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Chapitre IV : Logique des prédicats

I Introduction
1.1 Limites du langage propositionnel

Les situations suivantes ne sont pas “modélisables” en logique propositionnelle :


- certains étudiants assistent à tous les cours,
- aucun étudiant n’assiste à un cours non intéressant ;
- dans toute salle d’examen, il y a un étudiant qui, s’il échoue, alors tout le monde échoue
Ce qui manque à la logique propositionnelle, c’est de pouvoir parler d’objets, de propriétés
d’objets et de mettre en relation des objets.

Exemple du raisonnement

Tout homme est mortel,


Socrate est un homme,
donc Socrate est mortel.

En logique propositionnelle

p : « Tout homme est mortel »,


q : « Socrate est un homme »,
r : « donc Socrate est mortel ».
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Le calcul des prédicats permet d’exprimer de telles relations entre individus, qui sont soit
vraies soit fausses suivant la valeur que l’on donne aux symboles de relation appelés prédicats
et aux individus intervenant dans les formules. C’est la différence essentielle entre le calcul
des prédicats et le calcul des propositions.

Nouvelle représentation

« Pour tout x, si x est un homme alors x est mortel »


« Socrate est un homme »,
« donc Socrate est morte »

x est un homme est représenté par H(x)


x est mortel est représenté par M(x)

En logique des prédicats :

…………………………………………………………………………………….

1. 2. Définition :

Un prédicat est une propriété ou relation qui porte sur un ou plusieurs éléments d’un domaine
D, Un prédicat peut être de la forme P ou R

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 « a est P » (Socrate est mortel) P représente une propriété qui est attribuée au
sujet par l’énoncé.
 « a, b, c, .. ont entre eux une relation R » ( Anne, Cécile et Claire sont sœurs)

Représente une relation qui est affirmée des sujets par l’énoncé

Exemples :

1/ x plus grand que z

plusgd (x,y) ssi x est plus grand que y

* x+1 est plus grand que x

*plus(x, y)=x+y

*plusgd (plus (x,1),x)

2/* P: prédicat être positif ou nul

* P(x): l'entier relatif est positif ou nul

* f: fonction qui calcule le carré d'un entier relatif:.......................................

* 9 est positif ou nul:............................

* "Tout carré d'un entier relatif est positif ou nul"

...................................................................................................................

*"9 est le carré d'un entier relatif" peut aussi se lire: il existe au moins un entier relatif
tel que son carré soit égal à 9

......................................................................................................................

* "Comme tout carré d'un entier relatif est positif ou nul et que 9 est le carré d'un entier relatif
alors 9 est positif ou nul"

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II Le langage de la logique des prédicats L


2.1 Définition : le langage de la CP1 est composé de :

- un ensemble infini dénombrable de variables x et de constantes

- un ensemble infini dénombrable de symboles de Fonctions F

- un ensemble infini dénombrable de relations: symboles de prédicats

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- les connecteurs logiques :

- les quantificateurs

- les parenthèses et les virgules

Remarques:
 il ya des symboles logiques et non logiques( prédicats, fonction, variables, et les
constantes)

 Pour caractériser un langage particulier, il faut définir les symboles non logiques à
l’exception des variables qu’on peut noter de la même façon

Exemples :
1/ L1={=,}: Langage de la théorie des ensembles:
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1/L2={=,<,+,*,S,0}: Langage de l'arithmétique:


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2/L3={P, M2,F2,S2, Anne}: Langage décrivant les liens de parenté:

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2.2 Notion d’arité

On se donne un ensemble de prédicats (appelés aussi symboles de relations)


chacun étant muni d’une arité ≥ 0, c.-à-d.de son nombre d’arguments.

Exemples :

2.3 Termes

Ce sont les objets dont vont parler les formules d’un langage donné. Un terme est défini
récursivement par :
– une constante est un terme
– une variable est un terme
– si f est un symbole fonctionnel d’arité n et si t1; : : : ;tn sont n termes, alors
f(t1; : : : ;tn) est un terme.

Notation : TF (x) est l’ensemble de tous les termes construits sur X et F

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Exemples :

Soient f1,g2, h3 des fonctions d'arités 1,2,3 et a,b,c des constantes, et soient x,y des variables:

2.4 Formules du calcul des prédicats

2.4.1 Formules atomiques


Soit R un prédicat d’arité n, et soient n termes t1;t2; : : : ;tn. Alors l’expression
R(t1; : : : ;tn) est une formule atomique.

Si R est un prédicat d’arité 0, R est une formule atomique ou atome , en fait R est une
proposition atomique.

2.4.2 Formules
Les formules sont obtenues à partir des formules atomiques comme suit:
– Une formule atomique est une formule.
–  est une formule
Si F et G sont deux formules alors:
– F˄G est une formule
– F˅G est une formule
– FG est une formule
– FG est une formule
Si F est une formule alors ¬F est une formule.
Si F est une formule et si x est une variable, alors
– x F est une formule.
– x F est une formule.

Exemples :

Soit L1={P1,Q2, f1, g2,a,b}, les expressions suivantes sont des formules du langage L1

2.5 Priorité des symboles :


* Pour les connecteurs Booléens, on garde les mêmes règles de priorité que dans la logique
propositionnelle
*Les quantificateurs ont la même priorité que la négation
Exemple :
x ¬p(x,y)˅ p(y,x) 

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2.6 Portée d’un quantificateur
La portée d’un quantificateur est la formule A à laquelle il s’applique, Toute variable, tout
terme ou tout sous formule de A apparaissant dans A est dites dans la portée du quantificateur
 ou 
Exemple1 :
1/z (x=yx=z) portée de z
2/z (x=y)x=z

portée de z

Exemple2 :
1/ Chaque nombre rationnel est un nombres réel
2/ un nombre qui est premier
3/ pour chaque nombre x,  un nombre y telque x<y
Symboliser:
R(x) vrai ssi x est un nombre réel
P(x) vrai ssi x est un nombre premier
Q(x) vrai ssi x est un nombre rationnel
inf(x,y) vrai ssi x<y.
Formaliser:

Remarques :

* La seule quantification autorisée est celle portant sur une variable : logique de premier ordre
* Il est interdit de quantifier un symbole de prédicat ou un symbole de fonction : logique de
deuxième ordre

2.7 Occurrences libres et liées d’une variable

– Une variable est quantifiée quand elle apparaît juste derrière un quantificateur. Par
exemple, dans ∀x p(x), le premier x est dit quantifié, le second non.
– une variable est dite liée quand elle est dans la portée d’une quantification. Dans la formule
précédente, x est liée.
– une variable x est libre si elle n’est dans la portée d’aucune quantification la concernant. Par
exemple, dans ∀x ∃y q(x, y,z), x et y sont liée, et z est libre.

Une formule est dite fermée (ou close) ssi elle n’a pas de variable libre. Un terme
est dit clos s’il ne contient pas de variable.

Exemples :
* dans x p(x,y), l’occurrence de x est liée et celle de y est libre
* dans r(x, z)z ·(r(y, z)˅y = z), la première occurrence de z est libre et les deux suivantes
sont liées

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2.8 Substitution dans une formule

Soit F une formule non close (Au moins une variable libre)
On appelle instance de cette formule, la formule obtenue en remplaçant l’une de ces variables
libres par un terme donné. On note F[t/x]

Exemples :

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