Cours d’Analyse 1

Physique Chimie 1ère Année

Abderrahim Messaoudi

Université Mohammed V
Ecole Normale Supérieure
Rabat - 2020

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 Chapitre III
Fonctions réelles de la variable
réelle

Plan du Chapitre

1. Définitions

2. Fonctions remarquables

3. Opérations sur les fonctions

4. Limite d’une fonction

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1 Définitions
Définition 1 .
Une fonction d’une variable réelle à valeurs reélles est une application
f : U −→ R, où U est une partie de R. En général, U est un intervalle ou
une réunion d’intervalles. On appelle U le domaine de définition de la
fonction f , qu’on note parfois par Df .

Définition 2 .
Le graphe de f qu’on note par Gf est la partie de R2 définie par

Gf = {(x, f (x)) ∈ R2 ; x ∈ Df }.

Définition 3 .
E une partie de R. On dit que :

• f : U −→ E, est injective si ∀ x, y ∈ U , f (x) = f (y) =⇒ x = y.

• f : U −→ E, est surjective si ∀ y ∈ E, ∃ x ∈ U , tel que y = f (x).

• f : U −→ E, est bijective si elle est injective et surjective. Dans ce cas

on peut définir la fonction réciproque de f notée par f −1 , f −1 : E −→ U
par ∀ y ∈ E, f −1 (y) = x, où x et le seul élément de U tel que f (x) = y.

Définition 4 . (Restriction d’une fonction)

Soit f : U −→ R, une fonction définie sur U ⊂ R. Soit F une partie de U ,
alors la restriction de la fonction f sur F , notée par f|F est définie par
f : F −→ R (i.e., f|F (x) = f (x), pour tout x ∈ F ).

Définition 5 . (Composée de deux fonctions)

Soient f : U −→ R, une fonction définie sur U ⊂ R et g une fonction
définie sur V ⊂ R. Si f (U ) ⊂ V alors la fonction composée de f et de g
notée h = f ◦ g : U −→ R, est définie par

h(x) = (f ◦ g)(x) = f (g(x)), ∀x ∈ U.

2 Fonctions remarquables
2.1 Fonctions majorées, minorées et bornées
Définition 6 .
Soient f : U −→ R et g : U −→ R, deux fonctions. Alors

• f ≥ g si ∀x ∈ U , f (x) ≥ g(x),

• f ≥ 0 si ∀x ∈ U , f (x) ≥ 0,

• f > 0 si ∀x ∈ U , f (x) > 0,

• f est dite constante sur U , si ∃a ∈ R : ∀x ∈ U , f (x) = a.

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Définition 7 .
Soit f : U −→ R une fonction. On dit que :
• f est majorée sur U , si ∃M ∈ R : ∀x ∈ U , f (x) ≤ M ,

• f est minorée sur U , si ∃m ∈ R : ∀x ∈ U , m ≤ f (x),

• f est bornée sur U , si f est à la fois majorée et minorée sur U , c-à-d

∃M > 0 : ∀x ∈ U , |f (x)| ≤ M .

2.2 Fonctions croissantes, décroissantes

Définition 8 .
Soient f : U −→ R une fonction. On dit que :
• f est croissante sur U , si ∀x, y ∈ U , x ≤ y ⇒ f (x) ≤ f (y),

• f est strictement croissante sur U , si ∀x, y ∈ U , x < y ⇒ f (x) < f (y),

• f est décroissante sur U , si ∀x, y ∈ U , x ≤ y ⇒ f (x) ≥ f (y),

• f est strictement décroissante sur U , si ∀x, y ∈ U , x < y ⇒ f (x) > f (y),

• f est monotone (resp. strictement monotone) sur U , si f est crois-

sante ou décroissante sur U (resp. strictement croissante ou stricte-
ment décroissante).

2.3 Parité et périodicité

Définition 9 .
Soit I un intervalle de R symétrique par rapport à 0 (c’est-à-dire de la
forme ] − a ; a[ ou [−a ; a] ou R). Soit f : I −→ R une fonction définie sur
cet intervalle. On dit que :
• f est paire, si ∀x ∈ I, f (−x) = f (x),

• f est impaire, si ∀x ∈ I, f (−x) = −f (x).

Remarque 1 .
• f est paire, si et seulement si son graphe est symétrique par rapport
à l’axe des ordonnées,

• f est impaire, si et seulement si son graphe est symétrique par rap-

port à l’origine.

Définition 10 .
Soit f : R −→ R une fonction et T un nombre réel, T > 0. La fonction f
est dite périodique de période T si ∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x).

Remarque 2 . f est périodique de période T si et seulement si son graphe

est invariant par la translation T~i.

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3 Opérations sur les fonctions
Soient f : U −→ R et g : U −→ R, deux fonctions définies sur une même
partie U de R. On peut alors définir les fonctions suivantes :
• la somme de f et g est la fonction f + g : U −→ R, définie par (f + g)(x) =
f (x) + g(x),
• le produit de f et g la fonction f × g : U −→ R, définie par (f × g)(x) =
f (x) × g(x),
• la multiplication par un scalaire λ ∈ R de f est la fonction λ.f : U −→ R,
définie par (λ.f )(x) = λ.f (x).
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• Si f ne s’annule pas, alors f
est la fonction définie par ∀ x ∈ U , f
(x) =
1
f (x)
.

Définition 11 .
Soient f : U −→ R et g : E −→ R deux fonctions définies sur U et E, on
suppose que f (U ) ⊂ E. On définit la fonction composée de f par g, notée
g ◦ f : U 7−→ R, et définie par (g ◦ f )(x) = g(f (x)), pour x ∈ U .

Définition 12 .
Les propriétés suivantes sont vérifiées :
1. La composée de deux fonctions monotones de même nature est crois-
sante et la composée de deux fonctions monotones de nature différente
est décroissante.
2. La composée de deux fonctions injectives est injective.
3. La composée de deux fonctions surjectives est surjective.
4. La composée de deux fonctions bijectives est bijective. On a dans ce
cas (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .

4 Limite d’une fonction

4.1 Définitions
Limite en un point

Soit f : I 7−→ R, une fonction définie sur un intervalle I de R. Soit x0 ∈ R

un point de I ou une extrémité de I.

Définition 13 .
Soit l ∈ R. On dit que f a l comme limite en x0 si

∀  > 0, ∃ δ > 0 : ∀x ∈ I, |x − x0 | < δ ⇒ |f (x) − l| < .

On dit aussi que f tend vers l lorsque x tend vers x0 et on note lim f (x) = l.
x→x0

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Remarque 3 .

• L’inégalité |x − x0 | < δ équivaut à x ∈]x0 − δ ; x0 + δ[, et l’inégalité

|f (x) − l| <  équivaut à f (x) ∈]l −  ; l + [.

• On peut remplacer les inégalités strictes par des inégalités larges

dans la définition :

∀  > 0, ∃ δ > 0 : ∀x ∈ I, |x − x0 | ≤ δ ⇒ |f (x) − l| ≤ .

• Dans la définition de la limite le quantificateur ∀x ∈ I est souvent

omis et la définition est :

∀  > 0, ∃ δ > 0 : |x − x0 | < δ ⇒ |f (x) − l| < .

Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme I =]a ; x0 [ ∪ ]x0 ; b[.

Définition 14 .

• On dit que f a pour limite +∞ en x0 si :

∀A > 0 ∃δ > 0, ∀x ∈ I : |x − x0 | < δ =⇒ f (x) > A.

On note alors lim f (x) = +∞.

x−→x0

• On dit que f a pour limite −∞ en x0 si :

∀A > 0 ∃δ > 0, ∀x ∈ I : |x − x0 | < δ =⇒ f (x) < −A.

On note alors lim f (x) = −∞.

x−→x0

Limite en l’infini

Soit f : I −→ R, une fonction définie sur un intervalle de la forme I =

]a ; +∞[

Définition 15 .

• On dit que f a pour limite l en +∞ si :

∀ > 0 ∃B > 0, ∀x ∈ I : x > B =⇒ |f (x) − l| < .

On note alors lim f (x) = l.

x−→+∞

• On dit que f a pour limite +∞ en +∞ si :

∀A > 0 ∃B > 0, ∀x ∈ I : x > B =⇒ f (x) > A.

On note alors lim f (x) = +∞.

x−→+∞

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Limite à gauche et à droite
Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme I =]a ; x0 [ ∪ ]x0 ; b[.

Définition 16 .

• On appelle limite à droite en x0 de f , la limite de la fonction f|]x0 ; b[

en x0 et on la note lim + f (x).
x−→x0

• On appelle limite à gauche en x0 de f , la limite de la fonction f|]a ; x0 [

en x0 et on la note lim− f (x).
x−→x0

• On note aussi x−lim

→x
f (x) pour la limite à droite et x−lim
→x
f (x) pour la
0 0
x>x0 x<x0
limite à gauche.

4.2 Propriétés
Proposition 1 .
Si f admet une limite, alors cette limite est unique.

Proposition 2 .
Si lim f (x) = l ∈ R et lim g(x) = l0 ∈ R, alors :
x→x0 x→x0

• lim (λ.f )(x) = λ.l, pour tout λ ∈ R.

x→x0

• lim (f + g)(x) = l + l0 .
x→x0

• lim (f × g)(x) = l × l0 .
x→x0

1 1
• Si l 6= 0 alors lim (x) = .
x→x0 f l

Proposition 3 .

• Si f ≤ g et si lim f (x) = l ∈ R, et lim g(x) = l0 ∈ R, alors l ≤ l0 .

x→x0 x→x0

• Si f ≤ g et si lim f (x) = +∞, alors lim g(x) = +∞.

x→x0 x→x0

• Théorème des ”gendarmes” : si f ≤ g ≤ h et si lim f (x) = lim h(x) = l,

x→x0 x→x0
alors g a une limite en x0 et lim g(x) = l.
x→x0