Mardi 23 Mars 2021

Voltaire s’amuse ici à faire une antithèse entre « oracle » et « Pangloss ».

Pangloss renvoie au philosophe allemand Leibniz. Ce dernier développe entre
autres l'idée que Dieu n’est pas responsable du mal qui règne dans le monde,
que dieua créé le meilleur des mondes possibles ; et que l’homme est libre de
faire le bien ou le mal.
Voltaire caricature Leibniz sous les traits de Pangloss, un philosophe qui est
tout entier dans la parole, dans le discours de la théorie, mais pas dans la
réalité.
Pangloss affirme en permanence que nous sommes « dans le meilleur des
mondes possibles » (l.29), « le plus beau des châteaux et madame la meilleure
des baronnes possibles » (l.30-31), « tout est nécessairement pour la meilleure
fin » ( l.31-34), « le plus beau des le plus agréable des châteaux possibles » (l.
76-77). Mais à chaque fois, Voltaire ruine cet optimisme en l’opposant à une
réalité négative et/ou comique ( description de la baronne et du château. Voir
question 3).
5) L’incipit de Voltaire est plutôt statique (il présente de manière assez
détaillée le cadre de l’histoire l.1 à l.50) , même si la forme du conte peut faire
penser à un incipit progressif.
Cet incipit remplit les fonctions attendues:
- le lecteur repère les indices de la forme du conte (cf question 1), la
dimension philosophique du cote philosophique ( Pangloss est philosophe,
référence à Leibniz, réflexion sur le bonheur…)
- Il met en place le cadre spatio-temporel et les personnages principaux
- Il permet d’entrer dans l’action ( Pangloss donne un cours de physique
expérimentale à nia femme de chambre, Candide se rapproche de Cunégonde,
ils sont chassés du château);
- Il cherche à séduire le lecteur par l’humour, l’ironie, la caricature et la
parodie.
Etudes de documents: Trois caricatures

Document I : Victor Hugo par Honoré Daumier

Ego Hugo

1) Le dessin en première page représente Victor Hugo. IL est tiré d’une série
de dessins représentants les élus de la Nation, dont il faisait partie.

2) C’est le dessin qui est une caricature . La photo au verso est un modèle. C’est
une caricature car on reconnait clairement le personnage représenté
(V.Hugo)sa posture (bras croisés), vêtements, coiffure, etc… Mais ces traits
sont forcés, déformés : il est assis sur une pile de livres, il a le front démesuré
et proéminent ; il semble regarder de haut et avec un regard sévère.

3) Cette caricature a une vocation humoristique. Elle cherche également à se

moquer de V.Hugo.

4) Le poète se compare à un prophète. Il a pour fonction d’éclairer le peuple, de

le guider vers un avenir brillant, radieux.

5) « Peuples ! écoutez le poëte ! Écoutez le rêveur sacré !

Dans votre nuit, sans lui complète, Lui seul a le front éclairé.
Des temps futurs perçant les ombres,
Lui seul distingue en leurs flancs sombres Le germe qui n’est pas éclos.
Homme, il est doux comme une femme. Dieu parle à voix basse à son âme Comme aux forêts et
comme aux flots. »

« La Fonction du poète », Les Rayons et les ombres, 1839

Le poète a un lien privilégié avec Dieu car il est une sorte de prophète.

6) « C’est lui qui, malgré les épines, L’envie et la dérision,

Marche, courbé dans vos ruines »
« La Fonction du poète », Les Rayons et les ombres, 1839

Le poète se compare implicitement à Jésus-Christ coiffé de la couronne

d’épines et qui marche avec la croix sur son dos, et sous les moqueries de la
populace.

7) Ces trois anecdotes révèlent l’ambition, l’orgueil, voir l’égocentrisme de

Victor Hugo.

8) Daumier critique l’égocentrisme de Hugo et la haute opinion qu’il a de lui-

même et de sa mission : le front représente son intelligence et, par convention ,
son génie poétique, mais aussi son orgueil.

Jeudi 25 Mars

Document 2 : Le Journal Charivari

Le journal Charivari est fondé en 1832.

C’est le premier quotidien illustré satirique au monde. Il inaugure une longue
tradition française .

Le « charivari » désigne une sorte de carnaval où les codes de le société sont

provisoirement bouleversés. Ce journal affiche donc sa volonté de s’en prendre
à toutes les autorités ( politiques, religieuses, judiciaires, économiques, etc …).
Cette série de caricatures du roi Louis-Philippe vise une double dénonciation /
le caractère trop mou du roi, qui se laisse duper par son entourage et ses
conseillers; la censure royale.
Pour cela, le journal assimile Louis-Philippe à une bonne « poire » et joue sur un
raisonnement logique en réalité absurde ( chaque dessin ressemble au
précédent et donc lui aussi peut être condamné; mais ce faisant, le
caricaturiste finit par dessiner le roi sous forme de poire, alors que le premier
dessin était un simple portrait réaliste qui ne méritait pas de condamnation ).

Document 3 : Charlie Hebdo

Cette caricature du journal satirique Charlie Hebdo joue sur une expression
courante : « mettre de l’huile sur le feu », ce qui signifies « envenimer une
querelle », « entraîner une dispute ». Comme le souligne le sous-titre du journal
(« Journal irresponsable »), Charlie Hebdo revendique le droit à l’irrévérence
et à la provocation.
En cela, il se situe dans la droite ligne de la tradition inaugurée par le journal
Charivari en 1832.