès d’une tête d’âge x à la souscription, est que le capital est réglé en moyenne
au milieu de l’année d’assurance où l’on a constaté le décès.
ω−x−1
X 1
Ax = Mx
Dx
= Cx+k Avec Cx+k = V x+k+ 2 · dx+k
k=0

18
Chapitre 3

CALCULS DES PRIMES

3.1 Primes pures


Définition
La prime pure est la partie de la prime qui permet de faire face aux prestations dans l’hypothèse
d’un coût de gestion nul. Elle reflète le coût du risque pur pour l’assureur. Elle résulte du calcul
du montant que l’assureur doit prévoir en t=0 (date de début du contrat) pour fournir une
garantie donnée.

Principe
Le calcul de la prime pure repose sur les principes et concepts énoncés dans les parties précé-
dentes : les principes d’équivalence financière, de l’espérance mathématique (mutualisation)
et le concept de valeur actuelle probable.

Figure 3.1 – primes et sinistres

19
Le principe d’équivalence financière :
Il repose sur le fait que l’assureur va placer les primes jusqu’au versement des prestations.
Ces investissements sont effectués sur des supports diversifiés qui ont des taux de rendement
variables.

Hypothèse sur le taux d’actualisation (taux d’intérêt technique) :


Les investissements effectués ont un taux de rendement identique fixe. Ce taux doit être choisi
avec prudence (le taux de placement doit être inférieure ou égal au taux d’intérêt technique
de la prime) : il est préférable de constater qu’on a été trop prudent dans les tarifs, et de ré-
trocéder une partie des marges de prudence aux assurés que de constater une insuffisance de
tarif.
On pose le principe général suivant pour la tarification :

Principe général : résultat nul au terme du contrat


L’espérance mathématique du résultat au terme du contrat est nulle, sous l’hypothèse d’un
rendement constant des placements, et si le souscripteur ne met pas fin au contrat de manière
prématurée.
Conséquence :

Contrainte de tarification
Sous l’hypothèse que le souscripteur ne mettra pas fin de manière prématurée au contrat, les
primes pures sont telles que leur VAP soit égale, à la date de souscription, à la VAP des pres-
tations de l’assureur. Autrement dit :
A t=0, VAP (primes pures de l’assuré) =VAP (prestations de l’assureur)

Sauf que l’article 73 du Code des assurances CIMA stipule que :« L’assureur n’a pas d’action
pour exiger le paiement des primes afférentes aux contrats d’assurance vie ou de capitalisa-
tion. » Le souscripteur peut donc mettre fin au contrat quand il le souhaite. On modifie la
contrainte précédente en conséquence.

Contrainte de tarification
La VAP des primes à verser jusqu’à une époque quelconque est supérieure ou égale à la VAP
des prestations de l’assureur jusqu’à la même époque. Autrement dit :
Pour tout t ≥ 0, VAP(primes pures de l’assuré) ≥ VAP(prestations de l’assureur)

Ainsi pour calculer la prime pure, il faut déterminer les VAP des engagements de l’assuré et de
l’assureur. L’évaluation de ces engagements à l’origine du contrat, c’est-à-dire le calcul de leur
VAP nécessite d’une part, le calcul de la valeur actuelle de ces engagements (donc la fixation
d’un taux d’intérêt sur la durée du contrat) et le calcul de la probabilité de réalisation de ces
engagements d’autre part (donc le calcul des probabilités viagères). En résumé, le calcul de la
prime pure est basé principalement sur deux choses : le taux d’intérêt sur la durée du contrat
et les probabilités viagères. Les engagements de l’assuré consistent à payer soit une prime
unique à la souscription, soit des primes périodiques pendant une durée inférieure ou égale

20
à celle du contrat, soit viagèrement (contrat vie entière). Le montant égal à la valeur actuelle
probable des engagements futurs de l’assureur est appelé prime pure.
— Prime pure versée en une fois par l’assuré : prime unique pure.
— Prime pure versée à échéances régulières par l’assuré : prime périodique pure.

Remarque :
□ La prime pure correspond à la tarification des engagements de l’assureur envers le bé-
néficiaire.
□ La prime pure n’intègre pas le financement des coûts commerciaux et des coûts de ges-
tion supportés par l’assureur.

Ainsi les engagements de l’assuré ne dépendent pas de la nature du contrat. Ce qui n’est pas
le cas pour les engagements de l’assureur qui eux vont dépendre de la nature du contrat. La
VAP(Assuré) est indépendante de la nature du contrat. Elle dépend de la forme de paiement
de la prime (unique ou périodique).

NOTATIONS :
X : âge de l’assuré à la souscription
C : le capital
t : le taux d’intérêt
n : la durée du contrat
PA : montant (inconnue) de la prime pure annuelle
PU : prime unique (inconnue)
R : montant de la rente

VAP (assuré) en cas de paiement de primes périodiques annuelles limités ou viagères


primes annuels pendant n années tant que l’assuré est vivant (primes limités)

V AP (1re prime) = P A
lx+1
V AP (2e prime) = P A · (1 + t)−1 · = P A · (1 + t)−1 · px
lx
lx+n−1
V AP (ne prime) = P A · (1 + t)−(n−1) · = P A · (1 + t)−(n−1) · n−1 px
lx

X n−1
X
V AP = P A[ (1 + t)−k · k px ]
k=0

L’expression entre crochet est dite annuité viagère payable d’avance. En actuariat vie elle
est notée |n äx . Elle représente la VAP d’une suite de versement de montant 1 franc payable
d’avance d’année en année pendant une durée n tant qu’une personne d’âge x est en vie. On
a donc la formule suivante :

21
VAP (assuré) = P A · |n äx

Primes annuelles viagères (illimitées) et payables tant que l’assuré est en vie Ici la prime étant
payée tant que l’assuré est en vie, on fait la sommation jusqu’à l’infinie (c’est à dire l’âge limite
de la table de mortalité). Ce qui donne :

X w−x
X
V AP = P A[ (1 + t)−k · k px ]
k=0

w= l’âge limite de la table de mortalité.

L’expression entre crochet est dite annuité viagère payable d’avance. En actuariat vie elle est
notée äx , d’où :

VAP (assuré) = P A · äx

VAP(Assuré) en cas de paiement d’une prime unique Dans ce cas, la VAP est simplement égale
au montant de la PU versée à la souscription ; il n’y a donc ni facteur d’actualisation ni facteur
viager car le versement unique est fait à la souscription du contrat et il est certain (car l’assuré
doit être en vie à la souscription). Donc dans ce cas on : VAP (assuré) = PU.
Calcul VAP (Assureur) et primes pures d’un Capital différé sans contre assurance

lx+n
V AP (assureur) = C · [(1 + t)−n · ]
lx
En actuariat l’expression entre crochet est notée n Ex Elle représente la VAP d’un capital de 1
F payable dans n années si une tête (x) est en vie au bout des n années. En utilisant la notation
actuarielle ci-dessus on a :
V AP (assureur) = C · n Ex
VAP(Assureur) d’un contrat temporaire décès à capital constant
n−1
X
= C · [ (1 + t)−(k+0,5) · k px · n qx+k ]
k=0

L’expression entre crochet est notée |n Ax en actuariat, elle représente la VAP d’un capital de
1F payable au décès d’une tête x qu’elle qu’en soit la date. D’où :

V AP (assureur) = C · |n Ax

Calcul de la prime pure : Capital différé sans contre assurance.


• Prime pure annuelle : PA
Pour calculer PA, on applique le principe fondamental. Ce qui donne l’équation :

P A · |n äx = C · n Ex
C·n Ex
→ PA = |n äx

22
• Prime pure unique : PU
Par application du principe fondamental on a :

P U = C · n Ex

Exemple : Calculer la prime pure d’un capital différé de 200.000 F de durée 3 ans souscrit sur
la tête d’un homme âgé de 30 ans à la souscription (i = 3, 5%)
• Prime pure unique
l33
P U = 200000 · 3 E30 = 200000 · (1 + 0.035)−3 · = 179805
l30
• Prime pure annuel
l33
200000 · (1 + 0.035)−3 ·
200000 · 3 E30 l30
PA = = = 62066
|3 ä30 |3 ä30

l31 l32
avec |3 ä30 = 1 + (1 + 0, 035)−1 · + (1 + 0, 035)−2 · = 2, 897
l30 l30

3.2 Prime commerciale


Définition
La prime commerciale est la prime pure augmentée du chargement (frais d’acquisition d’en-
trée, d’encaissement, de gestion et de règlement) et de la marge bénéficiaire. C’est la prime
que l’assuré paiera selon les modalités de paiement.

Principe
A la différence de la prime pure qui n’intègre ni les coûts de commercialisation, ni les coûts de
gestion, la prime pure est majorée de chargements par l’assureur, c’est la suite de cela qu’on
parlera de prime commerciale.

— Coût probable du risque → prime pure (P)


— Prime pure + frais ou chargement de gestion → prime d’inventaire (P’)
— Prime d’inventaire + frais ou chargement d’acquisition → prime commerciale (P”)

Les différents chargements


La commercialisation et la gestion des contrats comporte des frais pour les entreprises d’as-
surance :

— Frais d’acquisition : commercialisation, commissions, préparation des dossiers. . .


— Frais de gestion des contrats : encaissements des primes et comptabilisation, relation
client, relevés annuels de situation, etc.

23
— Frais de gestion des sinistres : paiement des capitaux, des rentes, gestion des contentieux,
etc.
— Frais de gestion financière : gestion des investissements (personnel, délégation), coûts
de transaction, etc.
— Frais généraux / frais d’administration : direction générale, comptabilité générale, com-
missariat aux comptes, etc.
L’assureur doit donc adopter une structure de chargement qui reflète au mieux la structure
des frais (fixes, proportionnels, viagers, etc).
On retient la structure suivante :
*Frais d’acquisition : Frais fixes f , versés par l’assureur au début du contrat.
′′
*Frais d’encaissement des primes commerciales : Frais variables ; απ

*Frais de gestion annuels :

• Une proportion g 1 pour la gestion des primes (quittance, appel des primes) ; dure tant
que les primes sont versés.

• Une proportion g pour les autres frais annuels ; dure tant que le contrat existe.
2
NB : Les frais de gestion annuels sont souvent exprimés en pourcentage du capital pour les
contrats temporaires décès ou les capitaux différés, ou en pourcentage d’un arrérage pour une
rente.

*Frais de règlement des prestations : Proportionnels aux prestations, au taux r. À la souscrip-


tion, la VAP des prestations étant égale à la prime pure, les frais s’écrivent rπ.

3.2.1 Calcul de la prime unique commerciale


La prime est unique : il n’y aura pas de versements de primes annuelles susceptibles de dé-
pendre de l’état viager de l’assuré.

Prime commerciale unique = prime pure unique + frais d’acquisition + frais d’encaissement
des primes (tant que les primes sont payées) + autres frais de gestion (tant que le contrat
existe) + frais de règlement des prestations.
′′ ′′
π = π + f + α · π + g2 äG + r · π
Finalement :

′′ π(1+r)+f +g2 äG
π = 1−α


G fait référence à la condition du maintien de la garantie. Par exemple :
• Pour un contrat vie entière, äG = äX Les frais g2 äX correspondent en effet à une cer-
taine somme versée chaque année tant que l’assuré est en vie, ce qui est la définition
d’un contrat de vie entière.

24
• Pour une temporaire décès de n années, on aura ä G = |n äx

3.2.2 Calcul de la prime annuelle commerciale payable d’avance


Par définition de la prime fractionnée : π = P · äH

Prime commerciale annuelle = prime pure annuelle + frais d’acquisition + frais d’encaisse-
ment des primes (tant que les primes sont payées) + frais de gestion des primes (tant que les
primes sont payées) + autres frais de gestion (tant que le contrat existe) + frais de règlement
des prestations
′′ ′′
Soit : P äH = P · äH + f + α · P äH + g1 äH + g2 äX + rP äH

Finalement :

äG f
′′ P (1+r)+g1 +g2 · +
äH äH
P = 1−α

Attention !
En passant d’une prime unique à une prime annuelle, les frais ont une structure différente. La
relation sur les primes pures π = P · äH n’est plus vraie pour les primes commerciales. En
′′ ′′
particulier, on n’a pas π = P · äH .
La différence est liée aux frais proportionnels à g1 qui n’existent que quand la prime est an-
nuelle. Le regroupement du chargement d’acquisition et du chargement d’encaissement en un
′′ ′′
seul élément proportionnel à la prime commerciale ( θP ou θπ ) conduit à modifier les
formules générales données précédemment sous la forme :

Prime unique :

′′ π(1+r)+g2 äG
π = (1−θ)

Prime annuelle :

äG
′′ P (1+r)+g1 +g2
äH
P = (1−θ)


25
3.3 Simulation de calculs de prime
3.3.1 Données du contrat (garantie mixte)
• Moyennant le paiement à terme anticipé de 5 primes annuelles, l’assureur s’engage à
verser à t = 6 ans un capital C = 5.000.000f si l’assuré âgé de 48 ans est toujours en
vie.
• Si l’assuré décède entre t = 0 et t = 6, le même capital C est versé à ses ayants droits à
l’époque du décès.
- θP ′′ au titre des frais commerciaux dont (θ − α)P ′′ pour les frais d’acquisition et αP ′′
pour les frais d’encaissement ; avec α = 1, 5% et f = 0, 5%P franc.
- g1 C par année de paiement des primes (quittancement, etc.) ; avec g1 = 0, 2% de C.
- g2 C par année de durée du contrat (frais informatique, etc) ; avec g2 = 0, 4% de C.
- Un taux d’intérêt = 3, 5%.

Remarque
′′ ′′
Par rapport au cas général, on a posé : f + α · P äH = θ · P äH

Déterminons la prime pure annuelle, la prime annuelle d’inventaire et la prime annuelle com-
merciale.
Les résultats de cette simulation s’observeront sur une application réalisée avec un langage
de programmation informatique.

26
3.3.2 Résolutions de la simulation
Résolutions actuarielles

27
28
• la prime pure annuelle = 932.890 Franc, c’est le montant annuel que l’assureur doit pré-
voir en t=0 (date de début du contrat) pour fournir la garantie donnée.
• la prime annuelle d’inventaire = 981.167 Franc, c’est la prime pure annuelle majorée des
frais de gestions annuels.
• la prime annuelle commerciale = 986.173 Franc, C’est la prime que l’assuré paiera chaque
année pendant 5 ans.

NB :
Le souscripteur a le sentiment de bénéficier de deux garanties (épargne et prévoyance) en
ne versant qu’une seule cotisation. Mais il n’en est rien. Les inconvénients présentés par le
contrat mixte sont nombreux et handicapent le souscripteur.
Le contrat ne fonctionne pas comme un contrat d’assurance-vie avec une contre-assurance en
cas de décès (qui prévoit le remboursement des cotisations versées majorées des intérêts), mais
les primes affectées à la garantie décès sont versées à fonds perdu. Ces contrats sont souvent
opaques et le souscripteur ne sait pas clairement quelle part de la cotisation sera réellement
investie pour la constitution de l’épargne. Ces contrats coûtent cher, car le souscripteur paie
pour deux garanties alors que l’une seulement des deux sera appelée à jouer. La cotisation
d’assurance décès est à fonds perdu et donc de ce fait non rachetable. Cette cotisation étant
calculée par rapport à l’âge du souscripteur/ assuré, plus les années passent et plus sa part
représente un pourcentage important de la cotisation – ceci au détriment du rendement et de
la constitution du capital au terme. Ces contrats comportent souvent une durée déterminée
qui ne peut être prorogée. Enfin, ces contrats sont très souvent assortis de frais précomptés
(frais d’entrée dont commissions, frais de gestion élevés, etc.) qui les premières années ont
pour effet de réduire, voire de supprimer le rendement du capital investi.

29
Annexe

Résolutions informatiques (langage C)

#include <stdio.h>
#include <stdlib.h>
#include <conio.h>
#include <math.h>
int main(void)
{
int n,k,p,capital,prime_pure, prime_inv, prime_com;
float an_via, VAP_assureurV, taux, VAP_assureurD,probaV[5], probaD[5], alpha, gestP, gestC,an_viaC, theta;
p=5;
n=5;
taux=0.035;
theta=0.015+0.005;
probaV[0]=1.0;
probaV[1]=0.997;
probaV[2]=0.993;
probaV[3]=0.989;
probaV[4]=0.985;
probaV[5]=0.981;
probaD[0]=(907.484 − 901.669 )/907.484;
probaD[1]=(901.669 − 895.561 )/907.484;
probaD[2]=(895.561 − 889.166 )/907.484;
probaD[3]=(889.166 − 882.462 )/907.484;
probaD[4]=(882.462 − 875.435 )/907.484;
probaD[5]=(875.435 − 868.076 )/907.484;
alpha=0.015;
printf("Entrez␣le␣capital:\n");
scanf("%d",&capital);
gestP=0.002;
gestC=0.004;
an_viaC=0;
VAP_assureurD=0;
an_via=0;

30
printf("la␣quittancement␣est␣de: ␣%f␣par␣annee␣durant␣les␣5␣ans",gestP);
printf("\n");
printf("les␣autres␣frais␣annuels␣sont␣de␣%f␣par␣annee␣tant␣que␣le␣contrat␣existe" ,gestC);
printf("\n");
printf("\n");

for(k=0 ; k<n ; k++)


{
an_via+=pow((1+taux),(−k)) ∗ probaV[k];
}
printf("l ’annuite␣viagere␣est:\n␣%f" ,an_via);
printf("\n");

VAP_assureurV=pow((1+taux),(−6)) / 0.976;
printf("engagement␣assureur␣en␣cas␣de␣vie␣est:\n␣%f",VAP_assureurV);
printf("\n");

for(k=0 ; k<n ; k++)


{
VAP_assureurD+=pow((1+taux),(−k−0.5)) ∗ probaD[k];
}
printf("engagement␣assureur␣en␣cas␣de␣deces␣est:\n␣%f",VAP_assureurD);
printf("\n");
printf("\n");

prime_pure= (capital/an_via)∗(VAP_assureurV + VAP_assureurD);


printf("la␣prime␣annuelle␣pure␣P␣est:\n␣%d␣Fcfa",prime_pure);
printf("\n");
printf("\n");
for(k=0 ; k<=p ; k++)
{
an_viaC+=pow((1+taux),(−k)) ∗ probaV[k];
}
printf("l ’annuite␣viagere␣durant␣le␣contrat␣est:\n␣%f",an_viaC);
printf("\n");
printf("\n");

prime_inv= (capital∗ (VAP_assureurV + VAP_assureurD + an_via∗gestP + an_viaC∗gestC))/((1−alpha)∗an_via);


printf("la␣prime␣annuelle␣de␣inventaire␣P’␣est:\n␣%d␣Fcfa",prime_inv);
printf("\n");
printf("\n");

prime_com = (capital∗ (VAP_assureurV + VAP_assureurD + (an_via∗gestP) + (an_viaC∗gestC)))/((1−theta)∗an_via);


printf("␣la␣prime␣annuelle␣commerciale␣P’’␣est:\n␣%d␣Fcfa",prime_com);

31
Exécution de la simulation

Figure 3.2 – Résultats de la simulation

32
CONCLUSION
La réflexion qui m’a été demandée durant cet exercice de mémoire m’a permis de mettre en
relief le métier que j’exercerai tous les jours. En prenant du recul sur la tarification en assu-
rance vie, j’ai pu me rendre compte qu’il s’agissait véritablement du cœur de notre profession
(l’actuariat). Et plus largement, le cœur de la profession d’assureur, qui sait que les primes sont
verser avant les prestations et qui s’efforce de limiter au maximum les pertes en déterminant
grâce aux documents dont il dispose au moment de la souscription une prime pure qui est le
coût brute du risque seul et en majorant cette prime pure par les coût de gestion. la somme
obtenus après majoration va constituer la prime commerciale, la prime que l’assuré paiera.
bien vrai qu’elle consiste à calculer le montant nécessaire à l’assureur pour garantir un risque
donné, mais chaque risque à un coût qui varie selon plusieurs critères, et avec les placement
que l’assureur aura à faire durant l’exercice il sera lui-même confronté au risque de pertes
qu’il devrait combler à l’aide des provisions. nous convenons alors qu’après avoir détermi-
ner la prime que paiera l’assuré, l’actuaire devra déterminer les provisions mathématiques
et provisions techniques, qui constituerons une suite du thème de notre études. Cette année
de licence a pu m’aider à confirmer mon appétence pour le domaine de l’assurance, et tout
particulièrement pour l’assurance vie. Je souhaiterais poursuivre la découverte du domaine
de l’actuariat avec un stage dans une compagnie d’assurance et un autre dans une institution
financière puis un master actuariat, afin de continuer à élargir les connaissances qui nous sont
apportées depuis maintenant près de trois ans.

33
Bibliographie

• Emmanuelle Scheid
Support de cours : Théorie de l’assurance-vie (2013)
• Michel Fromenteau, Pierre Petauton
Support de cours : Théorie et pratique de l’assurance-vie (2017)

34

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