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2023-2024
Mohammed Dahmouni
Table des matières
Bibliographie 9
CHAPITRE 1
Logique - Raisonnements - Ensembles
Proposition 1.1.1. On admet la règle suivante : principe du tiers exclu : une proposition
qui n’est pas vraie est fausse et une proposition qui n’est pas fausse est vraie.
Définition 1.1.2 (Opérateurs logiques). (i) La négation d’une proposition P est notée
non P ou ¬P ou P̄ :
P V F
¬P F V
(ii) L’opérateur conjonction ( et ) noté ∧ ;
- l’opérateur disjonction inclusive ( ou ) noté ∨ ;
- l’opérateur implication noté =⇒ ;
- l’opérateur équivalence noté ⇐⇒ ;
sont définis par la table de vérité :
P Q P ∧ Q P ∨ Q P =⇒ Q P ⇐⇒ Q
V V V V V V
V F F V F F
F V F V V F
F F F F V V
1
Remarque 1.1.1. - L’implication est aussi définie par l’assertion suivante : ( non P )
ou Q notée aussi (¬P ) ∨ Q Si elle est vraie, l’assertion P =⇒ Q se lit en
français si P est vraie alors Q est vraie ou si P alors Q . - Les opérateurs logiques
permettent de combiner des propositions pour en obtenir de nouvelles.
Exemple 1.1.2. 1. x2 6 1 =⇒ x > −1 est vraie.
2. x2 6 1 ⇐⇒ −1 6 x 6 1 est vraie.
3. x 6 1 =⇒ x2 6 1 est fausse (prendre par exemple x = −2 ).
4. x2 = 1 ou x 6= 1 est vraie car l’assertion x = 1 =⇒ x2 = 1 est toujours vraie.
Remarque 1.1.2. L’équivalence est aussi définie par l’assertion suivante :
(P =⇒ Q) et (Q =⇒ P ) .
1.2 Quantificateurs
Définition 1.2.1. (i) L’assertion :
∀x ∈ E, P (x)
est une assertion vraie lorsque les assertions P (x) sont vraies pour tous les éléments x de
l’ensemble E. On lit : Pour tout x appartenant à E, P (x) , sous-entendu Pour tout
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x appartenant à E, P (x) est vraie .
(ii) L’assertion : ∃x ∈ E, P (x) est une assertion vraie lorsque l’on peut trouver au
moins un x de E pour lequel P (x) est vraie. On lit : il existe au moins un x appartenant
à E tel que P (x) soit vraie .
Pour la négation d’une phrase logique, on change le pour tout en il existe au moins
un et inversement, puis on prend la négation de l’assertion P .
- La négation de ∀x ∈ E, P (x) est :
∃x ∈ E, ¬P (x) .
∀x ∈ E, ¬P (x) .
Exemple 1.2.1. 1. ∀x ∈ R, ((x 6 −2) =⇒ (x2 > 1)) est une assertion vraie.
2. ∀x ∈ R, ((x2 > 1) =⇒ (x > 1)) est une assertion fausse (pour se convaincre,
prenez x = −2).
3. ∀x ∈ R, (x2 > 1) est une assertion fausse.
4. ∃x ∈ R, x2 6 0 est vraie ( x = 0 vérifie bien la propriété).
5. ∃x ∈ R, (x2 < 0) est fausse (aucun un réel élevé au carré n’est un nombre négatif).
Remarque 1.2.1. - Dans une phrase logique, deux quantificateurs de même nature et consé-
cutifs peuvent être permutés. Quand on écrit :
∃x ∈ R, f (x) = 0
cela signifie simplement l’existence d’au moins un réel x qui annule f . Cela ne signifie pas que
ce nombre est unique. Pour indiquer l’unicité du réel x, on rajoute un point d’exclamation :
∃!x ∈ R, f (x) = 0
Attention : L’ordre des quantificateurs est très important. Par exemple, les deux phrases
logiques :
∃M ∈ R+ , ∀x ∈ R, |f (x)| 6 M
et
∀x ∈ R, ∃M ∈ R+ , |f (x)| 6 M
sont différentes. En effet, une phrase logique se lit de gauche à droite, ainsi la première phrase
affirme :
La fonction f est bornée sur R .
3
que |f (x)| 6 M
Cependant, la seconde assertion est toujours vraie, que f soit bornée ou non, car il suffit
de prendre M = |f (x)|.
Par exemple, si f (x) = 2x, pour tout x ∈ R, il existe M = |2x| qui vérifie |f (x)| 6 M .
La seconde assertion est donc vraie. Par contre, la première assertion est fausse car f est
non bornée sur R !
Raisonnements classiques
Pour prouver que l’assertion P =⇒ Q est vraie, on peut suivre l’une des méthodes
suivantes :
- Raisonnement direct :
supposer que P est vraie, puis montrer à l’aide d’un raisonnement logique que Q est vraie.
- Raisonnement par contraposition :
montrer que si ¬Q est vraie alors ¬P est vraie. Autrement dit, prouver que l’assertion
¬Q =⇒ ¬P est vraie.
- Raisonnement par l’absurde :
supposer que P est vraie et Q est fausse et chercher ensuite une contradiction. Autrement
dit, prouver que la négation de l’implication est fausse.
Exemple 1.2.2. 1. Prouver que toute fonction f : R → R s’écrit de façon unique comme
somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire.
2. Trouver toutes les fonctions f : R → R telles que f (x)f (y) − f (xy) = x + y pour tous
x, y ∈ R
Théorème 1.2.1 (Propriété fondamentale de N). Toute partie non vide de N admet un plus
petit élément.
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Théorème 1.2.3 (Principe de récurrence). Soit P(n) une proposition dépendant de n ∈ N,
et n0 ∈ N.Si
- Initialisation : les propriétés P (n0 ) et P (n0 + 1) sont vraies,
- Hérédité : pour tout entier n > n0 , (P(n) et P(n + 1)) implique P(n + 2) ;
alors la proposition P(n) est vraie pour tout entier n > n0 .
Théorème 1.2.4 (Principe de récurrence forte). Soit P(n) une proposition dépendant de
n ∈ N, et n0 ∈ N. Si
- Initialisation : la proposition P (n0 ) est vraie,
- Hérédité : pour tout entier n > n0 , (P (n0 ) et P (n0 + 1) et · · · et P(n)) implique P(n + 1) ;
alors la proposition P(n) est vraie pour tout entier n > n0 .
Exercice 1.2.1. Montrer par récurrence que pour tout entier n ≥ 1,
1 1 1 1
1+ + + ... + 2 ≤ 2 − .
4 9 n n
1
Exercice 1.2.2. Soit x un nombre réel non nul tel que x + x
soit un entier.
Montrer que pour tout n ∈ N, xn + x1n est un entier.
Exercice 1.2.3. Soit f une application de N −→ N
1. Montrer que :
f est injective,
=⇒ f = IdN
f (n) ≤ n, ∀n ∈ N,
2. Montrer que :
f est surjective,
=⇒ f = IdN .
f (n) ≥ n, ∀n ∈ N,
1.3 Ensembles
1.3.1 Définitions.
Définition 1.3.1 (Pseudo-définition). Un ensemble est une collection d’objets appelés élé-
ments. On note x ∈ E si l’objet x est un élément de l’ensemble E, x ∈
/ E sinon.
Définition 1.3.2 (Extentionnalité). Deux ensembles E et F sont égaux si et seulement s’ils
ont les mêmes éléments :
E = F ⇐⇒ ∀x(x ∈ E ⇐⇒ x ∈ F ).
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Exemple 1.3.1. Un même ensemble peut parfois être défini en extension ou en compréhen-
sion :
n o
E = {0; 1; 4; 9} = n ∈ N | n 6 15 et ∃p ∈ N, n = p2
Définition 1.3.4 (Inclusion). On dit que E est inclus dans F , ce que l’on note E ⊂ F si
tout élément de E est aussi un élément de F , i.e.
∀x ∈ E; x ∈ F.
(E = F ) ⇔ (E ⊂ F et F ⊂ E)
Définition 1.3.5 (Ensemble des parties de E). Pour tout ensemble E, on admet l’existence
d’un ensemble, noté P(E) et appelé ensemble des parties de E et dont les éléments sont
exactement les sous-ensembles de E. Ainsi pour tout ensemble F , on a
F ∈ P(E) ⇔ F ⊂ E
Définition 1.3.6. 1. On appelle réunion de A et B notée A∪B, l’ensemble dont les éléments
sont exactement ceux qui sont dans A ou dans B, autrement dit, pour tout objet x,
x ∈ A ∪ B ⇐⇒ (x ∈ Aoux ∈ B).
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2. On appelle intersection de A et B notée A ∩ B dont les éléments sont exactement ceux
qui sont dans A et dans B à la fois, autrement dit, pour tout objet x,
x ∈ A ∩ B ⇐⇒ (x ∈ A et x ∈ B).
Définition 1.3.7. On dit que deux ensembles sont disjoints si leur intersection est vide.
Définition 1.3.8. Plus généralement, si on considère une famille d’ensemble (Ai )i∈I , on note
i∈I Ai la réunion de tous les Ai pour i ∈ I et
S T
i∈I Ai , l’intersection de tous les Ai . Pour
tout x, on a les propriétés :
[
x∈ Ai ⇐⇒ ∃i ∈ I, x ∈ Ai
i∈I
\
x∈ Ai ⇐⇒ ∀i ∈ I, x ∈ Ai
i∈I
\ \ \ \
0, ε 0, ε[ [0, ε] [0, ε[
ε∈]0,1] ε∈]0,1] ε∈]0,1]∩Q ε∈]0,1]∩Q
Proposition 1.3.4. Soit (Ai )i∈I une famille d’ensembles et B un ensemble. 1. Si, pour tout
[
i ∈ I, Ai ⊂ B, alors Ai ⊂ B.
i∈I \
2. Si, pour tout i ∈ I, B ⊂ Ai , alors B ⊂ Ai .
\ [ i∈I
3. Si j ∈ I, alors Ai ⊂ Aj ⊂ Ai .
i∈I i∈I
(A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C) ∪ (B ∩ C).
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Plus généralement, soit (Ai )i∈I une famille d’ensembles et B un ensemble, alors
!
\ \
Ai ∪ B = (Ai ∪ B)
i∈I i∈I
!
[ [
Ai ∩ B = (Ai ∩ B)
i∈I i∈I
Théorème 1.3.3 (Relations de De Morgan). Soit (Ai )i∈I une famille de parties d’un
ensemble E. Alors on a ! C
[
AC
\
Ai = i ;
i∈I i∈I
!C
\
AC
[
Ai = i .
i∈I i∈I
Exercice 1.3.5 (Exercice 11 du TD). Soit E et F deux ensembles, soit A, C deux parties
de E et B, D deux parties de F . Démontrer que
(A × B) ∩ (C × D) = (A ∩ C) × (B ∩ D)
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Bibliographie