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Chapitre 2: Fonctions numériques de plusieurs

variables

01 Décembre 2020

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Une fonction numérique de plusieurs variables réelles est une
application

f : A ⊂ Rn → R
( x1 , ..., xn ) 7→ f ( x1 , ..., xn ),

Exemples.
1. f : R2 → R, f ( x, y) = x3 − y + 1 (deux variables).
2. f : R3 → R, f ( x, y, z) = x (y2 − 3x ) + ez (trois variables).

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2.1 Limites et continuité des fonctions
2.1.1 Limites
Définition 2.1.
Soient A ⊂ Rn et f : A → R une fonction. Soient x0 ∈ A et
l ∈ R. On dit que f a pour limite l en x0 , et on note
lim f ( x ) = l ou f ( x ) → l, si
x → x0 x → x0

∀ε > 0, ∃δ > 0, ∀ x ∈ A\{ x0 } : || x − x0 || < δ ⇒ | f ( x ) − l | < ε,

où ||.|| est une norme sur Rn .

Remarque 2.1.
1. La notion de la limite ne dépend pas de la norme choisie
dans Rn .
2. La notion de la limite n’est intéressant que si x0 est un point
d’accumulation de A, c’est à dire

∀r > 0, B( x0 , r ) ∩ A\{ x0 } 6= ∅.
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3. Lorsqu’ elle existe, la limite est unique.

Exemple.
Soit A = R2 \{(0, 0)} et f : A → R une fonction définie par
xy
f ( x, y) = p .
x 2 + y2

On a lim f ( x, y) = 0.
( x,y)→(0,0)
En effet, soit ε > 0 et ( x, y) ∈ A alors

xy x 2 + y2
q
| f ( x, y) − 0| = p ≤p = x2 + y2 = ||( x, y)||2 ,
x 2 + y2 x 2 + y2

donc, on prend δ = ε. D’où le résultat.

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Proposition 2.1(Caractérisation séquentielle de la limite).
Soient A ⊂ Rn et f : A → R une fonction. Alors f a pour limite
l en x0 si et seulement si pour toute suite ( x p ) ⊂ A\{ x0 } qui
converge vers x0 , on a lim f ( x p ) = l.
p→+∞

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Exemple.
Soient A = R2 \{(0, 0)} et f : A → R définie par

xy2
f ( x, y) = .
x 3 + y3

On a  
1 λ
lim , = (0, 0), ∀λ ∈ R
p→+∞ p p
et
λ2 /p3 λ2
 
1 λ
lim f , = lim = ,
p→+∞ p p p→+∞ (1 + λ3 ) /p3 1 + λ3
cette limite prend différentes valeurs selon λ. Par conséquent f
n’a pas de limite en (0, 0).

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Remarque 2.2.
f , g : A ⊂ Rn → R deux fonctions telles que lim f ( x ) = l1 et
x → x0
lim g( x ) = l2 , où l1 , l2 ∈ R.
x → x0
1. lim ( f + g)( x ) = l1 + l2 et lim ( f g)( x ) = l1 l2 ;
x → x0 x → x0
1 1
2. Si l2 6= 0, alors lim = l2 .
x → x0 g ( x )

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2.1.2 Continuité
Définition 2.2.
Soient A ⊂ Rn , f : A → R et x0 ∈ A.
On dit que f est continue en x0 si lim f ( x ) = f ( x0 ), autrement
x → x0
dit

∀ε > 0, ∃δ > 0, ∀ x ∈ A : || x − x0 || < δ ⇒ | f ( x ) − f ( x0 )| < ε .


| {z }
f ( A∩ B( x0 ,δ))⊂] f ( x0 )−ε, f ( x0 )+ε[

On dit que f est continue sur A si elle est continue en tout point
de A.

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Proposition 2.2.
Soient A ⊂ Rn et f : A → R. Alors les assertions suivantes sont
équivalentes :
i) f est continue sur A;
ii) Pour tout ouvert U de R, on a f −1 (U ) = A ∩ O , où O est
un ouvert de Rn ;
iii) Pour tout fermé V de R, on a f −1 (V ) = A ∩ F, où F est un
fermé de Rn .

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Proposition 2.4.
Soient A ⊂ Rn un compact et f : A → R une fonction continue.
Alors, il existe a, b ∈ A tels que

inf f ( x ) = f ( a) et sup f ( x ) = f (b).


x∈ A x∈ A

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Définition 2.3 (Continuité uniforme).
Soient A ⊂ Rn et f : A → R une fonction. On dit que f est
uniformément continue sur A si

∀ε > 0, ∃δ > 0, ∀ x, y ∈ A : || x − y|| < δ ⇒ | f ( x ) − f (y)| < ε.

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Proposition 2.5.
Soient A ⊂ Rn un compact et f : A → R une fonction continue.
Alors f est uniformément continue sur A.

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2.2 Différentiabilité
2.2.1 Dérivées partielles
Définition 2.4.
Soient U un ouvert de Rn , f : U → R une fonction et
a = ( a1 , ..., an ) ∈ U. On dit que f admet une dérivée partielle
par rapport à la variable xi au point a si la fonction (d’une seule
variable) xi 7→ f ( a1 , ...ai−1 , xi , ai+1 , ..., an ) admet une dérivée en
∂f
ai . Cette dérivée est notée ∂xi ( a) ou f x0 i ( a). On a donc

∂f f ( a1 , ..., ai−1 , xi , ai+1 , ..., an ) − f ( a)


( a) = lim
∂xi xi → ai xi − ai
f ( a1 , ..., ai−1 , ai + t, ai+1 , ..., an ) − f ( a)
= lim .
t →0 t

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Remarque 2.3.
Noter que si e1 , ..., en est la base canonique de Rn , on a l’écriture

∂f f ( a + tei ) − f ( a)
( a) = lim .
∂xi t →0 t

Autrement dit, la dérivée partielle par rapport à xi en a est la


dérivée de f en a suivant « la direction ei ».

Définition 2.5.
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction. Soient
a ∈ U et v ∈ Rn \{0}. On dit que f admet une dérivée au point
a suivant la direction v si la fonction t 7→ f ( a + tv) admet une
∂f
dérivée en 0. Cette dérivée est notée ∂v ( a) ou ∂v f ( a). On a donc

∂f f ( a + tv) − f ( a)
( a) = lim .
∂v t →0 t

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Exemples.
1. Soit f : R2 → R définie par f ( x, y) = x3 y + y2 . On a

f x0 ( x, y) = 3x2 y et f y0 ( x, y) = x3 + 2y.

2. Soit f : R2 → R définie par f ( x, y) =


p
x 2 + y2 .
Pour tout ( x, y) 6= (0, 0), on a
x y
f x0 ( x, y) = p et f y0 ( x, y) = p .
x2 + y2 x2 + y2

Pour ( x, y) = (0, 0), on a la fonction x 7→ f ( x, 0) = | x | n’est pas


dérivable en 0, donc f x0 n’existe pas et de même f y0 aussi.

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Remarque 2.4.
L’existence des dérivées partielles est une propriété assez faible
qui n’assure même pas la continuité.

Exemple.
Soit f : R2 → R définie par
xy
(
f ( x, y) = x2 +y2 si ( x, y) 6= (0, 0)
f (0, 0) = 0.

f ( x,0)− f (0,0)
On a f x0 (0, 0) = lim x = 0 = f y0 (0, 0), alors f admet
x →0
des dérivées partielles en (0, 0) mais f n’est pas continue en
(0, 0) (exercice).

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2.2.2 Différentiabilité
Rappel. Soient I ⊂ R un ouvert, f : I → R une fonction et
x0 ∈ I.

f ( x0 + h ) − f ( x0 )
f est dérivable en x0 ⇔ lim = f 0 ( x0 ) ∈ R
h →0 h
⇔ f ( x0 + h) = f ( x0 ) + f 0 ( x0 )h + hε(h),
où lim ε(h) = 0.
h →0

L’application L : h 7→ f 0 ( x0 )h de R dans R est linéaire, elle est


appelée la différentielle de f en x0 et on dit que f est
différentiable en x0 .

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Définition 2.5.
Soient U un ouvert de Rn , f : U → R une fonction et a ∈ U.
On dit que f est différentiable au point a s’il existe une
application linéaire L : Rn → R telle que pour tout h ∈ Rn
vérifiant a + h ∈ U,

f ( a + h) = f ( a) + L(h) + ||h||ε(h), (2.1)

où ε est une fonction de plusieurs variables à valeurs dans R


vérifiant lim ε(h) = 0.
h →0
L’application linéaire L, si elle existe est unique, appelée la
différentielle de f au point a et on la note d f a ou d f ( a) ou
encore f 0 ( a).

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Remarque 2.5.
f ( a + h) − f ( a) − L(h)
(2.1) ⇔ lim = 0.
h →0 ||h||

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Exemple.
Soit f : R2 → R définie par f ( x, y) = 2 + x − 2y + x2 + xy − y3 .
On a
f ( x, y) = f (0, 0) + L( x, y) + R( x, y),
où L( x, y) = x − 2y et R( x, y) = x2 + xy − y3 .
L’application L : R2 → R définie par L( x, y) = x − 2y, est
linéaire. Prenons pour norme sur R2 la norme
||( x, y)||∞ = max(| x |, |y|) et soit
(
R( x,y)
||( x,y)||∞
si ( x, y) 6= (0, 0)
ε( x, y) =
0 si ( x, y) = (0, 0).

On a
| R( x, y)| ≤ | x |2 + | x ||y| + |y|3 ≤ 2||( x, y)||2∞ + ||( x, y)||3∞ , alors

|ε( x, y)| ≤ 2||( x, y)||∞ + ||( x, y)||2∞ −→ 0.


( x,y)→(0,0)

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Comme

f ((0, 0) + ( x, y)) = f (0, 0) + L( x, y) + ||( x, y||∞ ε( x, y),

il en résulte que f est différentiable en (0, 0) et d f (0,0) = L, c’est


à dire,
d f (0,0) ( x, y) = x − 2y, ∀( x, y) ∈ R2 .

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Proposition 2.6.
Soient U un ouvert de Rn , f : U → R une fonction et a ∈ U. Si
f est différentiable en a, alors elle est continue en a.

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Proposition 2.7.
Soient U un ouvert de Rn , f : U → R une fonction et a ∈ U. Si
f est différentiable en a, alors elle admet une dérivée au point a
suivant tout vecteur v ∈ Rn \{0} et on a

∂f
( a ) = d f a ( v ).
∂v
En particulier, les dérivées partielles au point a existent et on a

∂f ∂f
( a) = ( a ) = d f a ( ei ).
∂xi ∂ei

Preuve.
Soit v ∈ Rn \{0}. Pour t assez petit, on a a + tv ∈ U et
f ( a + tv) = f ( a) + d f a (tv) + ||tv||ε(tv) = f ( a) + td f a (v) + |t|||v||ε(tv),

f ( a + tv) − f ( a) |t|
donc lim = lim d f a (v) + ||v||ε(tv) = d f a (v).
t →0 t t →0 t
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Remarque 2.6.
1. Notation : si les dérivées partielles de f en un point a ∈ U
existent, on note
 
∂f ∂f
∇ f ( a) = ( a), ..., ( a) ,
∂x1 ∂xn

ce vecteur est appelé gradient de f en a.


2. Si f est différentiable en a, on a pour tout
h = (h1 , ..., hn ) ∈ Rn ,
n n n
∂f
∑ h i ei = ∑ h i d f a ( ei ) = ∑ hi ∂xi (a) = ∇ f (a).h,

d f a (h) = d f a
i =1 i =1 i =1

on rappelle que le produit scalaire de x = ( x1 , ..., xn ) et


n
y = (y1 , ..., yn ) est x.y = ∑ xi yi .
i =1

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3. Si f : Rn → R est linéaire, alors elle est différentiable en tout
point a ∈ Rn . En effet, soit h ∈ Rn , on a

f ( a + h) = f ( a) + f (h) + ||h|| × 0, (ε(h) = 0, ∀h ∈ Rn ).

Donc f est différentiable en a et d f a = f , (indépendante du


point choisi).

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Proposition 2.8 (Opérations algébriques).
Soient U ⊂ Rn un ouvert et f , g : U → R deux fonctions
différentiables en a ∈ U. Alors f + g et f g sont différentiables
en a et on a

d( f + g) a = d f a + dga et d( f g) a = g( a)d f a + f ( a)dga .


f
Si de plus g( a) 6= 0, alors g est différentiable en a et on a
 
f 1
d = ( g( a)d f a − f ( a)dga ).
g a g ( a )2

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Proposition 2.9.
Soient U ⊂ Rn , I ⊂ R deux ouverts, f : U → R et g : I → R
deux fonctions. Si f est différentiable en a ∈ U et g est
dérivable en f ( a) ∈ I, alors go f est différentiable en a et on a

d( go f ) a = g0 ( f ( a))d f a .

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Rappel (T.A.F). f : [ a, b] ⊂ R → R une fonction. Si f est
continue sur [ a, b] et dérivable sur ] a, b[, alors il existe c ∈] a, b[
tel que f (b) − f ( a) = f 0 (c)(b − a).
Segment. Soit a, b ∈ Rn , on note

[ a, b] = { a + t(b − a) : t ∈ [0, 1]}

Thèorème 2.1 (Théorème des accroissements finis)


Soient U un ouvert de Rn , f : U → R une fonction
différentiable, a ∈ U et h = (h1 , ..., hn ) tel que [ a, a + h] ⊂ U.
Alors il existe θ ∈]0, 1[ tel que
n
∂f
f ( a + h) − f ( a) = d f a+θh (h) = ∑ hi ∂xi (a + θh).
i =1

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Thèorème 2.2.
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction. Si les
∂f
dérivées partielles ∂xi , i = 1, ..., n de f existent et sont continues
sur U, alors f est différentiable sur U.

Définition 2.7.
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction. On dit
que f est continûment différentiable ou de classe C 1 sur U si les
∂f
dérivées partielles ∂xi , i = 1, ..., n de f existent et sont continues
sur U.

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2.2.3 Dérivées partielles d’ordre supérieur
Définition 2.8.
Soient U un ouvert de Rn , f : U → R une fonction et a ∈ U.
Soient p ≥ 2 et i1 , i2 , ..., ip ∈ {1, ..., n}. On définit la dérivée
partielle d’ordre p de f en a par la relation
!
∂p f ∂ ∂ p −1 f
( a) = ( a ),
∂xi1 ∂xi2 ...∂xi p ∂xi1 ∂xi2 ...∂xi p

si cette expression a un sens. Ceci suppose que la fonction


∂ p −1 f
∂xi2 ...∂xi p est définie dans un voisinage de a et qu’elle admet une
dérivée partielle par rapport à xi1 en a.

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Définition 2.9.
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction. On dit
que f est de classe C p (resp. C ∞ ) sur U si les dérivées partielles
d’ordre p (resp. de tout ordre) de f existent et sont continues
sur U.

Théorème 2.3 (Théorème de Schwarz).


Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction. Si f est de
classe C 2 sur U, alors pour tout a ∈ U

∂2 f ∂2 f
( a) = ( a), ∀i, j ∈ {1, ..., n}.
∂xi ∂x j ∂x j ∂xi

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Exemple. Soit f : R2 → R la fonction définie par

xy3
(
f ( x, y) = x2 +y2 si ( x, y) 6= (0, 0)
f (0, 0) = 0.

On a 2 2
= y3 (xy2 +−yx2 )2
(
∂f
∂x ( x, y ) si ( x, y) 6= (0, 0)
∂f
∂x (0, 0) = 0,

∂f +y2 2

∂y ( x, y ) = xy2 (3x
x 2 + y2 )2
si ( x, y) 6= (0, 0)
∂f
∂y (0, 0) = 0,

∂2 f ∂2 f
(0, 0) = 1 et (0, 0) = 0.
∂y∂x ∂x∂y
Par conséquent f n’est pas de classe C 2 sur R2 .

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Formule de Taylor
Rappel. Soient I ⊂ R un ouvert, f : I → R une fonction de
class C p+1 et x0 ∈ I. Alors pour tout h ∈ R tel que
[ x0 , x0 + h] ⊂ I, on a
formule de Taylor-Lagrange :
p
h i (i ) h p +1 ( p +1)
f ( x0 + h ) = f ( x0 ) + ∑ f ( x0 ) + f ( x0 + θh), θ ∈]0, 1[;
i =1
i! ( p + 1) !

formule de Taylor-Young :
p +1
h i (i )  
f ( x0 + h ) = f ( x0 ) + ∑ i!
f ( x 0 ) + o | h | p +1 ;
i =1

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Proposition 2.10 (Formule de Taylor-Lagrange à l’ordre 2).
Soient U ⊂ Rn un ouvert, f : U → R une fonction de C 2 et
a ∈ U. Alors pour tout h ∈ Rn tel que [ a, a + h] ⊂ U, il existe
θ ∈]0, 1[ tel que
n
∂f
f ( a + h ) = f ( a ) + ∑ hi ( a)
i =1
∂xi
1 n ∂2 f ∂2 f
+ ∑ h2i 2 ( a + θh) + ∑ hi h j ( a + θh).
2 i=1 ∂xi i< j
∂xi ∂x j

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Proposition 2.11 (Formule de Taylor-Young à l’ordre 2).
Soient U ⊂ Rn un ouvert, f : U → R une fonction de C 2 et
a ∈ U. Alors pour tout h ∈ Rn tel que [ a, a + h] ⊂ U, on a
n
∂f
f ( a + h ) = f ( a ) + ∑ hi ( a)
i =1
∂xi
1 n ∂2 f ∂2 f
+ ∑ h2i 2 ( a) + ∑ hi h j ( a) + o (||h||2 ).
2 i=1 ∂xi i< j
∂x i ∂x j

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2.3 Extremums locaux
Définition 2.10.
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction.
1) On dit que f admet un maximum (resp. minimum) local en
a ∈ U s’il existe r > 0 tel que

∀ x ∈ B( a, r ), f ( x ) ≤ f ( a) (resp. f ( x ) ≥ f ( a)).

2) On dit que f admet un maximum (resp. minimum) global en


a ∈ U si

∀ x ∈ U, f ( x ) ≤ f ( a) (resp. f ( x ) ≥ f ( a)).

3) On dit que f admet un extremum (local ou global) en a ∈ U


si elle admet un maximum ou un minimum (local ou global).

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Définition 2.11 (Point critique).
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction de class C 1 .
Un point a ∈ U est dit point critique de f si pour tout
∂f
1 ≤ i ≤ n, ∂xi ( a) = 0, c’est à dire, ∇ f ( a) = 0.

Proposition 2.12.
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction de class C 1 .
Pour que f admet un extremum local en a ∈ U il est nécessaire
que a soit un point critique de f .

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Définition 2.12 (Matrice hessienne).
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction de classe
C 2 . On appelle matrice hessienne de f en a ∈ U la matrice
suivante :
 2 
∂ f ∂2 f
( a) · · · ∂x1 ∂xn ( a)
 2
∂ f
  ∂x12 
H f ( a) = ( a) =
 .
.. .. .. 
∂xi ∂x j . . 
1≤i,j≤n
 2 2

∂ f ∂ f
∂xn ∂x1 ( a ) · · · ∂x2
( a )
n

Remarque 2.7.
Si f est de classe C 2 , théorème de Schwarz implique que la
matrice hessienne est symétrique.

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Proposition 2.13.
Soient U un ouvert de Rn et f : U → R une fonction de classe
C 2 . On suppose que f admet un point critique a ∈ U.
1) Si toutes les valeurs propres de H f ( a) sont strictement
positives, alors f admet un minimum local en a.
2) Si toutes les valeurs propres de H f ( a) sont strictement
négatives, alors f admet un maximum local en a.
3) Si H f ( a) admet au moins deux valeurs propres de signes
opposés, alors f n’admet pas d’extremum local en a.
4) Tout autre cas ne permet pas de conclure.

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Corollaire 2.1.
Soient U un ouvert de R2 et f : U → R une fonction de classe
C 2 . On suppose que f admet un point critique a ∈ U. On pose

∂2 f ∂2 f ∂2 f
r= ( a ), s= ( a ), t= ( a ).
∂x2 ∂x∂y ∂y2

1) Si rt − s2 > 0 et r > 0, alors f admet un minimum local en


a.
2) Si rt − s2 > 0 et r < 0, alors f admet un maximum local en
a.
3) Si rt − s2 < 0, alors f n’admet pas d’extremum en a, le
point a est appelé point selle ou point col ;
4) Si rt − s2 = 0, aucune conclusion.

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Preuve.
La matrice hessienne de f en a est
 
r s
H f ( a) = .
s t
L’équation caractéristique est alors

r−λ s
= λ2 − (r + t)λ + rt − s2 = 0,
s t−λ

donc H f ( a) possède deux valeurs propres λ1 et λ2 telles que

λ1 λ2 = rt − s2 , λ1 + λ2 = r + t.

Si rt − s2 > 0 et r > 0, alors les deux valeurs propres sont


strictement positives, donc f admet un minimum local en a.
Si rt − s2 > 0 et r < 0, alors les deux valeurs propres sont
strictement négatives donc f admet un maximum local en a.
Si rt − s2 < 0, alors les deux valeurs propres sont de signes
opposés, donc f n’admet pas d’extremum local en a.
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Exemple. Soit f : R2 → R telle que f ( x, y) = 4xy − 2x2 − 2y4 .
Alors
∂f ∂f
( x, y) = 4y − 4x, ( x, y) = 4x − 8y3 ,
∂x ∂y
( ( (
x=y x=y x=y
∇ f ( x, y) = 0 ⇔ ⇔
x = 2y 3 y = 2y 3 y = 0 ou y = ± √1 ,
2
 
par conséquent les points critiques de f sont (0, 0), √1 , √1 et
  2 2
−1 √ −1
√ , . On a
2 2

∂2 f ∂2 f ∂2 f
r= ( x, y) = −4, s= ( x, y) = 4, t= ( x, y) = −24y2 .
∂x2 ∂x∂y ∂y2

En (0, 0), on a rt − s2 = −16 < 0, donc (0, 0) est un point selle


f.
de    
−1 √
En √1 , √1 et √ , −1 , on a rt − s2 = 32 > 0 et r < 0, donc f
2 2 2 2    
−1 √
admet un maximum local en √1 , √1 et √ , −1 .
2 2 2 2
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