Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Émotions et Biologie
Francis Hutcheson:
Introduction……………………………………………………………………2
Concernant les caractère de la vertu (Section 1)..……………………………..3
Concernant ce caractère de la vertu et du vice (Section 2 ).…………………..4
L’usage de la raison concernant la vertu et le vice (Section 4 ).………………5
Conclusion……………………………………………………………………..6
Synthèse………………………………………………………………………..7
Avis personnel………………………………………………………………….7
Bibliographie…………………………………...………………………………8
1
Gisèle Siegenthaler, Noah Bold Oc philosophie
09.11.2022
Introduction
Francis Hutcheson vécut de 1694 à 1745, il était une des figures éminentes du mouvement des
Lumières en Écosse, où il passa la majeure partie de sa vie, bien qu’il influença aussi la
Grande-Bretagne et l’Europe. Connu surtout pour ses écrits sur la politique et la Nature Humaine, il
était à l’époque un professeur de philosophie à l’Université de Glasgow. La position de ministre
presbytérien étant à cette époque léguée de père en fils, il était censé prendre ce statut suivant son
père, mais refusa cette position en faveur du métier d’enseignant. D’ailleurs, ses leçons à l'Université
sont décrites comme étant très vives, surtout, car elles étaient en anglais et non en latin, comme il était
encore d’usage à l’époque.
Les écrits de Hutcheson peuvent être considérés comme faisant partie du courant philosophique de
l’empirisme, une théorie philosophique qui base les connaissances sur l'expérience sensorielle
uniquement. Hutcheson est aussi un précurseur de l’utilitarisme, qui est une doctrine morale et
politique qui tend toujours à suivre le chemin du « plus grand bonheur », permettant de diviser les
actions ou les choses en bonnes ou mauvaises catégories, les bonnes tendant à augmenter le bonheur
et à diminuer les souffrances et les mauvaises tendant vers l’opposé.
Dans cet essai, intitulé Essai sur la nature et la conduite des passions et affections avec illustrations
sur le sens moral, publié en 1728, il expose quelques problèmes fondamentaux, concernant la morale,
notamment les jugements moraux et le rôle de la raison, les sens et les émotions dans ce jugement,
ainsi que le principe de l’éthique et sur quel fondement celui-ci se base.
Hutcheson répond dans les extraits suivants aux questions sur les agissements de l’Homme, et
explique surtout quelle manière d’agir est la meilleure. Par conséquent, la thèse principale, reformulée
d’après le texte, est la suivante: un sens moral est implanté dans chaque humain et prononce des
jugements instinctifs et instantanément sur des actions, approuvant celles qui sont vertueuses et
désapprouvant celles qui sont vicieuses. L’Homme doit alors agir conformément à son sens moral, et
donc pour le bien public.
2
Gisèle Siegenthaler, Noah Bold Oc philosophie
09.11.2022
SECTION 1: Concernant le caractère de la vertu, conforme à la vérité ou à la raison
paragraphe 6 p.2
La raison incitant à agir un agent doté d’affection publique est qu’en faisant cela, il favorise le
bonheur public donc satisfait son affection pour eux. Par conséquent, la fin qui est le plus conforme à
la raison, c’est-à-dire celle qui tend le plus à satisfaire son affection pour ce qui est de l’ordre public
est celle qui contient la plus grande quantité de bien publique
paragraphe 7 p.2-3
Selon Hutcheson, il existe plusieurs manières d’agir en fonction de ses affections:
L’affection privée est plus intense que l’affection publique ou bien inversement:
J’agis conformément à l’affection qui est la plus forte car la fin la plus raisonnable est celle qui est
conforme à nos affections.
Il n’y a pas d’opposition entre l’affection publique et l’affection privée:
Je suis conscient que le bien public mène au bonheur privé: je n’agis pas conformément à
l’affection qui est la plus forte puisqu’elles sont les deux égales. Alors puisque je sais qu’aider les
autres m’aidera, l’action la plus conforme à la raison est celle qui tendra à apporter la plus grande
quantité de bien public puisque je bénéficie en aidant les autres.
3
Gisèle Siegenthaler, Noah Bold Oc philosophie
09.11.2022
Je ne suis pas conscient de cette vérité: je n’agis pas conformément à l’affection qui est la plus forte
puisqu’elle sont les deux égales. J’agis sans discrimination entre ce qui est conforme à mon affection
publique et ce qui est conforme à mon affection privée. Cependant, puisque je ne suis pas conscient de
cette vérité, je n’agis pas de manière efficace pour mon bonheur: lorsque j’agis pour mon affection
publique, j’aurai l’impression de négliger mon affection privée tandis que lorsque j’agis pour mon
affection privée je néglige totalement le bien public (qui mène au bonheur privé à l’insu de l’agent).
Or, il est évident qu’être conscient de la relation entre le bien public et le bonheur privé est primordial
pour satisfaire le plus efficacement ses affections.
Paragraphe 13 p.4
Bien que nous ayons tous un sens moral pareillement constitué, nos sens, donc notre « aptitude à
connaître, à apprécier quelque chose de façon immédiate et intuitive »1, sont différents. De cette
circonstance résulte que nos jugements sur les affections et actions des autres varient et deux
personnes peuvent donc avoir des jugements opposés d’une seule action. Par exemple, une personne
bienveillante désapprouve une méchanceté injuste envers autrui qu’une personne malveillante
approuverait, et les deux perçoivent que l’autre a tort dans son jugement. Mais le jugement du premier
homme est universellement considéré comme meilleur, car (comme nous le savons déjà) le sens moral
n’approuve que des actions bienveillantes.
Cependant, ce n’est pas seulement par désintéressement qu’une personne devrait agir de manière
généreuse et bienveillante, mais aussi car c’est la manière la plus raisonnable d’agir: même une
personne dépourvue de tout sens moral serait de l’avis que la bienveillance est la manière d’agir la
plus favorable pour son propre bonheur, car une action de générosité attire l’amour et le rendement
des générosités, ce qui est propice au bonheur, pendant qu’une action malveillante qui blesse l’amour
de soi des autres attire la haine et la destruction de cette personne ou de ces biens, ce qui est propice à
1
Définition selon le dictionnaire Larousse
4
Gisèle Siegenthaler, Noah Bold Oc philosophie
09.11.2022
son malheur. Les petits plaisirs d’une mauvaise action ne valent par conséquent pas la souffrance
qu’ils entraînent et il est avantageux de posséder une constitution bienveillante.
SECTION 4: Où est montré l’usage de la raison concernant la vertu et le vice, à supposer que
nous recevions ces idées par un sens moral
Conclusion (paragraphe 18-19)
Paragraphe 18 p.6
Finalement, les derniers paragraphes servent de conclusion au texte. Dans ces paragraphes, nous
pouvons faire le lien avec la philosophie empirique que nous avons mentionnée au début.
Effectivement, il est ici démontré pourquoi le sens moral est universel et uniforme chez l’Humanité, et
qu’il tend vers l’affection bienveillante. Ceci est démontré par les expériences suivantes:
En premier lieu, certaines actions et affections sont telles que toute personne les jugera bonnes, alors
qu’il y en a certaines que toute personne jugera mauvaises. Par exemple, lorsque quelqu’un sauve la
vie d’un chaton, toute personne observant cette action va la considérer comme héroïque et va alors
approuver cette action. Dans un sens opposé, si quelqu’un prend un chaton et le noie, cette action
entraîne une désapprobation et même une condamnation. Ainsi résulte la preuve que le sens moral est
universel.
En deuxième lieu, la bienveillance, donc faire du bien pour les autres, est universellement approuvée,
alors que la méchanceté, donc saboter la vie des autres, est universellement désapprouvée. Nous
pouvons tous vérifier cela, simplement en faisant une introspection et en consultant nos propres
sentiments. Ainsi, le sens moral est non seulement universel mais tend généralement vers la même
chose chez chaque personne.
Mais quelles actions sont vraiment les meilleures, lesquelles font preuve de la bienveillance la plus
véritable et aident vraiment le public? La question est ici laissée sans réponse, le philosophe disant
5
Gisèle Siegenthaler, Noah Bold Oc philosophie
09.11.2022
que les réponses à ce domaine sont du domaine des lois (politiques ou de la nature). La seule
hypothèse faite est que seul les actions d’utilité publique résultantes d’une véritable bienveillance ou
bonté morale risquent de susciter l’amour du spectateur, non pas celles faites d’un intérêt d’amour
propre.
Encore une fois, il est souligné que l’amour de soi et la bienveillance font les deux naturellement
partie des humains, et que la cause du vice est de penser que l’intérêt personnel est opposé à l’intérêt
public. Pourtant, il est prouvé qu’en œuvrant de cette manière, on entraîne que le malaise, alors
qu’agir de manière bienveillante et donc être d’utilité publique (d’où la raison pour laquelle on
considère Hutcheson comme étant utilitariste) ne va qu’entraîner son propre bonheur ainsi que celui
des autres.
Paragraphe 19 p.7
En vue de cela, rendre compte aux autres de la nature insensée de cette opposition et les engager à des
actions d’utilité publique sont les rôles mêmes de la philosophie morale puisque la vie en société et
donc les avantages que peuvent en tirer les êtres humains les poussera à n’agir que pour le bien public
puisqu’après cette prise de conscience, bien privé et public se confondent. Par cette logique, même un
agent ayant des affections malveillantes agirait pour le bien public, voyant qu’il n’y a que des
désavantages pour son amour de soi à y nuire.
6
Gisèle Siegenthaler, Noah Bold Oc philosophie
09.11.2022
Synthèse
Nous avons donc vu que tout affectation ou sens nous entraîne vers une action et que cette action est
approuvée ou désapprouvée par notre raison et dans le meilleur des cas en accord avec notre sens
moral qui sera toujours en faveur du bien public.
Avis personnel
Gisèle:
Personnellement, j’aime beaucoup la manière dont toute la théorie philosophique de Hutcheson est
basée sur des expériences qu’on peut directement vérifier en consultant nos propres sentiments (le
bien moral, etc.), ce qui va assez bien dans le mouvement des Lumières qui voulait justement rendre
le savoir accessible à tout le monde, on a donc pas besoin d’un savoir préalable où d’une longue
réflexion pour comprendre et suivre sa théorie, vu que selon Hutcheson nous ne devons même pas
raisonner pour faire le bien, mais seulement suivre les jugements de notre sens moral.
La seule critique que je lui fais est qu’il ne répond jamais à la question qui se pose en lisant le texte,
bien qu’il la mentionne, qui est la suivante: « Qu’est-ce qui aide véritablement le bien public? ». Sa
philosophie repose alors sur une notion indéfinie qui varie selon les situations et les individus.
Noah:
Je m’adhère plus ou moins à la théorie de Hutcheson qui donne une bonne base sur laquelle nous
pouvons prendre des décisions visant à rendre service à la collectivité. Cependant, ses règles ne sont
pas sans exceptions:
L’importance mise sur les besoins publics au-dessus de celles du privé permet de justifier de
nombreuses actions dont la fin ultime de Hutcheson est atteinte (le bien public) sans que l’action ne
soit moralement bonne. Par exemple: un prisonnier est la seule personne qui sait où se trouve un
coffret rempli de glaces mais ne veut pas divulguer son secret, la seule façon d’obtenir l’information
est de le torturer. Si la fin ultime (celle du public) est la meilleure fin, alors l’action la plus adéquate à
cette fin est de torturer le prisonnier. Or, est-ce vraiment l’action la plus bonne?
7
Gisèle Siegenthaler, Noah Bold Oc philosophie
09.11.2022
Bibliographie
HUTCHESON Francis «An essay on the nature and conduct of the passions and affections, with
illustrations on the moral sense», in Libertyfund.org [En Ligne]
http://files.libertyfund.org/files/885/0150_LFeBk.pdf (Consulté le 28.03.2022)