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Table des matières

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Chapitre 1

Logique, ensembles et applications

1 Langage de la logique
1.1 Assertions et connecteurs logiques
1.1.1 Assertions
Dénition 1.1. Une assertion est un énoncé mathématique (ou propriété) à laquelle
on attribue l'une des deux valeurs logiques : le vrai (V) ou le faux (F) (Ce sont des
valeurs booléennes).

Exemples 1.1. - " 2 + 2=4" est une assertion vraie dans N.


- " 2 + 2=5" est une assertion fausse dans N.
- "π est un nombre entier " est une assertion fausse.

Remarque 1.1. Pour ertaines assertions, on peut décider du caratère vrai ou faux
(par exemple, on peut décider que l'assertion "x >0 " est vraie).

Les deux possibilités sont consignées dans une table de vérité :


P
V
F

1.1.2 Connecteurs logiques


Il existe cinq connecteurs logiques, à la base de tout raisonnement mathématique :
• Négation (non) : À toute assertion P , on peut associer une autre assertion,
appelée négation de P et notée (nonP ) ou P̄ , qui prend les valeurs :
- Vrai si P est faux.

2
- Faux si P est vrai.
P nonP
V F
F V
Par exemple, si P est "l'entier n est pair", (nonP ) devient : "l'entier n est
impair".
• Disjonction (ou) : L'assertion (P ou Q) est vraie si l'une au moins des deux
assertions (P et Q) est vraie.
• Conjonction (et) : L'assertion (P et Q) est vraie si les deux assertions P et Q
sont vraies.  
• Implication (⇒) : L'assertion (P ⇒ Q) est vraie si l'assertion (nonP ) ou Q
est vraie. 
• Équivalence (⇔) : L'assertion (P ⇔ Q) est vraie si l'assertion (P ⇒ Q) et (Q ⇒

P ) est vraie.
rems
1. Le " ou " mathématique n'est pas exclusif (il est inclusif) : si les assertions P
et Q sont toutes les deux vraies, alors l'assertion (P ou Q) est vraie, contrai-
rement au langage courant où "fromage ou dessert" est en général exclusif...
2. (P ⇒ Q) signie (nonP ) est vraie ou (P est vraie et dans ce cas Q est vraie).
Cette assertion s'écrit aussi :
(a) "Si P alors Q".
(b) "P est une condition susante pour Q".
(c) "Q est une condition nécessaire pour P .
3. (P ⇔ Q) s'écrit aussi :
(a) " P si et seulemnt si Q".
(b) "P est une condition nécessaire et susante pour Q".
(c) "P équivaut à P .
On peut résumer les diérentes valeurs logiques prises par ces connecteurs
logiques en fonction des valeurs logiques de P et Q dans la table de vérité
suivante :
P Q P et Q P ou Q P ⇒Q Q⇒P P ⇔Q
V V V V V V V
V F F V F V F
F V F V V F F
F F F F V V V

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Remarques 1.1. 1. Si P et Q sont simultanément fausses, alors (P ⇒ Q) est
vraie.
Par exemple ((1 > 2) ⇒ (2 > 3) est une assertion vraie.

2. P ⇒Q n'a pas même valeur logique que Q ⇒ P.


Par exemple, pour x ∈ R, (x = 1 ⇒ x > 0) est une assertion vraie, mais
(x > 0 ⇒ x = 1) est une assertion fausse.

1.1.3 Propriétés des connecteurs logiques


Proposition 1.1. On peut composer des connecteurs logiques :

1. Si (P ⇒ Q) et (Q ⇒ R) sont vraies, alors, (P ⇒ R) est vraie.

2. non(non P ) a même valeur logique que P.


3. non(P et Q) a même valeur logique que (nonP ) ou (nonQ).
4. non(P ou Q) a même valeur logique que (nonP ) et (nonQ).
(Loi de Morgan, la négation de (P ou Q) est (nonP et nonQ).
5. P et(Q ou Q) a même valeur logique que ((P et Q) ou(P et R)).
6. P ou(Q et Q) a même valeur logique que ((P ou Q) et (P ou R)).

Démonstration. Toutes ces propriétés se retrouvent à l'aide de tables de vérité. Par


exemple, nous allons démontrer 3) :
P Q P et Q non(P et Q) nonP nonQ (nonP )ou (nonQ)
V V V F F F F
V F F V F V V
F V F V V F V
F F F V V V V

Ce tableau nous permet de Constater que les valeurs logiques prises par la propriété
non(P et Q) coïncident avec celles de la propriété ((nonP ) ou (nonQ)).
On pourra démontrer le reste de la même façon à titre d'exercice.
Exercice 1.1. Montrer que l'assertion (P ou (nonP )) est toujours vraie.

Remarque 1.2. Il est essentiel de savoir formuler la négation d'une propriété P.


En eet comme les valeurs logiques de la propriété P et de la propriété nonP sont
inverses, il sut de démontrer que nonP est vraie pour établir que P est fausse.

Dénition 1.2. E un ensemble.


Soit
Pour un élément x de E , on note P (x) une assertion dont la valeur logique dépend
d'une variable noté x.
P (x) est appelé un prédicat.
Exemple 1.1. Par exemple, pour E = R, le prédicat P (x) : ”x > 0" est vrai pour la
valeur x = 1, et faux pour la valeur x = −1.

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1.2 Quanticateurs
Dénition 1.3. 1. On dénit le quanticateur universel, noté ∀ (quelque soit)
de la manière suivante : ∀x ∈ E, P (x) signie que le prédicat P (x) est vrai
pour toute valeur de x E , ou
prise dans encore :

{x ∈ E, P (x) estvrai} = E

2. On dénit le quanticateur existentiel, noté ∃ (il existe) de la manière sui-


vante : ∃x ∈ E, P (x) signie que le prédicat P (x) est vrai pour au moins une
valeur de x prise dans E , ou encore :

{x ∈ E, P (x) estvrai} =
6

Proposition 1.2. On exprime la négation des quanticateurs de la manière sui-


vante :

1. L'assertion non(∀x ∈ E, P (x)) est logiquement équivalente à ∃x ∈ E, non(P (x))


2. L'assertion non(∃x ∈ E, P (x)) est logiquement équivalente à ∀x ∈ E, non(P (x)).

Exemple 1.2.
non(∀x ∈ E, [∃y ∈ F, (∀z ∈ G, P (x, y, z))])
⇔ ∃x ∈ E, non[∃y ∈ F, (∀z ∈ G, P (x, y, z))])
⇔ ∃x ∈ E, [∀y ∈ F, non(∀z ∈ G, P (x, y, z))])
⇔ ∃x ∈ E, [∀y ∈ F, (∃z ∈ G, nonP (x, y, z))])

Proposition 1.3. On peut inverser deux quanticateurs de même nature :

• ∃x ∈ E, ∃y ∈ F, P (x, y) est équivalent à ∃y ∈ F, ∃x ∈ E, P (x, y)


• ∀x ∈ E, ∀y ∈ F, P (x, y) est équivalent à ∀y ∈ F, ∀x ∈ E, P (x, y).
• En revanche ∀x ∈ E, ∃y ∈ F, P (x, y) n'est pas équivalent à ∃y ∈ F, ∀x ∈
E, P (x, y).

Exemple 1.3. 1. (∀x < 0, ∀y > 0, xy < 0) équivaut à (∀y > 0, ∀x < 0, xy < 0).
2. L'assertion (∀x > 0, ∃y > 0, xy = 1) est vraie dans R.
En eet, pour tout x réel strictement positif, il existe y = x1 > 0 tel que xy = 1.
En revanche, l'assertion (∃y > 0, ∀x > 0, xy = 1) est fausse.
On peut le prouver à l'aide de la remarque 4. La négation de ette assertion
est : ∀y > 0, ∃x > 0, xy 6= 1.
Cette nouvelle assertion est vraie car pour y réel strictement positif quelconque,
2
il existe x = y > 0 tel que xy = 2 6= 1.

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1.3 Modes de raisonnement
Remarque 1.3. Dans le lexique du raisonnement, un théorème, une proposition, un
corollaire ou un lemme sont des assertions vraies. Une hypothèse est une assertion
qu'on vérie ou dont on décide qu'elle est vraie (même si elle peut être fausse, par
exemple dans le raisonnement par l'absurde).

1.3.1 Syllogisme
On veut démontrer une proposition Q. On procède en trois étapes :

1. On vérie que l'assertion (P ⇒ Q) est vraie. (prémisse majeure)

2. On démontre la proposition P. (prémisse mineure)

3. On en déduit la proposition Q. ( conclusion).

C'est le mode de raisonnement le plus couramment utilisé. Aristote a été le premier


à le formaliser.
Un des syllogismes les plus connus est "Tous
les hommes sont mortels (proposition
P ⇒ Q). Socrate est un homme (proposition P ). Donc, Socrate est mortel (proposi-
tion Q)".

1.3.2 Disjonction des cas


On veut démontrer la proposition Q.
On détermine n assertions P1 , P2 , ..., Pn (appelées cas) telles que l'une de ces asser-
tions au moins est vraie.
On vérie alors que les assertions P1 ⇒ Q, P2 ⇒ Q, ..., Pn ⇒ Q sont vraies, et on
en déduit la proposition Q.

Exercice 1.2. Soit n ∈ N. Montrer que l'entier n(n + 1) est pair.

1.3.3 Démonstration par contraposée


On veut démontrer une proposition de type ⇒ Q. On peut la démontrer directement
en supposant P (vrai) et en déduisant Q (vrai). On se ramène alors à l'un des autres
types de raisonnement.
La contraposée de cette proposition est la proposition (nonQ ⇒ nonP ).

Elle est logiquement équivalente à la précédente (à titre d'exercice, on pourra


construire une table de vérité pour s'enconvaincre).

Par exemple, pour démontrer qu'un triangle dont on connaît les longueurs des côtés
n'est pas rectangle, on utilise la contraposée du théorème de Pythagore.

6
2
Le Théorème de Pythagore " Si le triangle ABC est rectangle en A, alors, BC =
AB 2 + AC 2 ” est équivalent à sa contraposée "Si BC 2 6= AB 2 + AC 2 alors, le triangle
ABC n'est pas rectangle en A "

Attention ! Il ne faut pas confondre la contraposée d'un théorème, qui est une refor-
mulation de ce théorème, et sa réciproque, qui n'est pas toujours vraie. Par exemple,
2 2 2
la réciproque du théorème de Pythagore est : " BC = AB + AC , alors le triangle
ABC est rectangle en A".
2
Par exemple, dans R, la proposition (x > 1 ⇒ x > 1) est vraie, donc sa contraposée
(x2 ≤ 1 ⇒ x ≤ 1) aussi. En revanche, la réciproque de cette propriété "x2 > 1 ⇒
x > 1” fausse !

Pour résumer, on peut aussi démontrer P ⇒ Q par contraposée en supposant Q faux,


et en déduisant que P est faux.

1.3.4 Démonstration par contre-exemple


On veut démontrer qu'une assertion du type : (∀x ∈ E, P (x)) est fausse, ce qui
équivaut à non(∀x ∈ E, P (x)) est vraie, ou encore à (∃x ∈ E, nonP (x)) est vraie.
Il s'agit donc de trouver un élément x de E tel que P (x) est faux (appelé contre-
exemple).

Par exemple, on va démontrer que la propriété :

∀n ∈ N, (ndivisiblepar6etpar4) ⇒ (ndivisiblepar24)

est fausse. La négation de cette propriété est :


 
∃n ∈ N, non (ndivisiblepar6etpar4) ⇒ (ndivisiblepar24)

ce qui peut s'exprimer autrement par dénition :


 
∃n ∈ N, non non(ndivisiblepar6etpar4) ou (ndivisiblepar24)

soit nalement de manière équivalente :

∃n ∈ N, (ndivisiblepar6etpar4) et non(ndivisiblepar24)

Donc, il faut chercher un entier n tel que n est divisible par 6 et par 4, mais pas par
24. L'entier n = 12 convient et cela termine la démonstration.

Remarque 1.4. Pour démontrer que l'assertion "tous les corbeaux sont noirs " est
fausse, il sut de trouver un corbeau qui n'est pas noir.

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1.3.5 Démonstration par l'absurde
On veut démontrer que la propriété P est vraie. On suppose pour cela qu'elle est
fausse, et on essaie d'en déduire qu'il existe une propriété Q telle que Q et (nonQ)
sont vraies, ce qui est contradictoire. Ceci montre alors, le résultat, car :

(nonP ⇒ Q et (nonQ)) vraie ⇔ (P ou (Q et (nonQ))) vraie


⇔ P est vraie.

1.3.6 Démonstration par par récurrence


Dans une démonstration, on peut être amené à démontrer une propriété qui dépend
d'un entier n. C'est à dire en fait démontrer que ∀n ∈ N, P (n).
L'une des manières de procéder est de faire un raisonnement par récurrence. Pour
cela :

 On précise clairement la propriété P (n) que l'on veut démontrer (ce choix est
important car un mauvais choix peut rendre la démonstration dicile, voire
impossible).

 On démontre P (0) (Initialisation).

 On considère un entier positif p quelconque et on démontre que "P (p) ⇒


P (p + 1)" (Hérédité). Concrètement cette deuxième partie commence par des
expressions du type : "Soit p un entier positif, supposons P (p) et démontrons
P (p + 1)", ou encore : "soit p∈N tel que P (p) ; démontrons P (p + 1).
On a alors montré que ∀n ∈ N, P (n) (Conclusion).

Remarque 1.5. Le raisonnement par récurrence s'étend à des propriétés qui sont
vraies à partir d'un certain rang n0 . Dans ce cas on démontre P (n0 ) ; puis, pour
p ≥ n0 , on démontre P (p) ⇒ P (p + 1). La conclusion est alors : (∀n ≥ n0 )(P (n)).

Exercice 1.3. ∗
Pn 2 n(n+1)(2n+1)
Montrer ∀n ∈ N , p=1 p = 6
.

Exercice 1.4. 1. Soit p un entier. Montrer que si p2 est pair, alors p est pair
(on pourra raisonner par contraposée).

2. Montrer que 2 est irrationnel (on pourra raisonner par l'absurde).

Solution

1. On suppose que p est impair. Alors, il existe un entier k tel que p = 2k + 1.


Donc,

0
p2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1 = 2(2k 2 + 2k) + 1 = 2k + 1.

Par suite, p2
est impair. On a démontré (p est impair ⇒ p2 est impair) donc,
2
la proposition (contraposée) (p est pair ⇒ p est pair).

8
√ √ p
2. Supposons que 2 est un nombre rationnel. Alors, on peut écrire : 2= q

p p2 2 2
q
est une fraction irréductible. On obtient, 2 = q 2 et 2q = p , ce qui prouve
2
que p est pair et d'après 1), p est pair.
2 2 2 2 2 2 2
Comme p = 2q , on obtient 4p1 = 2q , donc, q = 2p1 , ce qui prouve que q
p
est pair, et donc que q est pair ce qui contredit le fait que q est une fraction

irréductible. En conclusion, on a montré par l'absurde que 2 est un irration-
nel.

2 Ensembles
On ne donnera pas la dénition mathématique, mais plutôt une dénition
intuitive de ce qu'est un ensemble.
Il s'agit d'une "collection d'objets" mathématiques à laquelle peut appartenir
(ou non) un objet donné.
Lorsque x appartient à l'ensemble E, on note x ∈ E et on dit que x est un
élément de E. Dans le cas contraire, on note x∈/ E.
Exemples 1.2. On peut dénir un ensemble E par les méthodes suivantes :

(a) Par extension : En En énonçant un à un les éléments entre des aco-


lades. Par exemple, E1 = {A, B, C, D}, E2 = {vert, rouge}, E3 =
{1, 2, 3, ..., 12}, N = {0, 1, 2, ..., n, n + 1, ...}.
(b) Par compréhension : À l'aide d'un ensemble de référence E0 et d'un
prédicat P (x) ;
E = {x ∈ E0 / P (x)} signie que x ∈ E si et seulement si x ∈ E0 et
P (x) est vrai. Par exemple ; E = {n ∈ N/ 2n + 1 est premier }. Alors
2 ∈ E mais 3 ∈ / E . On ne peut pas énumérer tous les éléments de E ,
mais on peut vérier l'appartenance d'un entier à cet ensemble.

(c) Par une liste de règles (axiomes). C'est par une dénition de ce
type que l'on construit N (axiomatique de Péano), et qu'on en déduit la
construction des ensembles Z, Q, R et C.

2.1 Parties d'un ensemble


Dénition 1.4. Si E et F sont deux ensembles, on dit que F est un sous-
ensemble (ou une partie) de E, ou que F est inclus dans E, si tout élément
de F est un élément de E. Notation : F ⊂ E.
De manière usuelle, on écrit :

− F 6⊂ E la négation de F ⊂ E.
− F =E si F ⊂E et E⊂F (C'est la double inclusion, qui est utilisée
pour démontrer l'égalité de deux ensembles).

− {} = ∅ l'ensemble vide déni par ∅⊂E et ∀x ∈ E, x ∈


/ ∅.

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− {a} un ensemble ne contenant qu'un élément a (on l'appelle un single-
ton).

− P(E) l'ensemble des parties de E. Par exemple, si E = {1, 2}, l'en-


E est l'ensemble
semble des parties de P(E) = {∅, {1}, {2}, {1, 2}}.
Remarque 1.6. F 6⊂ E si ∃x ∈ F et x ∈/ E .
Proposition 1.4. Soient E , F , G trois ensembles. On a :

(a) ∅⊂E
(b) E⊂E
(c) (E ⊂F et F ⊂ G) ⇒ E ⊂ G.

2.2 Opérations sur les parties d'un ensemble


Dénition 1.5. SoientE un ensemble et A et B deux sous ensembles de E.
On dénit, à partir de A et B , les parties suivantes de E :
De manière usuelle, on écrit :

• A ∪ B = {x ∈ E/ x ∈ A ou x ∈ B}, appelé réunion des ensembles A et


B.
• A ∩ B = {x ∈ E/ x ∈ A et x ∈ B}, appelé interse tion des ensembles
A et B.

• A\B = {x ∈ E/ x ∈ A et x ∈
/ B}, appelé diérence A moins B.
• CE A = E\B le complémentaire de A dans E. Noté aussi Ā.
Dénition 1.6. Deux parties A et B de E sont dites disjointes si A ∩ B = ∅.
Proposition 1.5. Propriétés des opérations sur les ensembles :
Soient E un ensemble et A, B et C des sous ensembles de E.
(a) Avec la réunion ;

i. A∪∅=∅∪A=A
ii. A∪A=A
iii. A∪E =E
iv. A ∪ B = B ∪ A.
v. (A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C .
vi. A ∪ B = A ⇔ B ⊂ A.
(b) Avec l'intersction ;

i. A∩∅=∅∩A=A
ii. A∩A=A
iii. A∩E =A
iv. A ∩ B = B ∩ A.
v. (A ∩ B) ∩ C = A ∩ (B ∩ C .

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vi. A ∩ B = A ⇔ A ⊂ B.
(c) Avec le complémentaire ;

i. CE ∅ = E
ii. CE E = ∅
iii. CE (CE A = A.
(d) Les lois de Morgan :

i. CE (A ∪ B) = (CE A) ∩ (CE B).


ii. CE (A ∩ B) = (CE A) ∪ (CE B)..
(e) Union et intersection :

i. (A ∩ B) ∪ C = (A ∪ c) ∩ (B ∪ C) (distributivité de ∪ par rapport à


∩).
ii. (A ∪ B) ∩ C = (A ∩ c) ∪ (B ∩ C) (distributivité de ∩ par rapport à
∪).
(f ) Diérence :

i. A\B = ∅(A ⊂ B).


ii. A\∅ = A.
iii. A\B = A ∩ CE B = A\(A ∩ B).

2.3 Ensembles produits


Dénition 1.7. Soient E et F deux ensembles. On appelle ensemble produit
de E et F , noté E × F, l'ensemble constitué des couples(x, y) où x ∈ E et
y ∈ F,
E × F = {(x, y)/ x ∈ E, y ∈ F }.

Exemple 1.4. Soient E = A, B, C} et F = {1, 2}. Alors ;

E × F = {(A, 1), (A, 2), (B, 1), (B, 2), (C, 1), (C, 2), }.

Dénition 1.8. Soient E1 , E2 ,...,En des ensembles. On dénit de même l'en-


semble produit E1 × E2 × ... × En de ces ensembles, constitué des n-uplets
(x1 , x2 , ..., xn ) où xi ∈ Ei pour tout entier i ∈ |[1, n]|.
Remarque 1.7. Lorsque E = E1 = E2 = ... = En , on note E n = E1 × E2 ×
... × En comme on l'a déjà utilisé pour R2 par exemple.

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3 Applications
3.1 Généralités
On rappelle qu'une application f d'un ensemble E vers un ensemble F est une
relation binaire (relie deux éléments ) qui fait relier tout élément x de E à un
unique élément dans F dit image de x et notée f (x), et x dite antécédent de
f (x).
On note F(E, F ) l'ensemble des applications de l'ensemble E vers l'ensemble
F.
On note Γ = {(x, y) ∈ E × F/ y = f (x)} le graphe de l'application f .
Dénition 1.9. Soit A ⊂ E . On appelle image de la partie A, le sous-
ensemble de F noté f (A), par abus de langage, et déni par :

f (A) = {y ∈ F, ∃x ∈ A tel que y = f (x)}


C'est l'ensemble des images par f des éléments de la partie A.
Attention, f (A) n'est pas l'image d'un élément de E, mais le sous ensemble
de F constitué des images des éléments de A.
Exemple 1.5. Soit l'application ;
f : N → N
n 7→ f (n) = n + 1
On a par exemple f ({0, 1}) = {1, 2}, f ({2, 3, 9}) = {3, 4, 10}. 0 n'a pas d'an-
técédent par f .
Dénition 1.10. Soit B ⊂ F . On appelle image réciproque de la partie B , le
−1
sous-ensemble de E noté f (B) et déni par :
f −1 (B) = {x ∈ E, f (x) ∈ B}
C'est l'ensemble des des antécédents par f des éléments de la partie B .
Remarque 1.8. Attention ! f −1 n'est pas une application en général ! Ne
pas confondre image réciproque d'une partie par l'application f (celle-ci existe
−1
toujours) et application réciproque f (qui n'existe que si f est bijective).
Dans l'exemple suivant, f n'admet pas d'application réciproque sur R, mais R
a une image réciproque par f (il s'agit de R).
Exemple 1.6. Soit l'application ;
f : R → R
x 7→ f (x) = x2
−1
-f ({1}) = {−1, 1},
−1
-f ({−1}) = ∅,
−1
-f ([0, 1]) =] − 1, 1[.
Dénition 1.11. Composée de deux applications :
Si f : E → F et g : F → G sont deux applications, alors on dénit la composée
de f suivie de g par :
g◦f : E → G
.
x 7→ (g ◦ f )(x) := g(f (x))

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3.2 Prolongement et restriction d'une application
Dénition 1.12. Soit f :E→F une application, et A une partie de E. On
appelle restriction de f à la partie A, l'application notée f|A dénie par :

f|A : A → F
x 7→ f (x)

Soit f :R →
Exemple 1.7. x 7 →
R
|x|
On a f|R− = −IdR− : R− → R− et f|R+ = IdR+ : R+ → R+
x 7→ −x x 7→ x

Dénition 1.13. Soit f : E → F une application, et X un ensemble qui


contient E (E ⊂ X ). On dit que l'application g : X → F est un prolongement
de f si g|E est l'application f .
En d'autres termes, g est un prolongement de f sur X si g coïncide avec f
sur E .

Exemple 1.8. Soit f : Rx+ → 7→


√R
x
L'application g : R → pR est un prolongement continu de f.
x 7→ |x|
Remarque 1.9. Dans la plupart des cas, on prolonge une fonction en un
point seulement, qui se trouve hors de l'ensemble de dénition, et de façon à
ce que le prolongement soit continu (prolongement par continuité).

3.3 Injections, surjections, bijections


Dénition 1.14. Soit f :E→F une application. On dit que :

(a) f est injective (ou une injection) si tout élément de F a au plus un


antécédent dans E par f, ce qui s'énonce de la manière suivante :

 
f est injective ⇔ ∀x, y ∈ E, (f (x) = f (y) ⇒ x = y)
 
⇔ ∀x, y ∈ E, (x 6= y ⇒ f (x) 6= f (y) .

(b) f est surjective (ou une surjection) si tout élément de F a au moins


un antécédent dans E par f, ce qui s'énonce de la manière suivante :

 
f est surjective ⇔ ∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x) .

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(c) f est bijective (ou une bijection) si tout élément de F a au un et un
seul antécédent dans E par f , ce qui s'énonce de la manière suivante :
 
f est bijective ⇔ ∀y ∈ F, ∃!x ∈ E, y = f (x)
 
⇔ f est injective et surjrctive .

Remarque 1.10. La propriété de surjectivité traduit l'existence d'un antécé-


dent par f pour tout élément y de F.
La propriété d'injectivité traduit l'unicité d'un éventuel antécédent de y.
La propriété de bijectivité traduit donc l'existence et l'unicité d'un tel antécé-
dent.
Proposition 1.6. f : E → F est surjective si et seulemnt si f (E) = F .
Exercice 1.5. Disuter de l'injectivité et de la surjectivité des applications
suivantes dans leur ensemble image :

f : N → N, g : Z → Z, h : R+ → R,
n 7 → n+1 n 7→ n + 1 x 7 → x2
l : R → C, m : C → C∗
θ 7→ eiθ z 7 → ez

3.4 Application réciproque


Dénition 1.15. Si f : E → F est une application bijective, alors tout
élément y de F a un unique antécédent x par f , et on dénit l'application
réciproque de f notéef −1 par f −1 (y) = x. On a alors :

y = f (x) ⇔ x = f −1 (y).

L'application
IdE : E → E
x 7→ x
est appelée application identique (ou identité) de E. Elle est trivialement bi-
jective.
Proposition 1.7. Soient f :E →F et g :F →G deux applications bijec-
tives. Alors ;

(a) L'application IdE est bijective et Id−1


E = IdE .
(b) f −1 ◦ f = IdE et f ◦ f −1 = IdF .
(c) g◦f :E →G est binjective et (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
Exercice 1.6. Soient f :E→F une applications.

(a) Montrer que s'il existe une application g : FE tel que g ◦ f = IdE ,
alors, f est injective.

14
(b) Montrer que s'il existe une application h : FE tel que f ◦ h = IdF ,
alors, f est surjective.
Dénition 1.16. Involution
On dit que l'application f : E → E est involutive (ou une involution) si
f ◦ f = IdE .
−1
Si f est une involution, alors f est bijective et on a f = f.
∗ ∗
L'application f : R → R est une involution
Exemple 1.9. x 7→ x1

3.5 Ensembles dénombrables, nis


Dénition 1.17. - Un ensemble est dènombrable s'il est en bijection avec N.
- Un ensemble E est ni s'il est en bijection avec [|1, n|] = {1, 2, ..., n}. Le
nombre n est appelé le cardinal de E noté card(E) = n.
- Un ensemble est au plus dènombrable s'il est dénombrable ou ni.
Exemples 1.3. ∗
-N est dénombrable ; puisque l'application
f : N → N∗ est une bijection
n 7→ n + 1
2
-N est dénombrable ; puisque l'application
g : N2 → N est une bijection
p
(p, s) 7→ 2 (2s + 1) − 1

3.6 Familles
Dénition 1.18. Soit un ensemble I (les indices) et un ensemble E. On
appelle famille d'éléments de E indexée par I, une application

φ : I → E
i 7→ φ(i) = ai

On note cette application (ai )i∈I .


Remarque 1.11. Si I = N, (an )n∈N est dite suite dans E .
Exemple 1.10. Si E = R et I = N, (an )n∈N est dite suite de réels..
Dénition 1.19. Soit un ensemble E et un ensemble I . On dénit une famille
de parties de E :
(Ai )i∈I où ∀i ∈ I, Ai ∈ P(E)
On not ;
\ [
Ai = {x ∈ E/ ∀i ∈ I, x ∈ Ai }, Ai = {x ∈ E/ ∃i ∈ I, x ∈ Ai }.
i∈I i∈I

Exercice 1.7. Soit un ensemble E et (Ai )i∈I une famille de parties de E.


Montrer que : \  [ 
E\ Ai = E\Ai
i∈I i∈I

15
[  \ 
E\ Ai = E\Ai
i∈I i∈I
Exercice 1.8. Soit une application f : E → F et (Bi )i∈I une famille de
parties de F. Montrer que :
\  \
−1
f Bi = f −1 (Bi ).
i∈I i∈I

4 Relations binaires
Dénition 1.20. Soit un ensemble E . Une relation binaire R sur E est la
donnée d'un sous-ensemble G ⊂ E × E et pour tout (x, y) ∈ E 2 , on écrit :

xRy ⇔ (x, y) ∈ G.
Dénition 1.21. Soit R une relation binaire l'ensemble E. On dit que R
est :

− réexive ssi ∀x ∈ E, xRx.


− symétrique ssi ∀(x, y) ∈ E 2 , xRy ⇒ yRx.
− antisymétrique ssi ∀(x, y) ∈ E 2 , xRy etyRx ⇒ x = y.
− transitive ssi ∀(x, y, z) ∈ E 3 , xRy etyRz ⇒ xRz .

4.1 Relation d'équivalence


Dénition 1.22. On dit qu'une relation R sur l'ensemble E est une relation
d'équivalence si elle est :

(a) réexive,

(b) symétrique,

(c) transitive.
Exemple 1.11. L'égalité (=) est une relation d'équivalence.
Dénition 1.23. Soit R une relation d'équivalence sur un ensemble E . On
note pour nu élément x∈E :

Cx = {y ∈ E|xRy}.

L'ensemble Cx s'appelle la classe d'équivalence de l'élément x.


Dénition 1.24. Partition
Soit un ensemble E et (Ai )i∈I une famille de parties de E. On dit que cette
famille de parties est une partition de l'ensemble E si et seulement si :

(a) Chaque partie Ai est non vide : ∀i ∈ I , Ai 6= ∅,


(b) Les parties distinctes sont deux à deux disjointes : ∀(i, j) ∈ I 2 , Ai ∪
Aj 6= ∅ ⇒ Ai = Aj ,

16
S
(c) Les classes recouvrent l'ensemble E : ii nI Ai = E.
Exemple 1.12. Soit A une partie non vide d'un ensemble E . Alors {A, CE A =
Ā} forme une partition de E.
Proposition 1.8. Soit
 Rune relation d'équivalence sur un ensemble non vide
E. Alors, la famille Cx des classes d'équivalences associées forme une
x∈E
partition de l'ensemble E.
Remarque 1.12. Réciproquement. Soit (Ai )i∈I une partition de l'ensemble
E. on peut dénir la relation R par :

xRy ⇔ ∃i ∈ I tq x ∈ Ai et y ∈ Ai .

On montre que cette relation est une relation d'équivalence et que les classes
d'équivalences associées sont les ensembles Ai .
Exercice 1.9. Soit E = Z. On dénit la relation R par :

nRp ⇔ p − n est pair .


Montrer que c'est une relation d'équivalence et déterminer ses classes d'équi-
valences.

4.2 Relation d'ordre


Dénition 1.25. On dit qu'une relation R sur l'ensemble E est une relation
d'ordre si elle est :

(a) réexive,

(b) antisymétrique,

(c) transitive.
Remarque 1.13. Une relation d'ordre permet de comparer deux éléments.
Lorsque xRy , on dit que l'élément x est (( plus petit )) que l'élément y, et on
préfère noter
x ≤ y.
Exemple 1.13. Soit N muni de la relation / (la division : n/p ⇔ ∃m ∈ N, p =
nm). Alors, / est relation d'ordre sur N (et non sur Z).
Dénition 1.26. Ordre total
Soit une relation d'ordre ≤ sur l'ensemble E . On dit que deux éléments (x, y) ∈
E2 sont comparables pour cet ordre si et seulement si x ≤ y ou alors y ≤ x.
Lorsque tous les couples d'éléments de l'ensemble E sont comparables, on dit
que la relation d'ordre est totale. Dans le cas contraire( existance de deux
éléments non comparables ) l'ordre est dit partiel.
Exercice 1.10. Soit un ensemble X et sur E = P(X), on dénit la relation

∀(A, B) ∈ E 2 , ARB ⇔ A ⊂ B.

1-Montrer que R est une relation d'ordre ?


2-Cet ordre est-il total ?

17
Remarque 1.14. Soit un ensemble E
muni d'une relation d'ordre ≤. Alors,
2
on peut dénir deux relations d'ordre sur E :

(a) L'ordre produit :


  
( x, y) ≤1 (a, b) ⇔ x ≤ a et y≤b .

(b) L'ordre l'exicographique :


   
(x, y) ≤2 (a, b) ⇔ x ≤ a ou x=a et y≤b .

L'ordre produit est un ordre partiel et l'ordre lexicographique est un ordre total.
Dénition 1.27. Élements remarquables
Soit un ensemble E muni d'une relation d'ordre ≤ et une partie A ⊂ E. On
dénit les notions suivantes :

(a) Un élément M ∈E est un majorant de la partie A si et seulement si


∀a ∈ A, a ≤ M,
(b) Un éléementm∈E est un minorant de la partie A si et seulement si
∀a ∈ A, m ≤ a,
(c) Un éléement a∈A est un plus petit élément de A si et seulement si
∀x ∈ A, a ≤ x,
(d) Un éléement a∈A est un plus grand élément de A si et seulement si
∀x ∈ A, x ≤ a,
(e) Un éléement m ∈ A est un élément minimal de A si et seulement si
∀x ∈ A, x ≤ m ⇒ x = m,
M ∈ A est un
(f ) Un éléement élément maximal de A si et seulement si
∀x ∈ A, M ≤ x ⇒ x = M.
Proposition 1.9. Unicité d'un plus petit élément
Si a∈A est un plus petit (grand) élément de la partie A, il est unique.
Remarque 1.15. Il se peut qu'il n'existe pas de plus petit (grand) élément
d'une partie.
Exercice 1.11. Dans N, on considère la relation de divisibilité :

∀(n, m) ∈ N2 , n/m ⇔ ∃k ∈ Ntel quem = kn

1. Vérier que cette relation dénit un ordre partiel sur N,


2. L'ensemble N admet-il un plus petit (grand) élément pour cet ordre ?
3. Quels sont les éléments maximaux (minimaux) de N\{0, 1} pour cet ordre ?

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