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Master 1 CYBERSECURITE
14 décembre 2022
Ce cours que l’on pourrait intituler "Mathématiques pour la cryptologie" porte sur les
fondaments algébriques essentiels à la poursuite d’études en cryptologie (cryptographie & cryp-
tanalyse). On y traite différents outils d’algèbre commutative : groupes, anneaux, corps, arith-
métique dans Z, anneaux de polynômes à coefficients dans un corps. On verra l’analogie entre
arithmétique dans Z et arithmétique dans les anneaux de polynômes à coefficients dans un corps.
On verra également comment certains problèmes mathématiques liés à ces concepts sont utilisés
dans certains protocoles cryptographiques.
2 Anneaux et Corps 26
2.1 Anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.1.1 Définition, Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.1.2 Morphismes d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.1.3 Idéal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.1.4 Anneau quotient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.1.5 Anneau Z/nZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2 Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3 Arithmétique dans Z 39
2
Chapitre 1
La notion de groupe mise sur pied par Evariste Galois (1811-1832) est l’une des principales
structures algébriques. Comme les autres structures, elle permet de formaliser les proporiétés de
certaines opérations sur les objets mathématiques et de classifier aussi divers objets (mathéma-
tiques). Les groupes sont très présents en cryptographie où leur compréhension est essentielle
pour comprendre le fonctionnement de certains protocoles.
1.1 Groupes
1.1.1 Définitions, Exemples classiques, Notations
Définitition 1
Exemple
0+0=1+1=0
0+1=1+0=1
ALors (F2 , +) est un groupe.
3
1.1. GROUPES CHAPITRE 1. THÉORIE DES GROUPES
Contre exemple
1. (N, +) n’est pas un groupe car 1 n’admet pas de syémtrique dans N par rapport
à l’addition.
2. (Mn (R), ×) n’est pas un groupe car il existe des matrices carrées d’odre n
n’ademttant pas de symétrique.
3. (R∗− , ×) n’est pas un groupe car si x, y ∈ R∗− alors xy ∈
/ R∗− .
Exercice 1
Correction
Pour être un groupe, (Z, ×) doit vérifier chacune des quatre conditions requises (Voir
définition). Donc, on fait les vérifictions une à une.
On sait que :
— pour tout m, n ∈ Z, on a : m × nZ ; donc, × est une opération interne à Z ;
— pour tout m, n, k ∈ Z, on a : m × (n × k) = (m × n) × k ; donc × est associative ;
— pour tout m ∈ Z, on a : m × 1 = 1 × m = m ; donc × admet 1 comme élément
nneutre ;
— il n’exsiste aucun n ∈ Z tel que 2n = 1 ; donc 2 n’admet pas de symétrique (c’est
le cas de tout entier différent de 1 et -1).
La dernière condition n’étant pas vérifiée, on déduit que (Z, ×) n’est pas un groupe.
En pratique, dès que l’on voit une condition non vérifiée, il n’est pas nécessaire de lister
celles qui sont satisfaites.
Remarque
(Z, +) est un groupe tandis que (Z, ×) ne l’est pas : un ensemble est un groupe ou
non en fonction de l’opération considérée. Cependant, s’il n’y a aucune ambiguité sur
l’opération, on peut dire G est un groupe en lieu et place de (G,?).
Proposition 1
x ? x̃ = e =⇒ ẍ ? (x ? x̃) = ẍ ? e
=⇒ (ẍ ? x) ? x̃ = ẍ
=⇒ e ? x̃ = ẍ
=⇒ x̃ = ẍ
Exemple
(Z, +), (R∗ , ×), (Mn (R), +) sont des groupes abéliens.
Contre exemple
Notations
Remarque
Dans toute la suite, sauf mention du contraire, les groupes considérés sont commutatifs.
Soit (G,?) et (G’,∗) deux groupes. Une appliation f : G −→ G’ est appelé homo-
morphisme si pour tout x, y ∈ G, on a : f (x?y) = f (x)∗f (y).
Exemple
L’application
f : (R, +) −→ (R∗+ , ×)
x 7−→ ex
f (x+y) = ex+y
= ex ×ey
= f (x)×f (y)
Proposition 2
x = x ? e =⇒ f (x) = f (x ? e)
= f (x) ∗ f (e)
=⇒ f (e) = e0
2.
x ? x̃ = e =⇒ f (x ? x̃) = f (e)
=⇒ f (x) ∗ f (x̃) = e0
...
=⇒ f (x̃) = f (x)
Im(f ) = {f (x), x ∈ G}
ker(f ) = {x ∈ G : f (x) = e0 }
Théorème 1
Exercice 2
Définitition 5
1.2 Sous-groupes
1.2.1 Définition, Caractérisation
Définitition 6 (Sous-groupe)
Soit (G,?) un groupe et H une partie non vide de G. On dit que H est un sous groupe
de G si :
1. pour tout x, y ∈ H, on a : x ? y ∈ H ;
2. pour tout x ∈ H, on a : x̃ ∈ H, où x̃ est le symétrique de x par rapport à ?.
Intuitivement, un sous-groupe H d’un groupe G n’est rien d’autre qu’un groupe avec la loi induite
par celle de G.
Remarque
Dans le cas d’un groupe additif (G,+), la définition précédente est équivalente à : Un
sous-ensemble non vide H de G est un sous-groupe de G si :
1. pour tout x, y ∈ H, on a : x + y ∈ H ;
2. pour tout x ∈ H, on a : −x ∈ H.
Dans le cas d’un groupe multiplicatif (G,×), la définition précédente est équivalente
à : Un sous-ensemble non vide H de G est un sous-groupe de G si :
1. pour tout x, y ∈ H, on a : xy ∈ H ;
2. pour tout x ∈ H, on a : x−1 ∈ H.
Exemple
Dans la pratique, on utilise plus le théorème suivant pour vérifier si un sous-ensemble donné d’un
groupe est un sous-groupe ou non.
Soit (G,?) un groupe et H une partie non vide de G. Alors H est un sous-groupe de
G si et seulement si pour tout x, y ∈H, on a : x ? ỹ ∈H, où ỹ est le symétrique de y
par rapport à ?.
Remarque
1. Dans le cas d’un groupe additif (G,+), la proposition précédente est équivalente
à : Un sous-ensemble non vide H de G est un sous-groupe de G si :
pour tout x, y ∈ H, on a : x − y ∈ H.
Dans le cas d’un groupe multiplicatif (G,×), la proposition précédente est équi-
valente à : Un sous-ensemble non vide H de G est un sous-groupe de G si :
2. pour tout x, y ∈ H, on a : xy −1 ∈ H.
Remarque
Définitition 7
Proposition 3
1.2.2 Sous-groupes de Z
Dans cette section, on étudie les sous-groupes du groupe additif Z.
Théorème 3 (Sous-groupes de Z)
Démonstration.
1. Soit n ∈ Z. Montrons que nZ est un sous-groupe de (Z, +).
nZ 6= ∅ car 0 = n × 0 ∈ nZ (i).
Soit x = kn, x0 = k 0 n ∈ nZ. Alors x − x0 = kn − k 0 n = (k − k 0 )n ∈ nZ (ii).
De (i) et (ii), on déduit que nZ est un sous-groupe de (Z, +).
2. Soit H un sous-groupe de (Z, +).
Si H = {0} alors H = 0Z s’écrit sous la forme recherchée.
Si H 6= {0} alors H contient au moins un élément strictement positif.
Notons n = min{h ∈ H, h > 0}.
n ∈ H ⇒ n + n + ... + n = kn ∈ H. Donc nZ ⊆ H (3i).
Soit h ∈ H. En faisant la division euclidienne de h par n, on a : h = kn + r, où 0 ≤ r < n.
Or H est un sous-groupe qui contient h et kn. Donc il contient r = h − kn.
Si r 6= 0 alors H contient un entier strictement positif plus petit que n ; ce qui est
impossible. Donc r = 0. Ainsi, h = kn ∈ nZ. Ceci implique que H ⊆ nZ (4i).
Les relations (3i) et (4i) impliquent H = nZ.
Exemple
2Z = {..., −6, −4, −2, 0, 2, 4, 6, ...}, −5Z = {..., −15, −10, −5, 0, 5, 10, 15, ...} sont des
sousgroupes de (Z, +).
Remarque
Proposition 5
Exercice 3
Exemple
Exercice 4
Correction
En résumé si (G,?) est un groupe et G l’ensemble des sous-groupes de (G,?) alors ∩ est une
opération interne à G tandis que ∪ ne l’est pas. Il en découle que tout sousensemble de de G
n’est pas nécessairement un sous-groupe de (G,?).
Ainsi, on définit la notion de sous-groupe engendré.
Théorème-Définition (Sous-groupe engendré)
Exemple
Proposition 6
Proposition 7
Soit Soit (G,?) un groupe fini et x ∈ G. Alors, l’ordre de x est le plus petit entier
naturel non nul n tel que :
1. xn = 1 si G est multiplicatif ;
2. nx = 0 si G est additif.
Démonstration. S
1. oit G un groupe multiplicatif fini et x ∈G d’ordre n.
Alors hxi = {xk , k ∈ Z} = {..., x−(n−1) , ...x−1 , 1, x, ..., xn−1 , ...}. Comme ord(x) = n,
alors l’écriture précédente de G comporte des redondances.
Montrons que pour tout 0 < p ≤ n − 1, on a : xp 6= 1.
Supposons qu’il existe 0 < p ≤ n − 1 tel que xp = 1.
xp = 1 =⇒ xp .x = xp+1 = x
=⇒ xp .x2 = xp+2 = x2
=⇒ xp .x3 = xp+3 = x3
.
.
.
=⇒ xp .xp−1 = xp−1
=⇒ xp .xp = xp = 1
Ainsi ord(x) ≤ p < n ; ce qui est absurde. Et donc pour tout 0 < p ≤ n − 1, on a : xp 6= 1.
De plus, s’il existe 1 < q < p ≤ n tel que xp = xq alors xp−q = 1. Or, on sait que
Exercice 5
Soit (G,?) un groupe fini d’odre 10. Justifier que (G,?) n’admet aucun sous-groupe
d’ordre 6.
Correction
Un groupe G est dit monogène s’il est engendré par un de ses éléments ; c’est à dire
s”il existe y ∈ G tel que tout x ∈ G s’exprime sous la forme :
1. x = y k , pour un k ∈ Z, si G est multiplicatif ;
2. x = ky, pour un k ∈ Z, si G est additif.
Dans ce cas, cet élément y est appelé générateur de G.
Exemple
1. Le groupe (Z, +) est monogène engendré par 1 car tout n ∈ Z s’écrit : n = n×1..
2. Le groupe (F2 , +) est monogène engendré par 1 car 0 = 1 + 1 = 2 × 1 et
1 = 1 + 1 + 1 = 3 × 1.
Contre exemple
Théorème 5
Exemple
Théorème 6
Théorème 7
Proposition 8
Soit n ≥ 2 un entier.
1. On appelle permutation de {1, 2, ..., n} une bijection de {1, 2, ..., n} dans lui-
même.
2. L’ensemble (Sn , ◦) des permutations de {1, 2, ..., n} muni de la composition des
applications est un groupe. Ce groupe est appelé groupe des permutations
ou groupe symétrique.
Notations
Décrire une permutation s de {1, 2, ..., n} consiste à donner l’image de chaque entier
1 ≤ i ≤ n. Cette description est généralement donnée sous la forme d’une matrice de
2 lignes et n colonnes. Dans la première ligne, on met dans l’ordre croissant les entiers
1, 2, ..., n, dans la deuxième, sous chaque entier 1 ≤ i ≤ n, on met son image s(i).
!
1 2 ··· n
s=
s(1) s(2) · · · s(n)
Exemple
On écrit : !
1 2 3 4 5 6
s=
2 5 3 1 6 4
2. Soit σ la permutation de S6 définie par :
σ(1) = 2
σ(2) = 3
σ(3) = 4
(1.2)
σ(4) = 5
σ(5) = 6
σ(6) = 1
On écrit : !
1 2 3 4 5 6
σ=
2 3 4 5 6 1
Remarque
Proposition 9
Exemple
Ainsi
1 2 3 4 5 6 !
1 2 3 4 5 6
2 6 4 3 5 1 =
s◦σ =
5 4 1 3 6 2
5 4 1 3 6 2
et
1 2 3 4 5 6 !
1 2 3 4 5 6
2 5 3 1 6 4 =
σ◦s=
6 5 4 2 1 3
6 5 4 2 1 3
Théorème 8
Exemple
Exemple
On donne !
1 2 3 4 5 6
s= ∈ S6
2 5 3 1 6 4
et !
1 2 3 4 5 6 7 8
σ= ∈ S8
1 8 3 5 2 6 7 4
s(3) = 3,
s(1) = 2, s2 (1) = s(2) = 5, s3 (1) = s(5) = 6, s4 (1) = s(6) = 4, s5 (1) = s(4) = 1
Donc s est un cycle. On note :
s= 1 2 5 6 4
Remarque
Pour déterminer l’inverse d’un cycle, il suffit de renverser les nombres : du denier au
premier (puis de réarranger si on le veut).
Par exemple
σ = 2 8 4 5 ⇐⇒ σ −1 = 5 4 8 2
= 2 5 4 8
Définitition 13
1. On appelle support d’un cycle l’ensemble des éléments non fixés par ce cycle.
2. Le cardinal du support est appelé longueur ou ordre.
3. Un cycle de longueur 2 est appelé transposition.
Il existe des permutations qui ne sont pas des cycles. C’est ce qu’on a dans l’exemple sui-
vant.
Exemple
!
1 2 3 4 5 6
La permutation σ = de S6 n’est pas un cycle car σ(1) = 2,
2 6 4 3 5 1
σ 2 (1) = σ(2) = 6, σ 3 (1) = σ(6) = 1. Ainsi, on est revenu au premier élément sans avoir
obtenu 4 et 3.
Proposition 11
Exemple
!
1 2 3 4 5 6
On donne σ = ∈ S6
2 6 4 3 5 1
Alors : σ(5) = 5
σ(1) = 2, σ 2 (1) = σ(2) = 6, σ 3 (1) = σ(6) = 1. On pose σ1 = 1 2 6
σ(3) = 4, σ 2 (3) = σ(4) = 3. On pose σ2 = 3 4
Alors σ = σ1 ◦ σ2 = σ2 ◦ σ1
1.4.4 Le groupe S3
Dans cette partie, on étudie en détail le groupe symétrique S3 .
g◦f id τ1 τ2 τ3 σ σ −1
id id τ1 τ2 τ3 σ σ −1
τ1 τ1 τ1 ◦ τ1 = id σ σ −1 τ2 τ3
τ2 τ2 σ −1 id σ τ3 τ2 ◦ σ −1 = τ1
τ3 τ3 σ τ3 ◦ τ2 = σ −1 id τ1 τ2
σ σ τ3 τ1 σ ◦ τ3 = τ2 σ −1 id
σ −1 σ −1 τ2 τ3 τ1 id σ
Exemple
Soit E un ensemble non vide et R est une relation binaire sur E. On dit que R est :
1. réflexive si pour tout x ∈ E on a : xRx ;
2. symétrique si pour tout (x, y) ∈ E 2 on a : xRy =⇒ yRx ;
3. transitive si pour tout (x, y, z) ∈ E 3 on a : xRy et yRz =⇒ xRz.
Soit E un ensemble non vide. On appelle relation d’équivalence sur E une relation
R binaire sur E qui est réflexive, symétrique et transitive.
Exemple
On définit sur R la relation R par xRy ⇐⇒ |x| = |y|. Alors R est une relation
d’équivalence sur R. En effet,
— pour tout x ∈ R, on a : xRx car |x| = |x| ;
— pour tout x, y ∈ R, si xRy alors yRx car |x| = |y| =⇒ |y| = |x| ;
— pour tout x, y, z ∈ R, si xRy et yRz alors xRz car si |x| = |y| et |y| = |z| alors
|x| = |z|.
Donc R est réflexive, symétrique et transitive.
x = {y ∈ E : xRy}
Exemple
Soit R la relation d’équivalence définie sur R par xRy ⇐⇒ |x| = |y|. Alors 2 = {2, −2},
√ √ √
3 = { 3, − 3}, 0 = {0}.
De façon générale, pour tout x ∈ R, x = {x, −x}
Proposition 12
Soit E un ensemble non vide et R une relation d’équivalence sur E. L’ensemble des
classes d’équivalence est appelé ensemble quotient. On note :
E/R = {x, x ∈ E}
Remarque
Il faut noter que dans l’ensemble quotient E/R = {x, x ∈ E}, chaque classe est repré-
sentée par un de ses éléments.
Exemple
Remarque
Il faut noter que le groupe quotient G/H l’élément neutre de G est le représentant des
éléments de H.
Exemple
On considère le groupe (D, +) des décimaux relatifs et son sous-groupe Z. Alors D/Z
est l’ensemble des parties décimales. En effet, tout décimal relatif x est la somme de sa
partie entière E(x) et de sa parie décimale d(x) qui est strictement comprise entre -1
et 1. Ainsi, ona :
x = E(x) + d(x)
= E(x) + d(x)
= 0 + d(x)
= d(x)
Pour tout n ∈ N,
Z/nZ = {0, 1, ..., n − 1}
m = nq + k
= nq + k
=0+k
=k
Or |k| ≤ n − 1 ⇐⇒ −(n − 1) ≤ k ≤ n − 1
Donc
Z/nZ = {−(n − 1), ..., −1, 0, 1, ..., n − 1}
−(n − 1) = n − (n − 1) = 1
−(n − 2) = n − (n − 2) = 2
.
.
.
−1 = n − 1
Il en résulte que :
Z/nZ = {0, 1, ..., n − 1}
Remarque
p = q ⇐⇒ p − q ∈ nZ
⇐⇒ p − q est un multiple de n
⇐⇒ ∃k ∈ Z : p − q = nk
⇐⇒ p = q + nk
4. Pour alléger, les pour tout entier k, on écrit k en lieu et place de k. Ainsi, on
écrit :
Z/nZ = {0, 1, ..., n − 1}
Exemple
1. Pour n = 6
Z/6Z = {0, 1, 2, 3, 4, 5}
3 + 5 = 8 = 2 mod (6)
4 + 2 = 6 = 0 mod (6)
1 + 4 = 5 = 5 mod (6)
2 − 5 = −3 = 3 mod (6)
3 × 5 = 15 = 3 mod (6)
3 × 4 = 12 = 0 mod (6)
2 × 2 = 4 = 4 mod (6)
2. Pour n = 2
Z/2Z = {0, 1}
Anneaux et Corps
2.1 Anneaux
2.1.1 Définition, Exemples
Définitition 19
Exemple
Définitition 20
Exemple
26
2.1. ANNEAUX CHAPITRE 2. ANNEAUX ET CORPS
Remarque
Dans toute la suite, sauf mention du contraire, les anneaux considérés sont commutatifs
et unitaires et pour tout x, y, on écrit xy en lieu et place de x × y.
Définitition 21
Exemple
Remarque
Pour tout anneau unitaire, l’unité est inversible et est égal à son propre inverse.
Proposition 13
Exemple
1. UZ = {−1, 1}
2. UR = R∗
Soit (A, +, ×) un anneau. S’il n’existe aucun n ∈ N∗ tel que n × 1 = 0, on dit que A
est de caractéristique 0. Sinon, le plus petit entier non nul vérifiant n × 1 = 0 est appelé
caractéristique de A. Dans les deux cas, le note par car(A).
Définitition 23 (Sous-anneau)
Exercice 6
Définitition 24
Exemple
Définitition 25
ab = 0 =⇒ a = 0, ou b = 0
Remarque
Un anneau non nul (A, +, ×) est intégre s’il n’admet aucun diviseur de 0 : le produit
de deux éléments non nuls est non nul.
Exemple
Définitition 26
Deux éléments x et y d’un anneau A sont dits associés s’il existe u ∈ UA tel que
x = uy.
Proposition 14
Définitition 27
Un anneau intégre (A, +, ×) est dit euclidien s’il existe une application
f : A − {0} −→ N
appelée stathme euclidien, telle que pour tout a, b ∈ A − {0}, il existe q, r ∈ A tels
que :
a = bq + r, avec r = 0 ou f (r) < f (b)
On dit alors qu’on a fait la division euclidienne de a par b. Les éléments q et r sont
alors appelés quotient et reste de cette division euclidienne.
Exemple
f : Z − {0} −→ N
x 7−→ |x|
Proposition 15
2.1.3 Idéal
Définitition 29
Exemple
1. 2Z est un idéal de Z.
(a) 2Z est un sous-groupe de (Z, +).
(b) Soit x ∈ 2Z et y ∈ Z.
x ∈ 2Z =⇒ ∃k ∈ Z : x = 2k
=⇒ xy = 2ky
=⇒ xy ∈ 2Z
Contre exemple
Z n’est pas un idéal de (R, +, ×) même si c’est un sous-groupe de (R, +). En effet,
3 3 3
2 ∈ Z, ∈ R mais 2 × = ∈ / Z.
4 4 2
Théorème 10
xy ∈ I =⇒ x ∈ I ou y ∈ I
Exercice 7
Correction
x, y impaires =⇒ ∃ k, k 0 ∈ Z : x = 2k + 1, y = 2k 0 + 1
=⇒ xy = (2k + 1)(2k 0 + 1) = 4kk 0 + 2k + 2k 0 + 1
= 2(2kk 0 + k + k 0 ) + 1
=⇒ xy est impaire
Par contraposée, si xy est paire alors x est paire ou y est paire. Autrement dit,
si xy ∈ 2Z alors x ∈ 2Z ou y ∈ 2Z. Donc 2Z est un idéal premier de (Z, +, ×).
2. On sit que 6Z est un idéal (Z, +, ×). 4 × 3 = 12 ∈ 6Z alors que 4 ∈
/ 6Z, 3 ∈
/ 6Z.
Donc 6Z n’est pas un idéal premier de (Z, +, ×).
Proposition 16
Un idéal propre I d’un anneau (A, +, ×) est maximal si les seuls idéaux le contenant
sont A et lui-même.
Exercice 8
Correction
I ideal de Z =⇒ ∃n ∈ N : I = nZ (i)
I ⊂ 2Z =⇒ 2 ∈ I = nZ (ii)
(i) et (ii) =⇒ ∃k ∈ Z : 2 = kn
=⇒ n|2
=⇒ n = 1 ou n = 2
=⇒ I = Z ou I = 2Z
I ideal de Z =⇒ ∃n ∈ N : I = nZ (i)
I ⊂ 6Z =⇒ 6 ∈ I = nZ (ii)
(i) et (ii) =⇒ ∃k ∈ Z : 6 = kn
=⇒ n|6
=⇒ n = 1, ou n = 2, ou n = 3, ou n = 6
=⇒ I = Z ou I = 2Z, ou I = 3Z, ou I = 6Z
Proposition 17
Théorème 11
Proposition 18
Soit I et J deux idéaux d’un anneau (A, +, ×). Alors les ensembles suivants :
1. I ∩ J
2. I + J = {x + y, x ∈ I, y ∈ J }
X
3. IJ = { xα yα , xα ∈ I, yα ∈ J }
α∈Γ
sont des idéaux.
De plus IJ ⊂ I ∩ J
Remarque
Théorème-Définition
Soit I un sous-ensemble d’un anneau (A, +, ×). L’intersection de tous les idéaux de A
contenant I est le plus petit idéal, au sens de l’inclusion contenant I. On l’appelle idéal
engendré par I. On le note hIi.
Un idéal I d’un anneau (A, +, ×) est dit de type fini s’il est engendré par un ensemble
fini {x1 , x2 , ..., xn } ⊂ A. Dans ce cas, I s’écrit :
I = hx1 , x2 , ..., xn i
= {x1 a1 + x2 a2 + ... + xn an , ai ∈ A}
Un idéal I est dit de principal s’il est engendré par un élément x. Dans ce cas, I
s’écrit :
I = hxi
= {xa, a ∈ A}
Exemple
Remarque
Autrement dit, l’idéal engendé par la réunion est la somme des idéaux principaux
engendré par les éléments.
Théorème 12
Un anneau (A, +, ×) est dit principal s’il est intégre et si tous ses idéaux sont princi-
paux.
Exemple
Théorème 13
Proposition 19
x+y =x+y
et
x×y =x×y
est un anneau commutatif appelé anneau quotient.
La classe d’équivalence x d’un élément x ∈ A est aussi notée x + I. Les opérations + et
× définies dans A/I sont respectivement appelées addition et multiplication modulo I
Théorème-Définition
π : A −→ A/I
x 7−→ x = x + I
Théorème 14
Proposition 20
Exemple
Définitition 35
ϕ :N −→ N
n 7−→ ϕ(n) = card(UZ/nZ )
Exemple
ϕ(9) = 6 et ϕ(5) = 4
Proposition 22
Proposition 23
Exemple
2.2 Corps
Définitition 36
Un corps est un anneau dans lequel tout élément non nul est inversible.
Exemple
Contre exemple
Proposition 24
Soit A un anneau intégre. A est un corps si et seulement si ses seuls idéaux sont A et
{0}.
Théorème 16
Définitition 37
Exemple
Théorème 17
Exemple
Les corps finis sont fréquemment utilisés en cryptographie. Donc comprendre leur construction
et les calculs qui s’y opérent est capital pour un étudiant en master de cybersécurité. Cela sera
traité dans le chapitre Anneaux de polynômes à coefficients dans un corps.
Arithmétique dans Z
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Chapitre 4
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