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Résumé Outils Mathématiques 3,

chapitre 2 : Fonctions de plusieurs variables réelles

Paragraphe 1 : Espace Rn

Soint un entier naturel strictement positif n, on définit l’ensemble noté Rn comme suit :

Rn = R × R × · · · R = {(x1 , x2 , ..., xn ) / xi ∈ R }

c’est simplement les n-uplets à coefficients réels. Si n = 2 on obtient R2 soit le plan, si n = 3 on obtient
R3 soit l’espace. On munit Rn des deux lois d’opérations suivantes : pour deux points x = (x1 , x2 , ...xn ),
y = (y1 , y2 , ..., yn ) et un scalaire λ, on définit
— la somme x + y = (x1 + y1 , x2 + y2 , ..., xn + yn ),
— le produit par un scalaire λ · x = λ(x1 , x2 , ..., xn ) = (λx1 , λx2 , ..., λxn ).
Muni de ces deux opérations on vérifie immédiatement que Rn est un espace vectoriel sur R de
dimension n.

Paragraphe 2 : Normes et distance dans Rn

Dans R la distance entre deux points x et y est donnée par la mesure | x − y |, plus cette valeur
est faible plus les deux points sont proches. Cette notion de proximité est indispensable pour toute
notion de limite et donc de continuité et de dérivabilité. Nous allons généraliser cela dans Rn .

On appelle norme sur Rn ( ou tout espace vectoriel E ) une application noté k k définit de Rn à
valeur dans R+ telle que pour tout x, y dans Rn et λ ∈ R :
— kxk = 0 ⇔ x = 0,
— kλxk =| λ | kxk
— kx + yk ≤ kxk + kyk, inégalité appelé inégalité triangulaire
Noter que l’on en déduit l’inégalité triangulaire inverse | kxk − kyk |≤ kx − yk.
Quelques exemples de normes : p
— kxk3 = k(x1 , x2 , ...xn )k3 = Px21 + x22 + · · · x2n appelé norme euclidienne,
— kxk2 = k(x1 , x2 , ...xn )k2 = | xi |,
— kxk1 = k(x1 , x2 , ...xn )k1 = Sup | xi |.
Soit un ensemble X on appelle distance sur X toute application noté traditionnellement d de X × X
à valeur dans R+ telle que pour trois points arbitraires A, B et C de X on a :
— d(A, B) = 0 ⇔ A = B,
— d(A, B) = d(B, A),
— d(A, B) ≤ d(A, C) + d(C, B) dite inégalité triangulaire.
Si dans Rn , ou tout autre espace vectoriel, on se donne une norme k k alors cette dernière permet
de définir une distance en posant :

d : Rn × Rn −→ R+ / (x, y) −→ d(x, y) = kx − yk
Les propriétés de k k montre immédiatement que d est bien une distance.
Soient un point x de Rn et r un réel strictement positif, on appelle boule ouverte de centre x de rayon
r noté B(x, r) l’ensemble des points y de Rn tel que d(x, y) < r : B(x, r) = { y ∈ Rn , / d(x, y) < r }.
Un sous ensemble O de Rn est dit ouvert si en tout point t ∈ O il existe une boule ouverte centré en
t contenu dans O. C’est à dire il existe r > 0 tel que B(t, r) ⊂ O. Un ensemble est dit fermé si son
complémentaire est un ouvert. Noter qu’il existe des ensembles ni nouvert ni fermé, par exemple [0, 1[
dans R.
Soit un sous ensemble O de Rn , on :
— définit l’adhérance de O noté O comme étant le plus petit fermé contenant O,
— définit l’intérieur de O noté O̊ comme étant le plus grand ouvert contenu dans O,
— définit la frontière de O comme O ∩ {O
— dit qu’un point t ∈ O est un point intérieur si il existe r ∈ R∗+ tel que B(t, r) ⊂ O.

Paragraphe 3 : Suites et chemin dans Rn

On appele suite d’éléments de Rn ou simple suite de Rn une application de N dans Rn , à chaque


entier naturel k, fait correspondre l’élément xk = (x1,k , x2,k , ..., xn,k ) ou uk = (u1,k , u2,k , ..., un,k ).
Comme dans le cas des suites réelles, il se peut que l’ensemble de départ soit de la forme {n ∈ N / n ≥
k0 } pour un certain k0 , et, une suite de Rn se note aussi (xk )k∈N ou plus simplement (xk ). Soit donc
une suite (xk ) donné, on dit que :
— la suite est bornée si il existe M ∈ R telle que ( ∀k ∈ N )( kxk k ≤ M ).
— la suite est convergente de limite l ∈ Rn si

( ∀ ∈ R∗+ )( ∃N0 ∈ N )( ∀k ∈ N )( k ≥ N =⇒ kxk − lk ≤  ).

On démontre que les définitions précédentes sont équivalentes à :


— (xk ) est bornée si et seulement si les suites numériques (xi,k ) sont bornés.
— (xk ) est convergente si et seulement si les suites numériques (xi,k ) sont convergentes.
mais aussi :
— toute suite convergente admet une et une unique limite,
— toute suite convergente est bornée,
— la somme de deux suites convergentes est convergente,
— la multiplication par un scalaire d’une suite convergente est convergente.
Noter que le produit et donc le quotient de deux suites dans Rn n’existe pas.

On dit qu’une suite (xk ) est une suite de Cauchy si

( ∀ ∈ R∗+ )( ∃N0 ∈ N )( ∀p ∈ N )( ∀q ∈ N )(( q ≥ N0 et p ≥ N0 ) =⇒ kxq − xp k ≤  ).

On démontre qu’il est équivalent de dire que (xk ) est de Cauchy si toutes les suites numériques ou
partielles (xi,k ) sont des suites de Cauchy. Dans Rn , toute suite convergente est une suite de Cauchy,
et la réciproque est aussi vraie, donc toute suite de cauchy est convergente. Pour démontrer qu’une
suite est convergente il suffit de montrer qu’elle est de Cauchy ( inutile de deviner la limite l ).

Soit X un sous ensemble de Rn , on appelle chemin dans X une application de [0, 1] dans X usuel-
lement noté γ
γ : [0, 1] −→ X / t −→ γ(t) = (γ1 (t), γ2 (t), ..., γn (t))
telle que les applications numériques γi soient continues. On dit γ(0) est l’origine et γ(1) l’extrémité.
Noter aussi que l’intervalle de départ n’est pas obligatoirement [0, 1] mais peut être tout intervalle
fermé borné [a, b].
Paragraphe 4 : Définition d’une fonction réelle à plusieurs variables

Nous ne donnons pas une définition formelle et rigoureuse de ce qu’est une fonction, considérons
que c’est simplement une technique ou une méthode d’associer certains éléments de l’ensemble dite de
départ à d’autres de l’ensemble dite d’arrivé.
Soit un entier n ∈ N∗ , on appelle fonction à n variables réelles à valeurs réelles ( resp vectorielles ) une
fonction dont l’ensemble de départ est un sous ensemble de Rn et l’ensemble d’arrivé R. Si on note X
un sous ensemble de Rn c’est donc

f : X −→ R / x = (x1 , x2 , ...xn ) −→ f (x) = f (x1 , x2 , ...xn )

( resp f : X −→ Rm / x = (x1 , x2 , ...xn ) −→ f (x) = (f1 (x), f2 (x), ...fm (x)) )


L’ensemble X est appelé l’ensemble de départ, f (X) l’ensemble image. Le domaine de définition
noté Df est le sous ensemble de X correspondant aux points x ∈ X tels que f (x) est bien définit. Le
graphe de f noté Gra(f ) est un sous ensemble de X × R ( resp X × Rm ). Si n = 2 alors le graphe
de f est une surface dans R3 . À un point de coordonné (x1 , x2 ) = (x, y) est associé un unique point
z = f (x1 , x2 ) = f (x, y). Noter que dans les cas où n = 2 ou n = 3 il est traditionnel de plutôt noter
(x, y) (resp (x, y, z) ) que (x1 , x2 )( resp (x1 , x2 , x3 )).
Soient un sous ensemble X de Rn et f une fonction de X dans R, x0 un point de X, on dit que
— f est définie au voisinage de x0 si x0 est un point intérieur à Df ∪ {x0 }. Cela signifie qu’il existe
r ∈ R∗+ tel que f soit bien définie sur B(x0 , r) sauf peut être en x0 .
— f définie au voisinage de x0 admet une limite l lorsque x tend vers x0 si

( ∀ ∈ R∗+ )( ∃δ ∈ R∗+ )( 0 < kx − x0 k ≤ δ =⇒| f (x) − l |≤  )

On écrit alors limx→x0 f (x) = l ( au lieu de limx→x0 , x6=x0 f (x) = l ).


Sous les mêmes hypothèses que précément, on démontre que
— la limite de f est unique,
— la limite de f existe si et seulement si pour toute suite d’éléments (ak ) de Df −{x0 } convergeant
vers x0 , la suite f (ak ) converge vers l.
— si g est une autre fonction de X dans R, admettant une limite quand x tend vers x0 , alors
— limx→x0 (f (x) + g(x)) = limx→x0 f (x) + limx→x0 g(x).
— limx→x0 (f (x) × g(x)) = limx→x0 f (x) × limx→x0 g(x).
Cas d’une composée de limite, soient un sous ensemble X de Rn , f une fonction de X dans R, x0 =
(x01 , x02 , ...x0n ) un point de X, on suppose que limx→x0 f (x) = l. On se donne maintenant n fonctions
numériques gi où i ∈ {1, 2, ...n} et un réel t0 tel que limt→t0 gi (t) = x0i . Si il existe un nombre réel
α ∈ R∗+ tel que
( 0 <| t − t0 |≤ α ⇒ (g1 (t), g2 (t), ...gn (t)) 6= (x01 , x02 , ..., x0n ) )
alors
lim f (g1 (t), g2 (t), ..., gn (t)) = l
t→t0

Attention la condition d’existence de α est impérative, sinon le résultat peut être faux.
Soient f , g, et h trois fonctions de Rn dans R. On se donne un point intérieur x0 de Df ∩ Dg ∩ Dh , on
suppose que :
— limx→x0 f (t) = limx→x0 g(t) = l ,
— il existe une boule ouverte B(x0 , r) tel que ( ∀x ∈ B(x0 , r) )( f (x) ≤ h(x) ≤ g(x) ),
alors limx→x0 h(x) = l.

Paragraphe 5 : Fonctions continues

Soient un sous ensemble X de Rn et f une fonction de X dans R, x0 un point intérieur de Df , on


dit que f est continue en x0 si limx→x0 f (x) = f (x0 ). Cela revient à :

( ∀ ∈ R∗+ )( ∃δ ∈ R∗+ )( kx − x0 k ≤ δ =⇒| f (x) − f (x0 ) |≤  ),

les seuls changements sont la disparition de la condition de positivité stricte et le remplacement de


l par f (x0 ). Dire que f est continue en x0 est équivalent à dire que pour toute suite de points (xk )
convergeant vers x0 , la suite f (xk ) converge vers f (x0 ). Si on note x0 = (x01 , x02 , ..., x0n ) et que l’on
considère les fonctions

fi : Ji −→ R / t −→ f (x01 , x02 , ...x0i−1 , t, x0i+1 , ..., x0n ) i ∈ {1, 2, ..., n}

où Ji est un certain intervalle ouvert de R, alors si f est continue les fonctions fi , appelés i-ième
fonction partielle déduite de f , sont continues dans un certain voisinage de x0i . Attention la réciproque
est inexacte.
On dit que f est continue sur X si elle est continue en tout point de X. Soient deux fonctions f et g
continues en un point x0 ( resp sur X ), alors la somme f + g et le produit f · g sont continues en x0
( resp sur X).
Cas d’une composé de fonctions continues. Soient un ouvert X ( resp Y ) de Rn ( resp Rp ), une
fonction f de X à valeurs dans R, n fonctions gi où i ∈ {1, 2, ..., n} de Y à valeurs dans R, on suppose
que la fonction g : Y −→ Rn / x −→ g(x) = (g1 (x), g2 (x), ..., gn (x)) vérifie g(Y) ⊂ X. On peut donc
considérer la fonction f ◦ g. Si les fonctions gi pour i ∈ {1, 2, ..., n} et f sont continues alors f ◦ g est
continue sur Y.
Dans le cas d’une fonction à valeurs vectorielles f = (f1 , f2 , ...fm ), dire qu’elle est continue signifie
que chaque fonction fj est continue.

Paragraphe 6 : Dérivée partielle et différentiabibilté

Soient un sous ensemble X de Rn et f une fonction de X dans R, x0 = (x01 , x02 , ..., x0n ) un point
intérieur de Df , on a introduit dans le paragraphe précédent les fonctions fi appelé i-ième fonction
partielle

fi : Ji −→ R / t −→ fi (t) = f (x01 , x02 , ...x0i−1 , t, x0i+1 , ..., x0n ) i ∈ {1, 2, ..., n}

définie sur un certain intervalle Ji de R. La fonction fi est donc une fonction à une variable. On dit
que f admet une i-ième dérivée partielle au point x0 si la fonction fi admet une dérivée en x0i . Cela
revient à dire que la limite suivante existe

f (x01 , x02 , ..., x0i−1 , x0i + h, x0i+1 , ..., x0n ) − f (x01 , x02 , ...x0i , ..., x0n )
lim
h→0 h
existe. Si oui on la note (∂f /∂xi )(x0 ). Bien noter le ∂ rond pour signifier que c’est une dérivée partielle.
Dans le cas particulier où n = 2 il est d’usage d’écrire

∂f f (a + h, b) − f (a, b) ∂f f (a, b + h) − f (a, b)


(a, b) = lim et (a, b) = lim
∂x h→0 h ∂y h→0 h
pour désigner les dérivées partielles par rapport à x et y au point (a, b) d’une certaine fonction f . La
notion de dérivée partielle est une notion faible au sens que une fonction peut admettre des dérivées
partielles sans même être continue, contrairement au cas des fonctions à une variable. Pour introduire
la notion de différentiabilité, qui généralise au cas n > 1 la notion dérivabilité, quelques rappels
d’algébre linéaire sont nécessaire.
Soient un espace vectoriel E ( resp F ) de dimension fini m et une base BE = {~e1 , ~e2 , ..., ~en } ( resp
BF = {f~1 , f~2 , ..., f~m } ) de E ( resp F ). Une application ϕ de E dans F est dite linéaire si ϕ(~0) = ~0 et
pour deux vecteurs quelconques ~u et ~v de E, λ un réel, on a ϕ(λ~u + ~v ) = λϕ(~u) + ϕ(~v ). La donnée
d’une base BE et BF permet alors d’associer à ϕ une matrice notée Aϕ construite comme suit

ϕ(~e1 ) ϕ(~e2 ) · · · · · ·ϕ(~en )


↓ ↓ ↓
···· ← f~1
 
a1,1 a1,2 a1,n
 a
 2,1 a2,2 ···· a2,n  ←
 f~2
Aϕ = 
 .. .. ..

 ..
 . . .·  .
am,1 am,2 · · · · am,n ← f~m

Dans notre cas m = 1, mais naturellement ce n’est pas une obligation, une application linéaire de Rn
dans R est une matrice ˙‘une ligne et n colonnes.
Soient f : X −→ R, X ⊂ Rn , et a un point intérieur à X. On dit que f est différentiable au point a
si il existe une application linéaire L définit de Rn dans R telle que
f (a + h) − f (a) = L(h) + khk(h)
où  est une fonction de n variables à valeur dans R tendant vers 0 quand khk tend vers 0. On dit
que L est la différentielle de f au point a, elle est noté Df (a). La définition n’a de sens bien sûr que
si a + h ∈ X, d’où l’hypothèse a un point intérieur.
Considérons la fonction f (x, y) = 1 + x − 3y + x2 + xy − y 3 , elle est définie sur R2 , au voisinage de
(0, 0) l’accroissement ∆f = f (x, y) − f (0, 0) se décompose en une somme ∆f = L(x, y) + R(x, y) où
— L(x, y) = x − 3y qui est une partie linéaire,
— R(x, y) = x2 + xy − y 3 qui n’admet que des termes d’ordre strictement supérieur à 1.
On dit que R(x, y) est d’ordre strictement supérieur ȧ 1 si R(x, y) = k(x, y)k(x, y) avec (x, y) qui
tend vers 0 si k(x, y)k tend vers 0. C’est bien le cas car on a la majoration
p
| R(x, y) |≤| x | · | x + y | + | y | · | y 2 |≤ x2 + y 2 · (| x | +2 | y |),
soit (x, y) =| x | +2 | y |. On note par ailleurs que
 
∂f ∂f x
L(x, y) = x − 3y = x (0, 0) + y = Df (0, 0)(x, y) = Df(0,0) (x, y) = (1, 3) .
∂x ∂y y
C’est à dire L(x, y) = Df (0, 0) · (x, y) est représentée par la matrice (1, 3).

Si f est une fonction différentiable au point a ∈ X ⊂ Rn alors


— f est continue au point a,
— f admet des dérivées partielles au point a.
La différentielle de f notée Dfa ou Df (a) est donc une application linéaire de Rn dans R, comme f
admet donc des dérivées partielles, on a
∂f ∂f ∂f
Dfa (h1 , h2 , ...hn ) = h1 + h2 + · · · + hn
∂x1 ∂x2 ∂xn
En particulier si f (x1 , x2 , ..., xn ) = pi (x1 , x2 , ..., xn ) = xi c’est à dire est la i- ième projection, la
différentielle de f ou pi ne dépend pas du point (x1 , x2 , ...xn ) puisque sa matrice est (0, 0, ...0, 1, 0...0)
l’unique 1 étant situé à la i-ième place. On note simplement cette différentielle dxi . Ce qui donne
alors
∂f ∂f ∂f
Dfa (h1 , h2 , ...hn ) = ( dx1 + dx2 + · · · + dxn )(h1 , h2 , ..., hn )
∂x1 ∂x2 ∂xn
puisque dxi (h1 , h2 , ...hn ) = hi . On obtient l’égalité entre application linéaire

∂f ∂f ∂f
Dfa = dx1 + dx2 + · · · + dxn .
∂x1 ∂x2 ∂xn
Si on veut regarder cette formule en termes d’accroissements infinitésimaux, pour de petits accroisse-
ments ∆x1 = h1 , ∆x2 = h2 , ..., ∆xn = hn l’accroissement ∆f = f (a+h)−f (a) est approximativement

∂f ∂f ∂f
∆f ≈ ∆x1 + ∆x2 + · · · + ∆xn
∂x1 ∂x2 ∂xn
Dans le cas où f = (f1 , f2 , ..., fm ) est une fonction vectorielle, on dit que f est différentiable au point
a si chaque fonction fj est différentiable au point a. La différentielle de f est donc une application
linéaire de Rn dans Rm .

Paragraphe 7 : Différentiabibilté d’une composée

On se place dans la situation suivante, soient un ouvert X ( resp Y ) de Rn ( resp Rp ), une fonction
g de Y à valeurs dans R ( cela peut aussi être à valeur vectorielle ), p fonctions fi où i ∈ {1, 2, ..., p} de
X à valeurs dans R, on suppose que la fonction f : X −→ Rp / x −→ f (x) = (f1 (x), f2 (x), ..., fp (x))
vérifie f (X) ⊂ Y. On peut donc considérer la fonction g ◦ f .
f g
g ◦ f : X −→ Y −→ R / x −→ g ◦ f (x) = g(f (x))

Soit un point intérieur a de X, on suppose que f est différentiable en a, que f (a) est un point intérieur
à Y et qu’enfin g est différentiable en f (a). Alors la fonction g ◦ f est différentiable en a et

D(g ◦ f )a h = (Dgf (a) ◦ Dfa )h

D’un point de vue matriciel, la différentielle Dg est une matrice à 1 ligne et p colonnes et la différentielle
de f une matrice de p lignes et n colonne, le produit est donc possible et donne une matrice à 1 ligne
et n colonnes. Dans le cas particulier où n = 1 on obtient la formule
 0 
f1 (a)
0 p
∂g ∂g ∂g   f2 (a)  ∂g 0 ∂g ∂g
 X
D(g ◦ f )a h = ( , ,··· , ) . h = ( f (x))h où = (f (a))
∂x1 ∂x2 ∂xp  ..  ∂xi i ∂xi ∂xi
i=1
fp0 (a)

Dans le cas où n et p sont quelconques, la matrice de Dfa sécrit


 ∂f ∂f1 ∂f1

∂x2 · · · · ∂xn
1
∂x1
 ∂f2 ∂f2 ∂f2 
 ∂x
 1 ∂x 2
· · · · ∂x

n 
Aϕ =  . .. .. 
 .. . .· 
 
∂fp ∂fp ∂fp
∂x1 ∂x2 · · · · ∂xn
Cette matrice a pour nom la matrice jacobienne de f et se note Jac(f ).

Paragraphe 8 : Dérivée partielle d’ordre supérieur et fonction de classe C p

On se place toujours dans la situation où X est un ouvert de Rn , f une fonction de X à valeurs
réelles et x0 un point intérieur de X. Supposons que f admet des dérivées partielles ∂f /∂xi (x0 ), ces
expressions sont aussi des fonctions des X à valeurs réelles, on peut donc considérer leurs dérivées
partielles notées
∂ ∂f ∂2f ∂2f
( )(x0 ) = (x0 ) 6= (x0 )
∂xj ∂xi ∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
L’exposant 2 indique que c’est une dérivée du second ordre ou d’ordre 2, les fonctions ∂ 2 /∂xj ∂xi sont
appelées les dérivées partielles du seconde ordre. Noter que en général dériver d’abord par xi puis xj
ou dábord par xj puis xi ne donne pas forcément le même résultat, d’où la raison de l’inégalité. On
peut itérer ce raisonnement de proche en proche, alors et sous réserve d’existence, on définit ainsi les
dérivées partielles d’ordre p de f par rapport aux variables xi1 , xi2 , ..., xip

∂pf
∂xi1 ∂xi2 ...∂xip

Comme dans le cas des dérivées partielles d’ordre 2, on ne peut pas permuter l’ordre de dérivation des
variables. Toutefois on dispose du résultat suivant appelé théorème de Schwarz

Théorème Sous les hypothèses précédentes, supposons que les dérivées partielles secondes sont
des fonctions continues dans un certain voisinage de x0 , alors elles sont égales. Plus généralement si
toutes les dérivées partielles d’ordre p sont continues dans un certain voisinage de x0 alors elles sont
égales.

Noter que ce sont des conditions suffisantes et non nécessaires, par exemple si

∂2f ∂2f
et
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi

sont continues au voisinage de x0 , alors elles sont égales.


On dit qu’une fonction est de classe C p sur X si toutes les dérivées partielles d’ordre p existent et sont
continues sur X. Pour une fonction de classe C p par définition toutes les dérivées partielles d’ordre k
avec 0 ≤ k ≤ p existent et sont continues, le théorème de Schwarz s’applique et donne :

∂ p1 +p2 +···pk f ∂ pσ(1) +pσ(2) +···pσ(k) f


=
∂ p 1 x i1 ∂ p 2 x i2 · · · ∂ p k x ik ∂ pσ(1) xiσ(1) ∂ pσ(2) xiσ(2) · · · ∂ pσ(k) xiσ (k)

où σ est une permutation de l’ensemble {1, 2, ..., k}, et p1 + p2 + · · · pk ≤ p.

Paragraphe 9 : Théorème d’inversion local et des fonctions implicites.

Soient un intervalle ouvert I et f une fonction de I dans R, x0 un point intérieur à I tel que f
soit de classe C 1 dans un certain voisinage de x0 et f (x0 ) 6= 0. On sait alors que localement soit f
est strictement croissante, soit strictement décroissante, et donc qu’il existe un certain voisinage de
f (x0 ) et une fonction réciproque f −1 définie dans ce voisinage. Autrement dit f est localement une
bijection. On veut généraliser ce résultat àtoute fonction f définie sur un ouvert X ⊂ Rn à valeurs
dans Rn

Théorème d’inversion locale


Soient un ouvert X de Rn , une fonction f : X −→ Rn . / x −→ f (x) = (f1 (x), f2 (x), ...fn (x)) de
classe C 1 , et x0 un point intérieur à X. Si Dfx0 est une bijection de Rn dans lui même, alors il existe
un voisinage V(x0 ) de x0 et un voisinage W(f (x0 )) de f (x0 ) tel que
— f soit une bijection entre V(x0 ) et W(f (x0 )),
— la bijection inverse notée ( abusivement ) f −1 est de classe C 1 .
Comme Dfx0 est une matrice n × n, dire que c’est une bijection revient à dire que son déterminant
est distinct de zéro. À partir de ce résultat on en déduit

Théorème des fonctions implicites


Soient un ouvert X de Rn , une fonction f : X −→ R / x −→ f (x) de classe C p , et x0 =
(x1 , x02 , ..., x0j , ..., x0n ) un point intérieur à X. On suppose que
0

∂f
f (x0 ) = f (x01 , x02 , ...x0n ) = 0 et (x0 , x0 , ..., x0n ) 6= 0
∂xj0 1 2

Alors il existe un voisinage V(x01 , x02 , ..., x0j0 −1 , x0j0 +1 , ..., x0n ) de (x01 , x02 , ..., x0j0 −1 , x0j0 +1 , ..., x0n ) dans Rn−1
et une fonction ϕ : V(x01 , x02 , ..., x0j0 −1 , x0j0 +1 , ..., x0n ) −→ R de classe C p tel que :

— x0j = ϕ(x01 , x02 , ..., x0j0 −1 , x0j0 +1 , ..., x0n ),



 ∀ (x1 , x2 , ...xj0 −1 , xj0 +1 , ..., xn ) ∈ V(x01 , x02 , ..., xj0 −1 , x0j0 +1 , ..., x0n ) on a

f (x1 , x2 , ...xj0 −1 , ϕ(x1 , x2 , ...xj0 −1 , xj0 +1 , ...xn ), xj0 +1 , ..., xn ) = 0


La condition ∂f /∂xj0 (x0 ) 6= 0 est essentielle. Dans le cas n = 2, pour une fonction f satisfaisant les
conditions d’application du théorème des fonctions implicites cela revient à dire que dans un certain
voisinage du point (a, b) les relation f (a, b) = 0 et ∂f /∂y(a, b) 6= 0 sont équivalente à dire que la
courbe f (x, y) = 0 peut s’exprimer sous la forme de y = ϕ(x). On verra que si f est de classe C p alors
on peut obtenir un développement limité à l’ordre p de la fonction ϕ.
On va généraliser le théorème des fonctions implicites au cas où il y a plusieurs fonctions f .

Théorème des fonctions implicites généralisé


Soient un ouvert X de Rp × Rn , n fonctions fi : X −→ R de classe C p , i ∈ 1, 2, ..., n et x0 =
(x1 , x02 , ...x0p , x0p+1 , ..., x0p+n ) un point intérieur de X. On suppose que le déterminant de la matrice
0

∂f1 ∂f1 ∂f1


 
∂xp+1 ∂xp+2 ···· ∂xp+n
∂f2 ∂f2 ∂f2
····
 
∂xp+1 ∂xp+2 ∂xp+n
 
A=
 
.. .. .. 

 . . .· 

∂fn ∂fn ∂fn
∂xp+1 ∂xp+2 ···· ∂xp+n

est non nul. Alors il existe un voisinage V(x01 , x02 , ..., x0p ) de (x01 , x02 , ..., x0p ) dans Rp et n applications
ϕi : V(x01 , x02 , ..., x0p ) −→ R de classe C p , i ∈ {1, 2, ...n} tels que
— pour tout i ∈ {1, 2, ..., n} on a ϕi (x01 , x02 , ..., x0p ) = xp+i ,

 ∀ (x1 , x2 , ...xp ) ∈ V(x01 , x02 , ..., x0p ) et j ∈ {1, 2, ..., n} on a

fj (x1 , x2 , ...xp , ϕ1 (x1 , x2 , ...xp ), ϕ2 (x1 , x2 , ..., xp ), ..., ϕn (x1 , x2 , ..., xp )) = 0


Paragraphe 10 : Développement limité, extréma.

Pour une fonction réelle àvaleurs réelles f de classe C p , on connait la formule de Taylor au voisinage
d’un point a intérieur au domaine de définition de f :
h2 (2) hp
f (a + h) = f (a) + hf 0 (a) + f (a) + · · · + f (p) (a) + hp (h)
2! p!
où (h) est une fonction qui tend vers 0 quand h tend vers 0. Cette formule donne une approximation
de f au voisnage du point a par un polynôme de degré p. On veut gńéraliser cette formule au cas des
fonctions à plusieurs variables.
Pour commencer on suppose que n = 2, X est donc un ouvert de R2 et f une fonction de X à valeurs
dans R de classe C p , a = (a1 , a2 ) un point intérieur à X. La formule de Taylor s’écrit comme suit :
∂f ∂f X hp hq ∂ r f
f (a1 + h1 , a2 + h2 ) = f (a1 , a2 ) + h1 + h2 +· · ·+ 1 2
p x∂ q y
f (a1 , a2 ) + k(h1 , h2 )kr (h1 , h2 )
∂x ∂y p+q=r
p! q! ∂

où (h1 , h2 ) est une fonction qui tend vers 0 quand (h1 , h2 ) tend vers 0. On peut aussi l’écrire sous la
forme suivante en remplaçant la quantité 1/p!q! par Crp /r!
∂f ∂f 1 X p ∂rf
f (a1 +h1 , a2 +h2 ) = f (a1 , a2 )+h1 +h2 +· · ·+ C f (a1 , a2 )hp1 hq2 +k(h1 , h2 )kr (h1 , h2 )
∂x ∂y r! p+q=r r ∂ p x∂ q y

Explicitons tout particulièrement le développement à l’ordre 2 avec les variables (x, y) au point (a, b)
∂f ∂f 1 ∂2f ∂2f ∂2f
f (a + h, b + k) = f (a, b) + h +k + (h2 2 + 2hk + k 2 2 ) + k(h, k)k2 (h, k)
∂x ∂y 2! ∂x ∂x∂y ∂y
car c’est cette expression qui sera utilisée dans l’étude des points extrêma au prochain paragraphe.
Maintenant dans le cas où n ≥ 2 la formule de Taylor pour une fonction f à n variables s’écrit
p
X X r! ∂ α1 +α2 +···+αn
f (a + h) = f (a)hα1 1 hα2 2 ...hαnn + khkp (h)
α1 !α2 !...αn ! ∂ α1 x1 ∂ α2 x2 ...∂ αn xn
r=0 |α|=r

avec | α |= α1 + α2 + · · · αn où αi sont des entiers naturels, a = (a1 , a2 , ..., an ) un point intérieur de
X, h = (h1 , h2 , ..., hn ), et (h) une fonction qui tend vers 0 quand h tend vers 0.

On dit que le point a de X est un maximum ( resp minimum ) locale pour la fonction f si il existe
un réel r strictement positif tel que B(a, r) ⊂ Df et pour tout x ∈ B(a, r) on a f (x) ≤ f (a) ( resp
f (x) ≥ f (a) ). Si l’inégalité est stricte, le point sera un maximum ( resp minimum ) strict. Un point
a est dit un extremum si c’est soit un maximum soit un minimum.
Si on suppose que les dérivées partielles de f existent au point a, une condition nécessaire, mais non
suffisante, pour que a soit un extremum est que
∂f ∂f ∂f
(a) = (a) = · · · = (a) = 0
∂x1 ∂x2 ∂xn
Un point a tel que toutes les dérivées partielles sont nulles est appelé un point critique ou un point
stationnaire. Un point peut être stationnaire sans être un point extremum. Pour rechercher les points
extremum on doit donc regarder :
— les points stationnaires,
— les points où au moins une dérivée partielle n’existe pas.
Si n = 2 la formule de Taylor s’écrit en un point stationnaire
1 2 ∂2f ∂2f 2
2∂ f
f (a + h, b + k) − f (a, b) = (h + 2hk + k )(a, b) + k(h, k)k2 (h, k)
2! ∂x2 ∂x∂y ∂y 2
Le signe de f (a + h, b + k) − f (a, b) est donc déterminé par celui de
∂2f ∂2f 2
2∂ f
h2 (a, b) + 2hk (a, b) + k (a, b)
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
Notons ( notation de Monge Ampère )
∂2f ∂2f ∂2f
r= (a, b) s= (a, b) t= (a, b)
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
alors on a les résultats suivants :
— rt − s2 > 0 et r > 0 le point (a, b) est un minimum local,
— rt − s2 > 0 et r < 0 le point (a, b) est un maximum local,
— rt − s2 < 0 le point (a, b) est appelé un point col ou un point selle,
— rt − s2 = 0 on ne peut rien conclure.
Quand au point où au moins une des dérivées partielles n’existe pas, une étude cas par cas est
nécessaire.
Si n > 2, le raisonnement est identique, il faut étudier le signe de
n
X ∂2f X ∂2f
q(h1 , h2 , ..., hn ) = h2i (a) + 2 hi h j (a)
i=1
∂x2i 1≤i<j≤n
∂xi ∂xj

mais il n’existe pas de résultat général.

Enfin supposons que l’on cherche les points extremum d’une fonction f restreinte à un domaine
défini par les zéros de certaines fonctions, par exemple déterminer les points situés sur un tore chauffé
où le rayonnement infrarouge sera maximum. Pour répondre en partie à ce type de questions, on
commence par préciser les données. Soient un ouvert X de Rp × Rn , une fonction f et n fonctions
gi : X −→ R de classe C 1 , i ∈ 1, 2, ..., n et x0 = (x01 , x02 , ...x0p , x0p+1 , ..., x0p+n ) un point intérieur de X.
On suppose que le déterminant de la matrice
 ∂g1 ∂g1 ∂g1

∂x ∂xp+2 · · · · ∂xp+n
 ∂gp+1 ∂g2 ∂g2
 ∂x 2 · · · ·

 p+1 ∂xp+2 ∂xp+n 

A= . .. ..
 ..

 . .·  
∂gn ∂gn ∂gn
∂xp+1 ∂xp+2 · · · · ∂xp+n

est non nul et que g1 (x0 ) = g2 (x0 ) = · · · = gn (x0 ) = 0. Considérons l’ensemble G = ∩nj=1 { x ∈
X / gi (x) = 0 }. On cherche les points x ∈ G tels que x soit un extremum pour f . Une condition
nécessaire pour que le point x0 soit un extremum de f est qu’il existe n nombres réels λi pour
i ∈ {1, 2, ..., n} tels que
n
∂f X ∂gi
( ∀k ∈ {1, 2, ...p + n} )( (x0 ) + λi (x0 ) = 0 )
∂xk ∂xk
i=1
Les nombres λi s’appelle les multiplicateurs de Lagrange. Par exemple si p = 2 et n = 1, on aura
donc deux fonctions f et g définient sur un certain ouvert de R3 , l’ensemble G = { (x, y, z) ∈
R3 / g(x, y, z) = 0 }, un point x0 = (x0 , y 0 , z 0 ) tel que ∂g/∂z(x0 ) 6= 0 peut être un extremum
local de f si il existe un λ tel que
 ∂f ∂g
0 0 0 0 0 0


 ∂x (x , y , z ) = λ ∂x (x , y , z )



∂f ∂g
 ∂y (x0 , y 0 , z 0 ) = λ ∂y (x0 , y 0 , z 0 )


∂f 0 0 0 = λ ∂g 0 0 0

∂z (x , y , z ) ∂z (x , y , z )








g(x0 , y 0 , z 0 ) = 0

Noter qu’il n’y a aucune condition d’annulation des dérivées partielles de f en ce point. Autrement
dit ce n’est pas un point stationnaire de f .

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