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CHAPITRE 0:

ELEMENTS DE LOGIQUE

0.1 REGLES ELEMENTAIRES DE LOGIQUE

0.1.1 PROPOSITION

Définition

Une proposition ou assertion est une affirmation qui est vraie (V) soit fausse (F).

Exemple: Platon est vivant (F)

Dans ce cours une proposition est notée par une lettre minuscule

Table de vérité

Soit p une proposition, p a deux possibilités de valeurs : V, F

Table de p est donc

Soient p, q deux propositions, il y a possibilités de valeurs :

Plus généralement, la table de vérité de n propositions distinctes p1 , p2 , , pn comporte 2n


possibilités.

Dans la théorie, une proposition est déterminée par sa table de vérité.

Opérations sur les Propositions

Soient p, q deux propositions,

Négation: La Négation de P est la proposition qui a la valeur contraire de P , notée ou non P

P P

V F

1
F V

Conjonction: La conjonction de P et Q est la proposition notée ‘ P et Q ’ ou ‘ P  P ’ qui est


vraie seulement lorsque P et Q sont vraies.

P Q P et Q

V V V

V F F

F V F

F F F

Disjonction: La disjonction de P et Q est la proposition notée ‘ P ou Q ’ ou ‘ P  Q ’ qui est


vraie seulement si l’un au moins des deux propositions est vraie.

P Q P ou Q

V V V

V F V

F V V

F F F

Implication: On dit que P ‘implique’ Q si Q est vraie dès que P l’est. On écrit alors ‘ PQ ’.

La proposition P  Q est fausse seulement si P est vraie et Q est fausse.

P Q PQ

V V V

V F F

F V F

2
F F V

Remarques

P  Q se lit aussi ‘si P alors Q ’

P  Q Signifie que ‘ P est une condition suffisante pour Q ’ ou que ‘ Q est une condition
nécessaire pour P ’.

- Pour montrer que P  Q , on suppose que P est vraie et on montre que Q est vraie.

Equivalence: On dit que P est équivalent à Q et on écrit P  Q si Q est vraie chaque fois que
P est vraie, et fausse chaque fois que P est fausse.

Donc P  Q est la proposition qui est vraie seulement si, P et Q ont la même valeur de vérité

P Q PQ

V V V

V F F

F V F

F F V

Remarques

(i) P  Q se lit aussi ‘ P si seulement si Q ’ ;

(ii) P  Q signifie que ’ P est une condition nécessaire et suffisante pour Q ’ vice versa ;

(iii) Deux propositions sont équivalentes si elles ont la même table de vérité.

Définition

Les opérations ‘et’, ‘ou’, et  sont appelés les connecteurs. Nous donnons maintenant les
premières propriétés des connecteurs qui sont des évidences et ne nécessitent aucune
démonstration.

Propriétés des Connecteurs

Soient p,q et r des propositions, on a :

3
(i) ( P et Q )  P  ( P ou P )
(ii) ( P et Q )  ( Q et P )
(iii) ( P ou Q )  ( Q ou P )
(iv) [ ( P et Q ) et R ]  [ P et ( Q et R ) ]
(v) [ ( P ou Q ) ou R ]  [ P ou ( P ou P )]
(vi) [( P  Q ) et ( Q  R )]  ( P  R )
(vii) [( P  Q ) et ( Q  R )]  ( P  R )

Les propriétés (ii) et (iii) traduisent la commutativité des connecteurs ‘et’ et ‘ou’ ; (iv) et (v)
traduisent leur associativité. Les propriétés (vi) et (vii) traduisent la transitivité des connecteurs
‘  ’ et ‘  ’.

Théorème 1.1:

On a : ( P  Q )  ( P ou Q )

Preuve: Prouvons- le par une table de vérité

P Q PQ P P ou Q

V V V F V

V F F F F

F V V V V

F F V V V

On voit que Q  Q et P ou Q ont la même table de vérité, donc elles sont équivalentes.

Théorème 1.2 :

On a: [( P  P ) et ( Q  R ) et ( R  P )]  [ P  Q  R ]

Lorsqu’on utilise cette propriété pour démontrer l’équivalence d’une suite d’assertions, on dit
qu’on a fait une preuve par implications circulaires.

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Théorème 1.3 : (Contraposition)

( P  Q)  (Q  P)

Preuve: Pouvons-le par une table de vérité

P Q PQ Q P Q

V V V F F V

V F F V F F

F V V F V V

F F V V V V

On sait que P  Q et Q  P ont la même table de vérité, donc elles sont équivalentes.

0.2 QUANTIFICATEURS

Soit E un ensemble, P une proposition portant sur les éléments de E si x  E , on écrit P ( x )

qui est la valeur de P pour élément x de E.

Exemple: P ( n ) : n2  n

P (1) est :12  1 ; P ( 5) est : 52  5 (V)

Quantificateur Universel : 

 se lit ‘ pour tout’ ou ‘quel que soit’

x  E , P ( x ) signifie que P a lieu pour tous les éléments de E.

Exemple: x  , x  0 (F )
Quantificateur Existentiel:

 se lit ‘ il existe au moins un(e) et ‘ ̸ ‘ se lit ‘tel (s, le, les ) que’  x  E / P ( x ) , signifie que

P a lieu pour au moins un élément x de E.

Exemple:  x  , x  0 (V )
Quantificateur d’Existence Unique: !

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! se lit ‘il existe un(e) unique’

! x  E ̸ P ( x ) , signifie que P a lieu pour un unique élément x de E.

Exemple: ! x  , x = 1 (F )
0.3 FORMULES DE NEGATION

Soient p,q des propositions ; on a :

• P P
• ( P ou Q ) P et Q

• ( P et Q ) P ou Q

• ( P........Q ) P et Q

• Non ( x  E / P ( x ) x  E / P ( x ) )

• (
Non x  E / P ( x ) (x  E, P ( x )))
Exemple: f : / ou / est un intervalle ouvert est continue en un point a de / si :

(P):   0,   0 / x  /, x − a   f ( x) − f (a)  

La négation de cette affirmation est :

Non (P):  0 /   0, x  //, x − a   et f ( x) − f (a)  

0.4 METHODES DE DEMONSTRATION

0.4.1 Déduction ou Méthode Directe

Cette méthode repose sur le résultat suivant :

Théorème 1.4 :

Soient p.q. deux propositions telles que :

P est vraie et p q est vraie : alors q est vraie

Pour, montrer une proposition q,on part d’une proposition vraie p0 , alors :

Si P  p0 alors pr est vraie

Si P1  p2 alors p2 est vraie

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On procède ainsi par le choix judicieux de propositions P1 , telles que chaque P1 implique la

suivante et la dernière des P1 soit q.

Exemple : Montrons que x  , x 2  2 x − 1

On part de la proposition vraie p0 : x  , ( x − 1) 2  0 (vraie car le carré de tout réel est

positif)

x  , ( x − 1) 2  0 x  , x 2 − 2 x + 1  0

(développement de ( x − 1) 2 )

x  , x 2  2 x − 1

Conclusion on a : x  , x 2  2 x − 1

0.4.2. Disjonction des Cas ou Cas par Cas

Pour montrer qu’une proposition p est vraie sur un ensemble E, on peut morceler E en plusieurs
parties et montrer que p est vraie sur chaque partie.

Exemple: Montrer que x  , x 2 + 2  2 x − 1

Ceci revient à étudier le signe de x 2 + 2 − 2 x − 1 on a :

1 1
2 x − 1 = 2 x − 1,si x  ; 2 x − 1 = −2 x + 1,si x 
2 2

1
1er cas: x 
2

Alors x 2 + 2 − 2 x − 1 = x 2 + 2 − (2 x − 1)

=x 2 − 2.r + 3

=(x-1) 2 + 2  0

Donc x 2 + 2  2 x − 1

1
2eme cas: x 
2

Alors x 2 + 2 − 2 x − 1 = x 2 + 2 − (−2 x − 1)

7
=x 2 + 2 x + 1

=(x-1) 2  0

Donc x 2 + 2  2 x − 1

Dans tous les cas on a obtenu ce qu’on voulait. On a donc montré que

x  , x 2 + 2  2 x − 1

0.4.3 Contraposition

Pour montrer p q, il suffit (si c’est plus facile) de montrer que p

Exemple : Montrer que a, b  , ab = 0  (a = 0 ou b = 0)

Il s’agit de montrer p  q ou p est ‶ab=0″,q est ‶a=0 ou b=0″

On va montrer la contraposée ( q  p ) en utilisant la propriété suivante :

1
x  , x admet un inverse x  0(*)
x

1
Supposons p c’est-à-dire a  0 et b  0 , alors d’après (*), a admet un inverse et b admet
a
1
un inverse , on obtient :
b

1 1  1  1
(ab) x x =  aX  X  bX  = 1X 1 = 1
a b  a  b

1 1 1
Donc ab admet un inverse avec = X n comme ab admet un inverse, alors d’après (*),
ab a b
On a ab  0 donc on a p

On vient de montrer que q  p donc p  q est vraie.

Conclusion : On a a, b  , ab = 0  (a = 0 ou b = 0)

0.4.4 Par Contrexemple

On veut montrer qu’une proposition du type ‶ x  E , p( x) ″ est fausse

Sachant que la négation de x  E , p( x) est ‟ x  E − / p ( x) ; il suffit de trouver un élément


concret x de E tel que p(x) soit fausse. Trouver un tel élément x c’est trouver un contrexemple.

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Exemple: Montrer que la proposition x  , X 2  2 est fausse ici p(X) est ‶ X 2  2 ″

Pour x=1, p(1) est 12  2 ce qui est faux

On a trouvé un contrexemple, en l’occurrence x = 1 , pour lequel p(x) est fausse, donc la


proposition x  , X 2  2 est fausse.

0.4.5 Par l’Absurde

On veut montrer une proposition p.

On suppose que p est fausse, si on arrive à une absurdité (c’est-à-dire une proposition qui est
fausse ou contraire aux hypothèses données) alors p est vraie.

Exemple: Montrer que 2 est un irrationnel

On procède par l’absurde,

Supposons que 2 soit rationnel. Alors il existerait un couple (p, q) d’entiers positifs qu’on
p p2
peut choisir premiers entre eux tels que 2= il s’ensuit, que 2 = 2 puis que 2q 2 = p 2 (*)
q q

- si p est impair, alors p 2 est impair et (*) serait une égalité entre un nombre pair
et un nombre impair, ce qui est absurde

p2
- si p est pair, alors d’une part p 2 est un multiple de 4 et donc est un nombre
2
pair et d’autre part, q est un nombre impair car par hypothèse, p et q sont choisis premiers entre
eux, d’où q 2 est impair.

p2
Maintenant (*)  q 2 = et cette dernière relation est une inégalité entre un nombre impair et
2
un nombre pair, ce qui est absurde.

Conclusion: Supposer que 2 est rationnel amène dans tous les cas à une absurdité, donc 2
est rationnel.

Remarque

Dans cette preuve, on a combiné un raisonnement par l’absurde avec un raisonnement cas par
cas. Il est fréquent de trouver dans la preuve de certains théorèmes, une combinaison de
plusieurs méthodes de démonstration.

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0.4.6 Par Récurrence

Elle repose sur le résultat suivant:

Théorème 1.5 : (Axiome de Peano) soit p une proposition portant sur les entiers naturels (donc
chacun n  on a p(n) . On suppose que:

- p(0) est vraie ( p est vraie au rang 0 )

- n  , p(n)  p(n + 1) alors p(n) est vraie n 

Remarque:

Si p est définie seulement à partir de n = n 0  0 , alors la récurrence se fait ainsi :

On suppose que :

- P(n 0 ) best vraie ;

- n  n 0 , p( n)  p( n + 1) alors p(n) est vraie n  n 0

n ( n + 1)
,  k =1 k =
n
Exemple: Montrer que n  *

n ( n + 1)
Soit P ( n ) :  k =1 k =
n

1(1 + 1)
Pour n=1, on a P (1) :  k =1 k = 1:
n
=1
2

1(1 + 1)
 donc P (1) est vraie
1
Alors k =1
k = 1:
2

Soit n  1 ; supposons P ( n ) est vraie et vérifions P ( n + 1)

( n + 1)( n + 2 ) = ?

n +1
A-t-on k =1
k=
2

On a

 k = 1 + 2 + ..... + n + ( n + 1) = k =1 k + ( n + 1)
n +1 n
k =1

Or d’après l’hypothèse de récurrence, on a :

n ( n + 1) n ( n + 1) n ( n + 1) + 2 ( n + 1)
  + ( n + 1) =
n n +1
k =1
k= d’où k =1
k=
2 2 2

10
n ( n + 1) + ( n + 2 )

n +1
k =1
k=
2

Donc P ( n + 1) est vraie

n ( n + 1)
,  k =1 k =
n
Conclusion: n  *

0.5 ENSEMBLES

0.5.1 DEFINITIONS ELEMENTAIRES

Objet

Tout ce qui existe de manière précise, concrète ou déterminable est un objet.

Exemple: Un livre de maths, un entier naturel, une droite du plan, un mouton, le doyen de
l’UFR sont des objets.

Ensemble

Un ensemble est une collection d’objets bien définie.

Soit E un ensemble, un objet x fait partie de la collection qui constitue E, on dit que ‘x est un
élément de E ou x appartient à E’ et on écrit x  E , sinon on dit que ‘x n’appartient pas à E’ et
on écrit ‘ x  E ’.

Ecriture d’un Ensemble

Un ensemble d’écrit soit en extension c’est-à-dire par énumération de ses éléments, soit en
compréhension c’est-à-dire par une ou plusieurs propriétés; exclusives des éléments qui le
composent.

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CHAPITRE 1:

ENSEMBLES RELATIONS, LOIS DE COMPOSITION, NOMBRES COMPLEXES,


POLYNOMES ET FRACTIONS RATIONNELLES

1.1 ENSEMBLES - RELATIONS

1. Définition

On appelle ensemble une collection bien définie d’objets. Ces objets s’appellent les éléments
ou les points de l’ensemble.

Exemple: : Ensemble des nombres rationnels.

Un nombre α est un point de s’il existe un entier relatif p et un entier relatif non nul q tels
p
que  = .
q

L’ensemble E est inclus ou contenu dans l’ensemble F  tout élément de E est aussi élément
de F. On note:

Si E  F et F  E , on dit que E est égal à F

On note que E = F .

2- Opérations sur les Parties d’un Ensemble

A  E , on dit que A est partie ou un sous ensemble E. Soient E = a, b, c et P  l’ensemble

des parties de E.

On a: P ( E ) ;a  P ( E ) ;, a  P ( E )

Pour toutes les parties A,B et C d’un ensemble E, on définit:

• La Réunion de A et B

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A  B = x  E / x  A ou x  B

• L’insertion de A et B

A  B = x  E / x  A et x  B

• La différence A-B = x  E / x  A ou x  B

• Le complémentaire de C dans E : CEC = x  E / x  C 


Propriétés

A B = B  A
A B = B  A
A  ( B  C ) = ( A  B)  C = A  B  C
A  B = B  A;
A  ( B  C ) = ( A  B)  C = A  B  C
A  ( B  C ) = ( A  B)  ( A  C )
A  ( B  C ) = ( A  B)  ( A  C )
CEA E = CEA  CEB , CEA E = CEA  CEB
A − B = A  CEB , CEB =  ; CE0 = E

3- Produit Cartésien de Deux Ensembles

Relation d’un ensemble E dans un ensemble F:

Soient deux ensembles E et F.

Le produit cartésien de E par F, noté E  F est l’ensemble des couples ordonnés (x,y) formés
d’un élément x de E et d’un élément y de F.

E  F = (x,y) / x  E et y  F 

Si E=F, on note E 2 = E  E .

Soit R une relation d’un ensemble E vers un ensemble F

L’ensemble des couples (x,y) de E  F pour lesquels xRy est appelé le groupe G de la

relation G R .

G R = (x,y) / x  E  F / xRy 

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4- Relations Binaires (ou Relations d’un Ensemble dans lui-même)

1- Relations d’Equivalence

Une relation R est une relation d’équivalence sur E si elle vérifie les axiomes suivants :

xRx, x  E (Réflexivité)

x  E; y  E; xRy  yRx (Symétrie)

(x,y,z)  E 3 ; xRy et yRz  xRz (Transitive)

Soit un ensemble E muni d’une relation d’équivalence R.

La classe d’équivalence d’un élément x de E est l’ensemble des éléments de E qui sont en
relation avec x. on la note Cl(x) ou x ou C x .

x=Cl(x)= y  E / yRx

Propriétés

•   E;   Cl ( )
•  ( a, b )  E  E, aRb  Cl ( a ) = Cl ( b )

•  ( a )  Cl ( b )    Cl ( ) = Cl ( b )

Preuve:

Les deux premières propriétés sont évidentes si Cl ( a )  Cl ( b )     Cl ( ) = Cl ( b )

•  Ra et  Rb
• aR et  Rb  aRb
• ( aRb  Cl ( a )) = Cl (b )
2- Relation d’Ordre

Une relation d’ordre R sur un ensemble E est une relation d’ordre si elle satisfait aux axiomes
suivants :

xRx, x  E (Réflexivité)

x  E; y  E; xRy et yRx  x=y (Antisymétrie)

(x,y,z)  E 3 ; xRy et yRz  xRz (Transitivité)

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Remarque:

Le plus souvent une relation d’ordre sera noté ≤

Un ordre sera dit total lorsque (x,y)  E 2 , on a un ensemble muni d’un ordre total est dit
totalement ordonné.

5- Fonction et Applications

Soient deux ensembles E et F.

1- Définition

Une relation R et E vers F est définie sur E ou est une application de E dans F, lorsque pour
chaque élément x de E, il existe un élément y et un seul de F en relation avec x.

R est une application  x  E , il existe un seul y  F / xRy de E dans F.

f :E →F

x → y ; y est l’image de x par f , on écrit y=f (x)

Une relation qui est définie seulement sur une partie E de E est appelée fonction.

E1 est le domaine de définition de la fonction f .

2- Produit de Composition

Soient trois ensembles E,F et G et deux applications:

f : E → F et g : F → G

Si x  E : f ( x )  F : g  f ( x )   G

L’application  de E dans G qui a x de E associe g  f (x) de G est appelée composée de f par

g.

 (x) = g  f (x) . On note alors que  = gof et ( gof )( x ) = g  f ( x ) 

3- Applications Injectives, Surjectives et Bijectives

Soit une application f : E → F

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• f est injective lorsque:

 ( x,x')  E 2 , x  x'  f ( x )  f ( x') . Négation  ( x,x')  E 2 , f ( x ) = f ( x')  x = x '

On peut écrire que:  P  Q   [ non Q  non P]

Autrement dit, f est injective lorsque:  ( x,x')  E 2 , f ( x ) =f ( x')  x=x'

f est surjective lorsque: y  F ; x  E / y = f ( x ) .

• f est bijective lorsqu’elle est injective et bijective.

y  F ; !x  E / y = f ( x )

Si f est une application bijective de E sur F qui a x de E associe y de F, la relation de F vers


E qui à y de F associe x de E est aussi une application bijective appelée bijection réciproque de
f et notée f −1 .

Si on a f : E → F alors f −1 : F → E et on en déduit que f −1of = id E et fo f −1 = id F ,id E est

application identique de E et id F celle de F.

Théoreme:

Soient deux applications f : E → F et g : F → G

i. Si gof est injective, alors f est injective

ii. Si gof est surjective, alors g est surjective

iii. Si gof est bijective, alors g et f sont bijectives et on a ( gof ) = f −1og −1


−1

4- Image directe et image réciproque

Soit une fonction f : E → F ; A  E; B  F

L’image directe de A par f est telle que :

f ( A) =  y  F / x  A et y = f ( x )

L’image réciproque de B est telle que:

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f −1 ( B ) = x  E / f ( x )  B

Propriétés

Pour toute partie A1 et A2 de E et de toutes parties B1 et B2 de F on a :

f ( A1  A2 ) = f ( A1 )  f ( A2 )

f ( A1  A2 )  f ( A1 )  f ( A2 ) (égalité si f est injective)

f −1 ( B1  B2 ) = f −1 ( B1 )  f −1 ( B2 )

f −1 ( B1  B2 ) = f −1 ( B1 )  f −1 ( B2 )

f −1  f ( A )   A et f  f −1 ( B )   B

f −1 CFB  = CE f −1 ( B )

Exemple pour illustrer f −1  f (A )  A

f : E = 0,1, 2,3, 4,5 →

x
x → f ( x) =

A = 3, 4,5 ; A  E

f ( A ) = 1 , f −1  f ( A )  = f −1 1  E et E  A

Donc f −1  f (A )  A

1.2 Lois de Composition

Définition:

Soit un ensemble E, on appelle loi de composition interne (LCI) dans E, une application de
E  E dans E.

Exemple: L’addition et la multiplication sont les LCI dans

 →

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( x,y ) → x+y

( x,y ) → x  y
Partie stable: Soit une partie A et E muni d’une LCI notée *. On dit que A est stable par la loi
*, Si x  A et y  A on a: x * y  A

Exemple 1: Soit l’ensemble des nombres impairs. Cet ensemble n’est pas stable par l’addition
dans (3+5=8)

Cet ensemble est stable par la multiplication dans :

a impair  p  N/a=2p+1

b impair  q  N/b=2q+1

a  b= ( 2p+1)( 2q+1) = 2 ( 2pq+p+q ) +1=2k+1

Avec k=2pq+p+q . On en déduit que a b impair.

Exemple 2: Soient P  X  , l’ensemble des polynômes à une indétermination ;

T  X  , l’ensemble des trinômes ; T  X   P  X 

T  X  est –il stable par la multiplication définie sur P  X  ?

2.2 Propriété des Lois de Composition Interne

Soit un ensemble E muni d’une loi de composition interne*

Associativité

La loi est * associative dans E si:

 ( x,y,z )  E 3 ; ( x* y ) *z = x* ( y*z )

Commutativité

La loi est * commutative dans E si :

 ( x,y )  E 2 ; x* y = y* x

Elément neutre

La loi est * admet un élément neutre e dans E si: x  E; x*e=e*x=x

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Symétrie ou inverse

Un élément x  E admet pour symétrique ou inverse un élément x '  E si :

x*x'=x'*x=e .

Théorème 1

Si l’élément neutre existe pour la loi * .Il est unique

Preuve

Supposons que e et e' soient deux élément neutres pour la loi *.

On a e*e'=e et e'*e=e  e = e ' .

Théorème 2:

Soit un ensemble E muni de la LCI * associative et admettant un élément neutre e. Si x a pour


symétrique x' et y a pour symétrique y ' alors x* y a pour symétrique y'* x' .

Preuve: Montrons que ( x* y ) * ( y'* x') = e

( x* y)*(y'* x') = x*(y*y')x'

=x*e*x'=(x*y')x

=x*x'=e

Distributivité

Soit un ensemble E muni de deux lois internes ⊥ et *

La loi * est distributive à gauche par rapport à la loi ⊥ si :

(x,y,z)  E 3 ; x*(y ⊥ z ) = (x* y) ⊥ (x* z)

La loi * est distributive à droite par rapport à la loi ⊥ si :

(x,y,z)  E 3 ;(y ⊥ z ) * x = (y* x) ⊥ (z* x)

Remarque : La loi * est distributive par rapport à ⊥ si elle est distributive à gauche et à droite.
Lorsque la loi * est commutative, elle est distributive à gauche et à droite par rapport à ⊥ .

2.3 Groupes

Un ensemble G muni d’une loi ⊥ est groupe si: ( G, ⊥ ) un groupe ?

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i. La loi est interne

ii. La loi ⊥ est associative

iii. La loi ⊥ possède un élément neutre

iv. Tout élément de G possède un symétrique par la loi ⊥ .

( G, ⊥ ) si les conditions sus mentionnées sont vérifiées alors ( G, ⊥ ) est un groupe.

Si de plus la loi ⊥ est commutative, on dit que ( G, ⊥ ) est un groupe commutatif ou abélien.

Exemple 1: ( , + ) est un groupe abélien. L’élément neutre est 0 et le symétrique est appelé

opposé.

Exemple 2: ( *
= − 0 ,X) est un groupe abélien. L’élément neutre est 1 et le symétrique est

appelé inverse.

4- Anneaux

( A, ⊥,*) , ou ⊥ et * sont des lois de composition internes, est un anneau si:

i. ( A, ⊥ ) est un groupe commutatif.


ii. La deuxième loi * est associative

iii. La deuxième loi * est distributive par rapport à la première loi ⊥ .

Remarque: Un anneau est commutatif lorsque la deuxième loi * est commutative.

Un anneau est unitaire lorsque la deuxième loi admet un élément neutre.

Exemple: ( , +,*) est un anneau car:

i. ( , + ) est un groupe abélien

ii. La seconde loi * est associative

iii. La seconde loi * est distributive par rapport à la loi + .

5- Corps

Soit un ensemble K muni de deux lois internes ⊥ et *.

( K, ⊥,*) est un corps si:


20
i. ( K, ⊥,*) est un anneau commutatif unitaire
ii. Tout élément K différent de l’élément neutre pour la première loi admet un symétrique pour
la deuxième loi.

Exemple: ( , +,*) est un corps car :

i. ( , +,*) est un anneau commutatif unitaire

ii. x  0 x admet un inverse x −1 pour la loi *.

6- Idéal

Une partie d’un anneau ( A, ⊥,*) est un idéal si:

i.  ( x,y )  I2 , x ⊥ y  I ( Stabilité de la loi ⊥ )

ii. x  I , ‘Symétrique x’  I (pour la loi ⊥ )

iii. x  I , a*x  I, a  A

Exemple: ( , +,*) est un anneau commutatif

3Z= x  Z / p  Z et x=3p ; 3Z  Z

Montrons que 3Z est un idéal de Z:

i. x  3Z  3p  Z / x=3p

y  3Z  q  Z / y =3q

x+y=3p+3q=3 ( p+q ) =3r avec r=p+q  Z d’où x+y  3Z

ii. x  3Z ; x=3p Sym(x)=Opp(x)=-x=-3p

=3 ( -p ) =3q

Avec q=-p

 Sym(x)  3Z

iii. x  3Z et a  Z .Montrons que ax  3Z

21
x=3p; ax=3p.a=3 ( ap ) avec q=ap

7- Homomorphisme d’Anneaux

Soient deux anneaux ( E, ⊥ ,*) et ( F,T,o )

Une application de E dans F est un homomorphisme d’anneaux si:

 ( x,y )  E 2 ; f ( x ⊥ y ) = f ( x ) Tf ( y )

et f ( x* y ) =f ( x ) of ( y )

Un homomorphisme bijectif est appelé isomorphisme. Dans ce cas on dit que E et F sont
isomorphes.

1.1 Corps des Nombres Complexes

1- Naissance d’un Corps

➢ L’équation x+3=1 n’a pas de solution dans .

➢ L’équation ax=b (a  *
,b  ) n’a pas de solution dans .

On a alors construit le corps des rationnels contenant et contenant la solution

➢ L’équation x 2 =3 n’a pas de solution dans . On a construit alors le corps des réels
contenant et contenant la solution.

➢ L’équation x 2 = -1 n’a pas de solution dans . Nous allons construit un corps contenant
et contenant la solution de cette équation.

En résumé, nous avons    .

2
Soit muni de l’addition + et de la multiplication * définies de la manière suivante:

( a,b )  2
et ( a',b' )  2

( a,b ) + ( a',b') = ( a + a ', b+b')

( a,b ) * ( a',b') = ( aa '− bb', ab '+a'b )


2
Les lois + et * sont des lois de composition internes dans :

22
( 2
, + ) est un groupe abélien. L’élément neutre est ( 0,0 ) et le symétrique de ( a,b ) est ( -a,-b )

( 2
, +,*) est un anneau commutatif unitaire car c’est déjà un groupe abélien. De plus la loi *

est associative, distributive par rapport à +. Elle commutative et admet un élément neutre.
2
Recherche de l’élément neutre pour la * dans . On a

( a,b ) * ( x,y ) = ( a,b )  ax-by=a (1) ay+bx=b (2)

Pour obtenir l’équation précédente, il suffit de résoudre

( a + ib )( x + iy ) = ( a + ib )
Et de procéder par identification.

En multipliant (1) par a et (2) par b , on obtient que a 2 x-aby=a 2 et aby+b 2 x=b 2  x=1 et y=0

. L’élément neutre est donc (1,0 ) .

Montrons que ( 2
, + ) et ( 2
,*) sont des groupes commutatifs. Puis ( 2
, +,*) est un corps

commutatif.

Soit ( a,b )  ( 0,0 ) dans 2


on note que ( 0,0 ) est l’élément neutre pour la première loi +.

Cherchons ( x,y ) appartenant à 2


tel que  ( a,b )  2
, on a:

( a,b ) * ( x,y ) = (1, 0 )

 ( ax-by, ay+bx ) = (1, 0 )


ax − by = 1


ay + bx = 0

a −b
 x= ; y= 2
a +b
2 2
a + b2

 a −b 
Le symétrique de ( a,b ) est  2 , 2 2 
 a +b a +b 
2

23
Conclusion: ( 2
, +,*) est un corps appelé le corps des complexes. Un couple ( a,b )  2
est

un nombre complexe. L’ensemble des nombres complexes est notée .

L’application : → *

x → ( x, 0 ) est un isomorphisme

En effet:

 ( x+y ) = ( x+y, 0 ) = ( x, 0 ) + ( y, 0 ) = ( x ) + ( y )

 ( x * y ) = ( x * y,0 ) = ( x, 0 ) * ( y,0 ) = ( x ) *  ( y )

 est évidement bijective.

* 2
L’ensemble des réels est donc isomorphe au sous ensemble de l’ensemble des
nombres complexes. Ainsi, tout nombre réel x est identifié au nombre complexe ( x, 0 ) . On

pose que x= ( x, 0 ) .

Théorème:

Tout nombre complexe Z= ( a,b ) se met sous la forme Z=a+ib avec i 2 = −1

Preuve: Z= ( a,b ) = ( a,0 ) + ( 0,b )

= a (1,0 ) +b ( 0,1) =a 1+b  i avec i = ( 0,1)

i 2 = ( 0,1) = ( 0,1) * ( 0,1) = ( −1, 0 ) = −1


2

Remarque: i est donc solution x 2 = −1

Si Z=a+ib ; a est la partie réelle avec a=Re ( Z ) et b est la partie imaginaire avec b=lm ( Z )

2- Propriété des Nombres Complexes

a) Opérations sur les Nombres Complexes

Soit Z=a+ib et Z'=a'+ib'

z+z'=a+a'+i ( b+b') ; z-z'=a-a'+i ( b-b') ;

z  z'= ( aa'-bb ) +i ( ab'+a'b ) ; (a+ib) est le conjugué de Z=a+ib et est noté z

24
b) Conjugué

Soit Z=a+ib le nombre complexe a-bi est appelé le conjugué de :

Z=a+ib et est noté z

z z 1 1
z+z ' = z + z ' ; zz ' = z ' z ;   = ;  =
 z' z'  z' z'

c) Représentation dans le plan complexe, module et argument

Dans un plan rapporté à un repère orthonormé, tout complexe Z=a+ib peut-être


représenté par un point M de coordonnées (a,b) . Ce plan est appelé le plan complexe. On a
l’application suivante:

f: → 2

x → M(a,b)

2
f est une bijection de sur . M est l’image de Z et l’affixe de M

M= ( a,b ) =Z , r= a 2 + b 2 = Z

OH = a=r cos

HK = b=r sin

Z= a+ib = r ( cos + sin )

On appelle module du complexe Z=a+ib le réel positif r= a 2 + b2 . On le note Z = a 2 + b 2

L’angle (ox,oy ) =  + 2k , (k  ) est appelé argument de Z. On note

Arg ( Z ) = + 2k , (k  ) est appelé argument de Z. On note Arg ( Z ) = + 2k , (k  ) .

25
Propriétés du Module et de l’Argument

n z z 2 1 1
a) z + z '  z + z ' ; zz '  z z ' ; z n = z ; = ; ZZ= z ; =
z' z' z z

b) Arg ( zz') =arg ( z ) +arg ( z') +2k ,k 

 z
Arg   = Arg ( z ) -Arg ( z ') +2k ,k 
 z'

1
Arg   = -Arg ( z ) +2k , k 
z

()
Arg z = -arg ( z ) +2k ,k 

Arg ( z n ) = n Arg ( z ) +2k

3- Formule de Moivre
n
Z=cos +isin est un complexe de module Z = 1. Z n = Z = 1 et

Arg ( z n ) = n Arg ( z ) +2k = n +2k ( k  ) . D’où Z n = cos n +isin n et

(cos +isin ) n = cos n +isin n Formule de Moivre

Si  est un nombre réel, on définit ei par ei = cos +isin

i
ei .ei ' = e ( + ') ; (ei ) n =ein
 

En particulier, ei = −1 car cos =-1 et sin =0

ei 2k = 1 car cos 2k =1 et sin2k =0

Tout nombre complexe Z= r(cos +isin ) s’écrit ainsi sous la forme Z=rei (forme
exponentielle de Z). Plus généralement, pour tout nombre complexe Z=x+iy , on a

eZ = ex+iy = ex eiy = ex ( cos y + isin y )

ei = cos + isin ; e −i = cos − isin

ei + e − i ei − e − i
 cos = et sin = ce sont les formules d’Euler.
2 2i
26
Exercices : Exprimer cos3 en fonction de cos .

( cos + i sin ) ( cos + i sin )


3 3
= cos3 + isin3 ; = cos3 + 3i cos 2 sin − 3cos sin 2 − i sin 3

Par identification on a: cos3 = cos3 − 3cos sin 2

cos3 = 4cos3 − 3cos

Nous allons résoudre l’équation Z n =  0 ou  0 = r(cos +isin ) un complexe donné et


Z=R(cos +isin ) , un complexe inconnu.

Z n = R n ( cos +isin ) = r ( cos +sin )


n

= R n ( cos n +isin n )  R n = r et

 2k
n =  +2k  R = n r  = + (k  )
n n

Pour k  Z , on obtient ainsi un nombre complexe Zk tel que

  + 2k  + 2k 
Zk = n r  cos  , solution de l’équation Z =  ou Z k est une racine
n
+ isin
 n n 

n ième de α.

On fait varier K=0 à K=n-1, on a n racines.

Pour k  n , il existe p et s tels que k=np+s avec 0  s  n . On a encore k=np+s avec


0  s  n-1.

  + 2k  + 2k 
Zk = n r  cos + isin 
 n n 

   + 2k    + 2k 
= n r  cos  +2p  + isin  +2p  
  n   n 

  + 2k  + 2k 
= n r  cos + isin =Z
 n n 

Donc k  n ; Zk = Z s ; S=0,1,2,....,n-1 . D’où

27
  + 2k  + 2k 
Zn =  Zk = n r  cos + isin 
 n n 

0  k  n-1

Remarque :

Lorsque  =1 , on obtient les racines n ième de l’unité qui sont:

2k 2k i 2kn


Zk = cos + isin =e , 0  k  n-1
n n

Exemple: n=3 ; l’équation Z 3 = 1 a pour racines Z0 = 1

2 2 1 3
Z1 = cos + i sin = − +i = j
3 3 2 2

4 4 1 3
Z2 = cos + i sin = − −i = j = j2
3 3 2 2

On vérifie que 1+j+j2 = 0 et j3 = 1

Soit P(Z) un polynôme de degré n défini sur C P ( Z ) = n Zn + n−1Zn−1 + +1Z+ 0 ou les

 i sont des constantes réelles ou complexes.

Théorème 1:

P ( Z ) admet n racines Z1 , Z2 , , Zn réelles ou complexes, distinctes ou confondues, se

décompose comme suit :

P ( Z ) =a n ( Z − Z1 )( Z − Z2 ) ( Z − Zn ) .
On a alors les relations suivantes :

an −1 1
 ;  i =1 Z1 =Z1 , Z2 , , Z n = ( −1)
n n n
i =1
Z1 =
an a

Théorème 2:

28
Si le polynôme P ( Z ) est à coefficients réels et que α est une racine ou un zéro de P(Z) alors

 est aussi racine ou zéro de P ( Z ) . On note que  est le conjugué de α.

Preuve

P ( Z ) = n Zn + n−1Zn−1 + +a1Z+a 0 ; a i  .Si α est une racine de P ( Z ) alors P ( ) =0 c’est-

à-dire:

 n n + n−1 n−1 +....+a1 +a 0 =0 

 n n + n−1 n−1 +....+a1 +a 0 =0 

 n n + n−1 n −1 +....+a1 +a 0 =0 

 n ( )n + n−1 ( )n−1 +....+a1 +a 0 =0

Ceci signifie que P( ) = 0   est racine de P(Z)

Exemple: P ( Z ) =Z3 − 1 est un polynôme à coefficients réels

P ( Z ) =0  Z3 − 1  Z  1, j, j 

L’existence des trois racines confirme le théorème 1.L’existence de la racine j , conjugué de


j , confirme le théorème 2.

3
Exemple calculer i

29
Solution

i
Posons Z3 = Z = i ; écrivions Z3 sous la forme exponentielle : Z3 = i =e n

  2k 
i + 
En utilisant la formule (3, 2), on obtient : Zk = e 6 2 
; K=0,1,2


i   3+i
D’où : Z0 = e 6
= cos + i sin =
6 6 2

5
i 5 5 − 3 + i
: Z1 = e 6
= cos + i sin =
6 6 2
9
i 3 3
: Z1 = e 6
= cos + i sin = −i
2 2

1.4- POLYNÖMES- FRACTIONS RATIONNELLES POLYNÖMES

1- Définitions – Généralités

Soit K le corps, des nombres complexes ou . On appelle polynôme f , toute application


définie par: f: K → K

x → f ( x ) =a n x n +a n-1x n-l + +a l x+a o , (1)

ai  K , données.

an , an −1 , , a1 a0 , sont appelés les coefficients de f . On dit également le polynôme f ( x) .

Si n  , tel que an  0 , alors n est le degré de f . On note: d o f = n .

K  X  est l’ensemble des polynômes à coefficients dans K.

2- Division Euclidienne

Théorème

Quels que soient f ( x ) et  ( x ) , éléments de K  X  tels que:

f ( x ) = an x n + an−1 x n−1 + + a1 x + a0

 ( x ) = bn x n + bn−1 x n−1 + + b1 x + b0 , ou  (x)  0 .

30
Il existe un couple de polynômes q ( x ) et r ( x ) éléments de K  X  vérifiant les conditions

suivantes:

1. d o r ( x )  m ou r ( x ) = 0 
 (2)
2. f ( x ) = q ( x )  ( x ) + r ( x ) 

Les polynômes q ( x ) et r ( x ) sont appelés respectivement quotient et reste.

a. Division Euclidienne suivant les Puissances Décroissantes de x

Définition

Diviser un polynôme f ( x ) par un polynôme  ( x ) éléments de K  X  .Suivant les puissances

décroissantes de x, c’est trouver deux polynômes q ( x ) et r ( x ) de K  X  vérifiant:

f ( x ) =  ( x ) q ( x ) + r ( x ) avec d o r  d o . (3)

Exercice

Trouver le reste R ( x ) de la division euclidienne du polynôme f ( x ) par le polynôme  ( x )

définis par: f ( x ) = x 3 + ix+i-1 et  ( x ) = x 2 + ix-1 .

b. Division suivant les Puissances Croissantes de x

Soient f ( x) et  (x) deux polynômes tels que  (x)  0 . On ordonne f ( x) et  (x) suivant
les puissances croissantes de x et on se donne un entier k.

Définition

Effectuer la division suivant les puissances croissantes de x à l’ordre k de f ( x) par  (x) , c’est
trouver deux polynômes q(x) et r(x) tels que :

f ( x ) =  ( x ) q ( x ) + x n−1r ( x ) avec d o q  k ou d o q = 0 (4)

Exemple

Soient f ( x ) = 3x 4 + x3 − x + 2 et  ( x ) = x 2 − 3x + 1

Déterminer le reste de la division euclidienne de f ( x ) par  ( x ) suivant les puissances

croissantes de x à l’ordre 2.

Solution

31
2-x+x 2 + 3x 2 + 3x 4 1-3x+x 2

-2+6x-2x 2 -----------------------------------

------------------------------ 2-5x+13x 2

5x-2x 2 + x 3 + 3x 4

-5x-15x 2 + 5x 3

------------------------------

13x 2 + 4x 3 + 3x 4

-13x 2 + 39x 3 + 13x 4

-------------------------------

35x 3 + 10x 4

( )( )
Alors on a: 2 − x+x 3 + 3x 4 = 1 − 3x+x 2 2 + 5x+13x 2 + x 3 ( 35 − 10x )

D’où le reste r ( x ) = 35 − 10x

Exercice

Calculer le reste de la division euclidienne d’un polynôme f ( x ) de degré 2 par

( x-a )( x-b ) suivant les puissances décroissantes de x.


3- Décomposition d’un Polynôme en Facteurs

a- Divisibilité par ( x-a )

Théorème 1 (Théorème de Bézout)

Le reste de la division du polynôme f ( x ) = an x n + + a1 x + a0 par le binôme ( x − a ) est égale

à la valeur de f ( x ) pour x=a

32
Preuve

On a: f ( x ) = ( x − a ) q ( x ) + r ( x ) ; d o r  l

Pour x=a , on a: f ( a ) = ( 0 ) q ( a ) + r ( a ) = r ( a ) = r

Proposition

Pour que f ( x ) soit divisible par ( x − a) , il faut et il suffit que f ( a ) = r ( a ) = 0 .Alors

f ( x ) = ( x − a ) f1 ( x ) , ou - ( x ) est un polynôme.

Théorème 2

f ( x ) est divisible par ( x − a ) si et seulement si a est racine de l’équation f ( x ) = 0

Proposition

Si f ( x ) est divisible par ( x − a) et ( x − 0 ) ,alors f ( x ) est divisible par le produit

( x − a )( x − b )
Preuve

f ( x ) est divisible par ( x − a)  f ( x) ( x − a) q ( x) ;

f ( x ) est divisible par ( x − b)  f (b ) = 0 ; or f ( b ) = ( b − a ) q ( b ) ; donc si b  a , alors

f ( b ) = 0  q ( b ) = 0  q ( x ) est divisible par ( x − b ) .

Donc q ( x ) = ( x − b ) q1 ( x )  f ( x ) = ( x − a )( x − b ) q1 ( x ) , c’est à dire f ( x ) est divisible par

( x − a )( x − b ) .
Définition

Soit une équation à une inconnue x. On appelle racine d’une équation tout nombre réel ou
complexe qui, substitué à x dans l’équation, la transforme en identité.

On appelle équation algébrique de degré n les équations de la forme P ( x ) =0 , ou P ( x ) est un

polynôme de degré n.

Théorème 3

(Théorème fondamental de l’algèbre ou théorème d’Alembert)

33
Toute fonction rationnelle entière f ( x ) a au moins une racine réelle ou complexe.

Théorème 4

Tout polynôme de degré n se décompose en n facteurs linéaires de forme ( x − a ) et un facteur

égal au coefficient de x n

Preuve

Soit f ( x ) un polynôme de degré n :

f ( x ) = an x n + an−1 x n−1 + + a1 x + a0

D’après le théorème 4, f ( x ) admet au moins une racine x1 . Donc d’après le théorème de

Bézout, on a: f ( x ) = ( x − x1 ) , f ( x ) , ou f1 ( x ) est un polynôme de degré ( n − 1) .

D’après le théorème 4, f1 ( x ) a aussi au moins une racine qu’on note x 2 .

Alors f1 ( x ) = ( x-x 2 ) f 2 ( x ) , ou f 2 ( x ) est un polynôme de degré ( n-2 ) .

En procédant ainsi le nombre de fois nécessaire, on arrive à la relation ou f n ( x ) est un

polynôme de degré zéro, c’est à dire une constante. Cette constante est égale au coefficient de
x n , c’est-à-dire f n ( x ) = an .Donc on peut écrire en vertu des égalités obtenues :

f ( x ) = an ( x-x1 )( x-x 2 ) ( x-x n ) .


De cette égalité, il est évident que x1 , x 2 , , x n sont les racines du polynôme f ( x )

Proposition

Tout polynôme de degré n ne peut avoir plus de n racines différentes.

Théorème 5

Si les valeurs de deux polynômes f ( x ) et f 2 ( x ) de degré n, coïncide pour ( n+l ) valeur

différentes x1 , x 2 , , x n de la variable x alors ces deux polynômes sont identiques.

Théorème 6

Si le polynôme f ( x ) = an x n + an−1 x n−1 + + a1 x + a0 est identiquement nul, alors tous ses

coefficients sont nuls.

34
Théorème 7

Les Coefficients respectifs de deux polynômes identiquement égaux sont égaux .

4- Racines Multiples du Polynôme

Soit f ( x ) = an ( x-x1 )( x-x 2 ) ( x-x n ) ,un polynôme de degré n. On peut rencontrer des cas ou
certains facteurs de f ( x ) se répètent et on essaiera de les regrouper pour obtenir une nouvelle

forme de f ( x ) .

f ( x ) = an ( x-x1 ) 1 ( x-x 2 ) ( x-x n )


a a2 an
, ou a1 + a2 + + an = n , cela veut dire que les

racines x1 , x 2 , , x n se répètent respectivement a1 + a2 + + an = n fois.

On dira que x1 est une racine multiple d’ordre a1 (ou tout simplement x1 est une racine d’ordre

a1 ); de même on dira que x 2 est une racine d’ordre a2 , etc. a1 + a2 + + an . Sont appelés

respectivement ordre de multiplicité de x1 , x 2 , , x n . De cette explication, on peut donner la


définition suivante:

a- Définition

On dit que a  est une racine d’ordre a  du polynôme f ( x ) si f ( x ) est divisible par

( x-a ) mais n’est plus divisible par ( x-a )


a a +1
.

Conséquence

A est une racine d’ordre a de f ( x )  q ( x )   X tel que

f ( x) = ( x-a ) q ( x) q (a)  0
a

Théorème 1

Tout polynôme f ( x) C  X  de degré n  0 peut se mettre d’une manière unique sous

la forme: f ( x ) = an ( x-x1 ) 1 ( x-x 2 ) ( x-x n )


a a2 an
ou an  , les x1 sont deux à deux distincts

et a1 + a2 + + an = n .

Preuve

35
Soit f ( x ) un polynôme de degré n  0 D’après d’Alembert f ( x ) a au moins une racine

x1  , c’est-à-dire f ( x ) est divisible par ( x-x1 ) ; alors ( x-x1 ) q1 ( x ) et d o ql = ( n-1)

• Si n=1  d o ql =0  ql  ;

• Si n  0  n-1  0 , donc d’après d’Alembert ql admet au moins une racine x 2  ,

c’est à dire ql ( x ) = ( x-x 2 ) q 2 ( x ) . Avec dq2 =n-2 et ainsi de suite de façon récurrente.

Donc il existe x1 , x 2 , , x n distincts deux à deux éléments de C tels que an  et

f ( x ) = an ( x-x1 ) 1 ( x-x 2 ) ( x-x n )


a a2 an
, ou a1 + a2 + .... + an = n

Proposition

Tout polynôme de degré n a exactement n racines (réelles ou complexes) à condition de compter


chaque racine avec son ordre de multiplicité.

b. PGCD et PPCM de deux Polynômes

Soient f ( x ) et g ( x ) deux polynômes écrits sous la forme décomposée.

Définition

Le Plus Grand Commun Diviseur (PGCD) de f ( x ) et g ( x ) est le produit des facteurs premiers

communs affectés du plus petit des exposants figurant dans les décompositions.

Le Plus Petit Commun Multiple (PPCM) de f ( x ) et g ( x ) est le produit de tous les facteurs

premiers dans les décompositions de f ( x ) et de g ( x ) et chacun est affecté du plus grand

exposant.

Exercice

Trouver le PGCD et le PPCM de f ( x ) et g ( x ) si f ( x ) = x 3 +3x 4 + 3x 3 +x 2 et

g ( x ) =x 6 +x 5 − x 4 − x 3 .

C. Polynômes Premiers entre eux

Définition

36
Deux polynômes f ( x ) et g ( x ) sont premiers entre eux ou sont étrangers s’il n’existe aucun

polynôme autres que les constantes qui soient diviseurs communs à f ( x ) et g ( x ) .

Théorème 2 (Théorème de Bézout)

Pour que deux polynômes f ( x ) et g ( x ) soient premiers entre eux, il faut et il suffit qu’il,

existe deux polynômes U ( x ) et V ( x ) tel que: f ( x ) U ( x ) + g ( x ) V ( x ) = 1

Formule de Taylor

Soit f ( x )   X tel que f ( x ) soit n fois dérivable au point a .

Alors , on a:

f (a) f  ( a ) f  ( a ) f n (a)


f ( x) = f (a) + ( x − a) + ( x − a) + ( x − a ) + .... + ( x − a)
2 3 n

1! 2! 3! n!

Cette écriture est appelée formule de Taylor au point a .

Théorème 2

Pour que a  C soit la racine d’ordre m de f ( x ) il faut et il suffit que :

f ( a ) = f  ( a ) = f  ( a ) = ..... = f (a) = 0
( m−1)
(5)

Preuve

Condition nécessaire

Soit un entier m  n tel que a  soit racine d’ordre m de f ( x ) , on a:

f (a) f  ( a ) f  ( a ) f n (a)


f ( x) = f (a) + ( ) ( ) ( ) ( x − a)
2 3 n
x − a + x − a + x − a + .... +
1! 2! 3! n!

f (a) f  ( a ) f  ( a ) f ( m −1) ( a )


f (a) + ( ) ( ) ( ) ( x − a )( )
2 3 m −1
x − a + x − a + x − a − .... +
1! 2! 3! ( m − 1)!
(6)
 f ( m) ( a ) ( m) f ( ) (a)
m +1
f(
n)
(a) ( n −m) 
( x − a) + ( x − a )( ) + ( x − a)
m +1
+ + 
 m ! ( m + 1)! n! 

Or a  est une racine d’ordre m de f ( x ) , c’est à dire

37
f ( x ) = ( x-a ) q ( x ) q ( a )  0 ; (7)
m

En identifiant (6) et (7) quel que soit x , on a :

f ( a ) = f  ( a ) = f  ( a ) = f  ( a ) = = f ( m−1) ( a ) = 0

Condition suffisante (évidente)

Théorème 3

Si z est une racine complexe du polynôme f ( x ) à coefficients réels f ( x )   X , alors ce


polynôme a également pour racine le nombre complexe.

Preuve

Si Z est une racine complexe du polynôme f ( x ) . Alors on a:

f ( x ) = an Z n + an−1Z n−1 + + a1Z + a0 , ou

f ( Z ) = an Z n + an−1Z n−1 + + a1Z + a0

f ( Z ) = an Z n + an−1 Z n−1 + + a1 Z + a0 =f Z ( )
Donc Z est la racine du polynôme f ( x )

Par conséquent les racines complexes entrent dans la décomposition du polynôme f ( x ) .

f ( x ) = an ( x-x1 )( x-x 2 ) ( x-x n ) par paires conjugués. En multipliant entre eux les facteurs

linéaires correspondant au couple de racines complexes conjuguées, on obtient un trinôme du


second degré à coefficients réels.

( x − z )( x − z ) = r − ( a − b ) x − ( a − ib ) = x 2 + px + q , ou p = −2a et q = a 2 + b 2 élément de k.

Si le nombre complexe est une racine d’ordre k de f ( x ) , de telle manière que dans la

composition de f ( x ) en facteurs entrent autant de facteurs linéaires ( x-z ) que de facteurs

( x-z ) ; d’où le théorème suivant:

Théorème 4

38
Tout polynôme à coefficient réels peut être coefficients réels décomposé en facteurs à degré de
degré de multiplicité du premier et du second correspondante, c’est-à-dire :

f ( x ) = an ( x − x1 ) 1 ( x − x2 ) 2 ( x − xn ) (x + p1x − q1 ) (x + p2 x − v2 ) (x + p5 x + q5 )
a a an 2 k1 2 k2 2 k5

Ou a1 + a2 + + ar + 2k1 + 2k2 + + 2k s = n

Comme on vient de montrer, si un nombre complexe z est racine d’un polynôme,


automatiquement son conjugué l’est également, alors on peut énoncer le théorème suivant:

Théorème 5

Tout polynôme f ( x ) à coefficient réels de degré n impaire a au moins une racine réelle.

6) Formule de viète (Relation entre racines et coefficients d’un polynôme)

Soit f ( x ) = an x n + an−1 x n−1 + + a1 x + a0 , ou a1 

Considérons l’équation f ( x ) = 0 et notons x1 , x 2 , , x n les racines de cette équation. Alors on

a:

an x n + an−1 x n−1 + + a1 x − a0 = an ( x − x1 )( x − x2 ) ( x − xn ) (9)

Après le développement du second membre de l’équation (3.32) on obtient:

+ a1 x + a0 = an  x n − S1 x n −1 + S 2 x ( −1) S k x k + + ( −1) S n 
k n
an x n + an −1 x n −1 +
 

Ou S1 désigne la somme de tous les produits possible des membres x1 (i=1,2, ,n) de k facteur

chacun. En identifiant les coefficients de même puissance de x1 , on obtient:

an −1 = −an S1 ;
an − 2 = − an S 2 ;
an −3 = ( −1) an S k ;
k

a0 = ( −1) an S n ;
n
(10) k  ,k  n

Ou sous la forme développée:

39
an −1 = −an ( x1 , x 2 , x 3 + xn );
an − 2 = an ( x1x 2 +x1x 3 + + x1x n +x 2 x 3 +x 2 x 4 + +x 2 x n + +x n −1x n ) ;
an −3 = an ( x1x 2 x 3 +x1x 2 x 4 + + x1x 2 x n +x1x 3 x 4 +x 2 x 4 + +x 2 x 4 x 5 + +x1x 3x n + +x n −2 x n −1x n ) ;
a0 = ( −1) an x1 , x 2 , x 3
k
xn (10)

Remarque

n!
Le nombre N de termes dans la somme Sk : N=Ckn =
( n − k ) !k !

Exercice

Déterminer les relations qui existent entre les coefficients du polynôme suivant et ses racines
x1 , x 2 , x 3 et x 4 :

p ( x ) =x 4 + ax 3 + bx 2 + cx + d

1.5) FRACTIONS RATIONNELLES

On appelle fraction rationnelle ou / fonction rationnelle f ( x) le quotient

Pm ( x )
f ( x) = (11)
Qn ( x )

De deux polynômes sans diviseurs communs (irréductibles).

Une fraction rationnelle f ( x ) est dite propre si m  n et impropre si m  n .

Si une fraction rationnelle est impropre, elle peut être mise sous la forme:

Pm ( x ) R ( x)
f ( x) = =Em − n ( x ) + (12)
Qn ( x ) Qn ( x )

Ou Em − n , qui est appelé partie entière, R ( x ) sont des polynômes et est fraction propre.

Exemple

Soit la fraction rationnelle définie par:

f ( x) =

• f ( x ) est une fraction rationnelle impropre

40
x5 + 1 x +1
• La division euclidienne nous donne = x3 − x + 2
x +1
2
x +1

2- Décomposition d’une Fraction Rationnelle en Eléments Simples

Définition

On appelle éléments simples ou encore fractions simples les fractions rationnelles de la forme:

A A Mx + N Mx + N
, , 2 , (13)
x − a ( x − a ) x + px + q ( x + px + q )k
 2

Ou A, M, N, a, p, q sont des nombres réels,  , k des entiers naturels supérieurs ou égaux

à 2 et x 2 + px + q un trinôme ne possédant pas de racines réelles, c’est-à-dire son discriminant

p 2 − 4q  0 .

a. Décomposition dans ℝ

Théorème 1

Pm ( x )
Toute fraction rationnelle propre (m  n) à coefficients réels dont le dénominateur
Qn ( x )

Qn ( x ) est de la forme:

Qn ( x ) = ( x − a ) ( x− b) (x + px + q ) (x + lx + t ) , peut se mettre d’une façon unique


  2 k 2 r

sous la forme d’une somme d’éléments simples:

Pm ( x ) A1 A2 A B1 B2 B M 1 x + N1
= + + + + + + + + +
Qn ( x ) ( x − a ) ( x − a )2 ( x − a)

( x − b ) ( x − b )2 ( x − b)

( x2 + px + q )
M 2 x + N2 M k x + Nk Q1 x + T1 Q2 x + T2 Qr x + Tr
+ + + + + + + +
(x 2
+ px + q )
2
(x 2
+ px + q )
k
( x 2 + lx + t ) ( x 2 + lx + t )2 (x 2
+ lx + t )
r

(14)

Dans cette décomposition,

A1 , A 2 , , A , B1 , B2 BB , M1 , N1 , M 2 , N 2 , M k1 , N k1 , Q1 , T1 , Q 2 , T2 , Q r , Tr , Tr sont des

constantes réelles qu’il faut déterminer (une partie parmi elle peut être éventuellement nulle).

Exemple

Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle suivante :

41
x +1
f ( x) =
(x − 1) ( x − 2 ) ( x 2 − x + 1)
4 3 2 2

Solution

Il faudra d’abord décomposer le dénominateur.

(x − 1) ( x − 2 ) ( x 2 − x + 1) = ( x − 1) ( x + 1) ( x − 2 ) ( x 2 + 1) ( x 2 − x + 1)
4 3 2 2 3 3 2 3 2

donc la décomposition en éléments simples dans de f ( x ) est de la forme:

B1 B2 B3 C1 C2 M x + N1 M 2 x + N 2 M 3 x + N3
+ + + + + 12 + +
( x − 1) ( x − 1) ( x − 1) ( x − b ) ( x − b ) ( x + 1) ( x 2 + 1)2 ( x 2 + 1)3
2 3 2

D1 x + E1 D2 x + E2
+ +
( x − x + 1) ( x2 − x + q )2
2

Ou les 18 constantes doivent être déterminées !! (Ne vous affolez pas, c’est tout juste un
exemple !!!)

b. Décomposition dans

Théorème 2

Pm ( x )
Toute fraction rationnelle propre (m  n) à coefficients réels dont le dénominateur
Qn ( x )

Qn ( x ) est de la forme: Qn ( x ) = ( x − a ) ( x− b) ( x − e)
  v
.

Peut se mettre d’une façon unique sous la forme d’une somme d’éléments simples :

Pm ( x ) A1 A2 A B1 B2 B E1
= + + + + + + + + +
Qn ( x ) ( x − a ) ( x − a )2 ( x − a)

( x − b ) ( x − b )2 ( x − b)

( x − e)
E2 E
+ + +
( x − e) ( x − e)
2 

c. Méthode de Coefficients Indéterminés

Pour déterminer ces coefficients, on réduit le second membre de (14) ou (15) (selon
l’ensemble dans lequel la décomposition se fait), au même dénominateur et on identifie les

42
coefficients des mêmes puissances de x dans les numérateurs des deux membres on obtient ainsi
un système d’équation linéaires dont la résolution nous donne des constantes cherchées. Cette
méthode s’appelle méthode des coefficients indéterminés.

Exemple

Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle suivante :

x2 + 2
( x + 1) ( x − 2 )
3

Solution

En vertu de la formule (14), on obtient :

x2 + 2 A1 A2 A3 B
= + + +
( x + 1) ( x − 2 )
3
( x − 1) ( x − 1) ( x + 1) ( x − 2 )
2 3

Mettons les fractions au dénominateur commun et égalisons les numérateurs, on obtient:

x 2 + 1 = A ( x − 1) ( x − 2 ) + A2 ( x − 1)( x − 2 ) + A3 ( x − 2 ) + B ( x + 1)
2 3

Ou

x 2 + 2 = ( A1 + B ) x3 + ( A2 + 3B ) x 2 + ( A3 − 3 A1 + 3B ) x + ( −2 A3 − 2 A2 − 2 A1 + B )

En égalant les coefficients de x 3 , x 2 , x1 , x 0 , nous trouvons un système d’équations pour


déterminer les coefficients :

 0 = A1 + B
 1 = A2 + 3B


 0 = A3 − 3 A1 + 3B
2 = −2 A3 − 2 A2 − 2 A1 + B

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