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Chapitre 3 :
OUTILS MAHEMATIQUES DE
LA MECANIQUE QUANTIQUE
INTRODUCTION
III. OPERATEURS-COMMUTATEURS
1) Définition et propriétés
2) Représentation d’un opérateur
3) Opérateur adjoint
4) Opérateur inverse, opérateur unitaire
5) Opérateur hermitique
6) Fonction d’un opérateur
Nous avons vu au chapitre 1 que des expériences ont mis en évidence les ondes de
matière confirmant ainsi l’hypothèse de L. de Broglie :
"A toute particule de matière est associée une onde"
Nous avons noté par (r, t) la valeur de cette onde au point r et à l’instant t et nous
avons vu (chap. 2) que (r, t) doit être une superposition d’ondes planes, dénommé
"paquet d’ondes". Cette description satisfait pleinement aux conditions imposées pour
être une onde associée à une particule. En effet, La théorie quantique interprète (r, t)
comme une amplitude de probabilité de présence de la particule au point r et l’instant t.
autrement dit :
2
d3P (r,t) (r,t) d3r
représente la probabilité de trouver la particule à l’instant t dans le volume infinitésimal
d3r entourant le point r .
Comme la probabilité totale de trouver la particule en un point quelconque de l’espace
est, à tout instant, égale à 1, on doit avoir :
∀
t
2
d P (r,t) 1
3
soit (r,t) d3 r 1
Cette intégrale est finie (donc convergente), (r, t) est dite une fonction de carré
sommable.
Ici, la valeur de l’intégrale vaut 1 : (r, t) est une fonction normée à l’unité.
Remarque importante : Si (r, t) n’est pas normée à 1, telle que :
2 3
(r,t) d r N où N est une quantité finie, il suffit alors de définir la fonction
(r, t)
(r, t) pour disposer d’une fonction normée à l’unité.
N
Dans ce chapitre, nous commençons par l’étude de ce type de fonctions puis nous
introduisons de nouvelles notions qui seront largement détaillées.
2) Considérations générales
(x) se comporte comme une "fonction" presque partout nulle sur R sauf en x=0 où elle
n’est pas définie en tant que fonction. peut être défini par les relations suivantes :
ui (x) u*i (x ') (x x ') : c’est la Relation de Fermeture (en abrégé : R.F.).
i
w (x) w*α (x') d = (x-x') = R.F. (L'intégrale sur peut être simple, double ou triple)
Cette dernière relation exprime que toute fonction (r) peut être développée sur les w (r) ;
soit : (x) c() w (x) d avec c() w , = w*α (x)Ψ(x) dx
On montre facilement que chacun des ensembles vérifie la R.O. et la R.F. Donc, forme une
base orthonormée. En conséquence, on peut écrire :
Vp0 (x) (x) φ(p0 ) Vp0 (x) dp0 1 φ(p0 ) e 0
2π
+ip .x/
dp0 (i)
ip .x/
*
avec φ(p0 ) Vp0 , Vp0 (x) (x) dx 1 e 0 (x) dx (ii)
2π
L’intégrale (ii) est dite transformée de Fourier direct de (x) , soit : (p0 ) = TF (x)
L’intégrale (i) est dite transformée de Fourier inverse de (p0 ) , soit : (x) TF (p0 )
On dit que (p0 ) et (x) sont transformée de Fourier (TF) l’une de l’autre.
x 0 (x) ¨ (x) (x 0 ) x 0 (x) dx 0 = (x 0 ) (x x 0 ) dx 0
avec (x 0 ) x 0 , (x x 0 ) (x) dx (x 0 )
A noter que dans ce dernier cas, les composantes (x 0 ) de (x) s’identifient toutes à la
valeur de la fonction au point x 0 .
Décomposition
(x) ci u i (x) (x) c() w (x) d
i
ci = (ui,) = u*i (x) (x) dx c() w , = *
w α (x) Ψ(x) dx
Composantes
- ses "coordonnées" (x 0 ) sur la base continue x 0 (x) ===> Représentation position: x 0 ;
- ses "coordonnées" (p0 ) sur la base continue Vp (x) ===> Représentation impulsion p0
0
c1 .. ..
c2 (x 0 ) (p0 )
.. .. ..
= = = '
ci (x '0 ) (p0 )
..
.. ..
.. .. ..
I = ( c1* , c*2 ,…, c*i , ......) ; (..., * (x0 ) , ..., * (x'0 ) ....) ; (..., * (p0 ) , ..., * (p'0 ) ....)
Entre les bras et les kets, on a la correspondance :
I<=========> I
I= I <=========> I = *I
I+ = I + I <=========> + I = *I + *I
où et sont des nombres complexes.
Effectuons le produit au sens matriciel d'un bra I par un ket I, par exemple
dans la représentation [i] où Iest représenté par ses composantes bi et Ipar ses
composantes cj :
c1
c2
..
I = b1* , b*2 , ...., b*i , ..... = b1* c1 b*2 c2 ...... b*i ci ...... b*i ci
ci i
..
..
Ce qui justifie que l'on peut transporter toutes les propriétés obtenues pour le produit scalaire
des fonctions d'onde au produit matriciel d'un bra par un ket à savoir :
linéarité à droite pour le ket, antilinéarité à gauche pour le bra et la symétrie hermitique ; cette
dernière s’écrit donc : I I Attention : Bra-Ket est un nombre
alors Ket-Bra est une matrice.
La notation I peut donc s'interpréter comme :
- le produit scalaire dans l'espace F des fonctions d'onde (x) et (x) soit : ( , );
- le produit scalaire du ket I par le ket Isoit: (I, I);
- le produit matriciel du bra I par le ket Isoit : I.
Le symbole I s'appelle "braket" (crochet) d'où l'origine de l'appellation bra pour la partie
gauche I et ket pour la partie droiteI du symbole.
On conçoit donc que l'action du produit AB sur Ine donne pas en général le même résultat
que l'action du produit BA sur I. C'est pourquoi on définit le commutateur de A et B que le
note [A,B] et est égal à : AB BA.
Si [A,B] = 0, donc AB = BA ; on dit que A et B commutent.
Il est facile d’établir les propriétés suivantes :
[A, B]= [B, A]
[A, B+C]= [A, B] + [A, C] Voir
[A, BC]= [A, B]C + B[A, C] Complément de
[AB, C]= A[B, C] + [A, C]B la série 3
A, B, C B, C, A C, A, B 0 (Identité de Jacobi)
On voit donc que les éléments de la jème colonne de la matrice représentant A est constitué
par les composantes dans la base {Iui>} du ket A Iui>.
Exemples : ….
3. Opérateur adjoint de A
+
• Soit A un opérateur linéaire agissant sur les éléments de , on désigne par A
l'opérateur adjoint de A défini par :
I A+II A I* I et I
+
• Si AI= I===> I = IA .
En effet, quelque soit Iui appartenant à , on a :
+ +
Iui = ui I*= ui I A I*= IA Iui ===> I = IA .
5. Opérateur hermitique
+
Un opérateur A est dit hermitique s'il est identique à son adjoint, soit A = A ou
encore : I A II A I* I et I
Exemple: l'opérateur projecteur P sur l'état I défini par : P= II.
Remarques :
Une combinaison linéaire à coefficients réels d'opérateurs hermitiques est hermitique. En
effet :
+ + +
( A + B) =* *B = B si A et B sont hermitiques et et sont réels.
Le produit de deux opérateurs hermitiques n'est hermitique que si ces opérateurs
+ + +
commutent. En effet : (AB) = B A = BA qui n’est égal à AB que si [A,B] = 0
En effet…
eA eB eB eA
1
A B AB A B AB 2
A, B
e e e mais e e e e (formule de Glauber)
Remarque : Il faut savoir que ces relations ne sont que des traductions de celles établies
précédemment dans F. Ainsi, les relations établies dans peuvent être obtenues à partir de
celles de F et vice versa.
Exemple :….
x p x x , Vp x 1 (x-x') eip x .x '/ dx'
2π
Soit :
x p x Vp x (x)
x p x 1 eip x .x / p x x
*
===>
2π
Ce nombre permet de passer d’une base à l’autre, en effet :
Encore une
x x Ψ = x px p x Ψ dp x soit : Ψ(x) = 1
ei p x .x / φ(p x ) dp x fois :
2π
(x) et (p x )
Inversement :
sont liées
px px Ψ = p x x x Ψ dx soit : (p x ) = 1
e i p x .x / (x) dx par TF
2π
3. Les opérateurs positions R et impulsion P
Les opérateurs positions X, Y, Z et impulsions Px, Py, Pz sont définis respectivement dans les
représentations { r } et { p } par :
Donc :
r X Ψ = x r Ψ p Px Ψ = px p Ψ
r R Ψ = r r Ψ = r (r)
r Y Ψ = y r Ψ et p Py Ψ = py p Ψ
et p P Ψ = p p Ψ = p (p)
r Z Ψ = z r Ψ p Pz Ψ = pz p Ψ
X, Y et Z sont considérés comme les "composantes" d’un "opérateur vectoriel" position noté
R et il en est de même pour les composantes P (=x,y,z) de l’"opérateur vectoriel"
impulsion, noté P .
En représentation [ x ], la manipulation des opérateurs X est simple. Par exemple l’élément de
matrice X Ψ s’écrit en introduisant la R.F. entre le bra et l’opérateur X :
X Ψ = X Ψ x x X Ψ dx φ* (x) x Ψ(x) dx
Les valeurs propres cherchées sont donc les diverses racines de l'équation en (dite "équation
caractéristique" ou encore "équation séculaire").
Conséquences:
On peut obtenir des racines simples ou multiples.
Pour une valeur donnée de , on résout l'équation matricielle (A) (ci) = (ci) où (A) est
la matrice représentant A dans la base des Iui et (ci) la matrice colonne dont les
éléments sont les composantes à déterminer.
La matrice représentant A dans la base des vecteurs propres de A est une matrice
diagonale dont les éléments sont les valeurs propres: chaque valeur propre apparaît un
nombre de fois égal à son ordre de dégénérescence; d'où le nom de diagonalisation de
l'opérateur A donné à cette opération.
Exemple :….
Important : Avec la définition ci-dessus de la fonction F(A) d’un opérateur, on montre
facilement que si est vecteur propre de A associé à la valeur propre , il est aussi vecteur
propre de F(A) avec la valeur propre F(), soit :
Si A = F(A) = F()
4) Théorèmes fondamentaux
Théorème 1 :
Deux kets propres d’un opérateur hermitique correspondant à deux valeurs propres
différentes sont orthogonaux. Démonstration …
Théorème 2 :
Si deux opérateurs A et B commutent et si Iest un ket propre de A, alors BIest
aussi ket propre de A associé à la même valeur propre. Démonstration …
Théorème 3 :
Si deux observables A et B commutent et si I1 et I2 sont deux vecteurs propres de
A de valeurs propres différentes, alors l’élément de matrice <1IBI2 est nul.
Théorème 4 :
Démonstration …
Soient A et B deux observables,
Si [A , B] = 0, alors il existe une base orthonormée de l’espace des états constituée par
des kets propres communs à A et B. Démonstration …
La démonstration de ces théorèmes sera traitée pendant une séance du cours ou des T.Ds.
(Pour plus de détails, voir : Cohen-Tannoudji, Tome2 : page 1460 et Basdevant : page 381).