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Licence de droit privé en langue française

Sous la direction du Pr Mme. LEKOUISSI LOUBNA

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Licence

Sous le thème

LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR DANS


LES CONTRATS A DISTANCE

Préparé par les étudiants :

IMANE ZAKI
NAIMA OUTOUF
ABDERRAHIM TIZBIBIT

Année universitaire
2022-2023

1
2
LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR DANS LES
CONTRATS A DISTANCE

Par :

IMANE ZAKI
NAIMA OUTOUF
ABDERRAHIM TIZBIBIT

1
« L’université n’entend donner aucune approbation ni improbation aux
opinions émises dans les mémoires: ces opinions doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs »

1
REMERCIEMENTS

En premier lieu, nous tenons remercier notre chère


Madame LEKOUISSI LOUBNA, professeur à la faculté des
sciences juridiques économiques et sociales Université IBN
ZOHR à Agadir, en tant que encadrant de ce projet, de la
confiance qu'elle nous à donner, le temps qu’elle nous à
octroyer, pour les précieux conseils qu'elle nous a prodigués,
sa disponibilité permanente et le soutien qu'elle nous a porté
tout au long de ces années.
Nous tenons également à présenter nos remerciements
munis d’expression de reconnaissance et de considération à
tous nos professeurs pour leurs efforts durant ces trois années.
Ce travail n`aurait pas été possible sans le soutien de nos
chers parents. Leur soutien inconditionnel tout au long de
notre projet de fin d'études a été d'une importance cruciale.
Immense remerciement pour leur consécration en donnant le
meilleur à notre éducation et formation.
A nos chers frères et sœurs qui ont été toujours à nos côtés
pour nous donner la force de continuer et d'avancer. Enfin,
nous tenons à exprimer notre gratitude à tous nos amis ceux
qui nous ont soutenus et aidés dans ce travail.

1
LES PRINCIPALES ABREVIATIONS

al. Alinéa
art. Article
BORM Bulletin official du Royaume du Maroc
Cass. civ. Cour de cassation, civile
CPC Code de la procédure civile
D. Décret
Da. Dahir
Éd. Édition
ex. Exemple
Ibid. Ibidem
Id. Idem (le même)
in Dans
JCP Semaine juridique, édition générale
JCP N. Semaine juridique, édition notariale
JORT Journal officiel république tunisienne
Jurisp. Jurisprudence
Obs. Observation
Op. cit. Opere citato (ouvrage cité)
P. Page
Préc. Précité
Spéc. Spécialement
Th. Thèse

1
SOMMAIRE

INTRODUCTION GÉNÉRALE

PARTIE I.

LA PROTECTION DU COSOMMATEUR DANS LA


PHASE PRECONTRACTUELLE

CHAPITRE I. LES TECHNIQUE GENERALES

CHAPITRE II. LES TECHNIQUE SPECIFIQUES

PARTIE II.

LA PROTECTION DU COSOMMATEUR DANS LA


PHASE CONTRACTUELLE

CHAPITRE I. LE PAIEMENT EN LIGNE ET LA LIVRAISON

CHAPITRE II. LES CLAUSE ABUSIVES

CONCLUSION

2
INTRODUCTION GÉNÉRALE

Aujourd’hui, le monde entre dans une nouvelle ère appelée l'ère de


l'information, qui est le produit de la convergence des technologies de l'information
et de la communication, reliant les peuples les plus éloignés et qui ont aboli les
frontières politiques et géographiques entre les pays, et permettant au monde de
vivre une révolution de la connaissance qui a eu un impact énorme sur l'économie
mondiale et qui a produit des méthodes et des technologies d'entreprise qui
n'existaient pas il y a une décennie, mais qui sont devenues le produit automatique
de cette révolution de l'information, qui a fait naître un nouveau type de contrat en
ligne appelé contrats électroniques et dont le consommateur est souvent l'un des
principaux acteurs. Depuis plusieurs années, l’Internet constitue une véritable
révolution. Tous les pays aujourd`hui connectés à Internet, et quand on parle
d’Internet on pense d'abord à son aspect global. L’Internet s’est développé dans tous
les domaines possibles et inimaginables. C’est une globale d’information, un moyen
de communication qui permet des échanges très rapides et un moyen d’exercer des
activités commerciales. L’Internet se caractérise par la dématérialisation des actes, la
maîtrise de la distance et le gain de temps important.1
De nos jours, les avancées technologiques sont devenues une partie intégrante
de la vie de tout individu dans les sociétés modernes. En effet, la révolution
numérique qui caractérise notre époque a influencé toutes les interactions de
l'individu avec son environnement, les consommateurs modernes ont adopté une
méthode de consommation plus moderne en concluant des contrats à distance avec
des professionnels, en utilisant des moyens de communication à distance pour
effectuer leurs achats ou demander des services.
Par ailleurs, « Le contrat est un accord de volontés visant à produire des effets
juridiques, à savoir créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations. Le
contrat est un acte juridique bilatéral car sa formation suppose un échange de
consentements entre (au moins) deux personnes ». Sa conclusion est dès lors
encadrée par des dispositions légales et des principes généraux issus de la doctrine et
de la jurisprudence. Les parties, que ce soit un consommateur qui contracte avec une
entreprise, des entreprises qui concluent entre elles ou des consommateurs qui
concluent entre eux, doivent en toute hypothèse respecter le principe de bonne foi
déterminer par l’article 1134 dans son 3ème alinéa du Code civil. Le respect du droit
doit être mis en œuvre non seulement durant l’exécution du contrat mais également
dès la phase précontractuelle. C’est durant cette phase que tous les aspects du contrat
vont pouvoir être discutés ainsi que leurs conditions et leurs conséquences
juridiques.

1
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P.5.

3
En fait, Dans le XXIe siècle et au cours des vingt dernières années, et dans un
contexte de croissance économique et de progrès constants, marqué par le
développement exponentiel de la mondialisation et la multiplication des activités
commerciales, la question de la protection des relations contractuelles et des droits
des consommateurs est devenue un enjeu majeur.
« Le commerce électronique est toute activité économique dans laquelle une
personne propose ou assure à distance et par voie électronique la fourniture de biens
ou de services ». Cette activité comprend les services de fournitures d'informations
en ligne, les outils de communication commerciale et de recherche, d'accès et de
récupération de données, d’accès à un réseau de communication ou d’hébergement
d’informations, y compris lorsqu’ils ne sont pas rémunérés par ceux qui les
reçoivent. Ainsi, le commerce électronique va au-delà de la vente en ligne de
produits et de services contre rémunération et comprend un panel de services liés à
la fourniture de services d'informations et d'actualités en ligne, de services
promotionnels et publicitaires, de moteurs de recherche, d'accès à Internet et
d'hébergement de sites Web.2
De même, le commerce électronique représente actuellement la meilleure forme de
commerce à distance. Il offre aux personnes la possibilité d'acheter des produits et
services qui ne sont pas nécessairement disponibles en magasin, sans avoir à se
déplacer physiquement, tout en leur donnant la possibilité de comparer les prix
facilement. Pour les vendeurs, il offre un mode de distribution de masse, grâce à la
souplesse d'internet et à sa forte capacité publicitaire, qui leur permet de présenter
leurs produits et services à un public universel à travers diverses formes telles que
les courriels, les forums et bien sûr les sites web. L’Internet permet également un
meilleur ciblage de l'offre, une conquête de nouveaux marchés tout en réduisant les
coûts en limitant le recours à plusieurs intermédiaires.3
Les contrats dont il est question dans ce travail sont les contrats à distance
qui existe entre une entreprise et un consommateur. Les contrats conclus à distance
sont de plus en plus courants dans un monde qui connaît une révolution
technologique incontestable. Dans un monde où la sauvegarde des droits des
consommateurs est devenue une obligation, le Maroc a suivi sa politique de
déréglementation de l'économie et d'ouverture sur les marchés internationaux en
mettant en place des dispositions législatives, réglementaires et institutionnelles pour
renforcer la défense des consommateurs.
Dans les rapports entretenus entre vendeur (professionnel) et consommateur ce
dernier est toujours présumé comme étant la partie faible, le professionnel et grâce
aux informations qu’il détient, aussi bien sa compétence, et sa dimension financière,
ça lui permet d’édicter sa loi et donc être en position de supériorité et par

2
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P.5
3
Virginie GESLAK, La protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de mastère,
Université de Montpellier I, 2010/2011, p. 6.

4
conséquence le consommateur peut d’en être victime. Ce qui crée un sentiment de
méfiance entre le professionnel et le profane. 4
Afin de faire face à l’abus des professionnels et des commerçants, des lois et
des règlements ont été mis en place spécifiquement pour préserver les droits des
consommateurs. Ces droits et règlements sont regroupés sous le terme de « droit de
la consommation ». Avant d'être adopté par les experts en droit, les termes
"consommateur" et "consommation" ont d'abord été utilisés par les spécialistes en
économie.
Pour eux, l'achat constitue la dernière étape du processus économique; elle intervient
après la production et la distribution des biens ou des produits qui sont destinés à
répondre aux besoins de la population. Alors que pour les experts en droit, l'acte
d'achat est un acte juridique qui se traduit presque toujours par un contrat, écrit et
très souvent non écrit, conclu entre un acheteur et un professionnel ayant la qualité
de commerçant ou prestataire de service. Cet acte permet à l'acheteur d'obtenir, par
voie d'achat d'un bien ou d'un service en vue de satisfaire un besoin personnel ou
familial.
Certes, le droit de la consommation : peut être défini comme l’ensemble des règles
régissant la relation entre les commerçants professionnels et les consommateurs
profanes. C’est un droit protecteur et on peut dire qu’il est une discipline récente,
mais depuis fort longtemps diverses règles juridiques ont protégées l’acheteur des
denrées et marchandises. Ainsi le droit de la consommation peut situer par rapport
aux disciplines voisines : droit de la concurrence, droit de la distribution, droit
économique, droit pénal.5
Egalement, le consommateur peut être défini juridiquement comme étant, « une
personne qui se procure des biens et services pour but non professionnel, il est un
profane ».6 Selon la législation marocaine, le consommateur est défini comme étant
« Toute personne physique ou morale qui acquiert ou utilise pour la satisfaction de
ses besoins non professionnels des produits ou services qui sont destinés à son usage
personnel ou familial ».7 En ce qui concerne le commerçant dit aussi le
professionnel est « toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui agit à
des fins entrant dans le Cadre d'une activité commerciale, industrielle, artisanale,
libérale ou agricole, y compris lorsqu`elle agit au nom ou pour le compte d'un autre
professionnel » , le législateur marocain utilise le terme fournisseur comme étant
toute personne physique ou morale agissant dans le cadre d'une activité
professionnelle ou commerciale.
La loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur constitue un
cadre complémentaire du système juridique en matière de protection du
consommateur, à travers laquelle sont renforcés ses droits fondamentaux,

4
Halima TALBI: Réflexion sur le droit de la consommation revue maghrébine de droit n°05_1997 p : 123
5
Guy Raymond - droit de la consommation. ED LEXISNEXIS. 2011. P : 29.
6
Article 2 directive 97/7 parlement européen et du conseil 20 mai 1997.
7
Article 2 de la LOI N°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.

5
notamment : Le droit à l’information; Le droit à la protection de ses intérêts
économiques; Le droit à la représentation; Le droit à la rétraction ; Le droit au
choix ; et le droit à l’écoute.
Toutefois, les dispositions de la loi 31-08 ne sont pas applicables aux contrats
conclus dans les cas suivant :
 Par le moyen de distributeurs automatiques ou de locaux commerciaux
automatisés ;
 Avec les opérateurs de télécommunications pour l’utilisation des cabines
téléphoniques publiques ;
 Pour la construction et la vente des biens immobiliers ou portants sur d’autres
droits relatifs à des biens immobiliers, à l’exception de la location ;
 Lors d’une vente aux enchères publiques.

De cela nous pouvons dire que le contrat conclu à distance peut être défini
comme un accord entre les parties qui est conclu sans leur présence physique. En
d'autres termes, il s'agit d'un contrat pour lequel les négociations et la conclusion ont
été réalisées à distance, sans que les parties ne soient présentes simultanément. Cette
méthode contractuelle permet l'utilisation de moyens de communication à distance
tels qu'Internet, le téléphone, l'e-mail, le fax, les catalogues, ou toute autre technique
de communication qui ne nécessite pas la présence simultanée du fournisseur et du
consommateur. Quel que soit le mode de communication à distance utilisé, la
méthode contractuelle à distance offre au consommateur divers avantages,
notamment en termes d'économie de temps et de coûts de déplacement physique.
Cependant, elle représente également un risque réel pour le simple consommateur
qui entre dans une relation contractuelle sans disposer des informations nécessaires
et dont les identités des professionnels, des biens ou des produits faisant l'objet du
contrat ne sont pas suffisamment fiables en raison de l'absence des parties lors de
l'échange du consentement.

Au Maroc, depuis longtemps la seule forme de la vente à distance en droit


marocain était la vente par correspondance telle qu’elle est prévue par l’article 24 du
DOC : le vendeur fait des offres au moyen de catalogues, prospectus ou annonces, et
l’acheteur passe la commande des produits, des biens ou des services par procédé
postal.
Aujourd’hui, la vente par correspondance est toujours pratiquée, toutefois, elle n’est
plus la seule forme de la vente à distance. Depuis les années 1980 d’autres moyens
de télécommunications sont utilisés pour contacter les clients : téléphone, télécopie,
internet, télévision voire même les réseaux sociaux actuellement… 8

Historiquement, le Maroc a créé un ensemble de lois pour protéger les


consommateurs marocains. Le principal texte juridique à cet effet est le DOC, mais
il existe également d'autres lois, telles que le dahir de 1914 (sur la répression des
fraudes dans la vente des marchandises et les falsifications des denrées alimentaires
et des produits agricoles). Depuis son accession à l'indépendance, le Maroc a été
frappé par deux catastrophes majeures qui ont causé la mort de plusieurs milliers de

8
MOHAMMED AMINE JBILOU, La protection du consommateur à travers la transparence des
pratiques commerciales selon la loi 31-08, revue contentieux des affaires N° 16 septembre 2016, P. 106.

6
personnes : l'affaire des huiles contaminées de Meknès en 1959 et le séisme
d'Agadir en 1960.
Le premier drame, causé par une action délibérée de commerçants véreux qui ont
mis en vente une huile de table trafiquée, a provoqué de graves dommages pour la
population, entraînant des milliers de morts ou de victimes souffrant de séquelles
permanentes.
Cette fraude alimentaire et ses conséquences ont mis en lumière, avec une grande
intensité et sensibilité, la question de la protection des consommateurs. Les risques
pour la sécurité physique des consommateurs ne sont pas les seules préoccupations.
Le législateur a essayé de réparer ce dommage à travers la promulgation du
dahir 29 octobre 1959 relatif à la répression des crimes contre la santé de la nation,
on trouve aussi d’autres lois à titre d’exemple la loi du 12 octobre 1971 sur la
réglementation et le contrôle des prix et les conditions de détention et de vente des
produits et marchandises. On trouve aussi la loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de
la concurrence du 5 juin 2000 qui a été abrogée et remplacée par la loi n° 104-12
relative à la liberté des prix et de la concurrence du 30 juin 2014, loi n°24-09
relative à la sécurité des produits et des services 17 aout 2011, la loi n°28-07 relative
à la sécurité sanitaire des produits alimentaires du 11 février 2010.
Ces lois ont largement contribués à la protection du consommateur marocain, mais
avec les lacunes et les insuffisances qu’elles contiennent, c’était nécessaire pour le
législateur marocain d’élaborer une nouvelle loi pour combler le vide sur le plan
juridique en matière du droit des consommateurs, pour cette raison le législateur a
élaboré en 2011 la loi 31-08 relative à la protection des consommateurs, une loi
largement attendue.
Loi 31-08 avait été élaborée en 2000 par Gouvernement ABDERRAHMANE
EL-YOUSSOUFI après plus d'une décennie et de nombreuses séries d'élections
législatives, le parlement a finalement adopté cette loi qui a été publiée dans le
bulletin officiel numéro 5932 daté du 7/4/2011. Cette législation est composée de
206 articles répartis en 10 sections qui abordent diverses questions, telles que le
droit à l'information des consommateurs, la protection contre les clauses abusives
dans les contrats d'adhésion, la réglementation de certaines pratiques commerciales
telles que la publicité et le démarchage, ainsi que des sections sur les associations de
consommateurs et les sanctions pénales.
En outre, plusieurs mesures ont été mises en place pour atteindre les objectifs
et les ambitions de la confiance numérique. En ce qui concerne le cadre juridique,
plus précisément la protection des consommateurs, la loi n° 31-08 a été instaurée
pour régir les relations entre les fournisseurs et les clients, y compris les ventes en
ligne. En 2015, le MICIEN 9a commencé à établir une unité de contrôle pour les
sites marchands afin de s'assurer que les dispositions de la loi n° 31-08 relatives aux
ventes à distance soient appliquées. Ainsi, en 2016, les contrôles ont été renforcés

9
Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique.

7
avec la réalisation de 103 inspections, dont 96 ont fait l'objet d'envois de lettres de
sensibilisation et d'avertissement aux opérateurs concernés.
Les résultats ont été positifs et certains fournisseurs ont répondu favorablement en
exprimant leur volonté de remédier à la situation et de corriger les non-conformités
signalées. Les réinspections ont permis de vérifier le respect des engagements pris.

La Division de Protection du Consommateur prévoit de poursuivre ses efforts


en 2017 pour veiller à la conformité des sites précédemment contrôlés et étendre les
inspections à d'autres acteurs de la vente à distance (commerçants en ligne faisant
l'objet de plaintes de consommateurs et commerçants en ligne sélectionnés dans le
cadre du plan de contrôle de 2017). Dans cette optique, les professionnels sont
invités à se conformer aux dispositions de la loi n°31-08.

En réalité, l'examen des dispositions de protection du consommateur dans les


contrats conclus à distance soulève un intérêt significatif car cela permet d'une part
de comprendre les mesures prises par le législateur marocain pour protéger le
consommateur en ligne, et d'autre part de mettre en évidence l'efficacité de ces
mesures en termes de leur adéquation à la protection du consommateur dans les
contrats conclus à distance en son absence. En effet, le consommateur est une partie
vulnérable dans une relation contractuelle avec un professionnel qui est
économiquement puissant, ce qui rend nécessaire une protection légale du
consommateur en tant que partie vulnérable dans ses relations avec le professionnel,
en particulier dans une relation contractuelle de consommation conclue à distance.
L’étude portera sur la protection globale du cyberconsommateur lorsqu’il
contracte sur des sites marchands en ligne. La protection du consommateur a pour
finalité de sécuriser sa transaction du début à la fin, c’est-à-dire que la
réglementation du commerce électronique encadre la prospection en ligne. Le
cybermarchand ou le commerçant en ligne est tenu de publier en ligne des offres
électroniques légales. Il existe de nombreuses mentions légales qui doivent être
affichées sur son site internet.
De nombreux problèmes se posent essentiellement au moment de la formation du
contrat à distance. En plus, l'un des plus majeurs problèmes associés au commerce
électronique concerne le paiement en ligne en raison du grand nombre de fraudes
associées aux paiements sur Internet. Des outils sont en place pour limiter ces
fraudes et de sécuriser les paiements en ligne. En outre, la loi sur la protection des
consommateurs prévoit l'impossibilité pour les consommateurs de voir ce qu'ils
obtiennent réellement, le droit de rétractation pour les consommateurs et la
responsabilité de plein droit de la part du cybercommerçant. Ce sont deux moyens
de protection très importants pour les consommateurs. 10
Toutefois, il s’agit de notre étude de mettre l’accent sur la protection du
consommateur dans la phase précontractuelle du contrat conclut à distance
(Première partie), avant de mettre la lumière sur la protection du consommateur
dans la phase contractuelle du contrat conclu à distance (Deuxième partie).

10
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P.11.

8
PARTIE I.

LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR DANS


LA PHASE PRECONTRACTUELLE

Le monde connaît actuellement des développements successifs dans le


domaine des moyens électroniques, qui se sont accompagnés d`autres
développements dans le domaine des systèmes de communication, et cette
conjonction entre les deux domaines s'est traduite par l'émergence de technologies
de communication modernes telles qu'Internet. Les parties concluent la transaction
par voie électronique et l'échangent sur Internet. 11 L’internet permet d'accélérer tout
ce qui se vend dans le monde. De cette façon, les cyberconsommateurs peuvent
acheter de nouveaux produits avant qu'ils ne soient vendus dans leur propre pays ou
comparer plusieurs offres dans plusieurs pays .Un cyberconsommateur peut exposer
à des risques et dangers par Certains sites web qui proposent des produits interdits à
la vente. D'autres cybercommerçants exploitent le cyberespace pour dissimuler des
informations ou présenter de fausses informations afin d'induire les
cyberconsommateurs en erreur et de nuire à leurs intentions et à leurs choix.
Le cyberespace est un monde virtuel qui n`est pas sans risques pour le simple
consommateur qui, en principe, ne connaît pas les contours du cybermarché et se
retrouve dans un espace virtuel n'offrant pas suffisamment de garanties et de
confiance. Dans un contrat ordinaire, les négociations et la conclusion d'un contrat
se déroulent en présence des parties, ce qui donne aux parties une plus grande liberté
d'accepter ou de refuser telle ou telle chose, par contre, les contrats conclus à
distance se forment en l'absence des parties.
Toutefois, les contrats conclus à distance sont des contrats conclus en absence
de la présence des parties ce qui est nécessaire de disposer des techniques générales
(Chapitre I) pour protéger les consommateurs, ainsi que les techniques spécifiques
(Chapitre II) en particulier pendant les étapes précontractuelles des contrats à
distance.

11
ZIAD KHALIF Al-ENEZLI, Problèmes juridiques des contrats de commerce électronique, édition
2010, P.7.

9
CHAPITRE I. LES TECHNIQUES GENERALES

Toutes les lois sur la protection des consommateurs sont édictées pour
protéger les individus contre les pratiques commerciales frauduleuses et trompeuses,
et cette protection renforce la confiance entre les professionnels et les
consommateurs et favorise un meilleur équilibre entre les deux. La
contractualisation à distance présente des difficultés et peut poser de véritables
risques pour les simples consommateurs contractant à distance.
La difficulté des contrats conclus à distance vient de la dématérialisation du
consentement qui se fait en l'absence des parties du contrat. Les consommateurs ne
sont pas tous conscients des outils informatiques, ce qui indique un déséquilibre
entre les parties contractantes. La protection du consommateur constitue l'objet de
toute législation qui édicte des mesures pour sa protection dans une relation
contractuelle déséquilibré.
Par conséquent, une obligation d’information précontractuelle (Section 1) est
exigée dans l'étape préliminaire de la conclusion du contrat, Cette obligation est
renforcée par un autre droit en faveur du consommateur, le droit de rétractation, qui
permet de contracter à distance et de se retirer de toute transaction non désirée
effectuée par le consommateur (section 2).

10
Section 1. Le droit à l’information

« Être libre, c'est être informé ». Le droit à l'information permet de rétablir


l'équilibre des relations entre les consommateurs, perçus comme parties faibles, et
les commerçants, perçus comme parties fortes. 12
Le déséquilibre dans les relations entre professionnels et consommateurs tient
pour une bonne part à l’inégalité de leur information : les professionnels connaissent
les produits et les services mis sur le marché, mais les consommateurs sont pour la
plupart incapables de les juger par avance et de les comparer entre eux. Le droit à
l’information est devenu à juste titre, l’un des thèmes majeurs de toute politique de
la protection des consommateurs.
Aujourd'hui, l'obligation d'informer est devenue une nouvelle construction
juridique dictée par les nécessités et les exigences de la vie moderne. Il est
incontestable que l'obligation d'informer et de rendre comptes aux consommateurs
est née pour protéger les consommateurs.
Selon la loi sur la protection des consommateurs, les cyberconsommateurs
sont tenus de respecter les obligations d'information étendues avant de conclure un
contrat. Cette obligation d'information est très stricte et doit être respectée tant dans
les publicités que dans les offres électroniques. D'ailleurs, Les consommateurs
doivent être clairement informés sur les produits qu'ils souhaitent acheter pour ne
pas être victimes de publicité mensongère ou trompeuse. Tout doit être fait pour
s'assurer que le cyberconsommateur est mis en confiance avant de donner son
consentement. Ce mécanisme de protection ne concerne donc pas seulement l'étape
de formation du contrat électronique, mais inclut également toute la phase préalable
à la formation du contrat électronique. 13 Il faut savoir que le consommateur doit
informer l'acheteur de tout ce qui peut affecter sa décision de conclure un contrat
électronique et, par conséquent, la volonté du consommateur est libre d'exprimer son
consentement.
L'obligation d'information est une obligation générale qui inclut la phase
précontractuelle dans tous les contrats. Elle est définie comme « une obligation
précontractuelle d'un contractant de fournir à l'autre contractant, lors de la formation
d'un contrat, les données nécessaires pour établir un consentement éclairé et informé
de tous les détails de ce contrat, en raison des circonstances dans lesquelles certaines
circonstances peuvent être considérées comme étant dues à la nature du contrat, à la
description de l'une des parties ou à toute autre considération qui empêche l'une

12
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P. 36.
13
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P. 14.

11
d'entre elles d'être liée par certaines déclarations ou qui l'oblige à donner à l'autre
partie qui, sur la base de toutes ces considérations, est tenue de faire des
déclarations» .14
Elle est défini aussi comme étant « un ensemble d'efforts non personnels
visant à attirer l'attention des membres de la communauté sur un bien ou service
particulier pour les inciter à acheter ou à commander, ou un type d'activité variées
par laquelle des messages publicitaires visibles ou entendus sont diffusés à des
membres de la communauté pour les inciter à acheter le bien ou le service annoncé».
Comme indiqué précédemment, une information électronique est un acte ou un
comportement visant à avoir un effet psychologique sur le public des
consommateurs pour les convaincre des avantages et des avantages qu’il peut
apporter aux biens ou services, contribuant ainsi à un consentement libre et éclairé
qui permet à une partie faible (le consommateur) de conclure le contrat, puis de créer
une forme de coopération entre les parties pour l’exécution du contrat tel qu’il est
énoncé d’une manière compatible avec les obligations de bonne foi en matière de
traitement et de protection de la confiance légitime dans le contrat.
En fait, le législateur marocain considère le droit à l'information du
consommateur comme l'objectif premier de la loi 31-08 qui prévoie que « La
présente loi a pour objet d’assurer l’information appropriée et claire du
consommateur sur les produits, biens ou services qu’il acquiert ou utilise.. » 15
L`obligation d'information consiste à informer l'autre partie contractante
d'informations nécessaires et influentes dans sa volonté ou sa réticence à contracter.
C'est le devoir du commerçant en ligne d'informer le consommateur des
informations matérielles relatives au contrat (que l'objet du contrat soit des biens ou
des services), sur la base desquelles le consommateur décide de conclure ou de se
démettre du contrat.
La période précontractuelle est particulière à certains égards en raison de la
spécificité des contrats à distance. Les contractants à distance sont donc tenus de
fournir aux consommateurs certaines informations propres à assurer la transparence
de la procédure de conclusion du contrat. Au Maroc, la loi 31-08 prévoit dans son
article 29 les informations nécessaires que les commerçants en ligne doivent fournir
aux consommateurs avant de conclure le contrat à distance. Ces informations
concernent les cybercommerçants ainsi que les conditions contractuelles. L’article
impose aux cybercommerçants de fournir toutes les informations relatives à leur
identité, Cela permet aux consommateurs qui contractent à distance ou par voie
électronique de connaître l'identité exacte de l'autre partie et de savoir auprès de qui
ils peuvent se plaindre.

14
ABDUL ALI FARES, La protection du consommateur dans le contrat électronique, mémoire de
master, UNIVERSITE LARBI BEN M'HIDI - UMM El-BOUAGHI -Faculté de droit et de science politique.
P.9.
15
La loi 31-08, Art.1.

12
Il s'agit du nom et de la dénomination sociale du fournisseur, d'un numéro de
téléphone permettant un contact effectif avec le fournisseur, d'une adresse, du siège
social s'il s'agit d'une personne morale et de l'adresse de l'organisme responsable s'il
s'agit d'un autre que le fournisseur. En outre, le numéro d'identification fiscale si le
cybercommerçant est soumis à la TVA, le numéro de licence si les activités du
cybercommerçant sont soumises à un régime de licence, sa date et l'autorité de
délivrance.
Cependant, pour que le consommateur qui contracte à distance puisse
s’engager en toute connaissance de cause, il lui faudra des informations loyales,
complètes et précises sur les conditions contractuelles du futur contrat. Le
consommateur doit informer l'acheteur de tout ce qui peut affecter sa décision de
conclure un contrat électronique et, par conséquent, la volonté du consommateur est
libre d'exprimer son consentement. Il s’agit d’informations qui concerne les
conditions générales de vente, les caractéristiques essentielles des biens ou
prestation de services, des informations sur le prix et les modalités de paiement, les
modalités et le prix de livraison, le coût de la communication à distance, le moyens
et délais de livraison des produits ou d’exécution des services, les modalités
d’engagement et procédure de passation de la commande et enfin l’existence de
droit de rétraction etc.
Cela veut dire que les consommateurs ont le droit d'être informés des
informations et conditions des futurs contrats. La loi 31-08 institue des mesures de
protection des consommateurs, oblige les commerçants de fournir toute information
de nature à permettre aux cyberconsommateurs de savoir toutes les caractéristiques
des biens ou des services afin de contracter en connaissance de cause et de les
protéger contre toute erreur qui pourraient influencer négativement leur volonté.
De même, « Le vendeur est tenu d’expliquer clairement ce à quoi il s’oblige
16
» . Ce principe, s'applique à tous les contrats, y compris les contrats à distance. Ces
informations comprennent l'objet du contrat, les caractéristiques essentielles des
produits ou services proposés, le prix et la TVA applicable, les modes et conditions
de paiement, le prix de livraison, les modalités d’engagement et procédure de
passation de commandes, Moyens et délais de livraison des produits ou de prestation
de services, et conditions d'exercice, conditions d'utilisation, garantie et service
après-vente, limitations de responsabilité, droit applicable et tribunaux compétents
en cas de litige, les réserves de propriété et conditions de résiliation. 17
Par conséquent, il est impératif que les consommateurs soient correctement
informés du prix d'un produit ou d'un service, car le prix est l'un des éléments clés
des futurs contrats. Le prix doit être clairement indiqué au consommateur par un
moyen de communication avant la conclusion du contrat. L'articleL113-3 al 1 du

16
Le code civil français, Art.1602.
17
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P. 46.

13
code de la consommation prévoit que Tous les vendeurs de produits ou prestataires
de services doivent informer les consommateurs des prix, des limitations de
responsabilité contractuelle et des conditions générales de vente spécifiques par
marquage, étiquetage, affichage ou tout autre moyen approprié . Arrêté du ministre
chargé de l`économie après avis du Conseil national de la consommation.
En plus, Le consommateur doit recevoir, par écrit ou sur un autre support
durable à sa disposition, en temps utile et au plus tard au moment de la livraison : La
confirmation des informations mentionnées aux articles 3, 5 et 29, à moins que le
fournisseur n’ait satisfait à cette obligation avant la conclusion du contrat l'adresse
de l'établissement du fournisseur où le consommateur peut présenter ses
réclamations ; Une information sur les conditions et les modalités d'exercice de son
droit de rétractation, prévu à l’article 30 ci-dessous ; Les informations relatives au
service après-vente et aux garanties commerciales ; Les conditions de résiliation du
contrat lorsque celui-ci est d'une durée indéterminée ou supérieure à un an ; Les
numéros de téléphone destinés à recevoir les appels du consommateur en vue de
suivre la bonne exécution du contrat conclu avec le fournisseur ou pour l’examen
d’une réclamation, ne peuvent être soumis à des taxes additionnelles. Ces numéros
doivent être indiqués dans les contrats et dans les correspondances. Le
consommateur doit être mis en mesure de suivre sa demande et d’exercer son droit
de rétractation ou de bénéficier de la garantie par n’importe quel moyen de
communication et cela sans avoir à supporter des frais supplémentaires.18

18
La loi 31-08, Art. 32.

14
Section 2. Le droit de rétractation

Le droit de rétractation accordé aux cyber-consommateurs est entièrement


justifié, les consommateurs n'ayant pas la possibilité de vérifier la réalité des
produits vendus sur le site avant de conclure le contrat. Il s'agit d'un droit
dérogatoire aux règles générales de droit commun. En d’autre terme, dans la
pratique les cyberconsommateurs ne peuvent pas vérifier la réalité des biens ou des
produits qui lui sont proposés à distance. Il lui faudra la réception de ces biens pour
vérifier leur conformité avec ses besoins. Dans ce sens et pour des raisons de
protection du consommateur qui est une partie faible dans le contrat avec un
professionnel, le législateur marocain lui admet la possibilité de se rétracter sur son
opération sans encourir aucune pénalité ni des sanctions de rupture du contrat.
Les cybercommerçants doivent informer les consommateurs qui contractent à
distance de l’existence de droit de rétractation. Tout d'abord, il existe une variété
linguistique dans ce droit, parfois appelé droit de rétraction, parfois droit de
renonciation ou encore droit de repentir. 19 Une partie de la doctrine définit le droit
de rétractation comme étant une circonstance dans laquelle une action prise
volontairement pour annuler l'effet juridique. D'autres le définissent ainsi : comme
étant la capacité légalement reconnue des parties contractantes de revenir de manière
discrétionnaire, sur le consentement qu’elle a fourni lors de la conclusion du contrat.
Une autre définition qui le considère comme Le droit légal des consommateurs de se
rétracter de certains contrats individuels dans un délai déterminé sans donner de
motifs.
De ces définitions, le droit de rétractation est défini légalement comme un droit
reconnu au consommateur de résilier le contrat dans un délai légalement défini, et ce
droit s'exerce gratuitement et sans indication de motifs. Ce droit est régi par les
contrats conclus à distance en général, et notamment les contrats électroniques.
Avec le développement des nouvelles technologies de l'information et de la
communication vient le développement des technologies utilisées dans le commerce
électronique. Tel que les publicités en ligne dont dispose les cybercommerçants.
Cela peut affecter le consentement précontractuel du consommateur par la
méconnaissance des clauses et conditions du contrat et par la différence d'aspect du
produit selon la technologie de communication à distance utilisée. C’est pourquoi la
protection du consommateur impose d'accorder à ce dernier un droit de rétractation
afin qu'il puisse résilier le contrat s'il n'est pas satisfait.

19
ABDELOUAHED OUABI, La protection du consommateur dans les contrats de vente à distance à
travers le droit de rétractation.

15
En réalité, dans la pratique, les cyberconsommateurs ne peuvent vérifier à
distance la réalité des biens et produits qui leur sont proposés. Ils doivent recevoir
ces articles ou biens pour s'assurer qu'ils répondent à ses besoins. En ce sens, pour
protéger la partie faible des consommateurs dans les contrats avec les
professionnels, le législateur marocain a reconnu la possibilité de se rétracter sans
être menacé de sanctions et astreintes. Il faut souligner que le droit de rétractation,
vise à l`origine à protéger la satisfaction du consommateur, qui peut lui être attachée
des facteurs de crise qui conduisent au remords, et ce en lui accordant un délai
supplémentaire pour délibérer et réfléchir sur l'objet du contrat qu'il conclut, afin
d'éviter les erreurs qui pourraient lui être causées par sa hâte à contracter. En
revanche, Seul le consommateur dispose du droit de rétractation.
Le professionnel ne pourra en aucun cas exercer ce droit, et toute disposition
accordant au professionnel un droit de rétractation sera nulle de plein droit. Les
consommateurs n'ont pas à justifier leur changement d'avis, ils sont tout à fait libre
de changer leur avis et n'ont aucune pénalité à payer. Ils ont juste la charge des frais
de retour de la marchandise. 20Ce qui veut dire que Les consommateurs doivent
exercer leur droit de la rétractation dans le délai qui est limité par la loi et le
professionnel ne peut en aucun cas demander des contreparties financières de la part
des cyberconsommateurs qui rétractent sur l’achat du bien ou de service. De cette
manière, les consommateurs exercent leurs droits de rétractation, Aucune pénalité
qu’elle qu’en soit ne sera payée pour la rétractation sauf en cas des frais de retour le
cas échéant. De même, le droit de la rétractation est un acte unilatéral du
consommateur qui contracte à distance, il ne nécessite pas l’accord du professionnel
avec lequel le consommateur contracte.
La loi 31-08 relative aux mesures de protection du consommateur prévoit que
le consommateur dispose d'un droit de rétractation dans trois cas : Le contrat conclu
à distance, le démarchage, le contrat de crédit. 21
Par ailleurs, le législateur marocain limite le champ d'application du droit de
rétractation en excluant certains contrats au titre de l'article 38. Il s’agit des contrats
suivants :
 De prestation de services dont l'exécution commence avec le consentement du
consommateur avant l'expiration d'un délai exprès de 7 jours.
 De fourniture de produits, de biens ou de services dont le prix ou le taux est
soumis aux fluctuations des taux des marchés financiers.
 De fourniture de biens confectionnés selon les spécifications du
consommateur ou nettement personnalisés, ou qui, de par leur nature, ne se

20
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P. 77.
21
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, guide du consommateur. P 11.

16
prêtent pas à des retours, ou qui peuvent se périmer rapidement ou avoir une
courte durée de conservation.
 De fourniture d’enregistrements audio ou vidéo ou de logiciels informatiques
lorsqu’ils ont été descellés par le consommateur.
 De fourniture de journaux, de périodiques ou de magazines.

En lisant cet article, nous constaterons que ces contrats ne relevant pas du
droit de rétractation sont des contrats dans lesquels nous ne pouvons pas exercer
notre droit de rétractation en raison de la nature des biens ou services couverts par le
contrat. Dans de tels cas, le droit de rétractation n'a pas de sens, car les marchandises
retournées après la rétractation n'ont aucune valeur commerciale pour le fournisseur.
En revanche, le consommateur qui contracte à distance dispose d’un délai de
sept jours 22pour exercer son droit de rétractation ce délai cours à compter de la date
de réception du bien ou de l’acceptation de l’offre pour les prestations de services.
Toutefois, si le fournisseur n'a pas respecté l'obligation d'information écrite
conformément aux articles 29 et 32 de la loi 31-08 relative aux mesures de
protection de la consommation, telles que les caractéristiques du produit ou services,
le nom et la dénomination sociale du fournisseur et ses coordonnées. pour les
cybercommerçants le registre du commerce, le numéro d’immatriculation, le capital
de la société, éventuellement le numéro d’identité fiscale, et peut être même le
numéro de licence …, les délais et frais de livraison, le cas échéant, l’existence ou
non du droit de rétractation, la durée de l’offre et le prix, coût de la technique de
communication à distance, la durée minimale du contrat, le cas échéant. Le délai est
de trente jours pour exercer son droit de rétractation.
Les délais mentionnés courent à compter de la date de réception du bien ou de
l’acceptation de l’offre des prestations de services. Si le droit de rétractation est
exercé, le fournisseur est tenu de rembourser au consommateur le montant total
payé, dans les quinze jours à compter de la date d'exercice de ce droit. En outre, la
somme due est, de plein droit, productive d’intérêts au taux légal en vigueur. 23En
d’autre terme, si le fournisseur n'exécute pas le contrat en raison de l'indisponibilité
des produits, biens ou services commandés, le consommateur doit en être informé. Il
appartient au Fournisseur de rembourser les sommes déjà versées sans retard
excessif et au plus tard dans les quinze jours. Passé ce délai, des intérêts seront
ajoutés au montant impayé au taux d'intérêt légal applicable.
Par ailleurs, le droit de rétractation a des effets positif car il bénéficie
généralement aux commerçants car il permet le développement du commerce
électronique, notamment transfrontalier, et peut mettre fin aux litiges entre parties
contractantes. Il est donc une faculté offerte notamment aux cyberconsommateurs

22
La loi 31-08, Art. 36.
23
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, guide du consommateur. P 11.

17
pour les protéger, s'ils ne sont pas satisfaits du produit ou du service demandé. On
peut dire que le droit de rétractation est un droit accordé par le législateur au
consommateur en tant que partie vulnérable, par lequel il peut résilier le contrat sans
qu'il soit nécessaire que l'autre partie intervienne ou justifie ce fait, ou encore par la
nécessité de prouver l'existence d'un vice ou d'un défaut de service ou de bien, et que
l'exercice de ce droit un effet rétroactif, qui permet aux parties au contrat de revenir
à la situation qu'elles avaient avant le contrat.
Cependant, cela ne signifie pas que tous les consommateurs peuvent se rétracter.
Pour exercer ce droit, il faut respecter certains délais, qui ne sont autorisés que dans
certains types de contrats. Pour conclure, la conclusion de contrats en ligne est
strictement réglementée par la loi, ce qui affecte également la phase
précontractuelle. La loi sur la protection des consommateurs stipule que les
commerçants doivent se conformer aux obligations d'information matérielle tant à la
phase précontractuel qu'à la phase contractuel. Cela contribue à renforcer la
confiance des consommateurs et, surtout, à les fidéliser dans les achats en ligne. 24

24
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P.80.

18
CHAPITRE II. LES TECHNIQUES SPECIFIQUES

Un contrat à distance est un contrat qui est négocié et conclu en l'absence des
parties. En effet, l'exécution d'un contrat par un cybercommerçant comprend non
seulement l'exécution du contrat définitif, mais s'étend généralement à toute la
période de négociation qui précède l'exécution définitive du contrat. Tous les
contrats nécessite au parties l’échange de leur consentement c`est-à-dire l’échange
de l’offre et de l’acceptation faites en présence des parties. Mais dans le cas des
contrats conclus à distance le consommateur reçoit l'offre par voie électronique ou
par d'autres moyens de communication à distance. La conclusion du contrat à
distance soulève de nombreux problèmes juridiques étant donné que les parties
contractantes n'ont pas de contact physique entre eux lors de la conclusion du
contrat.
En effet, Le contrat est formé par la rencontre d'une offre et d'une acceptation
par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s'engager. Cette volonté peut
résulter d'une déclaration ou d'un comportement non équivoque de son auteur.25
Cependant, l’offre doit être expresse et claire et soumis à toutes les conditions
nécessaires pour que le consommateur exprime sa volonté (Section1) par voie
électronique ou par tout autre moyen à distance, en donnant son acceptation
(Section2).

25
Code civil français, Art. 1113.

19
Section 1. Les conditions de l’offre

Contracter, c’est avant tout vouloir et manifester sa volonté en conséquence.


Comme il est énoncer dans l’article 1113 du code civil que « Le contrat est formé
par la rencontre des deux volontés c'est à dire une offre et une acceptation par
lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager. » Dès lors, la volonté
des parties qui constitue le consentement indispensable à la conclusion du contrat
doit non seulement être exprimée, mais également réalisée selon l'équation de base:
Contrat = Offre + Acceptation.
En fait, La loi ne définit pas l`offre faite à distance. Cela signifie qu'il faut se
référer à la notion d'offre en Common Law. En effet, une offre à distance ne déroge
pas aux règles de droit commun et ne diffère pas d'une offre stipulée dans un contrat
conclu en présence des parties, par la seule particularité d'être faite à distance.
Cependant, deux conditions doivent être remplies pour que l'offre soit valide : Tout
d'abord, elle doit être précise, ce qui veut dire qu'elle doit contenir toutes les
conditions nécessaires dans la mesure où l'acceptation par le destinataire suffit à elle
seule à conclure le contrat. La deuxième exigence est que l'offre doit lier l'intention
de son auteur. Autrement dit, l'initiateur de l'offre doit avoir l'intention de conclure
le contrat et s'engager à le faire.
Une offre peut être définie comme étant l'acte unilatéral par lequel une
personne fait connaitre à une autre personne son intention de contracter. Si l'offre est
acceptée par le destinataire, le prestataire ne peut plus se rétracter sans s'exposer à
des pénalités contractuelles pour inexécution. Le contrat conclu entre les parties est
donc réputé valable si l'offre est acceptée par le destinataire. Il en résulte donc que
la qualification d’offre à distance dépend uniquement de la fermeté et de la précision
de la proposition, peu importe ensuite qu’elle soit destinée à une ou plusieurs
personnes déterminées ou au public, conformément au principe posé par la cour de
cassation « l’offre faite au public lie le pollicitant à l’égard du premier acceptant
dans les mêmes conditions que l’offre à une personne déterminée ». 26
Toutefois, dans les contrats conclus entre le professionnel et le consommateur
à distance, l'offre est faite à distance par tout moyen de communication tel
qu’internet, catalogues, téléphone, fax, etc. Dans le même sens, les consommateurs
ont des obligations similaires, ils doivent répondre en acceptant cette offre
également par voie électronique ou via d'autres moyens de communication à
distance. Dans cette hypothèse, l'approche initiale de ce sujet nous a conduits à
constater la nature différente des offres faites à distance, notamment en raison de
l'absence des parties et de la nature des moyens utilisés pour communiquer cette
offre d'autre part. A ce titre, toute offre faite à distance doit toujours contenir des

26
YOUSEF SHANDI, la formation du contrat à distance par voie électronique, Thèse de doctorat,
UNIVERSITE ROBERT SCHUMAN STRASBOURG III. P.27.

20
éléments clés permettant au consommateur électronique d'indiquer clairement son
acceptation. Une période de validité doit également être précisée dans l'offre.
Les réseaux Internet permettent à toute personne, professionnelle ou pas de
soumettre une proposition, cela veut dire proposer des produits ou des services sans
contrôler l'engagement ou la capacité de paiement du fournisseur. Cela peut
constituer un risque pour les simples consommateurs qui se trouvent dans une zone
différente de celle où se trouvent habituellement les professionnels, puisque cette
offre se fait en ligne sans le contacte directe entre les parties.
En effet, l’offre n'est pas une simple déclaration d'intention, mais un acte dont
l'acceptation entraîne la conclusion d'un contrat avec toutes les conséquences qui en
découlent. Dans le contexte électronique, l'offre doit contenir certains éléments
nécessaires à la conclusion du contrat. Une offre ne sera donc mise à notre
disposition que si elle contient tous les éléments contractuels essentiels permettant
au consommateur d'exprimer son intention de conclure le contrat. De plus, les offres
doivent être fermes. Autrement dit, le l'offrant doit avoir une véritable intention de
s'engager et l'offre doit être précise afin que tous les termes soient clairement
définis.
Nous pouvons dire qu’en général, l'offre comprend des conditions générales
valables, une description exacte de l'objet, les conditions de paiement et de livraison,
la présence ou non du droit de rétractation, des informations relatives au
professionnel, délais et frais de livraison, et frais techniques, le cas échéant en
utilisant la communication longue distance.27
Cette détermination des conditions essentielles du contrat garantit que les
consommateurs non professionnels (personne profane), disposent de toutes les
informations dont ils ont besoin sur les biens vendus ou les services fournis. En
particulier, l'exercice de sa volonté et la détermination de ses choix dans certaines
situations hypothétiques où la distance due à l'absence du consommateur lors de
l'échange de consentement est un facteur qui caractérise cette opération assez
particulière. La présentation des produits et services sur un site web ne constitue pas
nécessairement une offre à distance, tandis que le professionnel peut utiliser ce site
comme une simple vitrine. Afin d'éviter toute confusion ou tromperie, le caractère
non contractuel de la présentation doit être clairement indiqué. Si un commerçant
souhaite vendre sur son site internet, il doit remplir toutes les conditions pour que les
offres à distance soient valides.28
D’ailleurs, L’offre d'un contrat conclu à distance doit comporter de manière
claire et compréhensible en plus des informations prévues par les articles 3 et 5 de la
loi 31.08, les informations suivantes : Les principales caractéristiques du produit, du
bien ou du service objet de l'offre ; Le nom et la dénomination sociale du

27
La loi 31-08, Article 29.
28
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P.38.

21
fournisseur; Le numéro de téléphone, l'adresse électronique et physique du
fournisseur, qui permet une communication efficace avec lui, son siège social dans
le cas d'une personne morale, et l'adresse de l'entité responsable de l'offre dans le cas
d'une personne physique autre que le fournisseur.
En outre, Les cybercommerçants doivent fournir les informations obligatoires
suivantes : Numéro de registre du commerce et capital social, si soumis aux
procédures d'inscription au registre du commerce ; S'il est assujetti à la TVA, son
numéro d'identification fiscale ; Si son activité est soumise à un régime de la licence,
le numéro de la licence, sa date et l'autorité qui l'a délivrée ; S'il appartient à une
profession réglementée, une référence à la réglementation professionnelle en
vigueur, son statut professionnel, le pays dans lequel il a obtenu ce statut, et
l'association ou l'organisation professionnelle dans laquelle il est inscrit ; le cas
échéant les délais et frais de livraison ; L'existence d'un droit de rétractation tel que
prévu à l'article 36 sauf si les dispositions du présent chapitre font obstacle à
l'exercice de ce droit ; Les Conditions de paiement, de livraison et de service ;
Aussi, la durée de validité de l'offre et son prix ou tarif de celle-ci .29
Dans certains cas, les fournisseurs peuvent choisir d'imposer une limite de
temps spécifique à leurs offres, c'est à dire un délai déterminé. Les offres proposées
pour une durée limitée ne sont donc valables que dans le cadre de ce délai.
Cependant, cette situation soulève le problème d'insécurité contractuelle générée par
la dématérialisation des échanges électroniques. Si l'offre est limitée par un délai,
elle ne peut être retirée qu'après l'expiration de ce délai.
En revanche, si le destinataire fait une offre sans délai précis, il y aura un délai
implicite correspondant à un délai raisonnable nécessaire au destinataire pour
accepter. Le fournisseur (l'offrant) est donc tenu jusqu'à l'envoi d'une réponse dans
un délai raisonnable. Cependant, la loi 31-08 relative à la protection des
consommateurs prévoit que pour des raisons de protection des consommateurs, les
commerçants contractant à distance doivent assortir leur offre d’un délai déterminé.
Par ailleurs, l'article 29 de la loi précitée stipule que les informations devant figurer
dans une offre à distance doivent comprendre « la durée de validité de cette offre ».
Dans pratique, certains commerçant proposent de vendre des produits ou de
fournir des services en ligne intègrent explicitement dans leurs offres des clauses
dites « de non frontières » ou de « couverture », limitant la zone couverte par les
limites géographiques de l'offre qui leur est proposée. Les commandes provenant de
l'extérieur de cette région peuvent être acceptées ou refusées par l'offrant, d'où
l'expression « clause d'agrément du contractant ».
Le droit commun confirme les dispositions d'agrément couramment utilisées par les
commerçants, sauf en cas d'abus de droit ou de fraude. Les commerçants peuvent
également limiter leurs zones de livraison avec des clauses similaires. Ici, nous

29
Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, guide du consommateur. P 16.

22
limitons les lieux de livraison en fonction des possibilités logistiques de
l'opérateur.30
L’autre élément important dans la conclusion d'un contrat conclu à distance
est l'acceptation de l'offre par le destinataire. Cette acceptation qui se fait également
à distance pose en elle-même des difficultés qui sont générées par la spécificité de
contracter à distance.

30
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P.40.

23
Section 2. Les conditions de l’acceptation

L'acceptation représente la deuxième étape importante de la conclusion du


contrat, lorsque le destinataire de l'offre accepte l'offre qui lui est adressée par
l'offrant. En fait, l'acceptation est la dernière étape dans la formation d'un contrat, ce
qui signifie que le contrat est considéré comme valide si le destinataire accepte
l'offre du fournisseur. En revanche, pour les contrats conclus à distance, la situation
est plus compliquée car les contractants ne sont pas présents au moment de l'échange
ou de l'acceptation de l'offre, il n’y a pas un contacte directe entre les parties, ce qui
peut être une source possible de risques contractuel et d'insécurité contractuelle.
C’est pour cette raison que le législateur marocain a exigée dans la loi relative à la
protection des consommateurs une confirmation de l'acceptation de l'offre faite par
le professionnel.
Dans la pratique, l'acceptation à distance, en particulier par voie électroniques,
présentent de nombreux problèmes. Ces problèmes découlent toujours du manque de
contact physique entre les parties contractantes. Le DOC applique le principe du
consensualisme, selon lequel les contrats ne sont conclus que par l'échange d'offres
et d'acceptations. L'acceptation constitue donc la dernière étape vers la conclusion
définitive du contrat, et en ce sens le contrat est réputé valable dès l'offre et
l'acceptation par tout moyen et les parties supportent les conséquences juridiques des
accords contractuels.
En tant qu’acte bilatéral, l’acceptation de l’offre est un élément fondamental
pour la formation du contrat à distance. Si l’offre fait partie de la phase préparatoire,
avec la manifestation de l’acceptation se noue la relation contractuelle. C’est
seulement à partir de ce moment-là que les droits et obligations énoncés dans l’offre
deviennent effectifs. Toutefois, dans la mesure où les contrats à distance, y compris
les contrats électroniques, mettent en relation des parties physiquement éloignées
l’une de l’autre, cela signifie que l’échange des consentements s’effectue à distance.
Ainsi, l’acceptation de l’offre à distance prend donc souvent la forme d’une
commande écrite ou virtuelle signée et envoyée à l’adresse de l’offrant.
Toutefois, pour entraîner la formation du contrat à distance, ce bon doit traduire de
manière parfaite la volonté certaine et non équivoque du contractant, notamment du
consommateur, d’accepter le contenu de l’offre proposée. Cette forme d’acceptation
s’est rapidement avérée insuffisante pour protéger le consommateur qui contracte à
distance, et notamment en ligne. C’est pourquoi afin de s’assurer qu’il s’engage en
toute connaissance de cause, le législateur adopte conformément aux actes
communautaires de nouvelles dispositions spécifiques relatives à la conclusion du
contrat électronique. Ces nouvelles réglementations s'ajoutent aux réglementations

24
existantes dans le domaine des contrats à distance, mais toutes n'ont pas la même
importance.31
En matière des contrats conclus à distance et particulièrement les contrats
conclus par voie électronique, il apparaît nécessaire de veiller à l’existence du
consentement véritable du cocontractant. Un simple clic involontaire ou un
problème informatique peut entraîner des contrats électroniques non désiré, chose
qui nécessite de veiller à l’existence du consentement véritable des contractants.
Cela peut être dû soit, de l’absence de maîtrise de la configuration du site sur lequel
le consommateur souhaite contracter et en conséquence, une mauvaise maîtrise de la
technologie employée pour conclure le contrat, soit, parce que le consommateur a
cliqué sans avoir conscience sur les obligations découlant de ce clic, là encore en
raison d’un défaut de compréhension. D’autres difficultés consistant également au
temps consacré par le consommateur à l’analyse de l’offre et qui est relativement
court en pratique, car la diversité du net empêche parfois une comparaison efficace
des offres contractuelles.32
En effet, quelles que soient les difficultés qui sont liées à l’acceptation du
cyberconsommateur, elles constituent effectivement un véritable risque pour un
simple consommateur qui est une partie faible dans cette relation contractuelle ce
qui nécessite une protection renforcée de ce consommateur. Le renforcement du
consentement du consommateur qui contracte à distance se fait par la confirmation
de son acceptation pour mieux garantir l’existence de son consentement avant que le
consommateur ne supporte les conséquences juridiques découlant de ce
consentement. En ce sens, le législateur marocain impose la confirmation du
consentement de la part du cyberconsommateur par l'article 29 de la loi 31-08. Il
s'agit de mieux orienter la volonté des cyber-consommateurs vers des résultats
acceptables et d'imposer des professionnels pour faciliter les consommateurs. Toute
modification de cette confirmation ou de toute confirmation ultérieure est à sa
discrétion.
Il en résulte qu’il est impératif pour les cybercommerçants de permettre aux
consommateurs de confirmer leur acceptation à travers d'éventuels mécanismes
possibles comme dans le cas du principe de double clic qui permet aux
consommateurs de cliquer dans un premier temps sur un icône qui le ramène par la
suite à une autre page dont il peut trouver une autre icône comportant
nécessairement la mention de confirmer comme par exemple l’expression
«confirmer l’achat » et d’en mettre à côté l’expression « modifier la demande ».
En effet, ce principe d'acceptation et de confirmation dit ainsi le principe de
double clic est un principe reconnu par la législation comparée(le droit comparé) en

31
MICKAEL BOUTROS, Le droit du commerce électronique : une approche de la protection du cyber
consommateur, thèse de doctorat, UNIVERSITÉ DE GRENOBLE. P.79.
32
MERYEM EDDEROUASSI, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université
Grenoble, 2017. P.188.

25
reconnaissant aux cyberconsommateurs le droit d’exprimer leur consentement à
travers la confirmation de leur acceptation. Cette confirmation est opérée par un
principe connu au niveau juridique de certaines législations par le principe de double
clic. En fait, le droit comparé admettait le principe de la confirmation d'acceptation
pour des raisons liées à la protection des consommateurs qui contractent par voie
électronique.
D’ailleurs dans le contrat conclu à distance, la distance équivaut à l’absence de
la présence simultanée des parties, alors que le consensualisme exige la rencontre de
l’offre et de l’acceptation pour que le contrat soit formé, il ne nécessite aucune
forme particulière de l’acceptation. Toutefois, comme nous l'avons vu supra
l’acceptation à distance en particulier les approbations électroniques soulève des
difficultés et comporte certains risques pour le consommateur qui est absent. Pour
cela et afin d’éviter l’erreur du consommateur dont l’acceptation a été exprimée à
distance certains pays ont adopté le principe de double clic pour la confirmation
d’acceptation à distance.
Cette pratique visant essentiellement la protection du consommateur, a été adoptée
par plusieurs pays: En France ce processus de double clic a été transposé en droit
français par la loi pour la confiance de l’économie numérique de 2004. Le
législateur français a consacré le principe de la confirmation tout en accordant une
importance considérable pour la révision de la commande. En d’autre terme, Pour
qu'une commande par voie électronique soit valablement effectuée, le
consommateur doit avoir la possibilité d'examiner les détails et le prix total et de
corriger d'éventuelles erreurs avant de confirmer. Son acceptation se matérialise par
un "double-clic" (double clic de souris). Le premier clic de valider la commande.
Ainsi, le deuxième clic permet de confirmer la commande, après l'avoir vérifiée et
au besoin, corrigée.
En plus, Le consentement doit donc être exprimé au moment de la passation
de la commande, au moment de l'acceptation de l'offre et enfin au moment du
renouvellement de l'accord ou le consentement général sur les conditions de vente,
de sorte que l'acceptation initiale n’aurait aucun effet juridique s’elle n’est pas
confirmer par une seconde acceptation.
Cependant, Il est clair que ces dispositions vient pour renforcer la protection du
consommateur, ainsi cette pratique de double clic a été renforcer par la loi n° 2004-
344 relative à la protection du consommateur, dite « loi Hamon » en apposant une
nouvelle mention « commande avec obligation d’achat » ou formule analogue sur la
fonction que les consommateurs utilisent à distance pour confirmer leur commande.
Cette mesure vient pour mesurer la portée effective de son acte.33

33
MERYEM EDDEROUASSI, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université
Grenoble, 2017. P.191.

26
L'article 1369-5 du Code civil prévoit l'obligation pour les commerçants de
confirmer les commandes. "L'offre doit immédiatement confirmer par voie
électronique la réception des commandes qui lui sont transmises de cette manière."
La commande, la confirmation de l`acceptation de l'offre et l'accusé de réception
sont considérés comme reçus lorsque les parties auxquelles ils sont adressés peuvent
y avoir accès.
L’accusé de réception par l’auteur de l’offre crée quelques incertitudes. Il n’est pas
exclu qu’un juge déduise que la formation du contrat électronique est effectivement
retardée à l’accusé de réception par l’accepteur. L’article 1369-2 alinéa 2 oblige
l’auteur de l’offre de confirmer immédiatement par voie électronique de la
commande transmise, et l’alinéa 3 stipule que « la commande, la confirmation de
l’acceptation de l’offre et l’accusé de réception sont considérés comme reçus lorsque
les parties auxquelles ils sont adressés peuvent y avoir accès » cela signifie que la
confirmation de la commande et l'acceptation sont les seules conditions préalables à
la conclusion d'un contrat électronique. Si l’accusé de réception avait été une
condition du fond, il aurait à priori fallu préciser son contenu : la loi est muette à ce
sujet.34 Il est noté que L’accusé de réception n’est pas une étape nécessaire pour
conclure un contrat en ligne, puisque celui-ci est d’ores et déjà formé par le principe
du double clic avant même qu’un accusé de réception ne soit adressé. Son rôle se
limite exclusivement à vérifier que la commande a bien été reçue par l’offrant.
Au Maroc également, l`article 65-5 de la loi n° 53-05 relative à l'échange
électronique des données juridiques précise que les contrats électroniques ne sont
valables que si le destinataire de l'offre est en mesure de « vérifier le détail de son
ordre et son prix total et de corriger d’éventuelles erreurs, et ce avant de confirmer
ledit ordre pour exprimer son acceptation».
Ce même article ajoute que «l’acceptation de l’offre, sa confirmation et l’accusé de
réception sont réputés reçus lorsque les parties auxquelles ils sont adressés peuvent y
avoir accès ». Ce texte, inspiré de l’article 1127-2 du code civil français, instaure
donc le principe du «double clic » à travers l’acceptation et la confirmation de ce
principe.
L’accusé de réception exigé par ce texte ne constitue pas la validité du
contrat, il permet seulement d’obtenir confirmation que la commande a été bien
prise en compte par le professionnel, afin d'assurer la rencontre des consentements.
Cela ressort également de l’interprétation proposée dans les travaux préparatoires
relatifs à la loi française pour la confiance dans l’économie numérique et qui
précisent que « l’accusé de réception mentionné au deuxième alinéa, que l’auteur de

34
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P.64.

27
l’offre doit renvoyer sans délai dès réception de la commande, n’a […] ne sont que
des fonctions purement techniques et n'ont aucune valeur contractuelle. »35
Ce principe du double-clic est fortement défendu par une doctrine inspirée et
présente des intérêts pratiques. En fait, le processus de la création des contrats
électroniques se déroule "un peu comme le monde réel", et plus précisément dans le
monde de la consommation. « Au supermarché, dans un premier temps, le client met
des produits dans un caddie et, dans un second temps, confirme la totalité de sa liste
de courses lors du passage à la caisse ».
Il faut savoir que les contrats conclu sur internet nécessitent une protection
renforcée du cyberconsommateur car il contracte à distance et n’a pas la faculté de
s’assurer de la réalité et de la conformité du produit qu’il commande. Le législateur
est venu encadrer ce déséquilibre notamment à la fin du processus de
contractualisation. Il faut noter que le législateur ne se contente pas seulement à
protéger le consommateur qui contracte à distance pendant la phase précontractuelle
du contrat conclu à distance, mais également pendant la phase contractuelle de ce
contrat.

35
MERYEM EDDEROUASSI, le contrat électronique international, Thèse de doctorat, Université
Grenoble, 2017. P.194.

28
PARTIE II.

LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR DANS


LA PHASE CONTRACTUELLE

Une fois le contrat à distance est valablement formé, il est temps de commencer son
exécution. Cette dernière entraîne des obligations mutuelles entres les parties contractantes.
L’exécution du contrat comprend le paiement dû par le consommateur qui est son obligation
principale et l’obligation de livraison de la part du professionnel. Tous les outils ont été mise
en place pour accorder une un paiement en ligne sécurisé de la part du consommateur, et une
livraison rassuré de la part du professionnel. Le droit à une opération de paiement en ligne qui
est sécurisée et une livraison sans retards ou défauts. Il s’infère alors que le professionnel a
une obligation de livraison qui constitue l’une des principales mesures de protection édictées
au profit du consommateur en général. La livraison et le paiement en ligne sont des aspects
spéciales et importantes dans les contrats de consommation conclus à distance, et ce, à cause
de la particularité même de ces contrats qui sont conclus sans la présence physique des
(Chapitre I),
L’exécution des achats à distance se manifeste par la conclusion d’un contrat de vente à
distance, par des consommateurs qui ignorent leurs droits la plupart du temps, avec des
commerçants professionnels dotés d’une large connaissance du domaine commercial. Ce type
de contrats sont généralement qualifiés comme des contrats déséquilibrés puisqu’ils mettent
en relation contractuelle un simple consommateur ayant pour but de satisfaire son besoin de
consommation et un commerçant plus fort économiquement et ayant pour but de générer des
profits. En effet, le contrat conclu à distance est qualifié comme un contrat d’adhésion qui
nécessite l’intervention du législateur en vue maintenir un équilibre entre les droits et
obligations de chacune des parties contractantes, et de protéger la partie faible au contrat qui
est le consommateur, et plus précisément au niveau des clauses abusives imposées par le
professionnel pas l’instauration de nombreuses mécanismes (Chapitre II).

29
CHAPITRE I. LE PAIEMENT EN LIGNE ET LA
LIVRAISON

L’émergence de l’internet a rendu ce dernier un nouveau modèle ou un nouveau moyen


type de contractualisation qui permet la communication et la convergence à distance à travers
un espace virtuel et immatériel, où l’acheteur et le vendeur se communiquent en biais de ce
réseau, les informations et les données liées au contrat s’échangent entre eux depuis sa
formation jusqu’à la fin de sa mise en œuvre dans le cadre de ce qu’on appelle le commerce
électronique.

L'exécution d'un contrat conclu à distance soulève deux problèmes de taille, d'abord, les
paiements en ligne ne sont pas suffisamment sécuritaires, tant du point de vue technique que
juridique, ce qui anéanti la confiance des consommateurs (section 1), en suite les problèmes
de livraison du produit, y compris les garanties accessoires, sont non seulement fréquents,
mais existe en abondance en vertu les achats en ligne (section 2).

30
Section 1. Le paiement en ligne

Les consommateurs disposent de plusieurs mécanismes de paiement pour effectuer leurs


transactions. Outre le paiement en espèces, le paiement par chèque est utilisé depuis plus de
deux siècles, malgré que les consommateurs l'aient délaissé depuis quelques années au profit
des cartes de paiement.
À la suite de la seconde guerre mondiale, la carte de crédit a été introduite sur le marché
par des grandes banques américaines. Vers la fin des années quatre-vingt, les institutions
financières ont introduit les cartes de débit. Enfin, au milieu des années quatre-vingt-dix,
quelques entreprises commerciales américaines, suivies peu de temps après par des
institutions financières, ont proposé d'adapter les mécanismes de paiement existants chèque,
carte de crédit et argent comptant, pour une utilisation par voie électronique.
Il est bien connu que le processus législatif est lent par rapport au rythme du
développement commercial. La lenteur législative par rapport à la bureaucratie administrative
est à l’origine du décalage entre le développement rapide de la pratique commerciale et
l’évolution de la législation. Cet écart se creuse beaucoup plus lorsqu’il s’agit du commerce
électronique avec toutes ses composantes y compris les paiements. Après cette évolution
rapide des échanges dans le domaine des affaires, et afin que l'ensemble des acteurs évoluent
dans un cadre juridique conforme aux normes internationales de paiement, le législateur
marocain a adopté la loi n°103.12 36dite « loi bancaire » réglementant les services de paiement
et la monnaie électronique en tant que nouveaux modes de paiement pour toutes les catégories
sociales.
Cette loi bancaire dans son article 637 a défini les moyens de paiement comme tout
outils ou instruments qui permet à quiconque de transférer des fonds quel que soit le support
ou le procédé technique utilisé. Par cette définition, le législateur a essayé de donner une
définition qui englobe tous les moyens de paiement, abstraction faite du support ou du
procédé technique utilisé. De cette façon le législateur essayera de combler le décalage qu’on
a cité plus haut. En plus de la définition large du législateur, ce dernier a réservé une
définition spéciale à la monnaie électronique, ce qui témoigne de sa volonté d’enlever toute
incertitude et de prévenir les risques et les conflits potentiels. La monnaie électronique est
considérée aussi comme un moyen de paiement qui est définie comme étant toute valeur
monétaire représentant une créance sur l’émetteur.

36
Dahir n°1-14-193 du 1er Rabii I 1436 (24 décembre 2014) portant promulgation de la loi n° 103-12
relative aux établissements de crédit et organismes assimilés, BO n°6340 du 14 Joumada I 1436 (5 mars 2015).
Le texte en arabe a été publié au BO n° 6328 du 1er Rabii II 1436 (22janvier 2015).
37
La loi n° 103-12 Art. 6 « Sont considérés comme moyens de paiement, tous les instruments qui, quel
que soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds.
Constitue également un moyen de paiement la monnaie électronique, définie comme étant toute valeur monétaire
représentant une créance sur l’émetteur, qui est : - stockée sur un support électronique ; - émise en contre partie
de la remise de fonds d’un montant dont la valeur n’est pas inférieure à la valeur monétaire émise et ; - acceptée
comme moyen de paiement par des tiers autres que l’émetteur de la monnaie électronique.».

31
A cela s’ajoute trois conditions qui sont nécessaires, d’abord, être stockée sur un
support électronique, Ensuite, émise en contre partie de la remise de fonds d’un montant dont
la valeur n’est pas inférieure à la valeur monétaire émise, et enfin, acceptée comme moyens
de paiement par des tiers autre l’émetteur de la monnaie électronique.
La loi bancaire dans son article 1538 a défini les établissements de paiement comme
ceux qui offrent un ou plusieurs services de paiement visés dans l’article suivant. Ces services
de paiements mentionnés par le législateur comprennent les opérations de transfert de fonds,
les dépôts et les retraits en espèces sur un compte de paiement, l’exécution d’opérations de
paiement par tout moyen de communication à distance à condition que l’opérateur agisse
uniquement en qualité d’intermédiaire entre le payeur et le fournisseur de biens et services,
l’exécution de prélèvement permanents ou unitaires d’opérations de paiement par carte, et
l’exécution de virements, lorsque ceux-ci portent sur des fonds placés sur un compte de
paiement.
Le législateur a soumis les établissements de paiement aux mêmes dispositions
applicables aux organismes de crédit sur plusieurs volets. Ainsi, les établissements de
paiement sont aussi soumis aux mêmes conditions d’octroi de l’agrément, conditions
d’exercice et de retrait de l’agrément. Ils sont soumis aussi au contrôle de Bank Al Maghreb
et à la surveillance macro-prudentielle visés respectivement au titre V «CONTROLE DES
ETABLISEMENTS DE CREDIT» et titre VI «SURVEILLANCE MACROPRUDENTIELLE,
RESOLUTION DES DIFFICULTES DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET SYSTEME DE GARANTIE
DES DEPÔTS» de la loi 103-12. Enfin, ces établissements encourent aussi les mêmes sanctions
disciplinaires et pénales que les établissements de crédit qui sont prévues par le titre VIII
«SANCTIONS DISCIPLINAIRES ET PENALES» de la dite loi.
Ces mesures s’ajoutent aux droits et garanties que le législateur a mis en place par la loi
31-08 précitée plus haut. En effet, l’article 35 40 de ladite loi dispose que les opérations de
39

paiement relatifs aux contrats conclus à distance sont régis par les dispositions en vigueur.
Aussi, le fournisseur garantit la sécurité des moyens de paiement qu’ils proposent aux
consommateurs. En cas de paiement, et si le consommateur fait usage de son droit de
rétractation, le fournisseur se trouve dans l’obligation, en vertu de l’article 37 41 de la même
loi, de restituer la totalité du montant versé dans un délai ne dépassant pas 15 jours qui suit la
date de la rétractation. Ainsi, aucune distinction n’est faite quel que soit le mode de paiement.
La transparence dans les paiements en ligne implique une divulgation d'information par
les émetteurs et les marchands au sujet des méthodes de paiement offerts. La

38
La loi n° 103-12 Art.15 « Les établissements de paiement sont ceux qui offrent un ou plusieurs services
de paiement visés à l’article 16 ci-après. Ils peuvent également, dans le respect des dispositions législatives et
réglementaires en vigueur, exercer les opérations de change.».
39
Loi 31.08 édictant des mesures de protection du consommateur promulguée par la Dahir n°1-11-03 du
14 Rabii I 1432(18 février 2011) – B.O N° 5932.
40
La loi n° 31-08 Art.35 «Les opérations de paiement relatives aux contrats conclus à distance sont
soumises à la législation en vigueur. Le fournisseur garantit au consommateur la sécurité des moyens de
paiement qu’il propose.»
41
La loi n° 31-08 Art.37 « Lorsque le droit de rétractation est exercé, le fournisseur est tenu de
rembourser, sans délai, au consommateur le montant total payé et au plus tard dans les 15 jours suivant la date
à laquelle ce droit a été exercé. Au-delà, la somme due est, de plein droit, productive d’intérêts au taux légal en
vigueur.».

32
Recommandation de la commission européenne du 30 juillet 1997 concernant les opérations
effectuées au moyen d'instruments de paiement électronique, en particulier la relation entre
émetteur et titulaire42 est éloquente à cet égard. Rappelant que les systèmes de paiement «sont
un élément essentiel; que, par leur nombre et leur valeur, les transactions effectuées au moyen
d'instruments de paiement électronique forment une part croissante des paiements intérieurs et
transfrontaliers; que, compte tenu du contexte actuel d'innovation rapide et de progrès
technologique, on s'attend à une accélération notable de cette tendance, conséquence de
commerces, de marchés et de communautés commerciales multiples créées par le commerce
électronique; considérant qu'il est essentiel que les particuliers et les entreprises puissent
utiliser des instruments de paiement électronique dans toute la Communauté; que la présente
recommandation entend faire suite aux progrès accomplis dans l'achèvement du marché
intérieur»43, la Commission a recommandé les exigences minimales pour informer
adéquatement la clientèle utilisant des « instruments de paiement électronique» 44. L'article 3
de la Recommandation 97/489/ CE prévoit que des informations minimales ont trait aux
conditions d'utilisations, indiquées dans une des langues officielles de l'État membre. Ces
informations comprennent notamment une description de l'instrument de paiement, les droits
et obligations du titulaire et de l'émetteur, le délai pour débiter le compte du titulaire ou le
délai de facturation, et tous les frais à la charge du titulaire et les cotisations annuelles. De
plus, l'émetteur doit fournir au titulaire les moyens de notifier la perte ou le vol d'un
instrument de paiement.

La seule solution à la réticence des consommateurs à payer en ligne est de sécuriser ce


moyen de paiement. De même, la nécessité de maintenir la traçabilité et l'intégrité des
transactions ainsi que des informations et données stockées par les commerçants 45.
Le chiffrement (ou cryptage en québécois uniquement) est un procédé de cryptographie
grâce auquel on souhaite rendre la compréhension d'un document impossible à toute personne
qui n'a pas la clé de (dé)chiffrement. Ce principe est généralement lié au principe d'accès
conditionnel.
Pour le législateur marocain l’objet des moyens de chiffrement est de garantir la
sécurité de l’échange et du stockage de données juridiques par voie électronique, de manière à
assure leur confidentialité, leur authentification et leur contrôle.
Dans le but de sécuriser les données et prévenir l’usage à des fins illégales, le législateur
a soumis ces prestations de cryptographie à une déclaration préalable ou à une autorisation
préalables en fonction de l’objet. Un autre moyen qui permet la sécurisation des transactions
est la signature électronique sécurisée. Cette dernière est prévue par les dispositions de

42
Journal officiel des Communautés européennes, (97/489/CE).
43
RECOMMANDATION DE LA COMMISSION du 30 juillet 1997, concernant les opérations
effectuées au moyen d'instruments de paiement électronique, en particulier la relation entre émetteur et titulaire,
p.1.
44
Recommandation 97/489/ CE, art.9 « L'émetteur (ou l'entité désignée par lui) est tenu, dès la
déclaration, et même si le titulaire a agi avec une négligence extrême ou de manière frauduleuse, de faire tout ce
qui est raisonnablement en son pouvoir pour empêcher toute nouvelle utilisation de l'instrument de paiement
électronique».
45
VIRGINIE GESLAK, La protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire master,
UNIVERSITE MONTPELLIER 1.

33
l’article 417-346 du DOC. Ce procédé a été aussi traité par les dispositions de la loi 43-2047
précitée.
La loi 43-20 a fait une distinction entre la signature électronique simple, avancée et
qualifiée. L’article 2 de ladite loi définit la signature électronique simple comme celle qui
consiste en l’usage d’un procédé fiable d’identification électronique garantissant le lien avec
l’acte auquel la signature s’attache et qui exprime le consentement du signataire. Pour que
cette signature devienne qualifiée, des conditions doivent être remplies 48. D’abord Etre propre
au signataire. Ensuit Etre créée par des moyens que le signataire puisse garder sous son
contrôle exclusif. En suit Garantir avec l’acte auquel elle s’attache un lien tel que toute
modification ultérieure dudit acte soit détectable. Enfin Elle doit être produite par un
dispositif de création de signature électronique, attesté par un certificat de conformité.
Une signature électronique qualifiée est une signature électronique avancée réalisée par
un dispositif de production de signature électronique qualifiée sur la base d'un certificat de
signature électronique qualifiée 49.
Par conséquent, le but de ces moyens est d'assurer une connexion entre la personne qui
fait le paiement et le destinataire et prévenir tout abus. L’autorité de certification a pour rôle
de vérifier l’identité de celui qui présente une clef et lui délivre un certificat numérique qui
garantit le lien. Le Maroc a mis en place un organisme chargé de la certification électronique
dénommé l’Autorité nationale des services de confiance pour les transactions électroniques.
Ces moyens ont donc pour but de garantir le lien entre le payeur et le destinataire et
d'empêcher tout abus. Le rôle de l'autorité de certification est de vérifier l'identité de la
personne présentant une clef et de lui délivrer un certificat numérique qui garantit le lien.
Nouveau mesures de sécurisation sont développés par des sociétés spécialisées. On peut citer
d’entre eux le protocole SSL (Secure Socket Layer) c’est un protocole de sécurité qui assure
la confidentialité, l'authentification et l'intégrité des communications sur Internet.
L’archivage électronique est un élément indispensable dans la matière de la traçabilité
d’une opération en ligne. Ce dernier consiste à conserver des documents numérisés de sorte à
pouvoir les retrouver facilement en cas de besoin. En conséquence, ils font l’objet d’un
classement spécifique permettant une bonne accessibilité. Il peut s’agir par exemple de
factures, de contrats ou de notes de frais. Pour répondre aux exigences de la législation et
donner aux documents archivés une valeur probante, ces derniers doivent respecter les 3
grands principes que nous venons de voir : authenticité, intégrité, intelligibilité. Sinon, ils
n’ont tout simplement aucune valeur face à l’administration ou la justice, que ce soit pour
justifier des opérations de l’entreprise ou régler certains litiges.
En outre. Le client peut nier que la commande n'a jamais été passée, ou que le
commerçant n'a pas reçu de paiement, ou que l'opérateur peut remettre en cause son
implication dans la transaction. Les exigences de conservation et de stockage des données

46
DOC, Art. 417-3 « (Ajouté par l'article 4 de la loi n° 53-05 promulguée par le dahir n° H1-07-129H du
30 novembre 2007 - 19 kaada 1428 ; B.O. n° 5584 du 6 décembre 2007).
47
Loi n°43-20 relative aux services de confiance pour les transactions électroniques.
48
Art.5 de la loi 43-20 précitée.
49
Art.6 de la loi 43-20 précitée.

34
sont plus importantes pour les commerçants en ligne que pour les autres opérateurs, et la
documentation de celle-ci est essentielle pour lui. Le risque immense pour les commerçants
est de ne pas protéger les données de paiement ou de ne pas s'assurer que les données de
paiement sont protégées si elles sont traitées par un tiers. Il faut donc être attentif à la
protection du site et, en cas de sous-traitance aux clauses du contrat par un tiers.
La protection des consommateurs par la sécurisation des paiements en ligne, bien que
nécessaire, comporte des risques de plus en plus grands, notamment compte tenu de la nature
des opérations et de l’augmentation des cybercriminalités.

35
Section 2. La livraison

Lors de la conclusion d’un contrat, l’E-commerçant est tenu remplir un certain nombre
d’obligations. En effet, plusieurs difficultés peuvent Etre rencontrées lors de l’exécution du
contrat notamment des retards ou défauts de livraison. Par conséquent, l’E-commerçant est
tenu d’exécuter la commande pendant un temps limité par les législations et de résoudre les
difficultés liées à la livraison du bien. Conjointement à cette obligation de livraison, le
cybercommerçant est tenu de respecter la conformité de la commande.
La délivrance est l’obligation pour le vendeur de livrer la chose vendue. L’article 499 50
du DOC énonce que la délivrance aura lieu lorsque le vendeur ou son représentant se dessaisit
de la chose vendue et met l’acquéreur en mesure d’en prendre possession sans empêchement.
Un certains nombre de règles et de conditions sont prévu par le législateur pour assurer le
déroulement de l’opération de livraison et de protéger les intérêts de la partie faible dans le
contrat conclus à distance. Ces règles son relatives au délai, aux modalités de livraison. Et
aussi aux sanctions lorsque le cybercommerçant n’assume pas ces obligations.
Après qu’une opération commerciale se joindre par une livraison, le professionnel est
obligé de communiquer de manière lisible et claire au consommateur les modalités de
livraison et le délai auquel il s’engage à livrer le bien ou à exécuter le service avant la
signature du contrat.
Le moment auquel le vendeur doit mettre la chose à la disposition de l’acquéreur est le
délai de livraison. Le codificateur a stipulé que la livraison doit se faire aussitôt après la
conclusion du contrat, les délais exigés par la nature de la chose vendue ou par la l’usage sont
exclus.
La loi 31-08 oblige le vendeur professionnel de préciser par écrit la date limite à
laquelle il s’engage à livrer les produits ou les biens. Cette obligation est impérative du moins
lorsque la valeur de ce produit excède un seuil fixé par voie réglementaire. Et que la livraison
des produits ou des biens ou l’exécution de la prestation n’est pas immédiate préciser par
écrits la date limite à laquelle il s’engage à livrer les produits ou les biens ou à exécuter la
prestation au niveau du contrat51. Deux modalités de la livraison d’une chose vendue sont
disponibles :

50
DOC, Art.499 « La délivrance a lieu lorsque le vendeur ou son représentant se dessaisit de la chose
vendue et met l'acquéreur en mesure d'en prendre possession sans empêchement.».
51
Loi n° 31-08 art.12 « Dans tout contrat ayant pour objet la vente de produits ou de biens ou la
fourniture d’une prestation de service à un consommateur, le fournisseur doit, lorsque le prix ou le tarif convenu
excède un seuil fixé par voie réglementaire5 et que la livraison des produits ou des biens ou l’exécution de la
prestation n’est pas immédiate, préciser par écrit la date limite à laquelle il s’engage à livrer les produits ou les
biens ou à exécuter la prestation au niveau du contrat, de la facture, du ticket de caisse, de la quittance ou de
tout autre document délivré au consommateur.».

36
Premièrement, quand un bien ou un service est immatériel, une livraison par
l’intermédiaire du réseau devient possible par exemple les logiciels, jeu électronique, accès à
une base de données, abonnement dans plateforme de streaming. Ce mode d’exécution
présente le principal avantage de la rapidité.
Deuxièmement, si le bien ne le permet pas ou les parties ne le désirent pas, la livraison
peut avoir lieu en dehors du réseau. Il s’agit alors d’une vente à distance traditionnelle. La loi
31-08 dans son article 29 énonce que, le vendeur professionnel a une obligation d’information
à l’égard du consommateur relativement aux information que l’offre du contrat de vente à
distance doit comporter et parmi lesquelles on trouve les modalités de livraison à savoir les
délais et frais de la livraison.
L’obligation principale de cybercommerçant est la délivrance de la chose vendue et
l’information du consommateur sur les modalités de cette livraison. En cas de non respect de
ces obligations par le cybercommerçant, ce dernier risque d’engager sa responsabilité et des
sanctions seront appliquées. Deux situations différentes de l’inexécution de l’obligation de
livraison sont possibles. D’abord, lorsque le cybercommerçant ne prend pas en considération
le délai fixé de livraison qu’il a indiqué lui-même. Ensuit, lorsque la non livraison résulte de
l’indisponibilité du produit ou du service commandé par le bénéficiaire.
L’article 13 de la loi 31-08 traite le cas de non respect de la date de livraison par le
fournisseur et il énonce que si le délai mentionné à l’article 12 est dépassé de 7 jours et
lorsque le retard n’est pas dû à un cas de force majeure, le consommateur dispose sans recours
à la justice de la faculté de résoudre de plein droit l’engagement le liant au fournisseur portant
sur le bien non livré ou la prestation non exécutée par tout moyen justifiant la réception . Le
consommateur exerce ce droit dans un délai maximum de 5 jours après expiration du délai de
7 jours. Cet engagement est alors réputé résolu à la réception par le fournisseur de l’avis qui
lui est adressé, à condition que toutefois la livraison du bien ou l’exécution de la prestation ne
soit pas intervenue entre la signification dudit avis par le consommateur et sa réception par le
bénéficiaire.
Les sommes versées d’avance par le consommateur en cas de résolution du contrat
doivent être remboursées par le fournisseur dans un délai ne dépassant pas 7 jours, à compter
de la date de réception de l’avis précité. A partir du 8eme jours , cette somme est productive
d’intérêts de plein droit au taux légal en vigueur au bénéfice du consommateur sans préjudice
du droit qu’a ce dernier de réclamer des dommages et intérêts.
Dans le cas où les parties ont convenu de toutes les questions relatives à la transaction
effectuée à distance et conclu le contrat et que le bien ou service commandé s’avère
indisponible, le consommateur doit être informé et remboursé sans délai sauf que le contrat
stipule une autre alternative. Cette problématique est constater par le législateur dans l’article
4052 de la loi 31-08, l’article énonce qu’en cas de défaut d’exécution du contrat par le

52
Loi n° 31-08 art. 40 « En cas de défaut d’exécution du contrat par un fournisseur résultant de
l’indisponibilité du produit, du bien ou du service commandé, le consommateur doit être informé de cette
indisponibilité et doit, le cas échéant, pouvoir être remboursé sans délai et au plus tard dans les quinze jours du
paiement des sommes qu’il a versées. Au-delà de ce terme, ces sommes sont productives d’intérêts au taux
légal.».

37
fournisseur résultant de l’indisponibilité du bien ou du service commandé le consommateur
doit être informé de cette indisponibilité et doit le cas échéant pouvoir être remboursé sans
délai et au plus tard dans les 15 jours du paiement des sommes qu’il a versées. En revanche, si
les clauses du contrat en font mention, le vendeur peut livrer à la place d’un produit épuisé un
article de substitution. Article 41 énonce que si la possibilité en a été prévue préalablement à
la conclusion du contrat ou dans le contrat, le fournisseur peut fournir un bien ou un service
d’une qualité et d’un prix équivalents. Le consommateur est informé de cette possibilité de
manière claire et compréhensible. Les frais de retour consécutifs à l’exercice du droit de
rétractation sont à la charge du fournisseur.
Le fournisseur qui refuse de rembourser le consommateur dans les conditions prévues
par les articles 3753 et 40 est sanctionné d’une amende de 1200dh à 50 000dh. En cas de
récidive, cette amende est portée au double, est en état de récidive l’auteur qui commet
l’infraction dans les cinq ans qui suivant une condamnation ayant la force de la chose jugée
pour des faits similaires.
La loi 31-08 protège le consommateur dans les contrats de vente à distance. Mais, il
peut arrive qu’en cours d’exécution ou après celle-ci il un imprévu inhérent a la qualité de la
marchandise livrée arrive.
Le consommateur marocain à une garantie de conformité lui permet d’exiger du
vendeur qu’il lui livre un bien qui soit identique à celui qui a été commandé. L’article 65 de la
loi 31-08 est consacré à la garantie légale des défauts de la chose vendue. Les obligations de
cyberconsommateur ne s’arrêtent pas au niveau de la livraison, mais il s’oblige aussi à
respecter les obligations tenant à la garantie légale et la non-conformité de la commande. La
garantie des vices cachés se situe dans le prolongement immédiat de l’obligation de
délivrance.
Elle arrive lorsque le bien s’avère atteint d’un défaut non décelable par l’acquéreur à sa
réception et qui le rende impropre à l’usage attendu. En revanche, si le consommateur a eu
connaissance des défauts au moment de la conclusion du contrat, l’acheteur ne sera pas en
mesure d’exiger la conformité du bien au contrat. Quatre caractères cumulatifs doit présenter
pour obliger le vendeur à la garantie. D’abord, le vice doit être rédhibitoire, inhérent à la
chose, caché, inconnu de l’acheteur et antérieur à la vente.
Deux cas possibles se présentent par rapport aux effets de ces vices sur la marchandise,
soit que le vice rend la chose impropre à l’usage auquel elle est normalement destinée ou si le
vice diminue sensiblement la valeur de la chose.
Le dahir des obligations et contrat dispose que si Le vendeur garantit les vices de la
chose qui en diminuent sensiblement la valeur, ou la rendent impropre à l'usage auquel elle est
destinée d'après sa nature ou d'après le contrat. Les défauts qui diminuent légèrement la valeur
ou la jouissance, et ceux tolérés par l'usage, ne donnent pas ouverture à garantie.

53
Loi n° 31-08 art. 37 « Lorsque le droit de rétractation est exercé, le fournisseur est tenu de
rembourser, sans délai, au consommateur le montant total payé et au plus tard dans les 15 jours suivant la date
à laquelle ce droit a été exercé. Au-delà, la somme due est, de plein droit, productive d’intérêts au taux légal en
vigueur.».

38
Le deuxième alinéa du même article énonce que le vendeur garantit également
l’existence des qualités par lui déclarées ou qui ont été stipulées par l’acheteur
Le bien doit être d’abord, conforme au contrat et correspondre à la description donnée
par le vendeur et posséder les qualités sous forme d’échantillon. Ensuit, présenter les qualités
qu’un acheteur attendre en égard aux déclarations faites par le vendeur dans la publicité. En
outre, présenter les caractéristiques définies d’un commun accord par les parties ou être
propre à tout usage spécial recherché par l’acheteur porté à la connaissance du vendeur et que
ce dernier accepté. En revanche, si le produit est réparable le vendeur devra le réparer. A
défaut, ce dernier pourra même être tenu de payer des dommages-intérêts à l’acheteur si elle a
subi un dommage de la non-conformité de bien. Il est possible de mettre en œuvre une action
en garantie contre les vices lorsque le bien se trouve affectée par un ou plusieurs vices.
L’article 55354 du DOC a prévu pour le consommateur un délai de 7 jours qui suivent la
réception de la commande, pour notifier le défaut de la marchandise reçue. A défaut, la chose
est censée acceptée, à moins qu'il ne s'agisse de vices non reconnaissables par un examen
ordinaire, ou que l'acheteur n'ait été empêché, pour une cause indépendante de sa volonté
d'examiner l'état de la chose vendue. Dans ce cas, les vices de la chose doivent être notifiés au
vendeur aussitôt après leur découverte, à défaut, la chose est censée acceptée. Le vendeur de
mauvaise foi ne peut se prévaloir de cette dernière réserve.
L’article 556 du même dahir dispose que lorsqu'il y a lieu à rédhibition, soit pour causes
de vices, soit à raison de l'absence de certaines qualités, l'acheteur peut poursuivre la
résolution de la vente et la restitution du prix. S'il préfère garder la chose, il n'a droit à aucune
diminution de prix.
Le consommateur agir dans un délai légale à compter de la découverte du vice. Il a le
droit d’obtenir soit une réduction du prix dans le cadre d’une action estimatoire soit la
résolution de la vente dans le cadre de l’action rédhibitoire.
Le consommateur a droit aux dommages dans plusieurs cas. Premièrement, Lorsque le
vendeur connaissait les vices de la chose ou l'absence des qualités par lui promises et n'a pas
déclaré qu'il vendait sans garantie, cette connaissance est toujours présumée lorsque le
vendeur est un marchand ou un artisan qui vend les produits de l'art qu'il exerce,
deuxièmement, Lorsque le vendeur a déclaré que les vices n'existaient pas à moins qu'il ne
s'agisse de vices qui ne se sont révélés qu'après la vente, ou que le vendeur pouvait ignorer de
bonne foi, troisièmement, Lorsque les qualités dont l'absence est constatée avaient été
expressément stipulées ou étaient requises par l'usage du commerce.
La loi 31-08 précise que le fournisseur est responsable de plein droit à l’égard du
consommateur de la bonne exécution des obligations résultant du contrat conclu à distance,
que ces obligations soient à exécuter par le fournisseur qui a conclu ce contrat ou par d’autres
54
DOC, Art. 553 : « Lorsqu'il s'agit de choses mobilières, autres que les animaux, l'acheteur doit
examiner l'état de la chose vendue aussitôt après l'avoir reçue et notifier immédiatement au vendeur tout défaut
dont celui-ci doit répondre, dans les sept jours qui suivent la réception. A défaut, la chose est censée acceptée, à
moins qu'il ne s'agisse de vices non reconnaissables par un examen ordinaire, ou que l'acheteur n'ait été
empêché, pour une cause indépendante de sa volonté d'examiner l'état de la chose vendue. Dans ce cas, les vices
de la chose doivent être notifiés au vendeur aussitôt après leur découverte ; à défaut, la chose est censée
acceptée. Le vendeur de mauvaise foi ne peut se prévaloir de cette dernière réserve.».

39
prestataires de services, sans préjudice de son droit de recours contre ceux-ci. Ce qui rend le
prestataire de service responsable au même titre que le fournisseur contractant et donne ainsi à
l’acheteur le droit de le poursuivre en cas d’inexécution ou de mauvaise exécution du contrat.
La même loi renforce la garantie légale des défauts de la chose vendue, en allongeant le
délai de l’action en garantie contre le fournisseur. Pour les immeubles dans les deux ans après
la livraison. Pour les biens meuble dans l’année suivant la livraison. Ces délais ne peuvent
être réduits par accord entre les contractants.
Toutefois, les dispositions du paragraphe 2 de l’article 571 du DOC ne sont pas
applicables aux contrats de vente de biens, ou de produits conclus entre le fournisseur et le
consommateur.

40
CHAPITRE II. LES CLAUSES ABUSIVES

Face à la disparité flagrante des positions économiques et techniques entre le


consommateur d'une part, et le commerçant professionnel ou du prestataire de services d'autre
part, la question de la protection du consommateur contre les clauses abusives s'impose plus
que jamais, surtout à la lumière du développement économique récent et de l'émergence de
modèles de contrats-types dans les transactions commerciales. Cela a contribué à un
déséquilibre dans la relation contractuelle entre une partie forte techniquement,
économiquement et informatiquement qui veut faire respecter les termes pour faire valoir ses
propres intérêts et une partie plus faible qui veut répondre aux besoins urgents des
consommateurs.
De plus, le problème de l'exacerbation des clauses abusives s'aggrave particulièrement
dans le domaine des contrats de commerce électronique, qui se caractérisent par leur
conclusion via des moyens électroniques, aggravant ainsi le déséquilibre entre les parties au
contrat et affaiblissant la position du consommateur électronique, victime des conditions
imposées par le commerçant cybernétique en raison de la caractéristique de l'adhésion
préalable qui distingue les contrats de consommation électronique. Cela constitue un terreau
fertile pour les clauses abusives, qui donne lieu à une nécessité de protéger la partie
vulnérable.
On ne peut pas introduire la protection du consommateur sans avoir assurer l’exigence
des clauses abusives en droit marocain. (Section 1), Afin d’assurer une meilleure protection
du consommateur contre la clause abusive, la loi 31-08 a conféré au consommateur des droits
spécifiques dans ce domaine (Section 2).

41
Section 1. Qualification des clauses abusives

Selon le principe de la liberté contractuelle, à l’origine, les parties contractantes peuvent


inclure dans leur contrat toutes les conditions qu’elles veulent tant que celle-ci ne sont pas
légalement interdites, que cette interdiction soit faite par une disposition spécifique ou parce
qu’elle porte atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Toutefois, l’une des parties peut
inclure des conditions injustes dans le contrat vis-à-vis de l’autre partie, ce qui accorde des
privilèges à un professionnel fort au détriment du consommateur faible, c’est ce que l’on
appelle les clauses abusives, toute clause contractuelle qui, imposé par la partie la plus forte,
entraine un déséquilibre contractuelle au seul profit de cette dernière 55.
Les clauses abusives incluent deux éléments, le premier est que le professionnel
commerçant est plus fort avec tous les moyens économiques, sociaux et techniques et avec ses
connaissances et compétences élevées du domaine commercial qu’il possède, cela lui donne le
pouvoir d’imposer des clauses soit disant injustes sur le consommateur qui représente la
partie. Le deuxième élément consiste sur l’existence d’un déséquilibre flagrant des droits et
des obligations entre le professionnel et le consommateur, ce déséquilibre rend l’exécution du
contrat conclu par les deux parties contraire au principe de bonne foi, de justice et d'équité
recherché par les lois et les législations.
L`abus du pouvoir est plus remarqué dans le commerce électronique, non seulement en
raison de la disparité de puissance économique, mais aussi en raison de l`inégalité en matière
technique, technologique et informatique dans l'environnement numérique, ainsi que des
tentations du marché virtuel. Cela permet au professionnel ou au vendeur des biens ou des
services spécialisé d'utiliser toutes ses capacités et ses moyens pour imposer des conditions
qui lui confèrent un avantage au détriment du consommateur.
On peut dire que les contrats conclus par voie électronique ou à distance sont un terrain
fertile pour la prolifération des clauses abusives et à l`exploitation des besoins du
consommateur et de son ignorance face au marché virtuel. C'est pourquoi la plupart des
législations, y compris la législation marocaine, obligent le professionnel contractant dans le
cadre du commerce électronique, lorsqu'il annonce son produit ou son service ou le présente
au consommateur, à mentionner les informations essentielles et nécessaires et à fournir des
informations et des conseils de manière à assurer une connaissance suffisante et globale du
consommateur, afin de pouvoir affirmer que la volonté du consommateur est libre et éclairée
de toutes les exigences du contrat, de sa forme et des engagements qui en découlent. Le
professionnel doit s'abstenir d'utiliser des ruses qui pousseraient le consommateur à conclure
un contrat sans discernement quant à ses obligations ou ses engagements futurs, car cela
pourrait affecter la validité du contrat conclu à distance.

55
ABBAS KARIMI, Les clauses Abusives et la théorie de l'abus de droit, préface de Philippe Simler
édition LGDJ, Paris, n° 38, p.15, 2001.

42
En outre, les clauses abusive dans le contrat conclu à distance ou conclus par voie
électronique peuvent être définies comme étant des conditions qui sont inclus par le
fournisseur ou le prestataire de biens ou de services (professionnel qualifié) dans le contrat à
distance par les moyens de communication modernes, sans que le consommateur, en tant que
partie moins expérimentée et informée des subtilités du marché virtuel, ait la possibilité de
discuter les conditions inclus par le professionnel, ce qui entraîne un déséquilibre contractuel
entre les parties en termes de droits et d'obligations. Un élément objectif consiste à fournir au
professionnel plusieurs avantages excessifs, c’est-à-dire plusieurs obligations imposées au
consommateur ou dans un autre état atténuer les obligations au profit du professionnel.
Les conditions abusives, selon les règles générales, semblent être des conditions
normales qui n'affectent pas la validité du consentement, mais elles sont en réalité injustes et
oppressantes, pesant sur le contractant et alourdissant son engagement.
Si la plupart des lois actuelles visent à la protection de la satisfaction du consommateur
contre les clauses abusives ou bien à atténuer leur impact, ces lois là rencontrent des
difficultés afin de définir et identifier les différents aspects et manifestations de ces clauses.
Avant d'aborder les conditions abusives, il est nécessaire d'examiner les dispositions de
l'article 15 de la loi 31-08 édictant les mesures de protection du consommateur comme toute
condition dont l’objet ou le résultat entraîne un déséquilibre significatif entre les droits et les
obligations des parties contractantes au détriment du consommateur.56
Est illicite toute clause qui est contraire à la loi. Elle n’est abusive que si elle a été
imposée par l’un des contractants en abusant de sa supériorité. Tandis que la clause abusive
peut ne pas sembler à première vue illicite, elle peut avoir pour support une situation
légitime.57

En revanche, si la protection des consommateurs vis-à-vis des commerçants, notamment


vis-à-vis des clauses abusives, est au centre de l'attention des parlementaires marocains, elle
reste une question qui n'a pas encore reçu suffisamment d'attention doctrinale. La présence de
certaines écritures lâches. De même, le manque de culture de consommation démontre la
faiblesse de l'action judiciaire et limite le rôle des juges en la matière.
Par ailleurs, l'intérêt du législateur à protéger les consommateurs, en l'occurrence à les
protéger des clauses abusives, est insignifiant et découle de l'importance des contrats dans la
société et de leur apparence déséquilibrée.
On peut en conclure que les dispositions relative aux conditions abusives s`appliquent à
tous les contrats, qu'ils soient conclus dans le cadre du commerce traditionnel ou du
commerce électronique. Par conséquent, elles s'appliquent donc également aux contrats de
consommation conclus par voie électronique.

56
Loi n° 31-08 art. 15 « Dans les contrats conclus entre fournisseur et consommateur, est considérée
comme abusive toute clause qui a pour objet ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.».
57
François CHABAS « leçons de droit civil-obligations-théorie générale »Tome 2 –premier volume-
MONTCHRESTIEN-Librairie LEPOINT DELTA – 2000-p : 79.

43
Les clauses citées par l’article 1858 de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du
consommateur constituent en fait une liste indicative et non exhaustive de clause présentant
un caractère abusif. Le législateur a mentionné dix-sept types de clauses qui sont
automatiquement traitées comme des clauses abusives.

Il y a les clauses abusives relatives à l'exécution d'une partie ou de la totalité de


l'obligation contractuelle ou du mode de son exécution. Le cas de la clause qui prévoit un
engagement ferme du consommateur, alors que l'exécution de l'engagement du fournisseur est
assujettie à une condition dont la réalisation dépend de sa seule volonté. C'est le cas aussi des
clauses qui autorisent le fournisseur à modifier unilatéralement les termes du contrat sans
raison valable et spécifiée dans le contrat sans informer le consommateur. Le caractère abusif
de ce type de clause ne fait aucun doute au regard du droit de la consommation.

Il y a ensuite les clauses purement potestatives 59, ce sont les clauses qui sont considérés
comme abusives parce qu'elles portent sur le droit de résiliation du contrat et
conditionnellement l'usage de ce pouvoir à la seule volonté du fournisseur. Le cas des clauses
qui autorisent le fournisseur à résilier le contrat de façon discrétionnaire si la même faculté
n'est pas reconnue au consommateur ou lorsque e fournisseur se réserve le droit de mettre fin
à un contrat à durée indéterminée sans préavis raisonnable. Le caractère abusif de ce type de
clause est réel puisque le fournisseur s’autorise une porte de sortie de l'obligation
contractuelle sans rendre compte au consommateur ou avoir besoin de son accord pour mettre
fin à leur contrat. Le droit de mettre fin au contrat doit être attribué au consommateur et au
fournisseur de la même manière puisque la logique d'équité doit gouverner les contrats dits de
consommation.

Le troisième type de clause porte sur la pratique des contrats dit de consommation
concerne les clauses de non-responsabilité ou de limitation de responsabilité. Donc le
fournisseur cherche à ne pas engager sa responsabilité, L'article 18 de la loi 31-08 dans son
troisième alinéa considère comme abusive la clause qui tend à exclure ou à limiter la
responsabilité légale du fournisseur en cas de mort d'un consommateur ou de dommages
corporels causés à celui-ci, résultant d'une acte ou d'une omission du fournisseur. Cette
disposition a été déjà consacrée par la théorie générale des obligations.

Le dernier type aborde le droit de tout justiciable de recourir à la justice et les garanties
d'une égalité devant la justice, voire d'un privilège accordé au consommateur. Plusieurs
fournisseurs intègrent des clauses qui suppriment ou entravent le droit du consommateur à
l'exercice d'action en justice ou des voies de recours, en limitant indûment les moyens de
preuves à la disposition du consommateur ou en imposant à celui-ci une charge de preuve qui
devrait revenir à une autre partie au contrat.

58
Loi n° 31-08 art. 18 « Sous réserve de l’application de législations spéciales et/ou de l’appréciation des
tribunaux, et de façon indicative et non exhaustive, peuvent être regardées comme abusives, si elles satisfont aux
conditions prévues à l’article 15 ci-dessus, les clauses ayant pour objet ou pour effet...».
59
N, CARDOSO-ROULOT, Les obligations essentielles en droit privés des contrats, Paris, édition.
l'Harmattan, 2008, p.652.

44
A travers la réalisation de cette liste indicative et non exhaustive des clauses abusives, le
législateur ne pouvait pas prévoir la totalité des variantes des clauses abusives. Donc il a
attribué une notre manière dont il a attribué au juge la possibilité d'évaluer le caractère abusif
des clauses contractuelle.

Les articles 1660 et 1761 de la loi 31-08 stipulent que lors de l`appréciation du caractère
abusif d'une clause conclue dans le contrat, tient compte de la nature des biens ou services qui
font l'objet du contrat et en se référant, au moment de la formation du contrat, à toutes les
circonstances ayant conduit à sa conclusion, de même qu'à toutes les autres clauses du contrat,
ou d'un autre contrat dont il dépend.
En revanche l’article 1962 quant à lui stipule que sont nulles et de nul effet toutes les
clauses abusives présentes dans le cadre d’un contrat conclu entre professionnels et
consommateurs. En sorte que le contrat restera applicable dans toutes ses dispositions autres
que celles jugées abusives.
Le législateur a laissé la charge de la preuve aux fournisseurs, c’est à eux de prouver le
caractère non abusif de la clause.
Au moment ou le consommateur constate l’existence des clauses abusives, il peut saisir
un juge. Si la clause est jugée abusive par ce dernier, elle est frappée de nullité.
Le consommateur a aussi la possibilité de saisir une association de consommateurs
reconnue d’utilité publique, qui peut elle-même intenter une action en justice pour exiger la
résiliation des clauses abusives.

60
Loi n° 31-08 art. 16 « … le caractère abusif d’une clause s’apprécie en se référant, au moment de la
conclusion du contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa conclusion, de même qu’à toutes les autres
clauses du contrat. Il s’apprécie également au regard de celles contenues dans un autre contrat lorsque la - 10 -
conclusion ou l’exécution de ces deux contrats dépendent juridiquement l’un de l’autre ».
61
Loi n° 31-08 art. 17 « L’appréciation du caractère abusif d’une clause, au sens de l’article 16 ci-
dessus, ne porte ni sur la définition de l’objet principal du contrat ni sur l’adéquation du prix ou de la
rémunération au bien vendu ou au service offert pour autant que les clauses soient rédigées de façon claire et
compréhensible.».
62
Loi n° 31-08 art. 16 « Sont nulles et de nul effet les clauses abusives contenues dans les contrats
conclus entre fournisseur et consommateur. Le contrat restera applicable dans toutes ses autres dispositions s’il
peut subsister sans la clause abusive précitée.».

45
Section 2. Mécanisme de protection

Afin de prévenir tout abus du professionnel et pour permettre à tout consommateur de


contracter en toute connaissance de cause, le législateur a imposé au professionnel de
l’informer en se basant sur le principe de la bonne foi.

A cet égard, cette obligation porte sur tous les éléments servant à éclairer la volonté du
consommateur. En conséquence, conformément aux dispositions de l’article 31 de la loi 31-
08, le consommateur doit être informé sur l’objet du contrat et tous les éléments qui s’y
rapportant. L’importance de cette obligation s'accroît, notamment avec l’évolution des
moyens de la publicité utilisés par le professionnel afin d’influencer la volonté du
consommateur et le susciter à contracter. Ce qui a poussé le législateur à interdire toute
publicité mensongère et trompeuse en vertu des dispositions de l’article 21 de la loi 31-08

De même, l’article 91 63de la même loi impose que la volonté du consommateur soit
éclairée aussi sur toutes les clauses écrites qui lui sont proposées par le professionnel. Pour ce,
le législateur imposé qu’elles doivent être présentées et rédigées de manière claire et
compréhensible, et à l’existence d’une clause ambiguë, les dispositions doivent être
interprétées en faveur de consommateur.

Par ailleurs, malgré l'application de ces dispositions, la protection du consommateur fait


toujours défaut en vue la disproportionnalité de la somme de l’amende avec les dommages
que peut subir le consommateur. De même que la loi 31-08 n’a pas prévu le droit à la
réparation du dommage et intérêt qui reste régi par les dispositions de droits communs
afférents à la responsabilité civile.

Outre les obligations d'information, le législateur a renforcé la protection de la volonté


du consommateur contre les clauses abusives en vertu du droit à la rétractation qui permet au
consommateur, après la conclusion du contrat, de le préméditer et de l’évaluer. Il s’agit d’un
mécanisme spécial par lequel le contrat ne prend effet qu’après l’expiration de ce délai et non
pas après la conclusion du contrat.

En conséquence, en introduisant ce mécanisme spécial, la loi 31-08 porte atteinte au


principe de la force obligatoire du contrat sur lequel se base le DOC malgré l’existence de
certains cas voisins dans le dit dahir.

63
Loi n° 31-08 art. 91 « L’offre préalable doit mentionner le produit, bien ou la prestation de services à
financer et leurs caractéristiques essentielles. Les obligations de l’emprunteur ne prennent effet qu’à compter de
la livraison du produit ou du bien ou de la fourniture de la prestation, en cas de contrat de vente ou de
prestation de services à exécution successive, et l’exécution du contrat de crédit débute selon la périodicité de la
livraison et de la fourniture du service, le consommateur n’étant tenu que dans la limite du produit ou du bien
reçu ou du service dont il a bénéficié.».

46
De ce fait, l’article 4964 de la loi 31-08 considère que toute clause contractuelle par
laquelle le consommateur abandonne son droit de rétracter est nulle. De même La rédaction
du contrat doit être faite avec une langue compréhensible afin de permettre à tout
consommateur, hormis le cas d’analphabétisme, de contrôler toute atteinte à ce droit en vertu
des clauses du contrat.

Ensuite, la protection de la volonté du consommateur ne peut être assurée qu’en


imposant le respect de ce droit dans tous les contrats de consommation ; cependant la loi 31-
08 a limité son champ d’application à deux catégories de contrat, à savoir les contrats conclus
à distance et les contrats conclus en dehors des magasins, à l'exception de certains autres
contrats de consommation. Afin de garantir la protection du consommateur contre la clause
abusive, le législateur a été conscient du rôle de certaines institutions dans ce domaine.

Après la constatation de l'existence d'une clause abusive, et un déséquilibre flagrant, le


consommateur comme partie lésée doit être protégé, cette protection peut être assurée soit par
la présente loi 31-08 ainsi le rôle des juridictions compétentes soit à travers l’aide des
associations de protection des consommateurs.

Afin d'assurer la protection du consommateur contre toute clause abusive, le législateur


a fait du juge un gardien par excellence des droits du consommateur contre tout abus du
professionnel. A cet égard, il lui a conféré de divers pouvoirs pour lui permettre de jouer son
rôle en la matière. Le juge est chargé d`analyser les clauses qui lui sont présentées par la
justiciables, et de se prononcer, dans chaque cas de figure, sur le fait qu'une clause est abusive
ou ne l'est pas.

Souvent les clauses abusives se manifestent dans des clauses ambiguës par lesquelles
les professionnels induisent en erreur les consommateurs. L’ambigüité de la clause peut porter
sur la volonté malgré la clarté de l’expression, comme elle peut porter à la fois sur la volonté
et sur l’expression utilisée.

Par ailleurs, l’ambiguïté de la clause est due aux expressions utilisées. Dans ce cas, le
juge doit l’interpréter et chercher la réelle intention des contractants et d’annuler toute clause
abusive qui porte atteinte au consommateur. À cet effet, la loi 31-08 lui a doté d’un large
pouvoir discrétionnaire pour apprécier le caractère abusif de la clause et lui a fixé un certain
nombre de critères en vertu de son article 1665.

64
Loi n° 31-08 art. 49 « Par dérogation aux dispositions de l’article 604 du dahir du 9 ramadan 1331 (12
août 1913) formant code des obligations et des contrats, dans un délai maximum de sept jours à compter de la
commande ou de l’engagement d’achat, le consommateur a la faculté de se rétracter par l’envoi du formulaire
détachable au contrat par n’importe quel moyen justifiant la réception. Toute clause du contrat par laquelle le
consommateur abandonne son droit de se rétracter est nulle et non avenue. Le présent article ne s’applique pas
aux contrats conclus dans les conditions prévues à l’article 51.».
65
Loi n° 31-08 art. 16 « Sans préjudice des règles d’interprétation prévues aux articles 461 à 473 du
dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des obligations et des contrats, le caractère abusif d’une
clause s’apprécie en se référant, au moment de la conclusion du contrat, à toutes les circonstances qui entourent
sa conclusion, de même qu’à toutes les autres clauses du contrat…».

47
En conséquence, la loi 31.08 a renforcé le pouvoir du juge en matière d’interprétation
des clauses contractuelles entre les parties, mais sans affecter ou porter atteinte aux règles
d’interprétation prévues par le DOC.
Par ailleurs, le rôle du juge en matière de lutte contre la clause abusive s’étend sur
d’autres niveaux, notamment l’application des sanctions relatives à la clause abusive et sa
réexamination.
A cet égard, la loi 31.08 a doté le juge d’un large pouvoir discrétionnaire pour annuler
la clause abusive. En plus, le juge peut soulever d’office la nullité de la clause sans la
demande du consommateur puisque les dispositions relatives à la protection du consommateur
contre les clauses abusives sont d’ordre public. En conséquence, toute clause qui ôte au juge
son pouvoir d’annuler d’office la clause abusive est considérée nulle.

En plus, le juge assure la protection contre les clauses abusives par l’application des
sanctions découlant de l’engagement de la responsabilité pénale et civile du professionnel
conformément aux dispositions de droit commun et aussi par son pouvoir de réviser la clause,
s’il y a lieu, sans recourir à son annulation.

En revanche, malgré les pouvoirs du juge en matière de la lutte contre la clause abusive,
sa contribution en la matière demeure restreinte vue le nombre limités des litiges qui lui sont
déférés. Ceci revient à plusieurs raisons une revient au consommateur lui-même qui ne
dispose pas d’une connaissance suffisante sur ses droits et sur les moyens de se défendre, en
plus de l’insuffisance de ses moyens financiers, et l’autres revient aux difficultés résident dans
les obstacles liées au rôle des associations de protection du consommateur66.

Le juge dans son travail d`évaluation et d'examination des clauses qui lui sont
présentées, peut rencontrée deux difficulté :
la première difficulté se pose sur la définition imprécise et ambiguë de la clause abusive
qui peut être définie comme étant toute clause ayant pour objet ou pour effet de créer, au
détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et les obligations des
parties contractantes. Le terme "déséquilibre significatif" pose un problème dans son
explication ce qui affecte et influence le juge dans son interprétation et son analyse, à cet
égard deux tendances ont étaient dégagé, la première tendance c'est que chaque déséquilibre
contractuelle désavantage le consommateur et pointera la clause qui y est afférente comme
abusive.
La seconde tendance s'inspire largement des principes du conservatisme judiciaire de la
priorité de la sécurité judiciaire. Le législateur a œuvré dans ce sens en neutralisant les
associations de protection du consommateur au niveau de l'action judiciaire et des actions
collectives.
La deuxième difficulté concerne le travail d`évaluation du juge en matière de la
détermination de l`exercice du principe de la volonté autonome et de la liberté contractuelle.

66
Loi n° 31-08 art. 152 « les associations de protection du consommateur, constituées et fonctionnant
conformément à la législation et à la réglementation en vigueur relatives au droit d’association, assurent
l’information, la défense et la promotion des intérêts du consommateur, et concourent au respect des
dispositions de la présente loi ».

48
Le législateur aurait dû créer un mécanisme de contrôle des clauses abusives. Le but de ce
dernier c'est d'étudier et d'examiner les modèles de conventions habituellement proposés par
les professionnels aux consommateurs pour vérifier la présence ou le manquement de clauses
abusives.

Certes que les associations de protection des consommateurs, jouissent d’un rôle
important dans la défense des intérêts du consommateur mais leur contribution à cet égard est
très limitée. Ceci revient au fait que seules les associations reconnues d’utilité publique
peuvent intenter une action en justice.

Les associations de protection des consommateurs peuvent agir en justice, intervenir


dans une procédure en cours, se constituer partie civile devant le juge d’instruction pour la
défense des intérêts du consommateur et exercer tous les droits reconnus à la partie civile
relatifs aux faits ou comportements affectant les intérêts collectifs des consommateurs.

En outre, en vertu de l’article 162 de la loi 31-08 le législateur a conféré aux


associations de protection de consommateur le droit de demander au juge statuant sur l’action
civile ou sur l’action accessoire d’enjoindre au défendeur ou au prévenu, de cesser les
agissements illicites ou de supprimer dans le contrat une clause qualifié illicite ou abusive.

Cependant, malgré l’importance de leur rôle dans ce cadre, plusieurs difficultés


entravent leurs actions dont les plus importantes se manifestent, tout d’abord, dans le fait que
l’article 157 de la loi 31-08 impose la qualité d’utilité publique aux associations de protection
du consommateur. Sauf que cette qualité ne peut être octroyée qu’en l’existence de plusieurs
conditions précisées par les textes législatifs et réglementaires en vigueur relatifs à la
constitution des associations.

De même que leur but exclusif soit déterminé dans la protection du consommateur, ainsi
qu’elles doivent se constituer en une fédération nationale de protection du consommateur.
Cependant, la complexité de la procédure d’acquisition de la qualité d’utilité publique prive
ces associations de défendre les consommateurs en justice.

En outre, l’article 157 de la loi 31-08 a limité le champ des actions en justice qui
peuvent être exercées par ces associations dans les actions civiles et les actions pénales, à
l'exception des actions de nature administrative ou commerciale.
Par ailleurs, les associations non reconnues d’utilité publique ne peuvent agir et intenter
une action en justice qu’en respectant certaines conditions à savoir l’obtention d’une
autorisation spéciale accordée par l’autorité gouvernementale chargée de la justice après avis
des autorités gouvernementales chargées des secteurs d’activités concernés par la demande
d’ester en justice67.

67
L’article 3 du décret n°2-12-503 du 4 kaada 1434(11septembre2013) pris pour l’application de
certaines dispositions de la loi 31.08 édictant des mesures de protection du consommateur. B.O N°6192 du 26
kaada 1434 (3octobre2013), p : 2395.

49
En plus, elles doivent avoir pour but exclusif la protection du consommateur, et comme
condition elles ne peuvent agir qu’après l’obtention d’un accord avec un avocat ou un cabinet
d’avocat pour assurer leur représentation devant la justice 68.

En fait, le principal obstacle qui se pose dans ce dernier cas est l’insuffisance ou le
manquement des ressources financières dont souffrent ces associations. Pour pallier cette
difficulté, l’article 156 de la loi 31.08 a prévu l’instauration d’un fonds national pour la
protection du consommateur dont l'objectif est de financer les activités et les projets qui vise à
protéger le consommateur, de développer une culture consumériste dans la société et de
soutenir les associations de protection du consommateur.

En outre, l’article 158 de la loi 31.08 a conféré à la fédération nationale de protection du


consommateur et à toute association de protection du consommateur y compris les
associations non reconnue d’utilité publique d’intenter une action en justice lorsque plusieurs
consommateurs ont subi des préjudices individuels causés par le même fournisseur mais à
condition d’être mandatée par au moins deux de ces consommateurs et que le mandat doit être
établi par écrit par chaque consommateur. Par ces conditions, l’association ne peut pas
défendre les droits d’un seul consommateur ce qui se répercutera négativement sur son rôle
dans ce domaine et aussi sur les droits du consommateur qui n’a ni les moyens financiers pour
se défendre ni la connaissance de ses droits pour les défendre.

Il convient de noter que la contribution des associations de protection du consommateur


ne peut être efficace et efficiente sans l’existence des ressources financières et humaines
suffisants et aussi la facilité des procédures mise en disposition qui leur permettent d’agir en
justice pour défendre les droits des consommateurs.
En plus de l’institution judiciaire et des associations de protection du consommateur,
l’article 204 de la loi 31.08 propose des mesures de promotion et d'amélioration de la culture
consumériste par l'instauration d'une institution d’un conseil consultatif supérieur de la
consommation sous forme d’une institution indépendante, aussi améliorer le niveau de
protection des consommateurs, par le développement du dialogue entre les consommateurs et
les professionnels et en les incitant à conclure des accords collectifs notamment en matière de
lutte contre les clauses abusives.

68
L’article 35 du décret n°2-12-503 du 4 kaada 1434(11septembre2013) pris pour l’application de
certaines dispositions de la loi 31.08 édictant des mesures de protection du consommateur. B.O N°6192 du 26
kaada 1434 (3octobre2013), p : 2398.

50
CONCLUSION

La volonté de développer le commerce électronique ne doit pas faire un


empêchement à la protection efficace des consommateurs, de plus c'est une
condition préalable au développement du commerce électronique. 69
Cette étude porte sur la protection juridique des consommateurs dans les
contrats conclus à distance de consommation, qui concerne le droit à l'information,
l'offre et l'acceptation du contrat à distance. Egalement, les garanties légales lors de
la conclusion du contrat, telles que le droit de rétractation, la confidentialité et la
protection des données personnelles du consommateur. Ainsi, que les clauses
abusives, la livraison et le paiement du prix lors de la conclusion du contrat.
Dans le contrat conclu à distance, le consommateur est fragilisés par le
manquement d'information ainsi, que les difficultés éventuelles à l'usage les outils
technologiques. C'est pour cette raison que le législateur a créé les mécanismes de
protection, notamment pour rétablir les asymétries d'information, réduire les risques
d'erreurs lorsqu'il s'agit d'informatique et de communication, et donner un
consentement éclairé en donnant un droit de rétractation. En pratique, ces
mécanismes peuvent assurer une véritable protection des intérêts des
consommateurs, mais nous estimons qu'il y a place à amélioration à certains égards.
Le cadre législatif est en constante évolution afin de protéger adéquatement leurs
intérêts.
Au Maroc, l'application de la loi 31-08 a renforcé les obligations des
cybercommerçants envers leurs clients. Pour mieux protéger les consommateurs
contre les pratiques commerciales abusives, le cadre légal et réglementaire actuel
accorde aux consommateurs plusieurs droits à la fois, tels que le droit à
l'information, le droit de rétractation et le droit de protéger leurs intérêts
économiques.
Cependant, malgré la démocratisation des achats en ligne, force est de
constater que les consommateurs marocains sont réticents à utiliser leurs
coordonnées bancaires et privilégient donc les paiements en espèces à la livraison.
En plus, la garantie lors du paiement et sur la description des biens.
Il convient donc pour que les consommateurs bénéficient d'une protection
pleinement satisfaisante de mettre à jour certaines règles inspirées du régime de droit
commun et introduire de nouvelles solutions, adaptées à chaque situation. Cela
s'applique correctement aux contrats commerciaux qui sont conclus à distance.
D’ailleurs, La loi 31-08 est une loi qui introduit des dispositions visant à
protéger les consommateurs en leur accordant certains droits. Comme la plupart de

69
VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne, mémoire de Master,
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I. P.133.

51
ces dispositions relèvent de l'ordre public et obligent les fournisseurs à respecter les
droits des consommateurs.
La loi contient de nombreuses références à d'autres lois et l'absence de
dispositions applicables de la loi 31-08. Rappelons que cette loi limite le rôle des
associations de protection des consommateurs.
De plus, la protection des consommateurs fait partie intégrante de la politique
communautaire en matière de commerce électronique. Au sein de l`Union
européenne, l'harmonisation du droit de la consommation poursuit un double
objectif de protection des consommateurs et de publicité sur Internet. L'objectif
principal reste toujours l'établissement du marché intérieur. Toutefois, les
législateurs communautaires n'ont pas été entièrement substitués aux législateurs
nationaux. Le principe du droit d'origine garantit la libre circulation des biens et des
services dans le cadre d'une législation nationale unique. L'harmonisation des
législations nationales demeure importante pour assurer une protection minimale au
sein de l'Union européenne et en dehors du principe du pays d'origine. Ce principe,
crée une concurrence entre les systèmes juridiques des États membres et conduit à
une libéralisation dans les domaines qui n'ont pas été harmonisés.

Effectivement, selon les règles générales du droit civil, la conclusion d'un


contrat en ligne requiert la volonté des deux parties, sinon le contrat est nul, ce qui
nous amène à parler de la théorie des vices de volonté. Pour ce qui concerne du vice
d'erreur, c'est dans ce type de contrat qu'il survient du fait de l'affichage incomplet
des produits via Internet et des méthodes de publicité qui l'accompagnent. En termes
d'erreurs frauduleuses, on peut dire que les consommateurs électroniques sont
victimes de publicité trompeuse, n'ayant jamais la possibilité de voir ce qui est
vendu. 70
En somme bref, nous pouvons dire que le Maroc dispose aujourd’hui des
acteurs compétents ainsi qu’un arsenal juridique important en matière de la
protection des consommateurs capable d’assurer l’équilibre dans les relations
contractuelles entre les fournisseurs (les commerçants) et les consommateurs,
d’instaurer les règles générales pour la protection du consommateur pour préserver
leurs droits et assurer la transparence des transactions économiques avec les
fournisseurs dans toutes les circonstances.

70
ABDUL ALI FARES, La protection du consommateur dans le contrat électronique, mémoire de
master, UNIVERSITE LARBI BEN M'HIDI - UMM El-BOUAGHI -Faculté de droit et de science politique.
P.63.

52
BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

Ouvrages spéciaux

AZZIMAN OMAR, Droit civil, droit des obligations: le contrat, Édition le fennec, 1995.

،‫ منشورات المجلة المغربية لألنظمة القانونية والسياسية‬،‫ حدود حماية المستهلك من الشرط التعسفي‬،‫غيثة دكراوي‬
.2019

. 2010، ‫ الطبعة األولى‬،‫ دار وائل للنشر‬،‫ المشكالت القانونية لعقود التجارة االلكترونية‬،‫زياد خليف العنزي‬

II. THÈSES

VIRGINIE GESLAK, la protection du consommateur et le contrat en ligne,


mémoire de Master, Université de Montpellier I.
MERYEM EDDEROUASSI, le contrat électronique international, Thèse de
doctorat, Université Grenoble, 2017.
MICKAEL BOUTROS, Le droit du commerce électronique : une approche de la
protection du cyber consommateur, thèse de doctorat, Université de Grenoble.
YOUSEF SHANDI, la formation du contrat à distance par voie électronique,
Thèse de doctorat, Université robert Schuman Strasbourg III.
ABDELOUAHED OUABI, La protection du consommateur dans les contrats de
vente à distance à travers le droit de rétractation.
ABBAS KARIMI, Les clauses abusives et la théorie de l'abus de droit, Strasbourg
III, 1995

‫ جامعةةةة العربةةةي بةةةن مهيةةةد – أم البةةةواكي ةليةةةة‬،‫ حمايةةةة المسةةةتهلك قةةةي العقةةةد ا لكترونةةةي‬، ‫دددا‬ ‫عبدددل العدددال‬
‫الحقوق والعلوم السياسية كسم الحقوق‬

III. ARTICLES ET CONTRIBUTIONS


JBILOU AMINE, « La protection du consommateur à travers la transparence des
pratiques commerciales selon la loi 31-08 Mohammed », revue contentieux des
affaires n°16 septembre 2016.

53
TABLE DES MATIÈRES

LES PRINCIPALES ABREVIATIONS ....................................................1


SOMMAIRE................................................................................................2
INTRODUCTION GÉNÉRALE ................................................................3
PARTIE I. LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR DANS LA
PHASE PRECONTRACTUELLE .................................................... 9
CHAPITRE I. LES TECHNIQUES GENERALES ................................ 10
Section 1. Le droit à l’information ......................................................................11
Section 2. Le droit de rétractation ........................................................................ 15
CHAPITRE I. LES TECHNIQUES SPECIFIQUES ..............................10
Section 1. Les condititions de l’offre ................................................................... 20
Section 2. Les conditions de l’acceptation ............................................................ 24

PARTIE II. LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR DANS


LA PHASE CONTRACTUELLE ................................................... 29
CHAPITRE I. LE PAIEMENT EN LIGNE ET LA LIVRAISON .........30
Section 1. Le paiement en ligne ...........................................................................31
Section 2. La livraison ......................................................................................... 36
CHAPITRE II. LES CLAUSES ABUSIVES ...........................................41
Section 1. Qualification des clauses abusives ....................................................... 42
Section 2. Mécanisme de protection ..................................................................... 46
CONCLUSION .........................................................................................51
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................53

54

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