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CHAP.I FONDEMENTS DE MATHÉMATIQUES.

1.1 Éléments de logique.

1.1.1 Énoncé. Proposition.

Un énoncé est un assemblage de lettres, de mots, de nombres ou de symboles


(a; k; livre, nombre; 2; 9; +; ; =; >; ) ayant un sens.

Exemples.
a) 1 + 4 = 5;
b) 3p+ 7 = 1;
c) 5 2 = Q;
d) 5 < 2;
e) x est un élément de R, x2 + 4 = 9;
f ) x et y sont des éléments de N; x y:

On va étudier le fait mathématique exprimé par chacun de ces énoncés :


a) et c) expriment des faits vrais, b) et d) des faits faux, mais les faits
exprimés
p p par e) et f ) dépendent p des
p variables x et y : e) est vrai pour x 2
5; 5 ; faux pour x 2 = 5; 5 ; f ) est vrai, par exemple, pour (x; y) =
(1; 2); faux pour (x; y) = (5; 2):

Une assertion (ou propriété ) p est un énoncé vrai ou faux, ces deux
possibilités sont conseignées dans le tableau suivant appelé table de vérité :

p
V :
F

Une proposition est un énoncé, contenant une ou plusieurs variables, qui


est vrai pour certaines valeurs de ces variables et faux pour toutes les autres
valeurs.
Un théorème est une assertion vraie.
Dans les exemples ci-dessus les énoncés a); b); c) et d) sont des assertions, en
particulier a) et c) sont des théorèmes, les énoncés e) et f ) sont des propositions.

1.1.2 Négation d’une proposition.

Soit p une proposition. La négation de p est la proposition qui est fausse


si p est vraie, et qui est vraie si p est fausse. La négation de p est notée non p

1
( ou q ), sa table de vérité est :

p non p
V F :
F V

Exemples. p p
1: La négation de l’assertion (fausse) 3 2 N est l’assertion (vraie) 3 2
= N:
2: La négation de la proposition p : x 2 N, x+ 7 5 est la proposition p :
x 2 N, x+ 7 < 5:

Exercice.
Dresser la table de vérité de la proposition non(non p): Que constatez-vous
?

Nous allons voir quelques procédés, appelés connections logiques, perme-


ttant de donner de nouvelles propositions à partir de propositions données.

1.1.3 Conjonction.

Soient p et q deux propositions. La conjonction de p et q est la proposition


qui est vraie uniquement si p et q sont toutes les deux vraies, elle est notée p et
q ( ou p ^ q ), sa table de vérité est :

p q p^q
V V V
V F F :
F V F
F F F

On remarque que les propositions p ^ q et q ^ p ont les mêmes valeurs de


vérité. On dit alors que la conjonction de propositions est commutative.
Les propositions (p ^ q) ^ r et p ^ (q ^ r) ont les mêmes valeurs de vérité
: elles sont vraies uniquement si p; q et r sont vraies, on les écrira simplement
p ^ q ^ r: On dit alors que la conjonction de propositions est associative.

Exemples.
1: L’assertion [(2 + 7 = 9) et ( 6 0)] est fausse.
2: La proposition [(Deux droites parallèles ne se rencontrent pas) et (tout carré est un réctangle)]
est vraie.

1.1.4 Disjonction.

2
Soient p et q deux propositions. La disjonction de p et q est la proposition
qui est vraie si l’une au moins des propositions p et q est vraie, elle est notée p
ou q ( ou p _ q ), sa table de vérité est :

p q p_q
V V V
V F V :
F V V
F F F

On voit que la proposition p _ q est fausse uniquement si p et q sont toutes


les deux fausses. On en déduit que les propositions p _ q et q _ p ont les mêmes
valeurs de vérité. On dit alors que la disjonction de propositions est
commutative.
Les propositions (p _ q) _ r et p _ (q _ r) ont les mêmes valeurs de vérité,
puisqu’elles sont fausses uniquement si p; q et r sont fausses ; on les notera
p _ q _ r et on dira que la disjonction de propositions est associative.

1.1.5 Implication.

Soient p et q deux propositions . La proposition (non p) _ q se lit p implique


q ( ou : si p alors q) et se note p =) q; sa table de vérité est :

p q non p p =) q
V V F V
V F F F :
F V V V
F F V V
D’après la table de vérité ci-dessus, pour montrer que la proposition p =) q
est vraie il su¢ t de montrer que lorsque p est vraie, q est vraie.
L’implication q =) p est appelée implication réciproque de l’implication
p =) q:

Exercice.
1: Comparer les tables de vérité de p =) q et q =) p:
2: Comparer les tables de vérité de p =) q et (non q) =) (non p):

Solution.
Le tableau de vérité des propositions p =) q et q =) p et (non q) =)
(non p) est :

3
p q non p non q p =) q q =) p (nonq) =) (non p)
V V F F V V V
V F F V F V F :
F V V F V F V
F F V V V V V

Contrairement à la conjonction et la disjonction, l’implication n’est pas com-


mutative. Les propositions p =) q et (non q) =) (non p) ont les mêmes valeurs
de vérité. La proposition (non q) =) (non p) est appelée contraposée de
l’implication p =) q:

1.1.6 Equivalence logique.

Soient p et q deux propositions. L’équivalence logique des propositions p


et q est la proposition (p =) q) ^ (q =) p); elle se note p () q et se lit : p
équivalent à q ou p si et seulement si q ou encore p est une condition nécéssaire
et su¢ sante de q: La table de vérité de p () q est :

p q p =) q q =) p p () q
V V V V V
V F F V F :
F V V F F
F F V V V
La proposition p () q est vraie uniquement dans les deux cas : p et q sont
toutes les deux vraies ou toutes les deux fausses.

Exemples.
1: [(3 > 1) () (5 est impair)] et [(2 > 7) () (3 est pair)] sont des équiva-
lences
p vraies.
( 2 2 Q) () (4 2 N) est une équivalence fausse.
2: Deux propositions ayant la même table de vérité sont équivalentes, par
exemple :
(non (non p)) () p; (p et q) () (q et p); (p ou q) () (q ou p);
((p ou q) ou r) () (p ou (q ou r); ((p et q) et r) () (p et (q et r) et
(p =) q) () ((non q) =) (non p)):

1.2 Méthodes de raisonnement.


1.2.1 Raisonnement direct (p ) q):

4
Souvent pour résoudre un exercice on procède de la manière suivante : on
représente les données ( les hypothèses) de l’exercice par une proposition p et
le résultat à montrer par une proposition q, la résolution de l’exercice consiste
donc à montrer que si p est vraie alors q est vraie ( i.e p ) q est vraie ).
Il faut comprendre que :
i) p est une condition su¢ sante, par rapport à q;
ii) q est une condition nécéssaire, par rapport à p:

1.2.2 Raisonnement par contraposition.

On observe que la proposition p ) q est vraie si et seulement si sa contra-


posée : q ) p est vraie, puisque p ) q n’est autre que p ou q, que q ) p est la
proposition q ou p et que le connecteur "ou" est commutatif. Ainsi pour mon-
trer que p ) q est vraie, il su¢ t de montrer, par contraposition, que q ) p
est vraie:

Exemple.
Montrons par contraposition la proposition :

2n + 1 1
8n 2 N; (n < 9) =) < :
2n + 20 2

On doit montrer l’implication :

2n + 1 1
=) (n 9):
2n + 20 2
Celle-ci est une conséquence des équivalences suivantes :

2n + 1 1
() (4n + 2 2n + 20) () (2n 18) () (n 9):
2n + 20 2

1.2.3 Raisonnement par l’absurde.

Parfois pour montrer que p =) q est vraie, on utilise le raisonnement


par l’absurde qui consiste à supposer que p est vraie et que q est fausse, et
montrer que cela entraîne une contradiction : on trouvera une proposition qui
est à la fois vraie et fausse, ce qui est absurde. Ainsi la proposition (p et q) est
fausse, c’est-à-dire que non (p et q) est vraie ou encore p ou q est vraie ( lois
de Morgan ), ce qui montre que p =) q est vraie.

Exemple.

5
Pour établir la proposition :

3x + 1 1
8x 2 R ; (x 1) =) ;
2x2 1 x
3x+1
on va faire un raisonnement par l’absurde : on suppose que x 1 et 2x2 1 < x1 :
On a :
3x + 1 1
< () (3x2 + x < 2x2 1) () (x < x2 1) =) (x < 1),
2x2 1 x

on en déduit que (x 1) et (x < 1), ce qui est absurde ; donc (x 1) =)


3x+1 1
2x2 1 x :

1.2.4 Raisonnement par récurrence.

Pour montrer qu’une proposition p(n); qui dépend d’un entier n; est vraie
pour tout n n0 , on procède comme suit :
i) on montre que p(n0 ) est vraie,
ii) on suppose que p(n) est vraie pour un entier n n0 ,
iii) on montre que p(n + 1) est vraie.
Ce mode de raisonnement est appelé démonstration par récurrence.

Exemple.
Pour établir la formule :
2
n(n + 1)
8n 2 N ; 1 + 23 + 33 + + n3 = ;
2
on va faire une démonstration par récurrence sur n. L’égalité ci-dessus est
véri…ée pour n = 1: Supposons qu’elle soit véri…ée pour un entier n :
2
n(n + 1)
1 + 23 + 33 + + n3 = ;
2

alors
2
n(n + 1) n2
1 + 23 + + n3 + (n + 1)3 = + (n + 1)3 = (n + 1)2 (n + 1 + )
2 4
2
(n + 2)
= (n + 1)2 ;
4
donc elle est véri…ée pour n + 1:

1.3 Ensembles.

6
1.3.1 Notions générales.

Un ensemble est une collection d’objets, par exemple f ; 4; rg ; f1; 3; 4g,


fx 2 R; x < 0g :
Soit E un ensemble. La notation x 2 E signi…e : x appartient à E ( ou x
est élément de E ), sa négation est notée x 2 = E: L’ensemble vide est noté ;:
L’ensemble contenant un seul élément x est appelé singleton et est noté fxg :
Le quanti…cateur universel 8 se lit « pour tout » ou « quel que soit »
Le quanti…cateur existentiel 9 se lit « il existe au moins un » .
La notation 9! signi…e : « il existe un et un seul » .
Soit p une propriété dé…nie sur E et x 2 E, la notation p(x) signi…e : x
possède la propriété p:
La proposition
8x 2 E; p(x)
se lit « quel que soit x élément de E, x possède la propriété p » ou « quel que
soit x élément de E; on a p(x) » . La proposition

9x 2 E; p(x)
se lit « il existe au moins x élément de E tel que l’on ait p(x) » .
La variable x des propositions ci-dessus est une variable muette : elle peut
être remplaçée par n’importe quelle lettre.
On a :

non (8x 2 E; p(x)) () (9x 2 E; non p(x))


et non (9x 2 E; p(x)) () (8x 2 E; non p(x)):

Remarque.
A priori on ne peut pas modi…er l’ordre des quanti…cateurs, en e¤et la propo-
sition (8x 2 R ; 9y 2 R ; xy > 1) est vraie, alors que (9y 2 R ; 8x 2 R ; xy > 1)
est fausse ; cependant si les ensembles E et E 0 sont …xés,

(8x 2 E; 8x0 2 E 0 ; p(x; x0 )) , (8x0 2 E 0 ; 8x 2 E; p(x; x0 ))


et (9x 2 E; 9x0 2 E 0 ; p(x; x0 )) , (9x0 2 E 0 ; 9x 2 E; p(x; x0 )) :

1.3.2 Inclusion et égalité.

Dé…nition 1.
Soient E et F deux ensembles.

7
1: On dit que F est inclus dans E ( ou F est une partie de E; ou encore
E contient F ) et on note F E (ou E F ), si et seulement si

8x 2 F; x 2 E:

2: On dit que E est égal à F , et on note E = F; si et seulement si

F E et F E:

On note P(E) l’ensemble des parties de E:

Si G F et F E, alors G E ( transitivité de l’inclusion).


La négation de F E est notée F * E; et est équivalente à

9x 2 F; x 2
= E:
La négation de F = E, notée F 6= E; est équivalente à (F * E ou E * F )
et aussi à

(9x 2 F; x 2
= E) ou (9x 2 E; x 2
= F ):
Exemples.
i) P(;) = ;:
ii) Si E = f1; 2; 3g ; alors P(E) = f;; f1g ; f2g ; f3g ; f1; 2g ; f1; 3g ; f2; 3g ; f1; 2; 3gg :

1.3.3 Opérations dans P(E):

Dé…nition 1.
Soient E un ensemble et A; B 2 P(E):
1: On appelle intersection de A et B; et on note A \ B; l’ensembles des
éléments de E qui appartiennent à A et B :

A \ B = fx 2 E j x 2 A et x 2 Bg :

2: On appelle réunion de A et B; et on note A[B; l’ensembles des éléments


de E qui appartiennent à A ou B :

A [ B = fx 2 E j x 2 A ou x 2 Bg :

Deux ensembles E et F sont dit disdisjoints si et seulement si E \ F = ;:

Propriétés.
les opérations \ et [ ont les propriétés suivantes :
Pour tous A; B; C 2 P(E);
1: A \ B = B \ A et A [ B = B [ A (commutativité de \ et de [);
2: (A \ B) \ C = A \ (B \ C) (associativité de \);

8
3: (A [ B) [ C = A [ (B [ C) ( associativité de [);
4: A \ (B [ C) = (A \ B) [ (A \ C) ( distributivité de \ par rapport à [),
5: A [ (B \ C) = (A [ B) \ (A [ C) ( distributivité de [ par rapport à \):
En particulier, A \ A = A et A [ A = A ; on dit alors que les éléments de
P(E) sont idempotents pour les opérations \ et [.

Dé…nition 2.
Soient E un ensemble et A; B 2 P(E):
1: On appelle complémentaire de A dans E; et on note {E (A) (ou A);
l’ensemble des éléments de E qui n’appartiennent pas à A :

{E (A) = fx 2 E j x 2
= Ag :

2: On appelle di¤érence deA et B; et on note ArB; l’ensemble des éléments


de A qui n’appartiennent pas à B :

A r B = fx 2 E j x 2 A et x 2
= Bg :

3: On appelle di¤érence symétrique de A et B; et on note A 4 B; la


réunion de (A n B) et (B n A) :

A 4 B = (A n B) [ (B n A):

La complémentarité possède les propriètés suivantes :


1: {E (A \ B) = {E (A) [ {E (B),
2: {E (A [ B) = {E (A) \ {E (B),
3: A \ {E (A) = ; et A [ {E (A) = E,
4: {E ({E (A)) = A:
( à établir à titre d’exercices )

Exemples.
{Z (N) = Z ; {R (f0g) = R ; {R2 (f(x; x) j x 2 Rg) = (x; y) 2 R2 j x 6= y :

Dé…nition 3.
1. On appelle produit cartésien des ensembles E et F; et on note E F,
l’ensemble des couples (x; y); où x 2 E et y 2 F :

E F = f(x; y) j x 2 E et y 2 F g :

2. On appelle produit cartésien des ensembles E, F et G; et on note


E F G, l’ensemble des triplets (x; y; z); où x 2 E, y 2 F et z 2 G :

E F G = f(x; y; z) j x 2 E; y 2 F et z 2 Gg :
3. Plus généralement, on appelle produit cartésien des ensembles E1 ,
E2 ; :::; En ; et on note E1 E2 En , l’ensemble des n-uplets (x1 ; x2 ; :::; xn );
où x1 2 E1 , x2 2 E2 ; :::; xn 2 En :

9
E1 E2 En = f(x1 ; x2 ; :::; xn ) j x2 2 E2 ; :::; xn 2 En g :

On note E 2 = E E; E 3 = E E E et E n = E1 E2 En :

Exemples.
Si E = f1; 2g ; F = fa; bg et G = fA; Bg ; alors E F = f(1; a); (2; a); (1; b); (2; b)g
et E F G = f(1; a; A); (2; a; A); (1; b; A); (2; b; A); (1; a; B); (2; a; B); (1; b; B); (2; b; B)g
R2 = R R est le plan réel et R3 = R R R est l’espace réel .

1.4 Applications.
1.4.1 Notion d’application.

Dé…nition 1.
Une application f de E vers F est une correspondance de E vers F qui à
un élément x de E fait correspondre un et un seul élément de F noté f (x):
f (x) est appelé image de x par f et x est appelé antécédent de f (x) par
f:
L’application f de E vers F est notée f : E ! F ou encore f : E ! F ; où
x7 !f (x)
la lettre x est une variable muette.
L’ensemble Gf = f(x; y) 2 E F j y = f (x)g est appelé graphe de l’application
f:

Dé…nition 2.
Soit f : E ! F une application, A 2 P(E) et B 2 P(F ):
1: On appelle image de A par f , et on note f (A), l’ensemble :

f (A) = ff (x) j x 2 Ag :
1
2: On appelle image réciproque de B par f , et on note f (B), l’ensemble
:
1
f (B) = fx 2 E j f (x) 2 Bg :

Exemples.
1: L’application IdE : E ! E est appelée application identique ( ou
x7 !x
identité ) de E; son graphe est GIdE = f(x; y) 2 E E j y = xg ; et pour tous
A; B 2 P(E); IdE (A) = A et IdE 1 (B) = B:

2: pr :C!R et pi :C!R sont des applications, leurs graphes


z7 !Re(z) z7 !Im (z)
sont :

Gpr = f(x + iy; x) j x; y 2 Rg et Gpi = f(x + iy; y) j x; y 2 Rg :

10
Pour tout A 2 P(R);

1 1
pr (A) = A + iR et pi (A) = R+iA;
où A + iR = fa + ib j a 2 A; b 2 Rg et R+iA = fa + ib j a 2 R; b 2 Ag :

3: L’application pr1 : E 2 ! E est appelée première projection canon-


(x;y)7 !x
ique et pr2 : E 2 ! E est appelée deuxième projection canonique. Les
(x;y)7 !y
graphes de pr1 et pr2 sont :

Gpr1 = ((x; y); x) j (x; y) 2 E 2 et Gpr2 = ((x; y); y) j (x; y) 2 E 2 .

Pour tout A 2 P(E); pr1 1 (A) = A E et pr2 1 (A) = E A.

Dé…nition 3.
Soient f : E ! F et g : F ! G deux applications. On appelle composée
des applications f et g; et on note g f; l’application de E vers G dé…nie par
:
8x 2 E; (g f )(x) = g(f (x)):

Remarque.
Soient f1 : E1 ! F1 et f2 : E2 ! F2 deux applications, alors

E1 = E2 , F1 = F2
(f1 = f2 ) () :
et 8x 2 E1 ; f1 (x) = f2 (x)

Proposition 1.
Soient f : E ! F; g : F ! G et h : G ! H des applications, alors

h (g f ) = (h g) f

( associativité de la composition d’applications ).

Preuve.
Il est clair que h (g f ) et (h g) f sont des applications de E dans H:
Pour tout x 2 E; on a :

[h (g f )] (x) = h [(g f )(x)] = h [g(f (x))]


et [(h g) f ] (x) = (h g)(f (x)) = h [g(f (x))] ;

d’où h (g f ) = (h g) f:

1.4.2 Injectivité, surjectivité, bijectivité.

11
Dé…nition 1.
Soit f : E ! F une application.
1: On dit que f est injective ( ou une injection) si et seulement si

8x; x0 2 E; (f (x) = f (x0 )) =) (x = x0 ).

2: On dit que f est surjective ( ou une surjection) si et seulement si

8y 2 F; 9x 2 E; y = f (x).

3: On dit que f est bijective ( ou une bijection) si et seulement si elle est


injective et surjective, c’est-à-dire :

8y 2 F; 9!x 2 E; y = f (x):

Remarques.
1: Une application f : E ! F est injective si et seulement si

8x; x0 2 E; ((x 6= x0 ) =) (f (x) 6= f (x0 ))),

en e¤et, les propositions ((f (x) = f (x0 )) =) (x = x0 )) et ((x 6= x0 ) =) (f (x) 6=


f (x0 ))) sont équivalentes, car l’une est la contraposée de l’autre.
2: Une application f : E ! F est surjective si et seulement si tout élément
de F admet au moins un antécédent par f:
3: Une application f : E ! F est bijective si et seulement s’il existe une
application f 1 : F ! E telle que :
1 1
f f = IdE et f f = IdF .

En e¤et, pour tout y 2 F; il existe un et un seul xy 2 E tel que y = f (xy ):


Soit alors f 1 : F ! E dé…nie par :
1
8y 2 F; f (y) = xy :
1
Les applications f et f véri…ent :
1 1 1 1
8(x; y) 2 E F; (f f )(x) = f (f (x)) = x et (f f )(y) = f (f (y)) = f (xy ) = y;

d’où, f 1 f = IdE et f f 1 = IdF :


L’application f 1 est appelée application réciproque de f:

Exemples.
1. L’application f : R ! R n’est pas injective, car pour tout x 2 R et tout
x7!cos x
k 2 Z , cos(x + 2k ) = cos x et x + 2k 6= x: f n’est pas surjective, car f (R) =
[ 1; 1], ainsi les éléments de ] 1; 1[ [ ]1; +1[ n’ont pas d’antécédents.

12
2. L’application f : R ! R+ n’est pas injective, car pour tout x 2 R ;
x7!x2
f ( x) = f (x) et x 6= x; mais f est surjective, car pour tout y 2 R+ ; y =
p
f ( y):
L’application g : R+ ! R+ est bijective.
x7!x2

Proposition 1.
Soit f : E ! F et g : F ! G deux applications.
1. Si f et g sont injectives, alors g f est injective.
2. Si f et g sont surjectives, alors g f est surjective.
3. Si f et g sont bijectives, alors g f est bijective.

Preuve.
1:Si f et g sont injectives, alors pour tous x; x0 2 E on a :

(g f (x) = g f (x0 )) () (g(f (x)) = g(f (x0 ))) () (f (x) = f (x0 )) () (x = x0 ) :

Donc g f est injective.

2: Si f et g sont sujectives, alors pour tout z 2 G; il existe y 2 F tel que

z = g(y);

et il existe aussi x 2 E tel que

y = f (x),

d’où
z = g(y) = g(f (x)) = g f (x);
donc g f est surjective.

3: Si f et g sont bijectives, alors elles sont à la fois injectives et surjectives,


donc, d’après 1: et 2:; g f est injective et surjective, c’est-à-dire g f est
bijective.

Proposition 2.
Soient f : E ! F et g : F ! G deux applications.
1. Si g f est injective, alors f est injective.
2. Si g f est surjective, alors g est surjective.

Preuve.
1: Si g f est injective, alors pour tous x; x0 2 E on a :

(f (x) = f (x0 )) =) (g f (x) = g f (x0 )) () (x = x0 ) ;


donc f est injective.

13
2: Si g f est surjective, pour tout z 2 G; il existe x 2 E tel que :

z = g f (x) = g(f (x)) = g(y);


où y = f (x), donc g est surjective.

Corollaire 1.
1
Si f : E ! F est une application bijective, alors f est bijective.

Preuve.
1
L’application f véri…e :
1 1
f f = IdE et f f = IdF .
1 1 1
Comme f f est injective et f f est surjective, f est bijective d’après
la proposition 2.

Proposition 3.
Une application f : E ! F est bijective si et seulement s’il existe une
application g : F ! E telle que :

g f = IdE et f g = IdF :
1
De plus, sous ces conditions, g = f :

Preuve.
1: Supposons qu’il existe une application g : F ! E telle que :

g f = IdE et f g = IdF ;

alors g f est injective et f g est surjective ; on en déduit, en appliquant la


proposition 2, que f est à la fois injective et surjective, c’est-à-dire bijective:

2: Supposons que f : E ! F est bijective, alors, d’après la remarque 3:


ci-dessus et le corollaire 1, l’application f 1 : F ! E est bijective et véri…e :
1 1
f f = IdE et f f = IdF ;

il su¢ t alors de prendre g = f 1 :


De plus, si g : F ! E est une application qui véri…e : g f = IdE (ou
f g = IdF ); alors
1 1 1 1 1 1
g = g (f f ) = (g f ) f =f (ou g = (f f) g = f (f g) = f ):

Corollaire 2.

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Soient f : E ! F et g : F ! G deux applications bijectives, alors g f est
bijective et
(g f ) 1 = f 1 g 1 :
Preuve.
D’après la proposition 1, g f est bijective. En outre

(g f ) (f 1 g 1 ) = g (f f 1 ) g 1 = g g 1 = IdG
et (f 1 g 1 ) (g f ) = f 1 (g 1 g) f = f 1 f = IdE ,
1 1 1
donc (g f ) = (f g ) en vertu de la proposition 3.

1.5 Relations binaires.


Dé…nition 1.
Soient E et F deux ensembles. On appelle relation ( ou correspondance
) de E vers F tout triplet (E; F; ) où est une partie de E F: Un élément
(x; y) 2 sera noté xRy; où R sera appelée relation de E vers F:
E s’appelle ensemble de départ ( ou source ) de R.
F s’appelle ensemble d’arrivée ( ou but ) de R.
s’appelle graphe de R.

Dé…nition 2.
Une relation R de E vers F est appelée relation binaire si et seulement si
E = F: On dit alors que R est une relation binaire dans E:

Dé…nition 3.
Soient E un ensemble, A 2 P(E) et R une relation binaire dans E: La
relation binaire dans A; notée RA ; dé…nie par :

8(x; y) 2 A2 ; (xRA y () xRy)

est appelée relation induite par R sur ( ou dans ) A:

Exemples.
1: xRy () (x divise y) dé…nie une relation binaire dans E = Z.
2: xRy () (x y) dé…nie une relation binaire dans E = Z ou Q ou R .
3: ARB () (A B) dé…nie une relation binaire dans P(E):

Dé…nition 4.
Soit R une relation binaire dans un ensemble E:
1: On dit que R est ré‡exive si et seulement si

8x 2 E; xRx:

2: On dit que R est symétrique si et seulement si

8(x; y) 2 E 2 ; xRy =) yRx:

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3: On dit que R est antisymétrique si et seulement si

8(x; y) 2 E 2 ; (xRy et yRx) =) x = y:

4: On dit que R est transitive si et seulement si

8(x; y; z) 2 E 3 ; (xRy et yRz) =) xRz:

Exemples.
La relation binaire de l’exemple 1: ci- dessus est ré‡exive, non symétrique,
non antisymétrique et transitive.
Les relations binaires des exemples 2: et 3: ci-dessus sont ré‡exives, non
symétriques, antisymétriques et transitives.

Dé…nition 5.
Soit R une relation binaire sur un ensemble E: On dit que R est une relation
d’équivalence si et seulement si elle est ré‡exive, symétrique et transitive.

Dé…nition 6.
Soit R une relation binaire sur un ensemble E: On dit que R est une relation
d’ordre si et seulement si elle est ré‡exive, antisymétrique et transitive.

Exemples.
1: Les relations binaires des exemples 2: et 3: ci-dessus sont des relations
d’ordre.
2: La relation binaire R dé…nie sur l’ensemble D des droites du plan a¢ ne
euclidien par :
84; 40 2 D, 4R40 () 4 ==40
est une relation d’équivalence.

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