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LA PRISE DE
DÉCISION EN
ÉTHIQUE CLINIQUE
Document de réflexion du
Comité d’éthique
Document de réflexion
Comité d’éthique
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
2004
La prise de décision en éthique clinique :
Document de réflexion du Comité d'éthique, 2004.
Comité de rédaction
Marcelle Monette,
Conseillère en éthique et présidente du comité
Diffusion
Bibliothèque médicale
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
54l5, boulevard de l'Assomption
Montréal (Québec) H1T 2M4
Téléphone : (514) 252-3462
Télécopieur : (514) 252-3574
Courriel : hlauzon.hmr@ssss.gouv.qc.ca
ISBN 2-921736-30-6
Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2004
Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Canada, 2004
CP-DGE-010
Table des matières
Page
Avertissement........................................................................................ 3
Introduction........................................................................................... 5
Première partie :
Les compétences de la personnalité morale..................................... 7
Deuxième partie :
Un modèle de raisonnement éthique menant à la
prise de décision.................................................................................... 9
Troisième partie :
Application pratique du modèle de raisonnement en
éthique clinique..................................................................................... 14
Conclusion............................................................................................. 24
1
Avertissement
3
Introduction
5
Les composantes de ce document
6
Première partie :
1
Les compétences de la personnalité morale
1. Sarah Fry and Megan-Jane Johnstone. Ethics in Nursing Practice. A Guide to Ethical
Decision Making, 2nd edition , Blackwell Publishing, , 2002, p. 2-3.
7
5. Persévérer à soutenir ses convictions par l'argumentation, à écouter
respectueusement celles des autres et à s'engager honnêtement dans
un processus de résolution de problème éthique en clinique, relève
du caractère moral, une espèce de force morale ou forme de courage.
8
Deuxième partie :
Un modèle de raisonnement éthique
menant à la prise de décision
Qu'est-ce qui dérange les personnes dans cette situation? Quelle est l'histoire du
patient et de sa famille? Quels sont les facteurs cliniques et sociaux (tableau
clinique, situation sociale, psychologique, économique, religieuse)?
9
2. Faire ressortir les valeurs personnelles
Comment chacune des personnes concernées voit le problème? Qu'est-ce qui, à pre-
mière vue, est irréconciliable en termes de valeurs culturelles, économiques,
religieuses, etc.?
2. Guy Durand. Introduction générale à la bioéthique. Histoire, concepts, outils, Montréal, Fides, 1999, p. 428.
3. Sophie-Jan Arien. Lawrence Kohlberg : Le développement du raisonnement moral, dans :
Marie-Hélène Parizeau. Hôpital et éthique, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1995, p. 128-135.
10 4. Code civil du Québec, Chapitre premier De l'intégrité de la personne, articles 10 à 25, Montréal,
Les Éditions Yvon Blais, 1994, p.2-7.
Le maintien de la relation de confiance ou “ l'alliance thérapeutique ” com-
mande “ non pas de la condescendance à l'égard des malades mais de
la gratuité dans l'agir, non pas du rendement technique mais une vie
définie par le dévouement compétent ”. Être vrai, associer un savoir
technique à un savoir être inspire la confiance du malade et lui permet
de demeurer une personne humaine. “ L'alliance thérapeutique exprime
la solidarité du patient et du médecin dans la même aventure ” 5 .
Chaque intervenant doit faire part de son point de vue avec une ouver-
ture d'esprit et d'attrait pour le pluriel, le différent, puis faire une mise
en perspective. C'est ce que le mot interdisciplinarité évoque : “ le
dépassement de chaque discipline pour éclairer l'objectif commun, à
savoir la meilleure décision possible, une vision éthique optimale ” 7 .
Qu'est-ce qui a habituellement du prix pour moi et que je ne sens pas pris en
compte dans cette situation-ci? Quels sont les désaccords qui empêchent les profes-
sionnels de l'équipe de s'entendre?
Une fois les inconforts et désaccords identifiés, tous les éléments peu-
vent être en place pour discuter du problème. On se demande:
Quelle est la manière habituelle de traiter ou de donner des soins à des personnes
atteintes de cette maladie? Quelle est la particularité qui complique la situation?
Nous avons une préférence pour une discussion qui “ donne à la sub-
jectivité, par le biais du dialogue, des points de repères critiques qui
permettent d'en exclure l'arbitraire, tout en s'inscrivant dans un souci
de la recherche de la vérité objective, vérité recherchée mais toujours
incertaine et provisoire ” 8 . Le résultat de la discussion vise le consen-
sus, c'est-à-dire “ l'accord intervenu entre des personnes pouvant parti-
ciper à la discussion en toute liberté d'expression et d'opinion ” 9 .
Comment trouver un équilibre entre, d'une part, les différents aspects de la situation
en tenant compte des possibles conflits d'intérêts entre la famille et le patient et,
d'autre part, la difficulté qu'éprouvent parfois les professionnels à distinguer les
limites entre des moyens proportionnés et de l'acharnement thérapeutique?
Quelles sont les options de traitement, leurs avantages et inconvénients? Leurs con-
séquences? Quelles sont celles autour desquelles les personnes sont capables de se
rallier?
7. Faire un suivi
10. Raymond Massé, avec la collaboration de Jocelyne Saint-Arnaud. Éthique et santé publique,
Les Presses de l'Université Laval, Québec, 2003, p. 386.
13
Troisième partie :
Application pratique du modèle de
raisonnement en éthique clinique
14
Quelle est l'histoire du patient et de sa famille? Quels sont les facteurs cliniques et
sociaux (tableau clinique, situation sociale, psychologique, économique, religieuse)?
15
3. Faire ressortir les valeurs professionnelles
Qu'est-ce qui a habituellement du prix pour moi et que je ne sens pas pris en
compte dans cette situation-ci?
Quels sont les désaccords qui empêchent les professionnels de l'équipe de s'entendre?
Quelle est la manière habituelle de traiter ou de donner des soins à des personnes
atteintes de cette maladie?
16
Quelle est la particularité qui complique cette situation?
C'est le fait que le patient arrache le soluté pour des motifs qu'on
ignore : veut-il se lever pour marcher ou bien aller aux toilettes? A-t-il
peur de l'appareillage et de la pompe à soluté? Comprend-il la consigne
d'appeler pour de l'aide?
Comment trouver un équilibre, d'une part, entre les différents aspects de la situation
tenant compte des possibles conflits d'intérêts entre la famille et le patient et, d'autre
part, la difficulté qu'éprouvent parfois les professionnels à distinguer les limites entre
des moyens proportionnés et l'acharnement thérapeutique?
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De son côté, le parent peut comprendre que la confusion peut être
aggravée par l'usage de la contention mais que cette confusion tempo-
raire n'est pas pire que la souffrance qu'il peut éprouver au fait de réin-
staller le soluté. Ainsi, il y a équilibre entre les bénéfices escomptés de
l'usage temporaire de la contention et la souffrance morale occasionnée
au parent.
Quelles sont celles autour desquelles les personnes sont capables de se rallier?
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7. Faire un suivi
Tant que l'option n'a pas plus de conséquences sur le patient que celles
qui ont été prévues et aussi longtemps que le contrat entre le personnel
et la famille se maintient sur le suivi donné et la constante réévaluation
du besoin, la situation est en équilibre.
Un homme, âgé de 48 ans, est hospitalisé à l'unité des soins intensifs, inconscient, à
la suite d'une chute au travail qui a produit une hémorragie intracrânienne. Une
ponction du liquide intracrânien est indiquée d'ici quarante-huit heures afin de
prévenir des complications sérieuses. Les chances de rétablissement sont bonnes.
19
Quelle est l'histoire du patient et de sa famille?
Quels sont les facteurs cliniques et sociaux (tableau clinique, situation sociale,
psychologique, économique, religieuse)?
20
3. Faire ressortir les valeurs professionnelles
Qu'est-ce qui a habituellement du prix pour moi et que je ne sens pas pris en
compte dans cette situation-ci?
Quels sont les désaccords qui empêchent les professionnels de l'équipe de s'entendre?
Quelle est la manière habituelle de traiter ou de donner des soins à des personnes
atteintes de cette maladie?
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5. Se donner une manière de discuter et une visée
communes
Comment trouver un équilibre entre, d'une part, les différents aspects de la situation
tenant compte des possibles conflits d'intérêts entre la famille et le patient et, d'autre
part, la difficulté qu'éprouvent parfois les professionnels à distinguer les limite entre
des moyens disproportionnés et de l'acharnement thérapeutique?
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De leur côté, les membres de l'équipe ont été touchés par le désarroi
de la famille devant les conséquences des dépressions de leur parent,
une sympathie commune s'est développée et une visée commune a été
obtenue: traiter Monsieur afin de lui donner toutes les possibilités de
redevenir conscient pour qu'il soit capable de donner lui-même un
consentement. Toutefois, la famille ne donne pas de consentement à la
réanimation cardio-respiratoire.
Quelles sont celles autour desquelles les personnes sont capables de se rallier?
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7. Faire un suivi
La situation est-elle toujours en équilibre en regard des interventions
posées?
Conclusion
L'usage d'un modèle de raisonnement pour aider à prendre des déci-
sions éthiques appropriées à une situation clinique est assez exigeant.
Il présuppose l'atteinte d'un niveau de maturité suffisant et d'être capa-
ble de se servir de compétences de la personnalité morale, comme
celles qui ont été décrites dans le présent document.
C'est dans ces moments qu'il importe de se donner une visée commune :
la recherche d'un équilibre qui peut, parfois, s'éloigner du mieux en
termes de bienfaisance. Le travail en équipe interdisciplinaire compli-
que parfois les choses mais il à l'avantage d'être un soutien puissant par
le partage des expertises et la colla-boration au plan de traitement.
Tous en bénéficient et ne pas en tenir compte de l'opinion des collègues
des différentes disciplines nuit à cette collaboration.
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Liste des membres du Comité d'éthique
2003-2004
Madame Céline Carrier
Membre désigné par le Conseil des infirmières et infirmiers
Madame Denise Gaudet
Représentante du comité des usagers de l'HMR
Monsieur Marcel Guilbault
Membre désigné par le Service de la pastorale
Madame Lise Lagacé
Juriste (substitut)
Madame Monique Marcoux
Membre désigné par le Conseil multidisciplinaire
Madame Marie-Josée Massé
Membre désigné par le Conseil des infirmières et infirmiers (substitut)
Monsieur Benoît Monette
Juriste
Madame Marcelle Monette
Conseillère en éthique et présidente du comité
Monsieur Robert Prévost
Représentant de la communauté
Docteur Daniel Racine
Membre désigné par le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
Madame Micheline Risler
Représentante de la communauté (substitut)
Docteur Érik Shick
Membre désigné par le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
Madame Gisèle Valiquette
Représentante de la communauté
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Annexe
1. Qu'est-ce qui dérange les personnes dans cette situation? Quelle est
l'histoire du patient et de sa famille? Quels sont les facteurs cliniques
et sociaux (tableau clinique, situation sociale, psychologique, écono-
mique, religieuse)?
26
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Adresse postale
5415, boul. de l’Assomption
Montréal QC H1T 2M4
Téléphone: (514) 252-3400
CP-DGE-010
ISBN 2-921736-30-6