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Dans ce chapitre, on se contentera de donner quelques notions du calcul différentiel pour les
fonctions réelles de deux variable réelles. Ces notions peuvent être étendus rapidement au cas de
fonctions de trois variables.
B(a, r) ⊂ U.
u0 ∈ U ⊂ V.
Définition 6.1 Une fonction réelle de deux variables réelles est une fonction définie sur une
80 Chapter 6. Éléments du calcul différentiel
f : Df → R
(x, y) 7→ f (x, y)
x+y
Exemple 1. f (x, y) = est une fonction réelle de deux variables réelles définie sur
x−y
D f = R2 \ ∆ où ∆ = {(x, y) ∈ R2 ; x = y}.
xy
2. f (x, y) = p est une fonction de deux variables réelles définie sur
1 − x2 − y2
u → a ⇐⇒ ku − ak → 0.
Et ceci par une infinité de chemins, par exemple u(x, y) → a(0, 0) contient les cas suivants :
- le long de l’axe des abscisses, c’est-à-dire que y = 0 et x tend vers 0.
Définition 6.3 Soient (∆) une droite de R2 et a ∈ (∆), on dit que f admet une limite l en a
6.2 Limite et continuité d’une fonction à deux variables 81
lim f (u) = l.
u→a
u∈(∆)
Proposition 6.2 Si lim f (u) = l, alors pour toute direction (∆) passante par a, on a :
u→u0
lim f (u) = l.
u→u0
u∈(∆)
Remarque Ce résultat s’utilise souvent pour montrer qu’une fonction f n’admet pas de limite.
xy
Par exemple, la fonction f (x, y) = 2 n’admet pas de limite en (0, 0) puisque suivant l’axe
x + y2
horizontale (OX) : y = 0 et suivant la diagonale (D) : x = y, on a :
Proposition 6.3 Soit f : U → R une fonction définie sur un ouvert U de R2 . Les deux limites
Le résultat précédent est également utile pour montrer qu’une fonction n’admet de limite.
Exercice 6.1 Étudier l’existence d’une limite en (0, 0) pour les fonctions suivantes :
x 3 + y3 (1 + x2 + y2 ) sin y (x + y)2
f (x, y) = ; f (x, y) = ; f (x, y) =
x 2 + y2 y x 2 + y2
1 − cos(xy) x 4 y4
f (x, y) = ; f (x, y) = .
y2 (x2 + y4 )3
Et on dit que f est continue sur U ⊂ D si elle est continue en tout point de U.
82 Chapter 6. Éléments du calcul différentiel
Exercice 6.2 Déterminer l’ensemble de définition et étudier la continuité des fonctions suivantes
x 3 + y3
si (x, y) 6= (0, 0),
sin(x + y)
f (x, y) = x2 + xy + y2 , g(x, y) = .
ln(1 + x + y)
0 si (x, y) = (0, 0).
x2 y
si (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = x4 + y2
0 si (x, y) = (0, 0).
Cependant, les fonctions partielles de f en (0, 0) sont nulles, et admettent alors 0 pour limite en 0.
Définition 6.6 Soient f une fonction définie sur un ouvert U ⊂ R2 et u = (x, y) ∈ U, alors
1. Si f1 est dérivable en x, alors sa dérivée f10 (x) est dite la dérivée partielle première par
6.3 Les dérivées partielles d’une fonction à deux variables 83
∂f
rapport à la première variable x de f en u = (x, y), notée fx0 (x, y) ou ∂ x (x, y), et on écrit
∂f
fx0 (x, y) = (x, y) = f10 (x).
∂x
2. Si f2 est dérivable en y, alors sa dérivée f20 (y) est dite la dérivée partielle première par
rapport à la deuxième variable y de f en u = (x, y), notée fy0 (x, y) ou ∂∂ yf (x, y), et on écrit
∂f
fy0 (x, y) = (x, y) = f20 (y).
∂y
Exemple La fonction f (x, y) = x2 y3 admet des dérivées partielles premières sur R avec
∂f ∂f
fx0 (x, y) = (x, y) = 2xy3 et fy0 (x, y) = (x, y) = 3x2 y2 .
∂x ∂y
Remarque Soit f une fonction définie sur un ouvert U ⊂ R2 et u = (x, y) ∈ U, alors
Définition 6.7 Si fx0 (u) et fy0 (u) existent en tout point u d’un ouvert U de R2 , on définit les
fonctions dérivées partielles premières de f sur U par
fx0 : U → R fy0 : U → R
,
u 7→ fx0 (u). u 7→ fy0 (u).
Et on dit que f est de classe C1 sur U si les deux fonctions fx0 et fy0 sont continues sur U.
∂f ∂f
Les fonctions dérivées partielles premières de f sur U se notent aussi par et .
∂x ∂y
Ä∂ f ∂f ä
Définition 6.8 Le vecteur (u), (u) est dite le gradient de f en u, et on le note ∇ f (u).
∂x ∂y
Proposition 6.4 Si f admet des dérivées partielles premières sur l’ouvert U de R2 et (x0 , y0 ) ∈ U,
alors l’équation du plan tangent au graphe de f au point (x0 , y0 , f (x0 , y0 )) ∈ R3 s’écrit
Exercice 6.5 Justifier que f et g admettent des dérivées partielles premières sur R
xy
si (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = x 2 + y2 , g(x, y) = xy sin(x2 + y2 ).
0 si (x, y) = (0, 0).
Exercice 6.6 Montrer que la fonction f : R2 → R définie ci-dessous, admet des dérivées
partielles premières en (0, 0) suivant tout vecteur v ∈ R2 non nul.
x2 y
si (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = x4 + y2
0 si (x, y) = (0, 0).
Remarque Les dérivées partielles premières étant des fonctions à deux variables, on peut
éventuellement les dériver de nouveau par rapport à la première ou la deuxième variable.
Définition 6.10 Soit f admettant des dérivées partielles premières fx0 et fy0 sur un ouvert U. Si
fx0 et fy0 admettent des dérivées partielles premières en u = (x, y) ∈ U, on dit que f admet en u
des dérivées partielles secondes, notées fx002 (x, y), fxy
00 (x, y), f 00 (x, y) et f 00 (x, y). Et on écrit
yx y2
∂2 f ∂ Ä∂ f ∂2 f ∂ Ä∂ f
fx002 (x, y) = 00
ä ä
(x, y) = (x, y) fxy (x, y) = (x, y) = (x, y) .
∂ x2 ∂x ∂x ∂ x∂ y ∂x ∂y
00 ∂2 f ∂ Ä∂ f ∂2 f ∂ Ä∂ f
fy002 (x, y) =
ä ä
fyx (x, y) = (x, y) = (x, y) (x, y) = (x, y) .
∂ y∂ x ∂y ∂x ∂ y2 ∂y ∂y
Remarque En itérant ce procédé, on peut définir les dérivées partielles et les fonctions dérivées
partielles triples, quadruples, etc ...
6.4 Différentiabilité d’une fonction de deux variables 85
Définition 6.11 Soient f une fonction définie sur un ouvert U de R2 . On dit que f est de classe
C2 sur U si ses dérivées partielles premières sont de classe C1 sur U.
xy(x2 − y2 )
Exercice 6.7 Soit f définie sur R2 par f (x, y) = si (x, y) 6= (0, 0) et f (0, 0) = 0.
x2 + y2
1. Montrer que f est continue sur R2 .
2. Montrer que f est de classe C1 sur R2 .
00 (0, 0) et f 00 (0, 0). f est-elle de classe C2 sur R2 ?
3. Déterminer fxy yx
d fu0 : R2 → R
(h, k) 7→ d fu0 (h, k) = α h + β k.
∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) = f (u0 ) + (u0 ) h + (u0 ) k + k(h, k)k ε(h, k) avec lim ε(h, k) = 0.
∂x ∂y (h,k)→(0,0)
∂f ∂f
∀(h, k) ∈ R2 , d fu0 : (h, k) 7→ (u0 ) h + (u0 ) k.
∂x ∂y
86 Chapter 6. Éléments du calcul différentiel
Exemple f (x, y) = ln(x2 + y2 ) est différentiable en (1, −1) et sa différentielle en ce point vaut
∂f ∂f
∀(h, k) ∈ R2 , d f(1,1) (h, k) = (1, −1) h + (1, −1) k = 2 h − 2 k.
∂x ∂y
∂f ∂f
d fu0 : R2 → R2 , (h, k) 7→ (u0 ) h + (u0 ) k.
∂x ∂y
p
Exercice 6.8 Calculer la différentielle de la norme k · k de R2 définie par k(x, y)k = x2 + y2 .
∂f ∂f
(x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) = 0.
∂x ∂y
- Si s2 − rt < 0 et r > 0 (ou t > 0), alors f admet un minimum local strict en (x0 , y0 ).
- Si s2 − rt < 0 et r < 0 (ou t < 0), alors f admet un maximum local strict en (x0 , y0 ).
- Si s2 − rt > 0, alors f n’admet pas d’extremum local en (x0 , y0 ).
- Si s2 − rt = 0, alors on peut rien conclure.
La fonction f est de classe C1 sur R2 et ces fonctions dérivées partielles premières sont
3
∀ (x, y) ∈ R2 , fx0 (x, y) = 2x + y + x2 et fy0 (x, y) = x + 2y.
4
Les points critiques de f sont donc déterminer, en résolvant le système suivant
2x + y + 3 x2 = 0
4
x + 2y = 0
Les points critiques de f sont donc (0, 0) et (−2, 1). De plus, f est de classe C2 sur R2 et on a
3
∀ (x, y) ∈ R2 , fx002 (x, y) = 2 + x , fxy
00
(x, y) = 1 et fy002 (x, y) = 2.
2
En (0, 0), on a : s2 − rt = −3 < 0 et r = 2 > 0, donc f admet un minimum local strict en (0, 0).
En (−2, 1), on a : s2 − rt = 3 > 0, donc f n’admet pas d’extremum local strict en (−2, 1).
Exercice 6.10 Étudier les extremums locaux des fonctions f , g et h : R2 → R définies par :
Il est évident que si f admet en u0 = (x0 , y0 ) un extremum global, alors f admet en u0 un extremum
local. Et dans ce sens, la proposition suivante est très utile en pratique