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L’opinion, la vérité. Vérité de raison et vérité de fait. Persuader et démontrer.

A en quoi la persuasion se distingue-t-elle de la vérité ?

On définit traditionnellement la vérité comme l’accord d’une connaissance avec son objet.
Une idée est vraie, claire et distincte lorsque l’objet dont on reçoit l’idée la représente. Pour
qu’une idée soit vraie, elle doit s’accorder avec l’objet qui l’a causée, le représenter. La
représentation, le contenu de l’idée doit coïncider avec sa cause pour qu’elle soit vraie, car
sinon, c’est une pure apparence, une croyance ou une persuasion. En effet, celui qui dort ,
s’imagine voir quelque chose , mais c’est l’imagination qui cause ces images . L’opinion juge
les choses comme elles nous apparaissent, alors que la vérité juge l’être. Selon l’opinion, les
choses sont comme elles nous apparaissent, selon la perspective ou la sensation qui provoque
le jugement. Lorsque nous jugeons de la nature du soleil à partir de son mouvement apparent,
nous nous tenons à l’effet que les choses font sur nous, sans chercher leur être, ou leur
identité.
L’opinion ou la croyance n’est pas suffisante objectivement car elle ne rend pas compte de
son objet, mais cherche seulement à persuader, c’est-à-dire à susciter une adhésion à notre
croyance, notre avis, afin d’avoir raison. La persuasion provoque une croyance sans
connaissance de l’objet ni preuve. . La persuasion est subjective, car elle n’est pas
communicable. L’opinion est toujours vraie, car elle correspond à notre sensation, sans
s’accorder avec la raison de tout un chacun. Lorsque nous disons que l’absinthe est amère,
nous éprouvons ce gout sans connaitre la nature de l’absinthe. Cela nous entraine dans le
relativisme de la croyance, qui nie le principe de la raison, si une proposition peut être vrai en
même temps que la proposition contraire, comme lorsque nous disons qu’une chose vue de
loin est petite et plus grande vue de près. Le soleil par exemple est petit et proche alors que la
science établit son éloignement et calcule sa circonférence et sa distance, comme son
mouvement dans le système solaire.
Pour être vraie, une proposition doit être vraie subjectivement et objectivement.
Subjectivement, elle doit s’accorder avec la raison de tous, car seule la raison distingue l’être
de l’apparence. Car la raison contient un principe d’identité, qu’une chose ne peut être elle-
même et son contraire en même temps. Alors que la persuasion renvoie la croyance basée sur
la sensation, toujours variable, à tout moment. Or, traditionnellement, la raison de chacun
s’accorde avec celle de tous en prenant l’objet pour principe de concordance.

1 La vérité s’oppose à l’opinion.


Préambule Pour accéder à la vérité, il faut prendre conscience de ses préjugés.
Pour accéder à ses préjugés, comme la superstition ou l’opinion subjective, il faut
s’apercevoir si la croyance est un phénomène de notre esprit ou bien si elle est valable pour la
raison de tout homme. Comment distinguer la vérité de la simple opinion, si on ne fait pas
usage de sa raison, si on s’en remet à l’autorité de l’habitude. Pour faire un usage de sa raison,
il fait être capable de trouver la vérité par soi-même, en s’apercevant si nos propositions
s’accordent entre elles ou pas. En effet, la raison est capable de discerner les rapports entre les
choses en vertu du principe de contradiction, qui stipule que si une proposition est vraie, son
contraire est faux et certifie ainsi qu’il n’y a pas d’intermédiaire entre la vérité et l’erreur,
laissant place au probable ou au doute. Il y a donc un critère formel de vérité, qui s’ajoute au
critère matériel. La vérité est l’accord d’une connaissance avec son objet, mais aussi l’accord
des idées entre elles.

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A La superstition .
L’homme cherche d’abord ce qui lui est utile et pour cela il s’en remet d’abord à sa croyance,
il adhère aux apparences sensibles si elles le rassurent sur son avenir. Par exemple, l’homme
est tenté de lire dans la nature des signes, des présages. Il veut savoir si les évènements lui
seront favorables, car il ne conduit pas sa vie par la raison mais en voulant être heureux, il
désire des choses qui dépendent de la fortune et non de lui-même, des principes que sa raison
aurait dû lui dicter, afin d’acquérir des vertus et non de se laisser guider seulement par les
passions. Il croit donc que tout dans la nature le concerne et il croit que les évènements
extraordinaires ou insolites dérogent aux lois de la nature et sont des miracles crées par Dieu
pour faire savoir sa volonté aux hommes. Il croit par exemple que l’orage exprime la colère de
Dieu, ou que le Sacrifice d’Iphigénie permettra au vent de se lever pour que la flotte
d’Agamemnon parte pour Troie .Or, comment un meurtre pourrait-il causer un mouvement
ayant une certaine force comme celle du vent. Un présage est donc une interprétation qui
produit un lien de causalité entre un événement et un autre qui est conçu comme son signe ou
son symbole. Il n’y a aucun rapport de causalité entre une intention et un enchainement
mécanique de causes. De même, l’orage s’explique par le différentiel de charge électrique des
masses d’air et non par une intention. Une telle attitude écarte l’homme de la recherche de la
vérité, car elle lui fait croire que les lois de la nature sont des édits arbitraires de Dieu que
celui-ci édicte seulement pour punir ou récompenser l’homme. Il ne cherche donc pas à faire
usage de sa raison pour comprendre la science de la nature, les lois des phénomènes. Il entend
la loi comme un ordre arbitraire et non comme un rapport entre les phénomènes permettant
d’en saisir les variables de changement. Or ces lois sont au contraire les rapports entre les
phénomènes permettant de comprendre les régularités dans la nature.
Seule la raison peut comprendre les rapports entre les idées et les choses, les ramener à a
raison, sans s’en tenir à la contingence des phénomènes isolés.
Spinoza , dans cette préface du Traité Théologico-politique, montre donc que l’homme doit en
un sens d’abord être raisonnable pour devenir rationnel. Car en agissant par principe, il agit
librement car il détermine sa volonté par une valeur qui dicte sa conduite. Et plus encore, il se
donne des vertus, c’est-à-dire des dispositions à des actes qui forment son caractère et le
rendent moins dépendent du hasard, moins prêt à interpréter les évènements ; en se donnant
une indépendance, il se dote également d’une raison plus rationnelle et cherche à comprendre
les notions communes, comme les axiomes et les règles de l’esprit pour les appliquer à l’étude
des lois de la nature, la recherche des rapports entre les phénomènes.

B La maïeutique permet de s’écarter du relativisme de la sensation et de prendre conscience


du rôle de la raison dans toute démonstration, en opposant l’être au paraitre.

C’est précisément l’origine de la philosophie, l’amour de la sagesse et de la science qui


consiste à découvrir par soi-même l’usage de sa raison. La vérité n’est pas seulement
transmission d’un savoir déjà formé. Elle se distingue également de l’opinion, d’un avis
subjectif qui n’a pas encore fait ‘épreuve de la raison ou de la démonstration. L’opinion
occulte la raison car elle est toujours vraie et basée sur la sensation. Elle ne permet
l’élaboration d’aucune science car elle est relative à l’apparence ; elle ne permet pas de saisir
l’être car tout point de vue subjectif est vrai et toute proposition est relative et mouvante,
variable en fonction des dispositions, du ressenti immédiat de chacun. Une chose est grande
ou petite selon la distance ; de même, l’air est chaud ou froid selon notre disposition, la sante
ou la fièvre. Chacun juge de l’être des choses en fonction de la façon dont elles lui
apparaissent, donc selon l’apparence. Il n’y a plus que des illusions car une simple image
passe pour l’être ou déforme la réalité en la copiant. C’est le pouvoir de la doxa, qui soutient :

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«  à chacun sa vérité ». Comme croire que le soleil est petit et proche quand on le perçoit
avec la vue ou croire qu’il tourne autour de la terre.
L’apparence fait passer la copie pour l’être et déforme la réalité, comme l’image spéculaire
qui inverse la droite et la gauche ou l’illusion de la perspective qui estompe les contours de ce
qui est loin et le fait voir petit.
Or, l’opinion ou la doxa est fondée sur l’apparence sensible , sur les données des sens ou sur
la sensation. Or, aucune vérité n’est alors possible car les sens expriment une impression, un
ressenti , ce que le sujet éprouve et est toujours vrai, sans être objectif, puisque ce n’est pas
rapporté à l’objet.

Socrate montre dans le passage sur la maïeutique du Théétète , que la raison est d’abord
réfutation des erreurs dues aux illusions des sens ou aux apparences immédiates, à
l’ignorance.
C’est pourquoi , il compare son travail à celui de la sage-femme, qui est capable de discerner
la réalité de l’apparence.. En effet la sage-femme est capable de savoir si l’enfant est viable.
Comme la sage-femme il a éprouvé les douleurs de l’enfantement, mais il ne transmet pas la
vérité car il ne veut pas la confondre avec la doxa . Transmettre une réponse a ses disciples ,
c’est une façon de transformer la vérité en croyance, en dogme, car il suffit d’adhérer a un
résultat sans produire la cause, sans procéder à la démonstration qui y conduit et sans faire
l’usage de sa raison. L’art de Socrate est capable de discerner l’apparence et la vérité en
obligeant le disciple à penser par lui-même en faisant l’usage de sa raison
. C’est pourquoi Socrate a même impuissance que les sages-femmes, «  Accoucher les autres
et contrainte que le dieu m’impose » car Socrate ne donne jamais son avis personnel, mais fait
lui-même usage de sa raison en vérifiant l’accord des réponses de son interlocuteur. « Il sait
qu’il ne sait rien » car il ne confond pas l’opinion et la vérité et est capable de discerner la
vérité de l’apparence en vérifiant la cohérence et la légitimité des réponses.
C’est pourquoi, à la différence de la sage-femme son travail porte sur la pensée et non sur les
corps, c’est pourquoi, il soutient que «  les femmes ne peuvent parfois accoucher d’une vaine
apparence ou d’un fruit réel », car l’apparence est forme sensible alors que le fruit réel est une
pensée vraie qui accorde une définition avec des propriétés définissant des opérations de
l’esprit ou des règles .
Il montre que l’usage de la raison est d’abord réfutation des réponses fausses ; l’interlocuteur
réfléchit sur sa réponse et en le rejetant est capable de la remplacer par une plus vraie.
S’apercevant lui-même de son erreur, il fait usage de sa raison, remplace la sensation par la
conception, en définissant le carré dont on lui demande de dupliquer la surface par une figure
a quatre cotés comprenant quatre angles droits.
On ne peut doubler la surface du carré en doublant seulement le coté, car on obtient une aire
quadruple et non double du carré initial.
En s’apercevant de ses contradictions, le jeune garçon rétablit la vérité. Pour doubler la
surface du carré dont le coté est 2, il faut diviser les quatre carrés obtenus par la diagonale,
soit diviser 4 fois 4 , soit 16 par deux pour obtenir une surface de 8.
La raison est donc un instrument de la vérité car elle s’appuie sur le principe de contradiction,
sur l’accord de l’esprit avec des règles, ce qui permet de saisir l’identité de l’objet , son être.
Or, tous ne veulent pas renoncer leur illusions. Ils préfèrent s’en remettre aux sophistes qui
les confortent dans celles-ci en soutenant : « A chacun sa vérité ». «  Les choses sont comme
elles paraissent aux sens de chacun en fonction de leurs disposition ». Si on nie le principe de
contradiction, la vérité disparait ; Il n’a y plus de savoir, car toutes les opinions des valent et il
suffit de persuader son interlocuteur en le faisant changer d’avis, en donnant une apparence
contraire aux choses. Ce n’est plus le vocabulaire du vrai et du faux qui est convoqué, mais
celui de l’agréable, de l’avantageux en vue du pouvoir. Le sophiste vise l’obtention du

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pouvoir par la parole, en faisant apparaître les choses meilleures, en changeant la disposition
de l‘adversaire pour le persuader de changer d’opinion.
Dans le Théétète ( 166c-167b), Protagoras affirme que l’homme est la mesure de toutes
choses, de ce qui est ou apparait, que ce qui apparait sous un aspect à l’un est différent de ce
qui apparait sous un autre aspect. Il suffit de changer l’apparence des choses, de les faire
passer de mauvaise à bonne, pour qu’elles apparaissent différemment grâce au pouvoir de
persuasion de la parole, qui est capable de flatter .En cela, aucune connaissance des choses
n’est nécessaire, car il suffit de changer la disposition du sujet, comme si rien n’était objectif,
mais tout se jouait au niveau des affects ou des gouts. «  A qui est en état de faiblesse
apparaissent amères les choses qu’il mange, tandis que pour celui qui est en bonne santé, c’est
le contraire. »

C Le relativisme de l’opinion permet la persuasion.


Pour éviter le relativisme de la sensation et du paraître, de l’opinion , il faut introduire, la
différence, qui permet d’articuler l’être et le non-être, de dire l’être. Ce n’est pas absolument
qu’une chose est lourde ou légère ; elle ne devient pas le léger pour perdre son être. C’est
parce qu’elle est identique à elle-même qu’elle peut participer à ce qu’elle n’est pas dans un
jugement . Il faut distinguer la substance, invariable, du prédicat, variable . Le seau ne devient
pas le lourd car il est lourd car il ne l’est pas en soi, mais sous le rapport de la quantité. Il a
d’autres déterminations.
Dans le relativisme de la sensation, les apparences sont toujours en mouvement. « Rien ne
peut être qualifié de quelque façon que ce soit, c’est du mouvement que se forment toutes les
choses… tout devient toujours. » Rien n’est fixe dans la sensation qui produit l’apparence, car
les choses deviennent le contraire de ce qu’elles étaient à l’instant précédent en fonction de
nos sensations. Une chose devient son prédicat. Au contraire, une chose ne devient pas la
grandeur, car elle reste elle-même comme substance, tout en participant de la quantité. Il faut
distinguer la substance du prédicat si la substance est ce dont on peut dire quelque chose et
qui ne peut être dit de quelque chose . La substance est sujet d’un jugement et est différente
du prédicat qui est dit d’elle sous un certain rapport, absolument selon sa nature ou en
relation. Socrate, le sujet, a un attribut universel « être homme » , mais il peut être dit sous le
rapport de la manière, « philosophant, mangeant, faisant de la musique », du temps, du lieu.
Les catégories permettent de juger, c’est à dire de dire l’être selon un certain rapport et non
absolument. Parménide a voulu dire l’être objectivement, mais il est tombé dans le même
relativisme que Protagoras, croyant que l’être déterminé devient son contraire. Ainsi « si l’être
est un il ne peut se diviser en parties. » Mais dire l’être selon le temps, le lieu, C’est articuler
ses différences. L’objet jugé ne devient pas sa détermination. Il reste identique à soi tout en
étant en relation avec ce qu’il n’est pas. La catégorie étant la modalité du jugement. Tout n’est
pas le produit du flux et du reflux, si une même chose peut à la fois être, comme les six
osselets, la moitié de 12 et la moitié plus de quatre. La notion commune permet de les mesurer
et de les comparer selon la catégorie de la quantité. De même, une chose ne devient plus
grande que si on l’augmente, ou la compare à quelque chose qui grandit. Les notions
communes comme identique, différent, pair, impair, double, moitié, permettent de comparer
ce qui est différent. La notion commune et la substance permettent de dire l’être sous un
certain rapport sans identifier les contraires, en respectant le principe de contradiction, une
chose ne peut pas devenir son contraire en même temps.
Le pouvoir appartient au sophiste qui persuade grâce à l’art de la rhétorique.
Dans la caverne, les hommes enchaines à la paroi ne peuvent tourner la tête et prennent les
ombres des objets éclairés par un feu pour la vérité. Ils s’en tiennent à l’expérience sensible,
au vécu immédiat qu’ils érigent en vérité absolue du fait de leur incapacité à se retourner
pour voir les astres et le soleil. Le sophiste est aussi ignorant des idées des choses que les

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autres , mais il sait reconnaitre les ombres, en les embellissant par la rhétorique pour obtenir
le pouvoir à l’assemblée.
Si la vérité n’existe pas , il faut persuader le plus grand nombre, la vérité n’est plus qu’une
convention.

D l’allégorie de la caverne et le symbole de la ligne comme ascension vers la réalité en soi.


L’allégorie de la Caverne et le symbole de la ligne.
Au contraire du Sophiste, le philosophe accepte d’être réfuté de ses opinions car il veut
chercher la vérité dans une démarche dialectique , de telle façon qu’une étape soit dépassée et
approfondie par une vue plus abstraite.
Dans une caverne, les hommes sont enchainés par le cou et sont obligés de regarder les
ombres d’objets projetées sur la paroi, sans s’apercevoir des objets eux-mêmes qui défilent
sur un muret, des statuettes d’hommes et d’animaux, éclairées par un feu, situé à l’entrée .
La condition de l’homme est la vie dans cette caverne, dans laquelle les hommes confondent
l’ombre avec la réalité , par ignorance et croient que la science consiste à être le premier à
saisir le passage des ombres et à anticiper l’ordre de leur apparition.
Or, le philosophe, par opposition à ces sophistes qui sont maîtres des apparences est celui
qu’on délivre de ses chaines et qu’on mène à l’entrée de la caverne vers la lumière du soleil.
Dans un premier temps, cet homme sera attachés à ses illusions et voudra se tourner à
nouveau vers les ombres éclairées par le feu, ébloui qu’il est par la lumière du soleil .Or, cet
aveuglément se dissipe pour devenir apprentissage de la vraie réalité car il est provoqué par la
grande clarté de son objet, car le soleil est le symbole du bien, principe de compréhension et
de génération. Le Bien représenté l’être, ce qui permet aux idées d’exister en éclairant l’âme ,
en la rendant intelligente et en éclairant les idées, principe d’identité du réel .Ce qui signifie
aussi que le bien est principe de connaissance et qu’il n’est pas connaissable lui-même.
L’ascension vers le Bien commence par les images des objets qui se reflètent dans les eaux,
puis aux objets eux-mêmes. Il comprend que le soleil gouverne le monde visible et qu’il est le
symbole du Bien, principe d’être des idées qui sont la science véritable. Le bien en effet est ce
qui explique par quoi les idées sont réelles, car d’une certaine façon , l’idée du Bien est
principe d’intelligibilité de toutes les idées morales et de la justice qui procède d’un devoir
être. En effet le bien est le principe de la justice car seul celui qui admet l’idée du Bien
comme un universel qui doit régner sur le monde peut décider d’une conduite juste, c’est-à-
dire imposant à tous la même mesure au nom d’un bien commun. En effet, le bien est ce qui
doit réunir les hommes dans une cité car quelque soient leur occupation et leur conduite, leur
fin est commune et se concrétise par des lois régies par l’idée du juste et du bien commun.
Mais l’homme désire toujours le bien car il identifie la recherche du bonheur au plaisir et
souvent, il les associe au pouvoir et à l’égoïsme, voire à une totale injustice, conduisant à faire
le mal par manque de raison et de discernement du bien véritable.
Or, le plaisir et ce qui pousse les hommes à juger en fonction de leurs dispositions, de leur
ressenti et les amène à occulter la recherche de la vérité de l’être . Car le plaisir varie à
chaque instant et se rapporte à une disposition subjective, poussant à juger les choses selon
nos affects.
Mon bien est donc intéressé à la différence du bien qui est commun car il se rapporte à la
justice . Mais le Bien va devenir le principe d’être de la connaissance et même de toute réalité
car il est ce par quoi une chose acquiert son identité, devient elle-même et échappe au
relativisme de la sensation. Le Bien est le principe qui permet aux essences, aux idées d’être
comprises et à l’âme de devenir intelligente. Car, Platon, dans le chapitre
De la République compare le Bien au soleil, en soutenant que le soleil est le produit et la
ressemblance du bien et donc que ce que le bien est à l’égard de la pensée et de ses objets

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dans le domaine de l’intelligible, le soleil l’est dans le domaine du visible à l’égard de la vue
et de ses objets .
Le soleil permet aux objets d’être colorés et visibles et il permet aux yeux de voir en
rependant sur le monde la lumière qui émane de son rayonnement.
De même, le Bien dispense la vérité et permet à l’âme d’accéder à l’intelligible et rend les
objets de connaissance vrais.
En effet, si l’âme n’a que des opinions, elle sera dans l’obscurité, c’est-à-dire dans l’ignorance
et restera dans la confusion de l’opinion, c’est-à-dire restera dans le devenir, sans accéder à
l’être et l’unité du multiple, c’est à dire à l’idée .
Or, l’opinion est source de confusion, car elle confond l’être et le paraitre, en s’en tenant aux
données des sens et aux sensations. Elle entraine l’ignorance due au relativisme des sens
Les sens obscurcissent la question de l’être qui pose l’identité de l’objet grâce aux
mathématiques et à la mesure .De même que le soleil permet de faire croitre les êtres
sensibles, le Bien dispense l’être et l’essence aux objets de la connaissance. Comprendre que
les essences comme la justice sont régies par le Bien , c’est comprendre leur être et leur
identité, comme unité de la multiplicité sensible. Car les objets sensibles ne sont parfaitement
eux-mêmes que s’ils accèdent à l’idée.
Ils sont deux rois, l’un qui règne sur l’intelligible, l’autre sur le sensible. Chaque segment
divisé est obtenu d’après le degré de clarté et d’obscurité. Dans le segment de la croyance, il y
a d’abord la doxa, les simulacres, les reflets, les images qui copient l’original en le déformant
comme dans la peinture en trompe l’œil, afin que l’on confond la copie avec l’original.
l’apparence et l’être ; c’est le propre de l’opinion qui juge subjectivement. Aucun accord n’est
possible, car par exemple, une même chose est à la fois grande et petite selon la distance à
laquelle on la voit. Les diverses opinions se contredisent dans un mouvement permanent.
Cependant, la seconde section de la croyance consiste en l’opinion vraie , qui postule la
croyance aux objets des sens dans leur multiplicité, sans pourtant pouvoir en rendre
parfaitement compte car elle se contente de les admettre sans en avoir la science, c’est-à-dire
sans en connaitre le pourquoi. Or la croyance est vraie car parfois également elle peut nous
faire aimer ce que nous devons connaitre .Par exemple les fables décrivent les vertus que les
citoyens doivent aimer et imiter pour les acquérir.
Mais la croyance est néanmoins une conviction sans preuve qui relève des sens. Alors que
dans la seconde partie de la ligne , on accède à la connaissance discursive, avec les
mathématiques, qui se servent des images du monde visibles pour tracer des figures ou
procéder à des opérations comme élever au carré et réfléchir sur les propriétés des figures. Les
mathématiques se servent des hypothèses émises sans les démontrer car elles procèdent
analytiquement. Elles acceptent les règles des opérations, comme ajouter un à un nombre
donné pour l’addition en respectant la suite des nombres comme des théorèmes, sans
démontrer le principe sur lequel elle s’appuie .Cependant, lorsque l’on réfléchit sur les
propriétés du cercle, on ne réfléchit pas sur le cercle sensible, mais sur l’idée du cercle qu’on
a dans l’esprit, dans le sens où cette idée est simple et unique dans sa définition et donc
universelle, quel que soit sa représentation. De même, un triangle est la figure constituée par
trois côtés et trois angles, même si tel triangle est aigu et un autre isocèle.
Seule la philosophie, comme science des essences part d’un principe inconditionné qu’elle va
ensuite mettre à l’épreuve dans le monde sensible lorsque le philosophe va redescendre dans
la caverne pour transformer le monde selon les normes de la justice et du bien.
Les mathématiques introduisent dans le monde la meure et la logique en permettant des
comparaisons, comme l’emploi de termes comme égal, plus grand, plus petit ou identique.
Cela permet l’étude du mouvement des astres, l’astronomie, qui permet de comprendre la
régularité du changement. Mais que les choses soient soumises à des lois dans leurs
changements réguliers ne permet pas de comprendre la nature des termes comparés, comme

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comprendre le beau ou le juste, qui ne procède pas d’une comparaison, mais d’un absolu
devoir être. Car seule l’idée sert de norme au réel bien loin de titrer sa légitimité de ce qui est
possible ou impossible, comme les sciences s qui sont soumises à l’expérience. En effet, la
raison, peut, avec la recherche de l’idée, rechercher ce qui est légitime et reconnaître que si les
raisons et les manifestations de la beauté ne sont pas les mêmes selon les divers objets, elles
participent toutes à la même idée de beauté. Ainsi si une fleur obéit à une harmonie sensible,
une action sera belle par la pureté de son intention. Mais la beauté est ce qui fait que l’objet
obéit dans sa matière à sa forme, à son idée et ce qui permet de la reconnaitre. L’idée est donc
la condition de l’être du sensible, ce qui assure son identité sa raison, mais elle transcende les
existants sensibles, car elle échappe aux devenir.

2 Distinction entre vérités de raison et vérités de fait.

Peut-on rendre compte de la réalité en élevant aux idées ?


Cependant, suffit-il de dire que les objets participent des idées pour en expliquer les
changements ? Si l’idée est la définition d’un groupe d’objets ayant les mêmes caractères, si
l’idée est l’être éternel du sensible, il ne peut y avoir idée que de ce qui est substance et non
de ce qui existe d’une façon accidentelle.. Aristote récuse donc la théorie des idées en
dépassant l’opposition entre la matière et l’esprit. L’idée ne doit pas dépasser la matière
sensible , mais s’y incarner en l’informant, afin de pouvoir s’appliquer à ‘expérience.
En effet, les fonctions logiques du jugement ne disent pas seulement que deux objets
participent de la dyade et que tous les objets beaux participent de la beauté, car on dit d’un
sujet qu’il peut avoir diverses qualités ou fonctions sans devenir aucun de ses attributs. Il y a
donc une relation entre les essences qui n’est pas seulement accidentelle. L’être ne se dit pas
seulement en soi, mais en plusieurs sens. Car une chose ne peut à la fois être substance ou
accident, mais une substance peut être cause d’un changement ou être dans une relation de
réciprocité ou de simultanéité avec son effet. Il y a donc une articulation des changements qui
permet de connaitre les conditions d’articulations du réel. Et comment l’esprit peut , par la
logique , régir la réalité sensible d’une façon nécessaire et immanente en distinguant par
exemple plusieurs types de causes comme la cause formelle et la cause matérielle. Car, on ne
peut expliquer les changements du monde

Or, on déjà abordé la différence entre les vérités de raison et les vérités de fait.
Les vérités de raison sont la logique et les mathématiques. Elles sont régies par les règles de
la démonstration ; Comme dans le syllogisme, où l’accord ces propositions entre elles permet
d’en tirer des conclusions.
Dans les vérités de raison, le calcul des propositions se ramène au principe de contradiction,
qui suppose qu’une proposition soit vraie ou fausse. Dans les vérités de raison, les idées
s’accordent ou s’opposent entre elles selon des calculs et des règles opératoires, sans se
référer à un contenu de vérité ; Le critère de vérité est formel.
Les vérités logiques semblent être des notions innées à l’esprit. Elles permettent de structurer
les connaissances relatives aux faits et de les envisager abstraitement sous la forme d’un
calcul. Des propositions comme le tout est antérieur à la partie ou toute figure à trois cotés a
trois angles sont des axiomes nécessaires pour assurer la cohérence d’un discours ou d’un
raisonnement. Sans la notion de causalité ou de lois, nous ne pouvons avoir aucune nouvelle
connaissance.
En effet, les sens n’apportent que des vérités contingentes, qui pourraient être autrement.

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En effet, si l’histoire est une connaissance des faits, rien ne permet de garantir une vérité
absolue des évènements, qui pourraient être autrement. L’évènement contenant plus que sa
cause, apportant de l’imprévisible, on ne peut prévoir le cours des évènements, le déduire de
la nature des choses ou de lois nécessaires. Sans la notion de causalité, nous avons seulement
une succession de faits contigus. Mais l’historain ne peut se servir des causes passées pour
anticiper l’avenir. En histoire, il est impossible de prévoir l’avenir à partir de lois, comme
c’est possible dans la théorie physique. Non pas parce qu’il n’ y pas de lois, mais parce qu’on
ne peut les unifier sous des principes du même ordre. De même, en physique, on se rapporte à
une réalité qui peut disparaitre et dont l’esprit cherche à rendre compte par une modélisation
du réel grâce a des théories unifiant des lois grâce à la mise en équation des variables que ma
loi unifie. Une loi étant me rapport régulier entre les variables des phénomènes ;
Il semble que les vérités de fait ne puissent être nécessaire, de telle sorte que ça ne puisse être
autrement, que le contraire implique contradiction. Ce n’est pas comme l’axiome : tout carré a
quatre angles droits.
Seul l’esprit donne un sens au mot être. Seul l’esprit est capable de juger que la cire,
changeant d’aspect si on la rapproche du feu est une partie de l’étendue. Ce sont la vérité de
fait, les vérités historiques ou celles qui se rapportent à la physique. Nous avons tendance à
croire qu’un évènement régulier doit se produire ; Cependant, il ne s’agit que de consécutions
empiriques ; nous voyons des choses se succéder, comme le feu et la fumée et nous pensons
qu’il en sera toujours ainsi et que le feu doit engendrer la fumée comme sa cause. Nous
croyons par exemple que le soleil doit se lever demain car les lois de la nature sont
nécessaires et expliquent la rotation de la terre autour du soleil.
Sans les vérités logiques, la science n’apparait que comme probable ; car celle-ci permet
d’établir une mise en équation des problèmes et de ramener l’étude des grandeurs à un calcul
régi par des règles.
Par ailleurs, on peut aussi se demander si les idées sont antérieures à la connaissance sensible.
On peut aussi voir les idées comme une abstraction et une réflexion sur les impressions
sensibles procédant d’abord de l’expérience ; Si on sait par expérience que le doigt est plus
petit que le corps ou que 8 est inférieur à 12, on en déduit que le tout est logiquement
antérieur à la partie.
On est donc devant un dilemme : la connaissance des vérités de raison semble nécessaire mais
abstraite. Peut-on alors définir la vérité comme l’accord d’une connaissance avec son objet ou
comme des règles imposées par l’esprit et la raison consciente aux choses ?
La vérité procède-t-elle du sujet ou de l’objet ?

A Le critère logique de vérité. La démonstration. Le syllogisme. Les tables de vérité.

Il ne suffit pas de vérifier la conformité d’un raisonnement dans sa ressemblance aux faits. La
logique ne s’intéresse pas au contenu des propositions .la vérité est l’accord des propositions
entre elles selon des règles, en vue d’en tirer des conclusions. Les propositions réduites à des
formes obéissent à des règles de vérité : si A est vrai, non A est faux. Une expression formelle
est vraie ou fausse selon l’accord des connecteurs logiques avec les propriétés. La vérité
formelle est nécessaire car démontrée. On peut opposer démontrer à vérifier qui est accord
d’une connaissance avec son objet. On aboutit à une proposition vraie en la déduisant d’autres
propositions vraies. Il y a résolution d’une vérité en d’autres déjà connues. Démontrer une
vérité, c’est poser son identité, montrer qu’il serait contradictoire de la nier. Deux
contradictoires ne peuvent être vrais en même temps.
Dans un syllogisme, il s’agit de conclure une proposition, à partir d’autres propositions, qui
sont des prémisses, la majeure et la mineure, qui unit un terme singulier à un terme universel,

.8
par l’intermédiaire d’un moyen terme , qui est la cause de l’attribution ; Selon Aristote , le
syllogisme est science ce car il affirme quelque chose de quelque chose grâce à une cause, ce
qui s’oppose au probable.
Tous les attribution sont logiquement déterminées par les catégories , les fonctions du
jugement, qui permettent de combiner des fonctions simples pour en obtenir des complexes
selon un calcul des possibilités . Par exemple selon la quantité, la proposition est
singulière( Socrate) , plurielle( quelques hommes) ou universelle (tous).
L’accord des propositions selon des connecteurs logiques comme et, ou, pose des règles de
compatibilité ou d’opposition selon des catégories.
Comme pour un jugement universel dans un syllogisme, on peut dire que :
Si nul a implique b, alors quelque a implique non b.
Car, tout Best C , tout A est B, donc tout Cest A
Cela correspond au syllogisme en Barbara :
Tous les hommes sont mortels, Socrate est Mortel, donc Socrate est un homme.
Tout B est C, A est B, donc quelque A est C.
Nul Best C, tout A est B, quelque A n’est pas C.

Il y a des méchants qui font des grandes fortunes.


Tous les méchants sont misérables.
Il y a donc des misérables dans les grandes fortunes.

Mi Me F

Quelques méchants sont misérables


Tout être misérable est à plaindre
Tous ceux qui sont à plaindre sont méchants
Ce syllogisme n’est pas concluant car la troisième proposition, quand bien même elle serait
vraie, ne découle pas des deux précédentes.

B La logique des propositions,


Elle combine non des objets, mais des propositions elles-mêmes, dont le seul caractère est
d’être vrai ou faux.
Non p est vrai quand p est faux.. Ces propositions sont unies par et , ou, implique.
Cela donne lieu à un langage codant des calculs entre les propositions.
Il existe x (x appartient à a) implique non x (x appartient à non a)
S’il y a des pères conformes aux maximes évangélistes, il est faux que toute la compagnie
s’attache aux doctrines larges, contraires aux premières.

p q pet q pou q si p, alors q.


v v v v v
v f f v f
f v f v v
f f f f v

.9
Les propositions, abstraction faite de leur contenu sont vraies ou fausses.
Il s’agit d’effectuer des operations sur leur valeur de vérité. La conjonction ou la disjonction
attribuent une valeur de vérité du résultat selon le connecteur logique.
Le connecteur determine la valeur de vérité d’une formule en fonction des valeurs qui la
composent. P ou Q, la disjunction est vraie si l’un des deux au moins est vrai. La conjunction
p et q est vraie si les deux sont vrais. Pour chaque connecteur , on obtient V ou F en
composant un Vou un F avec un Vou un F. Les tables de vérités sont des tables de calcul
comparables aux calculs opérés sur des nombres. Mais la valeur de vérité dépend d’une
combinatoire d’autres valeur de vérité. C’est un calcul purement formel. Les propriétés des
connecteurs deviennent des opérations.
La logique formelle peut modéliser la réalité et procéder des combinatoires et des calculs,
mais s’agit-il d’une démonstration, dans le sens d’une monstration de la chose même, de son
essence, de sa nature, comme l’indique l’étymologie. Démonstration tire à la lumière du
raisonnement ce qui était replié dans la chose même, comme l’égalité à deux droits des angles
du triangle, ou le caractère régulier de la transmission des caractères secondaires, dans lka loi
de l’hérédité.
La démonstration se rapportant aux notions ne doit pas seulement rapporter un ou plusieurs
prédicats à une classe d’objets ou réaliser une fonction, ou calculer des propositions, elle doit
aussi exprimer l’essence, l’être.
Aristote dit du syllogisme qu’il reste un jeu de mots symbolique. Nous utilisons les mots
comme symboles des choses, à le manière des cailloux dont on se sert pour compter, alors que
contrairement aux mots, les choses sont infinies en nombre.
Platon montre dans la République, dans le symbole de la ligne, que le véritable raisonnement
porte sur le carré en soi, la diagonale en soi, non sur la diagonale que trace le géomètre, et
ainsi du reste. Les constructions géométriques sont seulement une copie de leur définition qui
n’existe que dans la pensée. Les constructions sont seulement des images permettant de
réfléchir sur leurs propriétés universelles. Par exemple, que le cercle tracé soit grand ou petit,
il s’agit du cercle sensible, alors que le cercle intelligible aura les mêmes propriétés, l’égalité
de ses rayons.
La véritable démonstration consiste, non à partir d’hypothèses pour en déduire une
conséquence, mais à s’élever à un principe universel, qui ne suppose pas de condition.

C La mathématique universelle ou la méthode fondée sur le sujet.

La logique formelle peut modéliser la réalité et procéder des combinatoires et des calculs,
mais s’agit-il d’une démonstration, dans le sens d’une monstration de la chose même, de son
essence, de sa nature, comme l’indique l’étymologie. Démonstration tire à la lumière du
raisonnement ce qui était replié dans la chose même, comme l’égalité à deux droits des angles
du triangle, ou le caractère régulier de la transmission des caractères secondaires, dans lka loi
de l’hérédité.
La démonstration se rapportant aux notions ne doit pas seulement rapporter un ou plusieurs
prédicats à une classe d’objets ou réaliser une fonction, ou calculer des propositions, elle doit
aussi exprimer l’essence, l’être.
Aristote dit du syllogisme qu’il reste un jeu de mots symbolique. Nous utilisons les mots
comme symboles des choses, à le manière des cailloux dont on se sert pour compter, alors que
contrairement aux mots, les choses sont infinies en nombre.
Platon montre dans la République, dans le symbole de la ligne, que le véritable raisonnement
porte sur le carré en soi, la diagonale en soi, non sur la diagonale que trace le géomètre, et
ainsi du reste. Les constructions géométriques sont seulement une copie de leur définition qui
n’existe que dans la pensée. Les constructions sont seulement des images permettant de

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réfléchir sur leurs propriétés universelles. Par exemple, que le cercle tracé soit grand ou petit,
il s’agit du cercle sensible, alors que le cercle intelligible aura les mêmes propriétés, l’égalité
de ses rayons.
La véritable démonstration consiste, non à partir d’hypothèses pour en déduire une
conséquence, mais à s’élever à un principe universel, qui ne suppose pas de condition.
des sens comme le soleil sensible. Ce qui est contingent peut être autrement. Ou même sans
raison, n’a pas sa cause en soi, mais dans une chose extérieure qui l’a causée, comme tout ce
qui est le produit du déterminisme naturel.
Descartes entend appliquer l’intuition et la déduction à toute la science, en ramenant tout à
des concepts et à des rapports. Il veut énoncer l’ordre, déduire le complexe du simple, le
relatif de l’absolu ; l’ordre est inspiré de l’algèbre lorsque l’on fait des dénombrements
complets qui permettent d’isoler une inconnu et permettent, par une équation de ramenant la
grandeur à un calcul.
La plupart des hommes trouvent la vérité par hasard, car ils n’emploient pas de méthode pour
la chercher .
Il donne une suite comme exemple d’ordre. 6 est le double de 3, 12 de 6, 24 de 12, 48 de 24 ;
ils sont proportionnels. Quel rapport y a-il entre les extrêmes ? 3 et 24, 6 et 12, 3 et 48, 6, 12,
24 .

D-Démontrer Dieu comme cause de son idée s’oppose à l’imagination, à l’idée factice, fausse.

Descartes a voulu démonter l’existence de Dieu par la nécessité de son idée. Il démontre que
si Dieu est l’idée d’une substance éternelle et actuelle, si Dieu est l’idée d’un être parfait, la
somme infinie d’attributs, il ne peut manquer d’aucune perfection, d’aucune réalité, donc il
existe. L’existence de Dieu est déterminée par sa nature, comme la somme des angles d’un
triangle égale deux angles droits. Penser le contraire implique contradiction. La propriété ,
l’attribut ne peut contredire la définition..
Ne pas attribuer à Dieu l’existence est mal le définir, car son existence n’est pas de fait ; elle
n’est pas contingente, mais elle est une propriété de son essence et pour cela nécessaire, au
sens où cela ne peut pas être autrement. ? Son existence est nécessaire en tant qu’il donne
l’être à ce qu’il pense.
L’existence de dieu ne s’explique pas par le déterminisme des causes naturelles, dans le sens
où tout dans la nature est causé, sans qu’on puisse remonter à une origine. Ce qui est le cas
pour l’homme dont l’idée est nécessaire car l’homme se définit par la raison, alors que son
existence est contingente. Il n’implique pas contradiction qu’un homme existe ou non.
Dieu est substance, ce qui n’a besoin que de soi pour exister, ce qui ne peut être que sujet et
s’explique par des attributs nécessaires. Spinoza définit la substance comme ce dont
l’existence est déterminée d’une certaine manière par l’essence, par ses attributs, comme la
pensée et la matière. Ce qui renvoie à l’accord de la pensée, des lois avec la réalité physique
de la nature, l’ordre des pensées et celle des évènements étant parallèle.
On peut encore citer les Méditations,3 de Descartes : « Par le nom de dieu, j’entends une
substance infinie, éternelle, indépendante, toute connaissante, toute puissante, par laquelle
nous-mêmes et toutes les choses qui sont ont été produite et crées.
Ce qui signifie que la volonté de Dieu est déterminée par son entendement, qu’il donne l’être
à ce qu’il pense, nécessairement.
Il a une existence éternelle ou actuelle dans le sens où il ne peut manquer de quelque chose ou
progresser dans la connaissance.. C’est en ce sens qu’il est cause de soi, substance car
l’entendement et la volonté sont égales en lui, ce qui signifie qu’il ne peut vouloir un possible,
qu’il ne peut être soumis à la finalité, dans le sens où il aurait créé le monde pour l’homme ou
pour qu celui-ci lui rende un culte.

.11
Descartes veut réfuter la possibilité d’expliquer l’idée de Dieu par une invention de l’homme,
en montrant que cette idée ne procède pas de l’expérience que nous avons de nous-mêmes.
L’homme n’a pas observé en lui ses facultés, comme la raison, la volonté pour les porter à
l’infini en dieu.. Il va au contraire expliquer que l’idée de l’homme ne s’explique que par celle
de Dieu, en tant que l’imparfait procède du parfait.
Si dans le rêve nous prêtons l’existence à ce qui n’existe pas, l’idée de Dieu n’est pas en
l’homme le produit de l’imagination comme lorsque nous croyons à l’existence d’un cheval
ailé. Ce n’est pas une idée factice qui procéderait par privation, le froid étant la négation du
chaud. Car l’idée de Dieu est la condition du cogito. L’homme est une substance car il est le
sujet de sa pensée. Il s’aperçoit qu’il doute lorsqu’il doute réellement.. Mais il est seulement
une substance comme identité de soi à soi, il n’est pas cause de sa pensée. Il est une substance
finie car il doute et il désire.
Or,si l’homme a conscience de lui-même comme substance finie, il ne peut se penser lui-
même qu’en comparant l’imparfait au parfait. Il faut qu’il ,ait en lui les critères de la
perfection pour se avoir imparfait. C’est en ce sens que dieu seul est cause de son idée en
nous, car son existence a plus de réalité que son idée. Ce que cette idée représente, la
perfection, ne peut avoir comme cause que son existence.
En démontrant Dieu comme une idée innée qui ne peut résulter de l’expérience, Descartes
semble réfuter toute imagination, toute superstition. Cela ne peut être une idée inventée.
- On ne peut démontrer l’existence de Dieu.
Cependant, peut-on penser l’existence comme une propriété ? Que je garde ou que je donne
un billet de Cent euros, cela reste une même somme. Que Dieu existe ou non, il aura toujours
la même définition. Peut-on démontrer l’existence d’une substance éternelle et actuelle ? Ce
qui est éternel échappe au temps. Or, nous ne pouvons connaître une cause libre qui
commence par elle-même la succession temporelle des instants. Car, nous Car, nous ne
connaissons que des êtres déterminés dans la nature, des évènements eux-mêmes causés.
C’est la définition du déterminisme : tout évènement a une cause, obéit à des lois. On ne peut
connaître une substance cause de soi.
C’est en ce sens que la raison semble impuissante à choisir si le monde est créé par une cause
libre et est fini dans le temps et l’espace ou s’il est infini, le produit du hasard.. C’est la thèse
de Lucrèce, qui pense que tous les corps inertes et vivants dans la nature résultent de la
rencontre et des chocs des atomes éternels.
Répondre aux questions métaphysiques, aux antinomies de la raison permettrait de savoir si le
monde est fini ou infini, alors que l’expérience le présente comme indéfini, car il ne peut y
avoir d’origine ou de terme au temps.
D’autre part, l’existence d’une première cause parait justifier le progrès moral et culturel de
l’homme, dans le sens où mes hommes agiraient selon l’idée du bien.

Peut-on apprendre quelque chose de l’expérience. ?

Sans l’expérience nous ne pouvons rien apprendre car les vérités de raison sont nécessaires ,
mais elles ne rendent pas compté du monde extérieur. Par ailleurs on a déjà vu que les vérités
de fait sont contingentes.
Comment relier la théorie à l’expérience et démontrer les régularités de phénomènes par des
lois afin de permettre des prévisions ?
Peut-on distinguer la conjonction régulière de phénomènes d’une connexion nécessaire
permettant d’unifier le réel par des rapports nécessaires ? . L’expérience, si elle est pure
succession de fais ne peut totalement acquérir la valeur d’une science et n’importe quel fait
pourrait justifier une théorie.

.12
Or, on a vu qu’il fallait distinguer divination de la prévision. Si on ne peut trouver grâce à la
raison , les lois qui régissent les phénomènes physiques, toute interprétation dogmatique peut
prendre la forme d’une théorie scientifique. En effet, tout évènement extraordinaire va être
présenté comme faisant exception aux lois de la nature . Or, l’expérience nous apporte
étrangement la preuve du déterminisme des phénomènes naturels. Ce qui signifie qu’on ne
peut mettre sur le même plan une théorie scientifique, qui progresse en réfutant d’autres
théories ayant déjà reçu une validation par l’expérimentation et des théories dogmatiques et
invérifiables. La vérité de la science nécessite la démonstration par la mise en équation d’une
théorie afin de construire, grâce à la théorie les instruments de vérification de la validité de a
loi. La voie de la démonstration est pure et certaine et dépend du seul esprit, comme en
Mathématiques. Mais l’homme ne peut démontrer quelque chose qui dépasse l’expérience,
comme l’existence de Dieu, car nous ne pouvons connaître que ce qui dépend de l’espace et
du temps, ce qui est possible. Or, les conditions de possibilité de l’expérience dépendent du
déterminisme de la nature. Il ne peut, par exemple, y avoir de première cause dans la nature.
Ce qui rend invérifiable l’idée d’une première cause, même si cette idée s’accorde avec la
raison morale de l’homme, pour justifier son progrès moral dans les connaissances, son droit
au bonheur, avec l’idée d’immortalité. Nos idées doivent s’appliquer à l’expérience grâce à
des lois pour permettre une connaissance. Mais l’expérience elle-même nécessite des règles
issues de l’esprit. C’est la raison qui doit guider l’expérience. Par ailleurs, la notion
d’expérience permet de transformer la simple pensée en connaissance et de sortir l’esprit
d’un simple jugement analytique, d’une sorte de tautologie et donc permet des connaissances
synthétiques et nouvelles.

1 C’est le cas lorsque l’on parle d’un homme d’expérience de ne l’opposant à la simple
habitude

Le véritable homme d’expérience s’oppose à la simple habitude, qui ne nous permet pas
forcément de tirer des leçons de l’expérience. Celui qui fait quelque chose par habitude le fait
sans conscience ; mécaniquement, sans savoir ce qu’il fait.
La véritable expérience, dans un premier temps relève plutôt de l’art ou de la technique.
Or, la technique ou l’art, méthode pour produire quelque chose selon une règle relève de la
connaissance du pourquoi, de la recherche des causes.
Le Chef, par exemple, connaît la cause de ce qu’il fait, alors que le manœuvre l’ignore et agit
par habitude, comme s’il était poussé par une tendance, comme s’il agissait par instinct.
C’est pourquoi il est capable d’inventer car il connaît la théorie et est capable de l’appliquer à
des cas particuliers, à la pratique. Une application pratique suppose une connaissance
théorique préalable. Un bon mécanicien doit connaître le principe du moteur à explosion.

2 Rôle de l’imagination dans l’expérience, dans la connexion logique entre les termes.
Texte de Hume

Quand nous voyons un objet d’apparence semblable à celui que nous avons vu un grand
nombre de fois, nous prévoyons le même effet, les mêmes qualités cachées.
De la couleur apparente du pain, nous inférons qu’il va nous nourrir.
Il ya deux évènements :les qualités sensibles et les qualités cachées, les qualités rationnelles
ou la finalité, se nourrir.
Or, cette répétition ne contient pas autre chose que le fait brut., est-elle une tautologie ?
Le pain doit-il nous nourrir car il en a toujours été ainsi ?

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Or, ce n’est pas parce que le pain nous a toujours nourris qu’il doit nous nourrir.
Car, pour instituer un lien nécessaire entre les qualités apparentes et les qualités cachées, il
faudrait une connexion, un moyen terme, comme si l’apparence sensible contenait la capacité
de produire, de causer la pouvoir de nous nourrir.

Or, dans ce texte, Hume affirme que ce qui produit le lien entre la cause et l’effet, ce n’est ni
les sens, ni le raisonnement, mais l’expérience.
Les sens ne disent pas plus qu’ils ne disent.
Ils nous mettent en présence d’un fait. De même, le raisonnement ne peut pas produire un
autre fait qui lui est séparé.
Il peut seulement développer ce que contient un concept, faire l’analyse de ses propriétés.
On ne peut affirmer que les qualités cachées doivent être liées aux qualités apparentes car il
en a toujours été ainsi.
L’intuition sensible ne contient pas autre chose que le fait brut.
Le raisonnement, la démonstration ne fait que produire un jugement analytique, que par
exemple les rayons du cercle sont nécessairement égaux si on définit le cercle comme la
somme des points à égale distance du centre.
L’inférence entre la cause et l’effet est basée sur l’expérience.
Or, qu’est-ce que l’expérience ? La raison d’un nouveau fait est le lien que l’esprit fait avec
un autre que lui, qui en est séparé, mais qui est toujours en conjonction avec lui.
Mais si nous voyons un objet qui a l’apparence du pain, nous attendons qu’il nous nourrisse.
C’est une pétition de principe (On tient pour admis ce qu’il s’agit de démontrer) de soutenir
qu’un évènement doit se produire car il s’est déjà produit un nombre innombrable de fois.
Si nous assimilons l’avenir au passé comme sa cause, cela signifie que l’avenir ressemblera au
passé, et que le cours des choses doit être le même.
C’est une pétition de principe de dire que l’expérience se C’est une pétition de principe de
dire que l’expérience se fonde sur l’expérience, que le futur ressemblera au passé, que des
qualités sensibles doivent être conjointes à des pouvoirs cachés car ils ont toujours été liés.
Or si l’expérience est une conjonction entre deux faits, si la raison d’un fait est seulement un
autre fait et non une définition. Pourquoi sommes-nous certains que le cours des choses doit
être le même ? Le passé ne cause pas l’avenir, ne le contient pas en puissance.
Sommes-nous assurés que le futur ressemblera au passé et que le passé sera la règle pour
l’avenir ?
Pour que le cours de la nature ne change pas, il faudrait que les lois de la nature soient
immuables, nécessaires.
Or, Hume va montrer qu’il y aune contingence de la loi qui la relie aux probabilités.
La découverte de la loi est due à l’expérience. C’est une loi du mouvement, découverte par
expérience, que le moment ou la force d’un corps en mouvement est en proportion de sa
masse et de sa vitesse. Et qu’une petite force peut soulever un grand poids grâce à sa vitesse.
Nous pouvons accroitre la vitesse de la force pour lui faire dépasser la force antagoniste.
La loi est un rapport entre les faits, entre leurs variables, comme entre la masse et la vitesse.
Le rapport régulier entre les variables des phénomènes donne lieu à une inférence causale, du
type si, alors. Si la force est le produit de la masse par la vitesse, si on augmente la vitesse,
alors on augmente la force.
Pour prendre un autre exemple, la loi de Mariotte, affirme que si on chauffe un gaz, la
pression et le déplacement des molécules, le volume augmentent. On peut en déduire que si
on monte en altitude, la température et donc la pression vont diminuer.
Mais la loi ne relie pas nécessairement une cause à son effet. Elle n’est pas nécessaire, a
priori, la loi aurait pu être autre, car le contraire d’un fait n’implique pas contradiction, car le
rapport entre les phénomènes aurait pu être autre.

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Un fait est contingent, il peut être autre, ne pas se produire, son comportement peut varier, il
n’est pas inscrit dans sa définition. C’est la différence entre les vérités de fait et les vérités de
raison. On a déjà vu que les vérités de raison donnent lieu à des jugements analytiques. Dans
lesquels, la propriété est inscrite en puissance dans la définition. Ainsi, Il impliquerait
contradiction que les rayons du cercle soient inégaux, car le cercle est la somme des points
équidistants du centre.
Mais le rapport causal relie deux faits indépendants par un rapport régulier, mais non
nécessaire. Le rapport entre les phénomènes peut être autre, il n’est pas inscrit dans la
définition. Il n’est pas inscrit dans la nature des choses.
La loi relie deux évènements distincts. La cause est distincte de son effet, elle n’est pas une
propriété contenue dans un concept. Ainsi, il n’implique pas contradiction que le soleil ne se
lève pas. En effet, le lever du soleil, son mouvement apparent d’est en ouest s’explique par la
rotation se la terre autour d’elle-même et autour du soleil. Il est du à l’attraction du soleil sur
la terre. Cela s’explique par la loi de la gravitation , que les corps s’attirent d’une façon
proportionnelle à leur masse et inversement proportionnelle aux carrés des distances.
(Fb /a=gma.mb /d2).La gravitation suppose une attraction réciproque. Il ne s’agit pas d’une
propriété contenue dans la définition du soleil, d’une qualité propre.
Le rapport entre les phénomènes peut être autre, il n’a pas sa raison d’être dans une définition,
une nature des choses. La loi relie des évènements distincts. La cause est distincte de son
effet ; Elle n’est pas contenue en lui.

La régularité du passé ne prouve pas à elle seule qu’elle se poursuive. dans le futur. Le rapport
entre les faits peut changer, déterminant d’autres variables.
Il peut y avoir changement du cours de la nature. La nature cachée des phénomènes peut
changer sans que ne changent ses qualités apparentes. Le pain peut nous empoisonner et non
nous nourrir. Car la loi dont on détermine le rapport causal (comme m =mv) relie des faits
indépendants, qui se succèdent dans une simple conjonction. Il n’y a pas entre eux de lien
nécessaire, de condition nécessaire de la conséquence à la cause car les faits restent séparés et
peuvent évoluer.
La loi peut donner lieu seulement à une probabilité, non à une nécessité. Elle renvoie à une
unanimité, non à une connexion nécessaire.
Si les faits sont contingents, le contraire d’un fait est toujours possible. Aucun argument ne
garantit le caractère immuable de la loi.
Cela débouche sur un certain scepticisme, sur l’impossibilité d’établir une vérité nécessaire
pour les sciences de la nature .

Car ce qui justifie l’inférence que le futur ressemblera au passé et doit se produire ainsi n’est
pas une nécessité de la loi, mais seulement la croyance.
Prenons un exemple : un homme qui trouve une montre sur une île déserte en conclut qu’un
autre homme l’a déposée. Or, ce lien est une succession de deux évènements seulement
probables ou vraisemblables, non a priori. La relation de cause à effet n’est pas a priori, mais
a posteriori, elle résulte de l’expérience , de la simple habitude. Un fait a pour raison un autre
fait.
Ce qui transforme la simple succession de deux faits différents en connexion, de telle sorte
que l’on croit que la cause conditionne a priori son effet, c’est l’habitude qui engendre
l’attente que l’évènement se produise. Or, l’attente que l’évènement se produise est la
croyance. La croyance est due à l’imagination qui s’impose à nous malgré notre volonté.
L’imagination est une fiction qui combine ou divise les faits. Mais l’imagination est libre,
maîtrisable par notre volonté. Alors que la croyance est une nécessité subjective. Elle
s’impose à notre volonté L’imagination peut créer la diversité de l’expérience, relier ou délier

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les faits .Elle explique que j’attends l’arrêt de la seconde boule de billard eu contact de la
première alors qu’elle peut continuer son mouvement.
L’imagination me fait aussi dépasser les données des sens pour anticiper du cours de la
nature. Je ne me contente pas de constater le fait passé, mais je crois que le futur sera comme
le passé car il lui ressemble. L’imagination passe de la ressemblance à l’identité, à la
nécessité.

L’idée de connexion nécessaire nait d’une pluralité de cas semblables, où se présente cette
conjonction. Nous passons de l’objet présent à l’objet qui l’accompagne par l’imagination, en
dépassant les données des sens, les faits. L’imagination passe de la conjonction à la connexion
des évènements, en prédisant l’existence de l’un de l’apparition de l’autre, comme si le
premier contenait en lui la condition du deuxième.

La connaissance commence avec l’expérience, mais n’en procède pas.

Kant pose le problème d’une connaissance possible et nécessaire de la nature. La


connaissance de la nature commence avec l’expérience, mais n’en procède pas. Car la théorie
est ce que la raison produit elle-même selon ses plans. La raison formule des principes qui
déterminent des jugements selon des lois universelles. La raison doit obliger la nature à
répondre à ses questions, sans se laisser tenir en laisse par elle.
Les lois de la nature ne sont pas seulement le résultat de répétitions et de concomitances. La
raison doit chercher en elle-même ce qu’elle doit apprendre de la nature, dans des principes a
priori. Elle doit imposer à la nature des lois et y apporter des expériences.
La raison formule des théories qui ne sont pas seulement une répétition de l’expérience
sensible. Les lois sont comme des plans obligeant la nature à répondre à ses questions, sans se
laisser guider aveuglément par elle. Pour découvrir les lois de la nature, l’esprit doit avoir des
principes a priori qu’il impose à l’expérience, à l’intuition sensible.

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