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La Logique des Prédicats

Notes de Cours
24 décembre 2018

Syntaxe de la logique des prédicats 2

Sémantique 3

1
Syntaxe de la logique des prédicats
Règles de grammaire
Pour écrire des formules de logique des prédicats, on se donne un vocabulaire W composé
de symboles de différents types:

Variable { x, y ,z, ..}



Constantes {a, b, c ….}

• Fonctions {f, g, h, …}
• Prédicats {P, Q, R, …} (exemple
• Connecteurs logiques {! ¬, ∧ , ∨ , → , ↔ }
• Quantificateurs {! ∀, ∃ }
A chaque symbole de prédicat et de fonction est associé un nombre d’arguments (arité).

A partir du vocabulaire W, on construit les termes, les atomes et les formules, tels que:

• Les termes sont définis récursivement sur W par:


• toutes variables et toutes constantes est un termes
• Si f est une fonction et t! 1, t2, t3, . . . tn sont ses termes, alors f! (t1, t2, t3, . . . tn ) est un
terme
• Si P est un prédicat et et t! 1, t2, t3, . . . tk sont ses termes, alors !P(t1, t2, t3, . . . tk ) est
un atome
• Les formules bien formée sont définies récursive ment par:
• Les atomes sont des formules
• Si f est une formule et x est une variable, alors ! ∀x( f ) et ∃x( f ) sont des
formules
• Si f et g sont deux formules alors: ! ¬f, f ∧ g, f ∨ g, f ↔ g, et f → g sont des
formules.
Propriétés
• Règles de priorités: pour éviter toute ambiguïté on adopte la règle de priorité
suivant : !1) ∀, ∃ 2) ¬, 3) ∧ , ∨ , 4) → , ↔
• Liens entre quantificateurs: loi de Morgan:
• ! ¬ ∀x( f ) ≡ ∃x( ¬f )
• ! ¬ ∃x( f ) ≡ ∀x( f )
• ! ∀x( f ) ≡ ¬ ∃x( ¬f )
• ! ∃x( f ) ≡ ¬ ∀x( ¬f )

Exemples
1. 2+2=4 (ou encore 2 plus deux égale à quatre)
Egale ( Plus (2,2), 4) tel que:
Prédicat: Egale, dont les termes sont Plus(2,2) et 4
termes: 2, 2 et 4 sont des constantes
Plus (2,2) est une fonction dont les termes sont 2 et 2
2. Tout le monde aime les brocolis

2
! ∀x Aim e(x, brocolis)
Cette formule est équivalente à « il n’y a personne qui n’aime pas les brocolis »:
! ¬ ∃x( ¬Aim e(x, brocolis))
3. Certains étudiants assistent à tous les cours
! ∃x(Et u dia nt (x) ∧ ( ∀yAssist (x, y))
4. Aucun étudiant n’assiste à un cours inintéressant
! ¬ ∃x(Et u dia nt (x) → (Assist (x, y) ∧ ¬Interessa nt (y)))
5. Tous les hommes sont méchants
! ∀x(Hom m e(x) → Mech a nt (x))
6. Seulement les hommes sont méchants
! ∀x(Mech a nt (x) → Hom m e(x))
7. Il existes des hommes méchants
! ∃x(Hom m e(x) ∧ Mech a nt (x))
8. Il existe un homme qui aime toutes les femmes.
! ∃x(Hom m e(x) ∧ ∀yFem m e(y) → aim e(x, y))
9. Chaque chat connait un chien qui le déteste
! ∀x(Ch at (x) → ∃y(Chien(y) ∧ conn ait (x, y) ∧ detest (y, x)))
10. Chaque personne aime quelqu’un et personne n’aime tout le monde, ou bien
quelqu’un aime tout le monde et quelqu’un n’aime personne.
(! ∀x ∃y aim e(x, y) ∧ ¬( ∃x ∀y aim e(x, y))) ∨ ( ∃x ∀y aim e(x, y) ∧ ∃x ∀y ¬aim e(x, y))
11. Il y a des gens que l’on peut rouler tout le temps et quelque fois on peut rouler
tout le monde, mais on ne peut pas rouler tout le monde à chaque fois.
! ∃x ∀t rouler (x, t) ∧ ∃t ∀xrouler (x, t) ∧ ∀t ∀x ¬rouler (x, t)

Remarque:
On traduit couramment certaines expressions en logique du prédicats:
• « Tous les A sont B »: ! ∀x(A(x) → B(x))
• « Seuls les A sont B »: ! ∀x(B(x) → A(x))
• « Aucun A n’est B »: ! ∀x(A(x) → ¬B(x))
• « Quelques A sont B »: ! ∃x(A(x) ∧ B(x))

Sémantique
Une interprétation I du vocabulaire W est la donnée de:
• Le domaine de l’interprétation D, qui est un ensemble non vide
• Une fonction d’interprétation I, qui associe à chaque:
• Variable un valeur dans D
• Constante une valeur dans D
• Fonction à n termes une fonction totale de D! n→D
• Prédicat à k termes une relation k-aire dans D;

Interprétation des termes


On définie une fonction d’interprétation I par:

3
Terme I(Terme)

Constante c I(c)

Variable x I(x

Fonction !f (t1, t2, . . . , tn ) !I ( f )(I(t1), I(t2), . . . , I(tn))

Exemple:
Soient:
Le vocabulaire W { a, b, c, d : constantes; x, y: variables et f: une fonction}
Le domaine d’interprétation D= {0, 1, 2, 3}
Et soit la fonction d’interprétation I telle que:
• I(a) 0, I(b)= 1, I(c)= 2 et I(d)=3
• I(x)= 1 et I(y) =0
• I(
! f ) = ((0,0) → 0, (0,1) → 0, (1,0) → 2, (2,3) → 2, (3,3) → 3, . . . → 3 pour le reste)

les interprétation des termes suivant selon I:

• !I(a) = 0
• !I( f (a, x)) = I( f )(I(a), I(x)) = I( f )(0,1) = 0
• ! f (x, f (y, b)) = I( f )(I(x), I( f (y, b)) = I( f )(1,I( f )(I(y), I(b)) = I( f )(1,I( f )(0,1)) = I( f )(1,0) = 2
I(

Interprétation des atomes

! I(P(t1, t2, . . . , tn )) = v ssi (I(t1), I(t2 ), . . . I(tn )) ∈ I(P)

Interprétation de formules avec quantificateurs

• !I( ∀xϕ) = vrai ssi pour tout d ∈ D on a Ix=d (ϕ) = vrai


• !I( ∃xϕ) = vrai ssi il existe d ∈ D on a Ix=d (ϕ) = vrai

Exemple
Soit le vocabulaire W { a, b: constantes, f: fonction, P: prédicat}

Et soit D= {1,2} le domaine d’interprétation I: une fonction d’interprétation telle que:

• I(a) =1, I(b)= 2


• I(f(1))=2, I(f(2))= 1
• I(P(2,1) = faux; I(P(2,2))= faux; I(P(1,2))=vrai; I(P(1,1)) = vrai.

Donner les interprétation des formules suivantes:


• I(P(b, f(b))
!I(P(b, f (b)) = vrai ssi (I(b), I( f (b))) ∈ I(P)
!or (I(b), I( f (b)) = (2,I( f )(I(b)) = (2,I( f )(2)) = (2,1)

4
! I(P(2,1)) = fau x donc I(P(b, f (b)) = fau x
or

• I(P(a, f(a))
!I(P(a, f (a)) = vrai ssi (I(a), I( f (a))) ∈ I(P)
!or (I(a), I( f (a)) = (1,I( f )(I(a)) = (1,I( f )(1)) = (1,2)
!or I(P(1,2)) = vrai donc I(P(a, f (a)) = vrai

• ! ∀x P(b, x))
I(

I(
! ∀x P(b, x)) = vrai ssi ∀d ∈ D, Ix=d P(b, x) = vrai

{Ix=2(P(b, x)) = vrai ssi (I(b),2) ∈ I(P)}


Ix=1(P(b, x)) = vrai ssi (I(b),1) ∈ I(P)
!

{(2,2) ∉ I(P)}
(2,1) ∉ I(P)
!

Donc I(
! ∀x P(b, x)) = fau x

• ! ∃x ∀y(P(x, y)

! ∃x ∀y(P(x, y) = vrai ssi il existe d ∈ D tel que Ix=d ( ∀yP(x, y)) = vrai

! Ix=d ( ∀yP(x, y)) = vrai ssi pour tout d′ ∈ D Ix=d,y=d′P(x, y) = vrai


or

! or pour x = 1 on a :

Ix=1,y=1(P(1,y)) = vrai ssi (1,1) ∈ I(P)


{Ix=1,y=2(P(1,y)) = vrai ssi (1,2) ∈ I(P)}
! donc

{(2,2) ∈ I(P)}
(1,1) ∈ I(P)
! d’où

! ∃x ∀y(P(x, y) = vrai

5
Éléments de correction
de l’exercice du TAF
Prouver que la formule suivante est un théorème en utilisant une déduction naturelle :
! ⊢ (P ∨ Q) ∧ ¬P → Q

En appliquant le théorème de la déduction sur ! ⊢ (P ∨ Q) ∧ ¬P → Q on obtient:


! ∨ Q) ∧ ¬P ⊢ Q
(P
Déduction sous hypothèse:
{!(P ∨ Q) ∧ ¬P}
1-hyp !(P ∨ Q) ∧ ¬P
2- Axiome 4: !((P ∨ Q) ∧ ¬P) → (P ∨ Q)
3- m.p.p sur 1 et 2: !(P ∨ Q)
4- Axiome 5 !(P ∨ Q) ∧ ¬P) → ¬P
5-m.p.p sur 1 et 4: ! ¬P
6- m.t.p sur 3 et 5: Q
Conclusion: Q

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