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Cours d’algèbre 1 (MIP)

Pr. Aziza Rahmouni Hassani


Département de Mathématiques, FST Fès
Septembre 2023
Table des matières
CHAPITRE 1 FONDEMENTS DES MATHEMATIQUES

1. Introduction
2. Eléments de logique et raisonnements
3. Ensembles et applications
4. Relations d’équivalence et relation d’ordre

CHAPITRE 2 FACTORISATION DE POLYNÔME

1. Rappels sur les nombres complexes


2. Factorisation des polynômes dans ℝ[X] et ℂ[X]

CAHAPITRE 3 DECOMPOSITION EN ELEMENTS SIMPLES DES FRACTIONS


RATIONNELLES

1. Fraction rationnelle
2. Décomposition en éléments simples des fractions rationnelles dans ℝ[X] et ℂ[X]

CAHAPITRE 4 MATRICE ET SYSTEME LINEAIRE

1- Calcul matriciel
2- Résolution des systèmes linéaires par la méthode de Gauss

CAHAPITRE 5 ESPACES VECTORIELS ET APPLICATIONS LINEAIRES

1- Espace vectoriel
2- Application linéaire
Chapitre 1
Fondements des mathématiques

1- Introduction
Avant d'apprendre la poésie, il faut connaître la grammaire et l'orthographe de la langue.
De la même manière, on peut voir la logique comme une grammaire des mathématiques. Les
phrases en sont les énoncés, et peuvent être connectées entre elles, ou quantifiées pour former
d'autres phrases.
En mathématiques, une démonstration est un raisonnement qui permet, à partir de certains
axiomes, d'établir qu'une assertion est nécessairement vraie.
Les démonstrations utilisent la logique mais incluent habituellement des éléments du
langage naturel en évitant tant que possible d'introduire des ambiguïtés.
Un résultat qui est démontré s'appelle un théorème. Une fois le théorème démontré, il peut
être utilisé comme base pour démontrer d'autres assertions.
Une assertion qui est supposée vraie mais qui n'a pas encore été démontrée est appelée une
conjecture.

2- Eléments de logique et raisonnement


Une de notion de base à partir de laquelle peut se construire une théorie logique est celle
de proposition logique.

2-1 Assertion
Définition : Une assertion est un énoncé qui peut être vrai ou faux, pas les deux en même
temps (principe de tiers exclus). On désigne généralement une assertion par une lettre
majuscule : P, Q, R,…
Si une assertion P est vraie on écrit P ≡ V (P a comme valeur de vérité V) ;
Si une assertion P est fausse on écrit P ≡ F (P a comme valeur de vérité F)
Les deux possibilités sont consignées dans une table de vérité :
P
V
F

Exemples
«10 < 100», «i2 = -1», «𝜋 ∈ ℚ» sont tous des assertions.
«1 + 2 + 3 + + n» n'est pas une assertion.
«i2 = -1» est une assertion vraie
«𝜋 ∈ ℚ», est une assertion fausse
«Une fonction d́érivable est continue». est une assertion vraie.
« Tous les nombres sont pairs » est une assertion fausse.

Définition: Un prédicat est une assertion qui dépend d’une variable ou de plusieurs
paramètres.
Exemple
- Le prédicat « x≥ 0 » est vrai pour les réels positifs, faux pour les autres.
- « l’équation ax2+bx+c = 0 admet deux racines distinctes » est un prédicat où les
paramètres sont a, b et c.
- « Pour tous nombres strictement positif, ln(x) > 0 » est une assertion vraie pour x > 1,
fausse sinon.

Remarque.
- Une assertion est un prédicat sans variable.
- On dit que deux assertions sont logiquement équivalentes, si elles ont la même table
de vérité.
P Q
V V
F F

2-2 Connecteurs logiques


On peut construire de nouvelles propositions à l’aide de connecteurs logiques. Il existe cinq
connecteurs logiques, à la base de tout raisonnement mathématique, dont nous allons faire la
liste :
- Négation d’une proposition: non P
A toute assertion P, on peut associer une autre assertion, appelée négation de P et noté (non
p), qui prend les valeurs :
-Vrai si P est faux
- faux si P est vrai
P Non P
V F
F V
Exemple :
- si P est « l’entier n est impair », (non P) est « l’entier n est pair »
- si P est (x≥2) (non P) est (x< 2)

- Conjonction de deux propositions : P et Q.


L’assertion (P et Q) est vraie si les deux assertions P et Q sont vraies et est fausse si au moins
l’une des deux propositions est fausse.

Exemple
(P1) « √2 est un nombre rationnel et √2 =√√4 » est fausse
(P2) « √2 > 1 et √2 =√√4 » est vraie.

- Disjonction de deux propositions : P ou Q


L’assertion (P ou Q) est vraie si au moins l’une des deux assertions P et Q est vraie et est fausse si
les deux propositions sont fausses.

Exemple
(P1) « √2 est un nombre rationnel ou √2 =√√4 » est vraie
(P2) « √2 > 1 ou √2 =√√4 » est vraie.
Remarques
Pour montrer que la proposition (P ou Q) est vraie, on peut montrer que l’une des deux propositions
est vraie. On peut également montrer que si l’une des deux propositions est fausse, alors l’autre est
vraie.

On résume par la "table de vérité" qui indique la valeur (vraie ou fausse) que peut prendre
l'énoncé en fonction des valeurs de P et Q.
P Q Non(P) Non(Q) Pet Q P ou Q
F F V V F F
F V V F F V
V F F V F V
V V F F V V

- Implication logique de deux propositions: P ⇒ Q

L’implication P ⇒ Q se lit, en langage courant « P implique Q » ou « si P alors Q » et signifie


que Q est vraie dès que P l’est, ou encore que « P est une condition suffisante mais non
nécessaire pour Q », ou « Q est une condition nécessaire mais non suffisante pour P ». Mais
elle ne donne aucun renseignement sur Q si P est fausse.

L’assertion (P ⇒ Q) est vraie si l’assertion ((nonP) ou Q) est vraie. Elle est fausse dans le seul cas
où P est vraie et Q est fausse.

- L’équivalence de deux propositions : P ⇔ Q

L’assertion (P ⇔ Q) est vraie si P et Q ont même vérité, est fausse dans le cas contraire.
L’assertion (P ⇔ Q) est vraie si l’assertion ((P ⇒ Q) et (Q ⇒ P)) est vraie.
(P ⇔ Q) s’écrit aussi « P si et seulement si Q » , ou « P est une condition nécessaire et
suffisante pour Q ».

On peut résumer les différentes valeurs logiques prises par ces deux connecteurs en fonction
des valeurs logiques de P et Q dans la table de vérité suivante :

P Q P⇒Q P⟺Q
V V V V
V F F F
F V V F
F F V V

Exercice
1) Soit P «x> 4 » et Q « 𝑥 > 2 » étudier P ⇒ Q.
2) Montrons que ∀ (x,y) ∈ ℝ2 : √𝑥 2 + 1 + √𝑦 2 + 1 = 2 ⇔ x = y = 0

√𝑥 2 + 1 – 1+ √𝑦 2 + 1 -1 = 0
(On a x + y = 0 x≥ 0 et y≥ 0 ⇒ x = y = 0)
√𝑥 2 + 1 − 1 = 0 √𝑥 2 + 1 = 1
{ ⇒{ ⇒x=y=0
√𝑦 2 + 1 − 1 = 0 √𝑦 2 + 1 = 1

Propriétés des connecteurs logiques


P, Q et R sont trois énonces. Les équivalences suivantes sont toujours vraies.
- (P et Q) ⟺ (Q et P ) ) : la conjonction est commutative.
- (P et ( Q et R )) ⟺ ((P et Q) et R) : la conjonction est associative
- (P ou Q) ⟺ (Q ou P ) : la disjonction est commutative.
- (P ou ( Q ou R )) ⟺ ((P ou Q) ou R) : la disjonction est associative.
- non(P et Q) ⟺ non(P) ou non(Q)
- non(P ou Q) ⟺ non(P) et non(Q)
- P et (Q ou R) ⟺ (P et Q) ou (P et R) (distributivité de "et" sur "ou")
- P ou (Q et R) ⟺ (P ou Q) et (P ou R) (distributivité de "ou" sur "et")
- non (P ⇒ Q) ⟺ (P et (non Q)) ; la négation d’une implication n’est donc pas une
implication.
- (P ⇒( Q et R)) ⟺ ((P ⇒ Q) et (P ⇒ R)) .
- l’implication est transitive, soit ((P1 ⇒ P2) et (P2 ⇒ P3)) ⇒ (P1 ⇒ P3)

Définition : On appelle contraposée de l'implication (P ⟹ Q) l'implication (non(Q) ⟹


non(P)).

Proposition
Une implication est toujours équivalente à sa contraposée.
(A ⟹ B) ⟺ ((nonB) ⟹ (nonA))

A B Non(A) Non(B) Non(A) ou B B ou non(A)


F F V V V V
F V V F V V
V F F V F F
V V F F V V
Exemple
(x≥ 4 ⇒ 𝑥 ≥ 2) ⇔ (𝑥 < 2 ⇒ 𝑥 < 4)
Pour montrer que P implique Q, on montre parfois que non(Q) implique non(P) car c’est plus
facile.

Exemple
Démontrer que si n2 est impair, alors n est impair également.

Définition : On appelle réciproque de l'implication (A ⟹ B), l'implication (B ⟹ A).

Attention. Une implication n'est en général pas équivalente à sa réciproque. Prendre par
exemple l'implication (x = 1 ⟹ x2 = 1) est vraie sa réciproque (x2 = 1 ⟹ x = 1) est fausse.
Il ne faut pas confondre la contraposé avec la réciproque.
2-3 Quantificateurs
Définition
1. On définit le quantificateur universel, noté par ∀(quelque soit), de la manière suivante:
∀x∈E, P(x) : quelque soit x appartenant à E, le prédicat P(x) est vrai.
2. On définit le quantificateur existentiel, noté par ∃(il existe), de la manière suivante :
∃x∈E, P(x) : il existe un élément x de E pour lequel le prédicat P(x) est vrai.
3. ∃!x∈E, P(x) : il existe un unique élément x de E pour lequel le prédicat P(x) est vrai.
Pour démontrer une proposition de la forme ( ∀x∈E, P(x)) on écrit, soit x un élément de E,…
Pour démontrer une proposition de la forme ( ∃x∈E, P(x)) on écrit, posant x=..,puis on
démontre que P(x) est vraie pour x(si on connaît a priori la valeur de x) .Si non on fera une
démonstration d’existence sans donner la valeur de x, en utilisant un théorème qui assure cette
existence.

Exemple
(∀ 𝑥 ∈ 𝑅, x2 ≥ 0) se traduit par "le carré d’un réel est toujours positif ou nul".
(∃𝑥 ∈]0; +∞[, x2- 6x+1=0) se traduit par « l’équation x2- 6x+1 = 0 admet au moins une
solution dans ]0; +∞[ »

« ∀x∈ ℝ 2x+3=0 » est fausse


« ∃x∈ ℝ 2x+3=0 » est vraie
« ∃x∈ ℤ 2x+3=0 » est fausse

Proposition : On exprime la négation des quantificateurs de la manière suivante :


1. L’assertion non(∃x∈E, P(x)) est logiquement équivalent à ( ∀x∈E, non P(x)).
2. L’assertion non(∀x∈E, P(x))) est logiquement équivalent à (∃x∈E, non P(x)).

Remarque :
L’ordre des quantificateurs est très important si les quantificateurs sont différents.

Proposition
1. (∃x∈E, ∃y∈F, P(x,y)) équivalent à (∃y∈F, ∃x∈E, P(x,y))
2. (∀x∈E, ∀𝑦 ∈F, P(x,y)) équivalent à (∀y∈F, ∀𝑥 ∈E, P(x,y))
3. ((∀x∈E, ∃y∈F, P(x,y)) y dépend de x ) n’est en général pas équivalent à
((∃y∈F, ∀x∈E, P(x,y)) y est indépendant de x).

Exemple
1. non(∀x∈E,[ ∃y∈F,( ∀z∈G, P(x,y,z)))]) est logiquement équivalent à (∃x∈E,[ ∀y∈F,
( ∃z∈G, nonP(x,y,z))]).
2. L’assertion (∃𝑦 > 0, ∀𝑥 > 0, 𝑥𝑦 = 1) est fausse. Il suffit de montrer que non(∃𝑦 >
0, ∀𝑥 > 0, 𝑥𝑦 = 1) est vraie i.e. (∀𝑦 > 0, ∃𝑥 > 0, 𝑥𝑦 ≠ 1). En effet cette dernière
2
assertion est vraie car pour tout y réel positif il existe x = 𝑦 > 0 tel
que xy = 2≠ 1.
3. Suite majorée « ∃𝑀 ∈ ℝ / ∀𝑛 ∈ ℕ , un≤ 𝑀 ».(il existe un réel M tel que pour tout
entier n, un est inférieur ou égale à M)
Sa négation, suite non majorée
« ∀𝑀 ∈ ℝ / ∃𝑛 ∈ ℕ , un> 𝑀 ».
4. La limite d’une suite réelle : ∀∈> 0, ∃𝑁 ∈ ℕ, ∀𝑛 ∈ ℕ, n≥ 𝑁 ⇒ |𝑢𝑛 − 𝑙| ≤∈

Négation ∃∈> 0, ∀𝑁 ∈ ℕ, ∃𝑛 ∈ ℕ, n≥ 𝑁 𝑒𝑡 |𝑢𝑛 − 𝑙| >∈.

Attention
- Il ne faut pas placer les quantificateurs dans des phrases écrites en français !
- Les quantificateurs ne doivent pas être utilisés comme abréviation !

2-4 Modes de raisonnement

1. Raisonnement directe : On veut montrer que l’assertion « A⇒B » est vrai. Si A est
fausse, l’assertion A⇒B est vraie, quelle que soit la valeur de vérité de B. Il suffit
donc de se placer dans le cas où A est vraie et montrer que B est vrai.
Le début de la démonstration s’écrit donc : “Supposons que A soit vraie.
Montrons alors que B est vraie”.

Exemple
Si a, b ∈Q alors a +b ∈Q.

2. Raisonnement par contraposée


Le raisonnement par contraposition s’utilise lorsque l’assertion (non B) est plus facile à
formaliser que A ou lorsqu’il parait plus simple de passer de (non B) à (non A) que de A à B.

Exemple
Pour tout entier naturel si n2est impair alors n est impair.

3. Raisonnement par disjonction de cas


Pour montrer que l'implication A ⟹ B est vraie, on sépare l’hypothèse A de départ en
différents cas possible et on montre que l’implication est vraie pour chaque cas.
Le raisonnement par disjonction de cas est basé sur (A ⟹ B) et (nonA ⟹ B)

Exercice
Soit n∈ 𝑁. Montrer que l’entier n(n+1) est pair. (cas n pair, cas ou n impair).
4. Raisonnement par Contre-exemple
La recherche d'un contre-exemple est une méthode utilisée pour prouver que certaines
affirmations, prétendant à un certain caractère de généralité, sont fausses.
Quand un énoncé commence par ‘Pour tout ...’, il suffit, pour prouver qu'il est faux, de trouver
un élément (Il existe ... ) qui réalise les conditions imposées dans l'hypothèse sans que ne soit
vérifiée la conclusion.
Soit à démontrer que (∀ 𝑥 ∈ 𝐸, A(x)) est faux. Il peut être plus facile de démontrer que la
négation de cette proposition (∃ 𝑥 ∈ 𝐸, non(A(x)))est vraie (il suffit de trouver un seul
élément x ∈ E qui vérifie non(A(x)).

Exemple
La propriété : « ∀ 𝑛 ∈ 𝑁, (𝑛 𝑑𝑖𝑣𝑖𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑝𝑎𝑟 6 𝑒𝑡 4) ⇒(n divisible par 24) » est fausse.
( n =12 n’est pas divisible par 24)

5. Raisonnement par l'absurde


On veut démontrer que la propriété A est vraie. On suppose pour cela qu’elle est fausse,
et on essaie d’en déduire qu’il existe une propriété B telle que B et ( non B) sont vraies, ce qui
est contradiction. Ceci montre alors le résultat, car :

(nonA ⟹ (B et nonB)) vraie ⇔ (Aou(Bet (nonB))) vraie ⇔A vraie

Exemple
On démontre par l’absurde que √2 est irrationnel.
Supposons que √2 est rationnel. Ona √2 = p/q avec (p,q) ∈ ℤ × ℤ∗ premiers entre eux.
On a donc p2 = 2 q2, implique p pair : p = 2n, donc q2 = 2n2 implique q pair : q = 2m,
contradiction car p et q sont premiers entre eux et √2 est irrationnel.

6. Raisonnement par récurrence ou induction

Soit P(n) une propriété de l'entier n ∈ ℕ. On suppose qu'on a les deux assertions suivantes :
1. P(0) est vraie ;
2. Pour tout n ∈ℕ , P(n) implique P(n+1) ;
Alors P(n) est vraie pour tout n ∈ ℕ .

Exercice
Montrer que pour tout n ≥ 1, 1 + 2 + _ _ _ + n = n(n+1)/2.
3- Ensembles et applications
Les objets fondamentaux des mathématiques sont les ensembles.
Définitions
1. On dit que E est un ensemble si pour tout objet x, on peut répondre par oui ou non à la
question "x est-il un élément de E ?".
2. Soit x un élément de E, on dit que x appartient à E et on note par x ∈ E. Dans le cas
contraire, on dit que x n'appartient pas à E, et on note x ∉ E.
3. On dit que deux ensembles E et F sont égaux et l’on écrit E = F si et seulement si E et
F ont les mêmes éléments. Dans le cas contraire on dit qu’ils sont distincts et l’on note
E ≠ F.
Exemple
A={x ∈ ℝ / |𝑥| <2} et B=]−2; 2[ ; A= B.

Exemples fondamentaux
1. Si E est composée des éléments a, b, et c, on note E = {a; b; c}.
2. ℕ = {0; 1; 2; 3; …..} est l'ensemble des entiers naturels.
3. ℤ = {0; 1; -1; 2; -2; 3;- 3; …..} est l'ensemble des entiers relatifs.
4. ℝ est l'ensemble des nombres réels.
F = {x ∈ E : A(x)} signifie que F est l'ensemble des éléments x de E pour lesquels A(x) est
vraie.
x ∈ F ⟺ x ∈ E et A(x) est vraie

Exemples
1. Si on note 2 ℤ l'ensemble des entiers relatifs pairs, on a :
2 ℤ = {n ∈ ℤ : (∃k ∈ ℤ) tel que n = 2k}
2. ℚ = {p/q : (p; q) ∈ N2 et q ≠ 0} est l'ensemble des rationnels
3. ℂ={a + ib : (a; b) ∈ R2} est l'ensemble des nombres complexes.

Un ensemble particulier est l’ensemble vide, noté ∅ ou {}, qui est l’ensemble ne contenant
aucun élément.

3-1 Parties d'un ensemble

Définition : A et E sont deux ensembles. On dit que l'ensemble A est une partie de l'ensemble
E, ou un sous-ensemble de E si tous les éléments de A sont aussi des éléments de E. On dit
aussi que A est inclus dans E. On note alors A⊂E. On a donc :

A⊂E ⟺ (∀x (x ∈ A ⟹ x ∈ E))


De manière usuelle, on écrit :
A⊄ E la négation de A⊂E.
A⊊ E si A⊂E et A ≠E.
A= B ⟺ A⊂B et B⊂A
Proposition
Pour A, B et C des sous ensembles quelconques d’un ensemble E, on a :
1. ∅ ⊂ 𝐴 ⊂ 𝐸 et A ⊂ A.
2. A ⊂ B et B ⊂ C ⇒ A ⊂ C.

Exemple
- ℕ ⊂ ℤ ⊂ ℚ ⊂ ℝ ⊂ ℂ et ℚ ⊄ ℤ.
- L’inclusion {𝑎}⊂E (resp.{a,b}⊂E est équivalente à l’appartenance a ∈E (resp. a ∈E et b ∈E)

Remarque : A⊄ E si ∃x∈ A, x∉ E.

3-2 Ensemble des parties de E

Définition : Soit E un ensemble, les sous-ensembles de E forment un ensemble appelé


ensemble des parties de E noté par P (E). Autrement dit
(A⊂E) ⟺ (A ∈ P (E)).
Si E est un ensemble fini alors le nombre des éléments de E est appelé le cardinal de E, qui
sera noté card (E) = |𝐸|. |𝑃(𝐸)| = 2|𝐸|
Exemple
1. Si E = ∅ ; P(E) = {∅} , P({∅}) = {∅,{∅}}, |𝐸| = 0 𝑒𝑡 |𝑃(𝐸)| = 20 = 1
2. Si E = {x} ; P(E) = {∅,{x}}, |𝐸| = 1 𝑒𝑡 |𝑃(𝐸)| = 21 = 2
3. E = {1; 2} ; P(E) ={ ∅,{1},{2},{1,2}}, |𝐸| = 2 𝑒𝑡 |𝑃(𝐸)| = 22 = 4.

Notation
Si E est ensemble et k ∈ ℕ, on note par 𝑃𝑘 (E) l’ensemble des parties de E de card. k,
c.à.d 𝑃𝑘 (E) = { A ∈ P(E) / |𝐴| = 𝑘}.

Exemple
Si E = {1; 2 ; 3} ; 𝑃2 (E) ={ {1,2},{2, 3},{1,3}}.
Remarque
Soit E un ensemble.
Si |𝐸| = 𝑛 alors 𝑃𝑛 (E) = {E}.
Si |𝐸| = 𝑛 et k > 𝑛 alors 𝑃𝑘 (E) = ∅
𝑛!
Si |𝐸| = 𝑛 et k≤ 𝑛 alors |𝑃𝑘 (E)| = 𝐶𝑛𝑘 = 𝑘!(𝑛−𝑘)!.

Opération sur les parties d’un ensemble P(E)


Soient A et B deux éléments de P(E). On définit les opérations suivantes :
1) La réunion : A ∪ B = {x ∈ E : (x ∈ A) ou (x ∈ B)}

2) L’intersection : A ∩ B = {x ∈ E : x ∈ A et x ∈ B}. Si A ∩ B = ∅, on dit que les parties


A et B sont disjointes.
3) Le complémentaire : 𝐶𝐸 A= 𝐴⊂ = {x ∈ E / x ∉ A}.
4) La différence : A ∖ B ={x ∈ E : x ∈ A et x ∉ B}
5) La différence symétrique : A △ B = (A ∪ B) ∖ (A ∩ B) = (A ∖ B) ∪ (B ∖ A).
6) Le produit cartésien A × B = {(x; y) : x ∈ A et y ∈ B}.

Exemple
A ∪ B = A ∩ B ⇔ A=B.

3-3 Application

Définition
Une application f est définie par son ensemble de départ E, son ensemble d'arrivée F, et une
relation qui permet d'associer à tout élément x de E un élément unique y dans F noté par f(x).
∀ x ∈ E, ∃! y ∈ F tel que y= f(x)
On dit que "y est l'image de x", et que "x est un antécédent de y".
On note ℱ(E; F) = FE, l'ensemble des applications de E dans F.
L’application identité de E est l’application de E dans E définie par x↦x. On la note
𝐸→𝐸
IdE :{
𝑥↦𝑥
Deux applications f et g sont égales si et seulement si elles ont même ensemble de départ E,
même ensemble d'arrivée F, et si tout élément de E a même image par f et par g.
f = g ⇔ ∀ x ∈ E, f(x) = g(x).

Image directe, image réciproque

Soient E et F deux ensembles, f : E → F une application, A une partie de E et B une partie de


F.

- L'image directe de A est définie par : f(A) = {f(x) ; x ∈ A}

et l’on a y ∈ f(A) ⟺ (∃x ∈ A tel que f(x) = y) ⟺ y a un antécédent dans A


Exemples
ℝ→ℝ
Si f :{ , on a f(R) = [-1; 1].
𝑥 ↦ 𝑐𝑜𝑠𝑥
ℝ→ℝ
Si f : { , alors f(R) = [0; +∞[.
𝑥 ↦ 𝑥2

- L'image réciproque de B est définie par: f-1(B) ={x∈ E ; f(x) ∈ B}


et l’on a x ∈ f-1(B) ⟺ f(x) ∈ B ⟺ l'image de x est dans B

Attention à ne pas confondre avec la réciproque d’une bijection, ici on ne suppose rien sur f

Exemple
ℝ→ℝ 𝜋
1. Si f :{ , on a f-1({0}) = {2 + 𝑘𝜋: 𝑘 ∈ ℤ}
𝑥 ↦ 𝑐𝑜𝑠𝑥
ℝ→ℝ
2. Si f : { , alors f-1(]−∞, 0[) = ∅
𝑥 ↦ 𝑥2
Injections, surjections et bijections

Soient E et F deux ensembles. Une application f : E → F est dite


- injective si :(∀ (x; x’) ∈ E2) (f(x) = f(x’) ⟹ x = x’)
- surjective si ( ∀ y ∈ F )( ∃x ∈ E)(y = f(x))
Autrement dit f(E) = F.
- bijective si elle est à la fois injective et surjective.
On définit alors l’application dite la réciproque de f, notée par f-1(y) = x, et l’on a :
x = f-1(y) ⟺ y = f(x).

Exemple
ℝ →]0, +∞[ ]0, +∞[ → ℝ
f:{ est bijective, sa bijection réciproque est g: { .
𝑥 ↦ exp (𝑥) 𝑦 ↦ ln(𝑦) = 𝑔(𝑦)

exp(ln(y)) = y et ln(exp(x)) = x.

4. Relations binaires

Définitions:
• Une relation binaire ℜ sur A × B est une partie de A × B. En particulier lorsque A= B,
on parle de relation binaire sur A.
ℜ = {(x,y) ∈ A × B /(x,y) ∈ ℜ}

• Le domaine de ℜ est défini par : D = {x∈ A /(∃y ∈ B) (x,y) ∈ ℜ }.


• L’image de ℜ est définie par : I = {y∈ B /(∃x ∈ A) (x,y) ∈ ℜ }.
• La relation inverse de ℜ est définie par :

ℜ−1 = {(y,x) ∈ B × A /(y,x) ∈ ℜ}

Définitions:
Une relation binaire sur A est dite :
• réflexive si l’on a : x ℜ x ∀x∈A
• symétrique si l’on a : x ℜ y ⇒ y ℜ x, ∀(x,y)∈A2
• transitive si l’on a : x ℜ y et y ℜ z ⇒ x ℜ z, ∀(x,y,z)∈A3
• antisymétrique si l’on a : x ℜ y et y ℜ x ⇒ x =y, ∀(x,y)∈A2
• ℜ est dite une relation d’équivalence si elle est réflexive, symétrique et transitive.
Dans ce cas on note pour x∈A : 𝑥̅ = {y∈ A / x ℜ y}
• ℜ est dite une relation d’ordre si elle est réflexive, antisymétrique et transitive. Elle est
dite totale si pour tout (x,y) ∈A2, on a : x ℜ y ou y ℜ x
Si elle n’est pas totale elle est dite une relation d’ordre partiel.

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