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INTRODUCTION.

Le théâtre est un genre littéraire qui représente une histoire, une série d’événements mis en scène
par des personnages en action qui se parlent (si on le compare à la poésie) et non par le moyen de
la narration d’événements (si on le compare au roman).

Quatre grands genres dramatiques sont utilisés par les dramaturges pour représenter une histoire
à structure ternaire afin d’en traduire, avec toutes les ressources imaginables de la parole
théâtrale, les principales fonctions.

I. LES GRANDS GENRES DRAMATIQUES.

1) La comédie.

C’est un théâtre de pur divertissement où donc le rire est assuré. Les personnages comiques
sont soit de classe moyenne (fonctionnaire, homme de Dieu, riche commerçant…), soit de basse
classe (ouvrier, domestique, marchand ambulant…). Réunis autour d’un conflit d’intérêt, ces
derniers interagissent pour résoudre un problème qui les interpelle de près ou de loin. C’est
l’exemple des pièces comme Le Malade imaginaire de Molière ou encore de Trois prétendants,
un mari de Guillaume Oyono-Mbia.

2) La tragédie.

Il s’agit d’un théâtre où le sort des personnages tragiques (du héros en particulier) inspire chez le
spectateur un sentiment de terreur, de pitié et de crainte. La pièce se termine toujours en bain
de sang. Voués à l’échec, ceux-ci sont généralement de haute classe (noble, bourgeois,
aristocrate,…) ou de sang royal (prince, roi, reine…). C’est le cas de Phèdre de Jean Racine ou
de La tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire.

3) La tragicomédie

C’est une pièce théâtrale qui s’apparente presque trait pour trait à la tragédie, à la seule
différence qu’elle finit bien. Finalement, il y a plus de peur que de mal. Il ne faut donc pas
s’inspirer du mot ”tragicomédie” pour croire qu’il s’agirait d’une pièce qui mêle rire et pleurs.
C’est l’exemple des pièces telles que Le Cid de Pierre Corneille ou L’exil d’Alboury de Cheik
Aliou Ndao.

4) Le drame.

C’est un genre dramatique un peu en vogue au XVIII ème siècle mais plus prisé et popularisé par
les romantiques. Réputés pour leur farouche opposition aux nombreuses règles classiques qui
leur semblent bloquer, étouffer, anéantir l’inspiration de l’écrivain, ceux-ci mêlent les genres
dramatiques dans une même pièce théâtrale appelée ”drame”. L’illustration qui me semble la
plus pertinente est Hernani de Victor Hugo, une ”force qui va”.
II. L’ACTION THÉÂTRALE.

1) L’exposition.

Elle correspond au début de l’histoire. C’est l’ensemble des premières scènes où règne la
tranquillité. C’est souvent l’occasion, pour le dramaturge, d’exposer l’origine de la naissance du
conflit en perspective et de faire connaître au spectateur les liens (parentaux, sentimentaux,
matrimoniaux…) qui unissent ou opposent les personnages.

2) Le noeud.

C’est l’ensemble des scènes où règne la tension. Celle-ci est si inextricable, si emberlificotée, si
entortillée, qu’aucune solution n’existe pendant ces moments-là, aux yeux du spectateur.

3) Le dénouement.

Il correspond à la fin de l’histoire représentée. C’est l’aboutissement de l’histoire qui s’achève


par la réponse à toutes les interrogations, au résultat de toutes les équations. À noter que l’issue
peut être heureuse ou malheureuse.

II. LA PAROLE THÉÂTRALE.

1) Le dialogue ou la réplique.

C’est l’échange de paroles qui s’effectue entre au moins deux acteurs sur scène. Il y a réplique
lorsque l’un répond à l’autre.

2) Le monologue.

C’est une parole prononcée par un acteur seul sur scène. À ne pas confondre au soliloque, une
parole insensée débitée par un fou (wakhou pitch) ou encore un somnambule (wakhtou rék).
Mdr!

3) L’aparté.

C’est une parole ou une petite conversation échangée avec le public (le lecteur du texte ou le
spectateur de la représentation) par un acteur qui s’écarte du ou des autres personnages sur scène.
Comme le sous-entend la dénomination de ce type de parole, l’aparté est un discours ”à part”.

4) La tirade.

C’est un discours qui tire en longueur prononcé à côté d’un autre plus court.

5) La stichomythie.

C’est le contraire de la tirade, c’est-à-dire un échange de paroles courtes entre acteurs.


6) Le quiproquo.

C’est une situation de conversation où les personnages entretiennent un dialogue de sourd, c’est-
à-dire qu’ils parlent sans se comprendre ou bien l’un ne comprend pas l’autre.

7) La didascalie.

Il s’agit d’une indication textuelle scénique et informative des faits et gestes (costumes, diction,
décor, entrée en scène…) des personnages en action.

IV. FONCTIONS DU THÉÂTRE.

1) Fonction ludique et didactique.

Lorsqu’on avait demandé à Molière à quoi servaient ses pièces théâtrales, il avait répondu «
castigare ridendo mores », une expression latine qui signifie « corriger les moeurs par le rire ».
Ainsi, selon beaucoup de penseurs et de dramaturges, le théâtre en général, la comédie en
particulier, éduque et divertit en même temps ; en effet, la comédie utilise tous les registres de
comique pour y parvenir (comique de gestes, de paroles, de caractères, de moeurs et de
situations). L’auteur en profite pour railler, pour mettre en scène le ridicule, l’ignorance, la
naïveté, le mensonge, l’hypocrisie, la vantardise… de certains individus à ne pas prendre pour
exemple, vu le sort qui leur est généralement réservé. Molière en propose une illustration dans
Tartuffe (un personnage, du latin ”persona” qui signifie ”masque”, et dans le sens propre du
terme) où toutes les mauvaises surprises proviennent d’Orgon, un naïf père de famille
incapable de discerner le bien du mal, le vrai du faux, le vrai de l’ivraie.

2) Fonction engagée.

Certains dramaturges conçoivent très mal que des dirigeants soient injustes envers le peuple qui
les a pourtant élus. Malgré les risques que cette attitude réactionnaire peut coûter, ils mettent à nu
cette politique ignoble et égoïste. D’autres dramaturges sont si horrifiés, si scandalisés par le
manque de solidarité inhumain de membres sociaux sur d’autres qu’ils s’en inspirent pour
peindre ces travers sociaux et montrer jusqu’où ils peuvent conduire. L’engagement au théâtre
peut donc prendre une orientation aussi bien sociale que politique. Jean Anouilh en donne
l’illustration dans Antigone (son étude intégrale fera d’ailleurs l’objet de ma toute prochaine
publication), une pièce qui utilise le mythe comme un écran de fumée et destinée à s’opposer à
une loi humiliante à l’image de ce que l’Allemagne nazie faisait subir au peuple français pendant
l’Occupation.

3) Fonction documentaire.

Il est souvent bénéfique de rappeler le passé aux nouvelles générations qui ont tendance à oublier
ou à banaliser l’histoire. C’est pourquoi des dramaturges se donnent pour projet de ressusciter un
passé (récent ou lointain). Ici, l’intrigue est basée sur la réalité des faits historiques et l’auteur
s’en sert pour représenter des personnages dont l’action (glorieuse ou odieuse) inspire toujours
quelque chose de positif. C’est l’exemple de Thiaroye Terre rouge où Boubacar Boris Diop
restitue l’histoire du massacre de centaines de tirailleurs sénégalais revenus de la guerre et
revendiquant le paiement d’indemnités au même titre que celles reçues par les soldats blancs
avec qui ils ont vaillamment combattu au front.

4) Fonction cathartique.

Dans la Grèce antique, des prédicateurs organisaient fréquemment des représentations aux
allures de théâtre pour inciter les fidèles à brider toute passion démesurée qui risquait
d’assombrir leur croyance ou d’interférer sur leur propension à la vertu. Ils y parvenaient par des
spectacles qui suscitaient la terreur et la pitié : la catharsis ou purgation des passions
débordantes. Des guides religieux catholiques s’en sont également inspirés par la représentation
d’histoires bibliques (Moïse, Jésus, Joseph, Ruth et Booz, Samson et Dalila..). Des dramaturges
ont suivi aussi cette voie en donnant à leurs pièces cette facture religieuse et éducative. À titre
illustratif, nul n’est besoin de résumer Phèdre de Jean Racine qui rappelle l’histoire d’une femme
(Phèdre) obstinée dans son amour coupable car adultérin et incestueux éprouvée pour un jeune
homme (Hippolyte), le fils de son mari (Thésée). On se rappelle aussi sa pièce intitulée
Andromaque où les personnages aiment mais ne sont pas aimés en retour : Oreste aime
Hermione qui ne l’aime pas ; Hermione aime Pyrrhus qui ne l’aime pas ; Pyrrhus aime
Andromaque qui ne l’aime pas ; Andromaque aime Hector qui est mort pendant la guerre de
Troie. Tous (ou presque) finiront dans un bain de sang.

CONCLUSION.

Pour tout dire, voilà un genre littéraire dont la spécificité consiste à harmoniser savamment deux
situations de communication : l’une qui s’effectue entre personnages, l’autre entre acteurs et
public. On a même l’impression que c’est le théâtre qui a suscité la naissance du cinéma. Quoi
qu’il en soit, il a encore de beaux jours devant lui, comme l’attestent la plupart des écrits de
Lylian Kesteloot à ce sujet (une façon de lui rendre hommage – paix à son âme) ainsi que
l’imposante et majestueuse façade du grand théâtre de Dakar (qui abritera encore, et pour
longtemps, nos manifestions en rapport avec le théâtre dans le sens propre du terme.
Les Fonctions du théâtre

Le théâtre remplit différentes fonctions. Son objectif est de plaire, d’instruire, de dénoncer ou
bien d’inquiéter.

1- Plaire

Toute pièce de théâtre tend à produireune émotion partagée collectivement. Mais pour la tragédie
comme pour la comédie, il s’agit de plaire comme le remarque Molière dans la critique de
l’Ecole des femmes. Son objectif est aussi detoucher. En ce sens la tragédie suscite la pitié, la
crainte. Paradoxalement, ces sentiments deviennent des sources de plaisir. Dans son art poétique,
Boileau les nommera « douce terreur » et « pitié charmante ». Bretch, ne fera que renforcer cette
idée du théâtre conçu comme un divertissement quand l écrit dans son Petit organon pour le
théâtre : « L’affaire du théâtre a toujours été de divertir les hommes. »

2- Eduquer

Dans a poétique, Aristote disait de la tragédie qu’elle est un spectacle qui doit se faire par
l’entremise de la crainte, de la pitié et de la terrer. Son objectif est depurger les âmes.
S’identifiant au héros, le spectateur éprouve en même temps et rejette les passions génératrices
de souffrance. Dans la comédie, cette purgation des âmes va se faire grâce à
lapuissancelibératrice du rire. Le but de a comédie, depuis l’Antiquité est : « Castigat ridendo
mores », corriger les mœurs en faisant rire.

3- Critiquer

La comédie n’est pas seulement une critique descaractères, mais devient une satire du monde
social. Dans Tartuffe, Molière a peint la fausse dévotion, l’imposture religieuse ; dans Don Juan,
il s’est attaqué à l’hypocrisie des Grands.

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