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Un résultat mathématique qui mérite d'être retenu est en général qualifié de proposition. D'ailleurs,
suivant son importance dans le cadre d'une théorie donnée, il pourra aussi être qualifié de
Notons qu'un résultat est qualifié de corollaire à un autre résultat si sa démonstration découle
directement du résultat mathématique dont il est le corollaire.
Un résultat mathématique est donc un énoncé vrai que l'on peut déduire d'axiomes ou d'autres
résultats mathématiques en s'appuyant sur des règles strictes de logique. Le but de ce premier
chapitre est de préciser certaines règles de logique sur lesquelles nous nous appuierons pour justifier
les raisonnements utilisés dans nos démonstrations.
Définition 1.1 : Une assertion est un énoncé auquel on peut attribuer la valeur de vérité vrai (V) ou
faux (F), mais jamais les deux à la fois. C'est le principe du tiers-exclu
Il est d'usage de noter une assertion en utilisant une lettre majuscule (par exemple P, Q, R).
Exemples
2. L'assertion « 24 est un multiple de 2 » est vraie et « 19 est un multiple de 2 » est une assertion
fausse.
Les énoncés que nous rencontrons le plus souvent sont d'une nature plus générale. Par exemple,
considérons un entier naturel n. On ne peut pas dire si l'énoncé « n est un multiple de 2 » est vrai ou
faux puisque sa valeur de vérité dépend de l'entier n. Par conséquent, l'énoncé « n est un multiple de
2 » n'est pas une assertion. On dit que c'est un prédicat.
Définition 1.2 : Soit E un ensemble. On appelle prédicat sur E un énoncé contenant des lettres
appelées variables tel que lorsqu’on remplace chacune de ces variables par un élément de E, on
obtienne une assertion.
Un prédicat contenant la variable x sera noté P(x) pour marquer la dépendance de sa valeur de vérité
par rapport à la variable x considérée. Il est clair qu'une assertion peut s'interpréter comme un
prédicat sans variable, c'est-à-dire comme un prédicat toujours vrai ou toujours faux, ce qui nous
autorise à ne faire référence par la suite qu'à la notion de prédicat, englobant ainsi celle d'assertion.
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Professeur BUKWELI K. Joseph Désiré. Notes d’Introduction aux Mathématiques Générales (Inédites 2023)
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Exemples
1. Comme nous l'avons mentionné, l'énoncé P(n) défini par « n est un multiple de 2 » est un prédicat
sur N. Il devient une assertion quand on donne une valeur entière à n. Par exemple,
2. L'énoncé P(𝑥, 𝐴) défini par « 𝑥 ∈ 𝐴» est un prédicat à deux variables. On obtient par exemple les
assertions P(1, ℕ) et P(1/2, ℤ) à partir du prédicat P(𝑥, 𝐴). Il est clair que P(1, ℕ) est une assertion
vraie et que P(1/2, ℤ) est une assertion fausse.
Définition 1.3 : La négation du prédicat P est le prédicat noté non(P) (ou parfois ¬ 𝑃 ) qui est vrai
lorsque P est faux, et est faux lorsque P est vrai.
Il est d'usage de présenter les valeurs de vérité de non(P) en fonction des valeurs de vérité de P dans
un tableau appelé table de vérité. Pour le connecteur logique « non », on obtient la table de vérité
suivante :
P non(P)
V F
F V
Les tables de vérité des deux connecteurs logiques « et » et « ou » ainsi définis sont donc :
P Q P ∧Q P Q P∨Q
V V V V V V
V F F V F V
F V F F V V
F F F F F F
Il est à noter que le « ou » du langage courant a un sens exclusif traduisant l'alternative entre P et Q :
ou bien P est vraie (et Q est fausse), ou bien Q est vraie (et P fausse), mais P et Q ne peuvent être
vrais simultanément. En revanche, le « ou » logique n'est pas exclusif
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b) Implication, équivalence
Les tables de vérités des deux connecteurs logiques « ⟹ » et « ⟺ » ainsi définis sont donc :
P Q P ⟹Q P Q P⟺Q
V V V V V V
V F F V F F
F V V F V F
F F V F F V
La définition de ces deux connecteurs appelle quelques commentaires.
Observons que l'implication de P vers Q, telle qu'elle est définie ci-dessus, englobe la notion
d'implication du langage courant : « Si P alors Q ». En effet, si P ⟹ Q est vrai, et si P vrai, alors Q est
vrai (ce qui correspond à la première ligne de la table de vérité de P ⟹ Q).
Remarquons qu'au sens du langage courant, une implication exprime une relation de cause à effet.
Ici, la cause est P et l'effet est Q. Elle signifie que pour avoir l'effet, il suffit d'avoir la cause, et en ce
sens, on dit parfois que P est une condition suffisante pour Q. Elle signifie aussi que la situation où il y
a la cause mais pas l'effet est impossible (ce qui correspond à la deuxième ligne de la table de vérité
de P ⟹ Q). Bien entendu, s'il n'y a pas la cause, il peut tout de même y avoir l'effet (on retrouve ici la
troisième ligne de la table de vérité de P ⟹ Q). Enfin, il se peut qu'il n'y ait ni la cause, ni l'effet (ce
qui correspond cette fois-ci à la quatrième ligne de la table de vérité de P ⟹ Q).
Observons aussi que l'équivalence de P et de Q, telle qu'elle est définie ci-dessus, correspond à la
notion d'équivalence du langage courant.
1. Le prédicat composé
((P ⟹ Q) et (Q ⟹ R)) se note: P ⟹ Q ⟹ R.
2. De même, le prédicat composé ((P ⟺ Q) et (Q ⟺ R)) se note: P ⟺ Q ⟺ R.
3. L'implication Q ⟹ P s'appelle l'implication réciproque de P ⟹ Q.
Si R1 est vrai lorsque R2 est vrai et si R1 est faux lorsque R2 est faux alors on dit que R1 et R2
ont la même table de vérité ou qu'ils sont logiquement équivalents, et on note R1 ≡ R2.
Dans le cas contraire, on note R1 ≢ R2.
Exemples
1. Soit P un prédicat. Alors le prédicat P et le prédicat non (non( P)) sont logiquement équivalents.
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Définition 1. 7 : Un prédicat composé R qui est vrai quelles que soient les valeurs de vérité des
prédicats qui le composent, est appelé une tautologie.
Exemples
Définition 1.8 : Deux prédicats composés sont dits incompatibles si leur conjonction est fausse
quelles que soient les valeurs de vérité des prédicats qui les composent.
Exemples
On a alors les équivalences logiques suivantes, appelées lois de Morgan pour les prédicats :
non (P ou Q) ≡ (non(P) et non(Q)) ,
non (P et Q) ≡ (non(P) ou non(Q)).
On a aussi les équivalences logiques suivantes :
(P ou (Q et R)) ≡ ((P ou Q) et (P ou R)),
(P et (Q ou R)) ≡ ((P et Q) ou (P et R)).
Proposition 1.2 Soient P et Q deux prédicats. On a alors les équivalences logiques suivantes :
(𝑃 ⟹ 𝑄) ≡ (𝑛𝑜𝑛(𝑃)𝑜𝑢 𝑄)
𝑛𝑜𝑛(𝑃 ⟹ 𝑄) ≡ (𝑃 𝑒𝑡 𝑛𝑜𝑛(𝑄))
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(𝑃 ⟹ 𝑄) ≡ (𝑛𝑜𝑛(𝑄) ⟹ 𝑛𝑜𝑛(𝑃))
(𝑃 ⟺ 𝑄) ≡ ((𝑃 ⟹ 𝑄)𝑒𝑡 (𝑄 ⟹ 𝑃)
Preuve : Par utilisation des tables de vérité.
Remarques
2. Si on interprète l'implication de 𝑃 vers 𝑄 comme une relation de cause (ici 𝑃) à effet (ici 𝑄) , alors
sa contraposée traduit le fait que de l'absence de l'effet on peut déduire l'absence de la cause. En ce
sens, on dit parfois que 𝑄 est une condition nécessaire pour 𝑃. D'après la proposition 1.2, une
implication et sa contraposée sont logiquement équivalentes.
(𝑃 ⟹ 𝑄) ≢ (𝑄 ⟹ 𝑃)
4. L'équivalence de 𝑃 et 𝑄 s'appelle double-implication. Elle se lit aussi « Pour que 𝑃, il faut et il suffit
que 𝑄 » et on dit que 𝑃 (respectivement 𝑄) est une condition nécessaire et suffisante pour 𝑄 (resp.
pour 𝑃) .
a) Quantificateurs simples
Partant d'un prédicat 𝑃(𝑥)défini sur un ensemble 𝐸, il est possible construire de nouvelles assertions
dites assertions quantifiées en utilisant les quantificateurs « il existe » et « quel que soit ».
Exemples
1. L'assertion quantifiée «∃𝑥 ∈ ℝ 𝑥 = 4» est vraie car il existe (au moins) un élément de ℝ qui
vérifie 𝑥 = 4. C'est le cas des deux réels -2 et 2.
2. L'assertion quantifiée «∀ 𝑛 ∈ ℕ (𝑛 − 3)𝑛 < 0 » est fausse puisque qu'il existe un élément n de ℕ
(prendre n = 0, n = 1, n = 2 ou n = 3) pour lequel l'énoncé « (n - 3)n > 0 » est faux.
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Observons que dans une assertion quantifiée, par exemple dans «∀𝑥 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥) », la lettre 𝑥 pourrait
être remplacée par n'importe quelle autre lettre ; cela ne changerait ni le sens, ni la valeur de vérité
de l'assertion quantifiée. En ce sens, on dit que 𝑥 est une variable muette.
Remarques
1. Suivant l'expression « Qui peut le plus, peut le moins », il est clair que l'assertion quantifiée
«∃𝑥 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥)» est automatiquement vérifiée dès lors que l'assertion quantifiée «∀𝑥 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥) »
l'est. Par exemple, l'assertion quantifiée «∃𝑥 ∈ [−3, 1] 𝑥 + 2𝑥 − 3 ≤ 0» est vraie car l'assertion
quantifiée «∀𝑥 ∈ [−3, 1] 𝑥 + 2𝑥 − 3 ≤ 0 » est vraie.
2. Lorsqu'il existe un élément de 𝐸vérifiant 𝑃(𝑥), cela n'exclut en aucun cas la possibilité qu'il en
existe plusieurs. S'il en existe un et un seul, on pourra écrire :
«∃! 𝑥 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥)»
3. La négation de « pour tout élément 𝑥 de 𝐸 l'énoncé 𝑃(𝑥) est vrai » est « il existe un élément 𝑥 de
𝐸 pour lequel l'énoncé 𝑃(𝑥) est faux » et la négation de « il existe un élément 𝑥 de 𝐸 pour lequel
l'énoncé 𝑃(𝑥) est vrai » est « pour tout élément 𝑥 de 𝐸 l'énoncé 𝑃(𝑥) est faux ». Autrement dit,
b) Quantificateurs multiples
L’assertion quantifiée « ∀𝑥 ∈ 𝐸 ∀𝑦 ∈ 𝐹 𝑃(𝑥, 𝑦)» est vraie lorsque tous les éléments 𝑥 de 𝐸
et tous les éléments 𝑦 de 𝐹 vérifient 𝑃(𝑥, 𝑦).
L’assertion quantifiée « ∃𝑥 ∈ 𝐸 ∃𝑦 ∈ 𝐹 𝑃(𝑥, 𝑦)» est vraie lorsqu'il existe (au moins) un
élément 𝑥 appartenant à 𝐸 et lorsqu'il existe (au moins) un élément 𝑦 appartenant à 𝐹
vérifiant 𝑃(𝑥, 𝑦).
Remarques
La plupart des énoncés mathématiques demandent, pour être correctement formalisés, l'usage
successif de quantificateurs différents. On peut ainsi construire de nouvelles assertions quantifiées
en combinant à souhait les deux quantificateurs ∀ et ∃ définis précédemment.
L'utilisation de quantificateurs multiples doit cependant s'effectuer dans le respect des règles
suivantes :
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∀𝑥 ∈ 𝐸 ∀𝑦 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥, 𝑦) ≡ ∀𝑦 ∈ 𝐹 ∀𝑥 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥, 𝑦) ;
∃𝑥 ∈ 𝐸 ∃𝑦 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥, 𝑦) ≡ ∃𝑦 ∈ 𝐹 ∃𝑥 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥, 𝑦) .
∀𝑥 ∈ 𝐸 ∃𝑦 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥, 𝑦) ≢ ∃𝑦 ∈ 𝐹 ∀𝑥 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥, 𝑦) .
𝑃 𝑒𝑡 (𝑃 ⟹ 𝑄) ⟹ 𝑄
Ainsi, si l'énoncé 𝑃 est vrai et si l'implication 𝑃 ⟹ 𝑄 est vraie alors l'énoncé 𝑄 est nécessairement
vrai. C'est la méthode de démonstration la plus courante.
Il sert à démontrer qu'une implication « 𝑃 ⟹ 𝑄 » est vraie. Il s'appuie sur l'équivalence logique
suivante (voir la proposition 1.2) :
(𝑃 ⟹ 𝑄) ≡ (𝑛𝑜𝑛(𝑄) ⟹ 𝑛𝑜𝑛(𝑃))
Au lieu de montrer que l'implication «𝑃 ⟹ 𝑄 » est vraie, le raisonnement par contraposée consiste à
montrer que l'implication « 𝑛𝑜𝑛(𝑄) ⟹ 𝑛𝑜𝑛(𝑃) » est vraie. On fait donc l'hypothèse que l'énoncé
𝑛𝑜𝑛(𝑄)) est vrai et on montre que ceci implique que l'énoncé 𝑛𝑜𝑛(𝑃) est vrai.
« ∀ 𝑛 ∈ ℕ ( 𝑛 pair ⟹ 𝑛 pair) »
Pour cela, montrons que : ∀ 𝑛 ∈ ℕ 𝑛𝑜𝑛(𝑛 pair) ⟹ 𝑛𝑜𝑛(𝑛 pair) . Autrement dit :
∀ 𝑛 ∈ ℕ ( 𝑛 impair ⟹ 𝑛 impair).
Soit 𝑛 un entier naturel. Supposons 𝑛 impair. Cela signifie qu'il existe 𝑘 appartenant à ℕ tel que :
𝑛 = 2𝑘 + 1. On a alors :
Pour montrer qu'un énoncé 𝑃 est vrai, un raisonnement par l'absurde consiste à montrer que sa
négation, l'énoncé 𝑛𝑜𝑛(𝑃), entraîne un énoncé 𝑄 et son contraire 𝑛𝑜𝑛(𝑄). Il s'appuie sur
l'équivalence logique :
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En pratique, on suppose l'énoncé 𝑛𝑜𝑛(𝑃)) comme étant vrai et on cherche alors un énoncé (noté 𝑄
ci-dessus) qui, sous cette hypothèse, serait à la fois vrai et faux. On dit que l'on a obtenu une
contradiction ou que l'hypothèse est contradictoire.
Exemple Montrons en utilisant un raisonnement par l'absurde que √2 est irrationnel, c'est-à-dire que
√2 ∉ ℚ. Rappelons que √2 est, par définition, le nombre positif dont le carré vaut 2. Supposons que
√2 soit un rationnel. Il existe donc un couple (𝑝, 𝑞)ℕ × ℕ∗ , avec 𝑝 et 𝑞 premiers entre eux (c’est-à
dire sans diviseur commun autre que 1) tel que √2 = 𝑝/𝑞. En élevant au carré les deux membres de
cette égalité on obtient l’égalité : 2 = 𝑝 /𝑞 ou encore 2𝑞 = 𝑝 , signifiant que 𝑝 est pair. D’où, en
vertu de l’exemple précédent 𝑝 est pair. On peut donc trouver un entier 𝑚 ∈ ℕ tel que 𝑝 = 2𝑚. Dès
lors : 2𝑞 = 𝑝 = 4𝑚 . Ce qui implique que 𝑞 = 2𝑚 , c’est-à-dire 𝑞 est pair. En en déduit aussi
que 𝑞 est pair (en vertu de l’exemple précédent). Il apparaît ainsi que 2 est un diviseur commun aux
entiers 𝑝 et 𝑞. Ce qui contredit l’hypothèse « 𝑝 et 𝑞 sont premiers entre eux ». Ceci montre que
l’énoncé « √2 ∉ ℚ » est vrai.
Remarque : Ce mode de raisonnement est souvent utilisé pour montrer qu'une implication «𝑃 ⟹ 𝑄»
est vraie. Rappelons l'équivalence logique suivante (Proposition 1.2) :
𝑛𝑜𝑛(𝑃 ⟹ 𝑄) ≡ (𝑃 𝑒𝑡 𝑛𝑜𝑛(𝑄))
Pour montrer par l'absurde que l'implication «𝑃 ⟹ 𝑄» est vraie, on suppose l'énoncé 𝑃 et l'énoncé
𝑛𝑜𝑛(𝑄) comme étant vrais et on montre que cela conduit à une contradiction.
Ainsi, pour montrer que «∀𝑥 ∈ 𝐸 𝑃(𝑥)» est une assertion fausse, la méthode consiste à exhiber un
élément 𝑥 de 𝐸 ne vérifiant pas 𝑃(𝑥).
Exemple : « Toute application de ℝ dans ℝ est soit paire soit impaire » est une assertion fausse
puisqu'on peut trouver une application de ℝ dans ℝ qui n'est ni paire, ni impaire. C'est par exemple
le cas de l'application 𝑥 ↦ exp(𝑥).
De nombreux résultats s'expriment sous la forme «∀𝑛 ∈ ℕ 𝑃(𝑛) ». Un raisonnement par récurrence
permet de montrer qu'une telle assertion quantifiée est vraie. Son principe exprime le fait que si la
propriété 𝑃(𝑛) est vraie et si l'implication « 𝑃(𝑛) ⟹ 𝑃(𝑛 + 1)» est vraie (on dit alors que 𝑃(𝑛) est
une propriété héréditaire), alors la propriété 𝑃(𝑛) est vraie pour tout entier naturel 𝑛.
La méthodologie consiste à :
Notons cependant qu’un raisonnement par récurrence peut être utilisé si la propriété 𝑃(𝑛) n'est
vraie qu'à partir d'un certain rang 𝑛 où 𝑛 désigne un entier naturel non nécessairement égal à 0.
Dans ce cas précis, la première étape consistera à montrer que la propriété 𝑃(𝑛 ) est vraie.
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On peut définir de manière intuitive un ensemble comme la réunion dans une même entité de
certains objets bien déterminés. On appelle ces objets les éléments de l'ensemble. Ce ne sont pas
nécessairement des nombres. Il est d'usage de noter un ensemble en utilisant une lettre majuscule et
un élément en utilisant une lettre minuscule.
L’inclusion d'un ensemble 𝐸 dans un ensemble 𝐹 se note 𝐸 ⊂ 𝐹. Dans ce cas tout élément de 𝐸 est
un élément de 𝐹. On dit aussi que 𝐸 est une partie (ou sous-ensemble) de 𝐹. On a ainsi, par exemple,
𝐸 ⊂ 𝐸. L'ensemble des parties de 𝐸 est note 𝒫(𝐸). Parmi ces parties, il y a en particulier 𝐸 et
l'ensemble vide note 𝜙 qui est l’ensemble ne contenant aucun élément.
Deux ensembles 𝐸 et 𝐹 sont égaux (ou identiques), et on note 𝐸 = 𝐹, si tout élément de 𝐸 est
élément de 𝐹 et si tout élément de 𝐹 est élément de 𝐸. Dans le cas contraire, on dit qu'ils sont
distincts et on note 𝐸 ≠ 𝐹.
𝐴 ∪ 𝐵 = {𝑥 ∈ 𝐸: 𝑥 ∈ 𝐴 𝑜𝑢 𝑥 ∈ 𝐵}.
Si 𝐴 et 𝐵 deux sous-ensembles de 𝐸, alors l'intersection des deux ensembles 𝐴 et 𝐵, notée 𝐴 ∩ 𝐵,
est l'ensemble constitué par les éléments de 𝐸 appartenant à 𝐴 et 𝐵. Autrement di,t
𝐴 ∩ 𝐵 = {𝑥 ∈ 𝐸: 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∈ 𝐵}.
Si 𝐴 ∩ 𝐵 ≠ 𝜙, alors les deux ensembles 𝐴 et 𝐵 sont dits disjoints.
A l'instar des connecteurs logiques « et », « ou », l'intersection et l'union vérifie les deux propriétés
suivantes :
𝐴 ∩ (𝐵 ∪ 𝐶) = (𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐶) et 𝐴 ∪ (𝐵 ∩ 𝐶) = (𝐴 ∪ 𝐵) ∩ (𝐴 ∪ 𝐶)
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On dit que l'intersection (respectivement l'union) est distributive par rapport à l'union
(respectivement l'intersection).
𝐴\𝐵 = {𝑥 ∈ 𝐸: 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵}.
Si 𝐴 une partie d 'un ensemble 𝐸, alors on appelle complémentaire de 𝐴 dans 𝐸 le sous-ensemble de
𝐸, noté ∁ , constitué des éléments de 𝐸 qui n'appartiennent pas à 𝐴. Autrement dit,
∁ = {𝑥 ∈ 𝐸: 𝑥 ∈ 𝐸 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐴} = 𝐸\𝐴.
1.2.3 Produit cartésien d’ensembles
𝐸 = 𝐸 × 𝐸 × … × 𝐸 = {(𝑥 , 𝑥 , … , 𝑥 ) ∶ 𝑥 ∈ 𝐸 , 𝑥 ∈ 𝐸 , … , 𝑥 ∈ 𝐸 }.
1.3.1 Relation
Soient 𝐸 et 𝐹 deux ensembles non vides. On appelle relation (on dit aussi correspondance) ℛ de 𝐸
vers 𝐹 tout triplet (𝐸, Γ, 𝐹) où ℛ est une partie du produit cartésien 𝐸 × 𝐹. L 'ensemble 𝐸 s 'appelle
l'ensemble de départ de ℛ, l'ensemble 𝐹 s'appelle l'ensemble d'arrivée de ℛ et le sous-ensemble Γ
de 𝐸 × 𝐹 s 'appelle le graphe de ℛ.
Si (𝑥, 𝑦) ∈ Γ, alors on dit que 𝑥 est en relation avec 𝑦 par la relation ℛ, ce que l’on note 𝑥ℛ𝑦.
L’élément 𝑦 est appelé image de 𝑥 par ℛ et l’élément 𝑥 est appelé antécédent de 𝑦 par ℛ.
Soit 𝐸 un ensemble non vide. Une relation ℛ de 𝐸 vers 𝐸 est appelée relation d’équivalence sur 𝐸
si elle est à la fois:
Soit 𝐸 un ensemble non vide. Une relation ℛ de 𝐸 vers 𝐸 est appelée relation d’ordre sur 𝐸 si elle
est à la fois:
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Une relation 𝑓 d 'ensemble de départ 𝐸, d'ensemble d'arrivée 𝐹 et de graphe Γ est appelée une
fonction de 𝐸 vers 𝐹 si tout élément de 𝐸 est en relation avec au plus un élément de 𝐹 (c'est-à-dire
avec un élément ou avec aucun élément). On note alors :
𝑓: 𝐸 ⟶ 𝐹
Si (𝑥, 𝑦) ∈ Γ, alors on dit que 𝑦 est en relation avec 𝑥 par la relation 𝑓, ce que l’on note 𝑦 = 𝑓(𝑥).
𝒟 = {𝑥 ∈ 𝐸 ∶ ∃𝑦 ∈ 𝐹 𝑦 = 𝑓(𝑥)}.
Une fonction 𝑓 de 𝐸 vers 𝐹 est appelée une application si 𝒟 = 𝐸. L 'ensemble des applications de 𝐸
vers 𝐹 est noté 𝒜𝑝𝑝(𝐸, 𝐹).
Si 𝑓 est une application de 𝐸 vers 𝐹 et 𝐴 une partie de l’ensemble de départ 𝐸, on appelle image
(directe) de 𝐴 par 𝑓 le sous-ensemble 𝐹, noté 𝑓(𝐴), défini par :
Soit 𝐵 une partie de l’ensemble d’arrivée 𝐹. On appelle image réciproque de 𝐵 par 𝑓, le sous-
ensemble de E, noté 𝑓 (𝐵), défini par
Soit 𝐸 un ensemble non vide. L 'application de 𝐸 vers 𝐸 qui à 𝑥 associe 𝑥 se note 𝑖𝑑 et s'appelle
l'identité de 𝐸. Ainsi,
𝑖𝑑 ∶ 𝑥 ∈ 𝐸 → 𝑥 ∈ 𝐸.
Une application 𝑓 de 𝐸 vers 𝐹 est une injection (ou injective) si tout élément de 𝐹 admet au plus un
antécédent par 𝑓 (c’est-à-dire un ou aucun). Autrement dit,
∀𝑦 ∈ 𝐹 ∃𝑥 ∈ 𝐸 𝑦 = 𝑓(𝑥).
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Une application 𝑓 de 𝐸 vers 𝐹 est une bijection (ou bijective) si elle est à la fois surjective et injective.
Autrement dit,
∀𝑦 ∈ 𝐹 ∃! 𝑥 ∈ 𝐸 𝑦 = 𝑓(𝑥).
Si 𝑓 est une bijection de 𝐸 vers 𝐹, alors l’application notée 𝑓 de 𝐹 vers 𝐸 qui à 𝑦 appartenant à 𝐹
lui associe l’unique élément 𝑥 appartement à 𝐸 tel que 𝑦 = 𝑓(𝑥) s’appelle application réciproque de
𝑓 (ou bijection réciproque de 𝑓).
S’il existe une bijection entre 𝐸 et 𝐹, alors on dit que les deux ensembles 𝐸 et 𝐹 sont équipotents.
Soient 𝐸, 𝐹, 𝐺 trois ensembles non vides, 𝑓 une application de 𝐸 vers 𝐹 et 𝑔 une application de 𝐹
vers 𝐺. On appelle application composée de 𝑓 et 𝑔 l'application de 𝐸 vers 𝐸, notée 𝑔 ∘ 𝑓, définie par
∀𝑥 ∈ 𝐸 (𝑔 ∘ 𝑓)(𝑥) = 𝑔 𝑓(𝑥) .
Si 𝑓 est bijective alors son application réciproque 𝑓 est elle-même bijective et vérifie :
(𝑓 ) = 𝑓, 𝑓 ∘ 𝑓 = 𝑖𝑑 , 𝑓 ∘ 𝑓 = 𝑖𝑑 .
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Proposition 2.3 : Soit (𝐸,⋆) un ensemble structuré pour lequel la loi ⋆ est associative et admet un
élément neutre. Alors
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On dit aussi que l’ensemble 𝐺 possède une structure de groupe pour la loi ⊥.
On dit que le groupe (𝐺, ⊥) est commutatif (ou abélien) si la loi ⊥ est commutative sur 𝐺.
Il est possible de munir un groupe (𝐴, ⊥) d'une seconde loi de composition interne. Si on note ⋆
cette seconde loi de composition interne, alors le triplet (𝐴, ⊥,⋆) est encore appelé ensemble
structuré.
∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ 𝐸 𝑥 ⋆ (𝑦 ⊥ 𝑧) = (𝑥 ⋆ 𝑦) ⊥ (𝑥 ⋆ 𝑧) et (𝑦 ⊥ 𝑧) ⋆ 𝑥 = (𝑦 ⋆ 𝑥) ⊥ (𝑧 ⋆ 𝑥).
Il est à noter que pour certains auteurs, l'existence d'un élément neutre pour la seconde loi ⋆ n'est
pas imposée dans la définition. Un anneau possédant un élément neutre pour ⋆ étant alors qualifié
d'unifère.
Un anneau (𝐴, ⊥,⋆) qu'il soit commutatif ou non, possède ainsi deux éléments neutres.
Proposition 2.7 : Soit (𝐴, ⊥,⋆) un anneau non nécessairement commutatif d'élément zéro 0 et
d'élément unité 1 .
Dans un anneau, un élément ne possède pas nécessairement de symétrique par rapport à la seconde
loi (ou d'inverse puisque la seconde loi est souvent notée multiplicativement). Il est à noter que le
zéro d'un anneau est absorbant pour la seconde loi. Il ne peut donc pas être symétrisable pour la
seconde loi.
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Si, de plus, la seconde loi ⋆ est commutative sur 𝕂 alors on dit que le corps (𝕂, ⊥,⋆) est
commutatif.
Un corps est donc un anneau dont tous les éléments sont symétrisables pour la seconde loi, à
l'exception de l'élément zéro. Nous devons le concept formel de corps au mathématicien allemand
Heinrich Weber (1842-1913).
Remarques et notations :
1. Si 𝑥 et 𝑦 désignent deux éléments d'un corps commutatif (𝕂, ⊥,⋆) avec 𝑦 non nul, alors on
écrit souvent : 𝑥 ⋆ 𝑦 = 𝑦 ⋆ 𝑥 = , avec 𝑦 l’inverse de 𝑦.
2. Si (𝕂, ⊥,⋆) est un corps alors l'ensemble 𝕂 ∖ {0𝕂 }, que l'on note aussi 𝕂∗ , muni de la loi ⋆
possède aussi une structure de groupe. (𝕂∗ ,⋆) est appelé groupe multiplicatif du corps.
3. Si, de plus, 𝑓 est bijective alors on dit que 𝑓 est un isomorphisme d'anneaux ou que (𝐴, ⊥ ,⋆ ) et
(𝐴 , ⊥ ,⋆ ) sont isomorphes par 𝑓.
Définition 2.10 : Soient (𝕂, +,⋆) un corps commutatif et un groupe commutatif (𝐸, +) muni d’une
loi de composition externe :
⋅ ∶ 𝕂×𝐸 ⟶𝐸
(𝛼, 𝑥) ↦ 𝛼 ⋅ 𝑥
𝛼 ⋅ (𝛽 ⋅ 𝑥) = (𝛼 ⋆ 𝛽) ⋅ 𝑥
1𝕂 ⋅ 𝑥 = 𝑥
(𝛼 + 𝛽) ⋅ 𝑥 = (𝛼 ⋅ 𝑥) + (𝛽 ⋅ 𝑥)
𝛼 ⋅ (𝑥 + 𝑦) = (𝛼 ⋅ 𝑥) + (𝛼 ⋅ 𝑦)
Les éléments de 𝐸 sont appelés vecteurs, les éléments de 𝕂 sont appelés scalaires.
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2.2.1 Généralités
Nous présentons les ensembles de nombres du plus petit au plus grand. Le plus petit est celui de
nombres naturels utilisés communément pour dénombrer des objets. On le note ℕ. Sa définition en
extension.
ℕ = {0, 1, 2, 3, 4, . . }
Parmi les quatre opérations fondamentales qui sont l’addition (+), la soustraction (–), la
multiplication (×) et la division (∶), seules l’addition et la multiplication sont de lois de composition
interne sur ℕ qui sont commutative, associative et possèdent un élément neutre. L’élément neutre
de l’addition dans ℕ est 0 tandis que l’élément neutre de la multiplication dans ℕ est 1. Ces deux lois
ne confèrent pas à ℕ la structure d’un groupe car les entiers naturels n’ont pas leur symétrique dans
ℕ.
Pour avoir les symétriques des entiers naturels pour l’addition, on étend l’ensemble ℕ à l’ensemble
des nombres entiers relatifs ℤ, en ajoutant aux nombres naturels leurs opposés qui sont munis d’un
signe négatif :
Nous supposons connues toutes les autres propriétés de l'ensemble ℕ des entiers naturels et de
l'ensemble ℤ des entiers relatifs.
Pour rendre la multiplication inversible, on étend l’ensemble ℤ à l’ensemble des nombres rationnels
ℚ en ajoutant l’ensemble des entiers relatifs ℤ les fractions de la forme , qu’on appelé quotient de
𝑎 ∈ ℤ par 𝑏 ∈ ℤ∗ , satisfaisant la propriété suivante :
𝑑×𝑎 𝑎
∀𝑑 ∈ ℤ∗ = .
𝑑×𝑏 𝑏
L’entier 𝑎 s’appelle le numérateur tandis que l’entier non nul est appelé 𝑏 le dénominateur de
fraction avec 𝑎 et 𝑏 premiers entre eux (c'est-à-dire sans diviseur commun autre que 1).
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∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℚ (𝑥 ≤ 𝑦 ⟺ 𝑦 − 𝑥 ∈ ℚ )
∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℚ (𝑥 < 𝑦 ⟺ 𝑦 − 𝑥 ∈ ℚ∗ )
n'est pas une relation d'ordre car elle n'est ni réflexive, ni antisymétrique.
Preuve : Exercice
∀𝑥 ∈ 𝐴 𝑥 ≤ 𝑆.
Si l'ensemble des majorants est non vide, on dit que l'ensemble 𝐴 est majoré.
Si 𝐴 est majoré, on appelle supremum ou borne supérieure de 𝐴 le plus petit élément, s'il
existe, de l'ensemble des majorants. On le note supℚ 𝐴.
On dit qu'un élément 𝑠 de ℚ est un minorant de 𝐴 si
∀𝑥 ∈ 𝐴 𝑠 ≤ 𝑥.
Si l'ensemble des minorants est non vide, on dit que l'ensemble 𝐴 est minoré.
Si 𝐴 est minoré, on appelle infimum ou borne inférieure de 𝐴 le plus grand élément, s'il
existe, de l'ensemble des minorants. On le note infℚ 𝐴.
Un ensemble 𝐴 qui est à la fois minoré et majoré est dit borné.
Si un élément 𝑀 de 𝐴 est un majorant de 𝐴, alors il est unique et est appelé élément
maximal de 𝐴. On note 𝑀 = maxℚ 𝐴.
Si un élément 𝑚 de 𝐴 est un minorant de 𝐴, alors il est unique et est appelé élément minimal
de 𝐴. On note 𝑚 = minℚ 𝐴.
Exemples
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Incomplétude de ℚ
Notons d’abord que si 𝑟 désigne un nombre rationnel, alors il est aisé de vérifier qu’il n'existe pas
nécessairement de nombre rationnel 𝑥 tel que 𝑥 × 𝑥 = 𝑟. Autrement dit l'équation 𝑥 = 𝑟 n'a pas
forcément de solution dans ℚ. Tel est le cas de l'équation 𝑥 = 2. En effet, si cette équation avait
une solution 𝑥 dans ℚ, alors il existerait (𝑚, 𝑛) ∈ ℕ × ℕ∗ avec 𝑚 et 𝑛 sans diviseur commun autre
que 1 tels que 𝑥 = , c’est-à-dire tels que 𝑚 = 2𝑛 . Ceci impliquerait que 𝑚 est pair et par
conséquent que 𝑚 est pair. Ainsi il existerait un entier naturel 𝑘 non nul tel que 𝑚 = 2𝑘. On aurait
alors 2𝑛 = 𝑚 = 4𝑘 ce qui impliquerait que 𝑛 = 2𝑘 et donc 𝑛 serait pair. Ceci contredirait notre
hypothèse que 𝑚 et 𝑛 sont sans diviseur commun autre que 1. Par ailleurs si l'équation avait une
solution 𝑥 dans ℚ ∖ ℚ∗ alors le rationnel −𝑥 qui appartiendrait à ℚ serait aussi solution, car
(−𝑥) = 𝑥 . On vient de voir que c'est impossible. Ce raisonnement par l'absurde permet de
conclure que l'équation 𝑥 = 2 n'a pas de solution dans ℚ.
C’est le cas de l'ensemble 𝐴 = {𝑥 ∈ ℚ ∶ 𝑥 > 0 𝑒𝑡 𝑥 < 2} qui est majoré (car 3 est un majorant de
𝐴) mais ne possède ni élément maximal ni borne supérieure dans ℚ. En effet, soit 𝑓 l’application de
ℚ∗ dans ℚ∗ définie par 𝑓(𝑥) = . On montre facilement que
(𝑥 − 2)
𝑓(𝑥) − 2 = (𝑖)
(3𝑥 + 2)
2𝑥(2 − 𝑥 )
𝑓(𝑥) − 𝑥 = (𝑖𝑖)
3𝑥 + 2
Supposons que 𝐴 possède un élément maximal 𝑎. On a donc que 𝑎 < 2 car 𝑎 ∈ 𝐴.
D'après la relation (𝑖), 𝑏 = 𝑓(𝑎) est élément de 𝐴 (car 𝑓(𝑎) − 2 < 0) et en vertu de la relation (𝑖𝑖),
𝑏 > 𝑎 (car 𝑓(𝑎) − 𝑎 > 0). On a une contradiction car 𝑏 ∈ 𝐴 est strictement supérieur à l'élément
maximal 𝑎. L'ensemble 𝐴 ne possède donc pas d'élément maximal.
Supposons maintenant que 𝐴 possède une borne supérieure 𝑎. L'ensemble des majorants de 𝐴 est
𝑀 = {𝑥 ∈ ℚ ∶ 𝑥 ≥ 2}. On a donc 𝑎 ≥ 2. D'après la relation (𝑖), 𝑏 = 𝑓(𝑎) est un élément de 𝑀 (car
𝑓(𝑎) − 2 ≥ 0) et en vertu de la relation (𝑖𝑖), 𝑏 ≤ 𝑎 (car 𝑓(𝑎) − 𝑎 ≤ 0). D'après la définition de la
borne supérieure cela implique que b = a. On déduit de la relation (𝑖𝑖) que 2 − 𝑎 = 0, c’est-à-dire
2 = 𝑎 . C'est impossible car nous avons montré que 2 n'est le carré d'aucun rationnel. L'ensemble 𝐴
ne possède donc pas de borne supérieure.
On peut montrer de la même manière qu’un sous-ensemble minoré de ℚ ne possède pas de borne
inférieure.
Il est donc souhaitable de construire une extension de l'ensemble ℚ qui, en plus d'être un corps
commutatif totalement ordonné, posséderait la propriété suivante : « tout sous-ensemble borné
possède une borne supérieure et une borne inférieure ». L'ensemble des nombres réels répond à ce
besoin. Comme nous l'avons fait pour les nombres rationnels, il serait convenable de construire avec
rigueur l'ensemble des nombres réels et d'en étudier les propriétés.
La façon la plus simple de définir les nombres réels serait de dire qu'il s'agit de développements
décimaux illimités de la forme 𝑥 , 𝑥 𝑥 𝑥 … On constate que tout nombre réel possède une
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représentation décimale. Si le nombre est rationnel, alors sa représentation décimale possède une
séquence finie ou une séquence infinie répétée d’un ou plusieurs chiffres. Par exemple;
Cependant, si le nombre est non rationnel (on dit irrationnel), sa représentation décimale est une
séquence infinie non répétée. Par exemple,
√2 = 1.41421356237 …, 𝜋 = 3.141592653589793 …
D'autre part il serait délicat d'étendre à cet ensemble les lois somme et produit définies sur ℚ. Si l'on
essaie de généraliser aux développements décimaux illimités les règles d'addition et de multiplication
des nombres décimaux, on se heurte au fait qu'il n'y a pas de « dernier chiffre à droite ».
Nous admettons l'existence d'un ensemble ℝ, contenant ℚ, muni de deux lois de composition
interne + et × et d'une relation d'ordre total qui prolongent celles définies sur ℚ et qui possède les
propriétés suivantes.
On note souvent le produit de deux réels 𝑥 et 𝑦 par juxtaposition 𝑥𝑦plutôt que 𝑥 × 𝑦. Pour 𝑥 et 𝑦
réels, 𝑦 ≠ 0, on note le produit de 𝑥 avec l'inverse de 𝑦. On définit ainsi une loi de composition
interne appelée division qui n'est ni associative, ni commutative.
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Pour tout réel 𝑥, on définit la puissance 𝑛 -ième de 𝑥 (où 𝑛 désigne un entier naturel) par la relation
de récurrence : 𝑥 = 1 et pour tout 𝑛 ∈ ℕ∗ 𝑥 = 𝑥 . Pour tout 𝑛 ∈ ℕ 1 = 1 et pour tout 𝑛 ∈ ℕ∗
0 = 0. Si 𝑥 est un réel non nul 𝑥 est l’inverse du réel 𝑥 .
Réflexive : ∀𝑥 ∈ ℝ 𝑥 ≤ 𝑥;
Antisymétrique : ∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ (𝑥 ≤ 𝑦 𝑒𝑡 𝑦 ≤ 𝑥) ⟹ 𝑥 = 𝑦;
Transitive : ∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ ℝ (𝑥 ≤ 𝑦 𝑒𝑡 𝑦 ≤ 𝑧) ⟹ 𝑥 ≤ 𝑧;
Compatible avec les lois + et × :
∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ ℝ (𝑥 ≤ 𝑦 ⟹ 𝑥 + 𝑧 ≤ 𝑦 + 𝑧 )
𝑒𝑡 (𝑥 ≤ 𝑦 𝑒𝑡 0 ≤ 𝑧) ⟹ 𝑥 × 𝑧 ≤ 𝑦 × 𝑧 .
Proposition :
Tout sous-ensemble 𝐴 non vide et majoré de ℝ admet une borne supérieure 𝑏 qui satisfait :
(∀𝑥 ∈ ℝ 𝑥 ≤ 𝑏) 𝑒𝑡 (∀𝜀 ∈ ℝ∗ ∃𝑥 ∈ 𝐴 𝑏 − 𝜀 < 𝑥 ).
Tout sous-ensemble 𝐴 non vide et minoré de ℝ admet une borne inférieure a qui satisfait :
(∀𝑥 ∈ ℝ 𝑥 ≥ 𝑎) (∀𝜀 ∈ ℝ∗ ∃𝑥 ∈ 𝐴 𝑎 + 𝜀 > 𝑥 ).
∀𝜀 ∈ ℝ∗ ∀𝑥 ∈ ℝ∗ ∃𝑛 ∈ ℕ∗ 𝑛𝜀 > 𝑥.
Preuve : Soient 𝜀 et 𝑥 deux nombres réels strictement positif et notons :
𝐸 = {𝑛 ∈ ℕ∗ ∶ 𝑛𝜀 ≤ 𝑥}.
L’ensemble 𝐸 est sous-ensemble non vide (0 ∈ 𝐸) et majoré (par le réel ) de ℝ. Il admet donc une
borne supérieur b dans ℝ (qui est par définition le plus petit des majorants de 𝐸). Puisque le réel
𝑏 − 1 n’est pas un majorant de 𝐸 il existe donc un 𝑛 ∈ 𝐸 tel que 𝑛 > 𝑏 − 1 ou encore 𝑛 + 1 > 𝑏. Par
conséquent, l’entier 𝑛 = 𝑛 + 1 n’appartient pas à 𝐸, c’est-à-dire 𝑛 𝜀 > 𝑥.
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1. ∀(𝑥, 𝑦, 𝑢, 𝑣) ∈ ℝ (𝑥 ≤ 𝑦) 𝑒𝑡 (𝑢 ≤ 𝑣) ⟹ 𝑥 + 𝑢 ≤ 𝑦 + 𝑣
(𝑥 ≤ 𝑦) 𝑒𝑡 (𝑢 < 𝑣) ⟹ 𝑥 + 𝑢 < 𝑦 + 𝑣
(𝑥 ≤ 𝑦) 𝑒𝑡 (𝑢 ≥ 0) ⟹ 𝑥 × 𝑢 ≤ 𝑦 × 𝑢
(𝑥 ≤ 𝑦) 𝑒𝑡 (𝑢 ≤ 0) ⟹ 𝑥 × 𝑢 ≥ 𝑦 × 𝑢
2. ∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ∗ × ℝ∗ 0<𝑥≤𝑦⟺0< ≤
𝑥≤𝑦<0⟺ ≤ <1
𝑥<0<𝑦⟺ <0<
3. ∀𝑛 ∈ ℕ ∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ × ℝ 𝑥 ≤ 𝑦 ⟹ 𝑥 ≤ 𝑦
∗
4. ∀𝑥 ∈ ℝ∗ ∀(𝑛, 𝑚) ∈ ℕ (𝑥 ≤ 1 𝑒𝑡 𝑛 ≤ 𝑚) ⟹ 𝑥 ≥ 𝑥
(𝑥 ≥ 1 𝑒𝑡 𝑛 ≤ 𝑚) ⟹ 𝑥 ≤ 𝑥
Preuve : Exercice
Théorème
1. Binôme de Newton :
𝑛 𝑛 𝑛 𝑛!
(𝑥 + 𝑦) = 𝑥 𝑦 = 𝑥 𝑦 où = .
𝑘 𝑘 𝑘 𝑘! (𝑛 − 𝑘)!
2. Différence des puissances 𝑛-ième de deux réels :
𝑥 − 𝑦 = (𝑥 − 𝑦) 𝑥 𝑦 = (𝑥 − 𝑦)(𝑥 +𝑥 𝑦 + ⋯ + 𝑥𝑦 +𝑦 )
Preuve : Exercice
La valeur absolue d’un réel 𝑥 est le réel positif notée |𝑥| défini par :
𝑥 𝑠𝑖 𝑥 ≥ 0
|𝑥| =
−𝑥 𝑠𝑖 𝑥 < 0.
Proposition (Propriétés des valeurs absolues)
iii) ∀𝑥 ∈ ℝ ∀𝑛 ∈ ℕ |𝑥 | = |𝑥| ;
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Preuve : Exercice
i) ∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ 𝑑(𝑥, 𝑦) = 0 ⟺ 𝑥 = 𝑦 ;
ii) ∀(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ 𝑑(𝑦, 𝑥) = 𝑑(𝑥, 𝑦) ;
iii) ∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ ℝ 𝑑(𝑥, 𝑧) ≤ 𝑑(𝑥, 𝑦) + 𝑑(𝑦, 𝑧).
Preuve : Exercice.
1. L’ensemble ℚ des nombres rationnels est dense dans l’ensemble ℝ des nombres réels.
2. Soient (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ avec 𝑥 < 𝑦 et 𝐴 un sous-ensemble de ℝ. Si 𝐴 est dense dans ℝ, alors il
existe une suite (𝑎 ) ∈ℕ d’éléments de 𝐴, strictement monotone, telle que
∀𝑛 ∈ ℕ 𝑥 < 𝑎 < 𝑦.
3. Si 𝐴 un sous-ensemble de ℝ dense dans ℝ alors pour tout réel 𝑥, il existe une suite (𝑎 ) ∈ℕ
d’éléments de 𝐴 qui converge vers 𝑥.
Nous présentons dans cette partie quelques notions de topologie de la droite réelle utiles par la
suite. Il s'agit également d'une introduction élémentaire aux notions de topologie générale.
∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ ℝ (𝑥 ∈ 𝐼 𝑒𝑡 𝑦 ∈ 𝐼 𝑒𝑡 𝑥 ≤ 𝑧 ≤ 𝑦) ⟹ 𝑧 ∈ 𝐼 .
Autrement dit, un intervalle est défini comme un ensemble où tout réel compris entre deux réels de
l'ensemble appartient à l'ensemble.
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On dit que 𝑉 est voisinage de 𝑎 s’il existe un réel 𝜀 > 0 tel que ]𝑎 − 𝜀, 𝑎 + 𝜀[ ⊂ 𝑉. On dit
aussi que 𝑎 est un point intérieur de 𝑉.
On dit que 𝑈 est un ouvert de s’il est voisinage de chacun de ses points.
On dit que 𝐹 est un fermé de ℝ si ℝ ∖ 𝐹 est un ouvert de ℝ.
On appelle intérieur de 𝑉 le plus grand ouvert contenu dans 𝑉. On le note 𝑖𝑛𝑡 𝑉. C’est aussi
la réunion de tous les ouverts contenus dans 𝑉.
On appelle adhérence ou fermeture de 𝑉 le plus petit fermé de contenant 𝑉. C’est aussi
l’intersection de tous les fermés contenant 𝑉. On la note 𝑉 ou encore 𝑎𝑑ℎ 𝑉.
L’ensemble 𝜕𝑉 = 𝑎𝑑ℎ 𝑉 ∖ 𝑖𝑛𝑡 𝑉 s’appelle frontière ou bord de 𝑉.
On dit que 𝑎 un point d’accumulation d’un sous ensemble 𝐴 de ℝ si pout tout voisinage 𝑉 de
𝑎, on a 𝐴 ∩ 𝑉 ∖ {𝑎} ≠ ∅.
Propositions
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