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Sommaire des fiches

1 L’art .................................................................. 219

2 Le bonheur .................................................. 220

3 La conscience .......................................... 221

4 Le devoir ....................................................... 222

5 L’État .............................................................. 223

6 L’inconscient ............................................ 224

7 La justice ..................................................... 225

8 Le langage .................................................. 226

9 La liberté ..................................................... 227

10 La nature ..................................................... 228

11 La raison ...................................................... 229

12 La religion .................................................... 230

13 La science .................................................... 231

14 La technique ................................................ 232

15 Le temps ....................................................... 233

16 Le travail ....................................................... 234

17 La vérité ........................................................ 235


Fiche 1 L’art
X L’art désigne à la fois un « savoir-faire » et la production de ce savoir-faire
qu’on appelle « œuvre d’art ». Sa définition est très controversée car on
ne s’entend pas sur le critère de ce qu’est une œuvre d’art.
X Comment juger d’une œuvre d’art ? L’art est-il étranger à la vérité ?

1 Art et réalité 3 Art et technique


L’art éloigne de la réalité : d’une part, parce Il faut distinguer l’artiste de l’artisan. L’ar-

Notions
que c’est un divertissement ; d’autre part, tisan produit une œuvre à partir d’un plan
parce qu’il est une imitation, donc un double prédéfini et de règles techniques qu’il a
trompeur de la réalité. Mais l’art peut aussi apprises (fabrication). L’artiste ne fait pas
révéler la réalité, d’une part en exhibant ce qu’appliquer des règles ou un plan pré-
qu’on ne voyait pas habituellement dans défini ; il va faire intervenir son génie pour
le monde sensible ; d’autre part, en faisant produire son œuvre (création).
apparaître une idée au travers d’une repré-
sentation sensible.
4 Art et politique
L’art n’a pas toujours seulement une visée
2 Art et beauté esthétique ; il a aussi une visée politique.
On ne juge pas une œuvre d’art comme on L’art a un pouvoir critique sur les normes
évalue n’importe quel objet. Ce n’est pas et les idéaux d’une société. Il permet de
la connaissance qui intervient alors mais déplacer le regard et de voir les valeurs
le goût. Le problème est que le goût est autrement. L’art peut être représentatif
une expérience relative à chacun. Le goût d’une culture particulière. Mais il peut aussi
s’apprend-il ou est-il réduit à dépendre de avoir une portée universelle qui parle à tous
chaque sujet ? les hommes, au-delà de leurs différences
culturelles.
En effet, l’art vise à produire un effet esthé-
tique sur le spectateur. Cet effet esthétique
n’est pas un plaisir lié au corps mais un
plaisir désintéressé qui ne cherche pas à
consommer la chose mais à la contempler.
Mais l’art ne reproduit pas nécessairement
des belles choses ; c’est la « belle représen-
tation d’une chose » (Kant). Cette définition
traditionnelle est remise en cause par l’art
moderne et l’art contemporain qui ne font
pas de la beauté un critère de l’art.

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Fiche 2 Le bonheur
X Le bonheur est une expérience de satisfaction complète, stable et durable.
Tout le monde désire être heureux. Le problème est de savoir comment.
X Le bonheur est-il une promesse d’accomplissement réel ou une quête toujours
inassouvie ?

1 Bonheur et désir 3 Bonheur et État


Le bonheur est un accomplissement, mais Bien que le bonheur soit une affaire pri-
cet accomplissement n’est pas un état où vée, l’État peut le prendre en charge en
tous nos désirs seraient satisfaits, car avoir se constituant comme État-providence.
assouvi tous ses désirs est impossible. On Ce dernier garantit des biens sociaux
a sans cesse de nouveaux désirs et vouloir comme l’instruction ou la santé publiques
satisfaire tous ses désirs, c’est en devenir et le respect des libertés individuelles.
esclave. Le bonheur est un accomplisse- Il assure ainsi les conditions raisonnables
ment qui implique au contraire un travail sur d’accès au bonheur. Ainsi, on peut parler
soi afin de développer toutes ses facultés. de bonheur collectif et non seulement d’un
Il ne se réalise pas en une journée. bonheur privé.

2 Bonheur et idéal 4 Bonheur et vérité


Le bonheur est un état de satisfaction Vaut-il mieux être un « imbécile heureux »
durable. Il se distingue donc du plaisir, qui est ou un « sage insatisfait » ? Faut-il préférer
particulier et limité dans le temps. Le bon- le bonheur à la vérité ? Comme dit la Bible
heur est donc un « idéal de l’imagination » (L’Ecclésiaste), « Celui qui augmente sa
(Kant), qu’on désire mais qu’on ne peut pas science augmente sa douleur ». L’homme,
expérimenter. Nos expériences du bonheur étant doté de la faculté de raison, demande
sont toujours limitées dans le temps et l’es- plus pour être heureux que la simple satis-
pace, car nous sommes humains. En effet, faction de ses désirs, comme ce serait le
si tout le monde désire être heureux, chacun cas pour un animal. Mais c’est parce que
n’imagine pas le bonheur de la même façon. l’homme a un idéal qu’il est exposé à souf-
Le bonheur est une aspiration universelle frir davantage, car un idéal ne peut pas tou-
mais une idée subjective. jours atteint.

220
Fiche 3 La conscience
X Avoir conscience, c’est rendre une idée présente à son esprit et savoir
en même temps qu’on le fait.
X Suis-je ce que j’ai conscience d’être ? D’où provient la conscience ?
Avoir conscience me rend-il libre ?

1 Conscience et identité 3 Conscience et liberté


La conscience de soi est cette faculté qu’a La conscience des choses et du monde

Notions
l’homme de savoir qu’il pense et de se repré- me rend-il libre ? On pourrait dire que la
senter en train de penser. La conscience de conscience est ce qui distingue l’homme
soi fait que l’homme est transparent à lui- de l’animal. L’homme n’est pas prisonnier
même. Au contraire de l’animal qui répond de son instinct comme l’animal. Il agit « en
aux impulsions de son environnement conscience ». Cependant, avoir conscience
extérieur et n’est mu que par son instinct, de soi ne rend pas nécessairement libre
l’homme peut mettre le monde à distance car c’est alors un simple sentiment. Avoir
grâce à sa conscience. conscience d’avoir le choix entre plusieurs
possibilités ne suffit pas pour se dire
L’identité repose sur la conscience d’être la
« libre ». La liberté n’est pas simplement
même personne que dans le passé. Ce dont
intérieure : elle est aussi un droit politique
on ne se souvient pas ne fait pas partie
réel et effectif, qui est le résultat de luttes
de notre identité.
dans la société.

2 Conscience et société
4 Conscience et morale
Une conscience absolument indépendante
En général, on dira que la conscience morale
des déterminismes de la société est une
est la faculté humaine de juger si quelque
fiction. L’existence sociale détermine notre
chose est bien ou mal. On la figure souvent
conscience (par l’éducation, les codes
sous la forme d’une « voix intérieure ».
sociaux, la religion, etc.) de telle sorte que
Avoir une conscience morale, c’est avoir
nous avons aussi une conscience de classe :
son esprit divisé entre une partie de soi qui
nous nous reconnaissons dans notre milieu
énonce les prescriptions morales (savoir
social marqué par une certaine éducation,
qu’il ne faut pas manger trop de chocolat),
certaines valeurs, un certain niveau de vie,
et une autre partie de soi corporelle, et sou-
etc. La sociologie permet de comprendre
mise aux penchants naturels qui reçoit ces
l’influence de la société sur notre psy-
prescriptions (avoir tellement envie d’un
chisme et de l’objectiver afin de ne pas en
carré de chocolat). La conscience morale
être esclave.
suppose une scission intérieure du sujet.
La conscience morale est-elle réelle dès
lors qu’elle n’est pas observable ?

221
Fiche 4 Le devoir
X Le devoir nous oblige. Être obligé consiste à se sentir tenu d’obéir
à une loi en se l’imposant.
X Peut-on rester libre en nous pliant à une obligation ? La moralité
se réduit-elle à l’obéissance au devoir ? Le devoir a-t-il une origine
supérieure aux règles de la société ?

1 Devoir et morale 3 Devoir et société


Le devoir suppose que le sujet obéisse à Le devoir pose la question de son origine :
une injonction en allant contre ses pen- sociale ou divine ? Immanente ou transcen-
chants naturels. Le devoir est donc vécu dante ? Certains considèrent que l’autorité
comme une contrainte. Cependant, le devoir du devoir vient de la société en tant qu’elle
ne doit pas être strictement défini comme nous impose des règles de conduite. En
une contrainte mais comme une obligation : effet, on pourrait considérer qu’il serait naïf
la contrainte est imposée de manière exté- de croire que le sujet moral est indépendant
rieure par un tiers ; l’obligation est ce que de déterminations sociales dans ses actions
l’on s’impose à soi-même intérieurement. ou son jugement. Le problème est que cela
Le devoir suppose donc le consentement à réduit la morale à une morale sociale, c’est-
la légitimité de la règle que l’on s’impose. à-dire particulière à chaque pays ou civili-
sation. La morale ne doit-elle pas avoir une
prétention à l’universalité ?
2 Devoir et liberté
On pourrait penser qu’obéir au devoir, c’est
aller contre sa liberté. Mais, paradoxalement,
4 Devoir et religion
le fait de sentir en moi une obligation n’est Pour les croyants, le devoir provient de la
pas une contrainte allant contre ma volonté ; transcendance de Dieu et d’un héritage reli-
c’est aussi la preuve de ma liberté puisque gieux. Le problème est alors que le devoir
cela veut dire que je ne me réduis pas à est ici seulement considéré comme une
mes penchants naturels et que je peux me contrainte, puisqu’il est entièrement exté-
donner une loi avec ma raison. Seul un être rieur à nous. Le sujet est alors hétéronome,
libre ressent des obligations, contrairement c’est-à-dire que c’est quelqu’un d’autre qui
aux animaux qui n’agissent qu’en vertu de lui impose la loi de son action. Il fait courir le
leur instinct. Le devoir permet une liberté risque de l’aliénation. De plus, cela implique
non comme indépendance (« obligation » que seuls les croyants ayant accès à la loi
vient du latin ligare qui signifie « lier » : je divine par les textes divins peuvent accomplir
suis lié à la loi morale parce que j’y consens, leur devoir.
je l’accepte comme loi pour moi) mais
comme autonomie.

222
Fiche 5 L’État
XL
 ’État peut se définir comme une institution qui détient un pouvoir sur la société.

→ X L ’État menace-t-il la liberté des individus ? Quelles sont les limites


de ce pouvoir ?

1 État et liberté 3 État et injustice


En vertu de son autorité (c’est-à-dire la L’État doit-il préférer l’injustice au désordre ?
reconnaissance du pouvoir de l’État qui L’État a d’abord une fonction de protection.

Notions
suscite l’obéissance), l’État vise la sécurité Celle-ci rentre en tension avec la fonction
d’une société sur un territoire particulier de garantie des libertés individuelles qui
par des moyens institutionnels. L’État impliquent nécessairement des désaccords,
est-il donc une menace pour la liberté ? des conflits et donc du désordre. Quelle
L’État n’entrave qu’une forme primaire de fonction doit primer sur l’autre ?
liberté qu’est l’indépendance individuelle,
car il impose des contraintes et des lois
coercitives. En revanche, l’État est le fruit 4 État et droit
de l’autonomie des individus qui se donnent
une loi à travers lui de manière rationnelle L’État a-t-il tous les droits ? L’État est dit
dans un contrat. avoir le « monopole de la violence légi-
time ». Il semble donc avoir tous les droits.
En effet, l’État détient le monopole de la vio-
lence légitime, c’est-à-dire qu’il ne peut pas
2 État et bonheur exercer une violence déme­surée ou injusti-
L’État doit-il garantir le bonheur des indivi- fiée. La violence de l’État ne peut pas être
dus ? L’État ne vise pas seulement à assurer arbitraire, c’est-à-dire sans raisons. Ce n’est
la sécurité des individus. L’État se constitue donc pas la violence qui caractérise l’État
aussi en État-providence (notamment à par- mais son monopole ; le fait que personne
tir de la fin de la Seconde Guerre mondiale) d’autre que lui ne puisse exercer la vio-
afin d’assurer une mission sociale de garan- lence pour empêcher tout désordre. Ensuite,
tie du bien-être des individus. Cette fonction ses droits ont un fondement : la délégation
de l’État excède ses fonctions régaliennes. par les individus de leurs droits individuels.
L’État ne doit pas imposer une conception Quel pourrait être alors le critère de la
universelle du bonheur à tous les individus, désobéissance légitime ?
ce qui serait tyrannique, mais doit garan-
tir les conditions objectives du bonheur en
protégeant les libertés politiques et indivi-
duelles.

223
Fiche 6 L’inconscient
XL
 ’inconscient désigne ce qui échappe à la conscience, c’est-à-dire
ce dont nous ne maîtrisons ni la production ni le sens.
X →L’inconscient est-il une menace pour la liberté du sujet ?

1 Inconscient et pensée 3 Inconscient et science


L’inconscient ne date pas de Freud. Avant Certains scientifiques mettent en doute la
Freud et plus généralement, il désigne scientificité de la théorie de l’inconscient de
tous les faits qui ne sont pas présents à Freud. D’un point de vue épistémologique,
la conscience et qui peuvent revenir à la cette théorie serait bancale. Selon eux, l’in-
conscience grâce à la mémoire. On consi- conscient n’est qu’une hypothèse car il ne
dère au premier abord qu’aucune pensée correspond à rien d’observable. En effet,
n’échappe à notre conscience. L’inconscient l’inconscient n’est qu’une entité postulée
serait simplement ce que je n’ai pas à l’esprit par Freud, qui ne peut ni être observée ni
mais que je peux faire revenir par la mémoire soumise à des expérimentations scienti-
ou la concentration. L’inconscient désigne fiques. L’inconscient est une hypothèse qui
ainsi ce qui est en dehors de ma pensée et ne peut donc pas être vérifiée. De plus, une
qui provient du corps comme les émotions, autre faiblesse avancée de cette théorie
les passions. Certaines émotions comme est que le psychanalyste n’interprète pas les
la colère me rendent « passif » puisque je symptômes du patient selon des principes
les subis. L’inconscient est alors semblable établis et court le risque de l’arbitraire.
à l’instinct, que je ne maîtrise pas.

4 Inconscient et liberté
2 Inconscient et sujet L’idée d’inconscient remet-elle en cause
Avec Freud, l’inconscient désigne une entité la liberté ? Si je suis régi par des pulsions
psychologique – le Ça – dans laquelle se dont je ne maîtrise ni la production ni le
trouveraient des pensées, des désirs et pul- sens, on peut dire que je suis assujetti à
sions dont je n’ai pas conscience car elles cet inconscient. L’idée d’inconscient exclut
sont refoulées par le Surmoi (interdits sociaux la liberté au sens d’une spontanéité d’une
et parentaux). L’inconscient en tant que siège conscience transparente à elle-même.
des pulsions, des désirs et des souvenirs Cependant, penser ainsi, c’est remettre en
refoulés s’oppose au conscient qui est le cause notre responsabilité. Si on aban-
lieu de la pensée disponible et actuelle. L’in- donne la conception de la liberté comme
conscient se manifeste par des symptômes : libre arbitre, on peut trouver que l’idée
rêves, lapsus, actes manqués, etc. Notre d’inconscient n’est pas incompatible avec
conscience ne peut expliquer ces symp- la liberté : elle consiste à reconnaître les
tômes. Il faut recourir à la thérapie psychana- déterminismes psychiques qui nous font
lytique, qui a pour but de lever les censures du agir et nous permet d’acquérir une certaine
Surmoi, afin de faire passer les événements latitude d’action à partir d’eux.
inconscients du Ça dans le Moi conscient.
224
Fiche 7 La justice
XL
 a justice a d’abord un sens moral : c’est une valeur ou un idéal auquel
chaque homme se réfère selon un sentiment subjectif.
→ X L a justice a ensuite un sens purement juridique : c’est alors une institution
destinée à appliquer cet idéal dans la société.
→ X La justice peut-elle se passer de la loi ? Sur quoi se fonde l’idéal de justice ?

1 Justice et politique 3 Justice et religion

Notions
La loi est-elle une garantie contre l’injustice ? Certains États donnent à la justice un fon-
Obéir à la loi semble juste puisqu’elle assure dement religieux. Ils considèrent qu’elle est
la coexistence sociale en délimitant les libertés justifiée par sa transcendance. La justice
individuelles. Cependant, le juste ne se est alors la justice divine. Cependant, dans
réduit pas nécessairement à ce qui est une société laïque ou libérale où la croyance
légal. La preuve : il y a des lois qui s’avèrent en Dieu n’est pas obligatoire, la justice doit
injustes. C’est cet argument qu’utilisent trouver une autre légitimité que religieuse
ceux qui prônent la désobéissance civile. comme le droit positif (l’ensemble des lois
La désobéissance civile est selon John d’un pays) ou le droit naturel (les droits
Rawls : « un acte public, non violent, décidé qu’on attribue à la nature humaine, comme
en conscience, mais politique, contraire à la dans la déclaration des droits de l’homme et
loi et accompli le plus souvent pour amener du citoyen).
un changement dans la loi ou bien dans la
politique du gouvernement ».
4 Justice et conscience
Est-ce à moi de juger mes actes ? Il semble
2 Justice et société parfois légitime de se faire justice soi-
Une société juste peut-elle s’accommoder même au nom de l’idéal de justice dont
d’inégalités ? D’un côté, la justice suppose nous disposons tous intérieurement grâce
de traiter tous les citoyens de la même à notre conscience morale. Cependant, cela
façon, en dépit des différences. C’est l’iso- implique une vengeance qui court le risque
nomie ou égalité de tous devant la loi. D’un d’être disproportionnée et injuste par rap-
autre côté, l’idéal d’égalité de la justice port à l’offense. D’où la nécessité d’une jus-
doit prendre en compte les différences qui tice institutionnelle incarnée par les juges
existent entre les individus afin de corriger qui infligent une punition.
les injustices.

225
Fiche 8 Le langage
XL
 e langage est une faculté humaine permettant l’expression et la communication.
Il se distingue de la langue qui est un système de signes articulés propre
à un pays et donc particulière ; il se distingue aussi de la parole qui est l’usage
singulier du langage par un individu (Saussure).
→ Qu’est-ce qui définit le langage ? Le langage est-il une expression de la pensée ?
X

1 Langage et société 3 Langage et art


Recourir au langage, est-ce renoncer à la L’art est-il un langage ? L’art ressemble au
violence ? Le langage est d’abord un ins- langage en ce qu’il est une expression ou
trument de communication interhumaine communication de quelque chose.
qui permet de fonder le lien social. Il est
Le langage présente des signes : un signe
facteur d’unité sociale. Cependant, le lan-
est un élément qui renvoie à autre chose que
gage est aussi traversé de rapports de
lui. Il est constitué d’un signifiant (mot) et
domination inconscients. Lorsque je parle,
d’un signifié (contenu de pensée). Le signe
je ne fais pas que transmettre un contenu
se distingue du signal, qui est une réaction
informatif ; j’adopte un ton, une attitude, un
automatique suscitée par l’environnement.
accent qui traduisent ma position sociale.
La parole n’est pas neutre. L’art n’a pas simplement recours à des signes,
mais aussi à des représentations sensibles,
afin d’exprimer des idées. L’art ne passe donc
2 Langage et conscience pas par des concepts saisis abstraitement
mais par des images saisies concrètement.
Sans langage, puis-je prendre conscience L’art est plus intuitif que discursif.
de moi-même ? Si la conscience est un
simple sentiment intérieur de soi, alors
elle semble pouvoir se passer de langage 4 Langage et inconscient
car elle est immédiate. Cependant, on
peut considérer que les mots ne sont pas Sommes-nous maîtres de nos paroles ? La
seulement des instruments pour exprimer la parole étant précédée par notre pensée, nous
pensée ; ils la conditionnent. Il est illusoire avons le sentiment que nous maîtrisons à
de croire qu’on pense sans mots. Il n’y a pas la fois sa production et son sens. Cepen-
de pensée abstraite et déjà constituée qui dant, dès lors que notre parole est adressée,
précéderait son expression dans des mots. son sens dépend de l’interprétation de son
La pensée trouve sa pleine réalisation dans destinataire. Le psychanalyste voit aussi la
son expression ; c’est en cherchant ses parole comme un symptôme de l’inconscient
mots qu’on affine sa pensée. dans les « lapsus révélateurs », qui sont des
paroles qu’on prononce sans les avoir pen-
sées au préalable donc qu’on ne maîtrise pas
et qui, bien loin d’être accidentelles, révèlent
quelque chose de ce que nous pensons.
226
Fiche 9 La liberté
XL
 a liberté est considérée comme une faculté propre de l’homme, le libre-
arbitre, c’est-à-dire le pouvoir de choisir entre plusieurs possibilités.
X →La liberté se réduit-elle à la capacité de choisir ? La liberté est-elle
contraire à toute forme de déterminisme ?

soumis à des désirs dont nous sommes


1 Liberté et volonté esclaves ou lorsque nous sommes soumis
La liberté est d’abord définie comme indé- à la volonté d’autrui. En effet, être libre, ce

Notions
pendance, c’est-à-dire comme une absence n’est pas seulement avoir le choix entre deux
de contraintes. En ce premier sens, la liberté éclairs au chocolat (donnée), c’est travailler
semble bien signifier « faire ce qu’on veut ». consciemment à se libérer du désir trop
fort de manger des éclairs toute la journée
Cependant, on doit distinguer la liberté
(conquête).
et la licence, c’est-à-dire faire ce que l’on
désire. Être libre, ce n’est pas fuir les règles
parce qu’elles seraient contraignantes, c’est
comprendre leur légitimité et pouvoir en
3 Liberté et détermination
répondre. Au premier abord, la liberté semble contraire
On peut donc aussi définir la liberté comme à toute forme de déterminisme, puisque le
autonomie : être libre, c’est obéir à une règle déterminisme suppose que tous les événe-
que je me suis donnée moi-même. ments se produisent en vertu de chaînes de
causes et d’effets. Être libre, c’est avoir la
capacité de rompre cette chaîne de causes
et d’effets et de produire une action entiè-
2 Liberté : donnée ou conquête ? rement nouvelle, qui n’était pas contenue
On peut supposer que la liberté est une dans l’état de choses précédent. La ques-
donnée, c’est-à-dire quelque chose dont on tion qui se pose alors est de savoir : est-ce
dispose depuis notre naissance dès lors que là une définition illusoire de la liberté, que de
nous sommes des êtres humains. C’est la croire qu’on peut agir déterminés par rien ?
conception de la liberté comme libre arbitre.
On peut aussi considérer que la liberté n’est
Cependant, si la liberté n’est qu’une donnée,
pas incompatible avec le déterminisme.
alors cela suppose qu’elle se réduit à un
La liberté n’est pas simplement le pouvoir
attribut humain. De plus, cela n’explique pas
de faire quelque chose, peu importe ce
que certaines personnes, bien qu’humaines,
qu’on fait. La liberté a partie liée avec la
ne soient pas libres.
conscience, notamment la conscience de
La liberté doit donc aussi être considérée ce qui nous détermine. Cette nouvelle défi-
comme une conquête, c’est-à-dire un état nition de la liberté postule qu’on ne peut
que l’on doit acquérir. Cette conquête com- jamais vraiment sortir des déterminations
mence dès lors que nous constatons notre mais qu’on peut les orienter d’une manière
vulnérabilité, comme lorsque nous sommes ou d’une autre.

227
Fiche 10 La nature
X La nature est un terme très polysémique : il désigne à la fois l’ensemble des choses
du monde non produites par l’homme (la « nature » telle qu’on peut parfois l’opposer
à la « ville ») ; un système de lois physiques et, enfin, ce qui originel et authentique
(« le naturel » versus « l’artificiel »).
→ X La nature est-elle une fiction ? La nature peut-elle être le fondement de nos valeurs ?

1 Nature et technique va trouver une justification de la légitimité


de son comportement.
La technique est-elle une menace pour la
nature ? La technique est d’abord une pro-
messe de maîtrise de la nature par la connais- 3 Nature et État
sance de ses lois. Cette connaissance nous
permet de prédire les phénomènes naturels La nature est-elle un problème politique ?
et de les produire à notre tour. Cependant, On peut considérer que c’est à l’éthique et
cette promesse peut s’inverser en menace à la politique de réguler les conséquences
dès lors que la nature n’est plus seulement néfastes du progrès technique sur la nature.
considérée comme un ensemble de lois phy- Pourquoi ? Car la nature représente un
siques, mais comme un bien aux ressources problème politique d’ordre universel, qui
limitées. dépasse la particularité de chaque nation.
Le problème est que tous les pays réunis
ont du mal à s’accorder sur une politique
unifiée. L’humanité ne semble donc pas un
2 Nature et morale
sujet politique efficient. De plus, il n’y a pas
Faut-il prendre la nature comme modèle ? d’institution politique internationale suscep-
Certaines philosophies postulent qu’il faut se tible de contraindre les pays à adopter une
conformer à la nature car c’est un modèle de politique vraiment écologique.
sagesse et de perfection pour mener notre vie.
On pourrait objecter que ce n’est pas parce
qu’une chose est « naturelle » qu’elle a plus de 4 Nature et finalité
valeur et doit orienter notre conduite. On peut La nature fait-elle bien les choses ? Parce
citer comme exemple le régime nazi qui a fait qu’elle est belle et régulière, la nature pro-
reposer son idéologie sur la prétendue perfec- voque l’admiration et laisse supposer un
tion de la nature de la « race aryenne ». plan ordonné par une instance transcen-
De plus, lorsqu’on fait l’investigation de la dante. La conséquence de cette idée est la
nature, on trouve seulement des causes doctrine du finalisme. En effet,le finalisme
aux phénomènes, c’est-à-dire comment les présuppose une volonté anthropomorphique
phénomènes fonctionnent, mais non pour- organisant toute chose dans la nature pour
quoi ils adviennent. L’investigation de la l’utilité des hommes. Cependant, on ne peut
nature nous dit comment l’évaporation pro- pas prouver cette finalité ; c’est projeter sur
duit des nuages, mais elle ne nous dit pas la nature des intentions et courir le risque
pourquoi. C’est l’homme qui, avec sa raison, de la superstition.
228
Fiche 11 La raison
XL
 a raison est la faculté humaine de faire des rapports ou de comparer
des choses (ratio en latin signifie « rapport »). Il y a d’autres facultés :
l’imagination, la mémoire, la volonté, etc.
X →La raison peut-elle rendre raison de tout ?

1 Raison et science 3 Raison et religion


Il y a un usage théorique de la raison : raisonner La religion est-elle rationnelle ? Dès lors

Notions
logiquement en vue de connaître. La raison que la raison met en œuvre des procédures
s’oppose alors à la croyance. On dit alors pour connaître, elle rentre en conflit avec la
qu’on est « rationnel ». La raison peut-elle religion qui n’a pas de savoir méthodique.
dès lors tout expliquer ? La raison a diverses La raison met en œuvre une méthode.
opérations : expliquer, démontrer, déduire, La raison cherche des preuves à ce qu’elle
etc. Elle procède selon divers principes allègue. La foi ne demande pas de preuve.
comme le principe d’identité (une chose Avoir la foi, c’est croire sans preuves.
ne peut être à la fois elle-même et une « Je crois parce que c’est absurde » disait
autre dans le même temps) ou le principe Tertullien.
de non-contradiction (on ne peut affirmer
une chose et son contraire à propos d’un
même objet). Si l’explication du monde est 4 Raison et liberté
un idéal de la raison, celle-ci se heurte à
des limites extérieures (le monde est infini) Doit-on fonder la liberté sur la raison ?
et à des limites intérieures (la raison ne En plus de l’usage théorique de la raison, il
peut se défaire de ses cadres de pensée). y a un usage pratique de la raison : suivre
Ainsi, il faut faire place à d’autres formes la règle adéquate pour agir. Elle s’oppose à
de rationalité que l’explication comme la passion. On parle d’être « raisonnable ».
l’interprétation. Il semble qu’il ne soit pas nécessaire d’être
raisonnable pour être libre, si on définit la
liberté comme le pouvoir de faire un choix
ou le libre arbitre. Cependant, un choix
2 Raison et réel immotivé demeure arbitraire. On pourrait
La raison peut-elle atteindre l’essence du considérer que la liberté n’a de sens que si
réel ? Le scientifique ne perçoit que les phé- elle est un choix raisonné.
nomènes des choses mais non leur être.
Il doit donc proposer des hypothèses ou
des théories explicatives. Il ne s’agit pas
de dire que la raison ne peut pas atteindre
la réalité objective, mais que c’est une limite
idéale de la connaissance.

229
Fiche 12 La religion
XL
 a religion désigne un ensemble de croyances (dogmes) et de pratiques
(rites) qui définissent les rapports de l’homme avec la divinité.
XL
 a religion est-elle contraire à la raison ? La religion peut-elle se définir
par sa fonction sociale ?

1 Religion et morale 3 Religion et société


La religion affirme l’existence d’un ordre La religion impose une certaine vision du
transcendant qu’on appelle « divin », auquel monde : elle repose sur la distinction entre
les humains doivent respect et obéissance. le sacré et le profane. Le sacré est ce qui
La religion se veut normative pour la vie est interdit et digne d’un respect obligatoire.
des individus : elle impose des règles de Le profane est ce qui est dehors de la sphère
conduite en conformité avec ce qui est bien. religieuse, dans le monde ordinaire et peut
La morale peut-elle se passer d’un fonde- être touché, consommé, etc.
ment religieux ? Sur quoi va reposer l’impé-
La religion unit-elle ou sépare-t-elle les
rativité de ses règles si ce n’est pas sur leur
hommes ? La religion offre des règles qui
caractère transcendant et divin ?
unissent la société d’un point de vue moral
et comportemental. Cependant, elle croit
en une vérité unique et peut faire courir le
2 Religion et science risque de l’intolérance et de la division.
La religion apparaît comme contraire aux S’il n’y a qu’une vérité, aucune discussion
exigences de la science. La religion repose n’est possible. Elle peut entraîner le risque
sur la foi, c’est-à-dire une croyance sans de conflits sur le contenu de cette vérité et
preuve, voire parfois sans raisons. La donc du fanatisme.
science repose sur la raison : c’est une
connaissance méthodique d’un domaine
d’objets qu’elle appréhende par l’expérience. 4 Religion et homme
Cependant, la science et la religion ne sont L’homme peut-il se passer de religion ?
pas incompatibles : elles recherchent toutes La religion est un fait humain universel et
les deux une vérité. La différence est dans peut apparaître comme le prolongement d’un
la manière dont elles vont la chercher. La besoin de croire. La raison peut se prévaloir
science ne prétend pas atteindre une vérité d’un besoin de sens qui serait le fondement
définitive alors que la religion suppose une de toute recherche de la vérité. La question
vérité éternelle, nécessaire et unique, qui est : la religion est-elle nécessaire pour satis-
repose en dieu. faire ce besoin de croire ?

230
Fiche 13 La science
XA
 vant la modernité, la science a un sens purement théorique : elle est
recherche et contemplation de la vérité. Le savoir a ici une finalité en soi.
→ X L a science moderne se dote d’un sens pratique : son investigation de la vérité
ne va pas sans expérimentations et manipulations de la nature. Le savoir
a sa finalité dans un pouvoir.
→ X La science délivre-t-elle toute la vérité sur la nature et sur l’homme ?

Notions
1 Science et morale 3 Science et réalité
La science peut-elle dicter des conclusions La science se limite-t-elle à constater les
morales ? En tant qu’elle est animée par un faits ? La science n’a pas seulement une
projet de connaissance, la science semble vocation de description du réel. Le réel
étrangère à toute morale. La science ne semble toujours en excès par rapport à ce
s’occupe pas de ce qui doit être (les valeurs), qu’elle peut en dire. Elle a aussi une vocation
seulement de ce qui est (les faits). pratique par sa dimension expérimentale.

2 Science et religion 4 Science et homme


Croire en la science, est-ce une forme de La science peut-elle s’occuper d’expli-
religion ? La science repose sur des para- quer l’homme ? Il faut distinguer entre les
digmes scientifiques qui désignent l’en- « sciences dures » et les « sciences molles ».
semble de principes et méthodes parta- Les premières (la physique, par exemple) ont
gées par une communauté scientifique. un pouvoir prédictif et atteignent un haut
Les paradigmes scientifiques sont desti- consensus dans la communauté scienti-
nés à évoluer dans l’histoire. La vérité de la fique. Elles peuvent prédire les phénomènes
science n’est donc pas définitive. La science car elles se sont donné un ensemble de lois
devient « religieuse » lorsqu’elle adopte régies par la causalité comme objet. Les
un rapport à la vérité qui est semblable « sciences molles », ou sciences humaines,
à celui de la religion ; lorsqu’elle croit en une ne font pas consensus sur leur méthode
vérité unique, intemporelle et évacue de ce et n’ont pas de pouvoir prédictif. La part
fait tous les autres discours sur la vérité. de l’interprétation est plus importante dans
La science ne doit jamais oublier la spécifi- ces sciences.
cité de sa démarche : sa vérité est provisoire
et dépend aussi des inventions techniques
permettant l’expérimentation.

231
Fiche 14 La technique
XL
 a technique désigne l’ensemble des moyens (outils, machines)
et méthodes inventés par l’homme pour son utilité.

1 Technique et liberté 3 Technique et bonheur


La technique est-elle libératrice ? La tech- La technique peut-elle garantir le bonheur ?
nique permet à l’homme de multiplier ses La technique est un « savoir-faire » irré-
moyens d’action sur la matière. La technique ductible au savoir théorique : elle a pour
dote l’homme d’une puissance que n’a pas but immédiat l’utilité de l’homme. De plus,
l’animal qui est restreint à son instinct, aux le progrès technique permet à l’homme de
possibilités naturelles de son organisme. La maîtriser la nature et de ne plus être dans
technique permet la production de machines la dépendance par rapport à elle : l’homme
qui nous libèrent de la pénibilité du travail peut produire ce qu’il veut quand il veut par
puisque les machines assurent les tâches sa connaissance des lois de la nature.
les plus pénibles et les plus répétitives qui
Mais la technique est ainsi porteuse d’une pro-
étaient les plus aliénantes pour l’homme.
messe de bonheur qui va au-delà de la simple
Cette puissance technique est-elle suffi-
maîtrise de la nature : la promesse de ne plus
sante pour fonder la liberté humaine ?
travailler, de ne plus vieillir, etc. Il ne s’agit
pas de le nier et de tomber dans un discours
technophobe irrationnel. Cependant, il faut
2 Technique et morale interroger ses conditions d’accès et de réa-
La technique est-elle moralement neutre ? lisation : la technique est-elle une menace
La technique est l’organisation de moyens. pour la nature ? Est-ce une promesse (réali-
Elle ne se préoccupe pas des fins. La tech- sable) ou une utopie ? Est-elle souhaitable ?
nique semble n’être qu’un instrument Sera-t-elle universelle ?
de fabrication en vue de fins qui lui sont
imposées de l’extérieur par la science, la
politique ou autres. Cependant, on ne peut 4 Technique et devoir
pas légitimement dire que la technique ne
Les inventions techniques ont manifeste-
s’occupe pas de valeurs. Elle est animée par
ment élargi le champ de nos devoirs. Elles
des idéaux comme l’efficacité. La technique
posent des problèmes éthiques et politiques
cherche à être efficace, c’est-à-dire à assurer
qu’il est légitime de soumettre à la délibé-
la production des effets qu’elle veut produire.
ration (l’euthanasie, l’écologie, l’eugénisme,
Cela pose la question de savoir comment
etc.). Le progrès technique invite à s’inter-
doit se réguler la production technique. Qui
roger de nouveau sur le sens et la valeur
doit assigner les fins à la technique ?
de choses comme la vie, la mort, la nature,
le travail, etc.

232
Fiche 15 Le temps
XL
 e temps est caractérisé par son irréversibilité, contrairement à l’espace
dans lequel il est possible de revenir en arrière (à l’endroit d’où l’on vient).
Dans le temps, rien ne reste identique à soi : c’est le devenir.
→XC
 hanger à cause du temps, est-ce devenir un autre ? Quelle réalité attribuer
au temps ?

1 Temps et liberté 3 Temps et technique

Notions
Peut-on se libérer du passé ? Il semble Maîtrise-t-on le temps ? En tant qu’il est une
légitime de vouloir se délester du passé par succession d’instants, le temps s’écoule
l’oubli, car c’est parfois un obstacle à l’action inexorablement sans que je puisse le rete-
et au bonheur. De plus, rejeter la possibilité nir d’une manière ou d’une autre. Le temps
de se libérer du passé, c’est être déterministe, est insaisissable et est à l’origine du senti-
c’est-à-dire considérer que les événements ment tragique qu’il nous confère (« Ô temps
du passé ont un effet sur les événements suspends ton vol… » dit le poète Lamartine).
du présent. Or c’est empêcher la possibi- On peut cependant tenter de maîtriser
lité de la liberté. Cependant, on ne peut pas l’écoulement du temps en en faisant la
concevoir de conscience détachée de son synthèse par le biais d’une expérience
passé. Un rapport libre au passé supposerait constructive, notamment par la technique
paradoxalement une prise de conscience du récit. Raconter son histoire, c’est s’appro-
de ce passé. prier la succession inexorable des instants
du temps en lui donnant du sens. La maîtrise
du temps passe ainsi par l’interprétation.
2 Temps et réalité
Quelle réalité peut-on attribuer au temps ?
Dire que le temps « passe », c’est dire que
4 Temps et vérité
notre expérience du temps est celle du La vérité est-elle soumise au temps ? Une
changement des êtres concrets de la réalité. vérité non soumise au temps est une vérité
La seule réalité du temps semble être celle éternelle et absolue, celle de la religion
du changement des choses. On ne semble par exemple. La science, elle, postule une
pas pouvoir saisir le temps en soi, dans sa vérité tributaire des révolutions des théories
dimension essentielle. De plus, le temps est scientifiques. La vérité prend alors le sens
insaisissable et ne semble pas avoir d’être d’un idéal que la science prétend atteindre.
puisque le passé n’est plus, l’avenir n’est Si la vérité n’est pas soumise au temps,
pas encore et que le présent ne demeure il n’en demeure pas moins que pour atteindre
pas. Le temps semble n’avoir de réalité qu’à la vérité, il faut du temps.
travers le changement des êtres concrets et
de leur vieillissement.

233
Fiche 16 Le travail
XL
 e travail est une activité destinée à produire des biens ou assurer
des services.
X Pourquoi travaillons-nous ? Le travail est-il un asservissement ou une libération ?

1 Travail et nature 3 Travail et société


Le travail est une activité de transformation C’est l’incapacité de l’homme à satisfaire
de la nature afin qu’elle produise les moyens seul tous ses besoins qui le pousse à vivre
de son existence. Cependant, défini ainsi, le en société. La division sociale du travail
travail n’est pas spécifiquement humain. permet à chacun d’assurer une fonction
Le travail est spécifiquement humain en ce propre dans la société. Par l’échange, les
qu’il fait précéder son exécution d’un projet individus entrent en relation les uns avec
mental. Ce qui va faire la différence entre les autres et peuvent ainsi satisfaire tous
l’ouvrage d’une abeille et l’ouvrage d’un leurs besoins. Les différentes tâches consti-
artisan, c’est la manière dont l’homme va tuent donc un réseau d’interdépendances
faire intervenir sa raison et sa liberté alors qui est le fondement de la société. Cepen-
que l’animal œuvre par instinct. L’abeille ne dant, il serait réducteur de réduire le fonde-
réfléchit pas avant de construire sa ruche ; ment de la société à cette division sociale
elle suit son instinct. du travail. La société implique aussi un
ensemble de valeurs auxquelles les indivi-
dus adhèrent plus ou moins volontairement.
2 Travail et liberté
Le travail est une nécessité pour l’homme,
car c’est par lui qu’il subvient à ses besoins.
4 Travail et bonheur
Le travail est une contrainte vitale : l’homme Le travail rend-il heureux ? Si le bonheur
doit travailler pour produire les conditions est un état de satisfaction optimal, on ne
de son existence. Il est ainsi souvent décrit voit pas comment le travail, qui est une
comme une peine ou une malédiction. Cette contrainte, peut rendre heureux. Cependant,
nécessité est vécue comme une contrainte en tant qu’il représente une source de
imposée par la nature et par la société. perfectionnement technique et d’autono-
La logique de la productivité peut même mie, le travail peut aussi représenter une
entraîner l’aliénation du travailleur s’il n’est occasion d’amour de soi et non seulement
plus maître de sa production ou si son corps de pénibilité. En effet, le travail est l’occasion
se meut mécaniquement sans faire appel d’accomplir notre personnalité dans toute
à son esprit. sa singularité puisqu’il va nous permettre
à la fois de nous spécialiser et de nous
perfectionner. L’effort sera alors synonyme
d’élévation.

234
Fiche 17 La vérité
XL
 a vérité est la correspondance adéquate entre une proposition et un état
de choses réel. C’est la vérité-correspondance.
XU
 ne théorie peut aussi être dite vraie en vertu de sa cohérence logique.
La vérité ici ne dépend pas de la réalité mais de l’absence de contradictions
internes au discours. C’est la vérité-cohérence.
XY
 a-t-il des vérités qui échappent à la raison ? La rigueur d’un raisonnement
suffit-elle pour garantir la vérité ?

Notions
1 Vérité et réalité 3 Vérité et science
Il faut distinguer la vérité et la réalité. Sera La science prétend dire le vrai à partir
vraie une proposition qui décrit adéqua- de procédures comme la démonstration
tement un état de choses. La vérité est ou l’expérimentation. Elle entend dépas-
de l’ordre du langage (ordre logique), non ser les préjugés ou toute naïveté qui porte
de l’être ou des faits (ordre ontologique). l’individu à croire qu’une proposition est
La réalité désigne l’ensemble des choses vraie sans disposer de preuve suffisante.
actuellement existantes. On ne peut donc La science peut ainsi passer par le doute
pas exiger du langage qu’il décrive parfai- pour critiquer nos préjugés. Cependant,
tement la réalité, car le langage utilise des le doute est une étape provisoire que la
mots généraux alors que la réalité est tou- science prétend dépasser en constituant un
jours particulière. De plus, on ne peut pas savoir (théories, lois, etc.) Le doute radical
être sûr d’avoir accès à la réalité. donne lieu au scepticisme qui soutient que
« tout est douteux ».

2 Vérité et subjectivité
La vérité dépend-elle de nous ? On peut consi-
4 Vérité et art
dérer que la vérité est objective, c’est-à-dire L’art comme imitation de la réalité semble
qu’ellenedépendpasdenous.C’estl’idéaldela nous éloigner de la réalité et donc ne peut
vérité qu’on pourrait légitimement se donner. pas être vraie au sens de la vérité-corres-
Cependant, supposer qu’il y a une vérité pondance. S’il est une imitation du réel, l’art
absolue, c’est aussi courir le risque d’empê- n’est que second par rapport au réel. Cepen-
cher la discussion et donc la tolérance. Cela dant, on peut attribuer une autre forme de
pose donc des problèmes moraux. vérité à l’art : l’art est « vrai » au sens où
il nous révèle des essences au travers de
Le relativisme affirme que la vérité absolue
représentations particulières. L’art est aussi
n’existe pas ; il y a seulement une vérité rela-
« vrai » en ce qu’il invite à regarder des
tive à chaque individu (« à chacun sa vérité »).
aspects de la réalité que nous ne voyions
Mais, le relativisme pose problème car dire :
pas auparavant.
« à chacun sa vérité » c’est en fait dire « à cha-
cun son opinion » et c’est confondre l’opinion
et la vérité.
235
Les repères du programme
Absolu / Relatif Est absolu ce qui ne dépend à un arbre (en tout cas à un feuillu) d’avoir des feuilles.
de rien pour être ce qu’il est. Est relatif ce qui dépend En revanche, il est accidentel qu’il ait tel nombre
de quelque chose d’autre pour être ce qu’il est (il est de feuilles plutôt que tel autre.
relatif à cette autre chose).
Exemple / Preuve Un exemple est un fait destiné
Abstrait / Concret Est abstrait ce qui ne renvoie à à illustrer un argument ou une thèse. Il est toujours par-
aucune réalité sensible et qu’on considère séparément. ticulier. Une preuve est un fait, un témoignage, un rai-
Est concret ce qui renvoie à une réalité sensible et sonnement qui permet d’établir de manière irréfutable la
matérielle. vérité ou la réalité de quelque chose. Elle doit avoir une
portée générale.
En acte / En puissance Est en acte ce qui est
en train de s’accomplir ou est réalisé. Est en puis- Expliquer / comprendre Expliquer, c’est rendre
sance ce qui n’est pas encore réalisé mais peut compte de l’existence et du fonctionnement d’une chose
l’être potentiellement. Par exemple, tout homme est à partir de ses causes. Comprendre, c’est la justifier par
en puissance un être parlant. ses raisons, savoir répondre à la question « pourquoi ? ».

Analyse / synthèse L’analyse est l’action de dé­com- En fait / En droit Est en fait ce qui renvoie à ce qui
poser une chose en éléments simples. La synthèse est, à une situation réelle et constatable empiriquement.
est l’opération inverse qui consiste à rassembler les Est en droit ce qui renvoie à ce qui devrait être, à une
éléments en un tout cohérent. situation légitime.

Concept / Image / Métaphore Ce sont trois struc- Formel / Matériel Est formel ce qui respecte les
tures de renvoi qui ont pour but de signifier quelque règles de la logique. Par exemple, on parle de la validité
chose. Un concept est un terme général qui englobe
formelle d’un raisonnement lorsqu’il respecte les règles
diverses réalités sensibles. Une image est une repré-
de déduction ou d’inférence. Est matériel ce qui est
sentation visuelle particulière qui renvoie à une réalité
conforme à la réalité. Par exemple, une vérité matérielle
sensible. Une métaphore désigne une chose par une
correspond à ce qui est dans la réalité.
autre qui lui ressemble.

Genre / Espèce /individu Un genre est un ensemble


Contingent / Nécessaire Est contingent ce
d’espèces semblables. Une espèce est un ensemble
qui pourrait ne pas être ou pourrait être autrement.
d’individus possédant les mêmes caractéristiques.
Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être ou ne
Un individu est un être singulier.
pourrait pas être autrement.

Croire / Savoir Croire, c’est tenir quelque chose Hypothèse / Conséquence / Conclusion Une hypo-
pour vrai sans justification suffisante. La croyance peut thèse est une proposition qui est admise de manière
donc être vraie, mais elle ne peut pas se justifier correc- provisoire afin d’expliquer un phénomène, avant d’être
tement. Savoir, c’est avoir une croyance vraie et justifiée soumise au contrôle de l’expérience. Une conséquence
par des arguments ou une démonstration par exemple. est l’état de fait résultant d’un événement ou d’une
action. Une conclusion est une proposition résultant
Essentiel / accidentel Est essentiel ce qui renvoie d’un raisonnement logique.
à l’essence d’une chose, c’est-à-dire aux propriétés sans
lesquelles elle n’est plus ce qu’elle est : si on lui retire, Idéal / Réel Est idéal ce qui n’existe pas dans les
elle devient autre chose. Est accidentelle une propriété faits mais dans la représentation ; c’est aussi un modèle
dans une chose qui, si elle lui était enlevée, ne chan- de ce qui devrait être. Est réel ce qui a une existence
gerait rien à cette chose. Par exemple, il est essentiel dans les faits, ce qui a un référent dans l’expérience.

236
Identité / Égalité / Différence L’identité désigne le sensibilité. Être persuadé de quelque chose, c’est y
fait qu’une chose demeure la même malgré le change- croire pour des raisons subjectives. Convaincre, c’est
ment dans le temps et l’espace. La différence désigne amener quelqu’un à adopter une position en faisant
un rapport entre des objets qui ne présentent aucune appel à sa raison. Être convaincu de quelque chose,
caractéristique identique. L’égalité caractérise deux c’est y croire pour des raisons objectives.
entités ou plus qui sont identiques relativement à une
propriété considérée mais pas forcément aux autres Principe / Cause / Fin Un principe est une pro-
(taille, force, etc.). position qui est le point de départ d’un raisonnement.
La cause d’un fait est ce qui le produit ou participe à
Impossible / Possible Est impossible ce qui ne sa production. La cause explique l’existence factuelle
peut pas advenir, c’est-à-dire ce qui est contraire aux d’une chose en fonction de son origine. La fin d’un fait
règles de la logique et aux lois de la nature. Est possible est ce en vue de quoi il a été produit. La fin explique
ce qui peut advenir, c’est-à-dire ce qui s’accorde avec la
l’existence d’une chose en fonction de son but.

Repères
logique et les lois de la nature.

Public / Privé Est public ce qui est soumis aux


Intuitif / Discursif Est intuitif ce qui est saisi de
lois de la collectivité et disponible au regard et à la prise
façon immédiate sous la forme d’une intuition ou d’une
de la société. Est privé ce qui est soustrait au public et
évidence. Est discursif ce qui passe par des « chaînes
de raison », c’est-à-dire des raisonnements articulés soumis à d’autres règles (domestiques, culturelles, etc.).
dans un langage.
Ressemblance / Analogie Une ressemblance
Légal / Légitime Est légal ce qui est conforme aux est une mise en rapport de deux termes qui présentent
lois ou au droit positif. Est légitime ce qui devrait être ou des caractéristiques identiques. Une analogie est une
ce qui correspond à une forme de justice en soi. identité de rapports de deux termes : elle implique dont
quatre termes (exemple : le père est aux enfants ce que
Médiat / Immédiat Est médiat ce qui passe par le chef est au peuple.)
des intermédiaires. Est immédiat ce qui ne passe pas
par des intermédiaires. Théorie / Pratique Est théorique, ce qui relève
de la pensée. Est pratique, ce qui relève de l’action.
Objectif / Subjectif / Intersubjectif Est objectif ce
qui est, indépendamment de la pensée qu’on peut en avoir. Transcendant / Immanent Est transcendant ce
Est subjectif ce qui dépend du point de vue d’un sujet. Est qui s’élève au-dessus de la réalité. Une chose est dite
intersubjectif ce qui dépend de plusieurs sujets. transcendante lorsqu’elle relève d’un degré de réalité
supérieur au monde. Est immanent ce qui désigne ce
Obligation / Contrainte La contrainte contrarie qui appartient à cette même réalité, ce qui est compris
notre volonté car elle s’impose de manière extérieure à dans sa nature et ne nécessite pas un autre niveau de
nous. L’obligation est ce que l’on s’impose à soi-même
réalité pour être ou pour s’expliquer.
de manière intérieure.

Universel / Général / Particulier / Singulier


Origine / Fondement L’origine est le commence-
Est universel ce qui vaut pour tous les cas sans excep-
ment d’un processus. C’est un terme temporel ou his-
tion. Est général ce qui vaut dans la plupart des cas.
torique. Le fondement est le point de départ logique
ou le commencement de droit. Le fondement est doté Est particulier ce qui vaut pour le plus grand nombre.
d’une légitimité alors que l’origine n’est que factuelle. Est singulier ce qui ne vaut que pour un seul individu.
Le fondement est logique. L’origine explique, le fonde-
ment justifie. Vrai / Probable / Certain Est vraie toute proposi-
tion qui correspond à la réalité. Est probable ce qui a le
Persuader / Convaincre Persuader, c’est amener plus de chances d’être vrai que faux. Est certain ce dont
quelqu’un à adopter une position en faisant appel à sa on est convaincu de la vérité.

237
Lexique
Aliénation être aliéné (alienus signifie « autre »), c’est Ethnocentrisme le fait de juger sa culture à par-
avoir le principe de son être et de ses actions en dehors tir de la sienne que l’on considère comme supérieure
de soi-même, du fait de contraintes extérieures. L’aliéna- aux autres.
tion conduit à la dépossession de soi et de ses facultés.
L’aliénation est toujours une perte de liberté. Eudémonisme système de morale ayant pour fin le
bonheur et visant à traiter du problème de la vulnérabilité
Aporétique qui débouche sur une impasse ou une humaine.
contradiction insoluble.
Fantasme chez Freud, représentation imagée met-
Altérité caractère de ce qui est autre, différent. tant en scène le sujet et traduisant les désirs inconscients
L’altérité s’oppose à l’identité. de celui qui les vit.

Conditionné qui dépend d’une condition (versus Finalisme doctrine expliquant les phénomènes du
inconditionné l’absolu est inconditionné). monde à partir des causes finales, c’est-à-dire par leur
fin. Par exemple, le melon est dessiné en parts parce que
Contingent qui n’obéit à aucune loi (versus néces- Dieu a voulu que le melon soit mangé en famille.
saire). Ce qui pourrait ne pas être.
Hédonisme doctrine qui fait de la recherche du plai-
Déterminisme caractère d’un ordre nécessaire de sir le fondement de la morale, qui voit dans le plaisir le
faits répondant au principe de causalité. Par exemple, souverain bien.
la science considère que la nature est déterminée car
chaque phénomène est susceptible d’être inséré dans Heuristique qui permet la découverte de faits,
un réseau de causes et d’effets.
de théories.

Discursif qui procède du raisonnement ou repose


Hypostasier conférer à une chose une réalité méta-
sur lui (versus intuitif).
physique absolue, l’ériger à l’état de substance ou de
réalité indépendante. Par exemple, on peut dire que
Empirique qui se fonde sur l’expérience et non sur un Freud hypostasie l’inconscient dans le Ça.
savoir théorique.
Idéalisme doctrine qui tend à ramener la réalité des
Entendement 1 faculté de comprendre, synonyme choses à l’Idée, qu’on atteint par la pensée. C’est princi-
d’intellect ; 2 fonction de l’esprit consistant à relier palement la doctrine de Platon.
les sensations grâce aux catégories.

Illusion erreur de perception ou de jugement prove-


Epistémologie étude critique des sciences, de la nant de l’apparence. L’illusion se distingue de la simple
formation et des conditions de la connaissance scien- erreur car elle continue de s’imposer à l’esprit, même
tifique. quand ce dernier en a reconnu la fausseté. Par exemple,
l’illusion d’optique du bâton cassé dans l’eau quand
Essence c’est ce qui forme le fond d’un être bien même on sait très bien que le bâton est droit,
par opposition à ses modifications transitoires et super- l’illusion s’impose à ma perception, je ne peux pas le voir
ficielles (versus accident). autrement que cassé.

238
Implicite qui peut être déduit de ce qui est exprimé, Polysémie pluralité de sens d’un signe.
sans être expressément dit (versus explicite). Par
exemple, on peut trouver les présupposés implicites du
Profane qui est étranger à la religion, en dehors de la
propos d’un texte.
sphère du sacré et qui peut donc être touché et soumis
au commerce, contrairement aux choses sacrées.
Inconditionné ce qui ne dépend d’aucune autre
chose, et par suite, l’absolu.
Pulsion chez Freud, manifestation de l’inconscient
qui pousse un individu à agir pour réduire un état de ten-
Instinct ensemble des tendances innées et inscrites sion. La pulsion cherche la satisfaction.
au niveau du patrimoine génétique d’une espèce animale
qui détermine certains comportements particuliers et
immuables.
Référent le ou les objets réels ou imaginaires que
désigne un signe linguistique. Par exemple, les mots

Lexique
« chien » et « toutou » ont le même référent, mais pas le
Intersubjectivité communication entre des
même sens. D’un côté, on désigne l’animal, d’un autre,
consciences individuelles.
on désigne le surnom souvent affectif de cet animal.

Intuition connaissance directe et immédiate, sans


Refoulement en psychanalyse, processus par lequel
recours au raisonnement (versus déduction).
le Moi s’efforce de repousser ou de maintenir dans l’in-
conscient des représentations liées à une pulsion.
Maïeutique méthode dont Socrate usait pour
« accoucher » les esprits, c’est-à-dire pour amener ses
Sacré ce qui appartient à la sphère du divin et ne
interlocuteurs à découvrir une vérité qu’ils portaient
en eux sans le savoir. peut être touché ou soumis à l’intérêt.

Matérialisme toute doctrine qui affirme que la matière Solipsisme doctrine selon laquelle le Moi individuel
est la seule réalité fondamentale et qui exclut donc existerait seul, le monde extérieur n’ayant pas plus de
l’existence de Dieu, de l’âme ou d’un esprit immatériel. réalité que les images d’un rêve.

Norme 1 règle, loi à laquelle il faut se conformer ; Surmoi élément du psychisme qui joue le rôle
2 état actuel conforme à la plupart des cas, « la norma- d’un juge et d’un « censeur », contrôlant, refoulant
lité ». les pulsions et les désirs inconscients. Il opère grâce
à l’ensemble des interdits parentaux, sociaux et moraux.
Ontologie science de l’être en tant qu’être, qui étudie
l’être en tant que tel.

Pétition de principe raisonnement vicieux qui


consiste à tenir pour vrai ce qu’il s’agit précisément
de démontrer.

Phénomène 1 tout ce qui se produit, se manifeste


aux sens ou à la conscience ; 2 chez Kant, tout ce qui
est l’objet d’une expérience sensible, dans l’espace et
le temps (versus la chose en soi).

Phénoménal qui est de l’ordre des phénomènes.

239

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