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LA CONSCIENCE

L’H = animal qui se pose des questions, ce qui est étonnant  c’est une marque de
conscience. La conscience se distingue de l’instinct et de l’intelligence. En effet, l’intelligence
résout des problèmes, mais la conscience peut se contenter de s’étonner (il y a là-dedans
presque une idée d’incompréhension).
Ex : ordinateur = intelligent mais pas conscient car comprend pas ce qu’il fait
choses = intelligentes mais pas conscientes non plus
La présence de la conscience est-elle un avantage pour l’H ? Nous donne-t-elle un pouvoir
sur nous-mêmes ou y’a-t-il des choses inconscientes qui nous influencent ?

 La conscience, essence de l’H + fondement de sa dignité

a) La conscience, essence de l’H


Conscience = faculté par laquelle l’esprit est présent aux choses et à lui-même ; elle permet
à l’H de se prendre lui-même comme objet de pensée mais c’est aussi la capacité de réfléchir
ses sensations
Dans la tradition philosophique, depuis Descartes, la conscience est considérée comme
constituant l'essence de l'homme.
Essence = ce qui nous est propre, que nous sommes les seuls à posséder et que nous
possédons de manière innée ; l’essence est donc inséparable de l’existence même de l’être
considéré
 Dispositions corporelles et conscience morale chez Rousseau
Pour lui, tout H dispose, en tant qu’il est H, d’une conscience morale (capacité à juger du
bien et du mal ET PLUS ENCORE, une disposition innée à vouloir le bien et rejeter le mal).
Texte 1 : Descartes Discours de la méthode
Thèse : La conscience est l’essence de l’H, on ne peut pas la lui retirer
« Je pense donc je suis »  expérience de pensée du cogito qui permet à l’H de se saisir
comme un être pensant(cogito ergo sum)
On peut douter qu’on a un corps, car il ne peut être qu’une illusion de l’esprit, mais on ne
peut pas douter de la conscience, car on prendrait conscience qu’on n’a pas de conscience,
ce qui est contradictoire. Si je doute, je pense
Pour Descartes, la conscience de soi = certitude première, elle permet d’assurer que l’H
existe
 Descartes doute des choses sensibles (ex le Soleil + Lune qui semblent faire la même
taille), mais n’est pas un sceptique : il utilise leur méthode pour isoler la vérité première et
déduire à partir de là les autres vérités
b) La conscience, fondement de la dignité humaine
Dignité = ce qui place qqch/qqn au-dessus des autres, cela renvoie au fait d’occuper un rang
supérieur
La conscience est synonyme de dignité, elle est ce qui permet à l’H de penser le monde et de
se penser lui-même
La dignité humaine  relative ou absolue ?
Si elle est relative, nous ne sommes dignes que sous certaines conditions, mais dans ce cas
nous pouvons perdre notre dignité
Si elle est absolue, alors même les criminels ont encore une dignité
Texte 2 : Kant Anthropologie d’un point de vue pragmatique
 Pour Kant, la conscience de soi = dignité de l’H, il est donc au-dessus des choses et des
animaux et ne peut pas être considéré comme un simple moyen
Dignité de l’H = valeur absolue par rapport aux choses, qui ont une valeur relative
 universel = ce qui existe partout
 général = ce qui existe pour un grand nombre d’individus
 particulier = ce qui est propre à un petit nombre d’individus
 singulier = ce qui n’est propre qu’à un seul individu
 L’inconscient et les limites de la conscience

a) L’inconscient, nature et utilité


Inconscience = fait pour l’esprit d’être absent aux choses et à lui-même ; ensemble de
phénomènes psychiques inaccessibles à la conscience qui influent largement sur celle-ci.
L’inconscient est bien plus grand que le conscient
 Grandir c’est élargir le champ de la conscience, on peut représenter le progrès de la
conscience comme une lumière éclairant une région de plus en plus grande
 Savoir qu’on n’a pas conscience de tout = idée stimulante car elle permet de ne pas être
déçu trop vite par la vie.
Cela entraîne donc l’idée de l’humilité (attitude qui consiste à avoir une conscience réaliste
de ses propres limites et faiblesses et à refouler volontairement toute attitude d'orgueil ou
de suffisance) et le fait que nous avons toujours quelque chose à apprendre

L’inconscient est-il également indispensable au bonheur ?


Inconscient = bien car
 bon fonctionnement de la vie psychique
 concentration d’un individu
 assurer le bonheur : nous avons souvent des pensées négatives par rapport à notre passé
et les occulter permettrait d’améliorer l’état d’esprit (=forme de protection)
L’importance de l’oubli
Pour Nietzsche, « L’oubli est une fonction vitale » car il nous libère de notre passé. L’oublie
est donc un gardien de la vie et il faut « fermer de temps en temps les portes de la
conscience pour qu’il y ait de nouveau de la place pour les choses nouvelles ».
PB : N’y a-t-il pas des choses qu’il ne faut pas oublier ? Faut-il oublier le passé pour se donner
un avenir ?
 oubli du passé = indispensable pour être heureux
MAIS il est important de se souvenir du passé pour ne pas répéter les mêmes erreurs (se
rappeler des enseignements du passer) et se donner un modèle pour l’avenir. De plus, il ne
faut pas effacer le passé car cela semble psychologiquement difficile mais aussi moralement
risqué ; il faut simplement s’en détacher
Il y aurait donc des choix à faire parmi nos souvenirs. Garder ceux qui nous sont utiles pour
l’avenir et repousser ceux qui nous empêchent d’être libres et créatifs. Il s’agit de trouver un
juste équilibre entre devoir de mémoire et droit à l’oubli.
Si on oublie son passé, comment éviter de commettre les mêmes erreurs ?
Mais si on l’oublie, comment trouver la paix ?

b) L’inconscient psychique et le refoulement (étude de la psychanalyse)


Si l’esprit est, par essence, conscient (Descartes), il sait forcément qu’il pense et ne peut pas
ne pas savoir ce qu’il se passe en lui.
Mémoire = partie de notre esprit en grande partie inconsciente
 deux types de mémoire : mémoire habitude (automatisme) et la mémoire spirituelle
(mémoire savante + évènementielle)
Texte 3 : Freud Introduction à la psychanalyse
PB : L’hypothèse de l’inconscient psychique est-elle crédible ?
Thèse : Oui, cet inconscient est nécessaire + légitime pour comprendre le fonctionnement de
notre pensée
Développe le sujet de l’inconscient psychique = il s’agit d’un ensemble de pensée
refoulées (souvenirs dont on ne veut pas se souvenir). Pour lui, la preuve de cette
inconscience se trouve dans les actes manqués (= oubli ou lapsus).
Les lapsus traduisent une idée profonde (ex : un président de séance qui déclare « la séance
est close » au lieu de « la séance est ouverte » il veut partir car il en a marre)
Acte manqué = action accomplie involontairement en apparence mais qui serait révélatrice
« Le rêve est la voie royale vers l’inconscient », rêver c’est satisfaire des désirs inconscients
c) Conscience et grandeur de l’H
La conscience fait-elle la grandeur de l’H ? (au sens de ce qui lui permet de surpasser d’autres
individus + créatures) ou la bonté + beauté de l’H ?
Comment la conscience peut-elle faire la grandeur de l’H alors qu’elle le conduit, ou ne
l’empêche pas, de commettre des atrocités ? Plus grossièrement, comment ce qui nous
révèle notre misère pourrait faire notre grandeur ?
Conscience morale = conscience du bien et du mal, c’est une conscience intuitive, que nous
exerçons naturellement
 Si la conscience morale est innée, cela veut dire qu’elle est universelle, MAIS la
conscience morale ne semble pas dépendre du degré d’éducation ou du degré de
développement d’une civilisation
« Conscience, conscience, instinct divin, immortelle et céleste voix, guide infaillible du bien
et du mal » Rousseau
La conscience, nous indique le chemin à suivre. Mais on peut agir contre sa conscience et ne
pas la suivre. C'est le libre-arbitre. C'est à l'homme de choisir s'il veut suivre sa conscience ou
non.
 Si la conscience morale provient de notre éducation, on ne fait qu’exprimer les idées de
la société dans laquelle on a été modelé
Pour Nietzsche, la conscience morale est inculquée par la société, qui veut que les H
obéissent. Cependant, la conscience va au-delà des règles, on peut dire qu’elle les
transcende. La conscience entrave le désir des H

Texte 4 : Bergson Les deux sources de la morale et de la religion


PB : Les animaux ont-ils conscience de la mort ?
Thèse : Les animaux n’ont pas conscience de la mort
Pour Bergson, deux sources de la morale = pression sociale et aspiration individuelle
La conscience de la mort est propre à l’Homme car elle suppose un degré d’intelligence,
d’abstraction. Elle parait inutile car elle a un effet paralysant. Selon lui, l’Homme va réagir à
cette idée de la mort grâce à l’imagination, en se rassurant (se convaincre qu’une vie existe
bien après la mort). La conscience de la mort permet de prendre conscience de la valeur de
chaque journée.

Texte 5 : Pascal Pensées


Pascal définit l’H comme un roseau pensant « L’H n’est qu’un roseau, le plus faible de la
nature, mais c’est un roseau pensant ».
 Il oppose l’animal (sensible) à une plante (pas sensible mais fragile) ; c’est une invitation à
penser, mais aussi une affirmation de nos limites.
 Il insiste sur la profonde fragilité de l’H, qui dépend de son milieu. L’H a conscience d’être
peu de choses, ce qui garantit sa grandeur.

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