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Chapitre II

Transformée de Fourier

1. Introduction
Une fonction périodique se décompose en somme d’une série
de fonctions trigonométriques caractérisées par leurs
fréquences. La transformée de Fourier est une extension de ces
techniques au cas des fonctions non périodiques considérées
comme des fonctions de période infinie. La transformée de
Fourier est une fonction dont la variable peut s’interpréter
comme une fréquence.
2. Transformée de Fourier dans L1 (IRn )
Soit f : IRn −→ IR Lebesgue intégrable. La transformée de
Fourier notée fˆ est la fonction à valeurs complexes définie par
Z
fˆ(s) = f (x )e −i(2π)xs dx
IRn
où sx désigne le produit scalaire euclidien sur IRn .
Remarque
Il existe différentes variantes de la définition de la transformée
de Fourier. On peut trouver les définitions suivantes :
Z
1 nZ
fˆ(s) = n f (x )e
−ixs
dx ou fˆ(s) = √ n f (x )e
−ixs
dx
IR ( 2π IR
Lemme
L’espace des fonctions C ∞ à support compact est dense dans
les espaces Lp (IRn )
Lemme
L’espace des fonctions C ∞ à support compact est dense dans
les espaces Lp (IRn )
Proposition
Pour tout f ∈ L2 (IRn ) on
1. fˆ est bien définie
2. fˆ est continue sur IRn et on a fˆ ≤ kf k1


3. lim fˆ(x ) = 0
kx k→+∞
Démonstration. L’application s −→ f (x )e −(2π)sx est
continue pour presque tout x ∈ IRn . De plus

|f (x )e −(2π)sx | ≤ |f (x )|

qui est intégrable. Donc la fonction fˆ est continue.


Démonstration. L’application s −→ f (x )e −(2π)sx est
continue pour presque tout x ∈ IRn . De plus

|f (x )e −(2π)sx | ≤ |f (x )|

qui est intégrable. Donc la fonction fˆ est continue.


D’autre
part, on a |fˆ(s)| ≤ kf k1 , pour tout s ∈ IRn . Donc
ˆ
f ≤ kf k1 .

Pour 3) supposons d’abord que n = 1. Si f est C ∞ à support
compact inclus dans [−a, a]. Une intégration par parties donne
Z a
f (x ) −i(2π)sx a 1
fˆ(s) = [− e ]−a + f 0 (x )e −i(2π)sx dx
i(2π)s Z (i(2π)s) −a
1 a
= f 0 (x )e −i(2π)sx dx
(i(2π)s) −a
a
Il en résulte que |fˆ(s)| ≤ kf 0 k∞ .
πs
Pour f ∈ L1 (IR) quelconque, il existe une fonction φ C ∞ à
support compact telle que kf − φk1 < . Il en résulte que

|fˆ(s)| ≤ |fˆ(s) − φ̂(s)| + |φ̂(s)| ≤  + |φ̂(s)|


Sur IRn avec n > 1, on a
Z
fˆ(x ) = n f (t)e −i(2π)xt dt
ZIR Z
−i(2π)x t 0 0
= n−1 e f (t 0 , tn )e −i(2π)xn tn dtn dt 0
IR IR
Si l’on pose
Z
0 −i(2π)x 0 t 0
g(x , t ) = e f (t 0 , t)e −i(2π)xn t dt
IR
on a Z
fˆ(x ) = g(x , t 0 )dt 0
IRn−1
Z
0
avec lim |g(x , t )| = lim f (t 0 , t)e −i(2π)xn t dt = 0.
|xn |→+∞ |xn |→+∞ IR
Corollaire
L’application F définie de L2 (IRn ) dans C0 (IRn ) par Ff = fˆ est
une application linéaire continue.
Définition
L’application F̄ définie sur L2 (IRn ) par
Z
F̄f (s) = n f (x )e i(2πxs dx
IR
est appelée transformée de Fourier conjuguée.
Exemple
1
Soit f (x ) = e −|x | (densité de Poisson)
2
1 1
f ∈ L (IR) et on a Ff (s) =
1 + 4π 2 s 2
Exemple
f (x ) = χ[a,b] (x ); calculer fˆ.
fˆ est elle intégrable ?
3. Propriétés de la transformée de Fourier
Posons f¯(x ) = f (x ); fσ (x ) = f (−x ) et (τa f )(x ) = f (x − a)
Proposition
Si f ∈ L1 (r it n ), alors Ffσ = (fˆ)σ ; F(f¯) = (Ff )σ et F̄ f¯ = Ff
Proposition
Si f ∈ L1 (r it n ), alors Ffσ = (fˆ)σ ; F(f¯) = (Ff )σ et F̄ f¯ = Ff
Corollaire
Si f est paire (resp. impaire) alors fˆ est paire (resp. impaire)
Proposition
Soit f ∈ L1 (IRn )
1 s
1. Pour tout λ ∈ IR∗ , on a F(f (λx ))(s) = n
F( )
|λ| λ
2. F(τa f )(s) = e −i(2π)as fˆ(s)
 
3. F e i(2πax ) f (x ) (s) = τa (fˆ)(s)
Démonstration.
u
1. On pose x = φ(u) = ; on a
λ
Z
F(f (λx ))(s) = n f (λx )e −i(2π)xs dx
ZIR
s
= f (u)e −i(2π)u λ |detφ|(u)du
n
ZIR
s 1
= n f (u)e −i(2π)u λ n du
IR |λ|

d’où le résultat.
Démonstration.
u
1. On pose x = φ(u) = ; on a
λ
Z
F(f (λx ))(s) = n f (λx )e −i(2π)xs dx
ZIR
s
= f (u)e −i(2π)u λ |detφ|(u)du
n
ZIR
s 1
= n f (u)e −i(2π)u λ n du
IR |λ|

d’où le résultat.
Z
2. F(τa f )(s) = n (τa f )(x )e −i(2π)xs dx =
Z IR
−i(2π)(u+a)s
f (u)e du
IRn
Démonstration.
u
1. On pose x = φ(u) = ; on a
λ
Z
F(f (λx ))(s) = n f (λx )e −i(2π)xs dx
ZIR
s
= f (u)e −i(2π)u λ |detφ|(u)du
n
ZIR
s 1
= n f (u)e −i(2π)u λ n du
IR |λ|

d’où le résultat.
Z
2. F(τa f )(s) = n (τa f )(x )e −i(2π)xs dx =
Z IR
−i(2π)(u+a)s
f (u)e du
IRn Z
 
3. F e i(2πax ) f (x ) (s) = e i(2πax f (x )e −i(2π)xs dx =
Z IRn
e i(2πax f (x )e −i(2π)x (s−a) dx = fˆ(s − a)
IRn
Proposition
Soit f ∈ L1 (IRn ) telle que gk (x ) = xik f (x ) soit Lebesgue
intégrable pour tout k = 0 · · · p.
Alors fˆ est p− fois dérivable par rapport à xi . Et, on a

∂ik fˆ(s) = (−2πi)k F(xik f (x ))(s)

pour tout k = 0, · · · , p
Démonstration. Posons h(x , y ) = f (x )e −i(2π)xy . On a

|h(x , y )| = |f (x )| ∈ L1 (IRn )

et

∂ik h(x , y ) = ∂yki h(x , y ) = (−i(2π))k xik f (x )e −i(2π)xy ∈ L1 (IRn )

et
|∂ik h(x , y )| ≤ (2π)k |xik f (x )| ∈ L1 (IRn )
Il en résulte que
Z
∂i fˆ(s) = −2(πi) xi f (x )e −i(2π)xy dy = (−2πi)F(xi f (x ))(s)
IRn
Corollaire
Si f ∈ L1 (IRn ) tel que x α f (x ) ∈ L1 (IRn ) pour |α| ≤ p. Alors

D α fˆ(s) = (−i(2π))|α| F(x α f (x ))(s)


Corollaire
Si f est à support compact alors fˆ est C ∞ .
Corollaire
Si f est à support compact alors fˆ est C ∞ .
Proposition
Soit f ∈ L1 (IRn ) ∩ C 1 (IRn ) telle que ∂j f ∈ L1 (IRn ). Alors

F(∂j f )(s) = (2π)isj fˆ(s)


Démonstration. On peut supposer que j = 1. Posons
x = (x1 , x 0 ) et s = (s1 , s 0 ). On a :
Z Z
(∂1 f )(x )e −i(2π)x1 s1 dx1 = (2πi)s1 f (x )e −i(2π)x1 s1 dx1
IR IR
En effet,
Z A Z A
(∂1 f )(x )e −i(2π)x1 s1 dx1 = [f (x )e −i(2π)x1 s1 ]A−A − f (x )(−i(2π)s1 )e
−A −A

D’autre part,
Z x1
f (x ) = f (0, x 0 ) + (∂1 f )(t, x 0 )dt
0
qui admet une limite quand x1 tend vers +∞.
Et, comme f ∈ L1 (IRn ), on a l = 0. Par suite

lim f (A, x 0 )e −i(2π)As1 = 0


A→+∞

ce qui donne l’égalité.


Z Z 
0 0
−i(2π)x s
F(∂1 f )(s) = n−1 e ∂1 f (x )e −i(2π)x1 s1 dx1 dx 0
ZIR IR Z  
0 0
−i(2π)x s
= n−1 e 2πis1 f (x )e −i(2π)x1 s1 dx1 dx 0
IR Z IR
−i(2π)xs
= (2πis1 ) n f (x )e dx
IR
= (2πi)s1 fˆ(s)
Corollaire
F(D α f )(s) = (2πi)|α| s α fˆ(s)
Proposition (Formule de dualité)
Pour tous f , g ∈ L1 (IRn ), on a f ĝ et g fˆ sont Lebesgue
intégrables et on a :
Z Z
n f (x )ĝ(x )dx = fˆ(x )g(x )dx
IR IRn
Démonstration. Les fonctions fˆ et ĝ sont bornées. Posons
h(x , y ) = f (x )g(y )e −i(2π)xy . On a
Z Z Z
n |h(x , y )|dxdy = n |g(y )| |f (x )|dxdy = kf k1 kgk1
IRn ×IR IR IRn
Le théorème de Fubini donne
Z Z Z 
−i(2π)xy
f (x )ĝ(x )dx = f (x ) g(y )e dy dx
IRn ZR n ZIR
n

−i(2π)xy
= n g(y ) f (x )e dx dy
ZIR Rn

= g(y )fˆ(y )dy


IRn
4. Produit de convolution
Définition
Pour tous f , g ∈ L( IRn ), on pose
Z
(f ∗ g)(x )) f (t)g(x − t)dt
IRn
f ∗ g est bien définie et appelée produit de convolution de f et
g.
Proposition
On a F(f ∗ g) = fˆĝ
Démonstration.
Z Z 
F(f ∗ g)(s) = n n f (x − t)g(t)dt e −i(2π)xs dx
ZIR IR Z
−i(2π)st
= g(t)e dxdt
IRn IRn f (x −t)e −i(2π)(x −t)s)
= fˆ(s)ĝ(s)
5. Formule d’inversion
Proposition
Si f et fˆ sont Lebesgue intégrables alors
Z
f (s) = fˆ(t)e i(2π)st dt presque partout
IRn

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