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IES Pérez Galdós Departamento de Filosofía

BACHIBAC 1º Bachillerato

Unité 5: L'action morale et les théories étiques


1. La distinction entre l'éthique et la morale

Le mot moral dérive du mot latin mos, qui signifie


«coutume». L'ensemble des coutumes constitue la
morale d'un peuple ou d'un groupe social. Ainsi, nous
pouvons définir le terme moral comme le code de normes
ou de valeurs qui régissent l'action individuelle et
collective considérée comme correcte. La plupart de nos
actions sont basées sur des coutumes et, par
conséquent, nous ne devons pas nous arrêter à chaque
instant pour déterminer quel doit être notre
comportemen
comportement dans chaque cas.

Pour sa part, le mot éthique dérive du terme grec ethos, qui signifie «caractère».
L'éthique est une discipline philosophique chargée de réfléchir sur les principes de la
morale, c'est-à-dire quelles actions sont morales et lesquelles ne le sont pas.

La relation établie entre ces deux concepts est évidente, étant donné que nos habitudes
ou coutumes déterminent notre caractère et notre personnalité, et cela finit par
conditionner nos actions spécifiques.

2. Principales théories éthiques

Une théorie éthique est un ensemble de normes et de valeurs morales, en s'appuyant


sur des arguments rationnels. Les théories éthiques traditionnelles ont été divisées en deux
grands groupes: l'éthique du bonheur et l'éthique des devoirs (éthique déontologique).

 L'éthique du bonheur affirme que la conduite morale est déterminée par ses résultats.
Un comportement est moralement bon s'il nous permet d'atteindre un certain objectif,
qui coïncide normalement avec le bonheur.
 L'éthique des devoirs affirme que la conduite morale n'est pas déterminée par ce que
nous faisons mais par l'intention avec laquelle nous le faisons, quels que soient les
résultats que nous obtenons.
Examinons quelques-unes des théories éthiques qui ont été les plus pertinentes dans la
tradition philosophique occidentale.
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2.1. Théories éthiques du bonheur
2.1.1. Intellectualisme moral

Selon cette théorie, connaître le bien, c'est le faire: il n'y a pas d'hommes méchants,
seulement des ignorants, et celui qui sait ce qui est bien ne cessera pas de le pratiquer, car
il se rendra compte que c'est le vrai chemin du bonheur.

Le représentant le plus éminent de cette théorie était le philosophe grec Socrate (470-
399 av. J.-C.). Pour lui, non seulement le bien est quelque chose qui a une existence objective
et une validité universelle, mais il est aussi possible pour l'être humain d'y accéder. Ainsi
donc, seul celui qui sait ce qu'est la justice est juste. Pourquoi cette théorie est-elle
rattachée aux théories du bonheur? Parce que Socrate recherche les soins de l'âme pour
atteindre le bonheur.

2.1.2. Eudémonisme:

Son créateur, Aristote (384-322 av. J.-C.) présuppose que le bien


suprême que tous les êtres humains recherchent est le bonheur (en grec
eudaimonia). Bien sûr, c'est quelque chose dont il n'y a guère de doute.
La première déclaration d'Aristote sur les conditions matérielles
nécessaires est que personne ne peut être heureux en l'absence de
certaines exigences matérielles minimales: personne ne peut être
heureux en vivant dans la misère, l'indigence, l'indignité, la torture et la
marginalisation absolue. Toutes ces conditions matérielles sont
nécessaires pour une vie heureuse mais elles ne suffisent pas, il faut
quelque chose de plus.

D'autre part, Aristote nous rappelle que tous les êtres de l'univers ont leur propre
essence et fonction et atteindront l'excellence s'ils remplissent cette essence et cette
fonction spécifique de la manière la plus parfaite possible. Par exemple: un couteau est un
«bon couteau» s'il coupe à merveille, un œil est un «bon œil» s'il permet une vision
magnifique, une graine est une «bonne graine» si elle parvient à donner naissance à une plante,
etc. Ainsi, l'être humain est heureux lorsqu'il développe son essence et sa fonction
spécifique de la manière la plus parfaite possible, c'est-à-dire lorsqu'il s'auto-réalise en
tant qu'être humain. Bien sûr, les êtres humains exercent de multiples activités, dont
beaucoup, comme la nutrition ou la reproduction, nous les partageons avec tous les êtres
vivants (comme les plantes), donc ce ne sont pas les plus spécifiques; d'autres, comme la
capacité de bouger, de sentir ou d'apprendre, que nous partageons avec les animaux, donc ce
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n'est pas non plus ce que nous recherchons. La seule activité humaine qui soit propre et
exclusive aux gens est la capacité de penser et de raisonner. Nous serons donc bons et
heureux si nous rendons notre vie aussi rationnelle que possible. Et le moyen pour y parvenir
est de respecter deux types de normes qu'Aristote appelle vertus: les vertus éthiques ou
morales et les vertus dianoétiques ou intellectuelles. La vertu est ce qui porte une chose
à sa perfection.

La vertu s’enseigne-t-elle? Suffit-il de connaître le bien pour le faire? La faute n’est-


elle qu’une ignorance? Évidemment non. Savoir le bien n’est pas encore le faire, car la raison
est affrontée au désir, qui se rebelle et résiste. Si le méchant ignore le bien, c’est lui qui, à
force d’actes mauvais, s’est dénaturé; il préfère ses plaisirs à la réalisation difficile de sa
nature. Il faut donc former le désir au bien.

Tout d'abord, nous devons pratiquer les vertus morales dans notre conduite
quotidienne. Ceux-ci sont définis comme l'habitude de maintenir nos émotions, nos
sentiments et nos désirs au milieu, étant les extrêmes, à la fois par excès et par défaut, des
vices. Ainsi, nous ne devons pas nous laisser emporter par nos pulsions, désirs et émotions:
colère, rage, peur, passion, tristesse, joie, honte, ennui, ressentiment, envie, gourmandise,
paresse..., mais notre guide doit toujours être la raison, seules les décisions rationnelles
seront bonnes, seules celles-ci nous mèneront au bonheur. Exemples de vertu éthique:

Vice par excès Vertu du juste milieu Vice par défaut


Témérité Courage Lâcheté
Gaspillage Générosité Cupidité
Hostilité Gentillesse Adulation/Flatterie

Deuxièmement, nous devons pratiquer les vertus intellectuelles:

 Prudence: Cette vertu nous permet de savoir où en est notre terme moyen. Elle a pour
objet ce qui est juste, noble et bon pour l'homme.
 Sagesse: Cette vertu nous incite à nous consacrer à des tâches ou des emplois plus
conformes à notre nature rationnelle, ceux de nature intellectuelle, comme la recherche,
l'étude, la gestion et la création. Les travaux manuels sont considérés comme moins dignes
de l'être humain car ils ne permettent pas leur pleine réalisation.
2.1.3. Hédonisme:

Epicure (341-281 av. J.-C.), avait fondé son école à Athènes, Le Jardin, où non les
connaissances théoriques et les enseignements du maître étaient mis en pratique. Même les
femmes et les esclaves y étaient admis. Selon cette théorie, le bien le plus élevé, celui que
tous les êtres humains recherchent et qui nous mènera au bonheur, est le plaisir (hédone).
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Maximiser le plaisir et minimiser la douleur est l'objectif principal de nos vies. Le plaisir
est défini comme l'absence de douleur dans le corps, de perturbations psychologiques ou
spirituelles (telles que la peur, l'angoisse, la tristesse, etc.) et la satisfaction de nos désirs,
y compris des désirs liés au corps et des désirs plus spirituels tels que l'amitié, la
connaissance et profiter de la beauté.

De plus, le plaisir doit être durable. Le sage est


précisément celui qui sait «calculer» et sait à quels plaisirs
dire oui et dans quelle mesure, et quelles souffrances
rejeter ou accepter selon le cas. Afin de faire ce «calcul»,
Epicure distingue 3 types de désirs et nous donne des règles
pour
les satisfaire et ainsi maximiser le plaisir et minimiser la douleur:

 Naturels et nécessaires: ce sont des besoins primaires et biologiques, manger, boire et


dormir. Sa satisfaction rend toujours l'homme heureux.
 Naturels et non nécessaires: ils sont nés du désir des êtres humains de varier et
d'obtenir plus de plaisir de vivre. Par exemple, assouvisser l'appétit avec des "papas con
mojo" et non avec un morceau de pain, ou étanchez votre soif avec un jus et non avec de
l'eau. Ces désirs doivent être modérés.
 Non naturels et non nécessaires: luxe, pouvoir, richesse, gloire, prestige et honneurs.
Il faut renoncer à ces désirs car ils ne sont jamais assouvis, plus on en a, plus on en veut.

Enfin, Épicure propose quatre autres règles que nous devrons suivre si nous voulons une
vie agréable afin d'éliminer la douleur spirituelle. Il s'agit d'éliminer quatre peurs, préjugés,
tabous ou superstitions, qui sont aussi entretenues par les élites qui nous gouvernent pour
nous soumettre:

 La peur des dieux: pour l'éliminer, il suffit de penser qu'ils ne s'occupent pas des
affaires humaines.
 La peur de la mort: tant que nous sommes vivants elle ne nous affecte pas et lorsqu'elle
nous affecte nous ne sommes plus en vie.
 Peur du destin: Epicure a nié le déterminisme, rien n'est écrit, seuls le hasard et la
liberté existent. Chaque homme est maître de son destin.
 La peur de la douleur et du malheur: si nous suivons les enseignements d'Epicure
concernant la modération et le renoncement aux faux plaisirs, si nous apprenons à vouloir
ce que nous avons et à ne pas vouloir ce que nous n'avons pas, nous pourrons nous sentir
bien dans notre peau.
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2.1.4. Stoïcisme

Resistez et accrochez-vous! Telle était la devise de l'école Stoa (portique) fondée à


Athènes par Zénon en l'an 306 av. J.-C.

Ce philosophe a fait naufrage à Athènes. N'ayant


pas grand-chose à faire, il a commencé à lire sur
Socrate et a été intrigué, alors il a commencé à écouter
les célèbres philosophes de la ville. Plus tard, quand il a
commencé à éduquer, il a établi les bases de sa théorie.

Selon les stoïciens, l'univers entier est gouverné, dirigé et déterminé par une loi
universelle, un principe ou une raison qui contrôle et domine tout. Rien n'échappe à cette loi,
le mouvement des astres, la croissance d'un enfant et la lecture que vous faites de ces lignes
maintenant sont fortement déterminés par un enchaînement inexorable de causes. Le destin
existe et même si la vie peut nous sembler absurde, elle est en réalité absolument
rationnelle.

Pour tout cela, l'être humain doit vivre conformément à la Raison Universelle, accepter
ce que le destin nous réserve même quand cela semble absurde, irrationnel, tragique ou
douloureux. Pour cette raison, notre bien suprême est l'imperturbabilité (ataraxie): pour
rester impassible devant tout ce qui ne dépend pas de nous, cela peut être l'amour, le succès,
la santé, la richesse, la mort...

Il convient de s'interroger, si tout est déterminé, quel est le rôle de l’éthique?, qu'est-
ce que la liberté humaine? En réalité, nous finissons tous par accepter ce que nous ne pouvons
pas changer, mais certains le font par la force, c'est-à-dire avec beaucoup de souffrance
et de résistance, et d'autres volontairement, avec acceptation. Eh bien, la liberté consiste
dans le fait que nous pouvons choisir cette attitude intérieure avec laquelle nous vivons.

2.1.5. Cynisme
Antisthène (445-365 av. J.-C.) est le
fondateur de l'école des Cyniques, du grec kinos,
(chien), appelés ainsi en raison de leur mode de vie
extravagant: austères jusqu'à la mendicité, ils ne se
soucient pas de suivre les coutumes et conventions.
Le plus célèbre d'entre eux était Diogène de Sinope
(412-323 av. J.-C.), il vivait dans un tonneau et
satisfaisait ses besoins où bon lui semblait (Platon
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lui définissait comme un Socrate fou). Un autre, Cratès, avait abandonné sa famille et
fortune pour faire le tour du monde en mendiant, et parmi ses rangs figure Hipparchie (350-
280 av. J.-C.), la première femme philosophe à apparaître dans les livres.

Pour les cyniques, le but de l'être humain, le bonheur, doit être l'autarcie, c'est-à-dire
l'autosuffisance, la totale indépendance, l'autosuffisance. Il s'agit de rechercher une
morale antisociale, puisque la société ne permet pas un individu totalement indépendant, au
contraire, elle nous façonne jusqu'à ce que nous devenions ce qu'elle veut que nous soyons.
La société, d'une part, complique la satisfaction des besoins les plus primaires par des
conventions, des règles et des usages, et d'autre part, elle transforme l'être humain en
esclave de nouveaux besoins superflus étant de moins en moins maître de soi-même. Mais
intérieurement nous vivons aussi enchaînés, nous avons besoin de prestige, de réussite,
d'éducation et d'estime. La norme morale que les cyniques nous donnent pour parvenir à
l'autarcie est celle-ci: renoncer au social, se libérer de ces faux besoins, suivre les ordres
de la nature, mener une vie simple comme celle d'un animal. Ils sont les premiers rebelles de
l'histoire et sont très proches des "hippies" des années soixante.

Leur critique était la plus audacieuse et radicale, ils voyaient avec lucidité que le social
faisait partie du problème et non de la solution. C’est une morale combative, anti-politique.
Provocateurs, ils ont été les premières contre-cultures: ils ne respectent pas les mythes, les
coutumes, les institutions, les lois, les idéologies ou les religions. Ils méprisaient la noblesse
et surtout l'argent. Ils promulguaient l'abolition du public et du privé et les différences
entre les êtres humains fondées sur la race, la langue, le pays ou le sexe.

À une certaine occasion, voyant que des prêtres emmenaient quelqu'un pris en train de
voler dans un temple, Antisthène dit: "les gros voleurs emmènent les petits en prison".
Entendant comment un prêtre promettait les délices de l'au-delà à certaines personnes, il
lui conseilla de se suicider immédiatement pour ne pas retarder la jouissance de tant
d'émerveillement. Contre la revendication de supériorité fondée sur la patrie ou le lignage,

Antisthène rappelle aux Athéniens que parce qu'ils sont nés


sur le sol attique, leur noblesse est comparable à celle des
escargots et des sauterelles. Diogène a inventé le terme
cosmopolite, et il a toujours vécu de cette façon, en tant que
citoyen de partout et de nulle part. Célèbre est sa rencontre
avec Alexandre le Grand. Ce dernier lui avait proposé de lui
demander ce qu'il voulait, ce à quoi notre philosophe réponde
"Ôte-toi de mon soleil".
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2.1.6. La Loi Naturelle

L'éthique de Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)


suit la lignée d’Aristote, bien qu'adaptée aux
présupposés chrétiens. Il accepte les trois
caractéristiques de l'éthique aristotélicienne:
l'intellectualisme, l'eudémonisme et le caractère
téléologique (toute action est dirigée vers une fin
téléologique (toute action est dirigée vers une fin précise), mais y ajoute de nouveaux
précise), mais y ajoute de nouveaux éléments.
éléments. Aristote dit que le bonheur peut être atteint sur Terre, mais Saint Thomas défend
que le bonheur terrestre n'est pas absolu ou total s'il n'est pas projeté vers la connaissance
divine. Le bonheur parfait consiste dans la vision de Dieu.

Aristote propose que les comportements vertueux sont ceux qui maintiennent un
équilibre entre les extrêmes. Ainsi, par exemple, la générosité est le juste milieu entre la
cupidité et l'ostentation. La voie que Thomas d'Aquin défend pour atteindre le bonheur est
l'amour: les actions qui basées sur l'amour nous rapprochent de la présence divine seront
bonnes, et celles qui nous éloignent du chemin de Dieu seront mauvaises. La voie de Dieu est
celle qui perfectionne les hommes en tant qu'êtres rationnels. Maintenant, l'homme par lui-
même ne peut pas atteindre ce but, il a donc besoin de la grâce de Dieu.

De même, la vie de l'homme ne se termine pas sur la Terre, donc le bonheur ne s'obtient
pas seulement dans le monde terrestre. Le bonheur que l'homme peut atteindre sur Terre
est un bonheur incomplet.

Or, qu'est-ce que la Loi Naturelle? L'être humain se sent naturellement enclin à suivre
la Loi Naturelle dont le précepte fondamental est de faire le bien et d'éviter le mal. De ce
précepte fondamental en découlent 3 autres secondaires qui donnent un contenu au bien:

 Le précepte de préserver la vie, tout ce qui préserve la vie est bon et ce qui la termine
est mauvais.
 Le précepte de procréer et de prendre soin de sa progéniture.
 Le précepte de rechercher la vérité et surtout la vérité suprême qu'est Dieu.

D'autre part, nous avons aussi la Loi Positive est celle établie par une société, qui peut
ou non coïncider avec la Loi Naturelle. Par exemple, une Loi Positive pourrait interdire de
manger, mais cela irait à l'encontre de la Loi Naturelle qui nous oblige à l'autoconservation.
Ou, par exemple, une Loi Positive peut permettre l'avortement, mais pour Saint Thomas le
naturel indique la procréation. Parfois, ils peuvent coïncider, par exemple dans l'interdiction
du meurtre.
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2.1.7. Utilitarisme

L'utilitarisme a Jeremy Bentham (1748-1832) et John Stuart Mill (1806-1873) comme


principaux représentants. Selon cette doctrine, notre conduite doit être régie par le principe
de l'utilité ou de l'intérêt de la majorité. D'où le principe utilitaire par excellence: une
action est bonne lorsqu'elle produit le plus grand bonheur pour le plus grand nombre de
personnes. Dans chaque action, nous devons calculer la quantité d'utilité qu'elle fournira.
Mais puisque l'homme vit en société, le calcul de l'intérêt doit se faire par rapport à l'utilité
collective.

L'utilitarisme est peut-être l'école éthique qui correspond le mieux à la mentalité du


monde occidental et aux coordonnées du libéralisme social et démocratique. Il s'agit
d'étendre ce que l'on appelle l'État-providence réalisé grâce au développement scientifique
et technologique. Cependant, nous constatons que si des progrès indiscutables ont été
réalisés dans la qualité de vie des citoyens, de graves risques ont été engendrés, tels que la
détérioration de l'environnement et l'énorme potentiel destructeur de l'industrie de
l'armement.
Le dilemme du tramway est très connu au sein
de ce courant: un train se déplace très rapidement
sur une voie. Devant, il y a 5 ouvriers qui travaillent.
Cependant, vous voyez ce qui va se passer et vous
avez le pouvoir d'actionner une manette pour que le
train s'écarte de la trajectoire. Mais bien sûr, sur
l'autre voie il y a un autre ouvrier. Que ferais-tu?

2.2. Théories éthiques des devoirs


2.2.1. L’éthique des principes

Emmanuel Kant (1724-1804), philosophe allemand du XVIIIe siècle, siècle des Lumières,
a élaboré la première éthique des devoirs. Selon Kant, ce qui rend un comportement bon n'est
pas le comportement lui-même mais l'intention avec laquelle nous l'accomplissons. Pour
comprendre avec quelle intention nous devons agir pour que notre comportement soit
moralement bon, il faut savoir que Kant distingue trois types d'actions:

 Contraires au devoir: immorales.


 Agir conformément au devoir: par intérêt, peur des punitions. Elles n'ont aucune valeur
morale. C’est un devoir parfait.
 Agir par devoir: moralement bonnes. C’est un devoir imparfait.
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Prenons l'exemple (utilisé par Kant lui-même) d'un marchand qui ne pratique pas de prix
abusifs à ses clients. Son action est accomplie par devoir (devoir imparfait). Or, peut-être
il le fait pour s'assurer une clientèle, auquel cas l'action est conformément au devoir (devoir
parfait), mais pas accomplie par devoir: l'action (ne pas facturer des prix abusifs) devient
un moyen pour une fin (assurer la clientèle).

Agir pour accomplir son propre devoir est un Impératif catégorique, absolu, universel
et nécessaire, c'est quelque chose qui ne dépend pas des circonstances ni du fait que cela
nous rende heureux ou non, c’est plutôt inconditionnellement. Si, au contraire, on agit par
devoir, considérant que c'est son devoir, l'action n'est pas un moyen pour atteindre un autre
but, mais une fin en soi, quelque chose qui doit être fait pour son propre bien.

Kant a donné deux formulations de l'impératif catégorique:

 «Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle
devienne une loi universelle».
 «Ne fais aucune exception pour toi-même; n’agis pas selon des considérations égoïstes,
mais mets-toi à la place d’autrui lorsque tu examines la valeur de ton action».

3. Problèmes éthiques actuels

L'éthique est cette petite voix inconsciente qui indique ce


qui est bien et ce qui est mal et définit pour chaque individu
comment vivre une bonne vie. Cependant, malgré l'existence
d'un code de conduite éthique, la société mondiale présente
aujourd'hui d'innombrables problèmes éthiques. Que ce soit
dans
dans les sphères personnelles, académiques, politiques, économiques, sanitaires,
technologiques et même environnementales, les problèmes éthiques continuent d'émerger
avec force.

3.1. Aporophobie

Adela Cortina (1947-présent) est une philosophe espagnole.


Elle a été professeure d'Éthique à l'Université de Valence et dirige
la Fondation Étnor, Ética de los Negocios y las Organizaciones.

Elle a inventé le mot "aporophobie" (aporofobia), un néologisme


pour désigner "le rejet, l'aversion, la peur et le mépris des pauvres,
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des démunis qui, du moins en apparence, ne peuvent rien rendre de bon en retour". Dans un
sens plus large, elle se manifeste par une double attitude bien reconnaissable dans la vie de
tous les jours: premièrement, une tendance à prendre parti pour les mieux placés, dont on
peut tirer quelque profit; et deuxièmement, une propension à ignorer les plus vulnérables,
qui semblent n'offrir aucun avantage.

L'aporophobie a une composante claire de discrimination et de préjugés de classe, mais


de l'avis de la philosophe valencienne, c'est quelque chose de plus profond que le classisme,
car d'une part, le rejet des pauvres, les plus mal placés, est le rejet d'une personne
déclassée, et d'autre part, il ne s'agit pas seulement de différences économiques, mais d'un
rejet de ceux qui sont dans une situation générale de vulnérabilité.

L'origine de cette pathologie sociale se trouve dans la réciprocité. Elle explique que
nous vivons dans des sociétés contractuelles, dans lesquelles la coopération est basée sur le
principe de l'échange. La société est régie par certaines règles de réciprocité indirecte
fondées sur l'idée que «le jeu du donner et du recevoir est bénéfique pour le groupe et pour
les individus qui le composent». Cependant, de ce régime, sont exclus les sujets dont aucun
bénéfice ne peut être obtenu, et qui peuvent causer des problèmes. Les pauvres, les
marginalisés, les vulnérables ne participent pas à ce jeu d'échange car ils ne semblent rien
avoir de bon à offrir en échange, même indirectement.

3.2. Autres problèmes éthiques


a) Mondialisation de la pauvreté: l'avancée des nouvelles technologies et la mondialisation
ont réussi à connecter le monde comme jamais auparavant, cependant, elles ont accru
les inégalités sociales et concentré la richesse entre les mains d'une petite partie de
la population. Ainsi, alors que certains ont des niveaux de qualité de vie élevés, d'autres
souffrent encore de carences fondamentales telles que le manque d'eau potable, de
nourriture et d'éducation.

b) Permanence de la crise écologique: les émissions de


gaz à effet de serre ont augmenté de 80 % depuis les
années 1970. Ces concentrations de ces gaz dans
l'atmosphère sont aujourd'hui plus élevées que jamais
dans l'histoire. Cette crise souligne le grand manque

d'éthique environnementale que les citoyens ont actuellement, puisque tous les
problèmes que la planète présente aujourd'hui, tels que la pollution, le réchauffement
climatique, les pluies acides, la déforestation et l'effet de serre, ont été causés par un
style d'action immédiate et vie inconsciente.
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c) Cruauté envers les animaux: aujourd'hui, malgré le long chemin parcouru par les
organisations de défense des animaux, il reste encore beaucoup à faire. Des centaines
d'animaux sont utilisés chaque année pour des expériences scientifiques, militaires et
sexuelles, la plupart d'entre eux étant sacrifiés ou blessés. Malgré les grandes
réalisations des campagnes zéro cruauté envers les animaux, de nombreuses
entreprises continuent d'utiliser des animaux sans défense dans des tests de toutes
sortes. L'éthique et le respect de la vie de tous les êtres constituent toujours un
problème éthique.
d) Attaques contre la bioéthique: bien qu'il existe déjà toute une branche d'étude qui
analyse la perspective éthique et morale de la médecine et de la biologie, la manipulation
génétique constitue aujourd'hui un problème éthique sérieux. La recherche de l'être
humain parfait et l'altération de ses gènes dans le but d'améliorer l'espèce humaine en
modifiant le patrimoine génétique d'un être vivant ont été perçues comme un crime
contre la dignité humaine. De même, des questions comme l'avortement, le contrôle des
naissances ou le droit à l'euthanasie constituent des dilemmes éthiques majeurs qui
sont de plus en plus remis en question à mesure que la science avance.

e) Utilisation croissante de l'intelligence artificielle:


la technologie a réussi à ouvrir de nouveaux horizons,
de la même manière qu'elle a connecté des milliers de
personnes, brisant les barrières frontalières de
l'espace. Cependant, on observe de plus en plus
l'utilisation de la robotique et l'incorporation de
machines dansdans
machines les les industries et les entreprises dans le but d'optimiser la production,
ce qui génère des pertes d'emplois et un précieux capital humain. L'utilisation
croissante de l'intelligence artificielle est considérée comme un grand problème
éthique, car l'être humain est passé à l'arrière-plan et des millions d'emplois seront
perdus.

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