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Droit du commerce électronique

Introduction générale

Les transactions sont aujourd’hui conclues et exécutées d’une manière accélérée


moyennant internet. Cela a abouti à l’abrogation des distances ; le temps et les
frontières. Internet a donc contribué à l’émergence d’un nouveau marché mondial
de biens et de services à caractère électronique. De ce fait la vente par
correspondance ou à distance est devenue rapidement une technique très
répandue et fait désormais partie des habitudes des consommateurs. Il s’Il
s’agit donc d’une véritable révolution de l’immatériel. Au cœur de cette
révolution, l’outil principal est toujours el contrat. En effet classiquement un
contrat est conclu entre personnes présentes alors que les transactions à
caractère électroniques impliquent une nouvelle forme contractuelle à savoir le
contrat entre absents agissant par des machines interposées.

Chapitre 1er : présentation générale du commerce électronique

Le commerce électronique présente trois caractéristiques principales :

 L’immatérialité : la transaction électronique se conclu sous une forme


principalement dématérialisée. Des fois son exécution aussi est
dématérialisée sauf dans le commerce de distribution (produits de
consommation) où l’exécution peut être en temps réel : exemple la livraison
d’un bien ou d’un produit.
 L’interactivité : qui dans une dimension juridique, implique un échange
entre offre et acceptation et qui génère l’obligation pour le consommateur
de consulter des pages extérieures au processus contenant les clauses
contractuelles.
 L’internationalité : elle se manifeste techniquement dans l’universalité du
protocole IP (protocole de communication pour le réseau internet
permettant l’élaboration et le transport des données). Juridiquement cela
implique l’intervention de plusieurs ordres juridiques du moment que la
transaction peut se conclure et s’exécuter sur des territoires différents.

La croissance de l’activité commerciale électronique a engendré une évolution du


cadre juridique dans l’objectif d’assurer la sécurité des transactions d’une part
et leurs efficacités d’autre part.

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Section 1ère : le cadre juridique régissant le commerce électronique

Il faut noter que le droit est en permanente course avec l’évolution des pratiques
commerciales. En effet, le droit doit assurer une certaine cohérence avec la
réalité économique. De plus, internet est une activité multidisciplinaire qui a pour
effet d’obliger la norme juridique de rompre avec son cloisonnement et d’adapter
un corps de loi adéquat. En réalité, le commerce électronique pose une
problématique particulière : celle de déterminer quelle loi appliquer à cause
caractère transnational de l’activité. Ainsi, la conclusion d’une transaction
électronique et son exécution peuvent s’accomplir sur des territoires différents.
Cette activité est donc soumise à une double législation : une interne et l’autre
externe.

En droit Tunisien il existe un ensemble de textes relatifs au commerce


électronique dont l’objectif est d’assurer un encadrement juridique des
opérations en veillant à la protection des droits du consommateur et du
professionnel.

 Loi N° 117 du 7 décembre 1992 relative à la protection du consommateur


(qui énonce plusieurs obligations telles que : 1 /l’obligation de sécurité des
produits qui ne doivent pas nuire au consommateur. 2/ l’obligation
d’information qui se manifeste dans le droit du consommateur à une
information complète concernant le produit ou le service. 3/ l’obligation de
garantie contre les défauts qui puissent entacher le produit ou le service).
 Loi N° 40 du 2 juin 1998 relative aux techniques de vente et à la publicité
commerciale
 Le Code des obligations et des contrats (avec la loi N°57 du 13 juin 2000
modifiant et complétant certains articles du code des obligations et des
contrats ayant introduit les notions de signature électronique et du
document électronique).
 Loi N°83 du 9 aout 2000 relative aux échanges et au commerce
électronique
 Loi N°2005-51 du 27 juin 2005 relative au transfert électronique de
fonds
 Loi organique du 27 Juillet 2004, relative à la protection des données à
caractère personnel

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Section 2ème : Les notions de base du commerce électronique

I/ définition :

La vente par correspondance ou à distance est rapidement devenue une


technique répandue et fait désormais partie des habitudes des consommateurs.
De ce fait, les définitions ont bien évolué de manière à ce que l’intersection du
E-Business et du e-commerce n’est pas aussi simple à définir et varie passant
d’une loi à une autre. A cause de ces variations, il a fallu adopter des définitions
génériques pour les notions de base.

1/ E-Business : les affaires électroniques correspondent à une notion très large


que l’on pourrait réduire à l’utilisation de moyens électroniques ; c'est-à-dire les
techniques de l’information et de la communication ; à fin de conclure des
affaires. Le E-Business se divise en trois types :

 B to B : désigne une relation commerciale d’entreprise à entreprise basée


sur l’utilisation d’un dispositif numérique pour échanger les informations.
 B to C (Business to Consumer) : désigne une relation entre une Enterprise
et le consommateur. Il s’agit du commerce électronique qui met en
évidence une relation mixte.
 B to A (Business to Administration) : désigne la relation entre une
Entreprise et l’administration c'est-à-dire le secteur public.

2/ E-Commerce : Il s’agit des transactions dans lesquelles on utilise un moyen


électronique pour les conclure. Généralement, il s’agit d’une vente d’un bien, d’un
produit, ou même d’une prestation de service à distance à travers internet. On
vise ici principalement les relations B to C.

II/ Les acteurs du E- Commerce :

Différentes parties interviennent dans le déroulement de la transaction


électronique :

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1/ Le consommateur : c’est celui qui achète des biens ou des services en utilisant
un matériel informatique connecté au réseau. Il est aussi appelé
Cyberconsommateur.

2/ Le commerçant : c’est celui qui propose la vente de ses produits au


consommateur à travers un site marchand.

3/ Intermédiaire de paiement sécurisé (tiers de confiance) :

Il a pour rôle d’assurer la fiabilité du moyen de paiement. Il est chargé de


délivrer les certificats, de gérer les clés utilisées pour le chiffrement et la
signature des données confidentielles échangées entre les acteurs de paiement.
En Tunisie il y a deux intermédiaires de paiement : la société Monétique de
Tunisie (SMT) et la poste Tunisienne.

4/ La banque du commerçant :

Il s’agit de la banque du vendeur qui va traiter les autorisations e paiement. Pour


cela, elle entretient des liens avec les banques des acheteurs à travers les
réseaux bancaires.

5/ La banque du consommateur :

Elle a pour rôle de fournir le moyen de paiement ; d’octroyer l’accord sur


l’opération et s’engage à rembourser la dette du client au profit de la banque du
commerçant.

III/ Le déroulement de la transaction électronique

Abstraction faite de l’objet ou du service consommé à travers le commerce


électronique, l’opération repose sur trois étapes

1. Phase de l’information : pendant laquelle il y aura un échange de


renseignements sur les produits, les prix, la disponibilité et la livraison. En
matière de contrat classiques cette phase équivaut à celle des
négociations. Cette information fournis par le commerçant doit être
complète de manière à permettre au consommateur de faire le bon choix.
2. Phase de l’accord : A l’issue de cette étape ; il y aura en principe
conclusion de l’accord. Il devra ; tout comme l’accord classique ; vérifier
des conditions de validité à peine de nullité.

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3. Phase de l’exécution : elle met en application le contenu de l’accord. Il y
aura donc échange du bien acheté en contre partie de son prix. C’est après
l’exécution de cette phase qu’intervient le service après vente. Il s’agit de
la garantie des vices cachés en matière de contrats classiques. Elle couvre
les défauts qui entachent un bien ou un produit et qui apparaissent suite à
l’utilisation. La période pendant laquelle le professionnel reste tenu de
cette garantie varie en fonction de la nature du bien ou du servie. Toutes
fois, cette garantie n’est pas de portée absolue car lorsque le défaut
apparait suite à une mauvaise utilisation par le consommateur, le
professionnel n’est pas tenu de la couvrir.

Remarque : Le contrat électronique est tout de même soumis aux mêmes


conditions de validité du contrat classique avec quelques adaptations à cause de
sa forma dématérialisée. En effet, l’information du grand public est renforcée et
les modalités d’expression du consentement ont été adaptées pour éviter un
contrat conclu par erreur. L’erreur étant un vice de consentement même dans les
accords électroniques abouti à la nullité. En fin notons que la loi Tunisienne
interdit les accords et opérations électroniques dans certains domaines tels que
dans l’immobilier.

Section 3ème : Les effets du commerce électronique

Certes le commerce électronique produit certains effets qui ont tendance à


varier entre avantages et inconvénients.

I/ Quelques avantages du E-Commerce

 Réduire les distances : qui séparent le professionnel du consommateur du


moment qu’ils effectuent directement la transaction sans devoir passer
par un intermédiaire. De ce fait ; résulte la réduction de la chaîne de
distribution et de réduire donc les coûts et les charges. Le prix du bien ou
du service sera plus compétitif car il est calculé à moindre coût.
 Permet aux professionnels de prospecter de nouveaux partenaires
commerciaux mais aussi e nouveaux marchés.
 Présente l’avantage de la rapidité qui est accompagnée d’une grande
flexibilité puisque les services sont toujours joignables. D’ailleurs certains
services peuvent être consommés immédiatement telles que les
prestations des bureaux de conseils.

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 Présente l’avantage de la commodité en évitant le déplacement qui peut
être difficile pour certaines personnes et de réduire aussi les distances.

II/ Quelques inconvénients du E-Commerce

 Un problème fondamental relatif à la sécurité des transactions. En effet


la dématérialisation du support de l’accord en est la cause principale. D’un
autre côté, le paiement de certaine transaction se fait par carte de crédit
ou par d’autres moyens de paiement électroniques, ce qui présente
toujours un risque de fraude et d’insécurité, même dans les systèmes les
plus sécurisés. La cyber criminalité ne cesse de s’accroître engendrant
ainsi une insécurité par rapport aux données confidentielles.
 La disparité de l’affichage et des couleurs peut être une source principale
d’annulation de certaines transactions. Cela pose problème principalement
par rapport aux qualités et caractéristiques substantielles de certains
biens (la couleur par exemple ou encore le bien choisi sur écran ne
correspond pas en réalité à l’image). Cette disparité peut constituer un
vice de consentement aboutissant à l’annulation de certains accords.
 En Tunisie ce type de transaction ne concerne que les secteurs des
produits de grande consommation tels que le textile, l’électroménager, le
matériel informatique, l’ameublement…. A côté des services. Il est
strictement interdit de conclure des accords électroniques dans certains
secteurs tels que l’immobilier.

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