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Chapitre I : Logique des propositions

1 . Généralités sur la logique des propositions


La logique des propositions ou calcul propositionnel se propose d'étudier des formes de
raisonnement dont la correction est indépendante de la structure des énoncés qui y participent.
Seules leurs valeurs de vérité (Vrai ou Faux) déterminent en dernière instance la validité du dit
raisonnement.
On appelle proposition tout énoncé dont on peut décider s'il est vrai ou faux sans avoir à en analyser
le contenu, comme ce sera le cas en logique des prédicats.

Si l’on se place en logique classique, le calcul des propositions est une structure algébrique que l’on
appelle algèbre de Boole où le 1 est interprété comme vrai (v ) et 0 comme faux (f)

Fondateur de la logique, Aristote développe, dans son traité de l'Organon, une théorie des
syllogismes. Le syllogisme est une forme de raisonnement qui met en relation trois propositions.
Selon cette théorie :
1. Si les deux prémisses (hypothèses) sont vraies,
2. Alors la conclusion (preuve) ne peut qu'être vraie également.
Voici un exemple concret de syllogisme :
● Socrate est un homme - vrai
● Tous les hommes sont mortels - vrai
● Socrate est donc mortel - vrai
Règles d'inférence les plus connues définies par les stoïciens :
Modus ponens:
● P
● si P, alors Q
● donc Q
Notation formelle :
● P
● P→Q
● Q

Modus tollens:
● Si P, alors Q
● non Q
● donc non P

1
Notation formelle:
● P→Q
● ¬Q
● ¬P
Définition 1 :
Les propositions élémentaires, notées avec une lettre (p,q…) correspondent à des assertions
auxquelles on peut attribuer deux valeurs vraie ou fausse

Exemples :
p :"Yasmine chante" est une proposition susceptible d'être Vraie ou Fausse dans toute situation
donnée, tandis que la valeur de vérité de l'énoncé "x chante" dépendra dans la même situation de
l'identité de l'individu x

Pour disposer d'énoncés plus complexes nous relierons des propositions, considérées alors comme
élémentaires, par des connecteurs logiques. Les énoncés obtenus seront de nouvelles propositions
susceptibles à leur tour d'être vraies ou fausses et qu'on nommera les formules.
Ainsi dans les énoncés

"Yasmine chante ou Lobna dance "


"Yasmine chante et Houda joue au violon"
"Si Yasmine chante alors il pleut"
"Lobna ne chante pas"

"ou", "et", "si... alors ... " et "... ne... pas" jouent le rôle de connecteurs logiques.

Définition 2 : Opérateurs logiques (connecteurs)

Ils permettent de construire de nouvelles propositions à partir de propositions données, on distingue


les opérateurs unaires, Non noté (⎤), des opérateurs binaires ET (∧), OU (∨), l’implication (→), et
l’équivalence (↔).

De ces considérations se dégagent deux aspects complémentaires : l'aspect sémantique qui est
l'interprétation des formules en terme de vrai ou de faux
et l'aspect syntaxique qui revient à préciser comment l'on construit les formules dont l'ensemble
constitue le langage de la logique des propositions.

2. Aspect syntaxique : Le langage de la logique des propositions


A partir des formules atomiques, indécomposables, on montre comment des formules complexes
s'obtiennent à partir de formules déjà construites.

2.1 Le vocabulaire

Commençons par fixer les symboles qui formeront l'alphabet utilisé. L'alphabet V du langage de la
logique des propositions est formé par:
❖ un ensemble infini dénombrable de symboles appelés variables propositionnelles et notées
(par exemple) p, q, ···,po, qo, ···,p1, ql,
❖ la constante logique ⊥qui se lit: Faux
❖ les connecteurs logiques (¬,∧,∨, → et ↔).
❖ les parenthèses.

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2.2 Les formules :

L’ensemble F des formules de la logique propositionnelle est le plus petit ensemble vérifiant :
❖ Toute variable propositionnelle est élément de F
❖ ⊥ (Faux) est élément de F
❖ Si A ∈ F alors ¬A∈ F (formule composée)
❖ Si A ∈ F et B∈ F alors A∧B, A∨B, A→B et A↔B sont éléments de F :

Exemples :

2.3 Parenthèsage

Quand il n’y a pas de confusion, on évite les parenthèses, en particulier, on n’écrira pas les
parenthèses et on suivra les règles de priorité suivantes entre connecteurs :

❖ ¬ est prioritaire sur ∧,∨, → et ↔

❖ ∧ et ∨sont prioritaires sur → et ↔

❖ → et ↔ ont le même niveau de priorité

Théorème : Toute formule F comporte le même nombre de parenthèses ouvrantes et fermantes.

2.4 Sous formule :

L’ensemble F (A) des sous formules d’une formule A est donné par :
1. F(A)={A} si A =⊥ ou si A est atomique ;
2. F(¬A)= F(A) {¬A}
3. F(A∧B)= F(A) F(B) {A∧B }
4. F(A∨B)= F(A) F(B) { A∨B}
5. F(A→B)= F(A) F(B) { A→B }
6. F(A↔B)= F(A) F(B) { A↔B }

Tout élément de F(A) est une sous formule de A

Exemple

3
Remarque
Une même formule peut apparaître à plusieurs reprises comme sous formule d’une formule
donnée(exemple q). Il faudra bien distinguer une sous formule de l’ensemble de ses
occurrences ( ou de ses apparitions)

3. La sémantique de la logique des propositions


3.1 Les connecteurs et leur interprétation
Connaissant les valeurs de vérité des formules atomiques, on voudrait connaître celles des
formules de F
❖ La négation : ¬p est vrai si p est fausse, et fausse sinon
❖ La conjonction : p∧q est vrai lorsque p et q sont toutes les deux vraies et fausse dans
tous les autres cas
❖ La disjonction: p∨q est vrai lorsque l’une de ces propositions est vraie mais aussi
lorsqu’elles sont toutes les deux vraies, et fausse lorsqu’elles sont toutes les deux
fausses.
❖ L’implication : p→q est fausse, quand p est vrai et q fausse, p→q est vrai dans tous
les autres cas.
❖ L’équivalence : p↔q vrai lorsque pet q ont la même valeur de vérité et fausse dans
le cas contraire.
❖ ⊥ est une proposition toujours fausse et se verra attribuer systématiquement le faux.

3.2 Distribution des valeurs de vérité


Une distribution des valeurs de vérité sur F ou une valuation sur F est une implication Vde F dans
{0,1} telque :
1. V(⊥)=0
2. V(¬A)= 1 ssi V(A)=0
3. V(A∧B)=1 ssi V(A)=V(B)=1
4. V(A∨B)=0 ssi V(A)=V(B)=0
5. V(A→B)=0ssi V(A)=1 et V(B)=0
6. V(A↔B)=1ssi V(A)=V(B)

Où A et B sont des formules quelconques.


Remarque :
* Il suffit dans un premier temps d’associer à chaque variable propositionnelle une valeur de vérité
1 ou 0 puis d’étendre ce type d’association à n’importe quelle formule de F
* Pour dresser la table de vérité d’une formule quelconque comportant n variables propositionnelle,
il suffit d’associer au 2n restrictions possibles de V les valeurs de vérité calculées à l’aide des tables
de la négation(¬), de la conjonction(∧), de la disjonction(∨), de l’implication (→) et de
l’équivalence (↔).
Exemple : considérons la formule :

Table de vérité :

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3.3 Calcul booléen et distribution des valeurs de vérité :

Dresser la table de vérité d’une formule comportant n variables propositionnelle distincte revient à
associer à tout n uplet formé de 0 et de1 une valeur prise dans {0,1}, ce qui s’apparente à un calcul
effectué à partir des composantes des n uplets, le tableau suivant précise l’analogie :

Calcul propositionnel Calcul booléen


1(vrai) 1
0(faux) 0
V(A) x∈{0,1}
V(⊥) 0
V(¬A) f(x)=
V(A∨B) g(x,y)=x+y
V(A∧B) h(x,y)=x.y
V(A→B) i(x,y)= +y
V(A↔B)
J(x,y)=

Exemple : considérons la formule :

Il est possible de lui faire correspondre la fonction booléenne à trois variables

Calcul propositionnel Calcul booléen

Remarque : Il est plus pratique de confondre les variables propositionnelles et les variables
booléennes qui leurs correspondent et d’utiliser les mêmes lettres .

3.4. Classement des formules, les tautologies

Etant donné une formule, et quelque soit la méthode utilisée (table de vérité, calcul booléen) trois
cas peuvent se présenter :
* Pour toute valuation V la formule est vraie (il n’ya que des 1 dans la dernière colonne de sa table
de vérité) ⇒ Les tautologies

* Pour toute valuation V la formule est fausse (il n’ya que des 0 dans la dernière colonne de sa table
de vérité) ⇒ Les contradictions.

* Il existe une valuation V qui donne la formule vraie, et une autre qui donne la formule fausse (la
dernière colonne de la table de vérité comporte au moins un 1 et au moins un 0⇒ ni tautologie ni
contradiction.

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Définition :

Une formule F est satisfaisable s’il existe une valuation V telle que la valuation de F soit 1 c’est à
dire V (F)=1, on dit que V satisfait F

Exemples de tautologie :
, , , , …
Exemples : Montrer que , sont des tautologies

Remarque : La méthode de la table de vérité est simple à utiliser mais elle est impraticable à cause
de la taille qui augmente exponentiellement, car si la formule considérée comporte n symboles
propositionnelles, il ya 2n cas à examiner ⇒ trop complexe ;

3.5 Equivalence sémantique

Définition : Deux formules A et B sont dites sémantiquement équivalentes (A≡B)


Si et seulement si pour toute valuation V, on a V(A)= V(B).

Exemples : 1. ,
2. ,

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Théorème : A≡B ssi A↔B est une tautologie

Remarque : ne pas confondre l’équivalence logique A↔B qui est une formule de F avec
l’équivalence sémantique A≡B qui n’est pas une formule de F.
Théorème admis : théorème Soit A une formule, Soit F une sous formule de A et soit G une
formule équivalente à F, dans ces conditions A≡A(G\F).
A≡A(G\F) est la formule obtenue en remplaçant toutes les occurrences de F dans A par la formule
G. On dit que l’on substitue G à F dans A.

Exemple : on a A ∨ (¬A ∧ B) ≡ A ∨ B

soit F : A  (A ∨ B) ,

et F1 : : A  (A ∨ (¬A ∧ B))
On a F1≡F

Théorème de substitution : Soit la formule φ contenant les atomes p1, p2… ,pn. Soit la formule φ∗
obtenue en substituant aux atomes p1,p2… ,pn les formules ψ1, ψ2… , ψn. Alors si |= φ, on a |= φ∗.

3.6 Propriétés des formules bien formées :

Soit A, B et C trois formules bien formées.

Implication

 A → B ≡ ¬A ∨ B
 ¬(A → B) ≡ A ∧ ¬B
 A ↔ B ≡ (A → B) ∧ (B → A)

Idempotence

 A∧A≡A
 A∨A≡A

Commutativité

 A∨B≡B∨A
 A∧B≡B∧A

Associativité

 (A ∨ B) ∨ C ≡ A ∨ (B ∨ C)
 (A ∧ B) ∧ C ≡ A ∧ (B ∧ C)

Distributivité

 A ∨ (B ∧ C) ≡ (A ∨ B) ∧ (A ∨ C)
 A ∧ (B ∨ C) ≡ (A ∧ B) ∨ (A ∧ C)

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Élément neutre

 A∨F≡A
 A∧T≡A
 A∨T≡T
 A∧F≡F

Complémentarité

 A ∨ ¬A ≡ T
 A ∧ ¬A ≡ F

Involution

 ¬¬A ≡ A

De Morgan

 ¬(A ∨ B) ≡ ¬A ∧ ¬B
 ¬(A ∧ B) ≡ ¬A ∨ ¬B

Absorption

 A ∨ (¬A ∧ B) ≡ A ∨ B
 A ∧ (¬A ∨ B) ≡ A ∧ B
 A ∨ (A ∧ B) ≡ A
 A ∧ (A ∨ B) ≡ A
3.7 Système complet de connecteurs

Le jeu initial de connecteurs binaires est redondant puisque l’on peut trouver des équivalences
sémantiques aux opérateurs ∧,→ et ↔ ne faisant intervenir que ¬ et ∨.
On appelle système complet de connecteurs tout ensemble C de connecteurs
C ⊆{¬,∧,∨, → ,↔} telle que toute formule est équivalente à une formule écrite avec les seuls
connecteurs de C.
Un tel système est minimal si aucun sous ensemble de C n’est un système complet de connecteurs.

Théorème : C={¬,∨} est un système complet minimal de connecteurs.


De même C={¬,∧} et C={¬,→}sont des systèmes complets minimaux de connecteurs.

3.8 Forme normale conjonctive, clauses


Le système {¬,∧,∨} est un système complet de connecteurs, toute formule de F peut être
transformée (équivalence sémantique) en une formule d’un type particulier n’utilisant que ces
connecteurs.
On appelle forme normale conjonctive une formule de la forme où chaque
formule est de la forme . Chaque est une
variable propositionnelle ou une variable propositionnelle précédé de ¬

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Exemples : A ∨ B ; B ∧ (A ∨ B ∨ C), (¬A∨ B) ∧ A, (¬A∨ B) ∧ (¬B ∨ A)

Théorème : toute formule de F est équivalente à une forme normale conjonctive

Démonstration : la méthode permettant d’obtenir une forme normale conjonctive de toute formule
donnée prouve le résultat :
1. On peut utiliser à tout moment les équivalences.

¬¬A ≡ A, A ∧ A ≡ A, A ∨ A ≡ A, A ∨ B ≡ B ∨ A, A ∧ B ≡ B ∧ A,

(A ∨ B) ∨ C ≡ A ∨ (B ∨ C)

(A ∧ B) ∧ C ≡ A ∧ (B ∧ C)
2. On élimine les connecteurs → et ↔ à l’aide des équivalences

A → B ≡ ¬A ∨ B

A ↔ B ≡ (A → B) ∧ (B → A)
3. On fait appel s’il ya lieu aux lois de De Morgan

¬(A ∨ B) ≡ ¬A ∧ ¬B

¬(A ∧ B) ≡ ¬A ∨ ¬B
4. On utilise les distributivités de ∧ et ∨ l’une par rapport à l’autre

A ∨ (B ∧ C) ≡ (A ∨ B) ∧ (A ∨ C)

A ∧ (B ∨ C) ≡ (A ∧ B) ∨ (A ∧ C)

Exemple: Donner la forme normale conjonctive de : 𝐹 = ¬((𝑝 → 𝑞) ↔ 𝑟)

Définition :
On appelle clause une formule de la forme où est soit une
variable propositionnelle dite alors littéral positif, soit une variable propositionnelle précédé de ¬
dite littéral négatif.

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Exemple :
𝑐 = 𝑝 ∨ 𝑞 ∨ ¬r

Théorème : Toute formule de F est équivalente à la conjonction d’un ensemble fini de clauses

3.9 Conséquence logique ou sémantique


Raisonner c’est obtenir une conclusion logique vraie à partir d’hypothèse données à l’avance. La
notion de conséquence logique formalise du point de vue sémantique cet aspect de la logique des
propositions.
Soit Δ un ensemble fini ou infini (éventuellement vide) de formules de F.
Définition1 : On dit que Δ est satisfaisable, s’il existe une valuation V qui satisfait simultanément
toutes les formules de Δ, s’il n’existe pas une telle valuation, on dit que Δ est contradictoire ;
Définition2 : Soit une formule F quelconque, on dit que F est conséquence logique de Δ (ou que
l’on peut déduire F de Δ ) lorsque pour toute valuation V qui rend Δ satisfaisable, on a V (F)=1 ;
On note Δ╞ F et Δ ╞ F dans le cas contraire.
Exemples
1. Δ={p, p→q} et F=q

Remarque :
Ce type de raisonnement est très classique et a pour nom modus ponens : si p est vrai et si p→q est
vrai, alors q est vrai.
Me même modus tolens : si ¬q est vrai et si p→q est vrai, alors ¬ p est vrai.
2. Δ={(p∨q)→(p∧q), (p∧q)→p} et F=q→p

3. Δ={p∨r, p→q} et F=q

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Théorème : Δ╞ F si et seulement si Δ∪{¬ F} n’est pas satisfaisable

Démonstration :

 Si Δ╞ F alors toute valuation rendant Δ satisfaisable, satisfait F, aucune ne peut satisfaire ¬ F,


Δ∪{¬ F} n’est donc pas satisfaisable
 On démontre la réciproque, en utilisant un raisonnement par contraposition (on part du contraire)
Supposant Δ╞ F, il existe donc une valuation v qui rend Δ satisfaisable et qui ne satisfait pas F, on a
v(F)=0 c-à-d v(¬F)=1, par conséquent Δ∪{¬ F} satisfaisable

Ce théorème implique deux conséquences importantes :


*Supposons Δ╞ F avec Δ= ceci équivaut à{¬ F} non satisfaisable, ∀v, v(F)=1, F est par
définition une tautologie, on notera ╞ F
* Δ non satisfaisable exemples {p,¬p}, {p, q, ⊥}…, donc l’ensemble des formules Δ∪{¬ F}
n’est pas satisfaisable ∀F, et par conséquent Δ╞ F, ∀F ⇒ d’un ensemble contradictoire, on peut
déduire n’importe quelle formule( du faux on peut déduire n’importe quoi :
« Si les chiens volent alors le ciel est mauve » on ne peut pas dire que cette phrase est fausse
car les chiens ne volent pas

Théorème de déduction : soit Δ un ensemble quelconque de formules et soient F et G deux


formules, on a Δ∪{F}╞ G si et seulement si Δ╞ F →G
Preuve :
 Si Δ∪{F}╞ G, alors toute valuation satisfaisant Δ∪{F}, celles de Δ et F satisfait G, chacune de
ces valuations satisfait donc F →G, ce qui prouve que Δ╞ F →G.
 Réciproquement si Δ╞ F →G alors toute valuation satisfaisant les formules de Δ, satisfait la
formule F →G, soit v une telle valuation. Deux cas peuvent se présenter :
- Si v(F)=0 alors Δ∪{F} est contradictoire, et d’après la remarque précédente Δ∪{F}a pour
conséquence n’importe quelle formule , en particulier G
- Si v(F)=1 on a forcement v(G)=1 puisque v(F →G)=1, ce
qui montre encore F G F →G. que Δ╞ F →G
0 0 1
0 1 1
1 0 0
1 1 1

Théorème : soit Δ un ensemble quelconque de formules et soient F et G deux formules


quelconques, si F≡G si Δ╞ F si et seulement si Δ╞G
Théorème : soit Δ un ensemble fini de formules Δ={F1,F2,…,Fn}, et soit G une formule, on a les
équivalences :
1. Δ╞G ssi ╞(F1∧F2∧…∧Fn)→G
2. Δ╞G ssi (F1∧F2∧…∧Fn) ╞ G

Démonstration :
En appliquant n fois le théorème de déduction
1. (F1,F2,…,Fn) ╞ G si et seulement si ╞ F1→(F2→(…→(Fn→G))…)
Et comme on a la suite d’équivalences
F1→(F2→(…→(Fn→G))…) F1∨F2∨…∨Fn∨G
  (F1∧F2∧…∧Fn) ∨G
 (F1∧F2∧…∧Fn)→G

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Ce qui est équivalent d’après le théorème de déduction à
(F1∧F2∧…∧Fn) ╞ G

4. Un système de preuve
A part l’aspect sémantique de la logique des proposition (c.à.d. interpréter la formule ou un
ensemble de formules en terme de vrai ou de faux, on peut aussi s’intéresser aux mécanismes qui
interviennent dans le déroulement d’un raisonnement. ⇒ notion de preuves : se doter d’un ensemble
de règles de déduction qui fonctionnent pour nous donner des formules prouvées (appelées aussi
règles d’inférence)⇒
Il existe plusieurs sortes de systèmes de preuves :
*Méthodes directes : L’objectif immédiat est de prouver la validité de A⇒ calcul de séquents de
Gentzen ;
*Méthodes par réfutation : l’objectif est de prouver l’absurdité (l’insatisfaisabilité) de ¬A, pour
conclure à la validité de A :
-parmi les méthodes de preuve par réfutation, la méthode de résolution de Robinson (s’appliquant
aux clauses) a donné naissance au langage informatique PROLOG ;
- méthode des tableaux sémantique
- Méthode de Davis et Putnam

4.1 Règles d'inférence

Dans un système logique, les règles d'inférence sont les règles qui fondent le processus
de déduction, de dérivation ou de démonstration. L'application des règles sur les axiomes du
système permet d'en démontrer les théorèmes.
Les règles d'inférence peuvent aussi être formulées de cette manière :

1. un certain nombre de prémisses (peut-être aucune) ;


2. un symbole de dérivation ⊢ signifiant « infère », « démontre » ou « conclut » ;
3. une conclusion.

1/ Le Modus Ponens

Le modus ponens, ou détachement, est une figure du raisonnement logique concernant l'implication.
Elle consiste à affirmer une implication (« si A alors B ») et à poser ensuite l'antécédent (« or A »)
pour en déduire le conséquent (« donc B »).
𝐴, 𝐴 ⇒ 𝐵 ⊢ 𝐵
ou bien
𝐴⇒𝐵 𝐴
𝐵

2 / Modus Tollens

La règle d'inférence modus tollens est l'inférence selon laquelle « P implique Q » et la négation du
conséquent Q entraînent la négation de l'antécédent P.

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La règle du modus tollens peut être formellement énoncée comme suit :
𝑃 ⇒ 𝑄, 𝑄 ⊢ 𝑃
ou bien
P⇒Q 𝑄
𝑃
La validité du modus tollens peut être facilement démontrée grâce à une table de vérité.
p q p→q

V V V

V F F

F V V

F F V

Dans les cas d'application du modus tollens, p → q est vraie et q est faux. Il n'y a que la quatrième
ligne de la table de vérité qui satisfait ces deux conditions, elle correspond à ce que p soit faux.
Ainsi, dans toutes les réalisations où les prémisses du modus tollens sont vraies, sa conclusion l'est
aussi. La forme de raisonnement du modus tollens est donc valide.
Si le chien de garde détecte un intrus, le chien de garde aboie.
Le chien de garde n'a pas aboyé.
Par conséquent, aucun intrus a été détecté par le chien de garde

3/ L'affirmation du conséquent
L'affirmation du conséquent est un sophisme formel par lequel on considère une condition
suffisante comme une condition nécessaire. On traite alors une implication logique comme si elle
était une équivalence logique. En langage naturel, l'affirmation du conséquent s'exprime :

1. Si P alors Q
2. Q
3. Donc, P
𝑃 ⇒ 𝑄, 𝑄 ⊢ 𝑃
ou bien
𝑃⇒𝑄 𝑄
𝑃
Un exemple interprété peut donner :

1. S'il a plu (P), alors le sol est mouillé (Q).


2. Le sol est mouillé (Q).
3. Donc il a plu (P).
Un tel raisonnement est invalide1 parce que le sol peut être mouillé pour une autre raison que la
pluie, comme un arrosage.

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4/La négation de l'antécédent
La négation de l'antécédent est un sophisme ou un paralogisme formel. Il s'exprime :

1. Si P alors Q
2. Il est faux que P
3. Donc il est faux que Q
𝑃 ⇒ 𝑄, 𝑃 ⊢ 𝑄
ou bien
𝑃 ⇒ 𝑄 𝑃
𝑄
Voici un exemple interprété :

1. S'il a plu (P) alors le sol est mouillé (Q)


2. Il n'a pas plu (il est faux que P)
3. Donc le sol n'est pas mouillé (il est faux que Q)
Ce raisonnement est bien sûr faux, parce que le sol peut être mouillé car on l'a arrosé sans qu'il
pleuve.

4.2 La méthode de résolution

Ce système de preuves ne concerne que le sous ensemble de formules de F constitué par les
clauses :

ou bien
ou bien
avec pi et qj des variables propositionnelles, on note une clause par C=(N,P)
avec N= disjonction des littéraux négatifs
P= disjonction des littéraux positifs

Exemples : * la clause est notée : C=


* la clause est notée C’=
* la clause est notée C’=
Les règles de déduction sont au nombre de deux
*La règle de simplification
*La règle de coupure

Règle de simplification
Soit C=(N,P) une clause
1. Si dans la disjonction de litteraux négatifs de N apparaît plusieurs fois le même littéral ,
on dit que C’=(N’,P) est déduite de C par simplification où N’ est obtenue en supprimant
toutes les occurrences de sauf une.

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2. Si dans la disjonction de litteraux positifs de P apparaît plusieurs fois le même littéral , on
dit que C’=(N,P’) est déduite de C par simplification où P’ est obtenue en supprimant toutes
les occurrences de sauf une.

Dans les deux cas, on note , pour exprimer que C’ est déduite de C par simplification
Exemple : Soit

Règle de déduction par coupure

Soit C1=(N1,P1) et C2=(N2,P2) deux clauses. S’il existe un littéral négatif dans N1 et un littéral
positif dans P2, formés avec la même variable propositionnelle, on dit que l’on peut déduire par
coupure de C1 et C2 la nouvelle clause C(N,P) où :
* N est la disjonction des littéraux négatifs apparaissant dans N1 et dans N2 dans laquelle on a
supprimé l’occurrence de .
* P est la disjonction des littéraux positifs apparaissant dans P1 et dans P2 dans laquelle on a
supprimé l’occurrence de .

On note :
Exemples : Soient les clauses :

Voici quelques déductions possibles :

- avec C1 et C2 :

- avec C1 et C3 :

- avec C2 et C3 :

- avec C1 et C3 puis C2 :

Terminologie
- Une clause est + si elle ne comporte que des littéraux + exemple :
- Une clause est - si elle ne comporte que des littéraux - exemple :
- Une clause est dite de Horn si elle est négatif ou si elle comporte un seul littéral

+ exemples : *
*
*
- Une clause est dite tautologique si elle comporte un littéral – et un littéral + formés avec la
même variable propositionnelle

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- On appelle clause vide notée €, la clause obtenue par coupure lorsque C1et C2 ne
comportent chacune qu’un seul littéral, négatif pour C1, positif pour C2 formé avec la même

variable propositionnelle

Par application répétées des deux règles précitées, nous obtenons une preuve (ou déduction ou
conséquence syntaxique) par coupure et simplification d’une clause C à partir d’un ensemble de
clause S.

C’est par définition une suite finie de clauses notées C1, C2, …, Cn où Cn=C et telle que pour tout i
(1≤i≤n) on ait l’un des trois cas suivants :
- Ci ├ S

- Il existe k (1≤k≤n) tel que

- Il existe j (1≤j≤i) et k (1≤k≤i) tel que


On note S├ C le fait que C se déduise par coup et simpl de l’ensemble des clauses S, On remarque
si C1, C2,…Cn=C est une déduction alors pour tout i{1,2,..,n} on a S├Ci
Exemple : Soit S l’ensemble de clauses , Montrer que
S├

Ce type de déductibilité mène bien au vrai et la déductibilité syntaxique entraine la déductibilité


sémantique.
Si S├ C alors S╞ C cette propriété s’appelle la correction de la méthode de résolution. Pour
l’obtenir il faut vérifier que les deux règles de coupure et simplification sont correctes.

Théorème : si {C}├ C’ par simplification alors {C}╞ C’

Théorème : si {C1,C2}├ C par coupure alors {C1,C2}╞ C.


Théorème : Soit S l’ensemble de clauses et soit C une clause, si S├ C alors S╞ C
Autrement dit s’il existe une déduction par résolution de C à partir de S alors S╞ C
Un cas particulier très important est fourni par le résultat suivant :

Théorème : si S├€ alors S n’est pas satisfaisable ;

Remarque : Lorsqu’à partir d’un ensemble S de clauses, il existe une preuve de la clause vide, on
dit, en s’appuyant sur le théorème précédent qu’on a obtenu une réfutation de S par coupure et
simplification

Exemple : Montrer que n’est pas satisfaisable.

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Remarque importante :
Pour démontrer ╞ F :
1- On détermine pour chaque formule de  sa f.n.c ( on a alors un ensemble de clauses
sémantiquement équivalents à )
2- On détermine la f.n.c de  F ce qui fournit un ensemble S’ de clauses sémantiquement
équivalents à la donnée de  F.
3- On trouve une déduction de la clause vide à partir de SS’, donc SS’ n’est pas
satisfaisable et { F} aussi ╞ F.

Remarque :
Ceci s’applique au cas où = pour montrer que ╞ F, on cherche une déduction de la clause vide à
partir de S’
Exemples :
Prouver que ╞ (𝑞(𝑝𝑞)p) :F

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