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Incipit et Clausule
Intro :
Première lecture du roman difficile pour un lecteur habitué à suivre une intrigue linéaire.
D’ailleurs, œuvre publiée bien après la mort de Diderot (grâce à Catherine de Russie). Plusieurs
facteurs à cette complexité :
Genèse de la composition du roman, écrit au gré des voyages et des admirations littéraires
de Diderot (ex : Richardson, ou Sterne – auteur de Tristam Shandy – ou encore Rabelais et
Montaigne – qui nommait le style de Diderot un style « à sauts et à gambade »)
Nature même de Diderot, être de dialogue : ce que veut Diderot, c’est transformer en roman
tout ce qu’un débat philosophique peut avoir de paradoxal.
Mais cette complexité possède une cohérence souterraine ; c’est comme un morceau de
musique improvisé sur des airs populaires.
I. Une discontinuité narrative qui s’amuse à perdre le lecteur :
Qu’est-ce qui brouille les pistes ?
Intro :
Couple maître/valet au cœur de la comédie depuis toujours mais est apparu dans le roman
seulement à partir du XVIIIème siècle. Diderot n’est pas le 1er à échanger les rôles en donnant le
1er rôle au valet ; mais il fait partie de cette mouvance qui conduira à Figaro. Mais au-delà,
Diderot a fait Jacques philosophe. Relation entre Jacques et son maître = mélange de
conventions, de parodie de ces conventions, et de convivialité.
III.3) Une relation qui reflète les rapports entre l’auteur et le lecteur.
Lecteur = le maître : il aimerait bien que Jacques poursuive le récit de ses amours.
Diderot = Jacques : il bouscule sans cesse le lecteur / le maître.
Jacques mène son maître ; Diderot mène son lecteur.
Relation indispensable au récit : à la fin, les persos séparés, l’histoire ne peut survivre.
Le débat philosophique
Question centrale de l’œuvre et du débat : « Est-ce que nous menons le destin ou est-ce le
destin qui nous mène ? ». Problème insolvable par une théorie, car multiplicité des voies et des
voix : on ne peut pas être catégorique sur le fatalisme de Jacques, le libre-arbitre du maître et
l’entre-deux de Diderot.
I. L’objet du débat :
II.1) Chaque anecdote/récit/digression est une sorte de fable qui prête à réflexion.
On peut rattacher chaque récit à un thème philosophique.
Le récit central de Mme de la Pommeraye et l’échange sui s’en suit donne le mode
d’emploi de la réflexion : 1ère interprétation de l’hôtesse, contestée par le maître, puis par
Jacques, et enfin par Diderot lui-même.
Diderot revendique ouvertement qu’il ne veut pas écrire un roman. Précurseur du nouveau
roman.
I. Un anti-roman :
Que conteste Diderot dans le roman/les contes ?
III.2) Un roman qui ébranle les frontières entre narrateur, personnage et lecteur.
Le narrateur a des statuts très divers. Jacques et son maître discutent souvent avec Diderot.
Interpellation constante du lecteur.
Diderot, dans une lettre à Sophie Volland : « Il me semble que j’ai l’esprit fou dans les
grands vents. […] Quelque temps qu’il fasse, c’est l’état de mon cœur. »