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MÉMOIRE
Remerciements
Je tiens à remercier mon encadreur de ce mémoire monsieur HANJY pour ses conseils
, son accompagnement tout au long du travail avec beaucoup de patience et de pédagogie.
Je tiens aussi à exprimer mes profonds remerciements aux membres de jury, Professeur
titulaire TOTOHASINA André avec son collègue Docteur RAMIFIDISOA Lucius, qui ont
accepté de juger ce travail.
Je tiens aussi à remercier tous les enseignants de la mention EADIMI de l’ENSET qui
nous ont enseigné et formé avant ce mémoire .
Enfin mes remerciements vont à tous ceux qui ont contribué de prés ou de loin pour
l’aboutissement de ce travail ; particulièrement mes parents et mes amis proches à savoir :
Mr DELIEN, Mr AUGUSTIN, Mr TSARALAZA Jean Frido, Mr JAOFENO Colin, Mlle
RAZAFINDRABE Althea Everette Epénetus, Mlle JOSIE Malala Juliana. Leurs soutiens
financiers, moraux, et toute la confiance qu’ils ont eu en moi m’ont permis de surmonter
tous les obstacles que j’ai rencontrés.
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Cahier de charges
Thème :
Résolubilité par radicaux des équations polynômiales.
Contexte :
Étude de la résolubilité de quelques groupes classiques.
Travaux demandés :
o Dresser quelques éléments sur la théorie des groupes.
o Introduire des notions équivalentes d’un groupe résoluble.
o Donner les cas de quelques groupes classiques.
o Émettre des réflexions pédagogiques et perspectives.
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Sommaire
Remerciements i
Cahier de Charges ii
Sommaire v
Glossaire vi
INTRODUCTION 1
I MATÉRIELS ET MÉTHODES 2
1 NOTION DE GROUPE 3
1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Règle de calcul dans un groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Ordre d’un groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Sous-groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Théorème de caractérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Génération d’un sous-groupe par une partie . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 Morphismes de groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.2 Noyau et image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Automorphisme intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3 GROUPE PRODUIT 17
3.1 Produit direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.2 Produit direct interne d’une famille de sous-groupe . . . . . . . . . . . . . 18
3.3 Théorèmes d’isomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.3.1 Premier théorème d’isomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
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M-LAPEN SOMMAIRE
II RÉSULTATS ET DISCUSSION 21
4 GROUPE RÉSOLUBLE 22
4.1 Généralité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.1.1 Suite normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.1.2 Groupe résoluble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.2 Groupes dérivés et groupe résoluble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.2.1 Quelques propriétés sur les groupes résolubles . . . . . . . . . . . . 25
4.3 Groupe nilpotent et groupe résoluble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4.3.1 Généralité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4.3.2 Groupe polycyclique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.3.3 Groupe nilpotent de type fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.3.4 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
CONCLUSION 43
Bibliographie 43
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M-LAPEN SOMMAIRE
Annexe 44
A Polynômes symétriques A
A.1 Relations coefficients-racines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A
A.2 Résolution des équations polynômiale par la méthode de Lagrange . . . . . B
A.3 Un peu d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B
A.3.1 Équation du second degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B
A.3.2 Équation du troisième degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B
A.4 Résolution par méthode de Lagrange (1772) . . . . . . . . . . . . . . . . . C
A.4.1 Équation du quatrième degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C
A.4.2 Équation du cinquième degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . D
A.5 Vers la théorie de Galois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . D
A.5.1 Extension radicale et extension résoluble . . . . . . . . . . . . . . . E
A.5.2 Groupe de Galois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E
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Glossaire
Abréviations Signification
AESR Assistant d’Enseignement Supérieur et de Recherche
Dn (G) Suite de dérivée du groupe G
Cn (G) Suite centrale descendante du groupe G
H /G H est distingué dans G
Z(G) Centre de G
Sn Groupe symétrique d’ordre n
Dn Groupe diédrale d’ordre 2n
Fp Groupe fini à p éléments
Ker(f ) Noyau de f
Im(f ) Image de f
<A> Groupe engendré par la partie A.
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M-LAPEN
INTRODUCTION
La théorie des groupes tire son origine dans la recherche de solutions générales (ou de
leur absence) des polynômes de degré 5 et plus. Le concept de groupe résoluble provient
d’une propriété partagée par les groupes d’automorphismes des polynômes dont les racines
peuvent être exprimées en utilisant seulement un nombre fini d’opérations élémentaires
(racine n-ièmes, addition, multiplication, etc.).
Dans ce mémoire, notre intérêt sera porté sur la résolubilité des groupes. Un groupe
résoluble est un groupe qui peut-être construit à partir de groupes abéliens par une suite
finie d’extensions.
L’objectif est de savoir à partir de ses caractéristiques si un groupe est résoluble ou
non. Oui ceci n’offre pas tous les résultats sur la résolubilité de groupe, mais illustre des
résultats et d’analyse sur la résolubilité des groupes qui sera utile et nous aide après à
attaquer l’objet initial de la théorie de groupe ; c’est la résolution de l’équation polynômiale
de degré supérieur à 5.
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Première partie
MATÉRIELS ET MÉTHODES
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Chapitre 1
NOTION DE GROUPE
1.1 Généralités
En algèbre, une structure consiste en la donnée d’un ensemble E et, conjointement,
la donnée sur cet ensemble d’une ou plusieurs lois de compositions internes ou externes.
La notion de groupe correspond à la notion la plus simple dans la mesure où elle met en
jeu une loi de composition interne unique. Pour éviter des notations trop lourdes nous
adopterons principalement la notation « multiplicative ».
1.1.1 Groupe
Définition 1.1.1. Un groupe (G, .) est la donnée d’un ensemble G muni d’une loi de
. : G × G −→ G
composition interne « . »définie par : vérifiant les axiomes suivants :
(x, y) 7−→ xy
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M-LAPEN NOTION DE GROUPE
Par suite, x = y.
Surjectivité
Soit b, c ∈ G.
Montrons qu’il existe x et y tels que : ta (x) = b et ta (y) = c.
ta (x) = b ⇐⇒ ax = b et ta (y) = b ⇐⇒ ya = c.
Donc, a−1 ax = a−1 b et yaa−1 = ca−1 .
On en résulte x = a−1 b ∈ G et y = ca−1 ∈ G.
D’où, la bijection.
Corollaire 1.1.1. Tout élément est régulier(ou simplifiable).
C’est-à-dire, ∀a, x, y ∈ G ax = ay =⇒ x = y.
Remarque 1.1.1. Pour tout élément x de G, on note x−1 sa symétrique.
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M-LAPEN NOTION DE GROUPE
1.2 Sous-groupe
Définition 1.2.1. Soit (G, .) un groupe. Une partie H de G est dite « stable » pour la
loi de G, si : ∀(x, y) ∈ H × H on a xy ∈ H.
De la même façon qu’on déduit la notion de sous-ensemble (ou partie) d’un ensemble
nous allons déduire la notion de sous-groupe de celle de groupe.
Définition 1.2.2. On appelle sous-groupe H d’un groupe G, toute partie stable, non vide
de G,qui elle-même a une structure de groupe pour la loi induite sur H par la loi de G.
Nous remarquons tout de suite que l’associativité de la loi de G entraı̂ne l’associativité
de la loi induite sur H. Maintenant, si nous voulons que (H, .) soit un groupe il faut que
l’élément neutre de G soit dans H, ce qui entraı̂ne que H doit être non vide. En plus, il
faut que pour tout élément x de H son inverse x−1 soit également dans H.
Remarquons enfin que si cette dernière propriété est vérifiée et si H est supposée non vide
alors H contient forcément l’unité par stabilité.
o H est un sous-groupe de G,
o e ∈ H et pour tous x,y de H, xy −1 ∈ H.
Proposition 1.2.1. Si H est une partie stable et finie de G alors H est un sous-groupe
de G.
Démonstration. Soit a un élément de H. Nous avons vu que l’application x 7−→ ax soit
bijective. Donc, pour un certain x on a ax = a, le x en question ne peut donc être que
l’élément neutre. En outre, par surjectivité on a, pour un certain x de H, ax = e puisque
e ∈ H. Donc, le x en question est a−1 .
Exemple 1.2.1. {e} et G sont des sous-groupes de G, appelés sous-groupe impropre.
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M-LAPEN NOTION DE GROUPE
Théorème 1.2.1. Une partie génératrice d’un groupe G est une partie A telle que tout
élément du groupe s’écrit comme produit d’un nombre fini d’éléments de A et de leurs
inverses.
Lorsque le sous-groupe engendré par A est G on écrit
ou a−1
Y
G = hAi = { ai , ai ∈ A i ∈ A}
i∈Z
.
Définition 1.2.3.
Si de plus G est fini et monogène, on préfère souvent le qualificatif cyclique.
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M-LAPEN NOTION DE GROUPE
∀x, y ∈ G, (g ◦ f )(xy) = g(f (x)f (y)) = g(f (x))g(f (y)) = (g ◦ f )(x)(g ◦ f )(y).
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M-LAPEN NOTION DE GROUPE
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M-LAPEN NOTION DE GROUPE
Φ : G −→ Aut(G)
Proposition 1.4.1. o L’application Φ définie par est un
a 7−→ Φ(a) = ϕa
morphisme de groupe.
Parce que ϕa l’est.
o Im(Φ) = Int(G).
En effet,
Im(Φ) = Φ(G)
= {y ∈ Aut(G)|∃x ∈ G , Φ(x) = y}
= {y
n ∈ Aut(G)|ϕa (x)o = y}
= y ∈ G|axa−1 = y
= Int(G) (1.1)
o Ker(Φ) = Z(G).
En effet,
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M-LAPEN
Chapitre 2
SOUS-GROUPE NORMAL ET
GROUPE QUOTIENT
.
Définition 2.0.1. On appelle sous-groupe distingué(normal ou invariant) de G tout
sous-groupe H qui est stable par n’importe qu’elle automorphisme intérieur de G, c’est-à-
dire ϕa (H) ⊂ H, on le note par H / G.
Exemple 2.0.1. Le centre de G est l’ensemble des g ∈ G qui commutent avec tous les
éléments de G. On le note Z(G). Il est un sous-groupe abélien et distingué de G.
De plus, G est abélien si et seulement si Z(G) = G.
Démonstration. L’élément neutre de G est bien un élément de Z(G).
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M-LAPEN SOUS-GROUPE NORMAL ET GROUPE QUOTIENT
Démonstration. Soient h ∈ ker(f ) et g ∈ G.On doit montrer que ghg −1 ∈ ker(f ). C’est
clair,puisque f (ghg −1 ) = f (g) ? f (h) ? f (g)−1 = f (g) ? f (g)−1 = e.
Démonstration. H / G.
Donc, yHy −1 = H.
Alors, xHyH = x(yHy −1 )yH = xy(Hy −1 y)H = xyH(y −1 y)H = xyH.D’où, le résultat.
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M-LAPEN SOUS-GROUPE NORMAL ET GROUPE QUOTIENT
Définition 2.1.1. Une relation d’équivalence R dans un ensemble E est une relation
binaire qui est à la fois réflexive, symétrique et transitive.
Une définition équivalente est que la relation R est une relation d’équivalence si elle
est réflexive et circulaire.
o R est réflexive si ∀x ∈ E, xRx.
o Cl(x) n’est jamais vide, car elle contient toujours au moins x lui-même ( R est
réflexive ).
Inversement, tout élément de E appartient à au moins une classe d’équivalence :
la sienne ( x ∈ Cl(x) ).
Corollaire 2.2.1. Si une relation d’équivalence est donnée sur l’ensemble E, alors l’en-
semble de toutes les classes d’équivalence forme une partition de E.
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M-LAPEN SOUS-GROUPE NORMAL ET GROUPE QUOTIENT
z −1 x = (x−1 z)−1
= (x−1 yy −1 z)−1
= (y −1 z)−1 (x−1 y)−1 (2.2)
xRy =⇒ x−1 y ∈ H
yRz =⇒ y −1 z ∈ H
Donc, (x−1 y)−1 , et , (y −1 z)−1 sont dans H.
Par suite z −1 x = (y −1 z)−1 (x−1 y)−1 est un élément de H.Donc, R est cyclique.
Réflexive et cyclique, donc,c’est une relation d’équivalence.
Définition 2.4.1. On dit qu’une relation d’équivalence R sur G est compatible(à gauche
ou à droite) avec la loi de G si, pour tous x,y,z dans G ; on a : (xRy) =⇒ (xzRyz et zxRzy).
R est compatible avec la loi de G s’il est compatible à gauche et à droite.
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M-LAPEN SOUS-GROUPE NORMAL ET GROUPE QUOTIENT
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M-LAPEN SOUS-GROUPE NORMAL ET GROUPE QUOTIENT
Théorème 2.5.2. (Lagrange) Soit (G, ×) un groupe fini d’ordre n ≥ 2, l’ordre de tout
sous-groupe H de G divise l’ordre de G c’est-à-dire |G| = [G : H] |H|.
En effet les classes à gauche constituent une partition de G et le cardinal de aH, a ∈ G
est le même que celui de H puisque les translations à gauche sont des bijections de G sur
G.
∀σ ∈ Aut(G), σ(H) ⊂ H
,
o pleinement caractéristique lorsqu’il est même stable par tout endomorphisme de G :
∀σ ∈ End(G), σ(H) ⊂ H
2.6.1 Propriétés
o Un sous-groupe H de G est sous-groupe caractéristique de G si et seulement si
∀σ ∈ Aut(G), σ(H) = H
∀σ ∈ Aut(G), σ −1 (H) ⊂ H
, d’où
∀σ ∈ Aut(G), H ⊂ σ(H)
.
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M-LAPEN SOUS-GROUPE NORMAL ET GROUPE QUOTIENT
o Tout sous-groupe caractéristique d’un sous-groupe normal d’un groupe G est sous-
groupe normal de G1 .
{ [x, y] = xyx−1 y −1 | x, y ∈ G }
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M-LAPEN
Chapitre 3
GROUPE PRODUIT
Proposition 3.1.2. Soit (Gi )i∈I une famille (finie ou infinie) de groupes. Désignons
par P le produit de cette famille et, pour chaque i ∈ I, par pri l’homomorphisme i-ème
projection de P sur Gi . Si H est un groupe et (fi )i∈I une famille d’homomorphismes
fi : H → Gi , il existe un et un seul homomorphisme f de H dans P tel que, pour tout
élément i de I, fi = pri ◦ f .
Démonstration. En effet, l’application h 7→ (fi (h))i∈I est clairement un homomorphisme
de groupes et satisfait évidemment à la propriété ci-dessus.
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M-LAPEN GROUPE PRODUIT
o les Gi engendrent G,
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M-LAPEN GROUPE PRODUIT
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M-LAPEN GROUPE PRODUIT
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M-LAPEN
Deuxième partie
RÉSULTATS ET DISCUSSION
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Chapitre 4
GROUPE RÉSOLUBLE
4.1 Généralité
4.1.1 Suite normale
Définition 4.1.1.1. Soient G1 et G2 deux sous-groupes de G tels que G1 ⊆ G2 .
On appelle suite normale de G entre G2 et G1 toute suite de sous-groupes de G
G1 = H0 ⊆ H1 ⊆ · · · ⊆ Hn = G2
telle que chaque Hi soit un sous-groupe distingué de son successeur Hi+1 . Les groupes
quotients Fi = Hi+1 /Hi pour 0 ≤ i ≤ n − 1 sont appelés les facteurs de la suite.
Définition 4.1.1.2. Soit G un groupe fini, on appelle suite normale de G toute suite
finie strictement décroissante (au sens de l’inclusion) de sous-groupes :
{e} = Gn ⊂ Gn−1 ⊂ . . . ⊂ G1 ⊂ G0 = G
telle que Gi est un sous-groupe distingué de Gi−1 .
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M-LAPEN GROUPE RÉSOLUBLE
= [h, g] (4.1)
Propriété 4.2.1. L’ensemble des commutateurs est stable par les automorphismes de
G.
Pour tout automorphisme ψ et pour tous g et h dans G :
ψ([g, h]) = [ψ(g), ψ(h)]
Pour tous g, h, et k dans G, on a :
[g, hk] = [g, h].h[g, k]h−1
Démonstration.
Définition et Proposition 4.2.1. L’ensemble des commutateurs est stable par l’inver-
sion mais pas nécessairement par composition.
Il n’est pas, en général, un sous-groupe de G mais il peut engendré un sous-groupe de
G. Le sous-groupe engendré par les commutateurs de G est appelé le groupe dérivé de G,
noté D(G). C’est-à-dire, D(G) =< {[g, h] | (g, h) ∈ G2 } >
En particulier tout élément de D(G) est un produit fini de commutateurs. Comme
l’image d’un commutateur par un automorphisme de groupe est un commutateur, le groupe
dérivé est stable par les automorphismes de G : c’est un sous-groupe caractéristique. Par
suite, c’est un sous-groupe normal.
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M-LAPEN GROUPE RÉSOLUBLE
xy = yxx−1 y −1 xy
= yx[x−1 , y −1 ] (4.5)
Donc,
Définition 4.2.2. La suite dérivée de G est la suite (Dn (G))n∈Nn des sous-groupes de
D 0 (G) = G, si k=0
G définie par la relation récurrence suivante : k .
D (G) = D Dk−1 (G) , si k>0
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M-LAPEN GROUPE RÉSOLUBLE
o Tout groupe quotient d’un groupe résoluble (par un sous-groupe normal) est réso-
luble (ce qu’on peut reformuler en : s’il existe un morphisme de groupes surjectif
d’un groupe résoluble sur G, alors G est résoluble).
Cette suite est appelée la suite centrale descendante de G. On dit que G est nilpotent
s’il existe un entier naturel n tel que Cn (G) = {e}. En outre, si G est un groupe nilpotent,
sa classe de nilpotence est le plus petit entier n tel que Cn+1 (G) = {e}.
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M-LAPEN GROUPE RÉSOLUBLE
Proposition 4.3.1.1. Soit G un groupe nilpotent, alors tout sous-groupe de G est nil-
potent.
Proposition 4.3.1.2. Soit G un groupe nilpotent. Alors tout quotient de G est nilpotent.
Démonstration. Si G est nilpotent, G/Z(G) est nilpotent d’après une des remarques ci-
dessus. Réciproquement, supposons G/Z(G) nilpotent et prouvons que G est nilpotent.
Nous pouvons évidemment supposer que G n’est pas réduit à l’élément neutre. Dans ce
cas, prouvons, plus précisément, que si G/Z(G) est nilpotent de classe n, G est nilpotent
de classe n+1. Nous avons Cn+1 (G/Z(G)) = {e} et Cn (G/Z(G)) > {e}. Si nous désignons
par φ l’homomorphisme canonique de G sur G/Z(G), cela s’écrit Cn+1 (φ(G)) = {e} et
Cn (φ(G)) > 1. D’après une des remarques ci-dessus, cela peut s’écrire φ(Cn+1 (G)) = {e}
et φ(Cn(G)) > 1, autrement dit Cn+1 (G) ⊆ Z(G) et Cn (G) ( Z(G). De la première de
ces relations résulte [G, Cn+1 (G)] = {e} et de la seconde [G, Cn (G)] ) {e}. Autrement
dit, Cn+2 (G) = {e} et Cn+1 (G) ) {e}, donc G est nilpotent de classe n + 1, ce qui achève
la démonstration.
Théorème 4.3.1.2. Soit G un groupe. Alors G est nilpotent de degré inférieur ou égal
à n si et seulement si le centre de G contient un sous-groupe N tel que le groupe quotient
G/N soit nilpotent de degré inférieur ou égal à n − 1. Si G est de type fini, on peut choisir
N de type fini.
Démonstration. Soit G un groupe nilpotent de degré n. On a alors que Cn+1 (G) est trivial.
Donc par définition des Ck le groupe Cn (G) est inclus dans le centre de G. On a par le
lemme4.3.1.1 que C2 (G/Cn (G)) = [G/Cn (G), G/Cn (G)] est isomorphe à D(G)/(Cn (G) ∩
D(G)) c’est-à-dire à C2 (G)/(Cn (G) ∩ C2 (G)). En appliquant à nouveau le lemme4.3.1.1
on en déduit par récurrence que Ci (G/Cn (G)) et Ci (G)/(Cn (G)∩Ci(G)) sont isomorphes.
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M-LAPEN GROUPE RÉSOLUBLE
Ainsi Cn (G/Cn (G)) est isomorphe à Cn (G)/(Cn (G)∩Cn (G)) qui est trivial. Donc G/Cn (G)
est bien nilpotent de degré inférieur ou égal à n−1. Si G est de type fini alors par définition
Cn (G) l’est aussi.
Réciproquement, soit G un groupe, et N un sous-groupe inclus dans le centre de G
et tel que G/N est nilpotent de degré n. Alors à nouveau en appliquant successivement
le lemme4.3.1.1 on a que Cn+1 (G)/(N ∩ Cn+1 (G)) est isomorphe à Cn+1 (G/N ) et donc
Cn+1 (G)/(N ∩ Cn+1 (G)) est trivial. Donc Cn+1 (G) est inclus dans N, donc en particulier
dans le centre de G, d’où il résulte que [G, Cn+1 (G)] = Cn+2 (G) est trivial. Ainsi G est
nilpotent de degré inférieur ou égal à n + 1.
Remarque 4.3.1.1. Ainsi les groupes nilpotents sont exactement ceux qui s’obtiennent
par extensions centrales successives à partir d’un groupe abélien. Plus précisément, soit G
un groupe. Alors G est nilpotent si et seulement si on peut trouver des groupes G1 , ..., Gn
et des groupes H1, ..., Hn−1 avec les propriétés suivantes : Gn = [G, Gn−1 ] ⊂ Z(G) et
Hn−1 = G/Gn−1 , puis Gi−1 ⊂ Z(Hi) et Hi−1 = Hi /Gi−1 , enfin H1 est abélien.
Remarque 4.3.1.2. Quand G est de type fini, on peut choisir d’après le théorème N
de type fini donc on peut choisir successivement les Gi de type fini. En fait nous verrons
que tout sous-groupe de G est de type fini.
Proposition 4.3.2.1. Tout sous-groupe d’un groupe polycyclique est lui même polycy-
clique.
Remarque 4.3.2.1. Les groupes résolubles sont également les groupes tels que l’on peut
trouver une suite de sous-groupes {e} = G1 / G2 / ... / Gn = G, avec Gi distingué dans
Gi+1 et telle que les quotients Gi+1 /Gi soient abéliens. Ainsi pour les groupes polycycliques
on demande un peu mieux que les quotients soient monogènes. En particulier un groupe
polycyclique est résoluble.
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M-LAPEN GROUPE RÉSOLUBLE
Démonstration. Soit G un groupe nilpotent de type fini. On sait (par le théorème 4.3.1.2)
que G s’obtient par des extensions centrales successives à partir d’un groupe abélien. On
reprend les mêmes notations que dans la remarque qui suit ce théorème. On a alors H1
abélien. Soit maintenant K un sous-groupe de G. On définit Kn comme le groupe K ∩ Gn .
Puis on définit Kn−1 comme le groupe K/(K ∩ Gn−1 ), c’est-à-dire Kn /(Kn ∩ Gn−1 ) et plus
généralement Ki comme le groupe Ki+1 /(Ki+1 ∩ Gi ). Encore une fois, par les théorèmes
d’isomorphismes habituels, on peut voir Ki comme un sous-groupe de Hi . D’autre part G
est de type fini donc tous les quotients de Gi sont de type fini. Puis les Gi peuvent être
choisi de type fini aussi comme on l’a vu dans la remarque habituels qui suite le théorème
4.3.1.2. On montre alors que tous les Ki sont de type fini pour en conclure que K lui même
est de type fini. On montre ce résultat par récurrence sur i ∈ N∗n :
Initialisation : K1 est un sous-groupe de H1 qui est abélien de type fini. Donc, K1 est
lui même de type fini comme sous-groupe d’un groupe abélien de type fini.
Caractère héréditaire : On suppose que Ki est de type fini. Alors Ki+1 /(Ki+1 ∩ Gi ) est
de type fini. Or Gi est dans le centre de Hi+1 et il est de type fini. Donc, Gi est abélien
de type fini.
Donc, Ki+1 ∩ Gi est aussi de type fini comme sous-groupe d’un groupe abélien de type
fini. Ainsi Ki+1 est de type fini car Ki+1 /(Ki+1 ∩ Gi ) et Ki+1 ∩ Gi le sont.
4.3.4 Propriétés
Lemme 4.3.4.1. Soit G un groupe. Pour tous nombres naturels i, j non nuls,
.
Démonstration. On raisonne par récurrence sur j. Pour j = 1, l’hypothèse résulte im-
médiatement de la définition de la suite centrale descendante. Supposons (hypothèse de
récurrence) que, pour un certain j ≥ 1, on ait [Ci (G), Cj (G)] ⊆ Ci+j (G) pour tout i ≥ 1.
D’après, le corollaire du théorème des trois sous-groupes,
, c’est-à-dire
[Cj+1 (G), Ci (G)] ⊆ [Ci+1 (G), Cj (G)][[Ci (G), Cj (G)], G]
.
D’après l’hypothèse de récurrence, chacun des deux facteurs du second membre est
contenu dans le groupe Ci+j+1 (G), donc
Page 28
M-LAPEN GROUPE RÉSOLUBLE
d’où, d’après l’hypothèse de récurrence,Ci+1 (Cj (G)) ⊆ [Cij (G), Cj (G)]. D’après le lemme
précédent, le second membre est contenu dans Cij+j (G), autrement dit dans C(i+1)j (G).
On en déduit Ci+1 (Cj (G)) ⊆ C(i+1)j (G),ce qui démontre l’hypothèse par récurrence sur
i.
Lemme 4.3.4.3. Soit G un groupe. Pour tout nombre naturel i ≥ 0, Di (G) ⊆ C2i (G).
Démonstration. Pour i = 0, Di (G) = C2i (G), donc la l’hypothèse est vraie dans ce
cas. Supposons (hypothèse de récurrence) que, pour un certain nombre naturel i, on ait
Di (G) ⊆ C2i (G).
Alors, [Di (G), Di (G)] ⊆ [C2i (G), C2i (G)]. Par définition de la suite dérivée, le premier
membre est égal à Di+1 (G) et, d’après le premier des deux lemmes qui précèdent, le second
membre est contenu dans C2i+1 (G). Donc, Di+1 (G) ⊆ C2i+1 (G) ce qui démontre la thèse
par récurrence sur i.
Démonstration. C’est une conséquence du résultat suivant : pour tout groupe G et pour
tout entier k ≥ 0, on a l’inclusion Dk (G) ⊆ C2k (G).
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M-LAPEN
Chapitre 5
Théorème 5.2.1. Les seuls groupes abéliens simples sont les groupes cycliques d’ordre
premier.
Démonstration. Soit G un groupe abélien simple. Comme G est non trivial, il contient un
élément g autre que le neutre ; le sous-groupe engendré par g est normal (comme sous-
groupe d’un groupe commutatif) et non trivial, donc égal à G, si bien que G est monogène.
De plus G est fini (sinon il serait isomorphe à Z et contiendrait le sous-groupe strict 2Z).
G est donc cyclique d’ordre fini n. Pour tout diviseur d de n, G possède un sous-groupe
d’ordre d donc (par simplicité) d est égal à 1 ou n. Ainsi, n est nécessairement premier.
5.2.1 Intérêt
Le terme « simple » signifie que de tels groupes ne sont pas, en quelque sorte, «
réductibles » à un groupe plus maniable. L’intérêt d’un sous-groupe distingué non trivial H
d’un groupe G est souvent de permettre la construction du groupe quotient G/H. L’étude
Page 30
M-LAPEN RÉSOLUBILITÉ DES GROUPES CLASSIQUES
de G se ramène alors à celle de H et de G/H. Cette construction n’est pas possible pour
un groupe simple et on ne peut donc pas ramener son étude à celle d’un groupe quotient
de cardinal plus petit que lui.
Les groupes simples finis sont importants car ils peuvent être perçus comme les briques
de base de tous les groupes finis, de la même façon que tous les nombres entiers peuvent
être décomposés en produit de nombres premiers.
Théorème 5.2.2. Un groupe simple est résoluble si et seulement s’il est commutatif.
Démonstration. En effet la seule suite de composition possible est G ⊇ {e}, qui implique
que G est commutatif. Prenons maintenant un élément x distinct de l’unité. Il engendre
un sous-groupe < x > forcément distingué pour cause de commutativité et forcément égal
à G pour cause de simplicité. On en conclut que < x >= G, donc que G est cyclique,
mais alors G est forcément d’ordre n premier car si n = pq xp est d’ordre q.
Un cas particulier courant est le cas où E est l’ensemble fini {1, 2, ..., n}, n étant un
entier naturel ; on note alors Sn ou Sn le groupe symétrique de cet ensemble. Les éléments
de Sn sont appelés permutations et Sn est appelé groupe des permutations de degré n ou
groupe symétrique d’indice n.
Permutation
!
1 2 3 ... n
Définition 5.3.1.2. Soit σ ∈ Sn ,on note σ = pour
σ(1) σ(2) σ(3) ... σ(n)
signifier que σ est la bijection σ : k 7−→ σ(k).
Pour tout permutation σ ∈ S(E) et tout entier relatif r,on définit la permutation σ r par :
IdE si r = 0,
r
σ = σ ◦ σ ◦ ... ◦ σ (rf ois) si r ≥ 1,
−r −1
(σ ) si r ≤ −1.
Et ∀k ∈ {1, 2, ..., r}, xk = σ(xk−1 ) = σ 2 (xk−2 ) = ... = σ k−1 (x1 ).
Permutations particulières
Définition 5.3.1.3. (Identité) La permutation de E qui envoie chaque élément sur
lui-même est l’application identité de E.
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M-LAPEN RÉSOLUBILITÉ DES GROUPES CLASSIQUES
= xk+1 ∀k ∈ {1, 2, ..., r − 1}
σ(xk )
r
σ = σ(xr ) = x1
σ(x) = x ∀x ∈ / {1, 2, ..., r}.
On notera alors σ = (x1 , x2 , ..., xr ) un tel cycle et on dit que {x1 , ..., xr } est le support de
σ.
Définition 5.3.1.5. (Transposition) On appelle transposition, un cycle d’ordre 2.
On peut remarquer qu’une transposition τ est d’ordre 2 dans le groupe S(E), c’est-à-dire
que τ 6= IdE et τ 2 = IdE .On a donc τ −1 = τ .
Proposition 5.3.1.1. Si Card(E) ≥ 3 alors le centre de S(E) est Z (S(E)) = IdE .
Démonstration. Si Card(E) ≥ 3, ∃x, y, z ∈ E deux à deux distincts tels que σ(x) = y.
Soit τ = (z, y).
Alors, σ ◦ τ (x) = σ(x) = y.
Et τ ◦ σ(x) = τ (y) = z.
Donc,τ ◦ σ 6= σ ◦ τ .
D’où, S(E) n’est pas commutatif.
Par suite Z (S(E)) = IdE .
Page 32
M-LAPEN RÉSOLUBILITÉ DES GROUPES CLASSIQUES
Groupe alterné
Définition 5.3.2.2. Le groupe alterné de degré n, noté An , est le sous-groupe des per-
mutations paires de degré n.
Démonstration. En effet, An est non vide car il contient l’élément neutre, qui se décompose
en zéro transposition, ou encore en deux fois la même transposition. Si Φ1 et Φ2 sont deux
permutations paires alors leur produit est aussi une permutation paire. Pour s’en rendre
compte, il suffit d’utiliser qu’il existe des transpositions σ1 , ..., σ2p , τ1 , ..., τ2q , telles que
Φ1 = σ1 ...σ2p et Φ2 = τ1 ...τ2q . Le produit Φ1 .Φ2 est égal à σ1 ...σ2p .τ1 ...τ2q , produit de
2(p + q) transpositions : c’est bien une permutation paire. Il reste à montrer que l’inverse
de Φ1 est bien une permutation paire : cet inverse est égal à σ2p ...σ1 , le produit des mêmes
transpositions pris dans l’ordre inverse.
Dire que An est distingué revient à dire que si Φ est élément du sous-groupe et si σ
est une permutation quelconque de Sn , alors σΦσ −1 est une permutation paire. En effet,
Φ est le produit d’un nombre pair de transpositions, et le paragraphe précédent montre
que σ −1 se décompose en autant de transpositions que σ. La somme du nombre de toutes
ces transpositions est nécessairement paire.
Page 33
M-LAPEN RÉSOLUBILITÉ DES GROUPES CLASSIQUES
a → c → b
b → c → d →c
On a : c → e → c → a
d→a→d
e→b→e
et, bien sûr, σ laisse inchangés les autres nombres.
Donc, σ = (abc). Comme les 3-cycles engendrent An , ceci montre que An = D(An ), et
donc An = Di (An) pour tout i ≥ 1.
D(Sn ) = An . C’est clair pour n = 2, et pour n ≥ 3 il suffit de montrer que tout 3-cycle
(ijk) est un commutateur dans Sn . C’est bien le cas, car (ijk) = (jk)(ij)(jk)(ij).
Définition 5.4.1. D2n , le groupe diédral d’ordre n, désigne le groupe des automor-
phismes orthogonaux (isométries) du plan euclidien laissant globalement invariant P2n .
On peut déjà se concentrer sur les isométries positives (rotations) conservant la fi-
gure. On s’aperçoit alors que ce sont les puissances de r, r étant la rotation d’angle π/n.
Plus précisément r0 = Id, r1 = r, r2 , ...., r2n−1 , sachant que r2n = Id. Maintenant il est
clair qu’il existe des isométries négatives dans D2n . Par exemple toute droite joignant
un sommet au sommet opposé est axe des symétrie, en particulier l’axe des abscisses.
Désignons par s la symétrie d’axe x0 Ox. Alors l’application ri 7−→ ri est une applica-
tion de l’ensemble des isométries positives sur l’ensemble des isométries négatives lais-
sant globalement invariant le polygone. On voit donc que le groupe D2n peut s’écrire :
D2n = {1, r, r2 , ...., r2n−1 , s, sr, sr2 , ...sr2n−1 }
Démonstration. En effet D2n = {1, r, r2 , ...., r2n−1 , s, sr, sr2 , ...sr2n−1 }. Considérons dans
D2n , le sous-groupe Cn = 1, r, r2, ...., r2n − 1. Cn est forcément distingué dans D2n car
tout conjugué de Cn est d’ordre n et contient l’unité et est donc égal à Cn . En outre
D2n /Cn étant d’ordre 2 est forcément isomorphe à Z/2Z donc commutatif. En somme
nous avons la suite normale D2n ⊇ Cn ⊇ {e}.
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M-LAPEN RÉSOLUBILITÉ DES GROUPES CLASSIQUES
5.5 p-groupe
Définition 5.5.1. Soit p un nombre premier. Un « p-groupe » est un groupe fini dont
l’ordre est une puissance de p.
Propriété 5.5.1. o Tout sous-groupe et tout quotient d’un p-groupe est un p-
groupe.
o Réciproquement, si H est un p-sous-groupe normal d’un groupe G et si le quotient
G/H est un p-groupe, alors G est un p-groupe.
Démonstration. m Tout sous-groupe et quotient d’un p-groupe est un p-groupe.
En effet, un élément d’un sous-groupe H d’un groupe G a le même ordre dans G et
dans H, et l’ordre de l’image d’un élément x d’ordre fini par un homomorphisme (ici
le morphisme canonique d’un groupe sur un quotient de ce groupe) divise l’ordre de
x.
m Si H est un p-sous-groupe normal d’un groupe G et si le quotient G/H est un
p-groupe, alors G est un p-groupe.
Soient x un élément de G, q l’ordre de sa classe dans G/H, et r l’ordre de l’élément
xq (qui appartient à H), alors qr est une puissance de p et xqr = 1.
Remarque 5.5.1. En faite, tout groupe fini dont l’ordre est une puissance de nombre
premier est nilpotent.
Page 35
M-LAPEN RÉSOLUBILITÉ DES GROUPES CLASSIQUES
Démonstration. Soit p un nombre premier. Il s’agit de prouver que pour tout nombre
naturel n, tout groupe fini d’ordre pn est nilpotent. Supposons que ce soit vrai pour tout
nombre naturel < n et prouvons que c’est vrai pour n. C’est vrai si n = 0, donc nous
pouvons supposer n ≥ 1. Soit G un groupe d’ordre pn . Le centre Z(G) n’est pas réduit
à l’élément neutre, donc l’ordre de G/Z(G) est de la forme pi avec i < n. Par hypothèse
de récurrence, G/Z(G) est nilpotent. D’après un précédent théorème 4.3.1.1, il en résulte
que G est nilpotent.
Page 36
M-LAPEN
Chapitre 6
IMPLICATION PÉDAGOGIQUE
ET DOMAINES D’APPLICATIONS
Page 37
M-LAPEN IMPLICATION PÉDAGOGIQUE ET DOMAINES D’APPLICATIONS
(a + b)2 = a2 + 2ab + b2 .
(a − b)2 = a2 − 2ab + b2 .
(a − b)(a + b) = a2 − b2 . (6.1)
Page 38
M-LAPEN IMPLICATION PÉDAGOGIQUE ET DOMAINES D’APPLICATIONS
Or deux polynômes sont égauxs’ils sont de même degré et si leurs coefficients respectifs
α=1
α = 1
α + β = 1
sont égaux deux à deux. Donc : et β = 0 .
β + γ = 1
γ=1
γ=1
Ainsi,f (x) = (x+1)(x2 +1) ,et résoudre f (x) = 0 revient à résoudre x+1 = 0, puisque
x2 + 1 > 0. L’unique solution réelle de l’équation est −1.
Méthode de Cardan
Tout équation de la forme X 3 + aX 2 + bX + c = 0 peut se ramener à l’équation
3 b
x + px + q = 0 en posant x = X − 3a .
Soit à résoudre : x3 + px + q = 0(2). Posons x = u + v. Il vient : u3 + v 3 + (3uv +
p)(u + v) + q = 0(3).
Choisissons u et v tels que 3uv + p = 0(4)
Il vient aussitôt u3 + v3 + q = 0(5). Si (u, v) est solution de (4) et (5), x = u + v est
solution de (2). Inversement, toute solution de (2) est de ce type. Or (4) et (5) impliquent
p3
u3 + v 3 = −q et u3 v 3 = − 27 , donc u3 et v 3 sont solutions de la « résolvante de Cardan » :
p3 p3
t2 + qt − 27 = 0(6) dont le discriminant est ∆ = q 2 + 4 27 . Soient t0 et t” les racines de (6) ;
3 0 3 −p
on a u = t , v = t” , u et v étant liés par uv = 3 .
Ainsi si α est une racine cubique de t0 , les autres sont jα et j 2 α, u = α, jα ou j 2 α . Et
alors v = − 3u p
prend les valeurs respective : −p , −p et 3αj
3α 3αj
−
2.
Page 39
M-LAPEN IMPLICATION PÉDAGOGIQUE ET DOMAINES D’APPLICATIONS
o En animation vidéo,pour représenter les contours des objets virtuels,on utilise des
polynômes de degré 3 ou 4.
o En astronautique et en balistique,pour représenter les trajectoires des sondes et des
projectiles.
o En informatique,dans le calcul des codes de contrôle de transmission.
o En finance,il serve à modéliser le comportement des marchés.
o En analyse mathématiques, permettent de définir les fonctions rationnelles et d’ap-
procher, à un certain ordre d’erreur une fonction numérique irrationnelle.
o En algèbre linéaire,le polynôme caractéristique d’une matrice carrée à coefficients
dans un anneau commutatif ou d’un endomorphisme d’un espace vectoriel de di-
mension finie renferme d’importantes informations sur la matrice ou sur l’endomor-
phisme, comme ses valeurs propres, son déterminant et sa trace. Le théorème de
Cayley-Hamilton assure que toute matrice carrée annule son polynôme caractéris-
tique.
Pour cela, nous allons voir comment est la structure du code de contrôle de transmission.
Page 40
M-LAPEN IMPLICATION PÉDAGOGIQUE ET DOMAINES D’APPLICATIONS
u1 , u2 , ...uk
.
L’idée est de rajouter n − k symboles de manière à obtenir un mot de longueur n qui
appartienne au code cyclique C engendré par le polynôme générateur g.
m On forme le polynôme u(x) = u1 xn−k + u2 xn−k+1 + ... + uk xn − 1.
La séquence est ainsi décalée de k positions vers la droite :
Page 41
M-LAPEN IMPLICATION PÉDAGOGIQUE ET DOMAINES D’APPLICATIONS
0...0|u1 u2 ...uk
.
m Puis on effectue la division euclidienne par le polynôme générateur g du code u(x) =
g(x)q(x) + r(x) avec deg(r) < deg(g) = n − k.
m Le polynôme c(x) = u(x) − r(x) est un multiple de g(x). Le mot c appartient donc
au code. Si le code est binaire, on ne prend pas en compte les signes et on obtient :
Page 42
M-LAPEN
CONCLUSION
Nous avons vu au cours de ce travail que la résolubilité des groupes varie selon la
structure. Si un groupe est commutatif la définition suffit pour conclure que le groupe
considéré est résoluble. Si un groupe non commutatif est résoluble , il possède un sous-
groupe distingué non trivial, à savoir sa dérivée. Si le quotient du groupe par sa dérivée et
sa dérivée sont commutatifs, G est résoluble. Si ce n’est pas le cas, il peut-être caractérisé
en termes d’une suite de sous-groupes particuliers. En fait, la commutativité n’est pas une
condition nécessaire de la résolubilité.
Puisque la théorie tire son origine dans la recherche d’une solution générale des équa-
tions polynômiales de degrés supérieurs à 4,nous pouvons dire que l’évolution commence
à la résolution des équations polynômiales du premier degré. Au delà de 5, surgit le pro-
blème ; donc avant ça il n’y a pas de problème et figure particulièrement aux programmes
scolaires de l’enseignement secondaire.
Page 43
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie
Page 44
Polynômes symétriques
Annexe A
Polynômes symétriques
Définition A.0.2. Soit P ∈ K[X1 , ..., Xn ]. On dit que P est un polynôme symétrique si
l’on a σ(P ) = P pour tout σ ∈ Sn .
où 0 ≤ k ≤ n.
Page A
Polynômes symétriques Polynômes symétriques
Forme canonique
L’équation ax2 + bx + c = 0 s’écrit, par mise du trinôme sous forme canonique :
b 2 b2
a(x + ) +c− = 0,
2a 4a
ou encore :
(2ax + b)2 = b2 − 4ac.
Soit ∆ = b2 − 4ac le discriminant de l’équation. Il existe δ ∈ C? tel que δ 2 = ∆. Alors
2ax + b = ±δ.
Théorème A.3.1. L’équation du second degré ax2 +bx+c = 0 est résoluble par radicaux,
par la formule x = −b±δ
2a
Généralités
Soit à résoudre l’équation
ax3 + bx2 + cx + d = 0(a, b, c, d) ∈ C4 , a 6= 0.(1)
Une translation y = x + h ramène l’équation (1) à l’équation
y 3 + py + q = 0(2)
−b
Il suffit de prendre h = 3a
.
Page B
Polynômes symétriques Polynômes symétriques
Page C
Polynômes symétriques Polynômes symétriques
Posons alors Y1 = X1 X2 + X3 X4 , Y2 = X1 X3 + X2 X4 et Y3 = X1 X4 + X2 X3 .
Formons la « résolvante de Lagrange » : (U − Y1 )(U − Y2 )(U − Y3 ) = 0. Après calculs :
Y1 +Y2 +Y3 = S2 , Y1 Y2 +Y2 Y3 +Y3 Y1 = S1 S3 −4S4 , Y1 Y2 Y3 = [(S1 )2 −2S2 ]S)4 +(S3 )2 −2S2 S4 .
Appliquant ceci aux racines de P, on trouve comme résolvante U 3 −aU 2 −4cU −b2 +4ac = 0,
que l’on sait résoudre par radicaux. Si u, v et w sont ses racines, on est amené à résoudre
le système :
x1 + x2 + x3 + x4
=0 x1 + x2 + x3 + x4 = 0
x x + x x = u
(x + x )(x + x ) = v
+w
1 2 3 4 1 2 3 4
⇐⇒
x1 x3+ x2 x4 = v
(x1 + x4 )(x2 + x4 ) = u + v
x1 x4 + x2 x3 = w
(x1 + x3 )(x3 + x4 ) = u + w
On en déduit : √
x1 + x2 = ρ1 , x3 + x4 = −ρ1 , où ρ1 = √−v − w
x1 + x4 = ρ2 , x2 + x3 = −ρ2 , où ρ2 = √ −u − v
x1 + x3 = ρ3 , x2 + x4 = −ρ3 , où ρ3 = −u − w
Pour qu’il y ait équivalence entre ces 3 formules et le système précédent, il faut et il suffit
que les déterminations des racines carrées ρ1 , ρ2 et ρ3 soient choisies de telle sorte que
ρ1 ρ2 ρ3 = −b, compte tenu du fait que (x1 + x2 )(x1 + x3 )(x1 + x4 ) = −b.
On en déduit aisément :
x1 = 21 (ρ1 + ρ2 + ρ3 ), x2 = 12 (ρ1 − ρ2 − ρ3 )
x3 = 2 (−ρ1 − ρ2 + ρ3 ), x4 = 12 (−ρ1 + ρ2 − ρ3 )
1
Page D
Polynômes symétriques Polynômes symétriques
Théorème A.5.1. (Ruffini-Abel) L’équation générale du 5ème degré n’est pas résoluble
par radicaux.
Ruffini donna différentes preuves du théorème (1799, 1803, 1808, 1813). Mais sa dé-
monstration est rigoureuse bien qu’incomplète.
Abel s’attaqua en 1823 au problème et en donna en 1824 une solution complète. Mais
il n’eut pas davantage d’écho aussi.
En 1830, Evariste Galois compléta de manière décisive le résultat de Ruffini-Abel,
lorsqu’il donna une condition nécessaire et suffisante pour qu’une équation algébrique soit
résoluble par radicaux.
Voici, en termes modernes, les grandes articulations de sa démonstration :
Définition A.5.2. K ⊂ L est une extension radicale signifie qu’il existe une suite
Ki , 0 ≤ i ≤ n ,d’extensions de K telle que K = K1 ⊂ K2 ⊂ ... ⊂ Kn = L et si n ≥ 1, il
existe ai dans Ki qui soit un radical sur Ki−1 .
La suite Ki est aussi appelée tour radicale.On dit que les α forment une suite des radicaux
de l’extension L/K.
Remarque A.5.1. a)-La définition d’une extension radicale donnée ci-dessus n’est
valable que dans le cas de la caractéristique nulle. Certains résultats établis ci-dessous
n’étant plus valables en caractéristique strictement positive.
b)-Si L est une extension radicale de K, alors les ai sont algébriques sur K, et L est
une extension finie de K.
c)-Si L est une extension par radicaux de K, une extension intermédiaire entre K et
L n’est pas forcément une extension radicale de K.
Définition A.5.3. Une extension K ⊂ L est dite résoluble, s’il existe une extension M
de L telle que K ⊂ M soit radicale.
Définition A.5.4. Soit P ∈ K[X] un polynôme. On dit que l’équation P (x) = 0 est
résoluble par radicaux si l’extension K ⊂ DK (P ) est résoluble.
Théorème A.5.2. Si K est un corps de caractéristique nulle et si E/K est une extension
normale et radicale, le groupe de Galois Gal(E/K) est résoluble.
Page E
Polynômes symétriques Polynômes symétriques
Proposition A.5.1. Soit P ∈ K[X]. P (x) = 0 est résoluble par radicaux si et seulement
si son groupe de Galois G = GalK (P ) est résoluble. D’où, le terme groupe résoluble.
N.B :
o Équation résoluble ne signifie pas que l’on connaisse les formules explicites par ra-
dicaux donnant ces racines.
o Tout polynôme P à coefficient réels est résoluble sur R, puisque C est une extension
par radicaux de R et que C contient forcément le corps de décomposition de P,
puisque C est algébriquement clos.
o En fait le problème auquel on s’intéresse surtout, est la résolubilité sur Q des po-
lynômes P à coefficients dans Q ; et là il n’y a aucune raison pour que le corps de
décomposition de P soit dans un corps L extension radicale de Q. C’est pourquoi K
est nécessairement de caractéristique nulle.
Page F