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Analyse Mathématique 1

Enseignant
FOKA SINDZE Thierry
Doctorant en Mathématiques

20 septembre 2022
Chapitre un

FONCTIONS RÉELLES D’UNE


VARIABLE RÉELLE

1.1 PRÉLIMINAIRES
1.1.1 Définitions
1.1.1.1 Fonctions et applications

Définition 1.1. Soient A et B deux parties de R. On dit que f est une fonction de A vers
B si tout élément x de A a pour image par f au plus un élément de B.
On dit alors que A est l’ensemble de départ de f et B est l’ensemble d’arrivée de f .

Remarque 1.1. Soit f est une fonction de E vers F . soient x ∈ E et y ∈ F tels que
f (x) = y. alors y est appelé image de x par f et x est appelé antécédent de y par f .

Définition 1.2. Soit f une fonction de A vers B. On appelle ensemble de définition de f ,


le sous-ensemble de A noté Df dont les éléments ont une image dans B.

Exemple 1.1. Déterminer l’ensemble de définition de la fonction f dans chacun des cas
suivants :
x sin x
1. f (x) = 1−cos 2x
.
x ln x+7
2. f (x) = x2 +2
.

x−1
3. f (x) = x−1
.
1 x

4. f (x) = 1 + x
.

Remarque 1.2. Donc le cas où l’ensemble de définition de f coïncide avec le l’ensemble de


départ tout entier, on dit que f est une application.

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1.1 PRÉLIMINAIRES 2

1.1.1.2 Composition de fonctions


2x2 +1
Exercice 1.1. Soient f : x 7−→ x2 − 1 et et g : x 7−→ x
.
1. Détermine Df et Dg .
2. Pour quelles valeurs de x f(x) ∈ Dg .
3. Déterminer l’expression analytique de g (f (x)).
4. A-t-on g ◦ f = f ◦ g ?

Définition 1.3. Soient E, F , G trois ensembles, f : E −→ F et g : F −→ G deux fonc-


tions.
On appelle composée de f par g, la fonction de E vers G, notée g ◦ f et définie pour tout
élément x de E tel que x ∈ Df et f (x) ∈ Dg , par :

g ◦ f (x) = g [f (x)] .

Exercice 1.2. .

1. Parmi les fonctions suivantes, préciser celles qui sont des applications.

a) f : R→R ; b) g : R→R

x 7→ |x| x 7→ x − x

c) h : [2; +∞] → R ; d) k : [0, +∞[ → R


√ 1
x 7→ x − 2 x 7→ x−1
2. Soient a et b deux nombres réels. On considère les fonctions f et g de R dans R
définies par : f (x) = −2x + 3 et g (x) = ax + b.
(a) Pour tout nombre réel x, calculer g ◦ f (x) et f ◦ g (x).
(b) Déterminer l’ensemble des couples (a, b) tels que g ◦ f (x) = f ◦ g (x).

1.1.2 injection, surjection et bijection


Définition 1.4. Soient E, F ⊂ R, non vides et f : E −→ F .
1. On dit que f est injective ( ou une injection) si

∀ x, y ∈ E, f (x) = f (y) =⇒ x = y.

2. On dit que f est surjective ( ou une surjection) si

∀ y ∈ F, ∃ x ∈ E | y = f (x) .

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1.1 PRÉLIMINAIRES 3

3. On dit que f est bijective ( ou une bijection) de E dans F si f est à la fois injective
et surjective.

Remarque 1.3. En d’autres termes, une fonction f de E dans F est :


1. injective si tout élément de F a au plus un antécédent par f dans E ;
2. surjective si tout élément de F a au moins un antécédent par f dans E.

Définition 1.5. Soit une bijection f : E −→ F . On appelle bijection réciproque de f , l’ap-


plication notée f −1 définie de F dans E par :

f −1 (y) = x si f (x) = y.

Exemple 1.2. Soit l’application f : R+ −→ R+ , définie par f (x) = x4 .


Montrons que f est une bijection et déduisons-en f −1 .

Remarque 1.4. Soit f une bijection de E dans F . alors, on a :

f ◦ f −1 = IdF et f −1 ◦ f = IdE .

Exercice 1.3. Dans chacun des cas suivants dire si l’application est injective, surjective ou
bijective.
Parmi les fonctions suivantes, préciser celles qui sont des applications.

(a) f : R→R ; (b) g : R − {1} → R


x 7→ 2x2 + 1 x 7→ x+1
x−1

c) h : N→Z ; d) k : R→R

x 7→ 2x − 3 x 7→ x.
Exercice 1.4. Dans chacun des cas suivant, démontrer que f es bijective et déterminer sa
bijection réciproque.

(a) f : R→R ; (b) f : R − {1} → R − {−2}


x 7→ 25 x + 5 x 7→ 2x+1
1−x
.

1.1.3 parité, périodicité et monotonie


Définition 1.6. Soit S ⊆ R non vide. On dit que S est symétrique si

∀ x ∈ S, − x ∈ S.

Définition 1.7. Soient A, B ⊆ R non vides et f : A → B une fonction de domaine de


définition D ⊆ A. On suppose que D est symétrique. On dit que f est :

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1.1 PRÉLIMINAIRES 4

(a) paire si ∀ x ∈ D, f (−x) = f (x) ;


(b) impaire si ∀ x ∈ D, f (−x) = −f (x) ;

Définition 1.8. Soient A, B ⊆ R non vides et f : A → B une fonction de domaine de


définition D ⊆ A. On dit que f est périodique s’il existe un réel T strictement positif tel
que :
∀ x ∈ D, f (x + T ) = f (x) .
On appelle période (fondamentale) def le plus petit réel T strictement positif s’il existe et
satisfaisant à la condition précédente.

Exemple 1.3. La fonction sinus est impaire et périodique, de période 2π et la fonction


cosinus est paire et périodique, de période 2π

Exercice 1.5. Montrer que l’application x ∈ R 7−→ 1 − E [x] est périodique, de période 1.

Définition 1.9. Soient A, B ⊆ R non vides et f : A → B une fonction de domaine de


définition D ⊆ A. On dit que f est :
1. croissante sur D si :

∀ x, y ∈ D, x ≤ y =⇒ f (x) ≤ f (y) ;

2. strictement croissante sur D si :

∀ x, y ∈ D, x < y =⇒ f (x) < f (y) ;

3. décroissante sur D si :

∀ x, y ∈ D, x ≤ y =⇒ f (x) ≥ f (y) ;

4. strictement décroissante sur D si :

∀ x, y ∈ D, x < y =⇒ f (x) > f (y) ;

5. monotone sur D si f est croissante ou décroissante ;


6. strictement monotone sur D si f est strictement croissante ou strictement décrois-
sante.

Proposition 1.1. On a les propriétés suivantes :


1. La somme de deux applications paires (respectivement impaires) est une application
paire (respectivement impaire).
2. Le produit de deux applications paires est une application paire.

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1.2 LIMITES ET CONTINUITÉ 5

3. Le produit d’une application paire et d’une application impaire est une application
impaire.
4. La somme et le produit de deux applications périodiques de même période T est une
application périodique.
5. La somme de deux applications croissantes (respectivement décroissantes) est une
application croissante (respectivement décroissante).

Remarque 1.5. (a) La somme (respectivement le produit) de deux applications pério-


diques de même période T est périodique, mais la période de cette application n’est pas
nécessairement égale à T . Par exemple, les fonction f : x 7→ cos x et g : x 7→ sin x
sont périodiques, de période 2π et f + g qui est la fonction nulle est périodique mais
n’a pas de période, f × g est périodique et de période π.
(b) Le produit de deux applications ù monotone n’est pas nécessairement une application
monotone. Par exemple, la fonction h : x 7→ x (x − 2) est le produit de deux fonction
f : x 7→ x et g : x 7→ x − 2, mais h n’est pas monotone.

1.1.4 Comparaison de fonctions


Définition 1.10. Soient D ⊂ R et f : D → R.
(a) On dit que f est majorée sur D si

∃ M ∈ R | ∀ x ∈ D, f (x) ≤ M.

(b) On dit que f est minorée sur D si

∃ m ∈ R | ∀ x ∈ D, f (x) ≥ m.

(c) On dit que f est bornée si f est à la fois majorée et minorée.

1.2 LIMITES ET CONTINUITÉ


1.2.1 Limites
1.2.1.1 Opérations Algébriques sur les fonctions admettant une limite

Proposition 1.2. (Cas des limites finies)


Soient D un sous-ensemble de R et x0 ∈ R un point adhérent à D. Soient f , g deux appli-
cations de D dans R. Si f a pour limite l en x0 et g a pour limite l0 en x0 , alors
1. undersetx → x0 lim|f (x)| = l ;
2. ∀ λ ∈ R, lim λf (x) = λ.l ;
x→x0

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1.2 LIMITES ET CONTINUITÉ 6

3. lim (f (x) + g (x)) = l + l0 ;


x→x0
4. lim (f (x) × g (x)) = l × l0 ;
x→x0
f (x)
5. Si de plus on suppose l0 6= 0 alors, lim = ll0 .
x→x0 g(x)

Proposition 1.3. (Cas des limites infinies)


Soient D un sous-ensemble de R et x0 ∈ R un point adhérent à D. Soient f , g deux appli-
cations de D dans R.
1. Si lim g (x) = +∞ et lim f (x) = l avec l ∈ R ∪ {+∞} alors, lim (f (x) + g (x)) =
x→x0 x→x0 x→x0
+∞.
2. Si lim g (x) = +∞ et lim f (x) = l avec l ∈ R∗+ ∪ {+∞} alors, lim (f (x) × g (x)) =
x→x0 x→x0 x→x0
+∞.
3. Si lim g (x) = +∞ et lim f (x) = l avec l ∈ R∗− ∪ {−∞} alors, lim (f (x) × g (x)) =
x→x0 x→x0 x→x0
−∞.
f (x)
4. Si lim g (x) = +∞ et lim f (x) = l avec l ∈ R alors, lim = 0.
x→x0 x→x0 x→x0 g(x)

Remarque 1.6. Les résultats des deux propositions ci-dessus restent vrais si x0 = −∞ ou
si x0 = +∞.

Exemple 1.4. Considérons les applications f : x ∈ R∗ 7→ sinx x et g : x ∈ R 7→ x.


On a lim f (x) = 1 et lim g (x) = 1, d’où lim fg(x)
(x)
= 1 soit lim tanx x = 1.
x→0 x→0 x→0 x→0

Théorème 1.1. (Théorème d’encadrement)


Soient D un sous-ensemble non vide de R et x0 ∈ R un point adhérent à D. Soient f , g1 et
g2 trois applications de D dans R. On suppose que g1 et g2 admettent pour limite en x0 les
réels l1 et l2 respectivement. Alors,
1. si pour tout réel x ∈ D, on a g1 (x) ≤ f (x) ≤ g2 (x) et si f admet une limite en x0 ,
alors
l1 ≤ lim f (x) ≤ l2 ;
x→x0

2. si pour tout réel x ∈ D, on a g1 (x) ≤ f (x) ≤ g2 (x) et si l1 = l2 alors f admet une


limite en x0 , et on a
lim f (x) = l1 .
x→x0

Remarque 1.7. Les résultats du théorème ci-dessus restent vrais dans le cas des limites en
−∞ et +∞.

Exemple 1.5. Montrons que lim sinx x =1.


x→0

Théorème 1.2. Soient D un sous-ensemble de R et x0 ∈ R un point adhérent à D. Soient


f , g deux applications de D dans R telles que pour tout x ∈ D, f (x) ≥ g (x).

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1.2 LIMITES ET CONTINUITÉ 7

1. Si lim g (x) = +∞ alors, lim f (x) = +∞.


x→x0 x→x0

2. Si lim f (x) = −∞ alors, lim g (x) = −∞.


x→x0 x→x0

Proposition 1.4. (Limite de la composée de deux applications)


Soient D un sous-ensemble de R non vide, x0 ∈ R un point adhérent à D et l ∈ R ∪
{−∞, +∞}. Soient f une applications de D dans R, D0 un sous-ensemble de R non vide tel
que f (D) ⊂ D0 et g une application de D0 dans R. Si f a pour limite y0 en x0 et g a pour
limite l en y0 , alors g ◦ f admet pour limite l en x0 .

Remarque 1.8. Le résultat de la proposition ci-dessus reste vrai si x0 = −∞ ou si x0 = +∞.

1.2.1.2 Limites usuelles

Exercice 1.6. Montrer que lim 1−cos


x2
x
= 12 .
x→0

Proposition 1.5. On a les propriétés usuelles suivantes :


1. La limite d’une fraction rationnelle en −∞ ou +∞ est la même que celle du quotient
des monômes de plus haut degré du numérateur et du dénominateur.
2. La limite d’une fraction rationnelle en 0 est la même que celle du quotient des mo-
nômes de plus bas degré du numérateur et du dénominateur.

Exemple 1.6. On a :
x2 +4x3
1. lim x+x 2 +3x4 = 0;
x→+∞
1+x2
2. lim x−3x 2 = − 13 ;
x→−∞
2
x +4x 3
3. lim x+x 2 −x4 = 0 ;
x→0
1+x +7x 2 13
4. lim −3+2x 2 +x4 = − 3 .
x→0

Proposition 1.6. On a les limites usuelles suivantes :


ln x
1. (a) lim = 0;
x→+∞ x
(b) lim x ln x = 0 ;
x→0
>

(c) lim ln(1+x)


x
= 1;
x→0
ex
2. (a) lim = +∞ ;
x→+∞ x
(b) lim xex = 0 ;
x→−∞
x
(c) lim e −1 = 1.
x→0 x

Exercice 1.7. Étudier la limite éventuelle des fonctions suivantes aux extrémités de leurs
ensembles de définition.

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x2 −1+x
1. f : x 7→ x
;
√ √
2. g : x 7→ x−1− x+2;
x cos2 x
3. h : x 7→ sin x
;

x2 −10x+25
4. i : x 7→ x−5
;
sin x
5. j : x 7→ ;
x2 −x

6. k : x 7→ x2 − 1 − x ;
7. l : x 7→ x2 sin x1 ;
8. m : x 7→ sin x ln x.

1.2.2 Continuité
1.2.2.1 Définitions

Définition 1.11. Soit f une application définie sur un intervalle ouvert I de R et x0 ∈ I.


1. On dit que f est continue en x0 si f admet pour limite f (x0 ) en x0 .
2. On dit que x0 est un point de discontinuité pour f si f n’est pas continue en x0 .
3. On dit que f est continue sur l’intervalle I si f est continue en tout pour de I.

Définition 1.12. (Prolongement par continuité)


Soient a, b ∈ R ∪ {−∞, +∞} et x0 ∈ ]a, b[ avec a < x0 < b. Étant donnée une application
f continue sur ]a, x0 [ ∪ ]x0 , b[ et admettant pour limite en x0 le réel l, l’application f˜ définie
sur ]a, b[ par 
f (x) si x ∈ ]a, x [ ∪ ]x , b[
0 0
f˜ (x) =
l si x = x0

est une application continue sur ]a, b[ appelée prolongement par continuité de f enx0 .

Exemple 1.7. Soit f : x ∈ R∗ 7→ sin x


x
. Le prolongement par continuité de f en 0 est
l’application g définie par 
 sin x si x ∈ R∗
x
g (x) = .
1 si x = 0

1.2.2.2 Propriétés des applications continues

Proposition 1.7. Soient λ un réel, f et g deux applications définies sur un intervalle I


de R. Si f et g sont continues en xO ∈ I (respectivement sur I) alors, on a les propriétés
suivantes :
1. |f | est continue en xO ∈ I (respectivement sur I) ;

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1.2 LIMITES ET CONTINUITÉ 9

2. f + g est continue en xO ∈ I (respectivement sur I) ;


3. f × g est continue en xO ∈ I (respectivement sur I) ;
4. λ.f est continue en xO ∈ I (respectivement sur I) ;
f
5. si de plus g (x0 ) 6= 0 alors g
est continue en xO ∈ I (respectivement sur I si g (x) 6= 0
∀ x ∈ I).

Proposition 1.8. Soient I un intervalle ouvert de R, f une application de I dans R, J une


partie de R non vide telle que f (I) ⊂ J et g une application de J dans R. Soient x0 ∈ I
et y0 = f (x0 ). Si f est continue en x0 (respectivement sur I) et si g est continue en y0
(respectivement sur J) alors g ◦ f est continue en x0 (respectivement sur I).

Corollaire 1.1. Soient f une application définie sur un voisinage de x0 ∈ R et g une


application définie sur un voisinage de y0 = f (x0 ). Si lim f (x) = y0 et si g est continue en
x→x0
y0 alors, lim g ◦ f (x) = g (y0 ).
x→x0

Exemple 1.8. Puisque lim sinx x = 1 et que la fonction exponentielle est continue en 1, on
x→0
en déduit que lim exp sinx x = e.

x→0

Exercice 1.8. Montrer que l’application



 sin x si x ∈ R∗
x
f : x ∈ R 7→
0 si x = 0

est continue sur R.

Théorème 1.3. (théorème des valeurs intermédiaires)


Soit f une application continue sur un intervalle [a, b]. On suppose que f (a) × f (b) < 0
alors
1. il existe au moins un réel c ∈ ]a, b[ tel que f (c) = 0 ;
2. si de plus f est bijective alors, il existe un réel c ∈ ]a, b[, unique tel que f (c) = 0.

Exemple 1.9. Considérons l’application f : x ∈ [0, 2π] 7→ sin x + (x − 1) cos x.


f est une application continue car les fonctions cosinus, sinus et le polynôme x 7→ x − 1 sont
continues sur [0, 2π]. Puisque f (0) = −1 et f (2π) = 2π − 1, d’après le théorème des valeurs
intermédiaires, il existe (au moins) un réel a ∈ ]0, 2π[ tel que f (a) = 0.

Proposition 1.9. Soit f une application continue sur un intervalle [a, b].
1. Si f (a) < f (b) alors, étant donné γ un élément de [f (a) , f (b)], il existe (au moins)
un réel c ∈ [a, b] tel quef (c) = γ ;
2. Si f (a) > f (b) alors, étant donné γ un élément de [f (b) , f (a)], il existe (au moins)
un réel c ∈ [a, b] tel quef (c) = γ.

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1.3 DÉRIVABILITÉ 10

1.3 DÉRIVABILITÉ
1.3.1 Définitions
Définition 1.13. Soient I un intervalle ouvert de R, x0 un élément de I et f une application
définie sur I.
1. On dit que f est dérivable en x0 si la quantité
f (x0 + h) − f (x0 )
∆x0 (h) =
h
admet une limite quand h tend vers 0. Cette limite est notée f 0 (x0 ) et est appelée
dérivée de f en x0 ou nombre dérivé de f en x0 .
2. On dit que f est dérivable sur un intervalle ouvert J ⊂ I si pour tout x ∈ J, f est
dérivable en x. On appelle dans ce cas dérivée de f et on note f 0 , l’application de J
dans R qui à x ∈ J associe le nombre dérivé de f en x0 .
Exemple 1.10. 1. La dérivée de l’application x ∈ R 7→ x2 en x0 ∈ R vaut 2x0 .
En effet, pour h ∈ R∗ ,
2
(x0 + h)2 − x20 (2x0 h + h2 ) − x20
∆x0 (h) = = = 2x0 + h, d’où lim ∆x0 (h) = 2x0 .
h h h→0

2. La dérivée de la fonction sinus en x0 ∈ R vaut cos x0 .


En effet pour h ∈ R∗ ,
sin (x0 + h) − sin x0 sin h 1 − cos h
∆x0 (h) = = cos x0 − sin x0 .
h h h
or, lim sinh h = 1 et lim 1−cos
h
h
= 1. D’où lim ∆x0 (h) = cos x0 .
h→0 h→0 h→0
Exercice 1.9. Montrer que la dérivée de la fonction x 7→ cos x en x0 ∈ R vaut −sinx0 .
f (x0 +h)−f (x0 )
Remarque 1.9. 1. La quantité ∆x0 (h) = h
est appelée taux d’accroissement
de f entre x0 + h et x0 .
df
2. La dérivée de f en x0 est parfois notée dx (x0 ) et si f est dérivable en x0 alors on
obtient également en considérant le changement de variable x = x0 + h, f 0 (x0 ) =
f (x)−f (x0 )
x−x0
.
3. La tangente à la représentation graphique de f au point (x0 , f (x0 )) a pour équation
y = f 0 (x0 ) + f (x0 ) (x − x0 ).
Définition 1.14. Soient f une application définie sur un intervalle ouvert I de R et x0 ∈ I.
On dit que f est dérivable à droite (respectivement à gauche) en x0 si la quantité ∆x0 (h) =
f (x0 +h)−f (x0 )
h
admet une limite à droite (respectivement à gauche) en 0. cette limite est noté
fd (x0 ) (respectivement fg0 (x0 )) et elle est appelée dérivée à droite (respectivement à gauche)
0

de f en x0 .

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1.3 DÉRIVABILITÉ 11

1.3.2 Propriétés
Proposition 1.10. Une fonction f est dérivable en x0 ∈ R si et seulement si elle est
dérivable à gauche et à droite en x0 et fd0 (x0 ) = fg0 (x0 ).

Remarque 1.10. 1. On dit qu’une fonction f est dérivable sur l’intervalle fermé [a, b]
si elle est dérivable et tout point x0 ∈ ]a, b[ et si elle est dérivable à droite en a et
dérivable à gauche en b.
2. Si lim ∆x0 (h) = −∞ ou lim ∆x0 (h) = +∞ ou lim ∆x0 (h) = −∞ ou lim ∆x0 (h) =
h→0 h→0 h→0 h→0
> > < <

+∞ alors, la représentation graphique de f possède une demie-tangente verticale au


point (x0 , f (x0 )).
3. Si f est continue en x0 et admet des dérivées à droite et à gauche en x0 telles que
fd0 (x0 ) 6= fg0 (x0 ) alors, la représentation graphique de f présente un point anguleux
en (x0 , f (x0 )).
4. L’ensemble de dérivabilité d’une fonction n’est pas nécessairement l’ensemble des réels
où l’expression de la dérivée f 0 (x) a un sens.
1 1
En effet, la dérivée de la fonction x 7→ arg tanh x est x 7→ 1−x 2 et x 7→ 1−x2 est définie

pour x ∈ R − {−1, 1} mais la fonction x 7→ arg tanh x qui est défine sur ]−1, 1[ ne
peut pas avoir pour ensemble de dérivabilité R − {−1, 1}.

Proposition 1.11. Toute fonction dérivable en un pour x0 ∈ R est continue en ce point.

Remarque 1.11. La réciproque de la propriété ci-dessus est fausse.

Exercice 1.10. En utilisant la définition 1.13, justifier les résultats suivants :

ln (1 + h) eh − 1
lim = 1 et lim = 1.
h→0 h h→0 h

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1.3 DÉRIVABILITÉ 12

1.3.3 Dérivées des fonctions usuelles


On rappelle les dérivées des fonctions usuelles et leurs ensemble de dérivabilité.
f ensemble de dérivabilité f 0 (x)
x 7→ xn , n ∈ N R nxn−1
x 7→ sin x R cos x
x 7→ cos x R − sin x

1 + tan2 x = cos12 x

x 7→ tan x R − 2 + kπ, k ∈ Z
x 7→ xα , α ∈ R R∗+ αxα−1
x 7→ ln x R∗+ 1
x
x 7→ ex R ex
x 7→ sinh x R cosh x
n
x 7→ x , n ∈ N R nxn−1
x 7→ cosh x R sinh x
x 7→ tanh x R 1 − tanh2 x = cosh1 2 x
x 7→ arcsin ]−1, 1[ √ 1
1−x2
1
x 7→ arccos x ]−1, 1[ − √1−x 2
1
x 7→ arctan x R 1+x2
x 7→ arg sinh x R √ 1
1+x2
x 7→ arg cosh x ]1, +∞[ √ 1
x2 −1
1
x 7→ arg tanh x ]−1, 1[ − 1−x 2

1.3.4 Propriétés algébriques des dérivées


Proposition 1.12. oient f et g deux applications définies sur un intervalle ouvert I de R
et x0 ∈ I. On suppose que f et g sont dérivables en x0 (respectivement sur I). Alors :
1. f + g est dérivable en x0 (respectivement sur I) et
(f + g)0 (x0 ) = f 0 (x0 ) + g 0 (x0 ) ;

2. pour tout λ ∈ R, λf est dérivable en x0 (respectivement sur I) et


(λ.f )0 (x0 ) = λ.f 0 (x0 ) ;

3. f × g est dérivable en x0 (respectivement sur I) et


(f × g)0 (x0 ) = f 0 (x0 ) g (x0 ) + f (x0 ) g 0 (x0 ) ;

4. si g (x0 ) 6= 0 (respectivement g est non nulle sur I) fg est dérivable en x0 (respective-


ment sur I) et  0
f f 0 (x0 ) g (x0 ) − f (x0 ) g 0 (x0 )
(x0 ) = .
g (g (x0 ))2

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1.3 DÉRIVABILITÉ 13

Proposition 1.13. Soient f une application définie sur un intervalle ouvert I de R, J


une partie de R telle que f (I) ⊂ J et g une application de J dans R. Soient x0 ∈ I et
y0 = f (x0 ) ∈ J. Si f est dérivable en x0 (respectivement sur I) et g est dérivable en y0 (res-
pectivement sur f (I)) alors l’application composée g ◦ f est dérivable en x0 (respectivement
sur I) et
(g ◦ f )0 (x0 ) = f 0 (x0 ) × g 0 (f (x0 )) .

Exemple 1.11. Considérons φ : x ∈ R 7→ arcsin (cos x). On a φ = g ◦ f où f : x ∈


R 7→ cos x et g : x ∈ [−1, 1] 7→ arcsin x. L’application f étant dérivable sur R à valeurs
dans [−1, 1], et l’application g étant dérivable sur ]−1, 1[, d’après la proposition ci-dessus,
l’application φ est dérivable en tout point x0 ∈ R tel que y0 = f (x0 ) ∈ ]−1, 1[ soit tout point
x0 ∈ ∪ ]kπ, (k + 1) π[ et on a :
k∈Z

1 sin x0 sin x0
φ0 (x0 ) = f 0 (x0 ) × g 0 (f (x0 )) = − sin x0 √ = −p =− .
2
1 − cos x0 2
sin x0 |sin x0 |

Exercice 1.11. Déterminer sur quel ensemble des fonctions suivantes sont dérivables puis
calculer leurs dérivées.
√ 
1. f : x 7→ ln 1 + x ;

1+x2
2. g : x 7→ e ;
3. h : x 7→ x.2x ;
√ 
1−x2
4. l : x 7→ arctan x
;
1
5. l : x 7→ (cos x) x .

Proposition 1.14. Soit f une application dérivable sur R.


1. si f est paire alors f 0 est impaire.
2. si f est impaire alors f 0 est paire.
3. si f est périodique alors f 0 est périodique.

1.3.5 Théorème des accroissements finis


Soient a et b deux réels tels a < b.

Théorème 1.4. (théorème de Rolle)


Soit f une application de [a, b] dans R. Si
(a) f est continue sur [a, b] ;
(b) f est dérivable sur ]a, b[ ;
(c) f (a) = f (b),

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1.4 FONCTIONS USUELLES 14

alors, il existe un réel c ∈ ]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Remarque 1.12. On peut interpréter graphiquement ce résultat en disant qu’au point de


coordonnées (c, f (c)), la représentation graphique de f admet une tangente horizontale.

Théorème 1.5. (théorème des accroissements finis)


Soit f une application de [a, b] dans R. Si
(a) f est continue sur [a, b] ;
(b) f est dérivable sur ]a, b[,
alors, il existe un réel c ∈ ]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f 0 (c) (b − a).

Proposition 1.15. Soient I un intervalle ouvert de R, x0 ∈ I et f une application de I


dans R. Si f est continue sur I, dérivable sur I − {x0 } et si f 0 admet pour limite en x0 le
réel l alors f 0 est dérivable en x0 et f 0 (x0 ) = l.

Proposition 1.16. Soit f une application continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
1. f est constante sur [a, b] si et seulement si f 0 est nulle sur ]a, b[ ;
2. f est croissante sur [a, b] si et seulement si f 0 est positive sur ]a, b[ ;
3. f est décroissante sur [a, b] si et seulement si f 0 est négative sur ]a, b[.

1.4 FONCTIONS USUELLES


1.4.1 Applications réciproques
Soient I un intervalle de R, f une application définie sur I et J = f (I). On s’intéresse ici
aux conditions d’existence d’une bijection réciproque pour f . i.e. l’existence d’une application
f −1 de J dans I telle que

∀ x ∈ I, f −1 (f (x)) = x et ∀ y ∈ J, f f −1 (y) = y.


Proposition 1.17. Soient I un intervalle de R et f une application définie sur I. Si f est


continue et strictement monotone sur I, alors f est une bijection de I dans J = f (I) et
admet une bijection réciproque f −1 de J dans I qui possède les propriétés suivantes :
1. f −1 est strictement monotone sur J et de même sens de monotonie que f ;
2. f −1 est continue sur J.

Remarque 1.13. 1. Une application d’un intervalle I de R à valeurs dans R qui est
continue et injective sur I est nécessairement strictement monotone sur I.
2. Dans un repère orthonormé, les représentations graphiques de f et f −1 sont symé-
triques par rapport à la première bissectrice ( droite d’équation cartésienne y = x).

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1.4 FONCTIONS USUELLES 15

Proposition 1.18. Soient I et J deux intervalles ouverts de R et f une application de I dans


J. Si f est dérivable en x0 ∈ I et dérivée non nulle, alors f −1 est dérivable en y0 = f (x0 ) et
0 1 1
f −1 (x0 ) = = 0 −1 .
(y0 ) f0
f (f (x0 ))

Exercice 1.12. Montrer que l’application f : x ∈ 0, π2 7→ sin1 x est une bijection de 0; π2


   

dans un intervalle que l’on déterminera. Calculer la dérivée de la bijection réciproque f −1 .

1.4.2 Fonction racine n − ime


Définition 1.15. Pour n ∈ N, on appelle fonction racine n − ime, l’application qui est sur

R+ la bijection réciproque de la fonction puissance entière d’exposant n. On la note x 7→ n x
1
ou x 7→ x n .

Proposition 1.19. L’application racine n − ime est dérivable sur R∗+ et admet pour dérivée
√ 0 √
n
l’application y ∈ R∗+ 7→ n y = n.yx .

1.4.3 Fonctions Logarithmes


1.4.3.1 Fonction logarithme népérien

Définition 1.16. On appelle fonction logarithme népérien et on note ln ou log la primitive


sur ]0, +∞[ de l’application x ∈ R∗+ 7→ x1 qui s’annule en 1.
Z x
1
i.e. ∀ x ∈ R∗+ , ln x = dt et ln 1 = 0.
1 t
Remarque 1.14. D’après la définition ci-dessus, la fonction logarithme népérien est déri-
vable sur R∗+ avec (ln x)0 = x1 . Il s’agit par conséquent d’une application continue sur R∗+ .
Puisque sa dérivée est strictement positive sur R∗+ , la fonction logarithme népérien est stric-
tement croissante sur R∗+ . En somme, elle est une bijection de R∗+ dans R.

Proposition 1.20. Pour tous x, y ∈ R∗+ et α ∈ Q, on a :


1. ln (x × y) = ln x + ln y ;
2. ln x1 = − ln x ;

 
3. ln xy = ln x − ln y ;
4. ln (xα ) = α ln x.

Exercice 1.13. Résoudre dans R les équations suivantes :


1. ln (x2 − 1) − ln (2x − 1) + ln 2 = 0 ;
2. ln (x + 2) + ln (x − 4) − ln (x + 1) = 0

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1.4 FONCTIONS USUELLES 16

Proposition 1.21. On a :
(a) lim ln x = +∞ ;
x→+∞
(b) lim ln x = −∞ ;
x→0
>
ln x
(c) lim = 0;
x→+∞ x
(d) lim xln x = 0 ;
x→0
>

(c) lim ln(1+x)


x
= 1.
x→0

1.4.3.2 Fonction logarithme de base a

Définition 1.17. Soit a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[. On appelle fonction logarithme de base a l’appli-
cation notée loga définie par :
ln x
loga : x ∈ ]0, +∞[ 7→ .
ln a
Proposition 1.22. Soit a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[. Pour tous x, y ∈ ]0, +∞[ et α ∈ Q, on a :
1. loga (x × y) = loga (x) + loga (y) ;
2. loga x1 = − loga (x) ;

 
3. loga xy = loga (x) + loga (y) ;
4. loga (xα ) = α. loga (x).

Exercice 1.14. Déterminer en fonction de la valeur de a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ les limites
suivantes :
loga (x) log (x) − 1
(a) lim loga (x), (b) lim loga (x), (c) lim , (d) lim x. loga (x) et (e) lim a .
x→+∞ x→0
>
x→+∞ x x→0
>
x→0 x

Remarque 1.15. La fonctionlog10 est appelée logarithme décimale et on la note log.

1.4.4 Fonctions exponentielles


1.4.4.1 La fonction exponentielle

Définition 1.18. On appelle fonction exponentielle et on note exp, la bijection réciproque


de R dans R∗+ de la fonction logarithme népérien.

Remarque 1.16. On note parfois ex au lieu de exp (x), pour tout x ∈ R.

Proposition 1.23. La fonction exponentielle est dérivable sur R et a pour dérivée l’appli-
cation x ∈ R 7→ exp (x).

Proposition 1.24. pour tous x, y ∈ R et pour tout α ∈ Q, on a :

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1.4 FONCTIONS USUELLES 17

1. exp (x + y) = exp (x) × exp (y) ;


1
2. exp (−x) = exp(x)
;
exp(x)
3. exp (x − y) = exp(y)
;
4. exp (α.x) = (exp (x))α .

Remarque 1.17. 1. La fonction exponentielle est continue et strictement croissante sur


R. Elle est donc une bijection de R dans R∗+ .
2. Pour tout x ∈ R∗+ , exp (ln x) = x et y ∈ R, ln (exp (y)) = y.

Exercice 1.15. Résoudre dans R l’équation e2x − ex − 6 = 0.

Proposition 1.25. On a les limites suivantes :


(a) lim exp (x) = +∞ ;
x→+∞
(b) lim exp (x) = 0 ;
x→−∞
exp(x)
(c) lim x
= +∞ ;
x→+∞
(b) lim x. exp (x) = 0 ;
x→−∞
(c) lim exp(x)−1
x
= 1.
x→0

Exercice 1.16. 1. Montrer que :

x (1 − x) ≤ ln (1 + x) ≤ x, ∀ x ∈ [0, +∞[ .

2. En déduire que :

∗ x
2
− xn
 x n
∀ x ∈ [0, +∞[ , ∀ n ∈ N , e .e ≤ 1+ ≤ ex
n
x n

et déterminer lim 1 + n
, ∀ x ∈ [0, +∞[.
x→+∞

1.4.4.2 La fonction exponentielle de base a

Soit a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[.

Définition 1.19. On appelle fonction exponentielle de base a, l’application x ∈ R 7→


exp (x ln a). Elle est notée
ax = exp (x ln a) .

Remarque 1.18. On a :

Pour tout x ∈ R∗+ , exp (loga (x) . ln a) = x et pour tout y ∈ R, loga (ay ) = y.

Proposition 1.26. pour tous x, y ∈ R et pour tout α ∈ Q, on a :

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1.4 FONCTIONS USUELLES 18

1. ax+y = ax × ay ;
2. a−x = 1
ax
;
ax
3. ax−y = ay
;
4. aα.x = (ax )α .

Exercice 1.17. Déterminer selon les valeurs de a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ les limites suivantes :
ax ax − 1
(a) lim ax , (b) lim ax , (c) lim , (d) lim x.ax et (e) lim .
x→+∞ x→−∞ x→+∞ x x→−∞ x→0 x
Proposition 1.27. Pour tout α ∈ R et pour tout β ∈ R∗+ , on a :
α
1. lim (lnxx)
β = 0 et lim xβ |ln x|α = 0 ;
x+∞ x→0
>

eβ.x
2. lim α = +∞ et lim |xα | .eβ.x = 0.
x+∞ x x→−∞

1.4.5 Fonctions hyperboliques


Définition 1.20. 1. On appelle fonction sinus hyperbolique, la l’application notée sinh
ou sh et définie sur R par :
ex − e−x
shx = .
2
2. On appelle fonction cosinus hyperbolique, la l’application notée cosh ou sh et définie
sur R par :
ex + e−x
chx = .
2
3. On appelle fonction tangente hyperbolique, la l’application notée tanh ou th et définie
sur R par :
chx ex − e−x
thx = = x .
shx e + e−x
Proposition 1.28. 1. La fonction sinus hyperbolique est une application définie sur R,
continue, strictement croissante, impaire, dérivable et de dérivée la fonction cosinus
hyperbolique. Son image est R.
2. La fonction cosinus hyperbolique est une application définie sur R, continue, impaire,
dérivable et de dérivée la fonction sinus hyperbolique. Son image est [1, +∞[.
3. La fonction tangente hyperbolique est une application définie sur R, continue, stricte-
ment croissante, impaire, dérivable et de dérivée la fonction x ∈ R 7→ 1 − th2 x. Son
image est ]−1, 1[.

Exercice 1.18. Démontrer que pour tout n ∈ N et pour tout x ∈ R, on a :


 n
1 + thx 1 + th (nx)
= .
1 − thx 1 − th (nx)

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1.4 FONCTIONS USUELLES 19

Proposition 1.29. Pour tout x ∈ R, on a :

chx + shx = ex , chx − shx = e−x et ch2 x − sh2 x = 1.

Proposition 1.30. (formules d’addition)


Pour tous x, y ∈ R, on a les relations suivantes :
1. ch (x + y) = chxchy + shxshy ;
2. ch (x − y) = chxchy − shxshy ;
3. sh (x + y) = shxchy + chxshy ;
4. sh (x − y) = shxchy − chxshy ;
thx+thy
5. th (x + y) = 1+thxthy
;
thx−thy
6. th (x + y) = 1−thxthy
.

Corollaire 1.2. (formules de duplications) Pour tout x ∈ R, on a :


1. ch (2x) = ch2 x + sh2 x ;
2. sh (2x) = 2chxshx ;
2thx
3. th (2x) = 1+th2 x
.

1.4.6 Fonctions circulaires réciproques


1.4.6.1 La fonction arc-sinus

La fonction sinus est continue et strictement croissante sur − π2 , π2 . l’image par sinus de
 

l’intervalle − π2 , π2 est [−1, 1]. La fonction sinus réalise donc une bijection de − π2 , π2 dans
   

[−1, 1].

Définition 1.21. On appelle fonctions arc-sinus et on note arcsin ou sin−1 la bijection


réciproque de l’application sinus sur − π2 , π2 .
 

Proposition 1.31. La fonction arcsin est continue et strictement croissante sur [−1, 1] et
on a : h π πi
∀x∈ − , , arcsin (sin x) = x et ∀ y ∈ [−1, 1] , sin (arcsin y) = y.
2 2
De plus, ∀ x ∈ − π2 , π2 , ∀ y ∈ [−1, 1], sin x = y ⇐⇒ x = arcsin y.
 

Remarque 1.19. La fonction sinus est continue et strictement monotone sur chaque inter-
valle nπ − π2 , nπ + π2 , n ∈ Z. Elle admet donc une bijection réciproque pour chacun de ces
 

intervalles. Attention, pour n ∈ Z∗ , la fonction arc-sinus n’est pas la bijection réciproque de


la fonction sinus sur nπ − π2 , nπ + π2 .
 

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1.4 FONCTIONS USUELLES 20

Proposition 1.32. Soit n ∈ Z∗ . La réciproque de la fonction sinus l’intervalle nπ − π2 , nπ + π2


 

est l’application x ∈ [−1, 1] 7→ nπ + (−1)n arcsin x.

Remarque 1.20. La relation arcsin (sin x) = x n’est vraie que sur − π2 , π2 .


 

Exercice 1.19. Soit la fonction f : x ∈ 0, π2 7→ sin1 x . Exprimer la bijection réciproque f −1


 

à l’aide de la fonction arc-sinus.

Proposition 1.33. La fonction arc-sinus est dérivable sur ]−1, 1[ et de dérivée l’application
1
x ∈ ]−1, 1[ 7→ √ .
1 − x2
1
 1
√ 
Exemple 1.12. Montrons que pour tout x ∈ [−1, 1], on a cos2 arcsin x =
2 2
1+ 1 − x2 .
2x

Exercice 1.20. Étudier la fonction d définie par f (x) = arcsin 1+x 2 .

1.4.6.2 La fonction arc-cosinus

La fonction sinus est continue et strictement croissante sur [0, π]. l’image par sinus de
l’intervalle [0, π] est [−1, 1]. La fonction cosinus réalise donc une bijection de [0, π] dans
[−1, 1].

Définition 1.22. On appelle fonctions arc-cosinus et on note arccos ou cos−1 la bijection


réciproque de l’application sinus sur [0, π].

Proposition 1.34. La fonction arccos est continue et strictement croissante sur [−1, 1] et
on a :
∀ x ∈ [0, π] , arccos (cos x) = x et ∀ y ∈ [−1, 1] , cos (arccos y) = y.
De plus, ∀ x ∈ [0, π], ∀ y ∈ [−1, 1], cos x = y ⇐⇒ x = arccos y.

Remarque 1.21. La fonction cosinus est continue et strictement monotone sur chaque
intervalle [nπ, (n + 1) π], n ∈ Z. Elle admet donc une bijection réciproque pour chacun de ces
intervalles. Attention, pour n ∈ Z∗ , la fonction arc-cosinus n’est pas la bijection réciproque
de la fonction cosinus sur [nπ, (n + 1) π].

Proposition 1.35. La fonction arc-cosinus est dérivable sur ]−1, 1[ et de dérivée l’applica-
tion
1
x ∈ ]−1, 1[ 7→ − √ .
1 − x2
Proposition 1.36. Pour tout x ∈ [−1, 1], on a : arcsin x + arccos x = π2 .

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1.4.6.3 La fonction arc-tangente

La fonction tangente est définie sur D = x ∈ R | x 6= (2k + 1) π2 , k ∈ Z . Elle est π −




priodique, dérivable sur D et on a :


1
∀ x ∈ D, (tan x)0 = 1 + tan2 x = .
cos2 x
La fonction tangente est continue et strictement croissante sur − π2 , π2 . l’image par sinus de
 

l’intervalle − π2 , π2 est R. La fonction tangente réalise donc une bijection de − π2 , π2 dans


   

R.

Définition 1.23. On appelle fonctions arc-tangente et on note arctan ou tan−1 la bijection


réciproque de l’application tangente sur − π2 , π2 .
 

Proposition 1.37. La fonction arctan est continue et strictement croissante sur R et à


valeurs dans − π2 , π2 et on a :
 

i π πh
∀x∈ − , , arctan (tan x) = x et ∀ y ∈ R, tan (arctan y) = y.
2 2
De plus, ∀ x ∈ − π2 , π2 , ∀ y ∈ R, tan x = y ⇐⇒ x = arctan y.
 

Remarque 1.22. La fonction tangente est continue et strictement monotone sur chaque
intervalle nπ − π2 , nπ + π2 , n ∈ Z. Elle admet donc une bijection réciproque pour chacun
 

de ces intervalles. Attention, pour n ∈ Z∗ , la fonction arc-tangente n’est pas la bijection


réciproque de la fonction tangente sur D.

Proposition 1.38. La fonction arc-tangente est dérivable sur R et de dérivée l’application


1
x ∈ R 7→ .
1 + x2
Proposition 1.39. Pour tout réel x non nul on a :

1 − π2 , si x > 0
arctan x + arctan = .
x  π , si x < 0
2

1.4.7 Fonctions hyperboliques réciproques


1.4.7.1 La fonction argument sinus hyperbolique

Définition 1.24. On appelle fonction argument sinus hyperbolique et on note argsh (ou
arg sinh ou sinh−1 ou sh−1 ) la fonction réciproque de l’application sinus hyperbolique.

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1.4 FONCTIONS USUELLES 22

Remarque 1.23. 1. La fonction argument sinus hyperbolique est définie sur R. Elle est
continue, strictement croissante sur R et a pour image R. Par ailleurs, puisque la
fonction sinus hyperbolique est impaire, la fonction argument sinus hyperbolique est
aussi impaire.
2. Pour tout x ∈ R, argsh (shx) = x et pour tout y ∈ R, sh (argshy) = y.
De plus, pour tous x, y ∈ R, y = shx si et seulement si x = argshy.

Proposition 1.40. La fonction argument sinus hyperbolique est dérivable sur R et de dérivée
l’application
1
x ∈ R 7→ √ .
1 + x2
√ 
Proposition 1.41. Pour tout réel x, argshx = ln x + x2 + 1 .

1.4.7.2 La fonction argument cosinus hyperbolique

Définition 1.25. On appelle fonction argument cosinus hyperbolique et on note argch (ou
arg cosh ou cosh−1 ou ch−1 ) la fonction réciproque de l’application cosinus hyperbolique.

Remarque 1.24. 1. La fonction argument cosinus hyperbolique est définie sur [1, +∞[.
Elle est continue, strictement croissante sur [1, +∞[ et a pour image [0, +∞[.
2. Pour tout x ∈ [0, +∞[ , argch (chx) = x et pour tout y ∈ [1, +∞[ , ch (argch) = y.
De plus, pour tout x ∈ [0, +∞[ et pour tout y ∈ [1, +∞[ , y = chx si et seulement si x =
argchy.

Proposition 1.42. La fonction argument cosinus hyperbolique est dérivable sur ]1, +∞[ et
de dérivée l’application
1
x ∈ ]1, +∞[ 7→ √ .
x2 − 1
√ 
Proposition 1.43. Pour tout x ∈ ]1, +∞[, argchx = ln x + x2 − 1 .

1.4.7.3 La fonction argument tangente hyperbolique

Définition 1.26. On appelle fonction argument tangente hyperbolique et on note argth (ou
arg tanh ou tanh−1 ou th−1 ) la fonction réciproque de l’application tangente hyperbolique.

Remarque 1.25. 1. La fonction argument tangente hyperbolique est définie sur ]−1, 1[.
Elle est continue, strictement croissante sur ]−1, 1[ et a pour image R. Par ailleurs,
puisque la fonction tangente hyperbolique est impaire, la fonction argument tangente
hyperbolique est aussi impaire.

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1.5 LES DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS 23

2. Pour tout x ∈ R, argth (thx) = x et pour tout y ∈ ]−1, 1[ , th (argth) = y.


De plus, pour tout x ∈ R et pour tout y ∈ ]−1, 1[ , y = thx si et seulement si x =
argthy.

Proposition 1.44. La fonction argument cosinus hyperbolique est dérivable sur ]−1, 1[ et
de dérivée l’application
1
x ∈ ]−1, 1[ 7→ .
1 − x2
Proposition 1.45. Pour tout x ∈ ]−1, 1[, argthx = 21 ln 1+x

1−x
.

1.5 LES DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS


1.5.1 Définitions et généralités
Soit f une une fonction de R dans R et x0 ∈ R ∪ {−∞, + ∞}.

Définition 1.27. Soient n ∈ N et f une application définie sur un voisinage de 0. On dit


que f admet en développement limité d’ordre n en 0 et note DLn (0), s’il existe un polynôme
P ∈ R [X] de degré inférieur ou égal à n, un voisinage V de 0 et une application ε définie
sur V − {0} tel que :

∀ x ∈ V − {0} , f (x) = P (x) + xn ε (x) et lim ε (x) = 0.


x→0

Le polynôme P est appelé partie régulière du développement limité d’ordre n en 0 et la


fonction R : x 7→ xn ε (x) est appelée reste du développement limité d’ordre n en 0.

Proposition 1.46. (unicité du développement limité)


Si une fonction f admet un développement limité d’ordre n en 0 alors celui-ci est unique.

1.5.2 Formule de Taylor


Théorème 1.6. (Formule de Taylor-Lagrange)
Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b] , a < b et admettant des dérivées jusqu’à
l’ordre n ∈ N qui sont continues sur [a, b] et une dérivée d’ordre n + 1 sur ]a, b[. Alors, il
existe c ∈ ]a, b[ tel que :

(b − a)2 00 (b − a)n (n) (b − a)n+1 (n+1)


f (b) = f (a) + (b − a) f 0 (a) + f (a) + ... + f (a) + f (c) .
2! n! (n + 1)!
(1.1)

Remarque 1.26. 1. La formule (1.1) est souvent appelée simplement formule de Taylor.
(b−a)n+1 (n+1)
2. Le dernier terme Rn = (n+1)!
f (c) s’appelle reste de Lagrange.

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1.5 LES DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS 24

3. En posant dans (1.1) b = a + x et c = a + θx, avec 0 < θ < 1, (1.1) s’écrit :

f 00 (a) 2 f (n) (a) n xn+1 (n+1)


f (a + x) = f (a)+f 0 (a) x+ x +...+ x + f (a + θx) . (1.2)
2! n! (n + 1)!
En posant a = 0 dans la formule (1.2), on obtient la formule suivante dite de Mac-Laurin

0 f 00 (0) 2 f (n) (0) n xn+1 (n+1)


f (x) = f (0) + f (0) x + x + ... + x + f (θx) , avec 0 < θ < 1.
2! n! (n + 1)!
(1.3)

Théorème 1.7. (formule de Taylor-Young)


Soient f une application définie sur un intervalle oubert I de R, n ∈ N∗ et x0 ∈ I. On
suppose que f est n − 1 fois dérivable sur I et admet une dérivée d’ordre n en x0 . Pour tout
x ∈ I, on a :

f 00 (x0 ) f (n) (x0 )


f (x) = f (x0 ) + f 0 (x0 ) (x − x0 ) + (x − x0 )2 + ... + (x − x0 )n + O ((x − x0 )n ) .
2! n!
(1.4)

Remarque 1.27. Les hypothèses du la formule de Taylor-Young sont plus faibles que les
hypothèses de la formule de Taylor-Lagrange (on ne suppose pas que f (n+1) existe sur I,
mais on n’a pas l’expression précise du reste, on sait seulement qu’il est négligeable devant
(x − x0 )n au voisinage de x0 ).

1.5.3 Opérations sur les développements limités


Proposition 1.47. Soient f et g deux fonctions admettant des développements limités de
même ordre n ∈ N au voisinage d’un point x0 ∈ R, de parties régulières P et Q respective-
ment. Alors, on a :
1. f +g admet un développement limité d’ordre n au voisinage de x0 et sa partie régulière
est P + Q ;
2. f.g admet un développement limité d’ordre n au voisinage de x0 et sa partie régulière
s’obtient en prenant dans le produit P.Q les termes de degré inférieur ou égal à n.
3. de plus si g (x0 ) 6= 0 alors fg admet un développement limité d’ordre n au voisinage de
x0 et sa partie régulière est le quotient de la division selon les puissances croissantes
à l’ordre n de P par Q.

Proposition 1.48. Soient f et g deux fonctions admettant des développements limités à


l’ordre n ∈ N au voisinage de x0 ∈ R, de parties régulières P et Q respectivement. Alors, si
f (x0 ) = x0 , la fonction h = g ◦ f admet un développement limité d’ordre n au voisinage de
x0 de partie régulière Q [P (x)], les termes de degré inférieur ou égal à n.

Cours Analyse Mathématique FOKA


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