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Guide de méthodologie en

science politique
Normes méthodologiques et stratégies de recherche
destinées aux étudiants et étudiantes de premier cycle

Quatrième édition

Charles Deslandes
Monica Émond
Jonathan Lalande-Bernatchez
Kathy Meilleur
Véronique Pronovost

Centre Paulo-Freire
Guide de méthodologie en
science politique
Maquette de la couverture réalisée par Jean-François Cartier

ISBN 978-2-9809784-3-2

© Centre Paulo-Freire 2012


Tous droits réservés

Dépôt légal octobre 2012


Bibliothèque nationale du Québec
Educação não transforma o mundo. Educação muda pessoas. Pessoas
transformam o mundo.

L’ éducation ne change pas le monde : elle change les gens qui, eux,
vont changer le monde.

Paulo Freire
TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1 : Qu’est-ce que la science politique? . . . . . . . . . . . 9


1.1 La discipline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.1 Les origines grecques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.1.2 Les orientations modernes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.1.3 L’institutionnalisation et la professionnalisation . . . . . 12
1.2 Ses objets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2.1 Le et la politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2.2 Le pouvoir et les relations de pouvoir . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3 Sa démarche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.3.1 Le chercheur et « son » objet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Chapitre 2 : La recherche de sources et d’information. . . . . 21


2.1 Les différents types de sources. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2 La recherche de documentation à la bibliothèque. . . . . . . . . 26
2.3 La recherche d’informations à l’aide de bases de données. . 30

Chapitre 3 : Les principaux travaux en science politique . . 37


3.1 La lecture efficace. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.2 Les types de rapports de lecture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.2.1 La fiche de lecture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.2.2 Le compte-rendu critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.2.3 Le résumé critique de plusieurs textes. . . . . . . . . . . . . . 50
3.2.4 La revue de la littérature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2.5 La bibliographie commentée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.3 Les présentations orales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3.1 Les différences entre le travail écrit et l’exposé oral . . . 54
3.3.2 Les présentations Powerpoint. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.4 Les travaux longs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.4.1 Le travail de recherche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.4.2 L’essai. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.4.3 La dissertation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3.5 Examens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Chapitre 4 : Les aspects techniques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.1 L’écriture d’un texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.2 La présentation d’un travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
4.3 Les références et la bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
4.3.1 La méthode classique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.3.2 La méthode auteur-e/date. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.3.3 La bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.3.4 La liste des références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Annuaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
CHAPITRE 1
Qu’est-ce que la science politique?

Voici posée en titre de chapitre la question épistémologique1 par


excellence. Une question qui, plutôt que d’appeler une réponse
univoque et unanime, en soulève plusieurs autres. Que sait-on de la
science politique? Quelles connaissances met-elle au jour? Comment
cerne-t-elle son objet? Quels en sont les contours? En quoi se
distingue-t-elle des autres sciences humaines et sociales? S’initier à
la science politique, comme être un ou une chercheur-e aguerri-e en
ce domaine, nécessite que l’on ait à l’esprit ces interrogations et que
l’on soit attentif et attentive aux réponses formulées2. En posant les
bases nécessaires pour aborder cette discipline, ce premier chapitre
vise à offrir une perspective de l’étendue de la science politique tout
en rappelant certains éléments de l’histoire de l’intérêt érudit pour la
chose publique.

1.1 La discipline3

En tant que discipline des sciences humaines et sociales, la science


politique, dans sa version nord-américaine, a une histoire récente de
plus d’une soixantaine d’années. Nous verrons ci-après qu’elle doit en
outre à la philosophie et à la théorie politiques occidentales d’avoir
cherché les voies rendant manifestes les phénomènes politiques
1
L’épistémologie est la branche de la philosophie qui s’intéresse à l’acquisition et à
l’évaluation de la connaissance (Macleod et O’Meara, 2007, p. 17). À ce sujet, consulter
également Gilles Gaston Granger, « Épistémologie », in Dictionnaire de la philosophie,
p. 659 à 679, Paris, Encyclopædia Universalis et Albin Michel, 2006.
2
Soulignons que la féminisation réalisée et adoptée dans ce guide ne constitue pas
un réquisit au sein du département de science politique de l’UQAM. Il s’agit plutôt
d’un choix éthique des auteurs. Il ne s’avère donc pas d’une norme devant être
impérativement appliquée par les étudiants. Dans le cas où l’on souhaite procéder
à une féminisation de ses travaux, il est conseillé de s’informer des exigences des
professeur-e-s concerné-e-s et de consulter les indications à cet effet se trouvant à
l’adresse suivante : http://www.instances.uqam.ca/Guides/Pages/GuideFeminisation.
aspx
3
Éric Weil, « Philosophie politique », in Dictionnaire de la Philosophie, p. 1614 à 1630,
Paris, Encyclopædia Universalis et Albin Michel, 2006; Guillaume Bernard, Jean‑Pierre
Deschodt et Michel Verpeaux, Dictionnaire de la politique et de l’administration, sous
« Libéralisme », p. 172-174, Paris, PUF, 2011.
10 Guide de méthodologie en science politique

et ce, depuis au moins deux millénaires. C’est en interrogeant les


multiples façons qu’ont les humains d’interagir dans les espaces qu’ils
revendiquent, défendent, occupent, habitent et à l’intérieur desquels
ils luttent, s’opposent, imaginent, construisent et ce, au prix d’efforts
réflexifs, théoriques et analytiques que la science politique a pris
forme et s’est constituée comme discipline4.

1.1.1 Les origines grecques


À l’époque de la Grèce antique, la réflexion politique vise
spécifiquement la recherche du Bien commun, conceptualisé par
l’idée de la Cité juste. Que celle-ci s’incarne à travers un régime
démocratique dont Athènes fait figure de modèle pour Aristote ou
qu’elle soit imaginée en tant que « République des philosophes »
chez Platon, la vie politique est considérée comme étant la condition
naturelle de l’homme. La citation célèbre d’Aristote, « l’homme est
un animal politique », l’illustre. Plus encore, elle démontre que la vie
politique a toujours préséance sur l’existence singulière de chacun
des citoyens. Si ces derniers s’y inscrivent naturellement, c’est qu’il en
va de l’ordre même du monde et des choses, du cosmos, en somme.
La « science » politique grecque se présente ainsi comme l’« art »
suprême du vivre ensemble.

1.1.2 Les orientations modernes


À la différence des Grecs anciens pour qui la vie en communauté
est pensée à la lumière du Bien commun, les penseurs modernes
que l’on qualifie de « contractualistes », Thomas Hobbes (1588-
1679), John Locke (1632-1704) et Jean-Jacques Rousseau (1712-
1778), ont tour à tour théorisé le pouvoir politique moderne à partir
des critères de volonté et de liberté des individus. Suivant cette
conception, l’existence d’un tel pouvoir, de même que sa légitimité,
tire sa source de la volonté de chacun d’abandonner une partie
de sa souveraineté aux profits des gouvernants : c’est le «  contrat
social ». Malgré les différentes critiques formulées à cette idée qu’un
«  contrat  » originaire soit le résultat d’un libre choix, l’oeuvre de
ces trois auteurs constitue en quelque sorte la matrice de la science
politique contemporaine; Hobbes ayant théorisé une forme de
pouvoir absolutiste; Locke, une organisation sociale libérale fondée

4
Il s’agit d’une conception du politique parmi plusieurs. D’autres conceptions peuvent
être présentées dans le cadre des cours de science politique.
Qu’est-ce que la science politique? 11

sur la propriété privée; et Rousseau proposant quant à lui un modèle


de démocratie délibérative.

En outre, le modèle contractuel vise soit à assurer une plus grande


sécurité (Hobbes), soit à garantir une plus grande liberté pour chacun
(Locke) tout en protégeant l’intérêt général (Rousseau). C’est sur
ces bases qu’est pensée l’émergence de l’État moderne. Plus encore,
contre la tyrannie du pouvoir politique de tout acabit à l’instar de la
figure hobbesienne du Léviathan, le libéralisme s’impose peu à peu
comme doctrine politique et infléchit du même coup la réflexion sur
le pouvoir. L’État devient le garant d’un espace de liberté individuelle
toujours plus vaste. À ce titre, les travaux de Charles-Louis de
Montesquieu (1689-1755) et de Benjamin Constant (1767-1830)
visant la recherche des moyens pour limiter le pouvoir politique
(concept d’État minimal, séparation des pouvoirs, système de poids
et de contrepoids) informent et influencent encore aujourd’hui le
fonctionnement des régimes politiques occidentaux.

Soulignons enfin qu’en tant que régime politique et orientation


économique, le libéralisme tire sa cohérence d’une philosophie qui
prend forme à l’époque des Lumières et qui fait reposer la liberté du
Sujet sur sa raison et son autonomie, deux thèmes notamment mis en
exergue par Immanuel Kant (1724-1804). Parce qu’il est doté d’une
capacité à comprendre les phénomènes qui l’entourent et qu’il est
apte à se donner ses propres règles de conduite, l’individu libéral doit
inscrire son devenir à l’intérieur d’une organisation sociale souple
lui permettant d’exercer ses droits et de jouir de ses facultés. En plus
de former le socle philosophique des régimes politiques occidentaux
et contemporains, les valeurs libérales de raison et d’autonomie
constituent la base d’une conception progressiste et positive de
la science, dominante jusqu’à la Première Guerre mondiale. Les
affres du développement technique ayant mené aux deux Guerres
mondiales, à l’industrie de la mort et à la bombe atomique, ont par
ailleurs porté un dur coup à cette perspective libérale se voulant
pourtant un rempart face aux totalitarismes. Or, ajoutons que déjà
avant la Grande Guerre puis à ses suites, l’idée du Sujet libéral a été
mise à mal par différents courants théoriques.
12 Guide de méthodologie en science politique

1.1.3 L’institutionnalisation et la professionnalisation


Si les premières études politiques, du moins celles reconnues dans
le monde occidental, remontent bien au philosophe grec Aristote, la
science politique en tant que discipline n’apparaît que tardivement,
aux États-Unis, entre le début et le milieu du XXe siècle. La
science politique américaine est marquée dès ses origines par un
questionnement quant à la démocratie qui devient rapidement un
critère normatif pour mieux cerner l’existence de cette entité qu’elle
conçoit comme le peuple américain. À cette problématique initiale
s’ajoutent progressivement celle du rapport entre la démocratie
et l’État et celle de la relation entre le peuple et ses représentants.
Mais ce n’est que suite à la Deuxième Guerre mondiale que s’amorce
véritablement l’institutionnalisation de la discipline au sein des
universités étatsuniennes. La science politique se donne alors pour
tâche, de manière avouée ou non, de renforcer la légitimité du modèle
démocratique étatsunien5. Ouvertement libérale, elle consolide ses
assises théoriques en intégrant les méthodes de recherche propres
aux sciences naturelles (empiriques, quantitatives, objectives).

Au cours des années 1960, la science politique essaime au


Canada6, en France, en Angleterre et en Allemagne. À l’époque
déjà, le «  nouveau  » champ de recherche regroupe des approches
théoriques et des méthodes d’analyse diverses, plus ou moins
éloignées de la théorie politique classique dominée depuis les
Lumières par la réflexion sur le libéralisme et la démocratie. Ces
deux thèmes ont certes toujours fait l’objet de critiques, de débats
et d’interprétations alternatives : le marxisme et l’anarchisme
sont deux exemples notoires de courants théoriques critiques
remettant vigoureusement en question l’histoire de la théorie
politique présentée comme étant celle du progrès du libéralisme
et de la consolidation de la démocratie libérale. C’est cependant
surtout à partir de la seconde moitié du XXe siècle qu’un véritable
foisonnement théorique et méthodologique anime les études portant
sur les rapports de pouvoir et sur l’organisation du vivre ensemble.

5
George Thomas Kurian, The Encyclopedia of Political Science, Washington, QG Press,
2011, vol. 4, N-Q, p. 1278 à 1281.
6
D’ailleurs, le département de science politique de l’UQAM a été fondé en 1969.
Qu’est-ce que la science politique? 13

1.2 Ses objets

La science politique s’intéresse à plusieurs objets de recherche,


allant des libertés individuelles aux questions de droits collectifs
et des droits des minorités, en passant par l’étude des institutions
nationales, internationales et étatiques, jusqu’à la problématisation
du langage et de ses effets. Malgré la multiplicité de ses objets, la
science politique délimite son champ d’activités principalement à
partir de quatre concepts majeurs : le politique, la politique ainsi que
le pouvoir et les relations de pouvoir.

1.2.1 Le et la politique
Le concept7 du politique (et non de la politique) vient du grec
ancien Polis. Si on le traduit par Cité, il faut pourtant se garder de
le confondre avec le concept d’État au sens moderne. Par-delà ses
racines étymologiques, le politique demeure ambigu. Sa définition
varie en fait d’un-e auteur-e à l’autre. Suivant une conception
plus conventionnelle, le politique désignerait le lieu où se déroule
l’activité de la politique. Il regrouperait autant l’État et ses institutions
(parlement, assemblée, armée, police, hôpitaux, institutions
scolaires, etc.) que les différents partis politiques et le gouvernement.
Pour plusieurs, le politique désigne donc « [l’]ensemble organisé
des procédés et des procédures de pouvoir destinés à éliminer ou à
résoudre les conflits intérieurs et extérieurs »8. Toujours dans cette
optique, le politique représente en quelque sorte une scène où se
déroulent plusieurs luttes politiques, lesquelles relèveraient pour
leur part, de ce que l’on désigne par la politique. Faire de la politique
s’inscrirait par conséquent dans cette démarche raisonnée où l’action
est pensée en vue d’un projet politique, d’une transformation de
l’ordre institué ou de son maintien. On comprend dès lors que, selon
cette conception, la politique est intimement liée au politique qui
lui inclurait l’ensemble des mécanismes déployés pour assurer une
cohésion sociale (lois, règles, normes, coutumes, usages, traditions,
etc.). Cette conceptualisation détiendrait l’avantage de cerner le
lieu du politique de manière à le distinguer des champs connexes
tels l’économique, le social, le culturel, etc. Elle rendrait également

7
Pour une définition du terme « concept », voir chapitre 3, section 3.2.1 « La fiche de
lecture ».
8
Weil, op.cit., p. 1615.
14 Guide de méthodologie en science politique

probante la dimension matérielle du politique (les institutions


rendant « visible » le politique).

Dans une autre perspective, cette définition pourrait paraître


réductrice. Par exemple, toutes activités qui ne se dérouleraient pas
dans les lieux traditionnels du pouvoir (la maison ou la rue, par
exemple) ou qui ne seraient pas menées par des acteurs et actrices
politiques reconnus-es (les « étudiants-es », les femmes, les minorités,
etc.) ne pourraient pas recevoir l’épithète « politique ». Par exemple,
pour plus d’un ou une penseur-e féministe, la distinction opérée
entre sphère publique et sphère privée aurait pour effet d’occulter
la minorisation et la dévaluation des femmes, en les excluant du
domaine public du fait de leur assujettissement au travail domestique.
Dans ce cas particulier, c’est cette distinction entre le public et le privé
qui génèrerait un effet politique se traduisant par une domination
du genre masculin sur le genre féminin. Cette relation de pouvoir
particulière, connue sous le vocable de patriarcat, a été théorisée
et dénoncée par le mouvement féministe dans les années 1960, un
effort de problématisation que résume la formule consacrée « le
privé est politique ».

Cet exemple démontre non seulement que le travail de définition


du politique, tout autant que la délimitation de son champ d’étude,
est une tâche difficile et exigeante : elle est aussi sans cesse à refaire
puisque la définition même du politique est constamment à repenser.
Ainsi, d’un point de vue différent, le politique pourrait intégrer plus
d’une relation entre individus, citoyens, institutions, etc., autant
d’acteurs qui à première vue ne feraient pas de la politique. Le concept
du politique pourrait donc référer à tout un amalgame de rapports
de pouvoir dont la scène, c’est-à-dire le lieu où ils se produisent, ne
coïncide pas forcément avec l’État et ses institutions. À elles seules,
la construction d’un lieu et la disposition des objets qui s’y trouvent
peuvent mettre en scène une relation de pouvoir. Par exemple, la
relation à la fois de proximité et de distance entre un-e professeur-e
se trouvant debout au devant de la classe, se déplaçant, parlant, et
ses étudiant-e-s assis-e-s, statiques, muet‑te‑s, occupant un espace
pensé et matérialisé conformément à une autorité pré‑établie,
Qu’est-ce que la science politique? 15

révèlerait du politique9. Cette autorité tacite se verrait renforcée


par des variables a priori exogènes à la relation de pouvoir qu’il
s’agirait de questionner. La scène ne se déroulant pourtant pas dans
un parlement ou une assemblée, des institutions dont le caractère
politique fait consensus, le politique demeurerait néanmoins patent.
En fait, cet espace met en jeu un ensemble de variables (autorité,
éducation, architecture, ergonomie) générant une situation
politique où des relations de pouvoir sont observables. En bref, il est
possible de conclure que la disposition d’un lieu produit des effets
qui peuvent être qualifiés et analysés comme étant politiques. De
la même façon, la description de faits peut également faire l’objet
d’une analyse mettant en relief des effets politiques. Ainsi, les idées,
valeurs ou représentations politiques pour lesquelles des individus
ou des groupes luttent constituent, dans cette optique, autant de
variables que le et la politologue doivent considérer lorsqu’il et elle
s’intéressent à la problématique du politique. En un mot, le et la
chercheur-e en science politique s’intéressent à toutes questions se
rapportant au phénomène du « vivre ensemble ».

1.2.2 Le pouvoir et les relations de pouvoir


Le concept de pouvoir est sans conteste un objet de prédilection en
science politique. Comme le politique, il est lui aussi frappé du sceau
de l’ambivalence. Souvent confondu avec l’autorité ou la puissance de
l’État, il peut référer à des situations de domination – à des relations
de pouvoir – mais aussi à tout un éventail de régimes politiques.
En effet, l’étude des régimes politiques nous oblige non seulement à
produire une réflexion sur le pouvoir en tant qu’autorité qui décide,
mais aussi à préciser la relation entre cette autorité et son destinataire.
L’étude des régimes politiques remonte à l’époque de la Grèce
antique. Si Platon s’inscrit en quelque sorte comme précurseur d’une
réflexion sur le politique, on doit à Aristote la première initiative de
recension et d’analyse rigoureuse de la diversité des régimes grecs
lui étant contemporains, une réflexion menée en fonction de sa
conception du Bien commun comme l’idéal vers lequel doit tendre
la vie en communauté. La Modernité donne lieu aux premières
théorisations du pouvoir reposant sur le primat de l’individu. C’est
seulement alors que le pouvoir se trouve pensé dans son rapport à
9
À propos de l’espace public, voir notamment Jürgen Habermas, L’espace public :
archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris,
Payot, 1997 (1962), 324 p.
16 Guide de méthodologie en science politique

la société, qu’il organise et protège. Cette distinction entre l’État et la


société est encore aujourd’hui un sujet d’intérêt, qu’elle soit contestée
ou défendue.

Poser la question du pouvoir, c’est inévitablement s’intéresser à celle


de la légitimité. Quelle qu’en soit la forme, pour qu’il y ait du pouvoir,
il doit y avoir une reconnaissance de son existence. En d’autres
mots, le pouvoir n’existe pas indépendamment de sa reconnaissance
ou de sa contestation – qui est par-là même une autre forme de
reconnaissance. À partir de cette considération, précisons que la
légitimité s’appréhende différemment de la légalité. Alors que la
première relève de critères d’évaluation propres à un jugement rendu
a posteriori, la seconde correspond pour sa part à la définition d’un
statut sanctionné par des règles de droit et des lois préétablies.

Plusieurs recherches portent sur les modalités de l’exercice du


pouvoir. La limitation de la puissance de l’État par des moyens
juridiques (par exemple, le constitutionnalisme10) ou par des moyens
politiques (par exemple, le militantisme), l’exigence de penser les
relations internationales et les rapports interétatiques à travers
le prisme des organisations telles que l’Organisation des Nations
Unies ou l’Organisation mondiale du commerce sont autant de
sujets d’intérêts pour la science politique. Par exemple, le rapport
entre l’État et les organisations interétatiques exige des précisions
théoriques sur la limitation de la souveraineté de l’État. Un ou une
chercheur-e pourrait alors s’interroger sur les conditions rendant
légitime l’intervention d’une organisation internationale sur le
territoire d’un État dit « souverain » et, au niveau intra-étatique cette
fois, il ou elle pourrait se pencher sur des problématiques telles que
la participation citoyenne à la prise de décisions ou la légitimité du
droit de vote, l’influence des médias sociaux dans un contexte de
lutte politique, etc. Toujours en s’intéressant aux relations de pouvoir,
le ou la politologue peut par ailleurs sortir du cadre étatique. Par
exemple, il ou elle peut s’interroger sur les significations et sur la
nature de la violence, le rapport entre culture et politique ou encore
l’institutionnalisation comme pratique sociale.

10
Bien que ces moyens soient dits juridiques, ils comportent également une dimen-
sion politique au sens où nous l’avons traité au point 1.2.1.
Qu’est-ce que la science politique? 17

1.3 Sa démarche

La science politique s’articule et prend forme à travers les débats


qui la traversent de part en part et qui contribuent à en (re)tracer
sans cesse les contours. Elle se présente comme un ensemble de
réponses provisoires (ponctuelles, contextuelles) à une interrogation
fondamentale sur le pouvoir et le vivre ensemble. Bien qu’elle place
les enjeux méthodologiques (indissociables du souci de rigueur) au
cœur de sa démarche de recherche, l’étude du politique n’est jamais
complètement indépendante de la politique et des enjeux de pouvoir.

1.3.1 Le chercheur et « son » objet


Historiquement, les sciences sociales ont tâché d’élaborer des
modèles théoriques11 tendant à la scientificité et mettant de l’avant
les principes d’objectivité et de neutralité. L’idée était d’assurer la
neutralité du ou de la chercheur-e afin d’éviter qu’il ou elle n’oriente
ses travaux en fonction de sa subjectivité, c’est-à-dire de ses valeurs
morales, sociales et politiques. Les résultats et analyses présentés
dans les travaux dits « scientifiques » devaient donc être le fruit de
recherches effectuées selon une démarche reconnue et validée par les
pairs plutôt que suivant la somme des intérêts, des opinions ou des
valeurs venant biaiser et orienter l’analyse. L’objectivité fait référence
notamment au modèle des sciences naturelles dont se sont inspirées
les sciences sociales à l’origine de leur institutionnalisation. Il s’agit
d’un principe mettant l’accent sur les faits observables (empirisme)
et sur cette idée qu’un modèle théorique rigoureux et scientifique
peut être reproduit, un peu à l’image des expériences effectuées en
laboratoire. L’objectivité en sciences sociales fait néanmoins l’objet
d’un long débat qui demeure d’actualité.

Évitant de réduire ce débat à une lutte entre deux positions  :


l’une défendant une conception réductrice de la neutralité et de
l’objectivité; l’autre acceptant d’une façon décomplexée le caractère
subjectif du travail scientifique, les positivistes contemporains

11
« De façon générale, nous pouvons dire qu’une théorie nous permet d’établir des
rapports entre les phénomènes étudiés en vue de mieux comprendre ou de mieux
expliquer le sens de ces relations. En un mot, la théorie rend le monde plus intelligible
[…] » Evelyne Dufault, « Théorie », In Relations Internationales : Théories et concepts,
2e éd., sous la dir. de Alex Macleod, Evelyne Dufault et F. Guillaume Dufour, p. 244-
247, Montréal, Athéna Éditions, 2004, p. 244.
18 Guide de méthodologie en science politique

adoptent quant à eux un modèle poppérien12 où la « vérité » de la


science n’est pas garantie par la « neutralité » des chercheurs, mais
plutôt par des institutions et un cadre qui permettent d’appliquer le
principe de réfutabilité dans un souci de rigueur méthodologique.

En plus des enjeux et des questionnements que soulève la position du


ou de la chercheur-e, qu’elle soit revendiquée comme étant objective
ou non, s’ajoutent et s’imbriquent ceux émergeant du rapport entre le
pouvoir et le savoir13. À titre d’exemple, les débats entre scientifiques
à propos des enjeux et des risques écologiques comportent souvent,
pour ne pas dire toujours, une dimension politique. Ils produisent
un savoir qui influence les pratiques politiques (les décisions, les
lois, les sanctions, les pratiques sociales et quotidiennes, etc.) et qui
peut ultimement mener à la contestation voire à la transformation
de l’ordre établi. Dans ce cas précis, le ou la politologue pourrait
s’intéresser par exemple au processus décisionnel mis en oeuvre
à la suite de la production d’un nouveau savoir dans le domaine
environnemental. Il s’agirait alors de mettre en évidence le rôle joué
par ces nouvelles connaissances dans la prise de décisions politiques
visant à induire de nouveaux comportements chez les citoyens et
citoyennes.

Comme nous le mentionnions, les principes de neutralité et


d’objectivité sont toujours sujets à débat. L’idée d’éliminer toute
subjectivité est particulièrement contestée. Il est possible de
défendre que le choix d’un objet d’étude soit intimement lié au
vécu, aux expériences et aux valeurs du ou de la chercheur-e. Des
courants de pensée tels que la Théorie critique ou certaines variantes
du féminisme intègrent d’ailleurs des dimensions subjectives à leur
modèle théorique. Dans ces deux cas, la recherche théorique vise
explicitement la transformation de l’ordre politique. Dans cette
perspective, on ne saurait donc s’attendre à ce qu’une chercheure
féministe exclut de ses réflexions sa condition de femme qui peut la
mener à produire des analyses dont l’un des buts est de transformer
l’ordre établi. Au final,

12
Karl Popper, La logique de la découverte scientifique, Paris, Payot, 1973 (1959), 480 p.
13
Michel Foucault s’est intéressé particulièrement à cette question dans cet ouvrage :
L’archéologie du savoir, Paris, Gallimard, 1969, 275 p.
Qu’est-ce que la science politique? 19

[il s’agit] de faire de l’étude du politique une discipline


rigoureuse, qui, dans son objectif d’analyser et comprendre
divers phénomènes politiques, arrive à séparer l’opinion et
la science. Depuis les premiers balbutiements de la réflexion
politique en dehors de la discipline philosophique jusqu’à ses
plus récents développements, on considère qu’une démarche
intellectuelle rigoureuse est la clé de cette séparation.14

En résumé, il importe de souligner une fois de plus la multiplicité


des objets de recherche et des approches que regroupe la science
politique. Si elle est animée autant par les débats touchant son objet
(débats de nature théorique) que ceux en lien avec la discipline
(débats de nature épistémologique) ou encore ceux entourant sa
démarche (débats de nature méthodologique), elle se caractérise
aussi, sinon invariablement, par l’intérêt qu’elle porte à la vie en
société.

14
Dalie Giroux, Ariane Lafortune et Pierre Toussaint, Guide de méthodologie en
science politique, Centre Paulo-Freire, s.l., s.é., 2001, p. 1.
CHAPITRE 2
La recherche de sources et d’information

2.1 Les différents types de sources

Il est possible de s’appuyer sur différents types de documents


pour réaliser des travaux universitaires. Les sources auxquelles les
étudiant-e-s en science politique ont le plus souvent recours sont
les dictionnaires spécialisés, les encyclopédies, les monographies,
les articles de périodiques scientifiques, les mémoires de maîtrise,
les thèses de doctorat, les publications gouvernementales et
internationales, les sources juridiques, les actes de colloques et
de congrès, les discours officiels, les recueils de textes et notes de
cours, l’Internet, les documents sonores et audio-visuels ainsi que les
articles de journaux.

Les sources sont généralement classifiées en trois catégories : les


sources primaires, les sources secondaires et les sources tertiaires.
Dans le premier cas, il s’agit de documents originaux (des manuscrits,
des rapports, des correspondances, etc.) ou de recherches réalisées
à partir de données inédites (des études faites à partir d’entrevues,
de questionnaires ou d’autres méthodes). Les sources secondaires
sont des travaux qui analysent et réinterprètent des documents
de première main. Enfin, les sources tertiaires sont des écrits qui
rapportent l’existence, qui résument ou qui critiquent des sources
secondaires.

Dictionnaires spécialisés et encyclopédies


Les dictionnaires spécialisés en science politique et les encyclopédies
sont indispensables pour amorcer une nouvelle recherche. Ils
permettent d’examiner, d’une façon globale et succincte, un
évènement, une notion ou un phénomène historique. De plus, il est
possible de trouver, dans ces documents, des références à certaines
études portant sur le thème abordé. Il existe des dictionnaires
spécialisés en science politique, mais aussi en sociologie, en
philosophie politique, en histoire, en droit et en études féministes.
22 Guide de méthodologie en science politique

Il est possible de consulter des encyclopédies générales ou des


encyclopédies spécialisées.

Des dictionnaires spécialisés et des encyclopédies sont disponibles


à la bibliothèque de l’UQAM. Le Centre Paulo-Freire en possède
quelques-uns. Ils peuvent être consultés sur place.

Monographies
Les monographies, qu’on peut simplement désigner comme des livres
traitant d’un sujet, constituent une source d’information majeure
pour la réalisation des travaux universitaires en science politique.
Ces renseignements ne sont toutefois pas toujours les plus à jour,
puisque les délais de publication des livres peuvent être appréciables.
De plus, les livres s’adressent parfois à un auditoire général, non-
spécialiste. Ainsi, comme tout autre document, il faut évaluer la
pertinence et la fiabilité des ouvrages avec lesquels on travaille.

La bibliothèque de l’UQAM donne accès à de nombreux livres en


tablettes ou en ligne. Il est aussi possible de consulter ou d’emprunter
des monographies dans d’autres bibliothèques.

Articles de périodiques scientifiques


Les périodiques scientifiques sont des revues spécialisées publiées par
des universités ou des centres de recherche. On y diffuse les résultats
d’études menées par des chercheur-e-s universitaires. Les articles de
périodiques scientifiques sont une source éprouvée d’informations.
Ces textes sont évalués à l’aide d’un système de révision par les pairs.
De plus, les périodiques scientifiques présentent les résultats des
recherches les plus récentes. Du reste, les articles tirés de ces revues
sont plus rapides à consulter que des ouvrages et l’information y est
présentée d’une façon plus systématique.

Les bibliothèques universitaires, dont celle de l’UQAM, possèdent


des collections de périodiques scientifiques. Des bases de données
accessibles sur le Web donnent également accès à des articles de
périodiques scientifiques.
La recherche de sources et d’information 23

Mémoires et thèses
Les mémoires et les thèses sont des recherches réalisées par des
étudiant-e-s aux cycles supérieurs. Ces travaux respectent une
démarche scientifique rigoureuse. On y trouve généralement un
aperçu de la littérature scientifique et des débats universitaires sur
un thème spécifique.

Des mémoires et des thèses sont disponibles à la bibliothèque


de l’UQAM. D’autres, produites dans plusieurs universités nord-
américaines, peuvent être téléchargées sur des bases de données en
ligne.

Publications gouvernementales et internationales


Les publications gouvernementales et internationales (PGI) sont
des documents de formats et de types très diversifiés, produits par
ou pour des gouvernements, des organisations internationales et
d’autres institutions. Il est pertinent de les consulter lorsque l’on
effectue une recherche de documents officiels des ministères et
organismes publics, de rapports annuels, de statistiques, de données
financières officielles ou encore de rapports de recherche. Plusieurs
de ces publications sont disponibles sur les sites Internet des
institutions ou encore par le biais de bases de données.

Une section de la bibliothèque centrale de l’UQAM est consacrée à ce


type de documents. Elle se trouve au même étage que la bibliothèque
des sciences juridiques, soit au deuxième palier de la bibliothèque
centrale. Il est aussi possible de consulter ou d’emprunter des PGI
dans d’autres bibliothèques.

Sources juridiques
Lors de la production d’un travail, l’utilisation de documents de
nature juridique peut s’avérer pertinente. Les lois, les règlements, la
jurisprudence, les conventions et les traités peuvent venir appuyer
l’argumentation et nourrir le raisonnement.

Ce type de documents se trouve à la bibliothèque des sciences


juridiques, soit au deuxième palier de la bibliothèque centrale. Il est
aussi possible de consulter ou d’emprunter des documents juridiques
dans d’autres bibliothèques.
24 Guide de méthodologie en science politique

Actes de colloques et de congrès


Les actes de colloques et de congrès sont des recueils de
communications présentées par des chercheur-e-s ou des spécialistes
dans le cadre d’événements scientifiques. Ces documents proposent
des réflexions sur des thèmes spécifiques et actuels, ou alors
présentent des résultats de recherches récentes sur divers sujets.

Ces documents sont disponibles en ligne ou en bibliothèques.

Discours officiels
Les discours sont des propos émis par des personnalités publiques.
Ils sont généralement rapportés en intégralité. Les discours peuvent
renforcer l’argumentation car ils constituent une source officielle.

Il est possible de trouver ce type de sources à travers différents


supports tels que les quotidiens et leurs archives, les documents
historiques, les biographies, les PGI, les recueils d’allocutions
d’officiels, en ligne, les documentaires, etc.

Recueils de textes et notes de cours


Les recueils de textes regroupent des articles de périodiques ainsi
que des chapitres de livres pouvant être utilisés comme source
d’information. Si les professeur-e-s sélectionnent ces textes, c’est
qu’ils constituent souvent des références incontournables dans la
discipline. Par conséquent, leur utilisation peut s’avérer judicieuse
afin d’étayer une recherche.

Les notes de cours personnelles, quant à elles, peuvent servir de base


afin de cerner un sujet de recherche en particulier. Il est toutefois
recommander de les utiliser avec parcimonie, car l’objectif d’un
travail universitaire est de présenter une problématique d’un point
de vue original et de démontrer ses capacités de recherche.

Internet
La recherche en ligne permet de trouver des informations factuelles,
des références, des textes d’opinion, des analyses et des documents
officiels. Toutefois, un travail universitaire ne devrait jamais être
uniquement basé sur des sources Internet. Malgré les avantages
qu’elles peuvent présenter, la vigilance s’impose quant à la qualité
La recherche de sources et d’information 25

de l’information disponible, car les auteur-e-s ne sont pas tenu‑e‑s


aux mêmes règles méthodologiques requises par les travaux
universitaires. Enfin, l’information y est souvent éphémère, et c’est
pourquoi il est recommandé de privilégier des sites Internet qui
assurent une certaine pérennité des données.

Documents sonores et audio-visuels


Les documents sonores et audio-visuels, et plus particulièrement
les films documentaires, peuvent offrir des points de vue et des
témoignages pouvant enrichir la recherche. Cependant, ils ne
peuvent à eux seuls constituer la source principale de référence.

Ces documents sont disponibles en ligne ou en bibliothèques.


L’audio-vidéothèque est située au niveau métro de la bibliothèque
centrale de l’UQAM.

Articles de journaux
Les articles de journaux contiennent des informations factuelles sur
des événements d’actualité locale, nationale et/ou internationale.
Toutefois, ils abordent des sujets d’un point de vue davantage
informatif qu’analytique. S’ils ne constituent pas des sources
scientifiques, ils sont par contre utiles pour effectuer certains types
de travaux. Par exemple, si l’on étudie un événement historique
majeur, il peut être intéressant d’observer de quelle manière il a été
traité dans les quotidiens. Afin de repérer des articles de journaux,
les bases de données et les sites Internet des quotidiens peuvent être
consultés.
26 Guide de méthodologie en science politique

Important : évaluer la fiabilité d’une source

Lorsqu’on produit un travail universitaire, certaines questions


permettent, dès le départ, d’évaluer la fiabilité d’une source.
• Qui est l’auteur-e du texte? S’agit-il d’un ou d’une universitaire
spécialiste du sujet?
• Suivant l’objet étudié, il peut être pertinent de considérer la
date de parution du document. Est-il récent?
• Le document est-il publié par une maison d’édition
universitaire ou reconnue au sein la communauté des
chercheur-e-s?
• Le texte a-t-il été évalué au moyen d’un système de révision
par les pairs? Est-il paru dans un périodique scientifique?
• Comment le travail a-t-il été reçu dans le monde
universitaire? Qu’en disent les diverses recensions parues
dans les périodiques scientifiques?
• La source est-elle citée dans d’autres travaux sur le même
sujet?

2.2 La recherche de documentation à la bibliothèque

La bibliothèque de l’UQAM met de nombreux documents à la


disposition des étudiant-e-s. Il est aussi possible de consulter
ou d’emprunter des sources en visitant d’autres bibliothèques
universitaires, ainsi que la BAnQ (Bibliothèque et Archives
nationales du Québec).

Chacune de ces institutions possède un catalogue numérique, le plus


souvent disponible sur le Web. Ce type d’outil permet de chercher
des documents, en offre une description, puis renseigne sur leur
disponibilité et leur emplacement.

La bibliothèque de l’UQAM
La Bibliothèque centrale de l’UQAM est située dans le pavillon
Hubert-Aquin, au A-M100. Il y a d’autres bibliothèques à l’UQAM,
dont celle des sciences de l’éducation et celle des sciences juridiques
La recherche de sources et d’information 27

par exemple. Il est possible d’avoir plus d’information à leur sujet en


consultant la page d’accueil de la bibliothèque sur le Web.

L’adresse du site Internet de la bibliothèque de l’UQAM est la


suivante : http://www.bibliotheques.uqam.ca/

Virtuose est le catalogue de la bibliothèque de l’UQAM. Il permet


premièrement de repérer les documents qui font partie de la
collection de la bibliothèque. Il est à noter qu’avec Virtuose, il est
impossible de chercher des articles de périodiques scientifiques
précis. Ce catalogue répertorie les revues que possède la bibliothèque
de l’UQAM et non les différents articles qu’elles contiennent.
Deuxièmement, Virtuose donne accès à plusieurs documents en
ligne. D’une part, des livres numériques peuvent être consultés via
ce catalogue. D’autre part, Virtuose inclut les fichiers faisant partie
de la collection Archipel. Il s’agit d’un ensemble de travaux produits
par des chercheur-e-s, puis des étudiant-e-s aux cycles supérieurs à
l’UQAM. Archipel rassemble plusieurs mémoires et thèses.

Pour faire une recherche dans Virtuose, il suffit d’utiliser la barre


de recherche qui apparaît sur la page d’accueil du site Web de la
bibliothèque. Cependant, il est conseillé de sélectionner « Catalogue
UQAM » sur la même page pour procéder à une recherche plus
pointue.

La bibliothèque de l’UQAM offre le service de Prêt entre


bibliothèques (PEB). Des documents absents des bibliothèques de
l’UQAM peuvent ainsi être empruntés. Il y a cependant des frais et
des délais liés à ce service.

Les autres bibliothèques


Il est possible de se déplacer pour aller consulter des sources dans
d’autres bibliothèques. À Montréal, il y a la BAnQ (Bibliothèque
et Archives nationales du Québec), puis les bibliothèques des
différentes universités de la ville, soit celles de McGill, Concordia
et de l’Université de Montréal. Dans chacune de ces institutions, un
catalogue accessible en ligne répertorie les sources qu’elle possède.

Avec la Carte CRÉPUQ, il est facile d’emprunter des documents dans


l’ensemble de ces bibliothèques. Les étudiant-e-s de tous les cycles
28 Guide de méthodologie en science politique

peuvent se procurer cette carte en se rendant au comptoir de prêt à


la Bibliothèque centrale de l’UQAM.

Astuces : le catalogue WorldCat

Lors de recherches de documents ailleurs que dans les


bibliothèques de l’UQAM, le catalogue WorldCat est d’une aide
importante. Accessible sur le Web, ce catalogue répertorie les
collections de plusieurs bibliothèques, dont celles mentionnées
précédemment. WorldCat permet notamment d’identifier dans
quelle institution un document recherché est disponible.

L’adresse Web de WorldCat est la suivante :


http://www.worldcat.org/

Effectuer une recherche de documents à la bibliothèque

Première étape : Le sujet et la question de recherche


Avant de commencer, il faut avoir choisi un sujet de recherche. Si
une question de recherche a déjà été élaborée, il sera possible de
cibler de la documentation avec plus de précision. Si la question de
recherche reste à être définie, il faut s’appuyer sur des sources plus
générales, telles que des dictionnaires spécialisés, des encyclopédies
ou des ouvrages introductifs, pour la développer (voir le point 3.4.1
« Le travail de recherche » du chapitre 3 pour plus d’information sur
le choix d’un sujet et l’élaboration d’une question de recherche).

Deuxième étape : l’identification de mots-clés


Lorsque le sujet du travail est déterminé, il faut identifier des mots-
clés permettant de trouver de l’information. Les mots-clés désignent
des notions, des évènements ou des thèmes qui ont été traités
auparavant dans la littérature scientifique.

Les termes choisis doivent correspondre aux informations


répertoriées dans le catalogue de la bibliothèque ou dans la banque
de données. Les notices bibliographiques d’une bibliothèque
contiennent différents champs, tels que l’auteur-e, le titre,
l’éditeur‑trice, les sujets, etc. Il est recommandé d’identifier des
La recherche de sources et d’information 29

mots‑clés susceptibles de figurer dans le titre ou dans le champ des


sujets.

Au commencement d’une recherche, il est nécessaire d’identifier


plusieurs mots-clés ayant des significations similaires. Certains
peuvent apparaître dans le catalogue examiné et d’autres non. Il peut
également être utile de trouver des termes en français et en anglais,
puisqu’une part importante des publications contemporaines paraît
en langue anglaise.

Troisième étape : rechercher dans le catalogue de la bibliothèque


Les mots-clés identifiés servent donc à lancer des recherches dans le
catalogue d’une ou de plusieurs bibliothèques. Si les documents ne
sont pas disponibles, il est souvent possible de les réserver.

Astuces : les thésaurus

De nombreux catalogues de bibliothèques et plusieurs bases


de données possèdent des thésaurus. Il s’agit de registres où
sont présentés les différents termes utilisés pour classifier les
documents. Les thésaurus sont des outils utiles pour identifier
des mots-clés.

Dans le thésaurus RASUQAM, on retrouve les mots employés


dans le catalogue de la bibliothèque de l’UQAM pour classer, par
sujets, les sources qui y sont répertoriées.

Ce thésaurus est accessible en ligne à l’adresse qui suit :


http://anaxagore.bib.uqam.ca/F?func=find-b-0&local_
base=uqm10
30 Guide de méthodologie en science politique

2.3 La recherche d’informations à l’aide de bases de données

Les bases de données sont des répertoires où l’information est


classifiée de façon à pouvoir y accéder aisément. Il existe plusieurs
types de bases de données qui renferment des sources et des
informations de divers types. Il peut s’agir d’articles de périodiques
scientifiques, de conférences, d’articles de journaux, de recensions
d’ouvrages, d’images, de statistiques, etc.

Accéder aux bases de données disponibles à l’UQAM


Pour avoir accès aux bases de données disponibles à l’UQAM, il faut
d’abord ouvrir la page d’accueil du site Web de la bibliothèque. Par la
suite, il suffit de sélectionner « Bases de données A-Z ».

Les bases de données sont toujours accessibles à partir des ordinateurs


qui sont à la bibliothèque et sur le campus de l’UQAM. Pour
consulter les bases de données à partir d’un ordinateur personnel,
il est toutefois nécessaire de le configurer en suivant les instructions
présentées sur le site Web de la bibliothèque (voir : http://www.
bibliotheques.uqam.ca/acceder-aux-ressources).

Chercher des articles de périodiques scientifiques


Les bases de données constituent une ressource indispensable pour
la recherche d’articles de périodiques scientifiques. De nombreuses
bases de données sont dédiées à répertorier spécifiquement les
articles produits par des chercheur-e-s.

Pour chercher des articles scientifiques sur des bases de données,


il faut d’abord sélectionner « Bases de données A-Z », en ligne,
sur la page d’accueil de la bibliothèque. Sur la nouvelle page Web,
il y a trois onglets. Lors des premières recherches, il est conseillé
de sélectionner l’onglet « Par catégorie », qui permet de faire une
recherche par discipline scientifique. Sous cet onglet, la colonne de
gauche répertorie différentes disciplines. Il suffit de faire un choix
La recherche de sources et d’information 31

et de sélectionner « Envoi » pour que des liens vers plusieurs bases


de données apparaissent. Après avoir choisi une base de données,
on procède à une recherche à l’aide de mots-clés, de la même façon
que dans le catalogue numérique d’une bibliothèque. (À ce sujet,
voir la fin de la section 2.2 « La recherche de documentation à la
bibliothèque »).

Il faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas que les bases de données de
« Science politique » qui peuvent être utiles pour un travail. Il est
aussi possible d’examiner celles de disciplines connexes, telles que
« Sociologie », « Histoire », « Études féministes », « Économie » ou
« Sciences juridiques ».

D’autre part, lorsque nous sommes plus familier-ère-s avec les bases
de données, il est possible de se référer à la classification en ordre
alphabétique et de chercher par noms.

Les bases de données répertorient les articles de périodiques


scientifiques, pas seulement les revues comme dans les catalogues
de bibliothèques. En procédant à une recherche à l’aide de mots-
clés, telle que décrite plus haut, on peut identifier des articles sur un
sujet spécifique. Certaines bases de données fournissent les articles
intégraux en format PDF. D’autres ne présentent que la référence
bibliographique et une description. Dans ce cas, il faut chercher
ailleurs le texte de l’article. Un lien vous proposant diverses avenues
apparaît parfois en marge de la référence.
32 Guide de méthodologie en science politique

Synthèse : la recherche d’articles scientifiques sur le Web

1. Accéder à la page d’accueil de la bibliothèque de l’UQAM au


http://www.bibliotheques.uqam.ca/

2. Sélectionner « Bases de données A-Z » et ensuite l’onglet


« Par catégorie ».

3. Choisir une « Catégorie », puis une « Sous-catégorie » dans la


liste présentée. Par la suite, sélectionner « Envoi ».

4. Choisir une base de données.

5. Faire une recherche en ayant recours à des mots-clés.

* Afin d’accéder aux bases de données de l’UQAM en ligne, il


suffit de suivre les indications fournies à l’adresse suivante :
http://www.bibliotheques.uqam.ca/acceder-aux-ressources

Quelques bases de données utiles

JSTOR
JSTOR est une base de données multidisciplinaire qui répertorie des
centaines de périodiques scientifiques internationaux. On y trouve
de nombreux textes disponibles pour le téléchargement en format
PDF. Il faut noter qu’une grande partie de ceux-ci sont en anglais.
Avec la fonction de recherche avancée, il est néanmoins possible de
filtrer les articles en fonction de la langue dans laquelle ils sont écrits.

Pour y accéder, il faut aller sur la page Web de la bibliothèque (www.


bibliotheques.uqam.ca) et sélectionner « Bases de données A-Z ».
Ensuite, il faut choisir l’onglet « Par titre » et entrer « JSTOR » dans
la barre de recherche.

Repère
Repère est une base de données multidisciplinaire en français.
Elle est une réalisation de Bibliothèque et Archives nationales du
Québec (BAnQ) et des Services documentaires multimédia (SDM).
Des périodiques tels que la Revue française de science politique,
Politique étrangère, la Revue canadienne de science politique et
La recherche de sources et d’information 33

Politique et sociétés y figurent. Notons que Repère ne répertorie pas


que des périodiques scientifiques. De plus, cette base de données ne
fournit pas une version numérique du texte intégral pour l’ensemble
des références qu’elle propose. Donc, il est parfois nécessaire de
compléter la recherche dans une bibliothèque.

Pour avoir accès à Repère, il faut visiter la page Web de la bibliothèque


(www.bibliotheques.uqam.ca) et sélectionner « Bases de données
A-Z ». Par la suite, il faut choisir l’onglet « Par titre » et entrer
« Repère » dans la barre de recherche.

PAIS International
Il s’agit d’une base de données qui comprend un nombre important
de documents, tant des articles de périodiques scientifiques que des
rapports gouvernementaux et des conférences. L’interface de PAIS
est en français, mais une partie importante des articles qui y figurent
sont en anglais.

Pour faire une recherche à l’aide de PAIS International, il faut aller


sur la page Web de la bibliothèque (www.bibliotheques.uqam.ca) et
choisir « Bases de données A-Z ». Ensuite, il faut sélectionner l’onglet
« Par titre » et entrer « PAIS » dans la barre de recherche.

ProQuest Political Science


Cette base de données répertorie des articles de périodiques
scientifiques majeurs en science politique. En plus d’articles
scientifiques, elle rassemble des thèses d’universités américaines et
canadiennes. La plupart des articles que ProQuest Political Science
regroupe sont en anglais.

Pour utiliser cette base de données, il faut aller sur la page Web de
la bibliothèque (www.bibliotheques.uqam.ca) et choisir « Bases de
données A-Z ». Ensuite, il faut sélectionner l’onglet « Par titre » et
entrer « ProQuest Political Science » dans la barre de recherche.

Google Scholar
Il s’agit d’une base de données publique et gratuite. De nombreux
articles sont offerts en format PDF ou HTML. Si Google Scholar
34 Guide de méthodologie en science politique

propose un article sans l’offrir en version intégrale, il faut voir si le


périodique est disponible à la bibliothèque.

Pour avoir accès à Google Scholar, il suffit d’aller sur le site Web
suivant : http://scholar.google.ca/

Les étudiant-e-s de science politique sont susceptibles de trouver des


sources utiles pour la réalisation de leurs travaux dans plusieurs autres
bases de données. Pour des articles de périodiques scientifiques, il y a
notamment Worldwide Political Science Abstracts, CAIRN, Persée,
Érudit et Project Muse. Pour ce qui est des mémoires et des thèses, il
y a ProQuest Dissertations and Theses.

Pour accéder à ces bases de données, il faut se rendre sur la page Web
de la bibliothèque (www.bibliotheques.uqam.ca) et choisir « Bases
de données A-Z ». Par la suite, il faut sélectionner l’onglet « Par titre »
et entrer dans la barre de recherche le nom de la base de données.

Astuces : Infosphère

Infosphère est une ressource en ligne qui vise à aider les


étudiant‑e‑s à effectuer des recherches d’information. Cet outil
répond à toutes les questions incontournables concernant la
réalisation d’une recherche.

Infosphère est accessible à l’adresse suivante : http://www.


bibliotheques.uqam.ca/infosphere/sciences_humaines/index.
html
La recherche de sources et d’information 35

Important : Quelques outils indispensables pour la recherche

Les opérateurs logiques (ou opérateurs de recherche) sont


des outils majeurs pour la recherche dans les catalogues de
bibliothèques comme dans les bases de données. Ils permettent
de lier les mots-clés utilisés pour la recherche. Les principaux
opérateurs logiques sont « ET », « OU » et « SAUF » (en anglais,
« AND », « OR » et « NOT »).

• Indiquer « ET » ou « AND » entre deux mots dans une barre


de recherche permet de trouver des documents où figurent
les deux termes.
• Mettre « OU » ou « OR » entre deux termes permet de
trouver des sources dans lesquelles l’un ou l’autre des mots
est présent.
• Finalement, en insérant « SAUF » ou « NOT » entre deux
mots, il est possible de chercher un document où apparaît le
premier terme, mais pas le second.

Les guillemets anglais (“ ”) font en sorte que le moteur de


recherche cherchera l’expression exacte. Il suffit de placer le terme,
l’expression ou le groupe de mots entre les guillemets et de lancer
la recherche.
Dans une recherche, l’astérisque (*) peut être utilisé pour
remplacer des lettres ou des mots manquants. Plus précisément,
il est mis à la fin d’un mot incomplet ou d’une expression pour
élargir la recherche. Par exemple, « fémini* » permettra de
chercher simultanément les mots « féminin », « féminins »,
« féministe », « féministes », « féminisme » et « féminismes ».
CHAPITRE 3
Les principaux travaux en science politique

3.1 La lecture efficace

Tout travail de recherche ou d’analyse débute par la lecture. Il est


donc essentiel d’adopter une technique de lecture efficace. La
compréhension d’articles scientifiques15 ou autres nécessite un travail
actif de la part du lecteur ou de la lectrice. S’il existe une multitude
de méthodes de lecture efficace, voici quelques suggestions de
techniques éprouvées.

La pré-lecture
Avant de commencer à lire un texte, un premier survol s’impose. Lors
de cette phase exploratoire, il suffit de repérer les indices externes
(auteur-e-s, titre, sous-titres, année de publication, longueur et
division du texte). Ces éléments permettent de situer le sujet et les
principales composantes du texte.

Une lecture de l’introduction et de la conclusion permet de


comprendre la structure logique du texte; c’est-à-dire qu’elle facilite
la compréhension des intentions de l’auteur-e ainsi que de la
problématique16 traitée.

Par ailleurs, il est souvent utile de faire une courte recherche sur
l’auteur-e afin de situer le texte dans son œuvre et/ou dans une
époque, une région, une école de pensée, etc.

La première lecture
Il est par la suite fortement recommandé de lire le texte de manière
continue, d’un trait, sans interruption afin de mieux saisir la
thèse et la structure argumentative de l’auteur-e. C’est au cours de
cette première lecture que l’on souligne l’information importante

15
Voir chapitre 2, section 2.1 « Les différents types de sources » sous « Articles de
périodiques scientifiques ».
16
Voir chapitre 3, section 3.2.1 « La fiche de lecture » sous « c) La problématique ».
38 Guide de méthodologie en science politique

(problématique, thèse, arguments principaux, concepts centraux,


etc.).

Il peut aussi être utile d’inscrire les mots-clés dans la marge du texte.
Par exemple, résumer chacun des paragraphes par un mot peut
s’avérer profitable. D’une part, cela permet de créer des liens entre
les principales idées défendues par l’auteur-e. D’autre part, il devient
ainsi plus aisé de se repérer dans le texte lors de lectures ultérieures.

À ce stade, l’idée générale du texte ainsi que les liens existant entre
celui-ci et le cours ou l’activité d’évaluation demandée devraient être
perceptibles.

L’analyse
Dégager et retranscrire la structure ou le squelette du texte favorise
l’analyse. En d’autres termes, cela permet de comprendre le plan de
l’auteur-e. Il s’agit d’établir des liens entre les idées, de regrouper
les éléments qui prouvent la même chose en un argument, etc. Ce
premier travail d’analyse sert à rédiger un rapport de lecture17, si tel
est l’objectif, ou du moins à bien assimiler les notions du texte.

Suite à quelques lectures, il faut pouvoir reformuler et synthétiser les


idées principales du texte en ses propres mots.

Astuces

Si les lectures s’inscrivent dans le cadre de recherches pour un


travail long, il est fortement recommandé de préparer de courtes
fiches de lecture pour chaque document afin de retrouver
facilement les informations repérées dans la documentation.

17
Il existe plusieurs types de rapports de lecture. Voir chapitre 3, section 3.2 « Les
types de rapports de lectures ».
Les principaux travaux en science politique 39

3.2 Les types de rapports de lecture

Il existe différents types de rapports de lecture dont la fiche de lecture,


le compte-rendu critique, le résumé critique d’un ou de plusieurs
textes, la revue de la littérature et la bibliographie commentée. Ils
exigent tous d’identifier les idées principales d’un (ou de plusieurs)
texte(s) et de proposer une réflexion critique. Ils ne sont en aucun
cas une suite de citations. Ce sont des écrits organisés et cohérents
qui reprennent l’essentiel d’un ou de plusieurs ouvrages. Comme
chaque type de rapports de lecture se distingue des autres, tant sur le
fond que sur la forme, chacun des types susmentionnés est présenté
dans cette section.

Les rapports de lecture, selon la forme qu’ils prennent, contribuent


au développement de diverses compétences. Néanmoins, il est
possible d’affirmer que de manière générale, les rapports de lecture
permettent de développer des capacités d’analyse (cibler rapidement
les informations importantes) et de synthèse (rapporter ces données
de manière précise et concise), de même qu’ils favorisent la
compréhension et l’approfondissement de la matière et contribuent
au développement de l’esprit critique.

Important

À considérer lors de la rédaction de rapports de lecture :


• La fidélité aux propos de l’auteur-e est impérative;
• La rédaction du travail doit être guidée par le principe qu’il
pourrait s’adresser à quelqu’un-e n’ayant pas lu le texte;
• L’utilisation de citations doit se faire avec parcimonie.

3.2.1 La fiche de lecture

De tous les types de travaux, la fiche de lecture est celui qui doit
demeurer le plus près de la lettre d’un texte. Une fiche de lecture
se distingue toutefois d’un résumé. En effet, l’objectif n’est pas
de rapporter de manière condensée toutes les informations
contenues dans un texte, mais plutôt d’en faire ressortir la structure
argumentative et les éléments fondamentaux.
40 Guide de méthodologie en science politique

En ce sens, la fiche de lecture est avant tout un exercice de synthèse


qui exige de rendre compte des idées principales d’un texte en peu de
mots. Rédiger une fiche de lecture nécessite donc de la précision, de la
concision et de la clarté. Il est possible d’appliquer la grille de lecture
que présuppose ce type de travail à tous les écrits universitaires.

Important

Lorsque l’on réalise une fiche de lecture, il est nécessaire de se


pencher sur les exigences spécifiques du ou de la professeur-e. Il y
a plusieurs variantes de fiches de lecture et le travail doit d’abord
et avant tout être conforme à ces exigences.

Le format d’une fiche lecture


Une fiche de lecture fait généralement une à deux pages18. À la
différence d’un compte-rendu critique, elle ne prend pas la forme
d’un texte suivi. Elle se présente généralement comme un document
sous forme de points.

Dans une fiche de lecture, on doit présenter les idées de l’auteur-e


dans nos propres mots. L’utilisation d’un langage précis qui reflète
bien le sens du texte est recommandée.

Si un passage du texte est repris textuellement, il est primordial de


le mettre entre guillemets français (« ») et d’insérer une référence.
Dans le cas contraire, ce sera considéré comme du plagiat.

Les composantes d’une fiche de lecture


Le plus souvent, les différentes composantes exigées dans une fiche
de lecture sont : la référence complète, le but, la problématique, la
thèse, les arguments, les concepts et la critique.

a) La référence
Le premier élément de la fiche de lecture est la référence
bibliographique complète du texte à l’étude.

18
Attention. Certain-e-s professeur-e-s imposeront ces limites en nombre de mots.
Les principaux travaux en science politique 41

Exemple : la référence bibliographique

Une monographie
Foucault, Michel. Histoire de la sexualité : La volonté de savoir.
Coll. Tel. Paris : Éditions Gallimard, 1976, 211 p.

Un chapitre de monographie (n’ayant qu’un-e seul-e auteur-e)


Bobbio, Norberto. « État, pouvoir et gouvernement ». Chap. in
L’État et la démocratie internationale : De l’histoire des idées à la
science politique. p. 191-271. Coll. Études européennes. Bruxelles :
Éditions Complexe, 1998.

Un article scientifique
Lacassagne, Aurélie et Tim Nieguth. « Contesting the Nation  :
Reasonable Accommodation in Rural Quebec ». Canadian
Political Science Review, vol. 3, no 1 (2009), p. 1-16.

b) Le but
Il s’agit de l’objectif général du texte. L’objectif doit être formulé en
une seule phrase. Par exemple, celle-ci peut commencer par un
verbe à l’infinitif, tel que « expliquer », « démontrer », « analyser »,
« illustrer », « évaluer », etc. Le but inclut le thème abordé dans le
texte, ainsi que l’angle et la perspective à partir desquels il est traité.

Exemple : le but

Comprendre les implications politiques et les enjeux sociologiques


qui découlent de l’apparition à la fin des années 1990 de la notion
de « discrimination » dans le discours et les pratiques de l’État
français.

Fassin, Didier. « L’invention française de la discrimination ».


Revue française de science politique, vol. 52, no 4 (2002), p. 403-
423.
42 Guide de méthodologie en science politique

c) La problématique
Une problématique est constituée de deux éléments principaux qui
se succèdent dans le texte et qui sont rattachés l’un à l’autre : d’abord,
l’auteur-e expose un problème de recherche (problématique) et,
ensuite, il ou elle présente une question de recherche.

Dans tous les textes argumentatifs, pouvant prendre différentes


formes, le problème de recherche représente l’impasse à laquelle
l’ensemble du texte tente de remédier. Dans plusieurs cas, il s’agit d’un
constat qui concerne les insuffisances de la littérature scientifique sur
un sujet précis.

Suivant l’énonciation d’un problème de recherche, l’auteur-e d’un


texte présente une question de recherche. Elle est rattachée de près
au problème de recherche. En fait, il s’agit de sa reformulation sous
la forme d’une question. La réponse à la question de recherche se
propose de pallier le déficit constaté auparavant. Il s’agit généralement
de la thèse.

Faire ressortir la problématique d’un texte consiste à relever le


problème de recherche et la question de recherche qui sont au centre
de celle-ci. Notons que si ce n’est pas dans tous les écrits scientifiques
qu’une question de recherche est explicitement formulée, dans tous
ces textes un problème de recherche est exposé et une question de
recherche tacite guide l’argumentation.

La problématique justifie la nécessité de mener la recherche qui est


présentée dans un texte scientifique. Ainsi, il est possible d’identifier
la problématique d’un article ou d’un ouvrage à l’aide de la question
suivante : « Pourquoi avons-nous besoin de réaliser cette recherche
et de connaître les résultats qu’elle propose ? 19»

De manière générale, la problématique apparaît au début d’un texte,


dans l’introduction. La problématique précède l’énonciation de la
thèse.

19
Jacques Chevrier, « La spécification de la problématique », In Recherche Sociale :
de la problématique à la collecte des données, sous la dir. de Benoît Gauthier, p. 53-88,
Québec, Presses de l’Université du Québec, 2009, p. 53.
Les principaux travaux en science politique 43

Exemple : la problématique et la question de recherche

Depuis l’avènement du nationalisme, la communauté nationale


a toujours été pensée comme inséparable de son ancrage
territorial. La territorialité a donné à l’entité culturelle et
politique qu’est la nation une présence géographique dans le
monde. L’idée d’auto-détermination des nations a été pensée
en relation à un territoire. Les conflits politiques et militaires
ont également procédé de l’attachement des États-nations à un
territoire national. Cependant, dès le début du 20ème siècle,
des intellectuels et des hommes politiques ont essayé de penser
séparément l’appartenance nationale et la territorialité. D’autre
part, aujourd’hui, des groupes cherchant la reconnaissance d’États
et d’institutions supranationales mettent de l’avant un imaginaire
national duquel est absente la référence à un territoire. Comment
peut-on penser aujourd’hui le nationalisme sans référence à un
territoire?

Riva Kastoryano. « Vers un nationalisme transnational : Redéfinir


la nation, le nationalisme et le territoire ». Revue française de
science politique, vol. 56, no 4 (2006), p. 533-553.

d) La thèse
La thèse est l’idée principale mise de l’avant dans un texte. Il s’agit
d’un énoncé que l’auteur-e tente de vérifier ou de défendre tout au
long de son travail et qu’il soumet au regard et à la critique de la
communauté scientifique. Elle se présente sous la forme d’une
affirmation qui met en relation des concepts20.

La thèse est solidaire de la problématique. Elle remédie au constat


d’insuffisance relevé dans la problématique. Elle est une réponse
provisoire à la question de recherche21.

Il est possible d’avoir recours aux questions suivantes pour identifier


la thèse : « qu’est-ce que l’auteur[-e] cherche à nous dire [?], [...] quelle

20
Voir chapitre 3, section 3.2.1 « La fiche de lecture » sous « f) Les concepts ».
21
Voir l’encadré ci-haut intitulé « Exemple : la problématique et la question de
recherche ».
44 Guide de méthodologie en science politique

est la proposition principale autour de laquelle le texte est structuré?


Quelle idée nouvelle soumet-il à notre examen? 22»

Dans la plupart des cas, la thèse est présentée dans l’introduction


d’un texte et elle est réitérée dans la conclusion. Le titre d’un texte
peut être un indice pointant vers la thèse. Du reste, il est nécessaire
de garder à l’esprit que l’ensemble du texte étudié devrait contribuer
à examiner ou à soutenir la thèse.

Exemple : la thèse

À l’époque contemporaine, émergerait un nationalisme


transnational séparant l’appartenance à une communauté
culturelle de la territorialité. Ce nouveau nationalisme et les
communautés non-territorialisées qu’il engendre seraient le fait
des politiques de reconnaissance culturelle de certains États et
institutions supranationales, ainsi que de la formation de réseaux
de solidarité transnationale.

Riva Kastoryano. « Vers un nationalisme transnational : Redéfinir


la nation, le nationalisme et le territoire ». Revue française de
science politique, vol. 56, no 4 (2006), p. 533-553.

e) Les arguments

Un argument est un raisonnement qui vient soutenir la thèse. Pour


faire ressortir les différents arguments d’un texte, il est nécessaire de
comprendre la structure argumentative. En d’autres mots, il faut être
en mesure de reconstituer la logique qui sous-tend la défense de la
thèse et le but de l’auteur-e.

Les sous-titres d’un texte sont souvent des repères pouvant aider à
identifier les arguments. D’autre part, les exemples fournis par un-e
auteur-e servent principalement à illustrer les arguments, ils ne sont
pas des arguments en tant que tels. Ainsi, lors de la recension des
arguments d’un-e auteur-e, les exemples auxquels il ou elle a recours
ne doivent pas apparaître à l’avant-plan.

22
Lawrence Olivier, Guy Bédard et Julie Ferron, L’élaboration d’une problématique de
recherche : Sources, outils et méthode, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 71.
Les principaux travaux en science politique 45

En cas de difficultés pour cerner les arguments d’un texte, il suffit de


reprendre les différents paragraphes et de résumer en quelques mots
l’idée principale de chacun d’eux. Pour ce faire, être attentif-ive aux
premières phrases de chaque paragraphe peut s’avérer utile. Ensuite,
ne reste plus qu’à tenter de reconstituer les principaux arguments qui
appuient la thèse à partir de ses propres notes.

f) Les concepts
À cette étape, il est nécessaire de relever les principaux concepts
auxquels l’auteur-e a recours dans son texte. En règle générale, ceux-
ci sont contenus dans la thèse et les arguments. Il faut se pencher sur
le sens que prennent les concepts dans le contexte du texte étudié.
En d’autres termes, la définition proposée doit refléter le sens que
l’auteur-e accorde au terme dans son texte quoi qu’il puisse s’avérer
pertinent de consulter des ouvrages, encyclopédies et dictionnaires
spécialisés en science politique.

Gordon Mace et François Pétry définissent le concept comme suit :

Le concept est un mot, ou une expression, que les chercheurs


ont emprunté au vocabulaire courant ou construit de toutes
pièces pour désigner ou circonscrire des phénomènes de la
réalité observable qu’ils désirent étudier scientifiquement.
C’est une représentation abstraite d’une réalité observable;
elle n’est donc jamais parfaitement conforme au phénomène
réel qui, de toute façon, ne peut jamais être complètement
connu.23

g) La critique
La critique est une appréciation d’un texte portant sur la logique
argumentative et sur la pertinence pour le débat académique. Un
commentaire critique peut se pencher tant sur les points forts
que sur les points faibles d’un texte. Il est essentiel d’expliquer et
d’argumenter la critique que l’on formule. Une bonne critique
démontre une bonne compréhension du texte étudié.

Gordon Mace et François Pétry, Guide d’élaboration d’un projet de recherche, Québec,
23

Les Presses de l’Université Laval, 2000, p. 27.


46 Guide de méthodologie en science politique

On retrouve deux types de critiques : il y a la critique interne et


la critique externe. Il est possible de combiner ces deux types de
critiques.

Une critique interne s’intéresse au contenu d’un texte, principalement


à l’argumentaire qu’il présente. Pour formuler ce type de critique, on
peut se demander : Y a-t-il des lacunes dans la démonstration de
l’auteur-e? Est-ce que les arguments soutiennent adéquatement la
thèse? Les concepts sont-ils bien définis? Est-ce que ceux-ci gardent
la même signification tout au long du texte?

Une critique externe situe le texte et son propos par rapport aux
débats dans lesquels il s’inscrit en science politique. Ce faisant, il
est possible d’évaluer la contribution apportée par un texte aux
connaissances de la discipline.

Une critique doit concerner les idées centrales d’un texte. Il


vaut mieux éviter les commentaires au sujet du style d’un-e
auteur-e. Il est préférable de ne pas concentrer la critique sur des
éléments périphériques du texte. Il s’agit plutôt de viser la thèse
et l’argumentaire. D’autre part, lorsqu’il faut formuler une brève
critique, il est préférable de présenter une critique bien étayée que
d’énoncer plusieurs pistes sans les expliquer.

Exemple : la fiche de lecture

Référence
Smouts, Marie-Claude. « La coopération internationale de la
coexistence à la gouvernance mondiale ». In Les nouvelles relations
internationales : pratiques et théories, sous la dir. de Marie-Claude
Smouts, p. 135-160. Paris : Presses de la Fondation nationale des
sciences politiques, 1998.

But
L’auteure s’interroge sur la révision de la notion de coopération
internationale, c’est-à-dire de son passage d’une société
internationale de « communautés d’États civilisés » à un modèle
de « société civile mondiale ». Elle se questionne sur les acteurs,
les moyens et les fins de la coopération internationale.
Les principaux travaux en science politique 47

Exemple : la fiche de lecture (suite)

Problématique
Selon les différentes étapes de transformation qui ont régi
l’ordre international, de la coexistence de l’ordre par la loi, de la
théorie des régimes, au concept de gouvernance, la coopération
internationale doit désormais trouver réponse à sa gestion face à
la mondialisation et aux nouveaux défis planétaires.

Thèse
La coopération internationale, comme outil de mondialisation
économique et de libre-échange, doit rechercher un
multilatéralisme nécessaire pour contrecarrer l’asymétrie des
rapports entre les forces mondiales et lutter contre les problèmes
multilatéraux auxquels font face les acteurs de la scène mondiale.

Principaux arguments
• Alors que l’on dénote les limites de la coexistence statocentrée
dominée par le règne de la puissance, les régimes renforcent
la réciprocité et les avantages de la coopération, dont les coûts
sont moindres pour les acteurs que ceux de la défection.
• La gouvernance mondiale permet l’existence d’un pouvoir
public prenant en compte différents acteurs sociaux, mais
doit pour cela s’orienter dans une perspective transnationale,
non-étatique, pour élaborer un consensus qui aille au-delà de
l’asymétrie entre les forces mondiales.

Concepts-clés
• Gouvernance mondiale : ensemble de régulations produites
par l’interdépendance du monde et gérées de façon commune
par les acteurs publics et privés qui se caractérise par un
processus continu de coordination des intérêts divergents à
travers des échanges, des négociations et des ajustements.
• Régime : ensemble de gestion de la coopération interétatique
fondé sur des institutions, défini par son effectivité et sa
robustesse, qui implique l’obéissance ou la référence des
acteurs à des règles, des principes, des procédures, et qui doit
être capable de résister aux changements nés des conflits et de
la distribution du pouvoir sur la scène internationale.
48 Guide de méthodologie en science politique

Exemple : la fiche de lecture (suite)

Critique
Malgré le fait que l’auteure ne soutienne pas une vision libérale,
car c’est ce qu’elle reproche aux notions de gouvernance et
de régime, nous pouvons tout de même opposer à sa logique
«libérale» une logique plus «réaliste». Cette logique veut que les
institutions multilatérales ne soient pas des acteurs en soi, mais
qu’elles n’existent que dans la mesure où elles servent les intérêts
nationaux des États, c’est-à-dire des grandes puissances. Dans
cette perspective, les gains relatifs sont toujours plus profitables à
cet intérêt qu’une coopération impossible.

3.2.2 Le compte-rendu critique

Le format d’un compte-rendu critique


Un compte-rendu critique est un texte suivi qui synthétise le
contenu d’un ouvrage de manière complète, précise et concise. Il est
possible de faire le compte-rendu d’un chapitre, d’un article, d’une
monographie, d’un ou de plusieurs texte(s) (voir le point 3.2.3 « Le
résumé critique de plusieurs textes  »), etc. Cet exercice comporte
généralement trois parties : l’introduction, le développement (le
résumé des arguments) et la conclusion critique. Il ne s’agit pas de
recopier les propos de l’auteur-e, mais d’en extraire l’essentiel dans le
but d’en faire une présentation condensée et articulée.

Les composantes d’un compte-rendu critique


a) L’introduction
L’introduction consiste en une présentation générale du document
incluant le sujet, le but, la problématique, la thèse, ainsi que les
grandes lignes de l’argumentaire. Il s’agit en fait d’annoncer le plan
du compte-rendu.

Par ailleurs, il peut être pertinent d’inclure une brève mise en contexte
de l’ouvrage (renseignements sur l’auteur-e, contexte historique,
réception de l’ouvrage par la communauté scientifique, etc.). À cette
fin, il est nécessaire de consulter d’autres documents sur le texte et
Les principaux travaux en science politique 49

l’auteur-e (biographies, encyclopédies, monographies). Cet exercice


permet une compréhension approfondie.

b) Le développement
On y présente l’argumentaire de l’auteur-e. Il est aussi conseillé
d’y définir les concepts-clés du texte à l’étude ainsi que le cadre
théorique employé par l’auteur-e. L’argumentaire doit être présenté
de manière structurée. Il est important de faire ressortir l’angle et le
ton de l’auteur-e. Il est souvent approprié de terminer cette section
du compte-rendu par la présentation de la conclusion du texte à
l’étude.

À consulter

Consulter la section 3.2.1 sur la fiche de lecture afin d’apprendre à


cibler le but, la problématique, la thèse et les arguments d’un texte
peut s’avérer utile.

c) La (conclusion) critique
Contrairement à la critique incluse dans une fiche de lecture, la
partie critique d’un compte-rendu doit être plus étoffée. Si elle doit
évidemment être plus longue, elle doit aussi être plus approfondie.
Néanmoins, la substance même de la critique demeure la même.

À consulter

Afin de rédiger la partie critique d’un compte-rendu, il est


conseillé de suivre la même démarche qu’au point 3.2.1 « La fiche
de lecture » sous « g) La critique ».

Par ailleurs, des modèles de synthèses critiques se trouvent


aux appendices J et K. Le premier exemple (J) est une synthèse
critique de trois textes (synthèse par auteur-e-s), tandis que le
second modèle (K) présente une comparaison du passage de l’état
de nature à l’État chez Thomas Hobbes et John Locke (synthèse
par thème). Afin de consulter les appendices du guide, il suffit
de se rendre au www.politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet
« Étudiants ».
50 Guide de méthodologie en science politique

3.2.3 Le résumé critique de plusieurs textes

Le résumé critique de plusieurs textes permet de mettre en évidence,


de comparer et d’évaluer les principaux éléments de chacun des
textes analysés.

Deux méthodes peuvent être utilisées (voir le tableau 3.1). Il est


possible de résumer chacun des textes pour ensuite procéder à leur
comparaison ou encore d’identifier les concepts ou thèmes communs
pour en faire une comparaison. Lorsque l’on adopte cette méthode,
il est important d’identifier à quel-le-s auteur-e-s appartiennent les
propos rapportés.

Quelle que soit la méthode utilisée, la synthèse doit comporter une


problématique commune, les éléments principaux des différents
textes (thèses, arguments, concepts) et un fil conducteur analytique.

Tableau 3.1 Les méthodes de synthèse critique de plusieurs textes


La méthode par auteur-e-s La méthode par thématique
1- Introduction
Problématique commune et thèse Problématique commune et thèse
propre à chacun des textes propre à chacun des textes
Structure du travail : lien entre les Structure du travail : lien entre les
principaux concepts principaux concepts
2- Développement
Thèse du 1er auteur-e Premier concept / thème
• 1er idée/concept • Définition du 1er auteur-e
• 2e idée/concept • Définition du 2e auteur-e
• 3e idée/concept • Comparaison
Thèse du 2e auteur-e Deuxième concept / thème
• 1er idée/concept • Définition du 1er auteur-e
• 2e idée/concept • Définition du 2e auteur-e
• 3e idée/concept • Comparaison
Troisième concept / thème
• Définition du 1er auteur-e
• Définition du 2e auteur-e
• Comparaison
3- Conclusion critique
• Comparaison critique : • Reprise des principaux éléments
similitudes et différences évoqués
• Ouverture • Ouverture
Les principaux travaux en science politique 51

Important

Il faut impérativement éviter de présenter les textes les uns après


les autres sans faire de liens.

3.2.4 La revue de la littérature

La revue de la littérature est une étape cruciale des travaux de


recherche. Elle permet d’établir l’état des connaissances sur un
sujet donné et implique donc une collecte de données. La lecture
des documents scientifiques permet de se faire une bonne idée du
sujet et de situer son analyse par rapport à ce qui a déjà été écrit.
La revue sert donc à construire un objet d’étude, à formuler une
problématique ainsi qu’une question de recherche.

La revue de la littérature comprend quatre étapes : la présentation


générale du sujet, la synthèse, l’analyse et le constat.

Les composantes de la revue de la littérature


a) L’introduction du sujet
Celle-ci débute par une mise en contexte où sont présentées les
questions générales qui découlent du sujet choisi (questions qui
seront discutées au cours du travail, sans que celles-ci soient
spécifiques). L’introduction doit aussi comprendre une justification
de la pertinence du sujet (en quoi est-il pertinent de traiter ce sujet?).
À consulter

Afin de rédiger l’introduction d’une revue de la littérature, il


est suggéré de consulter la section 3.2.1 « La fiche de lecture »
sous « c) La problématique » qui concerne l’élaboration d’une
problématique.
b) La synthèse de la littérature
Cette étape vise à organiser la littérature en exposant les principales
idées et thèses retrouvées dans les documents consultés. Il faut
associer et dissocier les diverses thèses relevées selon les enjeux
soulevés et les idées défendues. Il s’agit d’exposer l’argumentation des
thèses présentées à l’étape précédente.
52 Guide de méthodologie en science politique

c) L’analyse
Cette partie devrait constituer une forme de confrontation puisque
l’on met en opposition ou en association des idées, des méthodologies,
des cadres d’analyse, etc. Il est à noter que la synthèse de la littérature
s’opère parfois à travers l’analyse. À l’instar de la méthode par
thématique (présentée dans le tableau 3.1) dans le cadre d’un résumé
critique de plusieurs textes, il s’agit d’analyser tout en présentant les
divers enjeux, thèses et arguments des divers textes.

d) Le constat
Enfin, il faut déduire et comprendre ce qui émane de la revue de la
littérature. Cette étape vise à dégager ce qui pose problème dans la
littérature (problèmes d’ordre méthodologique, théorique ou encore
idéologique). Ce n’est qu’une fois le constat dégagé qu’il est possible
de problématiser le sujet et de formuler une question spécifique de
recherche.

3.2.5 La bibliographie commentée

Une bibliographie commentée est parfois exigée lorsqu’un travail de


recherche est à faire. Elle permet notamment au ou à la professeur-e
de s’assurer que le travail de recherche documentaire est bien entamé.

Il s’agit d’une liste d’ouvrages traitant du sujet choisi. Il n’est pas


nécessaire d’y intégrer l’ensemble des ouvrages qui seront utilisés dans
le cadre du travail de recherche, bien que les plus pertinents, c’est-à-
dire ceux qui contribuent réellement aux résultats de la recherche,
doivent s’y retrouver. Il est suggéré d’introduire succinctement le
sujet de recherche en guise d’introduction. La bibliographie peut
être présentée par ordre alphabétique selon les auteurs, les thèmes
et sous-thèmes ou encore par types de documents ou références
(monographies, articles de périodiques, ouvrages de référence, etc.).

Une fois la liste complétée, il s’agit d’ajouter un bref commentaire


descriptif et évaluatif pour chacune des références bibliographiques.
Le commentaire comprend généralement la thèse de l’auteur-e, ses
principaux arguments, ainsi que l’approche théorique qu’il ou elle
utilise. Il faut aussi présenter l’appréciation de l’ouvrage et montrer
en quoi il sera utile pour le travail.
Les principaux travaux en science politique 53

À consulter

Un modèle de bibliographie commentée se trouve à l’appendice


L. Il est possible de consulter les appendices du guide au www.
politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ».

Afin de rédiger le commentaire de chacune des sources, il est


possible de s’inspirer de la démarche expliquée précédemment au
point 3.2.1 « La fiche de lecture » sous « g) La critique ».

Exemple : article commenté

Massiah, Gustave et Christian Tutin. « Nicaragua : des élections


au service du développement ». Le Monde diplomatique (Paris),
novembre, 1984, p. 4-5.

Dans leur court article intitulé « Nicaragua : des élections au


service du développement », les auteurs Gustave Massiah et
Christian Tutin font un bilan plutôt encourageant des réalisations
du gouvernement sandiniste à la veille des élections de 1984.
Selon eux, la volonté des sandinistes de faire avancer au même
rythme démocratie et développement constitue l’originalité de
l’expérience nicaraguayenne. Toutefois, les contraintes de la guerre
diluent les effets positifs d’une politique économique innovatrice.
Dans ce contexte pour le moins difficile, le maintien des principes
démocratiques est essentiel à la poursuite du développement
économique et social. Les auteurs constatent que jusque-là, le
gouvernement sandiniste a respecté le pluralisme politique et
culturel. Les élections à venir constitueront une nouvelle étape
dans l’évolution du régime.

L’intérêt de cet article se situe selon nous dans l’évaluation qui est
faite des efforts des sandinistes pour maintenir certains principes
démocratiques et pour poursuivre le développement du pays
alors que la conjoncture ne s’y prête pas.
54 Guide de méthodologie en science politique

3.3 Les présentations orales

Comme pour le travail écrit, lors d’exposés oraux il est question de


défendre une thèse devant un auditoire. Il faut donc :
• Un but : En introduction, il est important d’énoncer le but de
l’exposé. Celui-ci déterminera le vocabulaire et le ton de l’exposé.
• Une thèse : Il est important de nommer ce qui sera démontré
au cours de l’exposé. La thèse devrait elle aussi être présentée en
introduction.
• Des arguments : Il faut ensuite soutenir la thèse de différentes
manières. Il est possible de présenter des études de cas, des
exemples, des faits, etc.
• Une conclusion : Pour terminer, il s’agit de revenir sur ce qui a
été présenté et de réaffirmer ce pourquoi la thèse présentée est
juste. Il est important de prévoir du temps pour des questions et
des commentaires. Les questions peuvent notamment porter sur
la méthodologie employée ou sur les limites de l’argumentaire
présenté.

3.3.1 Les différences entre le travail écrit et l’exposé oral

a) L’introduction
L’introduction doit capter l’intérêt de l’auditoire en même temps
qu’elle doit témoigner des connaissances sur le sujet. Il est essentiel
d’y retrouver le but, la thèse, un bref survol des arguments ainsi
qu’un aperçu de la méthodologie empruntée. Il est alors possible
de présenter et d’offrir une brève mise en contexte du sujet et de la
problématique.

b) Le développement : la transition entre les idées et les arguments


Il faut s’assurer que chaque idée ait sa propre petite conclusion. Pour
ce faire, il faut revenir sur ce qui a été dit en une ou deux phrases.
Aussi, il est recommandé de se servir de marqueurs de relations (voir
chapitre 4, tableau 4.1 « Une liste de marqueurs de relation ») pour
indiquer le début d’une nouvelle idée. Il est important de s’assurer du
sens et de la pertinence des marqueurs de relations utilisés.
Les principaux travaux en science politique 55

c) La conclusion : comment conclure?


D’abord, il faut revenir sur ce qui a été dit en introduction. Puis, il
est important de réaffirmer la thèse ainsi que les arguments : il s’agit
d’être convaincant-e et persuasif-ive. Il est possible d’ouvrir sur un
sujet plus large; pour ce faire, il suffit de soulever une/des question(s)
suscitée(s) par la recherche qui pourrai(en)t être approfondie(s).
Il est conseillé de terminer la conclusion en offrant la chance à
l’auditoire de poser des questions.

Astuces

Comment débuter? (Quelques idées) :


• Avec une citation ou un proverbe;
• Avec une question;
• En établissant un ou des liens avec un ou des évènements
d’actualité ou encore historiques.

Astuces

Voici quelques expressions utiles pouvant aider à structurer un


exposé oral.

À utiliser en introduction :
D’abord, nous traiterons de la question
Lors de cet exposé, il sera question de
J’aimerais illustrer le lien entre/l’importance de
D’abord – ensuite – après – enfin
Je commencerai par – J’enchaînerai par la suite avec – Enfin,
nous conclurons en
En premier, il sera question de
En premier lieu – En second lieu – En dernier lieu
Dans un premier temps – Deuxième temps – Troisième
temps – etc.

Pour donner un exemple :


L’exemple du … illustre parfaitement mon propos
Le cas du… témoigne de ce fait
56 Guide de méthodologie en science politique

Astuces (suite)

Pour argumenter :
Il est essentiel de comprendre que
On voit bien que
Nous souhaitons souligner l’importance de
Force est de constater que
Non seulement – mais encore

Pour récapituler :
C’est dire que
Autrement dit
Tel qu’expliqué
Nous voyons donc
Après avoir
En résumé
En bref
Pour résumer
En somme

Pour conclure :
Voilà pourquoi
Pour ces motifs
Pour terminer
En guise de conclusion
Pour clore

3.3.2 Les présentations Powerpoint

À éviter
Tout d’abord, il faut éviter de mettre trop de texte sur les diapositives
présentées, au risque de perdre l’attention de l’auditoire. Un truc
simple consiste à insérer une page vierge entre chaque diapositive.

Il est déconseillé d’utiliser plus d’une police. Encore une fois, il est
question d’éviter de distraire l’auditoire. Le fait d’utiliser différents
types de polices peut nuire à la clarté d’une diapositive. Dans un
même ordre d’idées, il est recommandé d’éviter d’inclure un trop
grand nombre d’animations et d’effets sonores. Ils doivent participer
Les principaux travaux en science politique 57

à la démonstration ou à l’explication et non pas à démontrer les


connaissances et les compétences quant au logiciel employé.

À favoriser
Il peut s’avérer intéressant et utile à la compréhension de transformer
le texte en images, soit de mettre le support visuel en valeur. Le
message présenté dans le cadre de l’exposé prend alors d’autres
formes (graphiques, tableaux, illustrations, etc.).

À consulter

Pour plus de trucs et d’astuces concernant l’utilisation du logiciel


Powerpoint, il suffit de consulter :

Association Internationale de Pédagogie Universitaire. Réussir


une présentation avec Powerpoint. En ligne. <http://www.unifr.
ch/f-mentoring/assets/files/Conseils_powerpoint.pdf>. Consulté
le 10 novembre 2011.
58 Guide de méthodologie en science politique

3.4 Les travaux longs

3.4.1 Le travail de recherche

Les étapes suivantes sont données à titre indicatif : elles ne sont pas
nécessairement séquentielles.

Les diverses étapes du travail de recherche


1. Le choix du sujet
Le sujet du travail est souvent laissé à la discrétion des étudiant‑e‑s,
selon certaines balises indiquées dans le plan de cours. Ce choix
devrait être guidé par la pertinence du sujet par rapport à la
matière du cours, par l’intérêt à l’égard d’une thématique et par la
disponibilité des ressources bibliographiques. Le sujet devrait être
géographiquement et historiquement circonscrit. Il est possible de
s’inspirer des thèmes abordés durant la session et de la bibliographie
incluse dans le plan de cours. Le sujet peut varier une fois la revue de
la littérature terminée.
Astuces

Les sujets très actuels comportent des difficultés dans la mesure


où la documentation risque d’être limitée à quelques articles de
journaux. Il faut privilégier un sujet sur lequel s’est déjà penchée
la communauté scientifique. Les journaux ne doivent jamais
être la source principale. Ils servent plutôt à s’inspirer puisqu’ils
rapportent souvent davantage de faits que d’analyses.

Il faut se méfier des sujets pour lesquels vous avez une implication
personnelle. Si tel est le cas, il faut s’assurer d’ancrer l’analyse dans
la littérature plutôt que dans l’expérience personnelle.

Plus le choix du sujet est fait rapidement, plus cela laisse de temps
à la familiarisation avec le sujet et à la réflexion nécessaires à la
formulation d’une problématique adéquate et pertinente.

Il est important de faire approuver le sujet du travail de recherche


par le ou la professeur-e concerné-e même si ce n’est pas exigé. Il
ou elle peut ainsi orienter l’étudiant-e quant à la faisabilité de la
recherche, lui donner des pistes de réflexions et lui fournir, dans
certains cas, quelques références bibliographiques.
Les principaux travaux en science politique 59

2. La précision du sujet de recherche


Une fois le choix du sujet arrêté, il faut réfléchir à la manière dont on
entend l’aborder. Il est possible de se familiariser avec la thématique
choisie à l’aide d’articles de journaux24 ou d’encyclopédies générales
et spécialisées.

Exemple : l’environnement et la coopération internationale

« Je pense traiter de l’environnement et plus précisément des


modalités de préservation de la biodiversité qui existent sur le
plan international. J’entends aborder l’enjeu de la coopération
internationale. Me voilà déjà avec plusieurs tâches à accomplir,
comme par exemple définir mes concepts de biodiversité et
de coopération internationale. Comme je me trouve dans un
cours de théories des Relations Internationales, j’ai décidé de
m’intéresser tout particulièrement à la théorie des régimes qui
aborde justement la question de la coopération internationale.
Il va donc également falloir que je me renseigne sur la manière
dont fonctionne la coopération sur le sujet et que je vérifie son
efficacité et sa pertinence dans la littérature disponible. »

Il est recommandé de mettre sur papier l’ensemble des interrogations


qui viennent d’emblée à l’esprit avant même de commencer les
recherches, ainsi que tout au long de la réalisation de celles-ci. Ainsi,
il est toujours possible de revenir à ces questions préliminaires afin
de se guider dans le cas où l’on sent que l’on se perd au fil des lectures.

3. La recherche documentaire et la revue de la littérature


La revue de la littérature consiste à regrouper et à lire les articles,
ouvrages et chapitres de livres portant sur le sujet choisi. La
recherche documentaire permet de rassembler des données
factuelles, voire empiriques, sur le sujet. La revue de la littérature
aide à cibler et à définir les principaux concepts ainsi qu’à identifier
plusieurs tendances sur l’enjeu en question. Au terme de la recherche
documentaire et des lectures, il faut être en mesure d’identifier
une question de recherche spécifique. Notons qu’une revue de
la littérature trop ambitieuse peut nuire en éloignant le ou la

24
Voir chapitre 2, section 2.1 « Les différents types de sources » sous « Articles de
journaux » concernant la non scientificité de ce type de sources.
60 Guide de méthodologie en science politique

chercheur-e de son objet de recherche en le ou la perdant dans des


détails et questionnements moins pertinents.

Au terme de la revue de la littérature, il faut avoir une bonne idée du


sujet de recherche, des thèmes et concepts en lien avec le sujet choisi
et de la manière dont on va procéder.

Exemple : l’environnement et la coopération internationale

« Un point particulier a retenu mon attention. Le régime sur


la biodiversité ne semble pas donner de résultats tangibles sur
la scène internationale. Il s’avèrerait donc peut-être pertinent
d’aborder cette question en particulier. »

Important

Le principal défi à cette étape est de cibler un enjeu qui soit ni trop
large ni trop restreint. En fait, il faut faire ressortir des éléments
d’analyse pertinents, montrer que l’on a une compréhension
personnelle du sujet et que l’on est capable d’en rendre compte
de manière structurée et cohérente. Il faut être en mesure de
faire autre chose que de paraphraser ce qui a déjà été dit par les
auteur‑e‑s.

À consulter

Dans le chapitre 2, les sections 2.2 « La recherche de documentation


à la bibliothèque » et 2.3 « La recherche d’informations à l’aide de
bases de données ». Dans le chapitre 3, le point 3.2.4 « Revue de
la littérature ».

4. L’analyse préliminaire et l’élaboration de la problématique


Le travail de réflexion et de précision de l’objet de recherche permet
de cerner une problématique.
Les principaux travaux en science politique 61

Exemple : l’environnement et la coopération internationale


(suite)

« Je me suis renseigné-e sur la manière dont on coopère pour


protéger la biodiversité et j’ai constaté à de multiples reprises que
la coopération apparaît comme étant inefficace. D’où une première
interrogation : pourquoi est-ce si difficile? C’est d’autant plus
étrange que nous avons vu dans le cadre du cours que la théorie
des régimes postule que la coopération est toujours profitable
pour les acteurs concernés. »
Voilà un exemple de problématique construite à partir des limites
constatées dans la revue de la littérature sur le sujet. Il faut ensuite
transformer ces observations en question de recherche.

Exemple : l’environnement et la coopération internationale


(suite)

« Comment une théorie postulant que la coopération est


toujours profitable peut-elle expliquer l’absence ou les difficultés
de la coopération sur l’enjeu spécifique de la protection de la
biodiversité? »

5. La formulation d’une thèse


La thèse est la réponse provisoire à la question de recherche posée
qui sera confirmée ou infirmée au cours du travail. Elle comporte
une composante explicative : elle doit apporter des éléments de
compréhension sur les tenants et aboutissants de la problématique.

La thèse établit des liens, le plus souvent causals, entre les idées.
Elle doit répondre de manière précise à la question posée (question
spécifique de recherche). Finalement, elle doit mettre en évidence les
principaux éléments soulevés dans le travail (argumentaire).
62 Guide de méthodologie en science politique

Exemple : l’environnement et la coopération internationale


(suite et fin)

« Les obstacles à la coopération internationale face aux enjeux


de la biodiversité sont de deux types. Il s’agit, d’une part, de
conflits de valeurs relatifs à l’usage de la biodiversité et à sa
propriété, et d’autre part, de conflits de nature technique qui sont
principalement liés aux modalités de mise en œuvre d’un régime
international de la biodiversité. »

6. Le plan de travail
Il est fortement suggéré d’organiser ses idées dans un plan de
travail détaillé en retranscrivant l’ensemble de la démarche. Il s’agit
de placer les différents concepts et observations empiriques dans
un ordre logique, c’est-à-dire qui soit favorable à l’analyse et à la
compréhension des idées.

À consulter

Un modèle de plan de travail détaillé se trouve à l’appendice N.


Les appendices du guide peuvent être consultés au www.politique.
uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ».

7. La rédaction
Les textes doivent être écrits comme s’ils étaient adressés à l’intention
d’un-e lecteur-trice qui ne connaît pas le sujet. Cette méthode amène
l’auteur-e à faire preuve de clarté, de précision et à définir les concepts
importants ainsi que les liens qui les unissent.

Le texte doit être structuré logiquement, en suivant le plan, et en


guidant le lecteur ou la lectrice à travers le cheminement. Il est
recommandé d’employer des phrases telles que : « Nous soutiendrons
que… », « Nous débuterons en dressant le portrait de la situation… »,
pour préciser ce que l’on doit comprendre de la démonstration.

Les exigences du ou de la professeur-e doivent être respectées. La


présence d’une introduction et d’une conclusion est impérative. Ces
Les principaux travaux en science politique 63

deux sections importantes du texte représentent chacune environ


10% de la longueur totale du travail.

Chaque paragraphe doit présenter une idée. Des liens doivent


également être élaborés entre les paragraphes. La fin de l’un devrait
idéalement conduire au début de l’autre. Enfin, il faut s’assurer de
rendre claires les intentions et les limites du travail en circonscrivant
et délimitant adéquatement le sujet et la portée des arguments.

Il faut éviter de céder au syndrome de la page blanche ou à la crainte


de ne pas avoir suffisamment lu sur le sujet. Il est important de garder
en tête que l’inspiration vient en écrivant.

À consulter

Voir aussi la section 4.1 « L’Écriture d’un texte ».

Important : théorie et cadre théorique

Est-il obligatoire d’utiliser un cadre théorique?


Il est parfois exigé que les étudiants adoptent un cadre théorique,
une théorie ou un cadre d’analyse dans leurs travaux. Dans ce
cas, il faut expliquer les postulats et concepts de la théorie que
l’on utilisera dans le travail. Le cadre théorique sert à analyser. Il
teinte donc l’ensemble du travail de la rédaction. Dans tout travail,
il est impératif de définir les concepts centraux utilisés (cadre
conceptuel) et d’expliquer les relations qui les lient entre eux.

Qu’est-ce qu’une théorie?


Il s’agit de la boîte à outils ou de la lunette d’approche adoptée pour
démontrer la thèse. Elle se compose d’un ensemble de concepts
et de postulats qui, ensemble, forment une vision explicative
cohérente d’un phénomène. Chaque théorie pose le regard
sur des éléments distincts qui font en sorte que les résultats de
recherche diffèrent selon la théorie utilisée. Une analyse féministe
d’un conflit permettra ainsi de voir les choses différemment d’une
analyse marxiste, par exemple.
64 Guide de méthodologie en science politique

a) L’introduction
On y présente le sujet ainsi que la méthodologie. Elle est très
importante puisqu’elle donne une première impression au lecteur
ou à la lectrice de la capacité d’analyse, de l’habileté à formuler
une problématique et de la maîtrise du sujet et de la langue de
l’auteur-e. Une introduction bien construite qui énonce clairement
les objectifs du travail et la méthode utilisée favorise grandement la
compréhension.

Une introduction débute par une entrée en matière ou une mise en


contexte qui permet de présenter le sujet, de faire état de la question
et de préciser ensuite sa pensée. L’introduction est bâtie sur le modèle
d’un entonnoir, partant du général au particulier, tel qu’illustré dans
la figure suivante (figure 3.1).
Figure 3.1 Cheminement du général au particulier
Les principaux travaux en science politique 65

Exemple : l’introduction

La mise en contexte
En économie, le courant néo-institutionnaliste d’inspiration
libérale considère que le marché est incapable de se réguler lui-
même, la concurrence entre les acteurs n’étant jamais parfaite.
Il est donc nécessaire de recourir à des mécanismes permettant
de réduire les coûts des échanges liés aux imperfections du
marché. Ces mécanismes contribuent à structurer le marché et
ils influencent les manières de faire des acteurs. Ils iraient même
jusqu’à modifier le fonctionnement des marchés.

Cheminement vers le sujet


Ce raisonnement, transposé dans le champ spécifique des
Relations Internationales (par Keohane et Nye, notamment)
constitue le fondement de la théorie des régimes. Celle-ci s’attache
à analyser les mécanismes permettant de faciliter l’ajustement des
politiques nationales (i.e. les intérêts des États) aux contraintes de
la scène internationale. Ainsi, de manière générale, elle affirme
qu’il est dans l’intérêt des États de coopérer plutôt que de recourir
à des actions unilatérales.

En 1992, au sommet de Rio, à la conférence des Nations Unies


sur l’environnement et le développement (CNUED), on a adopté
un certain nombre de résolutions parmi lesquelles figurait la
Convention sur la diversité biologique (CDB). Cette dernière
prévoyait l’instauration d’organismes internationaux devant
permettre une meilleure coopération entre les États sur les
questions de biodiversité.

Problématique annoncée
Pourtant, plus de dix ans après le sommet de Rio, la coopération
dans ce domaine ne semble pas fonctionner. En effet, les États
(mais aussi les organisations non gouvernementales [ONG] et les
organisations intergouvernementales [OIG]) ne sont pas arrivés à
une entente sur la manière de protéger et d’utiliser raisonnablement
les ressources de la diversité biologique mondiale. Or, selon une
approche qui énonce que la coopération est invariablement
plus avantageuse qu’une action solitaire, comment expliquer ce
comportement?
66 Guide de méthodologie en science politique

Exemple : l’introduction (suite)

Question spécifique de recherche


La théorie des régimes permet-elle d’identifier les obstacles à la
coopération sur les questions de diversité biologique?

Thèse
Ce travail défend la thèse que la théorie des régimes permet
d’identifier les principaux obstacles à l’instauration d’une
coopération véritablement efficace sur les enjeux de la biodiversité.
Elle met en lumière les raisons poussant les États vers des actions
unilatérales (disparité Nord/Sud, multiplications des organismes
de coopération, absence d’efficacité des régimes).

Annonce du plan
Afin d’illustrer cette thèse, nous rappellerons dans un premier
temps les principes et les postulats de la théorie des régimes.
Dans un second temps, nous identifierons, grâce à cette théorie,
les principaux obstacles à l’établissement d’un régime sur la
biodiversité. Dans un dernier temps, nous ferons un retour sur la
thèse en reprenant brièvement les principaux points de l’analyse.

b) Le développement
Le développement comprend généralement deux ou trois grandes
parties, chacune se subdivisant en sous-parties comprenant une
courte introduction. Par exemple, une première partie définit
les principaux concepts, une seconde présente les enjeux, et une
troisième partie expose des cas concrets.

Dans une analyse comparative, il est possible de présenter les cas


dans les deux premières parties et, dans une dernière partie, d’en
faire la comparaison. Il faut s’assurer de rendre claires (spécifier)
ses intentions (la direction que prend le travail/les paramètres de la
recherche) et les limites du travail.

Il est important de ne pas se perdre dans des détails inutiles ou


d’explorer des pistes de réflexion qui émergent ici et là qui ne sont
pas directement en lien avec le sujet. Il faut garder à l’esprit que
l’essentiel de la tâche consiste à répondre à la question de recherche.
Les principaux travaux en science politique 67

Afin d’éviter de s’égarer tout au long de la rédaction, il peut s’avérer


fort utile de se relire régulièrement.

Astuce

L’utilisation de titres et de sous-titres aide autant le lecteur ou la


lectrice que l’auteur-e à suivre le fil du raisonnement.

c) La conclusion
La conclusion permet de faire la synthèse de la démonstration, de
confirmer ou d’infirmer la thèse de départ ou, en d’autres termes,
de rappeler synthétiquement la réponse à la question spécifique de
recherche.

La conclusion doit inclure un rappel des idées principales présentées.


Elle doit aussi contenir les questions auxquelles le travail ne permet
pas de répondre si c’est le cas. Idéalement, la conclusion doit se
terminer par une ouverture en ciblant d’autres problématiques
connexes dignes d’intérêt. Il s’agit de questions que les réflexions
réalisées au cours du travail ont fait émerger et qui restent à analyser
et/ou pourraient faire l’objet d’un second travail; il peut également
s’agir de questions qui traitent du même sujet sous d’autres angles.

Important

Il est important de ne pas inclure de nouveaux arguments dans la


conclusion.

À consulter

Un modèle de travail de recherche est disponible à l’appendice O.


Il est possible de consulter les appendices du guide au www.
politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ».
68 Guide de méthodologie en science politique

Astuces

Points à vérifier avant la remise :


• Est-ce qu’une vérification de la qualité du français a été
opérée?
• Les règles de présentation sont-elles respectées (références,
bibliographie, page-titre, pagination, marges, etc.)?
• Le titre est-il concis et révélateur du sujet et de la
problématique du travail?
• L’analyse est-elle claire? Est-elle appuyée par des sources
fiables et pertinentes?
• La structure de l’argumentaire est-elle cohérente?
• Idéalement, il est conseillé de faire relire le travail par un
tiers ou de relire soi-même le travail après l’avoir laissé de
côté quelques jours. Les erreurs et incohérences apparaîtront
alors plus évidentes.
• Les exigences du cours, du ou de la professeur-e sont-elles
respectées?

3.4.2 L’essai

L’essai est un texte « libre » qui permet d’exprimer ses idées et ses
opinions, mais avec cohérence et organisation. Il ne s’agit pas de
traiter d’un sujet de manière exhaustive, mais plutôt d’exprimer
ce que l’on en pense. La réflexion doit s’inscrire dans la littérature
portant sur le sujet.

Par exemple, il serait possible de devoir écrire un essai sur la


question des organismes génétiquement modifiés (OGM). Pour
ce faire, il faut observer, analyser, juger et expliquer ce sujet en se
basant notamment sur les questions suivantes : Pourquoi les choses
se passent-elles ainsi? Pourquoi pense-t-on de cette façon? Pourquoi
tel-le auteur-e ou tel groupe pense-t-il de cette manière?

Il est possible de nourrir la réflexion d’éléments d’actualité en se


demandant quels sont les évènements, les personnes et les faits
concernés par cette question. Il est également possible de réfléchir à
de nouvelles façons de voir la réalité ou encore d’offrir de nouvelles
Les principaux travaux en science politique 69

perspectives  : quelle signification personnelle peut-on donner à


tel évènement ou à tel fait? Est-il possible d’établir des liens entre
tel évènement et tel autre? Enfin, il est possible de proposer des
solutions au problème posé.

Il est important de garder en tête qu’avant d’exprimer « librement »


des idées sur un sujet, il est essentiel de faire le tour de ce que d’autres
ont dit sur celui-ci. L’essai est donc basé sur une revue de la littérature.
En d’autres termes, il faut s’appuyer sur de la documentation
(monographies, articles de journaux, articles de périodiques,
publications gouvernementales, documents audiovisuels, etc.) pour
réaliser sa propre analyse.

Toutefois, il faut toujours garder en mémoire que le point de vue


partagé sur la question doit être à la fois personnel et actuel. Ainsi,
si les points de vue relevés dans la littérature vont dans le même sens
que celui qui est défendu, il faut alors renforcer cette position. S’ils
sont contraires à celle-ci, il faut critiquer ces points de vue. Enfin,
s’ils mettent en doute la position adoptée, il est possible d’utiliser leur
argumentation pour nuancer ses propos.

L’essai, en science politique, s’il constitue avant tout un texte « libre »,


doit tout de même témoigner d’une connaissance des concepts et des
méthodes reconnus dans ce champ disciplinaire.

3.4.3 La dissertation

La dissertation sert habituellement à faire valoir une thèse, à


apprécier un jugement, à analyser un évènement, à commenter une
affirmation ou encore à étudier un problème donné.

La dissertation repose davantage sur les connaissances acquises


et la réflexion en profondeur que sur la recherche de nouvelles
informations.

Les idées soulevées doivent être organisées et structurées de façon


claire, logique et synthétique afin de permettre au lecteur ou à la
lectrice de comprendre aisément l’angle sous lequel le sujet est traité
et de prendre position; la dissertation doit donc présenter les diverses
analyses et positions sur le sujet.
70 Guide de méthodologie en science politique

Il faut s’assurer de bien saisir le sujet de la dissertation et de bien


comprendre la consigne ayant été formulée : prouver, expliquer,
discuter ou réfuter. La production d’une dissertation nécessite
de dresser un bilan de ses préoccupations personnelles, de ses
connaissances et de ses interrogations sur le sujet proprement dit.
Ensuite, il faut établir les difficultés potentielles, le temps disponible,
la nature et la qualité des documents à consulter au fur et à mesure
que progresse le travail.

Il existe deux types de dissertation : la dissertation explicative et la


dissertation argumentative. La dissertation explicative consiste à
décrire et à analyser un phénomène. Par exemple, on pourrait devoir
expliquer l’évolution du système d’éducation québécois depuis les
années 1950.

La dissertation argumentative expose des arguments pour débattre


d’une question. Il faut discuter d’un énoncé proposé du type de celui
qui suit : « Les facteurs sociaux, économiques et environnementaux à
l’extérieur de la sphère de contrôle de l’individu ont un impact direct
sur la santé des communautés ».

Lorsque les paramètres du sujet choisi sont fixés, il faut dresser


un inventaire des idées, des faits et des exemples pertinents. Afin
de stimuler ce remue-méninges, les questions suivantes peuvent se
poser :
• Quels sont les mots-clés du sujet, les liens suggérés par la
formulation?
• Qui est visé par le jugement? Qui a formulé le jugement?
• Où? Quand? Comment? Quelles sont les circonstances à l’origine
du problème? Est-ce toujours vrai dans le temps et selon le lieu?
• Pourquoi? Quel(s) motif(s), quel(s) but(s) explique(nt)
l’affirmation ou le jugement? Pourquoi être de tel avis plutôt que
de l’avis contraire?
• Quels moyens prendre pour atteindre un idéal, pour régler le
problème?
Les principaux travaux en science politique 71

Finalement, il s’agit de structurer l’argumentation de façon à


convaincre le lecteur ou la lectrice de la validité du raisonnement
présenté. Ainsi, il est essentiel de dégager les idées principales des
idées secondaires selon leur importance croissante, selon un ordre
chronologique ou selon tout autre ordre logique et réflexif qui
s’impose. Le plan de la dissertation est constitué d’une introduction,
d’un développement et d’une conclusion suivant le modèle habituel.

À consulter

Un modèle de dissertation se trouve à l’appendice P. Les appendices


du guide peuvent être consultés au www.politique.uqam.ca en
cliquant sur l’onglet « Étudiants ».

3.5 Examens

Les examens ont pour but de vérifier que la matière vue en classe a
bien été assimilée. Dépendamment du type d’examen, les objectifs
spécifiques varient.

Les différents types d’examens


Il existe différents types d’examens auxquels les étudiant-e-s en
science politique sont confronté-e-s au cours de leur parcours
académique. Voici les différentes possibilités.

Tableau 3.2 Les types d’examens


Les questions À choix multiples
À réponses courtes
À réponses longues
Le lieu En classe
À la maison (take home)
La matière Couvrant l’ensemble de la
matière
Couvrant une partie de la
matière
La documentation permise À livres ouverts
(lorsque l’examen est en classe) À livres fermés
72 Guide de méthodologie en science politique

La préparation avant l’examen


Une bonne étude commence par une présence assidue aux cours ainsi
que par la lecture attentive des textes au programme. À l’approche
des examens, il est impératif de relire ses notes de cours et de réviser
les textes (thèses des auteur-e-s et arguments principaux).

Pour les examens à livres ouverts, il faut s’assurer de bien savoir


où se trouve chaque information dans ses notes afin de les repérer
rapidement lors de l’examen : il est très utile de les organiser, de
souligner les mots-clés, etc. Par ailleurs, l’étude en groupe peut
être un bon moyen de stimulation, de motivation et de partage
d’informations.

Réussir différents types d’examens


1. Les examens à réponses courtes
Il s’agit, dans ce cas, de répondre dans ses propres mots de manière
concise, précise et exhaustive.

Exemple : question à réponse courte

Qu’entend-on lorsque l’on parle de politiques étrangères de


projection, de protection ou de compromis? Définissez chacun de
ces concepts brièvement (environ 10-15 lignes) en donnant un
exemple qui permet d’illustrer vos propos.

2. Les examens à développement


Il est conseillé de faire un plan de sa réponse qui couvrira tous
les aspects de la question, de manière à offrir un texte cohérent
et structuré. Toute réponse longue devrait comprendre une
introduction, un développement/argumentation et une conclusion.
Il est possible de reformuler la question afin d’introduire la réponse.

Afin de fournir une réponse juste et exhaustive, il est recommandé


d’illustrer ses propos par des faits et de donner des exemples. Il n’est pas
nécessaire d’étaler l’ensemble de ses connaissances sur un sujet, mais
plutôt de fournir, de manière concise, une réponse à la question posée.
Les principaux travaux en science politique 73

Relire la réponse plusieurs fois permet de s’assurer que l’on répond


correctement à la question posée et que les propos sont clairs. Un
texte sans faute et bien structuré facilite la compréhension.

Exemple : question à réponse longue

Question : Après avoir présenté les principales caractéristiques du


fédéralisme, dégagez les avantages et inconvénients que présente
un tel système politique en vous référant à un exemple concret.

Début de réponse (suggestion) : Nous débuterons par présenter


les principales caractéristiques du fédéralisme, soit la séparation
des pouvoirs et les acteurs qu’il implique, pour ensuite en dégager
les avantages et les inconvénients à partir du cas du Canada.

Exemple : plan d’une réponse longue

Question : Plusieurs auteur-e-s croient que la guerre entre grandes


puissances est un phénomène appartenant au passé. Présentez
les principaux arguments des deux visions s’opposant sur cette
affirmation.
Plan de la réponse :
Introduction :
Sujet amené : La guerre entre les grandes puissances est-elle
un phénomène appartenant au passé?
Sujet posé : Deux visions s’opposent sur cette affirmation :
optimiste et pessimiste.
Sujet divisé : Présentation des principaux arguments (en
donner le ton) de chacune des deux visions.
Développement :
Vision optimiste
Argument 1
Argument 2
Vision pessimiste
Argument 1
Argument 2
*À noter : Il se peut que chacune des parties contiennent plus de
deux arguments.
74 Guide de méthodologie en science politique

Exemple : plan d’une réponse longue (suite)

Conclusion :
Rappel des principaux arguments soutenant la thèse et
ouverture (pistes de réflexions possibles).

Astuces

Lors d’un examen, il est conseillé de :

• Lire attentivement les questions et souligner les mots-clés;


• Porter attention aux consignes (énumérer, décrire, discuter,
comparer, expliquer, critiquer, etc.), ainsi qu’aux exigences
d’ordre technique, comme la longueur de la réponse;
• S’assurer de bien comprendre ce qui est demandé (en cas de
doute, il est important de se renseigner) et relever toutes les
parties de la question;
• Bien organiser son temps afin d’être en mesure de répondre à
toutes les questions et de réviser.

Les références bibliographiques dans les examens


1. Les examens-maison (take home)
Les mêmes règles de présentation s’appliquant aux travaux de
recherche s’appliquent lors d’examens-maison (voir 3.4.1 « Le travail
de recherche »). Il faut donc inclure une bibliographie, même si l’on
fait référence aux textes du recueil. Il peut par ailleurs être pertinent,
voire nécessaire, de chercher des sources supplémentaires.

2. Les examens en classe à « livres ouverts »


Il faut noter la référence des informations ou des citations utilisées
en indiquant le nom de l’auteur-e et la page de référence entre
parenthèses (utilisation de la méthode auteur-e/date).

3. Les examens en classe à « livres fermés »


Il est préférable de fournir la référence exacte des auteur-e-s sur
lesquel-le-s la réponse s’appuie. Il est possible de ne fournir que
le nom de l’auteur-e et/ou titre du texte auquel on souhaite faire
référence.
Les principaux travaux en science politique 75

À consulter

Différents modèles d’examen se trouvent aux appendices Q, R et


S. Il est possible de consulter les appendices du guide au www.
politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ».
CHAPITRE 4
Les aspects techniques

4.1 L’écriture d’un texte

Les meilleures idées n’ont pas beaucoup de valeur si elles ne sont


pas habilement communiquées. Pour être en mesure de bien exposer
le contenu d’un travail, il est nécessaire de le rédiger d’une manière
claire et structurée.

Les règles de base de la rédaction


Une production universitaire se rédige dans un français soutenu :
• Il faut construire des phrases complètes (sujet + verbe +
complément);
• Il faut éviter les longues phrases (plus de trois lignes) qui nuisent
souvent à la compréhension et à la fluidité du texte;
• Il faut éviter les anglicismes et utiliser plutôt des termes français
équivalents;
• Il est fortement conseillé d’utiliser un dictionnaire, une
grammaire, un guide de conjugaison et un dictionnaire de
synonymes;
• Les logiciels d’aide à la rédaction, tel qu’Antidote, peuvent être des
outils efficaces. Cependant, il faut se méfier des commentaires et
suggestions parfois erronés;
• Pour féminiser un texte, il est conseillé d’avoir recours au
Guide de féminisation, disponible à l’adresse électronique
suivante : http://www.instances.uqam.ca/Guides/Pages/
GuideFeminisation.aspx;
• Il faut éviter d’utiliser les guillemets pour introduire un terme
impropre ou approximatif. Il est préférable de trouver une
meilleure manière d’exprimer la même idée. Il est également
conseillé d’éviter les néologismes (nouveaux mots) à moins que
ceux-ci ne soient acceptés dans la discipline.
78 Guide de méthodologie en science politique

Astuce

Le cours LIN 1009 (Apprentissage de la grammaire du français


écrit I), destiné aux locuteurs francophones, peut être très utile
pour améliorer l’expression écrite.

Les pronoms
À moins d’une directive contraire, il faut généralement se garder
d’utiliser le « je » dans les travaux. Le « on », le « nous » (appelé
nous de modestie désignant une seule personne) ou les formes
impersonnelles et passives doivent être privilégiées.

Quelques formules permettant d’éviter l’utilisation du « je » :


Il semble que;
Il s’avère que;
Il appert que;
Selon nous;
D’après nous;
À notre avis;
Si l’on en croit (nom de l’auteur-e);
Nous pensons/croyons/notons/voyons/remarquons que.

Les abréviations, les acronymes et les sigles


La première fois que l’on nomme un organisme que l’on présentera
ensuite sous sa forme abrégée, on écrit son nom complet, suivi de
l’acronyme ou du sigle entre parenthèses, sans point ni accent. Les
fois suivantes, l’acronyme ou le sigle suffit. Tout nom d’organisme est
un nom propre.

Exemple : l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la


science et la culture (UNESCO), la Confédération des syndicats
nationaux (CSN).

Notons que la différence entre le sigle et l’acronyme repose sur le fait


qu’alors que le premier est constitué par les initiales de plusieurs mots
s’épelant lettre par lettre (exemple : SRC [Société Radio-Canada]),
le second est composé d’initiales ou des premières lettres d’une
Les aspects techniques 79

désignation se prononçant non pas lettre par lettre, mais comme un


mot (exemple : ONU [Organisation des Nations Unies])25.

Les nombres
• Les nombres jusqu’à vingt s’écrivent en lettres, sauf lorsqu’ils
désignent une page, une donnée statistique ou mathématique
(%, rang centile), une mesure (3 cm) ou lorsqu’ils font référence
à un tableau ou à une figure;
• Les nombres supérieurs à vingt s’écrivent en chiffres, sauf
lorsqu’ils débutent une phrase. Les nombres ronds (cinquante,
cent, mille) s’écrivent en lettres;
• On sépare d’un espace chaque tranche de trois chiffres (107 340),
sauf pour les nombres de quatre chiffres (1804). On remplace les
zéros successifs par millions ou milliards (20 millions et non
20 000 000).

D’autres règles utiles pour l’écriture d’un texte en science politique


• Pour ce qui est du mot « État », on l’écrit avec un « É » majuscule
lorsque l’on fait référence à l’entité politique.
• Les noms des ministères prennent des majuscules à chacun des
noms, mais pas des adjectifs, qui les désignent. Le mot ministère
et les adjectifs prennent des minuscules.
Exemple : Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité
sociale.
• Les organismes et les institutions rattachés à l’État prennent une
majuscule au premier mot.
Exemple : La Caisse de dépôt et placement du Québec.
• Les titres de fonctions s’écrivent avec une minuscule. Le seul cas
où ils nécessitent une majuscule est lorsque l’on s’adresse à la
personne.
Exemples : Le premier ministre colombien a visité le pays.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre…

Marie-Éva de Villiers, Multidictionnaire de la langue française, 3ème éd., Montréal,


25

Québec Amérique, 1997, p. 1332.


80 Guide de méthodologie en science politique

• Les points cardinaux s’écrivent avec une minuscule quand ils


sont employés comme noms ou comme adjectifs pour indiquer
la direction, l’exposition.
Exemples : Le vent du nord. Une terrasse exposée au sud. Le
nord-ouest de la Roumanie.
Les points cardinaux prennent une majuscule lorsqu’ils ne
sont pas suivis d’un complément déterminatif introduit par la
présupposition « de ».
Exemples : Le Nord Kirghiz, mais le nord du Gabon.
• Les adjectifs de nationalité s’écrivent avec une minuscule
(exemple : un livre espagnol). Les noms désignant les membres
d’une nationalité s’écrivent avec une majuscule (exemple : les
Espagnols rencontrés au colloque). Finalement, la langue est
écrite en minuscule (exemple : un livre en espagnol).
• Les titres d’ouvrages ainsi que les noms de journaux et de
périodiques s’écrivent avec une majuscule initiale, en italique.
Exemple : Dans L’être et le néant, Sartre écrit que…
• Lorsque l’on nomme un-e auteur-e pour la première fois dans
un texte, on peut nommer son prénom accompagné de son
nom. Ensuite, on indique uniquement son nom de famille.
De plus, il faut éviter d’employer « monsieur » ou « madame »
devant le nom.
• Les termes dans une autre langue que le français doivent être en
italique, suivis de leur traduction française. Les termes en latin
n’ont pas besoin d’être traduits et ne prennent jamais d’accent (a
priori, statu quo).

Le tableau 4.1 donne un aperçu des différents types de marqueurs de


relation pouvant être utiles à la rédaction d’un texte.
Les aspects techniques 81

Tableau 4.1 Une liste de marqueurs de relation


Addition De même, de plus, de surcroît, d’une part…
d’autre part, également, en outre, ensuite, et,
puis, non seulement… mais encore, notam-
ment, par ailleurs, parallèlement, première-
ment, deuxièmement
But À cet effet, à cette fin, afin de, dans cette
optique, dans l’intention de, en vue de, pour
Cause À cause de, car, compte tenu de, de ce fait,
d’autant plus que, du fait que, en raison de,
étant donné que, grâce à, parce que, puisque,
vu que
Conclusion Ainsi, bref, en somme, en conclusion, en
définitive, en dernier lieu, enfin, en fin de
compte, finalement, pour conclure, pour
terminer, tout bien considéré
Conséquence Ainsi, c’est pourquoi, donc, d’où, en consé-
quence, par conséquent, voilà pourquoi
Opposition À l’inverse, à l’opposé, au contraire, bien
que, cependant, en dépit de, en revanche,
inversement, mais, malgré, néanmoins, or,
par contre, tandis que, toutefois
Source : Maria-Éva de Villiers, « Connecteurs », in Multidictionnaire de la langue
française, 4e éd., Montréal, Québec Amérique, 2003, p. 335.
82 Guide de méthodologie en science politique

4.2 La présentation d’un travail

Tout d’abord, soulignons qu’il n’y a pas de règle unique de présentation.


Les indications présentées ici visent à faire en sorte que les travaux
soient évalués de manière équitable. La quantité de texte sur une
page peut varier énormément en fonction des choix concernant la
police et sa taille, la largeur des marges ainsi que l’interligne. C’est
donc dans un souci d’équité, de lisibilité et d’esthétique que sont
suggérées les balises suivantes. L’essentiel est que la présentation du
travail soit uniforme. De plus, un travail bien présenté prédispose
favorablement la lectrice ou le lecteur. Soulignons qu’il faut toujours
vérifier les exigences particulières de chaque professeur-e.

Tous les travaux doivent être dactylographiés à l’aide d’un logiciel


de traitement de texte, tel que Word. Le Service de l’informatique
et des télécommunications (SITel) de l’UQAM offre des formations
en informatique aux étudiant-e-s peu familier-ère-s avec ces outils.
Pour plus d’informations : www.sitel.uqam.ca

Tableau 4.2 Les règles courantes de présentation


Papier Blanc, 8,5 x 11 pouces, sans reliure, encre noire.
Dans un souci écologique, une vérification
auprès des professeurs est conseillée afin
d’imprimer les travaux recto/verso.
Police Caractère lisible (Times New Roman) de taille
12 pour le texte et 10 pour les notes de bas de
page.
Interligne Interligne et demie ou double pour le corps du
texte. Simple pour la bibliographie, la table des
matières et les notes de bas de page.
Alignement Justifié (aligné à droite et à gauche).
Marges 2,5 cm de chaque côté (différent des mémoires
et thèses).
Pagination En haut à droite (sauf pour la page titre
et la page d’introduction sur lesquelles la
pagination ne doit pas apparaître).
Page titre Tout travail doit débuter par une page titre
conforme au modèle ci-contre.
Les aspects techniques 83

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

[Le titre du travail. Centré et en majuscules.]

[La nature du travail. Centré et en majuscules.]


PRÉSENTÉ À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
COMME EXIGENCE DU COURS [Sigle du cours. En majuscules.]
À [Nom du ou de la professeur-e. En majuscules.]

PAR
[Nom de l’étudiant-e. Centré et en majuscules.]
[Code permanent]

DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE


[La date]
84 Guide de méthodologie en science politique

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

LA LIBERTÉ REPRODUCTIVE ET L’ÉGALITÉ CIVILE ET


POLITIQUE DES FEMMES AU QUÉBEC

TRAVAIL DE RECHERCHE
PRÉSENTÉ À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
COMME EXIGENCE DU COURS POL-1000
À LAWRENCE OLIVIER

PAR
SOPHIE MARCHAND
MAR1980100612

DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE


10 septembre 2012
Les aspects techniques 85

Le titre et les sous-titres


Il est important de donner un titre précis, pertinent et révélateur à
son travail. Il faut également donner des sous-titres aux différentes
parties suivant ces mêmes critères. La numérotation des parties peut
être effectuée comme l’auteur-e le désire, tant que le modèle adopté
soit clair et cohérent tout au long du travail.

La table des matières


Il est suggéré d’insérer une table des matières pour tout travail long
comprenant plusieurs sections. Celle-ci permet de repérer facilement
les diverses parties du travail et de donner un aperçu de sa structure.
Les titres de la table des matières doivent être identiques aux titres
des diverses parties du travail. Le mieux est de choisir un modèle
simple. La table des matières apparaît directement après la page titre
et est paginée en chiffres romains « ii ».

On peut se référer à la table des matières du présent guide comme


modèle.

Les paragraphes

• Les pararaphes sont séparés les uns des autres par un interligne
double;
• Les paragraphes peuvent commencer par un alinéa (six espaces
après la marge);
• Les paragraphes sont solidaires : il faut éviter les « veuves
et orphelines » en ne laissant jamais la dernière ligne d’un
paragraphe seule en haut d’une page ou la première ligne d’un
paragraphe ou son titre seuls au bas d’une page;
• Les explications complémentaires peuvent être insérées en notes
de bas de page.

L’identification des tableaux et des figures (graphiques, diagrammes


et illustrations)
• Les tableaux et les figures sont identifiés par un titre court et
explicite, placé en haut et au centre du tableau;
86 Guide de méthodologie en science politique

• S’il y en a plusieurs, il faut indiquer le numéro de la section


(chapitre) à laquelle ils appartiennent ainsi que leur numéro
dans l’ordre du chapitre (le tableau 2.1 est le premier tableau de
la deuxième section);
• Ils sont placés après leur première mention dans le texte;
• Il est nécessaire d’indiquer la source complète s’il s’agit d’un
extrait d’ouvrage;
• Les tableaux ne doivent pas être encadrés;
• Les figures doivent être encadrées.

La liste des tableaux et figures


Une telle liste doit être insérée à la suite de la table des matières,
lorsque le travail contient plusieurs tableaux et figures. Le modèle
est le même que pour la table des matières (numéros des tableaux,
titres et pages).

La liste des abréviations, des acronymes et des sigles


Lorsque le travail contient beaucoup d’abréviations, d’acronymes et
de sigles, il faut insérer une liste à la suite de la table des matières. Il
faut les classer en ordre alphabétique comme dans le modèle suivant.
Liste des abréviations, acronymes et sigles
FDP Freie Demokratische Partei (Parti démocratique libre)
IDH Indice de développement humain
PNB Produit national brut
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la
science et la culture
USD United States dollar
Les appendices
Un document jugé intéressant à consulter en complément à la
lecture d’un travail peut être ajouté en appendice. Il faut toutefois
éviter d’inclure des documents superflus.

Les appendices se placent avant la bibliographie, sont identifiés par


une lettre majuscule et un titre, et sont inclus dans la pagination.
Les aspects techniques 87

La bibliographie
Tout travail doit se terminer par une bibliographie présentant les
sources consultées et citées. Voir les prochaines pages pour connaître
les règles de présentation des références.

Tableau 4.4 Les espacements avant et après les signes de


ponctuation
Nom du signe de Signe Avant le signe Après le signe
ponctuation
Apostrophe ‘ Pas d’espacement Pas d’espacement
Astérisque * Un espacement Pas d’espacement
(placé avant le mot auquel il
se rapporte)

Astérisque * Pas d’espacement Un espacement


(placé après le mot auquel il
se rapporte)

Barre oblique / Pas d’espacement Pas d’espacement


Crochet ouvrant [ Un espacement Pas d’espacement
Crochet fermant ] Pas d’espacement Un espacement
Deux-points : Un espacement Un espacement
Deux-points dans les heures : Pas d’espacement Pas d’espacement
numériques
Point-virgule ; Pas d’espacement Un espacement
Guillemet français « Un espacement Un espacement
(ouvrant)
Guillemet français (fer- » Un espacement Un espacement
mant)
Guillemet anglais “ Un espacement Pas d’espacement
(ouvrant)

Guillemet anglais ” Pas d’espacement Un espacement


(fermant)

Point . Pas d’espacement Un espacement


88 Guide de méthodologie en science politique

Tableau 4.4 Les espacements avant et après les signes de


ponctuation (suite)
Nom du signe de Signe Avant le signe Après le signe
ponctuation
Point d’exclamation ! Pas d’espacement Un espacement
Point d’interrogation ? Pas d’espacement Un espacement
Point de suspension … Pas d’espacement Un espacement
Parenthèse (ouvrant) ( Un espacement Pas d’espacement
Parenthèse (fermant) ) Pas d’espacement Un espacement
Tiret - Un espacement Un espacement
Source: Office québécois de la langue française (OQLF), Banque de dépannage lin-
guistique, En ligne, <http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bdl.html>, Consulté le 21
juin 2012.
Les aspects techniques 89

4.3 Les références et la bibliographie

Dans un travail, toute information qui n’est pas le fruit des réflexions
de son auteur-e, doit être suivie d’une référence. La référence explique
au lecteur ou à la lectrice d’où provient l’information présentée. Il
faut indiquer les références en tout temps, qu’il s’agisse d’une citation
ou d’une paraphrase. Si on omet la référence, c’est un cas de plagiat.

La référence se place au sein même du texte et peut inclure une


partie ou toutes les informations bibliographiques, selon la méthode
de référence retenue. La bibliographie ou la liste des références
se trouve à la fin du travail et doit inclure toutes les informations
bibliographiques.

Les citations
Est une citation toute partie d’un texte qui provient d’une publication
antérieure et qui est recopiée textuellement; ou encore toute réponse
d’un participant lors d’une entrevue et qui est recopiée intégralement.
La citation se distingue visuellement du reste du texte puisqu’elle est
placée entre guillemets français ou en exergue, selon sa taille (voir
l’information ci-dessous). Lorsque l’on rédige un travail, il faut
recopier l’extrait cité exactement comme il apparaît dans le texte
initial et ce même si des erreurs s’y trouvent. Dans ce dernier cas, il
faut indiquer (sic) immédiatement après l’erreur. Sic est un mot latin
signifiant « ainsi ».

Une citation courte


Lorsque l’on insère une citation de trois lignes et moins :
• La citation apparaît entre guillemets français.
• Elle est insérée à même le texte.
• Si la phrase citée est complète, la ponctuation originale qui
termine la phrase apparaît à l’intérieur des guillemets. Lorsque
la phrase n’est pas complète, un point doit figurer à l’extérieur
des guillemets fermants.

Une citation longue


Lorsqu’une citation de plus de trois lignes est introduite dans un
texte :
90 Guide de méthodologie en science politique

• On détache la citation longue du texte la précédant à l’aide d’un


interligne double.
• On doit introduire un renforcement de six frappes à partir de la
marge de gauche.
• Un renforcement de quatre frappes de plus s’impose, s’il y a un
alinéa dans le texte original.
• On ne met pas les citations longues entre guillemets, sauf si le
texte original est dans une langue autre que le français.
• Le texte cité est présenté à interligne simple.

Dans certains cas, il est possible de tronquer une partie du texte cité.
Pour ce faire, on remplace la partie du texte retirée par des points de
suspension entre crochets, soit : […].

D’autre part, si l’extrait cité contient déjà des guillemets, ils doivent
être remplacés par des guillemets anglais (“ ”).

Une citation en langue étrangère


Lorsque l’on cite un passage de texte dans une langue étrangère, il
faut toujours mettre la citation entre guillemets, même les citations
longues mises en exergue. De plus, la citation doit apparaître en
italique. Pour toutes autres langues que l’anglais, il faut inclure
une traduction en note de bas de page en la faisant précéder de
l’expression [Traduction libre] ou [Notre traduction].

La paraphrase
On paraphrase lorsque l’on reformule en ses mots une idée venant
d’ailleurs. Une paraphrase est toujours suivie d’une référence au
texte d’où l’idée a été empruntée. Au même titre que la citation,
la paraphrase consiste à présenter la pensée d’un ou d’une autre
auteur-e-s pour appuyer son propos. Avec la paraphrase, il n’y a pas
de guillemets. Les mots utilisés et la structure de la phrase doivent
être complètement différents du texte d’où provient l’idée. De plus,
il doit toujours y avoir une référence à la source utilisée. Dans le cas
contraire, il s’agit de plagiat.
Les aspects techniques 91

Important : le plagiat

Le plagiat consiste à faire passer les idées d’une autre personne


comme étant les siennes. Le plagiat est une faute grave et, à
l’UQAM, il est passible de sévères sanctions. Il faut toujours citer
ses sources. Dès que l’on utilise une citation ou que l’on reprend
les termes d’un ou d’une auteur-e dans ses propres mots, une
référence doit être présente.

Pour plus d’information au sujet du plagiat, voir le règlement n°18


de l’UQAM :
http://www.integrite.uqam.ca/page/accueil.php

Deux méthodes pour indiquer les références


Il existe plusieurs méthodes pour indiquer les références. Deux
d’entre elles sont plus communes. Il s’agit de la méthode classique
et de la méthode auteur-e/date. Dans ce qui suit, ces méthodes sont
présentées en conformité au Guide de présentation des mémoires et
thèses de Chantal Bouthat. S’il existe plusieurs variantes de ces deux
méthodes, il est conseillé, dans un souci de conformité au sein de
l’UQAM, de s’en tenir à ce qui est présenté dans ce document.

Lorsque l’on utilise la méthode classique, une bibliographie apparaît


à la fin du travail. Quand la méthode auteur-e/date est utilisée, c’est
une liste des références plutôt qu’une bibliographie qui se trouve à la
fin du travail (voir les points 4.3.3 « La bibliographie » et 4.3.4 « La
liste des références »).

Il est possible de choisir l’une ou l’autre des deux méthodes. Par


contre, il est impératif que la méthode de présentation des références
soit uniforme pour un même travail. D’autre part, il faut garder à
l’esprit que les professeur-e-s ont parfois des exigences particulières
concernant la présentation des références. Il faut toujours prioriser
ces consignes.

4.3.1 La méthode classique


La méthode classique consiste à introduire une référence dans un
texte à l’aide d’un renvoi à une note de référence. Cette note peut
apparaître au bas de la page ou à la fin du document. Dans les travaux
92 Guide de méthodologie en science politique

étudiants en science politique, il est conseillé d’utiliser la note en bas


de page, puisqu’elle permet de repérer plus facilement la référence.
Lorsque l’on utilise la méthode classique, une bibliographie doit
apparaître à la fin du travail.

Lorsque l’on utilise la méthode classique, une citation ou une


paraphrase est suivie d’un appel de note. Il s’agit d’un chiffre en
exposant qui renvoie à une note de référence. Pour une citation
courte, l’appel de note est situé immédiatement avant les guillemets
fermants. Pour une citation longue, elle se trouve après le signe de
ponctuation.

La note de référence, au bas de la page ou à la fin du document,


débute par le numéro de l’appel de note en exposant. Elle est écrite à
interligne simple et en caractères de point 10.

Les logiciels de traitement de textes de même que les logiciels de


gestion de référence (ex : Zotero, EndNote) proposent généralement
une fonction permettant d’insérer un appel de note et de créer une
note de référence au bas de la page ou à la fin du texte. Les différentes
versions de Microsoft Word proposent toujours une telle fonction.
Les aspects techniques 93

Exemples : les références de citations en notes de bas de page

« Il n’y a plus de norme ou plutôt, la norme du “couple marié en


vue d’avoir des enfants et de fonder une famille” est battue en
brèche par le nombre grandissant d’exceptions. 1»
1
Jean-Marc Piotte, « L’amour et non la reproduction », chap. in Les Neufs
clés de la modernité, p. 107-132, Montréal, Éditions Québec Amérique,
2001, p. 132.

« L’insistance sur le dépaysement que peut vivre et ressentir le


sujet au sein même de sa culture d’origine et la “désacralisation”
de la nation n’ont pas comme corollaire nécessaire un plaidoyer en
faveur des identités postnationales. 2»
2
Jocelyn Maclure, Récits identitaires : le Québec à l’épreuve du pluralisme,
Coll. « Débats », Montréal, Éditions Québec Amérique, 2000, p. 201.

Comme le dirait Marcuse, « […] il y a conflit entre les différents


modes de pensée […] 3».
3
Herbert Marcuse, L’homme unidimensionnel : essai sur l’idéologie de la
société industrielle avancée, Paris, Éditions de Minuit, 1968, p. 148.
94 Guide de méthodologie en science politique

Lorsque l’on cite une source pour la première fois, il faut insérer une
référence complète dans la note de bas de page. Les informations
bibliographiques suivantes, séparées par des virgules, doivent être
présentes.
• Prénom et nom de l’auteur-e, dans cet ordre.
• Le titre de l’ouvrage, en italique, et le titre de l’article (le cas
échéant) entre guillemets.
• La collection (le cas échéant), entre guillemets.
• La ville de publication.
• La maison d’édition (le cas échéant).
• La date de publication.
• La saison, le volume, le numéro et/ou le mois de publication (le
cas échéant).
Les aspects techniques 95

Exemples : des notes de référence complètes en bas de page

Monographie

1
Frédéric Boily, Le conservatisme au Québec : retour sur une
tradition oubliée, Coll. « Prisme », Sainte-Foy, Presses de
l’Université Laval, 2010, p. 85

2
Frantz Fanon, The Wretched of the Earth : The Handbook for the
Black Revolution that is Changing the Shape of the World, New
York, Grove Press Inc., 1963, p. 59.

Article de périodique

3
 Daniel Salée, « Penser l’aménagement de la diversité
ethnoculturelle au Québec : mythes, limites et possibles de
l’interculturalisme », Politique et société, vol. 29, no 1 (2010),
p. 154.

Chapitre d’un-e auteur-e dans son œuvre

4
Diane Lamoureux, « Féminisme et modernisation des femmes
», chap. in L’amère patrie : féministe et nationalisme dans le Québec
moderne, p. 137-152, Montréal, Éditions du remue-ménage, 2001,
p. 142.

Chapitre d’un-e auteur-e dans l’œuvre d’un-e autre ou d’un


collectif

5
Yves Bélanger, « Québec inc. : la dérive d’un modèle? », in
Québec : État et société, sous la dir. de Alain-G. Gagnon, p. 443-
458, Montréal, Éditions Québec Amérique, 2001, p. 452.
96 Guide de méthodologie en science politique

Les références abrégées et l’usage des locutions latines


Lorsque l’on se réfère plus d’une fois à une source, il faut avoir recours
à des références abrégées. La première référence à une œuvre doit
être complète, mais les suivantes prennent une forme raccourcie.
Pour abréger une référence, on utilise des locutions latines.

Ibid. (ibidem) signifie « au même endroit ». Il remplace toute la


référence, lorsque celle qui la précède immédiatement correspond
à la même source. Il faut ajouter le numéro de page seulement s’il
diffère de la référence précédente.

Id. (idem) signifie « le même ». Il remplace le nom de l’auteur-e. On


l’utilise lorsque deux ou plusieurs textes différents du ou de la même
auteur‑e, se suivent. Id. ne s’emploie jamais seul.

Op. cit. (opere citato) signifie « dans l’œuvre citée ». Il remplace le titre
et les informations bibliographiques. On l’utilise lorsque la référence
que l’on introduit a déjà été présentée dans le texte, mais qu’elle ne la
précède pas immédiatement.

Loc. cit. (loco citato) signifie « à l’endroit, au lieu cité ». Cette locution
latine est réservée aux articles de périodique. On l’utilise pour les
articles de périodiques comme on utiliserait opere citato pour les
autres documents.

Lorsque plusieurs publications d’un-e même auteur-e sont citées,


il faut mettre le titre, sous une forme abrégée, avant les locutions
latines « loc. cit. » ou « op. cit. ». Pour abréger un titre, on enlève le
sous-titre. S’il demeure trop long, il est possible d’enlever certains
mots de manière à garder seulement les plus importants. Il faut
cependant toujours présenter les mots dans le même ordre. Il ne faut
jamais diminuer un titre à moins de cinq mots.
Les aspects techniques 97

Exemples : des notes de bas de page avec des locutions latines

1
Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique, Coll. « Points
Essais », Paris, Éditions du Seuil, 2001, p. 69.
2
Ibid., p. 88.
3
Stuart Hall, « Codage/décodage », Chap. in Identités et cultures :
politiques des cultural studies, p. 169-183, Paris, Éditions
Amsterdam, 2008, p. 173.
4
Pierre Bourdieu, Op. cit., p. 202.
5
Id., Sur l’État : cours au Collège de France 1989-1992, Coll.
« Raisons d’agir », Paris, Éditions du Seuil, 2012, p. 36.

4.3.2 La méthode auteur-e/date


La méthode auteur-e/date consiste à insérer dans le texte une
référence placée entre parenthèses. Cette référence contient une
information limitée. Les références complètes aux œuvres citées sont
seulement présentes à la fin du travail, dans la liste des références.
Lorsque l’on utilise la méthode auteur-e/date, une liste des références
remplace la bibliographie. Cette méthode ne requiert pas d’utiliser
les locutions latines à l’exception de et al. Des exemples démontrant
les différences entre bibliographie et liste de références figurent en
fin de chapitre.

De façon générale, la référence est placée directement après


l’information à laquelle elle se rapporte, qu’elle soit présentée à l’aide
d’une citation ou d’une paraphrase. Elle peut donc apparaître en fin
ou en milieu de phrase.

Trois informations bibliographiques, placées à l’intérieur de


parenthèses, doivent apparaître dans la référence. Ces informations
sont séparées par une virgule.
• Le nom de famille de l’auteur-e ou du directeur ou de la
directrice de publication.
• L’année de publication.
• Le numéro de la page d’où provient l’information.
98 Guide de méthodologie en science politique

Exemples : des références en méthode auteur-e/date

Les théories constructivistes s’interrogent sur le rôle des


règles et des normes dans la forme que prennent les relations
internationales (O’Meara, 2007, p. 181).

« Les militants politiques et les intellectuels de Montréal ont puisé


dans les exemples et les ouvrages théoriques de la décolonisation
du tiers-monde pour interpréter leur propres conditions et pour
imaginer leur place dans le monde […] » (Mills, 2011, p. 17).

S’il y a deux ou trois auteur-e-s, leurs noms doivent apparaître dans


la référence. Lorsqu’il y a plus de trois auteur-e-s, il suffit de garder le
nom de l’auteur-e principal-e (du moins un-e seul-e) et de remplacer
les noms des autres auteur-e-s par la locution latine « et al. » qui
signifie « et les autres ».

Si le document cité a été rédigé par une organisation, il faut écrire


le nom de l’organisation au long la première fois que l’on y fait
référence. Les fois suivantes, on peut utiliser l’acronyme, le sigle ou
une formule abrégée.

Si l’auteur-e d’un ouvrage est nommé-e dans une phrase, il n’est pas
nécessaire de répéter son nom dans la référence qui apparaît entre
parenthèses. Dans ce cas, il n’y aura que la date de parution du texte
et la page à l’intérieur de la référence.

Il est possible de renvoyer à plusieurs ouvrages d’auteur-e-s


différent-e-s au sein d’une même référence. Il faut alors séparer les
informations qui concernent les différentes sources par un point-
virgule. Lorsqu’il s’agit de plusieurs textes d’un-e même auteur-e, il
faut simplement énumérer leurs dates de parution séparées par des
points-virgules.

Lorsque l’on se réfère à plusieurs travaux d’un-e seul-e auteur-e ayant


été publiés la même année, on doit faire suivre l’année de parution
par des lettres (a,b,c…) pour distinguer les documents. L’ordre de
ces lettres correspond à l’ordre alphabétique des titres de ces sources.
Les aspects techniques 99

4.3.3 La bibliographie
La bibliographie est la liste de tous les ouvrages cités et consultés
pour la réalisation d’un travail. Si elle est longue, elle peut comporter
des subdivisions par thèmes, par types de sources ou par chapitres.
On insère une liste des références à la fin du travail, plutôt qu’une
bibliographie, lorsque la méthode de référence auteur-e/date est
utilisée.

Dans la bibliographie, il faut placer les notices bibliographiques en


ordre alphabétique en fonction du nom de famille des auteur-e-s.
Lorsqu’il y a plusieurs ouvrages d’un-e même auteur-e, il existe deux
façons de procéder. Premièrement, on peut placer les œuvres en
ordre alphabétique selon les titres. Toutefois, il ne faut pas considérer
l’article au début du titre. Deuxièmement, toujours dans le cas où il
y a plusieurs ouvrages d’un-e même auteur-e, on peut les classer par
ordre chronologique croissant (des plus anciens aux plus récents).

La bibliographie doit être rédigée à interligne simple. Les différentes


notices bibliographiques sont séparées par un interligne double.

Lorsqu’une notice bibliographique est de deux lignes ou plus, la


deuxième ligne et les suivantes doivent être placées en retrait de six
frappes.
100 Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la bibliographie

Monographie
Nom, Prénom. Titre : sous-titre. Coll. « Nom de la collection ».
Ville de l’édition : Maison d’édition, année de publication,
nombre de pages.

Bafoil, Francois. Règles et conflits sociaux en Allemagne et


en Pologne post-communistes. Coll. « Pays de l’Est ». Paris /
Montréal : L’Harmattan, 1997, 253 p.

Chapitre d’un-e auteur-e dans l’œuvre d’un-e autre ou dans


un collectif
Nom, Prénom. « Titre du chapitre ». In Titre du livre, sous
la dir. de Prénom et Nom du directeur de publication,
pages du chapitre. Coll. « Nom de la collection ». Ville de
l’édition : Maison d’édition, année de publication.

Gerbet, Pierre. « L’Allemagne et les communautés européennes ».


In L’Allemagne et la construction de l’Europe 1949-1963,
sous la dir. de Jean-Paul Cahn, Henri Ménudier et Gérard
Scheilin, p. 39-53. Paris : Éditions du Temps, 1999.

Chapitre d’un-e auteur-e dans son œuvre


Nom, Prénom. « Titre du chapitre ». Chap. in Titre du livre,
pages du chapitre. Coll. « Nom de la collection ». Ville de
l’édition : Maison d’édition, année de publication.

Havel, Vaclav. « Le pouvoir des sans-pouvoir ». Chap. in Essais


politiques, p.65-157. Paris : Éditions du Seuil, 1990.

Article de périodique
Nom, Prénom. « Titre de l’article ». Nom du périodique, volume,
numéro (année), pages.

De Sève, Micheline. « À l’Est, la colombe bat de l’aile ». Possibles,


vol. 11, no 1 (1986), p. 47-59.
Les aspects techniques 101

Exemples : la bibliographie (suite)

Article de journal
Nom, Prénom. « Titre de l’article ». Nom du journal (Ville), date
de publication, pages.

Labelle, Micheline, Céline Saint-Pierre et Pierre Toussaint.


« L’incohérence de l’État québécois envers la laïcité face aux
signes religieux ». Le Devoir (Montréal), 25 mai 2009, p.
A7.

Encyclopédie ou dictionnaire
Nom, Prénom de l’auteur de l’encyclopédie ou du dictionnaire
s’il y a lieu. Titre de l’encyclopédie ou du dictionnaire.
Numéro de l’édition s’il y a lieu. Numéro du volume s’il
y a lieu. Ville de publication : Maison d’édition, année de
publication, nombre de pages.

Dictionnaire des philosophes. 2e éd. Paris : Albin Michel et


Encyclopédia Universalis, 2001, 1703 p.

Article dans une encyclopédie ou un dictionnaire


Article signé
Nom, Prénom. « Titre de l’article ». In Titre de l’encyclopédie
ou du dictionnaire, numéro de l’édition s’il y a lieu, numéro
du volume s’il y a lieu, sous la dir. de Prénom et Nom
du directeur de publication, pages de l’article. Ville de
publication : Maison d’édition, année de publication.

Kervégan, Jean-François. « Démocratie ». In Dictionnaire de


philosophie politique, 3e éd., sous la dir. de Philippe
Raynaud et Stéphane Rials, p. 149-155. Paris : Presses
Universitaires de France, 2003.
102 Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la bibliographie (suite)

Article non signé


Titre de l’encyclopédie ou du dictionnaire, numéro de l’édition
s’il y a lieu. Sous « Titre de l’article », numéro du volume
s’il y a lieu, pages. Ville de publication : Maison d’édition,
année de publication.

Dictionnaire de la pensée politique : Hommes et idées. Sous


« Désobéissance civile », p. 172-174. Paris : Hatier, 1989.

Mémoire et thèse
Nom, Prénom. « Titre ». Mémoire de maîtrise/Thèse de
doctorat, Ville de l’édition, Nom de l’université, année de
publication, nombre de pages.

Wolfelsberger, Lilian. « L’intégration des pays d’Europe central


et orientale à l’Union européenne par la coopération
culturelle ». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du
Québec à Montréal, 2001, 98 p.

Loi
*Il existe plusieurs spécificités quant à la présentation des
références de lois. Il est donc conseillé de consulter le Manuel
canadien de la référence juridique disponible à la bibliothèque
de l’UQAM.

Titre de la loi, recueil législature année, chapitre (session ou


supplément), référence précise.

Loi de l’impôt sur le revenu, LRC 1985, c 1 (5e supp.), art 18(1)
(m)(iv)(c).
Les aspects techniques 103

Exemples : la bibliographie (suite)

Document officiel
*Un document officiel est un document qui peut être publié
par un organisme international ou national mais qui n’est pas
émis au nom d’un gouvernement ou d’un État. Pour de tels
documents, se référer à « Publications gouvernementales et
internationales » (Voir chapitre 3, section 3.1 « Les différents
types de sources ».)

Nom, Prénom. Titre du document. Ville de publication :


organisme ou institution, année de publication, nombre de
pages.

Bélanger, Yves, Charles Philippe David et Stéphane Roussel.


Note de recherche sur les questions de défense : rapport final.
Québec : Ministère du Conseil exécutif, Secrétariat à la
restructuration, 1995, 304 p.

Publications gouvernementales et internationales


Nom de l’autorité gouvernementale, corps législatif, autre
subdivision s’il y a lieu. Titre de la publication. Rédigé
par Prénom et Nom s’il y a lieu. Cote ou numéro s’il y a
lieu. Ville de publication : Éditeur, année de publication,
nombre de pages.

Québec, ministère des Relations internationales, Direction


générales des politiques et des relations fédérales-
provinciales. Le Québec, partenaire d’avenir en Amérique.
Québec : ministère des Relations internationales, 1997,
55 p.
104 Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la bibliographie (suite)

Traité international
*Il existe plusieurs spécificités quant à la présentation des
références de traités. Il est donc conseillé de consulter le Manuel
canadien de la référence juridique.

Titre du traité, Nom des parties s’il y a lieu, date précise de


la signature, recueil des traités, autres sources (informations
supplémentaires).

Accord de libre-échange nord-américain entre le gouvernement


du Canada, le gouvernement des États-Unis et le
gouvernement du Mexique, 17 décembre 1992, R.T. Can
1994 no 2, 32 ILM 289 (entrée en vigueur : 1er janvier
1994) [ALÉNA].

Site Internet
Auteur-e. Titre du site Web. En ligne. <Adresse du site Internet>.
Consulté le jour mois année.

Société de transport de Montréal. Les origines de la STM. En


ligne. <http://www.stm.info/en-bref/ancetres.htm>.
Consulté le 10 juin 2009.

Article de périodique électronique


Nom, Prénom. « Titre de l’article ». Titre du périodique. Types
de support. Volume, numéro (année), pages s’il y a lieu.
<Adresse de la page Internet>. Consulté le jour mois année.

Galy, Michel. « De la guerre nomade : sept approches du conflit


autour de la Côte d’Ivoire ». Cultures & Conflits. En ligne.
No 55 (2004), p. 163-196. <http://www.conflits.org/
documents1598.html>. Consulté le 15 mai 2006.
Les aspects techniques 105

Exemples : la bibliographie (suite)

Actes de colloques
Nom, Prénom (de la personne responsable de la compilation).
Titre : sous-titre de la rencontre (lieu, date de la rencontre).
Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison
d’édition ou Organisme responsable de l’édition, date de
publication, nombre de pages.

Darras, Éric et Olivier Philippe (comp.). La science politique


une et multiple (Toulouse, 26-27 janvier 2001). Coll.
« Logiques politiques ». Paris : L’Harmattan, 2004, 314 p.

Communication dans des actes de colloques


Nom, Prénom. « Titre de la communication ». In Titre : sous-
titre de la rencontre (lieu, date de la rencontre), sous la dir.
de Prénom et Nom du/de la directeur-trice de publication
s’il y a lieu, pages. Coll. « Nom de la collection ». Ville de
l’édition : Maison d’édition ou organisme responsable de
l’édition, date de publication.

Lindemann, Thomas. « Histoire des relations internationales ».


In La science politique une et multiple (Toulouse, 26-
27 janvier 2001), sous la dir. de Éric Darras et Olivier
Philippe, p. 181-205. Coll. « Logiques politiques ». Paris :
L’Harmattan, 2004.

Conférence ou discours
Nom, Prénom. « Titre de la conférence ou du discours ». Nom
de l’événement s’il y a lieu. Ville : Lieu de l’événement, date
de l’événement, nombre de pages (s’il y a lieu).

Boutros-Ghali, Boutros. « Discours à l’occasion de la remise


du Doctorat honoris causa ». Ottawa : Université d’Ottawa,
13 juillet 2001.
106 Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la bibliographie (suite)

Compte rendu
Nom, prénom. « Titre du compte rendu s’il y a lieu ». Compte
rendu de Titre de l’ouvrage, de l’auteur de l’ouvrage (ville de
l’édition de l’ouvrage, Maison d’édition, date de publication).
Titre du périodique, volume, numéro (année), pages.

Perrier, Yvan. Compte rendu de Un certain espoir, de Jean-Marc


Piotte (Montréal, Les Éditions Logiques, 2008). Politique et
Société, vol. 28, no 3 (2009), p. 227-230.

Riley, Roy. Compte rendu de Political Thought : from Plato to the


Present, de M. Judd Harmon (New York, McGraw-Hill
Book Company, 1964). Canadian Journal of Political
Science, vol. 38, no 1 (2005), p. 261-262.

Notes de cours
Nom, Prénom professeur-e ou chargé-e de cours. Notes
personnelles prises lors du cours Sigle du cours – Titre du
cours. Nom de l’Université, session et année.

Couture, Maurice. Notes personnelles prises lors du cours


POL1000 – Problèmes politiques contemporains. Université
du Québec à Montréal, automne 2004.
Les aspects techniques 107

Les cas particuliers concernant la bibliographie


Plus d’un-e auteur-e
Dans une bibliographie, le nom du ou de la premier-ère auteur-e,
apparaît toujours avant son prénom. Pour les auteur-e-s suivant-e-s,
leurs prénoms précèdent leurs noms. Lorsqu’il y a trois auteur-e-s
ou moins, on écrit le nom et le prénom de chacun-e. Quand il y a
plus de trois auteur-e-s, on garde seulement le ou la premier-ère et
on remplace les autres par la locution latine « et al. » qui signifie « et
les autres ».

Plus d’un ouvrage du/de la même auteur-e


Lorsqu’il y a plus d’un document d’un-e même auteur-e, plutôt que
de répéter son nom dans la bibliographie, on le remplace par un trait
horizontal de six frappes.

Exemple : lorsqu’il y a plusieurs documents d’un-e auteur-e


dans la bibliographie

Hentsch, Thierry. Introduction aux fondements du politique.


Québec : Presses de l’Université du Québec, 1993, 115 p.

   . Raconter et mourir : aux sources narratives de l’imaginaire


occidental. Montréal : Presses de l’Université de Montréal,
2002, 431 p.

Titre en langue étrangère


S’il y a un titre en langue étrangère, il doit être cité de la même manière
que les autres sources. Cependant, il faut s’assurer de respecter le
format du titre original. Il est important d’être particulièrement
attentif-ive à l’usage des majuscules dans les titres (voir l’encadré
« Exemples : Des notes de référence complètes en bas de page » au
chapitre 4 du présent guide).
108 Guide de méthodologie en science politique

Données manquantes
Ce qu’il faut faire si certaines données sont manquantes :
• Sans auteur-e : le titre du document apparaît en premier
• Sans maison d’édition : remplacer par « s.é. ».
• Sans lieu d’édition : remplacer par « s.l. ».
• Sans date d’édition : remplacer par « s.d. ».
• Sans lieu ni date : remplacer par « s.l.n.d. ».
• Sans pagination : remplacer par « s.p. ».

4.3.4 La liste des références


Dans la liste des références, on présente la référence complète des
différentes sources citées dans un travail. Une liste des références
apparaît à la fin d’un travail seulement lorsque l’on choisit d’utiliser
la méthode auteur-e/date.

Les notices bibliographiques dans une liste des références sont


similaires à celles d’une bibliographie. Un élément important diffère.
Dans une liste des références, la date de publication d’un document
suit toujours le nom de(s) l’auteur-e(s).

Dans une liste des références, on classifie les documents en ordre


alphabétique d’après le nom de famille de l’auteur-e. Lorsqu’il
y a plusieurs ouvrages d’un-e auteur-e, on les classe en ordre
chronologique croissant (des plus anciens aux plus récents). Pour les
sources d’un-e même auteur-e parues la même année, on les inscrit
en ordre alphabétique d’après le titre.

Dans une liste des références, l’inscription de l’ensemble des


auteur‑e‑s d’un même document est impérative, même dans le cas
où ils sont plus de trois.

La liste des références doit être rédigée à interligne simple. Les


différentes notices bibliographiques sont séparées par un interligne
double.
Les aspects techniques 109

Les renvois
Il faut placer un renvoi dans la liste des références si le nom d’un
organisme a été mis en abrégé dans le texte. Par exemple, dans un
texte, la référence suivante :

Québec, Secrétariat du conseil du trésor, Sous-secrétariat aux


ressources humaines, 2004.

A été abrégée et est présentée sous cette forme :

(Ressources humaines Québec, 2004)

Dans la liste des références, on devra trouver le renvoi présenté sous


cette forme :

Ressources humaines Québec. 2004. Voir Québec, Secrétariat


du conseil du trésor, Sous-secrétariat aux ressources humaines.
2004.

Bien que le renvoi soit utilisé, la notice bibliographique complète


doit apparaître dans la liste des références.
110 Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la liste des références

Monographie
Nom, Prénom. Année de publication. Titre : sous-titre. Coll.
« Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison
d’édition, nombre de pages.

Dorlin, Elsa. 2008. Sexe, genre et sexualités : introduction à


la théorie féministe. Coll. « Philosophies ». Paris : Presses
universitaires de France, 153 p.

Chapitre d’un-e auteur-e dans l’œuvre d’un-e autre


Nom, Prénom. Année de publication. « Titre du chapitre ». In
Titre du livre, sous la dir. de Prénom et nom du/de la
directeur-trice de publication, pages du chapitre. Coll.
« Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition.

Fortier, Anne-Marie. 1999. « Actes de présence et construction


de terrains d’appartenance(s) ». In Malaises identitaires :
échanges féministes autour d’un Québec incertain, sous la
dir. de Diane Lamoureux, Chantal Maillé et Micheline De
Sève, p. 103-131. Montréal : Éditions du remue-ménage.

Chapitre d’un-e auteur-e dans son œuvre


Nom, Prénom. Année de publication. « Titre du chapitre ».
Chap. in Titre du livre, pages du chapitre. Coll. « Nom de la
collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition.

Marques-Pereira, Bérangère. 2003. « Aux origines de l’exclusion


et de l’inclusion politiques des femmes ». Chap. in La
citoyenneté politique des femmes, p. 9-41. Coll. « Compact
Civis ». Paris : Armand Colin.
Les aspects techniques 111

Exemples : La liste des références (suite)

Article de périodique
Nom, Prénom. Année de publication. « Titre de l’article ». Nom
du périodique, volume, numéro, pages.

Scott, Joan. 1988. « Le genre : Une catégorie utile d’analyse


historique ». Les Cahiers du GRIF, vol. 37, no 37-38, p. 125-
153.
BIBLIOGRAPHIE

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Sirey, 2010, 520 p.

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présentation avec Powerpoint. En ligne. <http://www.unifr.ch/f-
mentoring/assets/files/Conseils_powerpoint.pdf>. Consulté le
10 novembre 2011.

Attar, Frank. Dictionnaire des relations internationale : de 1945 à


nos jours. Paris : Éditions du Seuil, 2009, 1084 p.

Bernard, Guillaume, Jean-Pierre Deschodt et Michel Verpeaux.


Dictionnaire de la politique et de l’administration. Paris : PUF,
2011, 294 p.

Bouthat, Chantal. Guide de présentation des mémoires et thèses.


Montréal : Université du Québec à Montréal, 1993, 110 p.

Chevrier, Jacques. « La spécification de la problématique ». In


Recherche Sociale : de la problématique à la collecte des données.
sous la dir. de Benoît Gauthier, p. 53-88. Québec : Presses de
l’Université du Québec, 2009.

Dépelteau, François. La démarche d’une recherche en sciences


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Dictionnaire de la Philosophie. Paris : Encyclopædia Universalis /


Albin Michel, 2006, 2205 p.

Foucault, Michel. L’archéologie du savoir. Paris : Gallimard, 1969,


275 p.
114 Guide de méthodologie en science politique

Gauthier, Benoit (dir.). Recherche Sociale : de la problématique à la


collecte des données. Québec : Presses de l’Université du Québec,
2009, 767 p.

Giroux, Dalie, Ariane Lafortune et Pierre Toussaint. Guide de


méthodologie en science politique. Centre Paulo Freire, s.l, s.é,
2001, 94 p.

Grawitz, Madeleine. Méthodes en sciences sociales. Paris : Dalloz,


1990, 1140 p.

Habermas. Jürgen. L’espace public : archéologie de la publicité comme


dimension constitutive de la société bourgeoise. Paris : Payot,
1997 (1962), 324 p.

Hermet, Guy et al. Dictionnaire de la science politique et des


institutions politiques, Paris : Éditions Armand Colin, 2010,
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Kurian, George Thomas. The Encyclopedia of Political Science.


Washington : QG Press. 2011, vol. 4, 1801 p.

Létourneau, Jocelyn. Le coffre à outils du chercheur débutant : Guide


d’initiation au travail intellectuel. Toronto : Oxford University
Press, 1989, 227 p.

Mace, Gordon et François Pétry. Guide d’élaboration d’un projet de


recherche. Québec : Les Presses de l’Université Laval, 2000,
134 p.

Miller, David. Dictionnaire de la pensée politique : hommes et idées.


Paris : Éditions Hatier, 1989, 853 p.

O’Meara, Dan et al. (dir.). Relations internationales : théories et


concepts. Montréal : Éditions Athéna, 2008, 573 p.

O’Meara, Dan et Alex Macleod. Théories des relations


internationales  : contestations et résistances. Montréal : Éditions
Athéna, 2007, 515 p.
Bibliographie 115

Olivier, Lawrence, Guy Bédard et Julie Ferron. L’élaboration d’une


problématique de recherche : Sources, outils et méthode. Paris :
L’Harmattan, 2005, 100 p.

Piotte, Jean-Marc. Les grands penseurs du monde occidental :


l’éthique et la politique de Platon à nos jours. Montréal : Éditions
Fidès, 2005, 637 p.

Popper, Karl. La logique de la découverte scientifique. Paris : Payot,


1973 (1959), 480 p.

Raynaud, Philippe et Stéphane Rials. Dictionnaire de philosophie


politique. Paris : PUF, 2003, 892 p.

Shafritz, Jay M. Dictionnary of Publicy and Administration. Oxford :


Westview Press, 2004, 320 p.

Smelser, Neil J. et Paul B. Baltes. International Encyclopedia of Social


& Behavioral Sciences. Toronto : Elsevier Editions, 2001,
18 181 p.

Turabian, Kate L. A Manual for Writers of Research Papers, Theses,


and Dissertations : Chicago Style for Students and Researchers.
Chicago: University of Chicago Press, 2007, 482 p.

Villiers, Maria-Éva de. Multidictionnaire de la langue française. 4e


éd. Montréal : Québec Amérique, 2003, 1542 p.
ANNUAIRE

Département de science politique


Local : A-3405
Téléphone : 514-987-4141
Site Web : www.politique.uqam.ca

Faculté de science politique et de droit


Local : A-1655
Téléphone : 514-987-6173
Site Web : www.fspd.uqam.ca

Association étudiante du module de science politique (AEMSP)


Local : A-2430
Téléphone : 514-987-3000, poste 4753
Courriel : aemsp@uqam.ca

Association facultaire étudiante de science politique et de droit


(AFESPED)
Local : J-M775
Téléphone: (514) 987-3000, poste 2632
Courriel : afesped@uqam.ca

Association étudiante des études de cycles supérieurs en science


politique (AECSSP)
Local : A-3685; Téléphone : 514-987-3000, poste 7809
Courriel : aecssp@er.uqam.ca

Bibliothèques de l’UQAM
Bibliothèque centrale
Local : A-M100
Téléphone : (514) 987-6114
118 Guide de méthodologie en science politique

Bibliothèque des sciences juridiques


Local : A-2160 ou via la Bibliothèque centrale au A-M100
Téléphone : (514) 987-6184
(Les publications gouvernementales et internationales
sont majoritairement situées à la Bibliothèque des sciences
juridiques.)
Site Web : www.bibliotheques.uqam.ca

Registrariat
Local : DS-R110
Téléphone : 514-987-3132
Site Web : www.registrariat.uqam.ca

Comptes étudiants
Local : DS-1110
Téléphone : 514-987-3739
Courriel : comptes.etudiants@uqam.ca

Service de l’information et des communications (Sitel)


Local : DS-6110
Téléphone : 514-987-3000, poste 0001
Site Web : www.sitel.uqam.ca

Aide financière
Prêts et bourses
Local DS-R305
Téléphone: 514 987-3135
Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/aidefinanciere/Pages/
accueil.aspx

Emplois
Service d’orientation
Local DS-2110
Téléphone 514-987-3185
Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/orientation/Pages/
accueil.aspx
Annuaire 119
Banque d’emplois
Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/banque-emplois/Pages/
accueil.aspx

Soutien psychologique
Local : DS-2110
Téléphone : (514) 987-3185
Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/soutienpsychologique/
Pages/accueil.aspx

Soutien à l’apprentissage
Local : DS-2110
Téléphone : (514) 987-3185
Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/soutienapprentissage/Pages/
accueil.aspx
REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier :

L’Association facultaire de science politique et droit (AFESPED),


le Syndicat des employé-e-s étudiant-e-s de l’UQAM (SÉTuE),
l’Association Étudiante du Module de Science Politique (AEMSP), la
Faculté de science politique et de droit ainsi que le Département de
science politique pour leur appui financier à ce projet;

Le comité de révision externe composé de Bruno Marien, Bonnie


Campbell, Julián Durazo-Herrmann, Frédérick Gagnon et Caroline
Patsias dont le travail consciencieux a contribué à la qualité de ce que
propose cette nouvelle édition;

Jean-Charles St-Louis, le nouveau venu dans l’équipe du Centre


Paulo-Freire, pour ses commentaires précieux lors d’une relecture
« finale »;

Jean-François Cartier pour sa généreuse confection de la page


couverture de cette édition 2012 du guide de méthodologie en
science politique du Centre Paulo-Freire;

Enfin, un merci tout spécial à l’ensemble des moniteurs et monitrices


présent-e-s et passé-e-s du Centre Paulo Freire qui nous inspirés de
leurs guides méthodologiques déjà parus et de leur dévouement
ainsi qu’à la confiance du corps professoral et étudiant sans qui ce
guide ne pourrait exister.

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