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Enseignant
FOKA SINDZE Thierry
Doctorant en Mathématiques
20 septembre 2022
Chapitre un
1.1 PRÉLIMINAIRES
1.1.1 Définitions
1.1.1.1 Fonctions et applications
Définition 1.1. Soient A et B deux parties de R. On dit que f est une fonction de A vers
B si tout élément x de A a pour image par f au plus un élément de B.
On dit alors que A est l’ensemble de départ de f et B est l’ensemble d’arrivée de f .
Remarque 1.1. Soit f est une fonction de E vers F . soient x ∈ E et y ∈ F tels que
f (x) = y. alors y est appelé image de x par f et x est appelé antécédent de y par f .
Exemple 1.1. Déterminer l’ensemble de définition de la fonction f dans chacun des cas
suivants :
x sin x
1. f (x) = 1−cos 2x
.
x ln x+7
2. f (x) = x2 +2
.
√
x−1
3. f (x) = x−1
.
1 x
4. f (x) = 1 + x
.
g ◦ f (x) = g [f (x)] .
Exercice 1.2. .
1. Parmi les fonctions suivantes, préciser celles qui sont des applications.
a) f : R→R ; b) g : R→R
√
x 7→ |x| x 7→ x − x
∀ x, y ∈ E, f (x) = f (y) =⇒ x = y.
∀ y ∈ F, ∃ x ∈ E | y = f (x) .
3. On dit que f est bijective ( ou une bijection) de E dans F si f est à la fois injective
et surjective.
f −1 (y) = x si f (x) = y.
f ◦ f −1 = IdF et f −1 ◦ f = IdE .
Exercice 1.3. Dans chacun des cas suivants dire si l’application est injective, surjective ou
bijective.
Parmi les fonctions suivantes, préciser celles qui sont des applications.
c) h : N→Z ; d) k : R→R
√
x 7→ 2x − 3 x 7→ x.
Exercice 1.4. Dans chacun des cas suivant, démontrer que f es bijective et déterminer sa
bijection réciproque.
∀ x ∈ S, − x ∈ S.
Exercice 1.5. Montrer que l’application x ∈ R 7−→ 1 − E [x] est périodique, de période 1.
∀ x, y ∈ D, x ≤ y =⇒ f (x) ≤ f (y) ;
3. décroissante sur D si :
∀ x, y ∈ D, x ≤ y =⇒ f (x) ≥ f (y) ;
3. Le produit d’une application paire et d’une application impaire est une application
impaire.
4. La somme et le produit de deux applications périodiques de même période T est une
application périodique.
5. La somme de deux applications croissantes (respectivement décroissantes) est une
application croissante (respectivement décroissante).
∃ M ∈ R | ∀ x ∈ D, f (x) ≤ M.
∃ m ∈ R | ∀ x ∈ D, f (x) ≥ m.
Remarque 1.6. Les résultats des deux propositions ci-dessus restent vrais si x0 = −∞ ou
si x0 = +∞.
Remarque 1.7. Les résultats du théorème ci-dessus restent vrais dans le cas des limites en
−∞ et +∞.
Exemple 1.6. On a :
x2 +4x3
1. lim x+x 2 +3x4 = 0;
x→+∞
1+x2
2. lim x−3x 2 = − 13 ;
x→−∞
2
x +4x 3
3. lim x+x 2 −x4 = 0 ;
x→0
1+x +7x 2 13
4. lim −3+2x 2 +x4 = − 3 .
x→0
Exercice 1.7. Étudier la limite éventuelle des fonctions suivantes aux extrémités de leurs
ensembles de définition.
√
x2 −1+x
1. f : x 7→ x
;
√ √
2. g : x 7→ x−1− x+2;
x cos2 x
3. h : x 7→ sin x
;
√
x2 −10x+25
4. i : x 7→ x−5
;
sin x
5. j : x 7→ ;
x2 −x
√
6. k : x 7→ x2 − 1 − x ;
7. l : x 7→ x2 sin x1 ;
8. m : x 7→ sin x ln x.
1.2.2 Continuité
1.2.2.1 Définitions
est une application continue sur ]a, b[ appelée prolongement par continuité de f enx0 .
Exemple 1.8. Puisque lim sinx x = 1 et que la fonction exponentielle est continue en 1, on
x→0
en déduit que lim exp sinx x = e.
x→0
Proposition 1.9. Soit f une application continue sur un intervalle [a, b].
1. Si f (a) < f (b) alors, étant donné γ un élément de [f (a) , f (b)], il existe (au moins)
un réel c ∈ [a, b] tel quef (c) = γ ;
2. Si f (a) > f (b) alors, étant donné γ un élément de [f (b) , f (a)], il existe (au moins)
un réel c ∈ [a, b] tel quef (c) = γ.
1.3 DÉRIVABILITÉ
1.3.1 Définitions
Définition 1.13. Soient I un intervalle ouvert de R, x0 un élément de I et f une application
définie sur I.
1. On dit que f est dérivable en x0 si la quantité
f (x0 + h) − f (x0 )
∆x0 (h) =
h
admet une limite quand h tend vers 0. Cette limite est notée f 0 (x0 ) et est appelée
dérivée de f en x0 ou nombre dérivé de f en x0 .
2. On dit que f est dérivable sur un intervalle ouvert J ⊂ I si pour tout x ∈ J, f est
dérivable en x. On appelle dans ce cas dérivée de f et on note f 0 , l’application de J
dans R qui à x ∈ J associe le nombre dérivé de f en x0 .
Exemple 1.10. 1. La dérivée de l’application x ∈ R 7→ x2 en x0 ∈ R vaut 2x0 .
En effet, pour h ∈ R∗ ,
2
(x0 + h)2 − x20 (2x0 h + h2 ) − x20
∆x0 (h) = = = 2x0 + h, d’où lim ∆x0 (h) = 2x0 .
h h h→0
de f en x0 .
1.3.2 Propriétés
Proposition 1.10. Une fonction f est dérivable en x0 ∈ R si et seulement si elle est
dérivable à gauche et à droite en x0 et fd0 (x0 ) = fg0 (x0 ).
Remarque 1.10. 1. On dit qu’une fonction f est dérivable sur l’intervalle fermé [a, b]
si elle est dérivable et tout point x0 ∈ ]a, b[ et si elle est dérivable à droite en a et
dérivable à gauche en b.
2. Si lim ∆x0 (h) = −∞ ou lim ∆x0 (h) = +∞ ou lim ∆x0 (h) = −∞ ou lim ∆x0 (h) =
h→0 h→0 h→0 h→0
> > < <
pour x ∈ R − {−1, 1} mais la fonction x 7→ arg tanh x qui est défine sur ]−1, 1[ ne
peut pas avoir pour ensemble de dérivabilité R − {−1, 1}.
ln (1 + h) eh − 1
lim = 1 et lim = 1.
h→0 h h→0 h
1 sin x0 sin x0
φ0 (x0 ) = f 0 (x0 ) × g 0 (f (x0 )) = − sin x0 √ = −p =− .
2
1 − cos x0 2
sin x0 |sin x0 |
Exercice 1.11. Déterminer sur quel ensemble des fonctions suivantes sont dérivables puis
calculer leurs dérivées.
√
1. f : x 7→ ln 1 + x ;
√
1+x2
2. g : x 7→ e ;
3. h : x 7→ x.2x ;
√
1−x2
4. l : x 7→ arctan x
;
1
5. l : x 7→ (cos x) x .
Proposition 1.16. Soit f une application continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
1. f est constante sur [a, b] si et seulement si f 0 est nulle sur ]a, b[ ;
2. f est croissante sur [a, b] si et seulement si f 0 est positive sur ]a, b[ ;
3. f est décroissante sur [a, b] si et seulement si f 0 est négative sur ]a, b[.
∀ x ∈ I, f −1 (f (x)) = x et ∀ y ∈ J, f f −1 (y) = y.
Remarque 1.13. 1. Une application d’un intervalle I de R à valeurs dans R qui est
continue et injective sur I est nécessairement strictement monotone sur I.
2. Dans un repère orthonormé, les représentations graphiques de f et f −1 sont symé-
triques par rapport à la première bissectrice ( droite d’équation cartésienne y = x).
Proposition 1.19. L’application racine n − ime est dérivable sur R∗+ et admet pour dérivée
√ 0 √
n
l’application y ∈ R∗+ 7→ n y = n.yx .
Proposition 1.21. On a :
(a) lim ln x = +∞ ;
x→+∞
(b) lim ln x = −∞ ;
x→0
>
ln x
(c) lim = 0;
x→+∞ x
(d) lim xln x = 0 ;
x→0
>
Définition 1.17. Soit a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[. On appelle fonction logarithme de base a l’appli-
cation notée loga définie par :
ln x
loga : x ∈ ]0, +∞[ 7→ .
ln a
Proposition 1.22. Soit a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[. Pour tous x, y ∈ ]0, +∞[ et α ∈ Q, on a :
1. loga (x × y) = loga (x) + loga (y) ;
2. loga x1 = − loga (x) ;
3. loga xy = loga (x) + loga (y) ;
4. loga (xα ) = α. loga (x).
Exercice 1.14. Déterminer en fonction de la valeur de a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ les limites
suivantes :
loga (x) log (x) − 1
(a) lim loga (x), (b) lim loga (x), (c) lim , (d) lim x. loga (x) et (e) lim a .
x→+∞ x→0
>
x→+∞ x x→0
>
x→0 x
Proposition 1.23. La fonction exponentielle est dérivable sur R et a pour dérivée l’appli-
cation x ∈ R 7→ exp (x).
x (1 − x) ≤ ln (1 + x) ≤ x, ∀ x ∈ [0, +∞[ .
2. En déduire que :
∗ x
2
− xn
x n
∀ x ∈ [0, +∞[ , ∀ n ∈ N , e .e ≤ 1+ ≤ ex
n
x n
et déterminer lim 1 + n
, ∀ x ∈ [0, +∞[.
x→+∞
Remarque 1.18. On a :
Pour tout x ∈ R∗+ , exp (loga (x) . ln a) = x et pour tout y ∈ R, loga (ay ) = y.
1. ax+y = ax × ay ;
2. a−x = 1
ax
;
ax
3. ax−y = ay
;
4. aα.x = (ax )α .
Exercice 1.17. Déterminer selon les valeurs de a ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ les limites suivantes :
ax ax − 1
(a) lim ax , (b) lim ax , (c) lim , (d) lim x.ax et (e) lim .
x→+∞ x→−∞ x→+∞ x x→−∞ x→0 x
Proposition 1.27. Pour tout α ∈ R et pour tout β ∈ R∗+ , on a :
α
1. lim (lnxx)
β = 0 et lim xβ |ln x|α = 0 ;
x+∞ x→0
>
eβ.x
2. lim α = +∞ et lim |xα | .eβ.x = 0.
x+∞ x x→−∞
La fonction sinus est continue et strictement croissante sur − π2 , π2 . l’image par sinus de
l’intervalle − π2 , π2 est [−1, 1]. La fonction sinus réalise donc une bijection de − π2 , π2 dans
[−1, 1].
Proposition 1.31. La fonction arcsin est continue et strictement croissante sur [−1, 1] et
on a : h π πi
∀x∈ − , , arcsin (sin x) = x et ∀ y ∈ [−1, 1] , sin (arcsin y) = y.
2 2
De plus, ∀ x ∈ − π2 , π2 , ∀ y ∈ [−1, 1], sin x = y ⇐⇒ x = arcsin y.
Remarque 1.19. La fonction sinus est continue et strictement monotone sur chaque inter-
valle nπ − π2 , nπ + π2 , n ∈ Z. Elle admet donc une bijection réciproque pour chacun de ces
Proposition 1.33. La fonction arc-sinus est dérivable sur ]−1, 1[ et de dérivée l’application
1
x ∈ ]−1, 1[ 7→ √ .
1 − x2
1
1
√
Exemple 1.12. Montrons que pour tout x ∈ [−1, 1], on a cos2 arcsin x =
2 2
1+ 1 − x2 .
2x
Exercice 1.20. Étudier la fonction d définie par f (x) = arcsin 1+x 2 .
La fonction sinus est continue et strictement croissante sur [0, π]. l’image par sinus de
l’intervalle [0, π] est [−1, 1]. La fonction cosinus réalise donc une bijection de [0, π] dans
[−1, 1].
Proposition 1.34. La fonction arccos est continue et strictement croissante sur [−1, 1] et
on a :
∀ x ∈ [0, π] , arccos (cos x) = x et ∀ y ∈ [−1, 1] , cos (arccos y) = y.
De plus, ∀ x ∈ [0, π], ∀ y ∈ [−1, 1], cos x = y ⇐⇒ x = arccos y.
Remarque 1.21. La fonction cosinus est continue et strictement monotone sur chaque
intervalle [nπ, (n + 1) π], n ∈ Z. Elle admet donc une bijection réciproque pour chacun de ces
intervalles. Attention, pour n ∈ Z∗ , la fonction arc-cosinus n’est pas la bijection réciproque
de la fonction cosinus sur [nπ, (n + 1) π].
Proposition 1.35. La fonction arc-cosinus est dérivable sur ]−1, 1[ et de dérivée l’applica-
tion
1
x ∈ ]−1, 1[ 7→ − √ .
1 − x2
Proposition 1.36. Pour tout x ∈ [−1, 1], on a : arcsin x + arccos x = π2 .
R.
i π πh
∀x∈ − , , arctan (tan x) = x et ∀ y ∈ R, tan (arctan y) = y.
2 2
De plus, ∀ x ∈ − π2 , π2 , ∀ y ∈ R, tan x = y ⇐⇒ x = arctan y.
Remarque 1.22. La fonction tangente est continue et strictement monotone sur chaque
intervalle nπ − π2 , nπ + π2 , n ∈ Z. Elle admet donc une bijection réciproque pour chacun
Définition 1.24. On appelle fonction argument sinus hyperbolique et on note argsh (ou
arg sinh ou sinh−1 ou sh−1 ) la fonction réciproque de l’application sinus hyperbolique.
Remarque 1.23. 1. La fonction argument sinus hyperbolique est définie sur R. Elle est
continue, strictement croissante sur R et a pour image R. Par ailleurs, puisque la
fonction sinus hyperbolique est impaire, la fonction argument sinus hyperbolique est
aussi impaire.
2. Pour tout x ∈ R, argsh (shx) = x et pour tout y ∈ R, sh (argshy) = y.
De plus, pour tous x, y ∈ R, y = shx si et seulement si x = argshy.
Proposition 1.40. La fonction argument sinus hyperbolique est dérivable sur R et de dérivée
l’application
1
x ∈ R 7→ √ .
1 + x2
√
Proposition 1.41. Pour tout réel x, argshx = ln x + x2 + 1 .
Définition 1.25. On appelle fonction argument cosinus hyperbolique et on note argch (ou
arg cosh ou cosh−1 ou ch−1 ) la fonction réciproque de l’application cosinus hyperbolique.
Remarque 1.24. 1. La fonction argument cosinus hyperbolique est définie sur [1, +∞[.
Elle est continue, strictement croissante sur [1, +∞[ et a pour image [0, +∞[.
2. Pour tout x ∈ [0, +∞[ , argch (chx) = x et pour tout y ∈ [1, +∞[ , ch (argch) = y.
De plus, pour tout x ∈ [0, +∞[ et pour tout y ∈ [1, +∞[ , y = chx si et seulement si x =
argchy.
Proposition 1.42. La fonction argument cosinus hyperbolique est dérivable sur ]1, +∞[ et
de dérivée l’application
1
x ∈ ]1, +∞[ 7→ √ .
x2 − 1
√
Proposition 1.43. Pour tout x ∈ ]1, +∞[, argchx = ln x + x2 − 1 .
Définition 1.26. On appelle fonction argument tangente hyperbolique et on note argth (ou
arg tanh ou tanh−1 ou th−1 ) la fonction réciproque de l’application tangente hyperbolique.
Remarque 1.25. 1. La fonction argument tangente hyperbolique est définie sur ]−1, 1[.
Elle est continue, strictement croissante sur ]−1, 1[ et a pour image R. Par ailleurs,
puisque la fonction tangente hyperbolique est impaire, la fonction argument tangente
hyperbolique est aussi impaire.
Proposition 1.44. La fonction argument cosinus hyperbolique est dérivable sur ]−1, 1[ et
de dérivée l’application
1
x ∈ ]−1, 1[ 7→ .
1 − x2
Proposition 1.45. Pour tout x ∈ ]−1, 1[, argthx = 21 ln 1+x
1−x
.
Remarque 1.26. 1. La formule (1.1) est souvent appelée simplement formule de Taylor.
(b−a)n+1 (n+1)
2. Le dernier terme Rn = (n+1)!
f (c) s’appelle reste de Lagrange.
Remarque 1.27. Les hypothèses du la formule de Taylor-Young sont plus faibles que les
hypothèses de la formule de Taylor-Lagrange (on ne suppose pas que f (n+1) existe sur I,
mais on n’a pas l’expression précise du reste, on sait seulement qu’il est négligeable devant
(x − x0 )n au voisinage de x0 ).