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2022

CPGE MPSI 4. Meknès


Mathématiques 1
Notes de cours n◦ 8
Limites d’une fonction numérique

Plan de cours
I Vocabulaire relatif aux fonctions réelles . . . . . . . . . . 1
II Limites d’une fonction réelle en un point de R . . . . . . 6
III Théorèmes d’existence d’une limite . . . . . . . . . . . . . 10
IV Extension aux fonctions à valeurs complexes . . . . . . . 13

Le terme « fonction » a été introduit par Leibniz en 1692 et généralisée par Bernoulli en 1698. Fréchet
donne en 1905 la définition la plus générale d’une fonction dans laquelle la variable et la fonction prennent
des valeurs dans un ensemble quelconque. Cauchy en 1821 donne la définition moderne de la continuité.
Riemann donne le premier exemple d’une fonction continue et nulle part dérivable .

I Vocabulaire relatif aux fonctions réelles


Dans ce paragraphe , D et D 0 sont deux parties de R.
Définition 1. Notion de fonction
On appelle fonction réelle définie sur D toute application f : D → R. La partie D est appelée
ensemble de définition de f notée D f . On note par F (D , R) ou RD l’ensemble de ces applications

Définition 2. Graphe et courbe


On appelle :
◦ graphe d’une fonction f la partie de R2 donnée par Gr f = ( x, f ( x)) / x ∈ D f .


◦ courbe représentative d’une fonction f la partie


 de plan R2 donnée par :
C f = M( x, f ( x)) / x ∈ D f .

Remarque : Deux fonctions réelles f et g sont égales si et seulement si D f = Dg et ∀ x ∈ D f : f ( x) =


g ( x ).

 Opérations sur les fonctions


Soient f et g deux fonctions définies sur D à valeurs dans R et λ ∈ R. On définit la fonction :

• f + g par : ( f + g)( x) = f ( x) + g( x). f f f ( x)


• par : ( x) = sous réserve que g ne
• λ f par : (λ. f )( x) = λ. f ( x). g g g( x)
s’annule pas sur D .
• f .g par : ( f .g)( x) = f ( x).g( x).
1 1 1 • | f | par : | f |( x) = | f ( x)|.
• par : ( x) = sous réserve que f ne • sup( f , g) par : sup( f , g)( x) = sup( f ( x), g( x)).
f f f ( x)
s’annule pas sur D . • inf( f , g) par : inf( f , g)( x) = inf( f ( x), g( x)).
MPSI Chap. 8 - Limites d’une fonction 2

Remarque : Les notions : composée de deux fonctions , restriction et prolongement d’une fonction ,
sont définies dans le chapitre "Ensembles et applications" .

Exercice .1.
Soit f et g deux applications réelles définies sur une partie A de R.
1. Montrer que :
f + g + | f − g| f + g − | f − g|
sup( f , g) = et inf( f , g) = .
2 2
2. Que vaut sup( f , g) + inf( f , g) ?

Définition 3. Variations d’une fonction réelle


Une fonction réelle f définie sur D est dite :
◦ croissante (resp strictement croissante) sur D si :
∀ x, y ∈ D : x < y =⇒ f ( x) 6 f ( y) (resp. f ( x) < f ( y)) .
◦ décroissante (resp strictement décroissante) sur D si :
∀ x, y ∈ D : x < y =⇒ f ( x) > f ( y) (resp. f ( x) > f ( y)) .
◦ monotone (resp strictement monotone) sur D si elle est croissante ou décroissante
(resp.strictement croissante ou strictement décroissante)
◦ constante si : ∃c ∈ R tel que : ∀ x ∈ D on a : f ( x) = c.

Exercice .2.
Soit I intervalle de R et f : I → I strictement croissante .
Montrer que : ∀ x ∈ I : f ◦ f ( x) = x ⇐⇒ f ( x) = x .

Exercice .3.
Déterminer toutes les applications f : R → R, croissantes et vérifiant :
∀( x, y) ∈ R2 : f ( x + y) = f ( x) + f ( y).
Indication : Montrer que f (r) = r f (1) si r est rationnel, puis la densité de Q dans R.

Exercice .4.
Soit f : [ a, b] → [ a, b] une application croissante.
1. Montrer que E = { x ∈ [ a, b] / f ( x) 6 x} n’est pas vide.
2. Justifier que E admet une borne inférieure α.
3. Montrer que f (α ) = α (α est dit point fixe de f ).

Définition 4. Relation d’ordre


Soient f et g deux fonctions définies sur D à valeurs dans R et λ ∈ R.
On dit que f 6 g si ∀ x ∈ D : f ( x) 6 g( x).

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3 Chap. 8 - Limites d’une fonction MPSI

Exercice .5.

1. Écrire de même la définition de f < g .


2. Soit E l’ensemble des couples ( I, f ) formé d’un intervalle I et d’une fonction réelle définie sur I.
On définit une relation "4" sur E par : ( I, f ) 4 ( J, g) ⇐⇒ I ⊂ J et g I = f . Montrer que "4" est
une relation d’ordre sur E.

Définition 5. Fonction majorée/minorée/bornée


Une fonction réelle f définie sur D est dite :
◦ minorée si : ∃m ∈ R tel que ∀ x ∈ D on a : f ( x) > m.
◦ majorée si : ∃ M ∈ R tel que ∀ x ∈ D on a : f ( x) 6 M.
◦ bornée si elle est à la fois minorée et majorée

Remarque : Une fonction f est bornée sur D si et seulement si ∃k ∈ R+ : ∀ x ∈ D ; | f ( x)| 6 k.

Définition 6. max, min, sup, inf


Une fonction réelle f définie sur D possède :
◦ une valeur minimale si : ∃ x0 ∈ D ; ∀ x ∈ D ; f ( x) > f ( x0 ). On note f ( x0 ) = min f ( x).
x∈D
◦ une valeur maximale si : ∃ x0 ∈ D ; ∀ x ∈ D ; f ( x) 6 f ( x0 ). On note f ( x0 ) = max f ( x).
x∈D
◦ une borne supérieure si f (D) admet une borne supérieure α dans R. On note α = sup f ( x).
x∈D
◦ une borne inférieure si f (D) admet une borne inférieure β dans R. On note β = inf f ( x).
x∈D

Exercice .6.
Soient f et g deux fonctions bornées sur un intervalle I de R.
1. Prouver que f + g est bornée sur I et que :
sup( f + g) 6 sup( f ) + sup( g).
I I I
2. Déterminer sup(sin), sup(cos) puis sup(sin + cos). Conclusion ?
R R R

Exercice .7.

E( x)
1. On pose : f ( x) = . Montrer que f est majorée sur ]0, +∞[. Est-ce encore vrai sur R∗ ?
x
x − E( x)
2. On pose : f ( x) = . Montrer que f est majorée sur ]0, +∞[. Est-ce encore vrai sur R∗ ?
x( x + 1)
x − E( x)
3. On pose : f ( x) = √ . Montrer que f est majorée sur ]0, +∞[.
x

Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 8 - Limites d’une fonction 4

Définition 7. Parité
Une fonction réelle f définie sur D est dite :
◦ paire si : ∀ x ∈ D ; − x ∈ D et f (− x) = f ( x).
◦ impaire si : ∀ x ∈ D : − x ∈ D et f (− x) = − f ( x).

Proposition 1.

Soit f : D → R et g : D 0 → R telles que f (D) ⊆ D 0 .


→ si f est paire alors go f est paire.
→ si f est impaire et g est paire alors go f est paire.
→ si f est impaire et g est impaire alors go f est impaire.

Définition 8. Périodicité
Une fonction réelle f définie sur D et T un réel non nul .
◦ f est dite T-périodique si : ∀ x ∈ D : x + T ∈ D et f ( x + T ) = f ( x).
◦ f est dite périodique si : ∃ S ∈ R / ∀ x ∈ D : x + S ∈ D et f ( x + S) = f ( x).

Exercice .8.

1. Soit f ∈ RR et a un réel fixé. On suppose que : ∀ x ∈ R, f ( a + x) = − f ( x). Montrer que f est


périodique.
2. Soit f ∈ RR et a, b deux réels fixés. On suppose que :
∀ x ∈ R, f ( a − x) = f ( x) et f (b − x) = − f ( x).
Montrer que f est périodique.

Exercice .9.
Soit f : R → R, définie par f ( x) = E( x)2 + (2E( x) + 1)( x − E( x)).
1. Montrer : ∀ x ∈ R \ Z : E(− x) = − E( x) − 1.
2. Montrer que f est une fonction paire.

Définition 9. Fonction k-lipschitzienne

Soit f : D → R une fonction réelle et k ∈ R+ . On dit que f est :


◦ k-lipschitzienne (ou lipschitzienne de rapport k) si :
∀ x, y ∈ D on a : | f ( x) − f ( y)| 6 k| x − y|
◦ lipschitzienne s’il existe k de R+ telle que f est k-lipschitzienne
◦ Si de plus 0 6 k < 1 on dit que f est contractante de rapport k ou une contraction de rapport k.

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5 Chap. 8 - Limites d’une fonction MPSI

Exercice .10.

1. Montrer que sin et cos sont des fonctions 1-lipschitziennes sur R.


π π
2. Montrer que, pour tout x ∈] − , [, | tan( x)| > | x|.
2 2
3. Conclure.

Définition 10. Voisinages dans R

Soit a ∈ R. On appelle voisinage de a toute partie de R contenant un intervalle de la forme :


→ ] a − ε, a + ε[ ,ou de la forme ] a − ε, a[∪] a, a + ε[ ,si a ∈ R avec ε > 0.
→ ]α, +∞[ si a = +∞ avec α > 0 .
→ ]−∞, −α [ si a = −∞ avec α > 0 .

Définition 11. Propriété vraie sur un voisinage

• Soit f : D → R et ∆ ⊆ D . On dit que f présente une propriété sur ∆ si et seulement si f /∆


présente cette propriété.
• Soit f : D → R et a ∈ R. On dit que f est définie au voisinage de a si et seulement si pour tout
V voisinage de a on a : V ∩ D 6= ∅ c-à-d V ∩ D contient au moins un élément autre que a dans
le cas a ∈ R
• Soit f : D → R définie au voisinage de a ∈ R. On dit que f présente une propriété au voisinage
de a si et seulement si s’il existe un voisinage V de a tel que f présente cette propriété sur V ∩ D .

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MPSI Chap. 8 - Limites d’une fonction 6

II Limites d’une fonction réelle en un point de R


Dans toute la suite I désigne un intervalle de R et f : I −→ R une fonction définie sur I .
Définition 12. Limite en un point de R
Soit x0 ∈ I ∩ R. On dit que f a pour limite en x0 :

 `∈R si ∀ε > 0 , ∃α > 0 : (| x − x0 | < α et x ∈ I ) =⇒ | f ( x) − `| < ε.


 +∞ si ∀ A > 0 , ∃α > 0 : (| x − x0 | < α et x ∈ I ) =⇒ f ( x) > A.
 −∞ si ∀ A > 0 , ∃α > 0 : (| x − x0 | < α et x ∈ I ) =⇒ f ( x) < − A.

Définition 13. Limite en +∞


On suppose que I =]b, +∞[. On dit que f a pour limite en +∞ :

 `∈R si ∀ε > 0 , ∃ B > 0 : ( x > B et x ∈ I ) =⇒ | f ( x) − `| < ε.


 +∞ si ∀ A > 0 , ∃ B > 0 : ( x > B et x ∈ I ) =⇒ f ( x) > A.
 −∞ si ∀ A > 0 , ∃ B > 0 : ( x > B et x ∈ I ) =⇒ f ( x) < − A.

Définition 14. Limite en −∞


On suppose que I =] − ∞, b[. On dit que f a pour limite en −∞ :

 `∈R si ∀ε > 0 , ∃ B > 0 : ( x < − B et x ∈ I ) =⇒ | f ( x) − `| < ε.


 +∞ si ∀ A > 0 , ∃ B > 0 : ( x < − B et x ∈ I ) =⇒ f ( x) > A.
 −∞ si ∀ A > 0 , ∃ B > 0 : ( x < − B et x ∈ I ) =⇒ f ( x) < − A.

Remarques :
1. On peut regrouper les définitions précédentes en une seule de la manière suivante :
On dit que f tend vers b ∈ R lorsque x tend vers a ∈ I si pour tout voisinage V de b
il existe un voisinage U de a tel que : f (U ∩ I ) ⊆ V.
2. Les inégalités strictes de ces définitions peuvent être remplacés par des inégalités
larges sans modifier la notion de limite.

Proposition 2.

Soit f une fonction définie sur un voisinage de x0 ∈ R.


→ Si f possède une limite ` ∈ R en x0 alors ` est unique.
On note : lim f ( x) = ` ou lim f = ` ou encore f ( x) −→ `.
x→ x0 x0 x→ x0

→ lim f ( x) = ` ∈ R ⇐⇒ lim | f ( x) − `| = 0
x→ x0 x→ x0
)
→ lim f ( x) = ` ∈ R
x→ x0 =⇒ ` = f ( x0 ).
x0 ∈ D f
→ Si f possède une limite finie en x0 alors f est bornée sur un voisinage de x0 . (x0 ∈ R).

Remarques :
1. Si f possède en un point x0 de R comme limite +∞ ( resp. −∞ ) alors f n’est pas
majorée (resp. minorée ) au voisinage de x0 .
2. Si f possède en un point x0 de R comme limite +∞ ( resp. −∞ ) alors f est positive
(resp. négative ) au voisinage de x0 .

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7 Chap. 8 - Limites d’une fonction MPSI

Proposition 3.

Soient f et θ des fonctions réelles définie sur un voisinage V ( x0 ) où x0 ∈ R.


)
→ | f ( x) − `| < θ ( x) sur V ( x0 )
lim θ ( x) = 0 =⇒ lim f ( x) = `.
x→ x0
x→ x0
)
→ f est bornée sur V ( x0 )
lim θ ( x) = 0 =⇒ lim f ( x)θ ( x) = 0.
x→ x0
x→ x0

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Théorème 1. Caractérisation séquentielle de la limite

Soient I un intervalle de R , f : I −→ R une application, x0 ∈ I et ` ∈ R. On a équivalence entre :


(i) lim f ( x) = `.
x→ x0

(ii) Pour toute suite (un )n d’éléments de I, on a : lim un = x0 =⇒ lim f (un ) = `.


n→+∞ n→+∞

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

 Preuve :
(i) =⇒ (ii) On suppose que lim f ( x) = `. Soit (un )n une suite de limite x0 à valeurs dans I. Pour
x→ x0
montrer que lim f (un ) = `, donnons-nous un voisinage V` de `. Comme lim f ( x) = `, il existe un
n→+∞ x→ x0
voisinage Vx0 de x0 sur lequel f ( x) ∈ V` . Or lim un = x0 , donc un ∈ Vx0 à partir d’un certain rang
n→+∞
N. Finalement, pour tout n ∈ N : un ∈ I ∩ Vx0 donc f (un ) ∈ V` . Conclusion : lim f (un ) = `.
n→+∞
(ii) =⇒ (i) Traitons ici le cas particulier où x0 , ` ∈ R. Par contraposition, supposons que f n’admet
pas ` pour limite. Il existe alors un réel ε > 0 pour lequel :

∀α > 0, ∃ x ∈ I, | x − x0 | < α et | f ( x) − `| > ε


1
. Pour tout n ∈ N∗ et avec la valeur α = . Cela nous donne un élément un ∈ I pour lequel :
n
1
|un − x0 | < et | f (un ) − `| > ε.
n
Ce procédé de construction nous fournit comme voulu une suite (un )n de limite x0 à valeurs dans I
pour laquelle ( f (un ))n n’admet pas ` pour limite.


Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 8 - Limites d’une fonction 8

Remarque : Cette proposition est souvent utilisée pour montrer qu’une fonction f n’admet pas de
limite en un point x0 de R, il suffit d’exhiber deux suites distinctes (un )n et (vn )n telles
que :
lim un = lim vn = x0 et lim f (un ) 6= lim f (vn ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞

Exercice .11.

1. Soit f : R → R périodique admettant une limite finie en +∞. Montrer que f est constante
2. Soit f : R → R de limite finie en 0 et telle que :∀ x ∈ R : f (2x) = f ( x). Montrer que f est
constante

Exercice .12.
Soit f : R → R admettant des limites finies en 0 et en 1 vérifiant : ∀ x ∈ R , f ( x2 ) = f ( x).
1. Étudier la parité de la fonction f .
 1
2. Soit x > 0 ; montrer que ∀n ∈ N∗ , f ( x) = f x 2n . En déduire que f est constante.

Dans ce paragraphe , on définit quatres autres notions de limites utiles pour la définition du prolonge-
ment par continuité et de la dérivabilité d’une fonction en un point :
lim
x→ x
f ( x) ; lim
x→ x
f ( x) ; lim f ( x) et x0 6∈ D f ; lim
x→ x
f ( x) et x0 ∈ D f .
0 0 x→ x0 0
x> x0 x< x0 x6= x0

Définition 15.
Soit f : I −→ R et x0 ∈ I ∩ R et ` ∈ R . On dit que f admet ` comme limite :
◦ à droite de x0 si la restriction de f sur ] x0 , +∞[∩ I possède ` comme limite en x0 . On note ` =
lim
x→ x
f ( x) .
0
x> x0

◦ à gauche de x0 si la restriction de f sur ] − ∞, x0 [∩ I possède ` comme limite en x0 . On note


` = lim
x→ x
f ( x ).
0
x< x0

Définition 16.
Soit f : ] a, x0 [∪] x0 , b[−→ R. On dit que f admet une limite en x0 lorsqu’elle admet une limite à
gauche et à droite de x0 et que ces deux limites sont égales. On pose alors : lim
x→ x
f ( x) = lim
x→ x
f ( x) =
0 0
x> x0 x< x0

lim f ( x).
x→ x0

Définition 17.
Soit f : I −→ R et x0 ∈ I. On dit que f admet une limite en x0 avec x 6= x0 si la restriction de f sur
I \{ x0 } possède une limite en x0 . On pose alors : lim
x→ x
f ( x) = lim f I \{x0 } ( x)
0 x→ x0
x6= x0

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9 Chap. 8 - Limites d’une fonction MPSI

Proposition 4. Caractérisation
Soit f : I −→ R où I =] x0 , b[, ] a, x0 [, ] a, x0 [∪] x0 , b[, ] x0 − α, x0 + α [.
→ Si f est définie en x0 , alors f possède une limite en x0 si et seulement si f possède une limite à
gauche et à droite en x0 et que lim
x→ x
f ( x) = lim
x→ x
f ( x) = f ( x0 )
0 0
x> x0 x< x0

→ Si f n’est pas définie en x0 , alors f possède une limite en x0 si et seulement si lim


x→ x
f ( x) et
0
x> x0

lim
x→ x
f ( x) existent et sont égales.
0
x< x0

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .13.
Étudier les différentes définitions pour x0 = 0 :
( sin x ( sin x
sin x si x 6= 0 si x 6= 0
f ( x) = , f ( x) = x , f ( x) = x .
x 4 si x = 0 1 si x = 0

Remarque : La caractérisation séquentielle de la limite est aussi valable pour ces dernières définitions
de limites.

Proposition 5. Opérations algébriques

Soit f , g : I −→ R deux applications et x0 ∈ I telles que lim f ( x) = ` ∈ R et lim g( x) = `0 ∈ R.


x→ x0 x→ x0
Alors :
→ lim ( f + g)( x) = ` + `0 si ` + `0 n’est pas une forme indéterminée .
x→ x0

→ lim (λ. f )( x) = λ.` avec λ ∈ R∗ .


x→ x0

→ lim ( f .g)( x) = `.`0 si `.`0 n’est pas une forme indéterminée .


x→ x0

+∞ si ` = 0 et f > 0 sur un V ( x0 ).


−∞ si ` = 0 si f < 0 sur un V ( x0 ).


1 
→ lim = 0 si ` ∈ {−∞, +∞}
x→ x0 f ( x )
 1


si ` ∈ R∗ .

`

Proposition 6. Composition des limites

Soient f : I −→ R , g : J −→ R deux applications


 telles que f ( I ) ⊆ J et x0 ∈ I, alors :
lim f ( x) = ` ∈ J 
x→ x0
=⇒ lim go f ( x) = `0 ∈ R.
lim g( x) = `0 ∈ R  x→ x0
x→`

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MPSI Chap. 8 - Limites d’une fonction 10

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Proposition 7. Limites et relation d’ordre

Soit f et g deux applications définies sur I à valeurs dans R et x0 ∈ I. On suppose que f et g


admettent des limites finies en x0 , alors : f < g (ou f 6 g) au V ( x0 ) =⇒ lim f ( x) 6 lim g( x).
x→ x0 x→ x0

Remarque : La réciproque est fausse en général . Prendre :


1 1
f ( x) = et g( x) = avec I = [1, +∞[ et x0 = +∞.
x2 +3 x2 +1

Proposition 8. Limites et relation d’ordre

Soit f : I −→ R une application et x0 ∈ I. On suppose que lim f ( x) = ` ∈ R.


x→ x0

→ Soit m ∈ R. Si ` > m alors f > m sur un V ( x0 ).


→ Soit M ∈ R. Si ` < M alors f < M sur un V ( x0 ).
→ Si ` 6= 0 alors `. f > 0 sur un V ( x0 ).

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Remarque : On a des résultats analogues à droite et à gauche de x0 ∈ I ∩ R.

III Théorèmes d’existence d’une limite

Théorème 2. Théorème d’encadrement


Soit f , g, h : I −→ R et x0 ∈ I, alors : )
g < f < h ( ou g 6 f 6 h) sur un V ( x0 )
lim g( x) = lim h( x) = ` ∈ R =⇒ lim f ( x) = `
x→ x0
x→ x0 x→ x0

Remarque : On a des résultats analogues à droite et à gauche de x0 ∈ I ∩ R.

Théorème 3. Théorème de majoration / minoration

Soit f , u, v : I −→ R et x0 ∈ I, alors :
)
• u < f ( ou u 6 f ) sur un V ( x0 )
lim u( x) = +∞ =⇒ lim f ( x) = +∞.
x→ x0
x→ x0
)
• f < v ( ou f 6 v) sur un V ( x0 )
lim v( x) = −∞ =⇒ lim f ( x) = −∞
x→ x0
x→ x0

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


11 Chap. 8 - Limites d’une fonction MPSI

Remarque : On a des résultats analogues à droite et à gauche de x0 ∈ I ∩ R.

Théorème 4. Limite d’une fonction croissante


Soient a et b de R tel que a < b et f :] a, b[−→ R une application croissante sur l’intervalle I =] a, b[.
Alors :
+∞
(
si f n’est pas majorée sur I
→ lim f ( x) = sup f ( x ) si f est majorée sur I
x→b
x∈ I

−∞
(
si f n’est pas minorée sur I
→ lim f ( x) = inf f ( x) si f est minorée sur I
x→ a
x∈ I

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .14.
Donner des interprétations géométriques de résultats précédents.

Théorème 5. Limite d’une fonction décroissante


Soient a et b de R tel que a < b et f :] a, b[−→ R une application décroissante sur l’intervalle I =] a, b[.
Alors :
−∞
(
si f n’est pas minorée sur I
→ lim f ( x) = inf f ( x) si f est minorée sur I
x→b
x∈ I

+∞
(
si f n’est pas majorée sur I
→ lim f ( x) = sup f ( x) si f est majorée sur I
x→ a
x∈ I

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .15.
Donner des interprétations géométriques de résultats précédents.

Théorème 6.
Toute fonction f :] a, b[−→ R (a, b ∈ R) monotone sur l’intervalle I =] a, b[ possède une limite (finie
ou infinie) en a et b.

Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 8 - Limites d’une fonction 12

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Théorème 7.
o
Soit f : I −→ R une fonction monotone et x0 ∈ I.
• f possède une limite à droite et à gauche en x0 .
• Si f est croissante alors : lim
x→ x
f ( x) 6 f ( x0 ) 6 lim
x→ x
f ( x ).
0 0
x< x0 x> x0

• Si f est décroissante alors : lim


x→ x
f ( x) 6 f ( x0 ) 6 lim
x→ x
f ( x ).
0 0
x> x0 x< x0

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


13 Chap. 8 - Limites d’une fonction MPSI

IV Extension aux fonctions à valeurs complexes

Définition 18. Fonctions à valeurs dans C


Soit I un intervalle de R. On appelle fonction f définie sur I à valeurs dans C toute application :
f : I −→ C
t 7−→ x(t) + iy(t)
où t 7−→ x(t) et t 7−→ y(t) sont des fonctions réelles définies sur I.
◦ t 7−→ x(t) est dite partie réelle de f notée Re( f ).
◦ t 7−→ y(t) est dite partie imaginaire de f notée Im( f ).
◦ L’application t 7−→ x(t) − iy(t) est dite conjuguée de f , notée f .
q
◦ L’application t 7−→ x2 (t) + y2 (t) est dite module de f notée | f |.

Remarque : Les notions de fonctions majorées, minorées et monotones n’ont aucun sens dans la cas des
fonctions à valeurs complexes.

Définition 19. Fonctions bornées


Une fonction f : I ⊆ R −→ C est dite bornée sur I s’il existe k ∈ R tel que : ∀ x ∈ I : | f ( x)| 6 k.

Proposition 9.
Une f : I ⊆ R −→ C est bornée sur I si et seulement si Re( f ) et Im( f ) sont bornées sur I.

Exemples :
1. t 7−→ eit est bornée sur R.
2. t 7−→ t + eit n’est pas bornée sur R.
1 t
3. t 7−→ + i n’est pas bornée sur ]0, 1].
t 1+t

Définition 20. Limites en un point de R


Soit f : I −→ C , x0 ∈ I et ` ∈ C. On dit que f a pour limite ` en x0 si lim | f ( x) − `| = 0. Dans ce
x→ x0
cas le complexe ` est unique, on note ` = lim f ( x).
x→ x0

1
Exemple : lim =0 et lim eit = 1.
x→+∞ 1 + ix x→0

Proposition 10. Caractérisation

Soit f : I −→ C et x0 ∈ I . On a équivalence entre :


(i) lim f ( x) existe.
x→ x0

(ii) lim Re( f )( x) et lim Im( f )( x) existent et elles sont finies.


x→ x0 x→ x0
Dans ce cas on a : lim f ( x) = lim Re f ( x) + i lim Im( f )( x).
x→ x0 x→ x0 x→ x0

Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


Proposition 11.

Soient f , g et θ des fonctions à valeurs dans C définie sur un voisinage V ( x0 ) où x0 ∈ R et ` ∈ C.


)
→ | f ( x) − `| < θ ( x) sur V ( x0 )
lim θ ( x) = 0. =⇒ lim f ( x) = `.
x→ x0
x→ x0
)
→ f est bornée sur V ( x0 )
lim g( x) = 0. =⇒ lim f ( x) g( x) = 0.
x→ x0
x→ x0
→ Si f possède une limite en x0 alors f est bornée sur un voisinage de x0 .

Remarques :
1. Les résultats suivants, établis pour les fonctions à valeurs dans R, restent valables
pour les fonctions à valeurs dans C :
(a) Caractérisation séquentielle de la limite.
1 f
(b) Opérations sur les limites : f + g, λ. f , f .g, , ....
f g
(c) Définition de la limite finie à droite et à gauche et les autres limites .
2. Toutes les propriétés relatives à la relation d’ordre établis pour les fonctions à valeurs
dans R (Théorème d’encadrement, limite monotone....) n’ont pas de sens pour les
fonctions à valeurs dans C .
Proposition 12. Conditions de Cauchy
Soit f : [ a, b[→ K où b ∈ R ∪ {+∞}. On a équivalence entre :
→ f admet une limite finie ` en b.
→ ∀ε > 0, ∃b1 ∈ [ a, b[, ∀ x, x0 ∈ [b1 , b[ on a : | f ( x0 ) − f ( x)| < ε.

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Proposition 13.
Soit f :] a, b] → K où a ∈ R ∪ {−∞}. On a équivalence :
→ f admet une limite finie ` en a.
→ ∀ε > 0, ∃ a1 ∈] a, b], ∀ x, x0 ∈] a, a1 ] on a : | f ( x0 ) − f ( x)| < ε.

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

F ii n
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