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Université de Médéa
M. ZAMIME M. Bouzefrane
Dé…nition
Une assertion est une phrase soit vraie, soit fausse, pas les deux en même
temps.
Exemple
– « Médéa est une ville algériènne» . C’est une assertion vraie.
– « 24 est un multiple de 2» . C’est une assertion vraie.
– « 2 + 3 = 9» . C’est une assertion fausse.
P P
1 0
0 1
p q p^q
1 0 0
1 1 1
0 0 0
0 1 0
p q p_q
1 0 1
1 1 1
0 0 0
0 1 1
p q p)q
1 0 0
1 1 1
0 0 1
0 1 1
p q p,q
1 0 0
1 1 1
0 0 1
0 1 0
Proposition
Soient P, Q et R trois assertions. Alors on a:
1) P ^ Q () P _ Q
2) P _ Q () P ^ Q
3) P ^ (Q _ R ) () (P ^ Q ) _ (P ^ R )
4) P _ (Q ^ R ) () (P _ Q ) ^ (P _ R )
5) P ) Q () Q ) P.
Exemple
8x 2 R x 2 + 1 > 0. C’est une proposition qui est vraie car x 2 + 1 > 0 est
véri…ée pour tout les nombres réels.
Le quanti…cateur 9: « il existe »
L’assertion 9x 2 E P (x ) est une assertion vraie lorsque l’on peut trouver
au moins un x de E pour lequel P (x ) est vraie.
Exemple
« 9x 2 R x (x 1) 0» est vraie car pour x = 31 , on a
x (x 1) = 13 1
3 1 = 29 0.
La négation de « 8x 2 E P (x ) » est « 9x 2 E eP (x ) » .
La négation de « 9x 2 E P (x ) » est « 8x 2 E eP (x ) » .
Exemple
la négation de « 8x 2 R x 2 + 1 > 0» est l’assertion « 9x 2 R
x2 + 1 0 » .
Exemple
L’assertion 9 x 2 R 9 y 2 R x + y 5 est vraie. Il su¢ t de considérer
par exemple x = 2 et y = 3 (ou encore x = 2 et y = 1).
Exemple
L’assertion 8x 2 R 8y 2 R x + y > 5 est fausse car sa négation 9x 2 R
9y 2 R x + y 5 est vraie.
Observation
1) On peut permuter deux quanti…cateurs identiques.
2) On ne peut pas permuter deux quanti…cateurs di¤érents
Exemple
« 8x 2 R 9y 2 R x y » est une assertion vraie puisque si x est un réel
quelconque, alors en prenant y = x + 1 on a : x y .
En revanche l’assertion « 9y 2 R 8x 2 R x y » est fausse puisque
l’ensemble des nombres réels n’est pas borné.
Solution
Rappelons que l’ensemble des rationnels Q = ba a 2 Z, b 2 Z . On
0
suppose que x, y 2 Q. On pose x = ba a 2 Z, b 2 Z , y = ba 0 a0 2 Z,
0 0 +ba 0
b 0 2 Z . On obtient x + y = ba + ba 0 = ab bb 0 . Il est claire que
ab 0 + ba0 2 Z et bb 0 2 Z . D’ou x + y 2 Q.
Exemple
Soit n 2 N. Montrer que si n2 est pair alors n est pair.
Solution
Nous supposons que n est impair. Nous voulons montrer qu’alors n2 est
impair. Comme n est impair, il existe k 2 N tel que n = 2k + 1.
Alors n2 = (2k + 1)2 .
n2 = 2 2k 2 + 2k + 1.
n2 = 2k 0 + 1 et donc n2 est impair.
(M. ZAMIME M. Bouzefrane ) January 11, 2021 16 / 24
2.3 Raisonnement par l’absurde
Pour montrer qu’une assertion P est vraie, on suppose l’assertion P est
vraie et on cherche une contradiction.
Example
p
Montrer que / Q.
22
Solution
p p
Par l’absurd, supposons que 2 2 Q. Donc 2 = ba avec a 2 Z, b 2 Z .
2
On choisit a et b tels que pgcd(a, b ) = 1. On obtient 2 = ba 2 ou encore
a2 = 2b 2 , d’où a2 pair. D’après l’exemple précédent, on en déduit que a
est pair. Il existe donc m 2 N tel que a = 2m. On obtient b 2 = 2m2 ce
qui signi…e que b2 est pair. On en déduit alors que b est pair (voir
l’exemple précédent), ce qui signi…e qu’il existe m0 2 N tel que b = 2m0 .
On a donc fait apparaître un diviseur commun à a et b (à savoir le nombre
2), ce qui est contraire à notre hypothèse « a et b sont premiers entre eux.
Exemple
p
Soient x et y deux nombres rationnels. Montrer que x + y 2=1)
(x = 1 et y = 0).
Solution
p
Supposons quep x + y 2 = 1 et x 6= 1 ou y 6= 0. Supposons d’abord
y 6= 0. Alors 2 = 1 y x . Puisque x et y appartiennent à Q, il est clair que
p
y appartient aussi à Q. Ceci implique que 2 2 Q, contradiction. Donc
1 x
Exemple
"toute application de R dans R est soit paire soit impaire" est une
assertion fausse puisqu’on peut trouver une application de R dans R qui
n’est ni paire, ni impaire. C’est par exemple le cas de l’application x 7! e x .
Observation
On emploie fréquemment ce raisonnement pour résoudre des (in)équations
avec des valeurs absolues (le raisonnement dépend du signe de la quantité
à l’intérieur de la valeur absolue), démontrer des propriétés en
arithmétique (on sépare le raisonnement suivant la parité de certains
entiers, leur congruence modulo n...).
Exemple
n (n +1 )
Montrer que pour tout entier n, 2 est un entier.
Solution
On sépare deux cas:
si n est pair, alors n = 2k et n + 1 = (2k + 1). On a alors
n (n +1 )
2 = k (2k + 1) qui est bien un entier.
Si n est impair, alors n = 2k + 1 et n + 1 = (2k + 2). On a alors
n (n +1 )
2 = (k + 1) (2k + 1) qui est lui aussi bien un entier.
Soit n, n0 2 N.
Le principe de récurrence permet de montrer qu’une assertion de type
(8n n0 P (n)) est vraie.
La démonstration par récurrence se déroule en trois étapes:
1) On montre que P (n0 ) est vraie.
2) On suppose que P (n) est vraie 8n n0 , et on démontre alors que
l’assertion P (n + 1) est vraie 8n n0 .
3) P (n) est vraie pour tout n n0 .
Exemple
n (n +1 )
Montrer que 8n 2 N 1 + 2 + ...n = 2 .
Solution
1) Si n = 1, on obtient 1 = 1 et donc P (1) est vraie.
n (n +1 )
2) Supposons que 1 + 2 + ...n = 2 8n 2 N . On a d’après
n (n +1 )
l’hypothèse de recurrence 1 + 2 + ...n + (n + 1) = 2 + (n + 1)
n
= (n + 1) 2 + 1
= (n +1 )(2 n +2 ) .
n (n +1 )
3) 8n 2 N 1 + 2 + ...n = 2 .