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CHAPITRE V

CALCUL INTEGRAL

I désigne un intervalle de IR.

I - Généralités.
I-1- Primitives
1) Définition :
Soit f une fonction définie sur I. On appelle primitive de f sur I toute fonction F dérivable sur I
et vérifiant : ∀ x ∈ I, F'(x) = f(x).

2) Théorème :
Si f est continue sur I alors f admet au moins une primitive sur I.

3) Proposition :
Soit F une primitive d'une fonction f sur I alors une fonction G est une primitive de f sur I si
et seulement si il existe une constante α réelle telle que ∀ x ∈ I, G(x) = F(x)+α.
En effet :
F est une primitive de f.
Alors il est évident que la fonction G définie par ∀ x ∈ I, G(x) = F(x)+α (α∈ IR) est une
primitive de f (car G'(x) = F'(x)).
Inversement si G est une primitive de f alors la fonction h = G - F est constante sur I puisque
∀ x ∈ I, h'(x) = G'(x) - F'(x) = 0 et par suite il existe α∈ IR telle que ∀ x ∈ I, h(x) = α
d'où ∀ x ∈ I, G(x) = F(x) + α.

4) Remarque :
• f admet une unique primitive qui prend la valeur y0 en x0 ∈ I.
• Si F est une primitive de f sur I alors ∀ α∈ 3, F+ α est une primitive de f sur I.

5) Primitives des fonctions usuelles :

Fonction f Primitive F Ensemble de validité


f(x) F(x)
eαx ; α∈ IR* 1 eαx IR
α
sinx -cosx IR
cosx sinx IR
shx chx IR
chx shx IR
1
= 1 + cot g 2 x -cotgx
2
sin x IR-{nπ, n ∈ Z)
1
2
= 1 + tg 2 x tgx π
cos x IR-{ + nπ, n ∈ Z)
1 2
2
= coth 2 x − 1 -cothx IR*
sh x

110
1 thx IR
= 1 − th 2 x
2
ch x x n +1
xn, n ∈ IN n +1 IR
x n +1
xn, n ∈ Z-\{0,-1} IR *
n +1
xα, α∈ IR-Z x α +1 IR *+
1 α +1
Log x IR *
x
Arctgx IR
1
1+ x2
1 1 1+ x
Log IR \{-1,1}
1− x2 2 1− x
1 Log(x+ x 2 + 1 ) IR
2
1+ x
1
Arcsinx ]-1,1[
1− x2
1
Log x+ x2 −1
x2 −1 ]- ∞ ,-1[ ∪ ]1,+ ∞ [

6) Application :
Soit u une fonction dérivable sur I, on a :
f(x) = u'(x) eu(x) alors F(x) = e u(x)
1
f(x) = u'(x) uα(x) ; α ≠ -1; alors F(x) = u α +1 ( x )
α +1
u ' (x )
f(x) = ; u(x) ≠ 0 ∀ x ∈ I; alors F(x) = Log|u(x)|
u(x)
u' (x )
f(x) = alors F(x) = Arctg u(x).
1 + u 2 (x)
(il est clair que F désigne une primitive de f sur I).

7) Exemple :
1
* f(x) = (2x+1)3 ; x ∈ IR alors F(x) = (2x+1)4.
8
1 ex
* f(x) = ; x ∈ IR. Comme f(x) = 1 -
1+ ex 1+ ex
x
alors F(x) = x - Log(1+e ).
1
* f(x) = cos2x ; x ∈ IR. Comme f(x) = (1+cos2x)
2
1 1
alors F(x) = x + sin2x.
2 4
Remarque : D'après la dérivée d'une fonction composée, si on a
f(x) = u'(x).h'(u(x)) alors F(x) = h(u(x)).
(u et h étant des fonctions dérivables).

111
I-2-Intégrales définies
1) Définition :
Soit f une fonction continue sur I et F une primitive de f sur I.
b
∀ a,b ∈ I, on appelle intégrale de a à b de f le réel F(b) - F(a) qu'on note ∫
a
f ( x )dx .
b
Ainsi : ∫a
f ( x )dx = F(b) - F(a).

Remarque : La définition est indépendante du choix de la primitive de f, puisque si G est une


autre primitive de f alors G(x) = F(x)+α; α∈ 3 et G(b) - G(a) = F(b) - F(a).
On note :
= [f ( x )]a = F(b) − F(a )
b b
∫a
f ( x )dx

2) Remarque :
x
La fonction F définie sur I par : ∀ x ∈ I, F(x) = ∫ f ( t )dt est la primitive de f qui s'annule en a.
a

3) Exemple :
dx
∫3 / 2 1 − x = [− Log 1 − x ]3 / 2 = -Log2.
2 2

1 dx π
∫0 1 + x 2 = Arctg1 - Arctg0 = 4 .
4) Propriétés :
f et g sont des fonctions continues sur I, ∀ a,b,c ∈ I on a :
a b a
P1 : ∫ f ( x)dx = 0 ; ∫ f ( x )dx = - ∫ f ( x)dx .
a a b
b c c
P2 : ∫ f ( x )dx + ∫ f (x )dx = ∫ f (x )dx .
a b a
b b b b b
P3 : ∫ (f (x ) + g(x ))dx = ∫ f ( x )dx + ∫ g(x )dx ; ∫ α f (x )dx = α ∫ f ( x )dx ; α∈ IR.
a a a a a
b
P4 : Si a ≤ b et ∀ x ∈ [a,b] f(x) ≥ 0 alors ∫ f ( x )dx ≥ 0.
a
b b
P5 : Si a ≤ b et ∀ x ∈ [a,b] ; f(x) ≤ g(x) alors ∫ f ( x )dx ≤ ∫ g( x )dx .
a a
b b
P6 : Si a ≤ b alors ∫ f ( x )dx ≤ ∫ f ( x ) dx .
a a

Preuve :
La démonstration de ces propriétés est facile. On donne seulement la preuve de P4.
Soit F une primitive de f sur I, F'(x) = f(x) ; comme ∀ x ∈ I, f(x) ≥ 0 alors F est une
fonction croissante . a ≤ b ⇒ F(a) ≤ F(b) d'où F(b) - F(a) ≥ 0.

5) Conséquence :
Si ∀ x ∈ [a,b]; on a m ≤ f(x) ≤ M, m,M ∈ IR alors :
b
m(b-a) ≤ ∫a
f ( x )dx ≤ M(b-a).

112
6) Théorème :
Soit f continue sur [a,b] alors ∃ c ∈ [a,b] telle que :
1 b

b − a ∫a
F(c)= f ( x )dx : appelé valeur moyenne de f sur [a,b].

II - Méthodes d'intégration.
II-1- Méthode élémentaire
L'utilisation des règles élémentaires sur les fonctions dérivées, des propriétés des intégrales,
des primitives des fonctions usuelles permet de déterminer des primitives et de calculer des
intégrales.

Exemples :
1
1  1 2x 5 3 2  e2 1
∫0
2x 2
1) ( e + 5 x − x ) dx =  2 e + x − x x  = + .
3 3 0 2 2
3 3
3 x +3 1 3 3 1  1   1  7
2) ∫ ∫
dx = dx + 2 ∫ dx = −  + −  = .
1 ( x + 1) 3 1 ( x + 1) 2 1 ( x + 1)3 2
 x + 1 1  ( x + 1)  1 16
Arc sin x
3) Soit la fonction f définie sur ]-1,1[ par f(x) = .
1− x2
Les primitives de f sont les fonctions définies sur ]-1,1[ par :
1
∀ x ∈ ]-1,1[, F(x) = (Arcsinx)2 + c ; c ∈ IR.
2

II-2- Intégrations par parties


1) Théorème :
Soient u et v deux fonctions dérivables sur [a,b] : (a < b) et u' et v' sont continues sur [a,b]
alors on a :
b
u ( x ) v' ( x )dx = [u ( x ) v( x )] − ∫ u ' ( x ) v( x )dx .
b b
∫a a a

Preuve :
La fonction uv est une primitive de la fonction u'v+uv' sur [a,b], d'où :
b

∫a [u ' ( x )v(x ) + u ( x) v' (x )]dx = [u (x )v(x )]a .


b

2) Exemples :
π/2
a) Calculer I = ∫ 0
x cos xdx .
Posons u(x) = x alors u'(x) = 1
v'(x) = cosx v(x) = sinx
π π/2
D'où I = [x sin x ]0 −∫
π/2
−1. sin xdx =
0 2
b) Déterminer une primitive de la fonction f : x a f(x) = Logx ; x > 0
x
∀ x>0, calculer F(x) = ∫1
Logtdt .

113
1
Posons u(t) = Logt alors u'(t) =
t
v'(t) = 1 v(t) = t

D'où F(x) = [tLogt ]1 − ∫ dt = xLogx - x + 1.


x x

1
Ainsi la fonction F : IR*+ → IR
x a F(x) = xLogx - x + 1
et la primitive de la fonction "Log" qui s'annule en 1.
Une primitive ϕ de la fonction "Log" sur ]0,+ ∞ [ est définie par ϕ(x) = xLogx - x + α; α∈ IR
x
c) Calculer ∀ x ∈ IR, ∫
0
Arctgtdt
1
Posons u(t) = Arctgt alors u'(t) =
1+ t2
v'(t) = 1 v(t) = t
t
Arctgt = [tArctgt ]0 − ∫
x x

x
D'où dt
0 0 1+ t2

1
= [tArctgt ]0 − Log(1 + t 2 ) 0
x

2
x
[ ]
1
= x Arctgx - Log(1+x2).
2

3) Exercice :
x dt
Calculer ∀ x ∈ IR, I(x) = ∫
0 (1 + t 2 ) 2
Solution
1 1 t2
On a : = −
(1 + t 2 ) 2 1 + t 2 (1 + t 2 ) 2
t2 x
D'où I(x) = Arctgx - ∫ dt .
0 (1 + t 2 ) 2

Posons u(t) = t alors u'(t) = 1


t 1 1
v'(t) = 2 2
, v(t) = -
(1 + t ) 2 1+ t2
x
t2
x  1 t  1 x dt x 1
D'où ∫ 2 2
dt = − 2  + ∫ 2
=− 2
+ Arctgx
0 (1 + t )
 2 1+ t 0 2 0 1+ t 2(1 + x ) 2
1 x
Donc I(x) = Arctgx + 2
.
2 2( x + 1)

II-3- Méthode de changement de variable


1) Théorème :
Soit ϕ : [α,β] → IR est une fonction de classe C1 sur [α,β] et f une fonction continue sur un
β ϕ (β )
intervalle I contenant ϕ([α,β]) alors ∫ f (ϕ( t ))ϕ' ( t)dt = ∫
α ϕ(α )
f ( x )dx .

Preuve :

114
Soit F une primitive de f sur I, alors la fonction Foϕ est une primitive de la fonction ϕ'(foϕ).
β
∫ f (ϕ( t ))ϕ' ( t)dt = [F(ϕ( t))]
β
D'où α = F(ϕ(β)) - F(ϕ(α))
α
ϕ (β )
= ∫ f ( x )dx
ϕ( α )

* On dit qu'on a effectué le changement de variable : x = ϕ(t).


en notant dx = ϕ'(t)dt.

2) Exemples :
1
a) Calculer I = ∫0
1 − x 2 dx
La fonction ϕ : [0,π/2] → IR est de classe C1 sur [0, π/2]; ϕ([0, π/2]) = [0,1] avec ϕ(0) = 0
et ϕ(π/2) = 1 ; ∀ t ∈ [0, π/2], ϕ'(t) = cost.
La fonction f : x a 1 − x 2 est continue sur [-1,1] qui contient l'intervalle [0,1] alors on a :
π/ 2 1
∫0
1 − sin 2 t cos tdt = ∫ 0
1 − x 2 dx .
1 π/ 2 π/ 2
Soit I = ∫
0
1− x2 dx = ∫
0
cos 2 t cos tdt = ∫
0
cos 2 tdt
π/2
1 1 π/ 2 t 1  π
∫0 ( 2 + 2 cos 2t )dt =  2 + 4 sin 2t  0 = 4
=

Dans la suite, on présente les calculs d'une manière plus simple en écrivant seulement
x = sint ; dx = cost dt pour présenter le changement de variable effectué.

3) Proposition :
Soit f : IR → IR une fonction continue sur IR. ∀ a ∈ IR on a :
a a
i) Si f est paire alors ∫−a
f ( x )dx = 2 ∫ f ( x )dx
0
a
ii) Si f est impaire alors ∫ −a
f ( x )dx = 0.
a +T T
iii) Si f est périodique de période T alors ∫
a
f ( x )dx = ∫0
f ( x )dx .

Preuve :
a 0 a
i) et ii) ∫ −a
f ( x )dx = ∫ −a
f ( x )dx + ∫ f ( x)dx
0
0
Dans l'intégrale ∫ −a
f ( x )dx , on pose u = -x ; dx = -du
0 0 a a
On obtient ∫ −a
f ( x )dx = - ∫ f (−u)du = ∫ f (−u)du = ∫ f (−x )dx
a 0 0
a a
D'où ∫−a
f ( x )dx = ∫ (f (x ) + f (−x ))dx .
0
Si f est paire alors ∀ x ; f(-x) = f(x) et par suite on a :
a a
∫ −a
f ( x )dx = 2 ∫ f ( x )dx .
0
Si f est impaire alors ∀ x ; f(-x) = -f(x) et par suite on a :
a
∫ −a
f ( x )dx = 0.
iii) Comme f est périodique de période T alors ∀ x ∈ IR, f(x+T) = f(x).
a +T 0 T a +T
On a : ∫ a
f ( x )dx = ∫a
f ( x )dx + ∫ f ( x )dx + ∫
0 T
f ( x )dx .

115
a +T
Dans l'intégrale ∫ T
f ( x )dx , on pose u = x - T, alors x = u+T et dx = du, on obtient alors :
a +T a a a
∫T
f ( x )dx = ∫ f (u + T)du = ∫ f (u )du = ∫ f ( x)dx
0 0 0
0 a +T
alors ∫ f ( x)dx + ∫ f (x )dx = 0.
a T

π/3
b) Calculer : ∫0
tgtdt
Posons x = cost ; dx = -sint dt.
π/3 π / 3 sin t dx
∫0 tgtdt = ∫0 cos t dt = ∫0 − x = − [Logx]1 = Log2.
1/ 2 1/ 2

a dx
c) Soit a > 0, calculer ∫ 2
0 a + x2

x 1
Posons u = ; du = dx
a a
dx dx 1 1 du 1 π
∫0 a 2 + x 2 = ∫0 2 x 2 = a ∫0 1 + u 2 = a [Arctgu]0 = 4a .
a a 1

a (1 + ( ))
a

1 dx
d) Calculer ∫ 1+
1+ x
0

Posons u = 1 + x alors u2 = 1+x ; dx = 2u du


dx 2 2 udu 1
∫0 1 + 1 + x = ∫1 1 + u = 2 ∫1 (1 − 1 + u )du = 2 [u − Log(1 + u )]1
1 2 2

4
= 2 ( 2 − 1) + Log .
3+ 2 2

III- Application au calcul des primitives.


III-1- Préliminaire
* Soit f une fonction continue sur I, on désigne par ∫ f ( x )dx l'expression de l'une
quelconque des primitives de f sur I (ou sur Df dans le cas plus général où f est continue sur
son domaine Df qui est une réunion (finie ou non) d'intervalles).
On écrit alors ∫ f ( x )dx = F(x) + C
Où C désigne une constante réelle si x ∈ I (C désigne une constante sur chaque intervalle de Df
si x ∈ Df).
dx
Par exemple : * ∀ x ∈ IR * on a : ∫ = Log x + C
x
Avec ∀ x ∈ ]- ∞ ,0[ : C = C1 ; ∀ x ∈ ]0,+ ∞ [ : C = C2 , C1,C2 ∈ IR
dx
* ∀ x ∈ IR : ∫ x = - e-x + C , C ∈ IR.
e
Les méthodes d'intégration présentées au I-2 restent valable pour le calcul des primitives.
Elles se présentent de la manière suivante :
Pour l'intégration par parties :
∫ u' (x ) v( x)dx = u(x)v(x) - ∫ u( x) v' ( x)dx

116
Pour le changement de variable :
∫ f (ϕ( t ))ϕ' ( t)dt = ∫ f (x )dx , en précisant x = ϕ(t).
Remarque :
Certaines primitives ne s'expriment pas à partir des fonctions usuelles, comme par exemple
ex
pour ∫ dx , nous ne pourrons pas calculer ces primitives dites "fonctions spéciales".
x

II-2- Des primitives classiques


Pour a ∈ IR * fixé, on a :
dx 1 x
∫ a 2 + x 2 = a Arctg a +C
dx 1 a+x
∫ a 2 − x 2 = 2a Log a − x + C
dx
∫ a 2 + x 2 = Log(x + x + a ) + C
2 2

dx a x
∫ a 2 − x 2 = a Arc sin a + C
x
= Arcsin + C si a > 0.
a

III-3- Primitives d'une fonction rationnelle


P( x )
Pour déterminer une primitive d'une fraction rationnelle irréductible F(x) = où P et Q
Q( x )
sont deux polynômes premiers entre eux, on la décompose en éléments simples sur IR (x).
Rappelons pour toute fraction F(x) de IR (x), s'écrit d'une manière unique comme la somme
de sa partie entière (qui est un polynôme) et d'éléments simples de 1er espèce (de la forme
λ
; λ,a ∈ IR, k ∈ IN*) et d'éléments simples de 2ème espèce (de la forme
(X − a ) k
αX + β
2 k
, α,β ∈ IR; b,c ∈ IR; b2-4c<0; k ∈ IN*).
(X + bX + c)
On est ainsi ramené à une primitive d'un polynôme (ce qui est facile), d'un élément simple de
1er espèce ou de 2ème espèce.

1) Primitive d'un élément simple de 1er espèce :


1
On se propose de calculer : ∫ dx ; a ∈ IR ; n ∈ IN*
(x − a ) n
On a alors :
1
Si n = 1 : ∫ dx = Log x − a + C.
x −a
1 1 1
Si n ≠ 1 : ∫ dx = + C.
(x − a ) n
1 − n ( x − a ) n −1

Exemple :

117
x4 − 7
Calculer ∫ x 3 − 3x + 2dx
x4 − 7 x4 − 7
Posons f(x) = 3 =
x − 3x + 2 ( x − 1) 2 ( x + 2)
La décomposition de f en éléments simples sur IR (x) est :
2 2 1
f(x) = x + - 2
+
x − 1 ( x − 1) x+2
x2 2
D'où : ∫ f ( x )dx = + 2Log x − 1 + + Log x + 2 + C
2 x −1
x2 2
= + + Log[( x − 1) 2 x + 2 ] + C .
2 x −1

2) Primitive d'un élément simple de 2ème espèce :


αx + β
On se propose de calculer I(x) = ∫ 2 n
dx ; α,β,b,c ∈ IR; b2-4c<0; n ∈ IN*
( x + bx + c)
er
1 étape : Si a ≠ 0, on fait apparaître multiplicativement au numérateur la dérivée du trinôme
x2+bx+c, qui est 2x+b.
αx + β
Posons f(x) = 2
( x + bx + c) n
αb
β−
α 2x + b 2
On écrit alors : f(x) = . 2 n
+ 2
2 ( x + bx + c) ( x + bx + c) n
α 2x + b  αb  1
Et par suite I(x) = ∫ 2 n
dx +  β − ∫ 2 dx
2 ( x + bx + c)  2  ( x + bx + c) n
2x + b 1
Posons A(x) = ∫ 2 n
dx et B(x) = ∫ 2 dx
( x + bx + c) ( x + bx + c) n
u'
Le calcul de A(x) est aisé (de la forme n )
u
 Log( x 2 + bx + c) si n = 1
2x + b 
On a A(x) = ∫ 2 dx =  1 1 .
( x + bx + c) n si n ≠ 1
1 - n ( x + bx + c)
2 n

1 df
2ème étape : On ramène le calcul de B(x) = ∫ 2 n
dx à celui de ∫ 2 à l'aide
( x + bx + c) ( t + 1) n
d'un changement de variable affine plus précisément, on met le trinôme x2+bx+c sous la
forme canonique
b 4c − b 2 4c − b 2 −∆ 2
x2+bx+c = ( x + ) 2 + . Posons ∆ = b2-4c < 0 et λ2 = =( )
2 4 4 2
b
Alors x2+bx+c = ( x + ) 2 + λ2
2
2
 1 b  
2

= λ 1 +  ( x + )  
  λ 2  

118
  2x + b  2  ∆ 2x + b 2 
= λ2 1 +    = − 1 + ( ) 
  2λ   4 −∆ 
On effectue alors dans B(x) le changement de variable :
2x + b b
t= ⇔ x = λt -
2λ 2
1 1
On obtient B(x) = ∫ 2 n
dx = ∫ 2 n −1 dt .
( x + bx + c) λ (1 + t 2 ) n
dt
3ème étape : Calcul de Jn(t) = ∫ ; n ∈ IN*.
(1 + t 2 ) n
A l'aide d'une intégration par parties, on détermine une relation de récurrence qui permet de
calculer de proche en proche Jn(t).
dt
D'abord pour n = 1 on a : J1(t) = ∫ = Arctgt + C ; C ∈ IR.
1+ t2
Pour tout n ∈ IN*;
1 − 2nt
Posons u(t) = alors u'(t) =
2 n
(1 + t ) (1 + t 2 ) n +1
v'(t) = 1 v(t) = t
dt t t2
D'où Jn(t) = ∫ = + 2n ∫ dt
(1 + t 2 ) n (1 + t 2 ) n (1 + t 2 ) n +1
t
= + 2n(Jn(t) - Jn+1(t)).
(1 + t 2 ) n

1  t 
Soit
Jn+1(t) = (2n − 1)J n ( t ) + 2 n 
2n  (1 + t ) 

1 t
Par exemple J2(t) = (J1 ( t ) + )
2 1+ t2
dt 1 t
Soit J2(t) = ∫ 2 2
= Arctgt + +C.
(1 + t ) 2 2(1 + t 2 )

3) Exemple :
x+2
Calculer ∫ (x 2
+ x + 1) 2
dx .

x+2 1 2x + 1 + 3
Posons f(x) = 2 2
=
( x + x + 1) 2 ( x 2 + x + 1) 2
1 2x + 1 3 1
= 2 2
+
2 ( x + x + 1) 2 ( x + x + 1) 2
2

x+2 1 2x + 1 3 dx
Alors : ∫ 2 2
dx = ∫ 2 2
dx + ∫ 2
( x + x + 1) 2 ( x + x + 1) 2 ( x + x + 1) 2
2x + 1 1
On a : * ∫ 2 2
dx = - 2 +C
( x + x + 1) x + x +1

119
dx dx
* ∫ (x 2
1
+ x + 1) 2
=
3∫
(( x + ) 2 + ) 2
2 4
2 1 3 1 3 1
On pose u = ( x + ) alors x = u − ; dx = u−
3 2 2 2 2 2
dx 8 3 du
On obtient ∫ (x 2
+ x + 1) 2
= ∫
9 (1 + u 2 ) 2
8 3 1 u 
=  Arctgu + + C
9 2 2(1 + u 2 ) 
4 3 2x + 1 1 2x + 1
(on revient à x) = Arctg + +C
9 3 3 ( x 2 + x + 1)
En définitive on a :
x+2 x 2 3 2x + 1
∫ (x 2 + x + 1) 2 dx = (x 2 + x + 1) + 3 Arctg 3 .

4) Exercice :
dx
a) Calculer I(x) = ∫x 3
+1
Indications :
1 1 1 −x+2
f(x) = 3 = +
x + 1 3( x + 1) 3 x 2 − x + 1
1 1 x−2
I(x) = Log x + 1 − I1 ( x ) où I1(x) = ∫ 2 dx .
3 3 x − x +1
1 (2 x − 1) − 3 1 3
I1(x) = ∫ 2 dx = Log(x2-x+1) - I2(x)
2 x − x +1 2 2
dx 4 dx 2 2x − 1
Où I2(x) = ∫ 2 = ∫ = Arctg +C.
x − x +1 3 2x − 1 2 3 3
1+ ( )
3
dx
b) En déduire J(x) = ∫ 3
( x + 1) 2
Indication : Effectuer une intégration par parties qui permet d'écrire J(x) en fonction de I(x).

IV- Quelques types particuliers.


IV-1- Calcul de ∫ P(x)e ax dx :
Soit a ∈ IR * et P un polynôme de IR [x]. On cherche à calculer ∫ P( x )e ax dx .
1ère méthode :
Une intégration par parties donne :
1 1
∫ P(x )e dx = a P(x )e − a ∫ P' (x )e dx
ax ax ax

on diminue ainsi le degré du polynôme. En réitérant le même procédé jusqu'à faire "disparaître
le polynôme".
Exemple : ∫ ( x 2 − x + 3)e 2 x dx

120
On pose u(x) = x2-x+3 u'(x) = 2x-1
1
v'(x) = e2x v(x) = e 2 x
2
1 2 1
∫ (x ( x − x + 3)e 2 x − ∫ (2 x − 1)e 2 x dx
2
Alors : − x + 3)e 2 x dx =
2 2
1 2 1 1 1 
( x − x + 3)e 2 x
= −  (2 x − 1)e 2 x − ∫ 2e 2 x dx 
2 2 2 2 
1 1 1 1 
= ( x 2 − x + 3)e 2 x −  (2 x − 1)e 2 x − e 2 x  + C
2 2 2 2 
1
= ( x 2 − 2 x + 4)e 2 x + C ; C ∈ IR
2
Remarquons que cette méthode n'est pas pratique dès que le degré de P est supérieure ou égal
à 3.

2ème méthode :
On cherche une primitive de f(x) = P(x)eax sous la forme F(x) = Q(x) eax où Q est un
polynôme de même degré que P. On procède alors par identification.

Exemple : ∫ ( x 2 − x + 3)e 2 x dx
On pose F(x) = (ax2+bx+c)e2x ; f(x) = (x2-x+3)e2x
F'(x) = (2ax2+2(a+b)x+b+2c)e2x.
 2a = 1 a = 1 / 2
 
F'(x) = f(x) ⇔ 2(a + b) = - 1 ⇔  b = −1
 b + 2c = 3  c=2
 
1 1
Alors F(x) = ( x2-x+2)e2x et ∫ ( x 2 − x + 3)e 2 x dx = ( x2-x+2)e2x + C.
2 2
Remarque :
Pour le calcul de ∫ P( x ) cos βxdx et ∫ P( x ) sin βxdx , où P est un polynôme, on peut soit
effectuer des intégrations par parties successives (méthode commode si d°P ≤ 2) ou chercher
une primitive de f(x) = P(x)cosβx (ou f(x) = P(x)sinβx) sous la forme
F(x) = A(x) cosβx + B(x) sinβx où A(x) et B(x) sont des polynômes de degrés ≤ d°(P).

∫ (x
3
Exemple : − x 2 + 2 x − 3) sin xdx
On pose F(x) = (ax3+bx2+cx+d)cosx + (αx3+βx2+γx+λ)sinx
F'(x) = (-(ax3+bx2+cx+d) + (3αx2+2βx+γ))sinx + ((αx3+βx2+γx+λ) + (3ax2+bx+c)cosx).
 −a =1 α=0
− b + 3α = −1 et β + 3a = 0

F'(x) = f(x) ⇔ 
 − c + 2β = 2 γ + 2b = 0
− d + γ = −3 λ+c =0
D'où a = -1; α = 0; b = 1 ; β = 3 ; c = 4 ; γ = -2 : d = 1 et λ = -4.
Ainsi : ∫ ( x 3 − x 2 + 2 x − 3) sin xdx = (-x3+x2+4x+1)cosx + (3x2-2x-4)sinx + C.

IV-2- Primitives d'une fraction rationnelle en sinx et cosx

121
Pour calculer ∫ R (sin x, cos x)dx où R est une fraction rationnelle de deux variables, on
x
pose t = tg et on se ramène alors à l'intégrale d'une fraction rationnelle en t.
2
x
Rappelons qu'on a, en posant t = tg :
2
2
2t 1− t 2
sinx = 2
; cosx = 2
; dx = dt.
1+ t 1+ t 1+ t2

dx
Exemple : ∫ sin x
x 1+ t2 2 dt
On pose t = tg , on obtient
2 ∫ 2t . 1 + t 2 dt = ∫ t
= Log t + C

dx x
Alors ∫ = Log tg + C.
sin x 2

Cas particuliers :
Soit à calculer ∫ R (sin x , cos x )dx , on a alors :
- Si le changement de x en -x ne modifie pas R(sinx,cosx)dx, on pose u = cosx.
- Si le changement de x en π-x ne modifie pas R(sinx,cosx)dx on pose u = sinx.
- Si le changement de x en π+x ne modifie pas R(sinx,cosx)dx on pose u = tgx.
sin 3 x
Exemple : ∫ dx
2 + cos x
u 2 −1  3  u2
On pose u = cosx, on obtient ∫ du = ∫  u − 2 + du = − 2u + 3Log u + 2 +C.
2+u  u + 2 2
sin 3 x 1
∫ 2 + cos x dx = 2 cos x - 2cosx + 2Log(2+cosx) + C.
2
D'où
Exercice :
cos 3 x
1) Calculer ∫ dx ; (poser u = sinx).
3 − 2 sin x − cos 2 x
dx
2) Calculer ∫ a 2 + cos 2 x ; a > 0 ; (poser u = tgx).
IV-3- Primitives d'une fraction rationnelle en eαx ; α∈ IR *
1) Pour calculer ∫ F( e α x ) dx où F est une fraction rationnelle d'une variable, généralement
1 F(u )
on pose u = e α x on obtient alors ∫ du .
α u
dx
Exemple : ∫ x
e +1
du 1 1 u
On pose u = e x , du = u dx , on obtient ∫ = ∫( - ) du = Log +c .
u (1 + u ) u 1+ u u +1
dx ex
Soit ∫ ex +1 = Log
ex +1
+ c;

= x - Log ( e x +1) + c ;

122
2) Pour calculer ∫ R (shx, chx ) dx , où R est une fraction rationnelle de deux variables, on
peut effectuer le changement de variable u = e x , puis il s'agit d'une fraction rationnelle en
e x − e −x e x + e −x
e x puisque shx = et chx = .
2 2
ch 2 x
Exemple: I(x) = ∫ dx
1 + shx + chx
1 e 2 x + 2 + e −2 x
On a: I(x) = ∫ dx
4 1+ ex
1
u2 + 2 + 2 4 2
1 u . du = 1 u + 2u + 1 du
4 ∫ u 3 (1 + u )
On pose u = e x , on obtient ∫
4 1+ u u
1  3 1 1 u 
= ∫ 1 + − 2 + 3 − du
4  u u u u + 1
1 1 1 
= u + 3Log u + − 2 − 4Log u + 1  + C .
4 u 2u 
1
[ ]
Alors I(x) = e x + 3x + e − x − e − 2 x − 4Log(e x + 1) + C .
4

Remarque :
x
*Pour calculer ∫ R (shx, chx)dx , on peut aussi poser u = th
2
pour se ramener à ∫ F( t )dt où
F est une fonction rationnelle en utilisant :
2u 1+ u2 2du
shx = 2
; chx = 2
; dx = .
1− u 1− u 1− u2

Cas particuliers :
Soit à calculer I(x) = ∫ R (shx , chx )dx .
On considère J(x) = ∫ R (sin x, cos x)dx , pour laquelle on essaye un changement de variable
particulier u = cosx, u = sinx ou u = tgx (voir cas particuliers IV-2). On utilise alors dans
notre cas, pour le calcul de I(x), le changement de variable correspondant pour les fonctions
hyperboliques : u = chu ; u = shx ou u = thx.

sh 3 x
Exemple : I(x) = ∫ dx
chx (2 + sh 2 x )
sin 3 x
On considère J(x) = ∫ dx , pour calculer J(x), on pose u = cosx (car le
cos x (2 + sin 2 x )
sin 3 x
changement de x en -x ne modifie par dx ).
cos x (2 + sin 2 x )
Alors pour le calcul de I(x), on pose u = chx, on obtient :
u 2 −1  1 2u 
∫ u (u 2 + 1)du = ∫  − u + u 2 + 1  du = − Log u + Log(u + 1) + C
2

123
sh 3 x
∫ chx(2 + sh 2 x) dx = − Logchx + Log(2 + sh x) + C .
2
Ainsi I(x) =

 ax + b 
IV-4- Calcul de ∫ R  x, n dx
cx + d 

Soit n ∈ IN; n≥2 ,
R une fraction rationnelle de deux variables. Pour calculer
 ax + b  ax + b
∫  cx + d dx , on pose u = n cx + d ce qui ramènera le calcul à celui de ∫ F(u )du où
R  x , n

 
F est une fraction rationnelle en u.

1 x +1
Exemple : I(x) = ∫x x −1
dx

x +1 x +1 u2 +1 4u
On pose u = ; u2 = d'où x = 2 et dx = - 2 du
x −1 x −1 u −1 (u − 1) 2
4u 2  2 2 
On obtient alors ∫ (1 − u 2 )(1 + u 2 ) du = ∫  1 − u 2 − 1 + u 2 du
1+ u
= Log - 2Arctgu + C
1− u
1+ x
1+
1 x +1 x − 1 − 2Arctg 1 + x + C .
et par suite I(x) = ∫x x −1
dx = Log
1+ x x −1
1−
x −1

V- Extension de la notion d'intégrale.


V-1- Intégration sur [a,+ ∞ [ ou ]- ∞ ,a]
1) Définition :
Soit a ∈ IR et f une fonction continue sur [a,+ ∞ [. Alors ∀ x ∈ ]a,+ ∞ [
x
F(x) = ∫
a
f ( t )dt existe.
+∞
On dit que l'intégrale ∫a
f ( t )dt converge si et seulement si :
+∞ x
lim F(x) = l , l ∈ IR. On note alors
x → +∞ ∫
a
f ( t )dt = l = lim ∫ f ( t )dt .
+∞ a
+∞
On dit que l'intégrale ∫a
f ( t )dt diverge lorsqu'elle n'est pas convergente c-à-d si lim F(x) est
x → +∞

infinie ou n'existe pas.

2) Exemple :
* Etudier la nature (convergente ou divergente) de :
+ ∞ Arctgt
a) ∫ dt
0 1+ t2
x Arctgt 1
∀ x ∈ [0,+ ∞ [ ; soit F(x) = ∫ dt = Arctg 2 x
0 1+ t2 2

124
1 π2 Arctgt
Comme lim F( x ) = lim
+∞ +∞ 2
Arctg 2 x =
8
alors ∫ 1+ t 2
dt est convergente et

+∞ Arctgt π2
∫0 1+ t2
dt =
8
.

b) ∫1
Logtdt
x
∀ x ≥ 1 ; F(x) = ∫
1
Logtdt = x Logx - x - 1
1 ∞
lim x Logx - x - 1 = lim x(Logx - 1 -
+∞ +∞ x
) = + ∞ alors ∫ 1
Logtdt est divergente.

3) Théorème fondamental :
+ ∞ dt
Soit β ∈ IR, alors ∫ β converge si β >1 et diverge si β ≤ 1.
1 t
Preuve :
 1
x dt  ( x 1−β − 1) si β ≠ 1
∀ x ≥ 1 ; F(x) = ∫ β = 1 − β
1 t
 Logx si β = 1
+ ∞ dt
Alors si β ≤ 1 ; lim F(x) = + ∞ et par suite ∫ β diverge.
+∞ 1 t
1 + ∞ dt
si β>1 ; lim F(x) = et par suite ∫ β converge
+∞ β −1 1 t
+ ∞ dt 1
et ∫ β = .
1 t β −1

4) Remarque :
+∞
La convergence de ∫a
f ( t )dt est indépendante de a.

5) Définition :
a
* De la même manière on définit la convergence de l'intégrale ∫−∞
f ( t )dt où f est une
fonction continue sur ]- ∞ ,a[.
a a
∫−∞
f ( t )dt converge si et seulement si lim ∫ f (t )dt = L ;
x → −∞ x
L∈ IR.
* Soit f une fonction continue sur IR.
+∞
On dit que ∫
−∞
f ( t )dt converge si et seulement si ∀ a ∈ IR.
a +∞
∫−∞
f ( t )dt et ∫a
f ( t )dt sont convergentes.

6) Exemple :
Etudier la nature de :
0
∫ e dt .
t
a)
−∞

∫ e dt = [e ]
0
t 0
∀ x ≤ 0 ; F(x) = t
x = 1- ex x→ 1
→ −∞
x

125
0
∫ e dt
t
Donc converge.
−∞
+∞
b) ∫ −∞
e t dt .
a +∞ x +∞
Soit a ∈ IR ; ∫ −∞
e t dt converge mais ∫
a
e t dt diverge (car lim ∫ e t dt = + ∞ ) alors
+∞ a ∫−∞
e t dt
diverge.

V-2- Critères de convergence :


1) Théorème1 :
Soit f et g deux fonctions sur [a,+ ∞ [ et vérifiant :
∀ t ∈ [a,+ ∞ [ ; 0 ≤ f(t) ≤ g(t) alors :
+∞ +∞
∫ a
g( t )dt converge ⇒ ∫ a
f ( t )dt converge.

Exemple :
+∞ +∞
∫ ∫
2 2
∀ t ≥ 1, on a : e − t ≤ e − t , comme e − t dt converge alors e − t dt converge.
1 1
2) Théorème2 :
Soit f et g deux fonctions continues et positives sur [a,+ ∞ [.
+∞ f (x )
Si f ~ g (c-à-d lim = 1 ) alors :
+∞ g( x )

+∞ +∞
∫a
f ( t )dt et ∫
a
g( t )dt sont de même nature.

Exemple :
1
sin
2 1 +∞ 1
Comme lim 2t = 1 alors sin 2 ~ 2
+∞ t t t
+ ∞ dt +∞ 1
Et comme ∫ 2 converge (car 2>1) alors ∫ sin dt converge.
1 t 1 t2

3) Théorème 3 :
Soit f une fonction continue sur [a,+ ∞ [.
+∞ +∞ +∞
Si ∫a
f ( t ) dt converge (on dit que ∫ a
f ( t )dt est absolument convergente) alors ∫
a
f ( t )dt
converge.

Exemple :
+∞ cos t
Etudier la nature de ∫
1 t2
dt .

cos t +∞ dt +∞ cos t
∀ t ≥ 1, on a
t2
≤ 1, comme ∫
1 t2
converge alors ∫1 t2
dt converge et par suite
+∞ cos t
∫1 t2
dt converge.

V-3- Intégration sur [a,b[ ou ]a,b] .


1) Définition :
Soit f une fonction continue sur [a,b[; a,b ∈ IR a<b.

126
x
∀ x ∈ [a,b[, on pose ϕ(x) = ∫
a
f ( t )dt .
b
On dit que l'intégrale ∫ a
f ( t )dt converge si et seulement si lim− ϕ( x ) = l ; l ∈ IR (c-à-d ϕ(x)
x→b
admet une limite finie quand x → b-).
b x
On écrit alors ∫a
f ( t )dt = l = lim− ∫ f ( t )dt .
x →b a

2) Exemple :
1 dt
Etudier la nature de ∫
0
1− t2
.

x dt π
∀ x ∈ [0,1[ ; ϕ(x) = ∫0
1− t 2
= Arc sinx x→
→1−
2
1 dt 1 dt π
Alors ∫ 0
1− t2
converge et ∫0
1− t2
=
2
.

3) Théorème fondamental :
1 dt
Soit β ∈ IR ; ∫ β converge si et seulement si β<1.
0 t

4) Définition :
b
* De la même manière on définit la convergence de ∫
a
f ( t )dt où f est une fonction continue
sur ]a,b].

b b

a
f ( t )dt converge ⇔ lim+ ∫ f ( t )dt = L ; L∈ IR
x →a x

* Soit f une fonction continue sur ]a,b[.


b
On dit que ∫a
f ( t )dt converge si ∀ c ∈ [a,b],
c b
∫ f (t )dt et ∫
a c
f ( t )dt sont convergentes.

Exemple :
1 dt 1 dt 1
∫0 t converge car ∀ x ∈ ]0,1] ; ∫x t = 2 t x = 2 - 2 x et xlim
→0
1 dt
+ ∫x
t
= 2. [ ]
* Les critères de convergence s'énoncent de la même manière que ceux du V-2 pour les
a
différents types de convergences. (convergence en - ∞ pour ∫−∞
f ( t )dt , convergence en b pour
b b
∫a
f ( t )dt quand f est continue sur [a,b[ et convergence en a pour ∫a
f ( t )dt quand f est continue
sur ]a,b]).
* Pour l'étude de la convergence d'une intégrale, on peut rencontrer des différents types de
convergence, il faut alors étudier séparément la question de convergence pour chaque borne.
+∞
Par exemple, ∫
0
f ( t )dt où f est continue sur ]0,+ ∞ [ présente un problème de convergence
en + ∞ et un problème de convergence en 0.
+∞

0
f ( t )dt converge si et seulement si ∀ a ∈ ]0,+ ∞ [.

127
a +∞

0
f ( t )dt converge et ∫
a
f ( t )dt converge.

Exercice :
Etudier la nature de :
x
1 e
a) ∫ dx .
0
x
+∞ dt
b) ∫ .
0
et −1
Solution :
ex 1 1 1
a) Au voisinage de 0, on a :
x
~
x
et comme ∫0
x
dx converge (en 0) alors

1 ex

0
x
dx converge.
+∞ dt
b) Pour ∫ 0
et −1
; on doit étudier la convergence en 0 et en + ∞ .

1 0 1 1 dt
Convergence en 0 :
t
e −1
~
t
alors ∫ 0
et −1
converge.
t t
1 +∞ − +∞ −
Convergence en + ∞ :
et −1
~ e , or 2

1
e dt converge
2

x
x  −− 
t t

1

x

1
car ∫ e dt = − 2e 2  = 2 e 2 - 2 e 2 x
2

→ +∞
→ 2 e 2
1
 1
+∞ dt
alors ∫ est convergente.
0
et −1

128
Exercices
Exercice 1 :
1) Calculer les intégrales suivantes :
1 1/ 2 dx π/2 dx
∫0 xchxdx ; ∫0 (1 − x 2 ) 3 / 2 ; ∫0 3 + 2 cos x
.
π/4 1
2) Calculer ∫0
cos xLog(1 + cos x )dx , en déduire la valeur de ∫ Log(1 +
0
1 − x 2 )dx .

Exercice 2 :
π/4 π
1) Calculer I = ∫
0
Log(1 + tgx )dx (poser t =
4
- 4).
1 Log(1 + x )
2) En déduire la valeur de J = ∫0 1+ x2
dx .

Exercice 3 :
x3 x
1) Déterminer une primitive de : f1(x) = ; f2(x) = x e .
1+ x2
2) Calculer :
x5 −1 x +3 1
∫ x( x 3 − 1)dx ; ∫x 2
2x + 3
dx ; ∫ sin x + cos x + 2 dx ;
x 2x − 1 ex sin 3 x
∫ (x + 1) 2 dx ; ∫ (3 + e x
) ex −1
dx ; ∫ 1 + cos x dx .

Exercice 4 :
Soit f une fonction continue sur [0,1].
π/2 π/ 2
1) Montrer que : a) ∫ 0
f (sin x )dx = ∫
0
f (cos x )dx .
π π π
b)
0∫ 2 ∫0
xf (sin x )dx =
f (sin x )dx .
π x sin x
2) Calculer ∫ dx .
0 1 + cos 2 x

Exercice 5 :
t4 x
∀ x>0, on pose I(x) = ∫0 25 + t 10 dt .
Calculer I(x) puis déterminer lim I( x ) .
x → +∞

Exercice 6 :
1) Etudier la convergences des intégrales en précisant la valeur de chaque intégrale
convergente.

129
1
a) ∫ Logudu .
0
+∞ du
b) ∫0
(1 + u ) u
.

2) Déterminer la nature de :
+ ∞ sin x
a) ∫ dx .
0 x ( x + 1)
1
1ex
b) ∫ 2 dx .
0 x

+ ∞ dx
c) ∫ .
0 Logx

Exercice 7 :
+∞
1) Soit a ∈ IR, pour quelles valeurs de a l'intégrale ∫ 0
e ax dx est - elle convergente ?
+∞ e αx
2) Etudier, suivant les valeurs du réel α, la nature de ∫−∞ 1 + e x dx .

130

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