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Chapitre 2

Techniques de raisonnement
en logique des prédicats du
premier ordre

1
Plan du chapitre II
II.1 Introduction
II.2 Syntaxe du langage des prédicats du premier
ordre II.
3 Inférence en logique des prédicats du premier ordre
II.4 Sémantique du langage des prédicats du premier
ordre
II.5 Rapport entre les notions de théorèmes et
conséquences logiques
II.6 Principe de résolution
II.7 Systèmes de réfutation par résolution

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II.1 Introduction

On s’intéresse à la représentation d’un


langage formel : le langage des prédicats du
premier ordre qui permet d’exprimer des
connaissances complexes avec vigueur,
ainsi qu’à des méthodes de combinaison de
ces connaissances engendrant à leur tour
de nouvelles connaissances.

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II.2 Syntaxe du langage des
prédicats du premier ordre
Les expressions correctes du langage appelées termes,
atomes, formules bien formées (fbf), littéraux sont
bâties à partir d’un alphabet de symboles

Alphabet:
§ Séparateurs : « , » ; « ( » ; « ) »
§ Constantes : elles correspondent aux lettres
minuscules de l’alphabet latin ou la concaténation de
telles lettres. Ex. « a » ; « jules »
§ Variables : elles correspondent aux lettres majuscules
de l’alphabet latin ou la concaténation de telles lettres.
Ex. « NOM » ; « X »

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II.2 Syntaxe du langage des
prédicats du premier ordre
Alphabet:
§ Prédicats : comme les variables, ce sont des chaînes de
caractères de l’alphabet latin. Lorsqu’on voudra manipuler un
prédicat quelconque, on devra convenir de son arité ou de son
nombre d’arguments. L’arité est un entier positif. Lorsque l’arité
est fixé à zéro, le prédicat est aussi appelé proposition. Ex.
« P(X) » ; « P(X, a) » ; « Q ».

§ Fonctions : constitués comme des constantes de chaînes de


minuscules. Ex. « f » ; « g » ; « poids( .) » ; « sqrt(.) ». Tout
comme les prédicats chaque symbole de fonction possède une
arité ou un nombre d’arguments fixé. L’arité est un entier positif
strict. Les constantes sont des fonctions d’arité nulle.

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II.2 Syntaxe du langage des
prédicats du premier ordre
Alphabet:
§ Connecteurs : ¬ ; ∨ ; ∧ ; ⇒ ; ⇔ 
§ Quantificateurs : ∃ (quantificateur existentiel) et ∀
(quantificateur universel).

Termes:
Par définition, tout terme est engendré par application des
deux lois suivantes :
Ø Les constantes et les variables sont des termes
Ø Si f est une fonction d’arité n (n ≥ 1) et si t1, t2, …,
tn sont des termes alors f(t1, t2, …, tn) est un terme.

Ex. « successeur (X) » ; « poids(X) »


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II.2 Syntaxe du langage des
prédicats du premier ordre
Atomes ou formules atomiques :

Par définition, tout atome est engendré par application des


deux lois suivantes :

Ø Les propositions (prédicats d’arité zéro) sont des


atomes
Ø Si P est un prédicats d’arité n (n ≥ 1) et si t1, t2, …,
tn sont des termes alors P(t1, t2, …, tn) est un atome.

Ex. « P(X, bleu) » ; « FRERE(X, Y) »

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II.2 Syntaxe du langage des
prédicats du premier ordre
Formules bien formées (fbf) :

Par définition, toute formule bien formée est engendrée


par application des trois lois suivantes :
Ø Les atomes sont des formules bien formées
Ø Si G et H représentent des formules bien formées,
alors ¬G ; G∨H ; G∧H ; G⇒H ; G⇔H sont des formules
bien formées.
Ø Si G est formule bien formée et X une variable, alors
(∃X) G et (∀X) G sont des formules bien formées.

Ex. « (∃X) (∃Y) ((P(X,Y) ∨ Q(X,Y) ⇒R(X)) » ;


« ((¬(P(a) ⇒P(b))) ⇒¬(P(b)) »
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II.2 Syntaxe du langage des
prédicats du premier ordre
Remarques :

q Une formule bien formée de la forme (¬G), G étant un


atome est appelée un littéral
q Le calcul des prédicats du 1er ordre permet la
quantification de variables (représentant des objets) mais
pas la quantification de prédicats.

Ex. l'expression "Tous les prédicats n'ont qu'un seul


argument" n'est pas exprimable en calcul des prédicats du
1er ordre « ∀P Arité(P(x), 1) » n'est pas une expression
légitime. Il faut un calcul des prédicats d'ordre supérieur

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II.2 Syntaxe du langage des
prédicats du premier ordre
Exemples :
Presque toutes les phrases du langage naturel peuvent être
représentées en logique des prédicats du 1er ordre. Il n'y a
pas de correspondance unique entre une phrase en langage
naturel et une expression logique.
Voici quelques exemples:

Ø "La mère de Jean est mariée au père de Jean"


Marié(Père(jean), Mère(jean))
Ø "Jean vit dans une maison jaune"
1) Vit(jean, maison-1) ∧ Couleur(maison-1, jaune)
2) ∃x Maison(x) ∧ Couleur(x, jaune) ∧ Vit(jean, x)

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II.2 Syntaxe du langage des
prédicats du premier ordre
Exemples :
Ø  "Si la voiture appartient à Jean, alors elle est verte"
1) Possède(jean, voiture-1) ⇒ Couleur(voiture-1, vert)
2) ∃x Voiture(x) ∧ Possède(jean, x) ⇒ Couleur(x, vert)

Ø  "Certaines personnes aiment les serpents"


1) ∃x (Personne(x) ∧ Aime(x, serpent))
2) ∃x ∀y (Personne(x) ∧ Serpent(y)) ⇒ Aime(x,y)

Ø  "Tous les étudiants passent des examens"


1)  ∀x Étudiant(x) ⇒ Passe-examen(x)
2) ∀x (Étudiant(x) ⇒ ∃y Examen(y) ∧ Passe(x,y))
Ø  "Si x est parent de y, alors x est plus vieux que y"
∀x∀y Parent(x,y) ⇒ PlusVieux(x, y)

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II.3 Inférnece en logique des
prédicats du premier ordre
Exemple :
Prémisses:
1. Si x est un parent de y, alors x est plus âgé que y
2. Si x est la mère de y, alors x est un parent de y
3. Lulu est la mère de Fifi
Conclusion:
– Lulu est plus âgé que Fifi
Correspondance en logique du 1er ordre:
– Prémisses:
1. ∀x∀y Parent(x,y) ⇒ PlusAgé(x, y)
2. ∀x∀y Mère(x,y) ⇒ Parent(x, y)
3. Mère(Lulu, Fifi)
– Conclusion: PlusAgé(Lulu, Fifi)

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II.3 Inférnece en logique des
prédicats du premier ordre
Ø  L’inférence est obtenue par des axiomes et des règles (i.e. par
des transformations syntaxiques) qui étendent ceux de la
logique propositionnelle.

Règles d’Inférence :

Une règle d’inférence est la représentation de procédés pour, à


partir d’une ou de plusieurs formules bien formées, exhiber ou
dériver d’autres formules bien formées.

Ø  La règle d’inférence appelée Modus ponens, à partir de deux


formules bien formées respectivement G et G⇒H exhibe la
formule bien formée H.

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II.3 Inférnece en logique des
prédicats du premier ordre
Règles d’Inférence :

Ø  La règle d’inférence Spécialisation universelle, à partir


d’une formule bien formée de la forme respectivement
∀x G(x) et de n’importe quelle constante exemple « a »
exhibe la formule bien formée G(a).

Ø  La règle d’inférence appelée Modus tollens, à partir de


deux formules bien formées respectivement ¬H et
G⇒H exhibe la formule bien formée ¬G.

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II.3 Inférnece en logique des
prédicats du premier ordre
Règles d’Inférence :

Ø  Les formules bien formées choisies initialement sont


appelées axiomes,

Ø  les formules bien formées obtenues par application des


règles d’inférence sont appelées théorèmes.

Ø  Une chaîne d’application de règles d’inférence


conduisant depuis les axiomes à un théorème est appelée
preuve du théorème.

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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre

Ø  Dans cette partie, on examinera les bases qui


permettent d’utiliser les formules bien formées
pour représenter les valeurs de vérité que l’on
accorde à des connaissances disponibles, en vue
d’établir la valeur de vérité d’autres
connaissances.

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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre
Interprétations :
Une interprétation d’une formule bien formée G est défini
les cinq étapes suivantes :

Ø  Le choix d’un domaine D d’interprétation non vide


Ø  L’affectation à chaque constante de G d’un élément de D
Ø  L’affectation à chaque proposition d’un élément de
l’ensemble {vrai, faux}
Ø  L’affectation à chaque prédicat d’arité n (n ≥ 1) d’une
application de Dn dans l’ensemble {vrai, faux}
Ø  L’affectation à chaque fonction d’arité n (n ≥ 1) d’une
application de Dn dans D
On dit alors qu’on a une Interprétation de G sur D
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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre
Exemples :
Soient les formules bien formées :
G1 : ∀x P(x)
G2 : ∀x ∃y Q(x, y)
G3 : ∀x (R(x) ⇒T (f(x), a)

On définit les interprétations I1, I2, I3 de respectivement G1,


G2, G3 sur D1, D2, D 3

I1 : D1 = {1,2}, P(1) = faux, P(2) = vrai


I2 : D2 = {1,3}, Q(1,1) = faux, Q(1,3)= vrai, Q(3,1) = faux, Q(3,3)
= faux
I3 : D3 = {4,5}, a = 4, f(4) = 5, f(5) = 4, R(4) = vrai, R(5) = faux,
T(4,4) = vrai, T(4,5)= vrai, T(5,4) = vrai, T(5,5) = vrai

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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre
Valeur d’une formule selon une interprétation :
Soit une interprétation I, de domaine D, d’une formule G :

-Si G est une proposition, alors la valeur qui lui est affectée par
définition de I est appelée valeur de G selon I.

-Si G est un littéral non propositionnel, alors pour chaque choix


de valeurs dans D pour les variables de G, on obtiendra une
valeur vraie ou fausse en suivant la définition de I. Cette
valeur est dite valeur de G selon I pour le choix de valeurs
des variables.

Quand une formule G est vraie selon une interprétation I, on dit


que I est un modèle de G.

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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre
Validité (et invalidité) inconsistance (et consistance)
d’une formule :

Ø  Une formule est valide si et seulement si sa valeur est


vraie selon toute interprétation sinon elle est invalide.

Ø  Une formule est inconsistante si et seulement si sa


valeur est fausse selon toute interprétation sinon elle
est consistante.

Ø  On appelle aussi tautologies les formules valides et


contradictions les formules inconsistantes.

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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre
Formules équivalentes :
Deux formules bien formées G et H sont équivalentes si et
seulement si elles prennent les mêmes valeurs pour toute
interprétation. Notation: ∀I I(G) = I(H)
Formules :
(G⇒H) ≡ ( ¬G∨H)
(G⇔H) ≡ (G⇒H) ∧(H⇒G)
(¬(¬G) ≡ G
( ¬ (G∨H)) ≡ ((¬G )∧(¬H))
( ¬ (G∧H)) ≡ ((¬G ) ∨ (¬H))
(G∧ (H∨K)) ≡ ((G∧H) ∨(G∧K))
(G∨ (H∧K)) ≡ ((G∨H) ∧ (G∨K))
(G∨H) ≡ (H∨G)

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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre
(G∧H) ≡ (H∧G)
((G∨ H)∨K) ≡ (G∨(H∨K))
((G∧ H) ∧K) ≡ (G∧ (H∧K))
(G⇒H) ≡ (( ¬H)⇒(¬G))
G∨■ ≡ ■ ■ : représente toute fbf valide
G∨□ ≡ G □ : représente toute fbf inconsistante
G∧■ ≡ G
G∧□ ≡ □
G∨¬G ≡ ■
G∧¬G ≡ □
(∀x) G(x) ≡ (∀y) G(y)
(∃x) G(x) ≡ (∃y) G(y)
¬ ((∃x) G(x)) ≡ (∀x) (¬G(x))
¬ ((∀x) G(x)) ≡ (∃x) (¬G(x))

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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre
Formules conséquences logiques :

La formule G est conséquence logique des formules H1, H2,


H3,…, Hn si et seulement si tout modèle de H1, H2, H3,
…, Hn est un modèle de G.

On montre aisément que G est conséquence logique de H1,


H2, H3,…, Hn si et seulement si (H1∧ H2∧H3∧…∧Hn) ⇒
G est valide

ou encore si et seulement si (H1∧ H2∧H3∧…∧Hn ∧ ¬G) est


inconsistante

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II.4 Sémantique du langage des
prédicats du premier ordre
Formules conséquences logiques :

La formule G est conséquence logique des formules H1, H2,


H3,…, Hn si et seulement si tout modèle de H1, H2, H3,
…, Hn est un modèle de G.

On montre aisément que G est conséquence logique de H1,


H2, H3,…, Hn si et seulement si (H1∧ H2∧H3∧…∧Hn) ⇒
G est valide

ou encore si et seulement si (H1∧ H2∧H3∧…∧Hn ∧ ¬G) est


inconsistante

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II.5 Rapport entre les notion de
théorèmes et conséquences logiques
Groupes «sains» ou «corrects» de règles d’inférence :
Lorsque les théorèmes obtenus par application d’un groupe donné de règles
d’inférence sont systématiquement des conséquences logiques de
l’ensemble des axiomes, quel que soit cet ensemble, on dit que le group
de règles est sain.

Ex. le Modus ponens est sain.

Groupes «complets» de règles d’inférence


Un groupe donné de règles d’inférence est dit complet pour la déduction si
quelque soit un ensemble de formules bien formées, toutes leurs
conséquences logiques peuvent être dérivée à partir d’elles comme des
théorèmes.

Ex. le groupe de règle réduit au Modus ponens n’est pas complet pour la
déduction.

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II.6 Principe de résolution

Le principe de résolution est une règle d’inférence qui


s’applique une famille particulière de formules bien
formées appelées les clauses.

Clauses :
On appelle clauses toutes formules bien formées qui ont
la forme d’une disjonction de littéraux.

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II.6 Principe de résolution
Forme normale prenex d’une formule bien
formée
A partir d’une forme normale prenex G’ d’une formule bien
formée G, on peut produire une forme de clauses. La
forme normale prenex est une formule dérivée d’une
formule bien formée G en appliquant la séquence des
quatre transformations suivantes :
Ø éliminer les connecteurs ⇔ et ⇒
Ø accoler les connecteurs ¬ aux atomes concernés
Ø distinguer les variables de sorte que chaque quantificateur
gouverne une variable originale.
Ø déplacer tous les quantificateurs à gauche de la formule sans
changer leur ordre relatif.

Au terme de ces quatre étapes on obtient une formule normale


prenex de la formule initiale qui lui est équivalente.

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II.6 Principe de résolution
Passage sous forme de clauses ou forme clausale:
A partir de la forme normale prenex G’ d’une formule bien formée
G, on peut produire une forme de clauses G’’ de G en appliquant
la séquence des cinq transformations suivantes :

(1) éliminer les quantificateurs existentiels :


Soit une formule de la forme (∃x) G(x) et supposons que cette
formule soit une sous formule d’une ou plusieurs formules
quantifiées universellement par rapport à y1, y2,…, yp. On
supprimera (∃x) et on remplacera chaque occurrence de x dans
G(x) par une fonction telle que f(y1, y2,…, yp). Notons que cette
fonction comportera autant d’arguments qu’il existe de
quantificateurs universels à gauche de la formule. De telles
fonctions sont dites fonctions de Skolem

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II.6 Principe de résolution
(1) éliminer les quantificateurs existentiels :
Lorsqu’il n’existe aucun quantificateur universel à gauche du
quantificateur existentiel, la fonction de Skolem introduite n’aura
pas d’arguments. Elle sera donc une nouvelle constante
appelée constante de Skolem.

Ex. (∃x) P(x) devient P(a)


(∀x) (∃y) suit(y,x) devient (∀x) suit(f(x), x )

(2) éliminer tous les quantificateurs :


Supprimer les quantificateurs universels et supposer que les
variables sont quantifiées universellement.

Ex. (∀x) suit(f(x), x) devient suit(f(x), x)

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II.6 Principe de résolution
(3) passer sous forme normale conjonctive :
Mettre la formule sous forme d’une conjonction de
disjonction de littéraux.
Ex. (¬P(x) ∧Q(x,a))∨ ¬R(y, f(x),b) devient
(¬P(x) ∨ ¬R(y, f(x),b)) ∧ (Q(x,a)∨ ¬R(y, f(x),b))
(4) éliminer les connecteurs de conjonction :
La conjonction des clauses obtenues à la fin de l’étape
précédente est considérée comme un ensemble de
clauses.
Ex. Clauses ={C1, C2}
C1 = (¬P(x) ∨ ¬R(y, f(x),b))
C2 = (Q(x,a)∨ ¬R(y, f(x),b))
(5) distinguer les variables de clauses
distinctes :
Ex. C1 = (¬P(x) ∨ ¬R(y, f(x),b))
C2 = (Q(z,a)∨ ¬R(w f(z),b))
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II.6 Principe de résolution
Principe de résolution appliqué à des clauses concrètes :
On dira qu’un littéral est concret s’il ne comporte aucune variable.
Ex. ¬P(a), Q(a, f(b)
Une clause concrète est une disjonction de littéraux concrets.
Soient deux clauses concrètes G = G1∨ G2∨…∨Gn et H =
¬G1∨H1∨ H2∨…∨Hn. Les littéraux ¬G1et G1 dans G et H
respectivement sont dits littéraux complémentaires.
La règle d’inférence appelé principe de résolution produit à partir
de G et H (appelées clauses parentes) la clause K= G2∨…
∨Gn∨H1∨ H2∨…∨Hn appelée clause résolvante ou résolvant de
G et H. On dit aussi que G et H se résolvent en K. Un résolvant
est défini par élimination de littéraux complémentaires et
disjonction de tous les autres littéraux des clauses parentes.

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II.6 Principe de résolution
Quelques cas particuliers :

Ø Q est un résolvant des clauses concrètes P et ¬P∨Q.


Le principe de résolution couvre donc la règle
d’inférence dite Modus ponens.

Ø ¬G∨K (ou encore : G ⇒ K) est un résolvant des clauses


concrètes ¬G∨H et ¬H∨K (ou encore : G ⇒ H et H ⇒
K). Cette règle d’inférence qui apparait comme un cas
particulier du principe de résolution et connue sous le
nom d’enchainement.

Ø Les clauses concrètes G et ¬G se résolvent en la


clause vide.
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II.6 Principe de résolution
La généralisation du principe de résolution à des clauses
quelconques conduit à rechercher au sein des clauses
parentes des littéraux complémentaires dans un sens plus
large que précédemment. Cette recherche utilise une
opération appelée unification.

L’unification :
Considérons les clauses ¬G(x)∨H(x) et G(f(y). Si x est
remplacée par f(y), le principe de résolution pour les
clauses concrètes sera applicable pour obtenir la clause
résolvante H(f(y)).
L’opération d’unification permet de transformer des
clauses en vue de faire apparaitre des littéraux
complémentaires par application de substitutions.

33
II.6 Principe de résolution
Substitutions :
Une substitution est un ensemble fini de couples notés
ti|vi où les ti sont des termes et les vi sont des variables
distinctes. L’application d’une substitution S = { ti|vi }i à
une expression quelconque E (terme ou formule bien
formée) est notée ES et s’appelle une instanciation de E
selon S. Elle consiste à remplacer toutes les
occurrences de chaque variable vi dans E par ti.
Ex. E= G(f(x), a, y)
S1 = {z|x, u|y} ES1 = G(f(z), a, u)
S2 = {b|x} ES2 = G(f(b), a, y)
S3 = {y|x, g(x)|y} ES3 = G(f(y), a, g(x))
S4 = {a|x, k(c)|y} ES4 = G(f(a), a, k(c))

34
II.6 Principe de résolution
La composition de deux substitutions S1 et S2,
note S1OS2 est obtenue en appliquant les étapes
suivantes :
On applique S2 aux termes de S1.
On enlève de S2 les couples tj|vj telle que vj est
une variable de S1.
On rassemble les couples obtenus en 1) et 2)

Ex. Soient les deux substitutions suivantes :


S1 = {a|x, g(y, z, u)|v}
S2 = {b|x, c|y, f(x)|z, k(d)|v, f(x)|w}
S1OS2 ={a|x, g(c, f(x), u)|v, c|y, f(x)|z, f(x)|w}
On montre que (ES1)S2 = E(S1OS2)
On montre que (S1OS2)OS3 = S1O(S2OS3)
On constate que S1OS2 ≠ S2OS1

35
II.6 Principe de résolution
Unifieurs :

On dit qu’un ensemble {Ei}i d’expressions


(termes ou formules bien formées) est
unifiable par S ou que S est un unifieur de {Ei}
i si et seulement si tous les Ei sont
identiques.
Ex. S= {a|x, c|y, c|v, b|z, b|u, g(b)|w} est un
unifieur de {Ei}i
{Ei}i = {G(x, f(y), g(b)), G(x, f(c), g(z)), G(x,
f(c), g(u)), G(x, f(v), w)} puisque toutes les
expressions sont instanciées en G(a, f(c),
g(b))
36
II.6 Principe de résolution
Unifieurs :

Plusieurs unifieurs pour un ensemble


d’expressions donné peuvent exister. On
appelle plus général unifieur (pgu) d’un
ensemble {Ei}i d’expressions, un unifieur R
de {Ei}i tel que pour toute autre unifieur S
de {Ei}i, il existe une substitution S’ telle que
S =ROS’

Pour l’exemple précédent un (pgu) de {Ei}i


est R = {c|y, c|v, b|z, b|u, g(b)|w}
(remarque : S = RO{a|x})

37
II.6 Principe de résolution
Algorithme d’unification :
Ø Cet algorithme produit un (pgu) pour un ensemble E fini
d’expressions unifiables. Si E n’est pas unifiable l’algorithme
s’arrête en le déclarant.
Ø On appelle initialement l’algorithme par : Unifier(E, ε) où ε
dénote la substitution vide.
Ø L’algorithme utilise la notion d’ensemble de discordance (noté
Ð) d’un ensemble ξ d’expressions (termes ou formules).
Ø  Cet ensemble est construit en explorant de gauche à droite
simultanément tous les éléments de ξ jusqu'à apparition de la
première différence entre ces éléments.
Ex. ξ= {G(x, f(a, y)), G(x, b), G(X, f(a, g(z)))}
Une discordance apparait au niveau du second terme du
prédicat G, Ð={f(a,y), b, f(a, g(z))}

38
II.6 Principe de résolution
Algorithme d’unification :

Unifier (ξ, σ)
(1) si : ξ est un singleton, alors : arrêt, σ est
un (pgu)
(2) former l’ensemble de discordance Ð de ξ
(3) si : il existe deux éléments v et t de tels
que v et une variable et t est un terme et v
ne figure pas dans t
alors : σ ← σ O {t|v}
ξ ← ξ {t|v}
Unifier (ξ, σ)
(4) Arrêt l’ensemble de départ n’est pas
unifiable
39
II.6 Principe de résolution
Algorithme d’unification :
Ex. Soit E = {P(a, x, f(g(y))), P(z, f(z), f(u))}
On lance : Unifier (E, ε) donc ξ ← E, σ ← ε
Etapes 1 et 2 : Ð← {a, z}
Etape 3 : v ← z, t ← a, σ ← σ O{a|z}, ξ ← ξ {a|z} = {P(a, x, f(g(y))),
P(a, f(a), f(u))}
Appel : Unifier (ξ, σ)
Etapes 1 et 2 : Ð← {x, f(a)}
Etape 3 : v ← x, t ← f(a)
σ ← {a|z}O{f(a)|x}, ξ ← ξ {f(a)|x} = {P(a, f(a), f(g(y))), P(a, f(a), f(u))}
Appel : Unifier (ξ, σ)
Etapes 1 et 2 : Ð← {u, g(y)}
Etape 3 : v ← u, t ← g(y)
σ ← {a|z, {f(a)|x}O{g(y)|u}, ξ ← ξ {g(y)|u} = {P(a, f(a), f(g(y)))}
Appel : Unifier (ξ, σ)
Etape 1 : ξ est un singleton, un pgu est trouvé, soit σ = {a|z, {f(a)|x,
g(y)|u }
40
II.7 Conclusion

Ø  On a présenté un aperçu partiel des capacités de


représentation des connaissances et de résolution de
problèmes qui sont celles des formalismes logiques.
Ø  En outre il existe d’autres théories logiques
sensiblement différentes de la logique des prédicats.
Ø  On parle alors de logiques non classiques ou logiques
non standard.
Ø  Certaines de ces logiques peuvent être vues comme
des enrichissements de la logique classique.
Ø  D’autre se présentent comme des alternatives à la
logique classique.

41
II.8 Conclusion

On cite :

Ø  Logique temporelle qui permet de


raisonner à propos du temps

Ø  Logique non-monotone qui permet aux


valeurs de vérité associées aux faits de
changer

Ø  Logique floue qui accompagne les faits de


valeurs de vraisemblance

42
Bibliographie
q H. Farreny et M. Ghallab, Eléments d’Intelligence
Artificielle, Edition HERMES, 1987
q J.-G. Ganascia, L’intelligence Artificielle, Coll.
DOMINOS, Flammarion, 1993
q J.-G. Ganascia, L’âme machine, Seuil, 1990
q  M. Ginsberg, Essentials of Artificial Intelligence,
Morgan Kaufmann, 1997
q  J.-L. Laurière, Intelligence Artificielle : résolution
de problèmes par l’homme et la machine, Eyrolles,
1987
q Russel and Norvig, Artificial Intelligence a Modern
Approach, Prentice Hall Series in Artificial
Intelligence, 1995

43

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