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UNIVERSITE SULTAN MOULAY SLIMANE

FACULTE POLYDISCIPLINAIRE
BENI MELLAL

LICENCE FONDAMENTALE EN DROIT PRIVE


SECTION FRANÇAISE

Projet de fin d’études

Sous thème :

LE CONTRAT ELECTRONIQUE
ENTRE LE FORMALISME ET LA
PROTECTION JURIDIQUE

Réalisé par : Encadré par : ESSILI KAMAL


 LEMBARKI MERYEM
 JAMAL SALMA

Année universitaire 2022/2023

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

1
Remerciement:

La réalisation de ce Projet de fin d’études a été le fruit d’un travail acharné


de recherche et de réflexion académique sur un sujet d’actualité et de surcroit qui
me permet de sortir du cocon universitaire pour aller et mettre en avant mes
connaissances acquises.
Ce travail, qui marque la fin de mes études en LICENCE, n’aurait jamais
pu voir le jour sans le concours d’efforts de plusieurs personnes à qui je voudrais
témoigner toute ma reconnaissance.
Je voudrais tout d'abord adresser toute ma gratitude au directeur de ce
Projet de fin d’études, Mr, ESSILI KAMAL d’avoir accepté de m’encadrer et
pour sa disponibilité.
Je désire aussi remercier tous les professeurs du Droit PRIVE
SECTION FRANÇAISE , qui m’ont fourni les outils nécessaires à la réussite de
mes études universitaires.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

2
Dédicace :

Nous dédions ce projet, à nos chers parents pour leur patience, leur amour,
leur soutien et leurs encouragements.

A nos frères, sœurs, pour le respect et la confiance que vous avez toujours
octroyés.

A nos amis et nos camarades pour le soutien moral, les encouragements dont
vous avez toujours octroyés.

Sans oublier tous les professeurs que ce soit du primaire, du moyen, du


secondaire ou de l’enseignement supérieur.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

3
Liste des acronymes

LCEN : Loi pour la confiance dans l’économie numérique

DOC : Dahir des obligations et contrats

TVA : Taxe sur la valeur ajoutée

CNUDCI : Commissions des nations unies pour le droit commercial International

OCDE : Organisation de coopération et de développement

C. civ : code civil

C.O.C: code d’obligation et contrats

RC : registre de commerce

C.P.C : code de procédure civile

UE : union européenne

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

4
Sommaire

Chapitre 1 : La Conclusion Du Contrat De Vente Electronique Et Sa Preuve


D’engagement
SECTION 1 : LES CONDITIONS DE FOND

Paragraphe 1 : Le consentement par voie électronique

Paragraphe 2 : l’objet et la capacité des parties du contrat en ligne

SECTION 2 : PREUVES D'ENGAGEMENT DU CONTRAT DE E-COMMERCE :

Paragraphe 1 : l’écrit électronique

Paragraphe 2 : la signature électronique

Chapitre 2 : L’exécution De L’engagement Electronique :


SECTION 1 : LA MISE EN ŒUVRE DU CONTRAT ELECTRONIQUE

Paragraphe 1 : Les obligations des parties

Paragraphe 2 : Les instruments juridiques de la protection du cyberconsommateur en matière des


contrats électroniques

SECTION 2 : LE CONTENTIEUX DES CONTRATS ELECTRONIQUES

Paragraphe 1 : l’inexécution du contrat en ligne

Paragraphe 2 : La résolution des litiges dans les contrats conclus par voie électroniques :

SECTION 3 : LA FISCALITE EN E-COMMERCE

Paragraphe 1 : les principes fiscaux en matière de E-commerce et La création d’un nouvel impôt

Paragraphe 2 : Perspectives en matière d’Etablissement de l’impôt et l’accomplissement des


obligations fiscales

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

5
Introduction :

‘’L’Internet n’est ni un nouveau monde ni un septième continent. C’est le


monde réel mis en situation virtuelle. Si l’on accepte de considérer qu’il est tout aussi
du réel en virtuel, la majeure partie des questions trouve une réponse’’1

A l’ère du tout numérique. Il n’existe donc pas de passé, peu de présent, il n’y a qu’un
avenir. Le développement et l’utilisation des nouvelles infrastructures de communication
numériques sont en passe de devenir l’un des enjeux du troisième millénaire.

L’Internet revêt une importance primordiale au sein de la société moderne .Il est considéré
comme un vecteur stratégique contribuant dans une large mesure au développement économique
et social. Dès l’origine, le réseau des réseaux participe d’une ambiguïté ontologique : nécessité, au
départ, de l’isolement, du secret et la sécurité pour les branches militaires où il a pris naissance,
mais aussi, par la suite, globalité liberté et souci d’autonomie pour les chercheurs et les universités.

Dès les années 90 la généralisation du web et du système des noms de domaine comme
identifiant à vocation universelle, on est entré dans une logique commerciale et marchande, e-
commerce, sans mesurer les ajustements réglementaires nécessaires à la mutation. De même en
1991, une révolution profonde des usages de l’informatique a vu le jour et a ouvert la porte au
développement d’une multitude de services. L’Internet devient un outil de communication
incontournable et il s’intègre dans tous les aspects de la vie réelle personnelle et professionnelle.
Notons que la nouvelle notion de la société de l’information, Internet, qui constitue la figure la plus
emblématique des nouvelles technologies d’informations, et de communications, a fait apparaître

1
Malak ALOUI, La sécurité juridique à l'ère du numérique, Mémoire en droit des affaires, UNIVERSITE
HASSAN II FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES MOHAMMEDIA,2020.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

6
un ensemble, composé de services, d’informations, de ressources, d’infrastructures informatiques,
et de télécommunications, qui constitue le cyberespace. 2

Au Maroc, le renforcement du cadre législatif de l’espace numérique a débuté depuis 1998


à travers la promulgation de la Loi n°24-96 relative à la poste et aux télécommunications. Deux
ans après, le législateur marocain a promulgué la loi 02-00 relative aux droits d’auteur et droits
voisins, ainsi que la loi 07-03 complétant le code pénal en ce qui concerne les infractions relatives
aux systèmes de traitement automatisé des données dans l’année 2003. De plus, en 2009, une loi
09-08 relative à la protection des données personnelles a été promulguée. Le législateur marocain
afin de renforcer encore plus son arsenal juridique dans l’espace numérique qui se développe à une
vitesse et une intensité impressionnante a instauré la loi 31-08 édictant des mesures de protection
du consommateur. A laquelle s’ajoute en 2013, la loi 136-12 en vertu de laquelle la convention
européenne n°185 relative à la cybercriminalité́ et le protocole additionnel à ladite convention a été
ratifié, et dans la même année, la loi 88-13 relative à la presse et à l’édition a été promulguée aussi.
De plus, on est en droit de mentionner qu’en 2014 et à la suite du Dahir n° 1-14-136 du 3 Chaoual
1435 (31 juillet 2014) la loi n° 132-13 a été promulguée portant approbation du protocole
additionnel à la convention européenne pour la protection des personnes à l'égard du traitement
automatisé des données à caractère personnel. Ainsi, en 2016, le décret n° 2-15-712 fixant le 5
dispositif de protection des systèmes d’information sensibles des infrastructures vitales a été adopté
qui constitue une opportunité́ à saisir afin d’établir une véritable gestion de la sécurité́ de
l’information, basée sur des normes internationale. 3

Plus récemment, pour faire face aux différentes menaces pesant sur les données digitales
échangées, le monde numérique et les transactions électroniques ont besoin d’un cadre législatif en
perpétuelle évolution, ce qui a incité le législateur marocain a adopté une nouvelle loi 43-20 relative

2
Meryem Edderouassi, thèse doctorat le contrat électronique international, P.313 ,Droit. Université
Grenoble Alpes, 2017. Français. 2017GREAD009-2017

3
ELKADIRI ASMA, Le cadre juridique de la confiance numérique, Mémoire de master, Université Cady Ayyad
Faculté des sciences juridiques Économiques et sociales Marrakech, 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

7
au service de confiance des transactions électroniques qui a été mise en vigueur le 30 décembre
2020 sous des circonstances assez particulières de la pandémie du Covid-19.

Les définitions du commerce électronique sont très nombreuses. La notion est sur le point
de devenir générique, et de recouvrir l'ensemble des activités économiques liées aux réseaux
numériques et à l'informatique. Le commerce électronique n'a pas en tant que tel de définition
juridique unanimement reconnue.

Ainsi, Le commerce électronique est susceptible de constituer l’un des faits économiques
majeurs du 21ème siècle. Les technologies de l’information et de la communication sur lesquelles
repose ce nouveau moyen d’effectuer des opérations industrielles ou commerciales, offrent des
possibilités d’amélioration de la qualité de la vie et du bien-être économique à l’échelle mondiale.
Le commerce électronique est à même de stimuler la croissance et l’emploi dans les pays
industrialisés comme dans les pays émergents et les pays en développement. 4

Le commerce électronique est aussi parfois défini comme « l'ensemble d'activités se


déployant sur le réseau Internet par le jeu de contrats portant sur des biens et/ou des services, qui
parfois font I ‘objet de transmissions numériques » ou encore « le commerce des biens et services
sur I 'internet ».5

Quant à L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), elle définit le commerce


électronique comme : « la production, publicité, vente et distribution de produits par des réseaux
de télécommunication ».

La loi type de la C.N.U.D.C.I de 1996 sur le commerce électronique, définit ce dernier


comme « un échange de données informatisées qui supposent l’utilisation de moyens autres que
les documents papiers pour communiquer et conserver l’information ».

4
CONDITIONS CADRES POUR L’IMPOSITION DU COMMERCE ELECTRONIQUE « Rapport du Comité des
affaires fiscales ».
5
Zaid EL MENOUAR, Mémoire de Master, Le contrat de vente électronique, Université HASSAN II
Mohammedia 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

8
Le commerce électronique joue donc un rôle déterminant pour l’ouverture de nouveaux
marchés et pour le développement du commerce moyennant un flux de mise en contact des
producteurs et des consommateurs. Toutes les relations commerciales ou celles entre les différents
acteurs, se nouent à travers le recours à un outil juridique indispensable : le contrat.

On en déduit que le contrat est un accord générateur d’obligations. Cet accord qui noue des
relations entre deux ou plusieurs personnes dans le monde réel, prolifère de nos jours dans le monde
virtuel, ce qui a donné naissance aux contrats électroniques ou contrats conclu par voie
électronique.

Vincent GAUTRAIS a défini le contrat électronique comme « une situation par laquelle
un engagement est conclu entre deux ou plusieurs personnes qui utilisent chacun un ordinateur
branché sur un réseau de communication comme moyen de transmettre une offre et une
acceptation, éléments constitutifs dudit contrat ».

Il convient toutefois à noter qu’en droit marocain, les contrats électroniques ont la même
force probante qu’un écrit. Ce sont des contrats ordinaires, soumis au régime des figures juridiques
qu’ils utilisent (vente, louage, entreprise, prêt.). De même, les conditions de validité du contrat
s’appliquent à la formation de tout contrat dont le contrat électronique. À cet égard, ce qui
caractérise ce type de contrat, c’est le mode d’expression de la volonté, à savoir l’offre et
l’acceptation. Le choix du contrat de vente électronique parait s'imposer avec la force de l'évidence
puisqu'on y retrouve les principales questions et craintes qu'inspire le recours à ce mode de
commerce : l'identification, le paiement, la preuve, la sécurité ainsi de suite.

● L’intérêt de sujet

L’intérêt de cette étude sur le cadre juridique et fiscal de commerce électronique est
multiple. D’abord, il tient à l’actualité de la matière à travers le monde entier et le bouleversement
qu’Internet, a provoqué aussi bien en droit que dans l’économie mondiale et nationale. Le
commerce virtuel est une matière en constante évolution puisque le moyen qui utilise, qui est
Internet, est en évolution permanente. Il s’agit d’un nouveau champ qui intéresse aussi bien les
juristes que les informaticiens et les économistes. Ensuite, puisqu’il n’existe pas de règles

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

9
uniformes de droit international élaborées régissant spécifiquement le commerce électronique, les
règles nationales et les conventions internationales auxquelles certains Etats sont parties trouvent
donc à s’appliquer. Il est inéluctable, dans ce cadre, de savoir dans quelle mesure les règles
existantes et les règles nouvelles adaptées au commerce électronique permettent d’assurer la
sécurité juridique, ce qui permettra de mesurer l’efficacité du contrôle étatique.

La mise en place d’un dispositif législatif régissant le commerce électronique s’inscrit dans
le cadre des mesures visant l’instauration d’un climat confiance, propice à la généralisation et à
l’évolution des échanges électroniques, notamment financiers. Ce nouveau dispositif réglementaire
s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de l’édification de la société de l’information visant
la promotion des services en ligne en direction des citoyens afin de leur faciliter l’accès aux biens
et services à distance, par voie électronique.

C’est ainsi que Le législateur marocain a engagé dans une vague de réformes similaires, à
la législation comparée, par laquelle il a travaillé pour développer un arsenal juridique, qui serait
en phase avec les nouvelles technologies connues du monde.

 La valeur ajoutée :

Il importe de signaler que les progrès spectaculaires et rapides dans les domaines
technologiques, essentiellement la technologie de l'information, recèlent des enjeux juridiques à la
mesure de ces phénomènes. En effet, les communications se transmettent plus loin et plus vite que
jamais. On conclut des marchés, on mène des transactions et on prend des décisions dans des délais
qui auraient tout simplement semblé inconcevable dans le passé.

Il s’agit d’une nouvelle situation de relation juridique, entre le contrat physique et la


technologie dans le monde dématérialisé. En effet, cela donne naissance à une nouvelle qui entraine
des conséquences juridiques, parfois lourdes en raison de l’objet du contrat. Néanmoins, la matière
juridique, en évolution constante, prend sa source dans une multitude de textes notamment la loi
53.05 et diverses conventions internationales.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

10
En raison de l'intérêt suscité par l’avènement de ces moyens modernes, plus précisément,
ceux contractés par des particuliers, un problème important se pose. Cela concerne d’une part le
processus de preuve qui est fortement lié à la valeur juridique du contrat lors de son établissement.
D’autre part, l'engagement entre les parties se fait à distance, c'est-à-dire sans la présence physique
lors de la transaction, chose qui se fait en l’absence de contrôle et de surveillance comme nous
l’avons toujours connu. C’est pourquoi, le processus de contractualisation en question nécessite
une protection technique et légale, qui ne demeure pas moins importante que celle du contrat
traditionnel.

 Problématique :

Ainsi, la problématique qu’impose l’analyse de notre sujet se présente comme suit : Dans
quelle mesure le législateur marocain va-t-il met en place un arsenal juridique qui tient
compte de tous les problèmes posés par le commerce électronique ?

Cette problématique est divisée en sous- questions suivants :

La première concernant la question sur la formation du contrat de vente en ligne (contrat


électronique) Quelles sont les particularités des contrats passés à l’épreuve d’Internet ? Quelle
est l’approche adoptée par le législateur Marocain en matière de preuve électronique ? Est-ce que
on peut tout vendre sur internet ? Par la suite, Quelles sont les modalités liées à l’exécution du
contrat de vente électronique ? ainsi Quelles sont les limites et les obstacles entravant la pratique
de ce procédé en cas de litige ? Dans un autre volé Quelles sont Perspectives adoptées en
matière d’Administration d’impôt et du contrôle des obligations fiscales dans l’E-commerce ?

 Pour mieux cerner la problématique, nous mettrons d'abord en évidence lors du


premier chapitre, les modalités de formation du contrat de vente électronique ensuite, nous
tenterons de mettre la lumière sur quelques spécificités qui s’y rapportent en termes de preuve.
Le deuxième chapitre quant à elle, aura pour objectif de mettre en évidence les effets du
contrat de vente électronique ainsi que les différents obstacles qui freinent l'évolution de ce type

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

11
de contrat au Maroc ainsi les sont Perspectives adoptées en matière d’Administration d’impôt et
du contrôle des obligations fiscales dans l’E-commerce.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

12
Chapitre 1 : La Conclusion Du Contrat De Vente Electronique Et
Sa Preuve D’engagement

L’instrument fondamental qui permet l’organisation de la vie sociale et économique est le


contrat. Ce mode d’action est défini comme l’accord de volontés ayant pour objet et pour effet de
produire une conséquence juridique.

Le contrat électronique est un outil avantageux dans les transactions en ligne. Toutefois,
il est « Pris entre deux feux : celui du monde numérique, libéral et privilégiant l'efficacité
économique [Et] celui du contrat qui repose sur un fragile équilibre entre sécurité juridique et
justice Contractuelle »6. Au regard de cette citation, l’étude de l’encadrement juridique du contrat
électronique met en évidence la difficulté à concilier le monde réel et le monde virtuel du contrat.

« L’utilisation de l’internet ne change en rien au fait que le contrat électronique est un


contrat qui est soumis aux règles de droit commun » 7. Ces règles ont subi quelques adaptations
pour que Ce contrat trouve sa place dans le régime juridique qui le gouverne, et pour lever les
obstacles qui entravent son développement. En même temps, des exigences de fond et de forme
sont mises en place pour renforcer et assurer La sécurité juridique du contrat électronique.

Il parait important d’étudier les modalités particulières d’appréhension par le droit de la


validité des contrats électroniques, en insistant d’une part sur l’échange de Consentement puisque
cet aspect comporte à lui seul autant de spécificités dans le droit du commerce électronique parlant
des conditions de fond (section1) et d’autre part sur la Preuve du Contrat Electronique (section2).

6
M. MEKKI, « Le formalisme électronique : la " neutralité technique" n‘emporte pas " neutralité axiologique"
», Revue des contrats, 01 juillet 2007, n° 3.
7
M. Edderouassi, thèse doctorat ,le contrat électronique international. Droit. Université Grenoble Alpes,
2017. Français. 2017GREAD009-2017

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

13
Section 1 : les conditions de fond

Le processus contractuel par voie électronique est empreint d’une grande spécificité par
rapport au processus traditionnel. En effet, les conditions de formation du contrat sont dominées
par le principe de l’autonomie de la volonté. Mais en matière du contrat électronique, cette
autonomie peut être relative en raison de la dématérialisation des relations et la facilité avec laquelle
le contrat peut être formé. 8

Le D.O.C ne fournit aucune définition de la formation du contrat et se contente d’envisager


les conditions essentielles pour la validité des conventions.

Ainsi l’article 2 du D.O.C dispose que : « quatre conditions sont nécessaires pour que le
contrat soit valablement formé : - le consentement de parties - leur capacité - un objet licite - Une
cause licite de s’obliger 9. »

Par conséquent, La condition fondamentale d’existence d’un contrat est la présence


d’un accord des volontés émanant des parties. Cet accord se forme par la rencontre entre
une offre de contracter, et son acceptation.10

C’est pour cela que, La conclusion des contrats électroniques exige un ensemble de
conditions pour leur validité : Le consentement des parties qui se considère comme engagement à
se contracter(paragraphe1), la capacité, une cause licite pour l'obligation , et un objet certain qui
forme la matière de l'engagement (paragraphe2).

Paragraphe 1 : Le consentement par voie électronique

8
Ibid., p. 40
9
ARTICLE 2 DE DOC
10
https://www.maxicours.com/se/cours/les-contrats-formation-conditions-de-validite-et-
nullite/#:~:text=La%20condition%20fondamentale%20d%E2%80%99existence%20d%E2%80%99un%20contrat%20
est%20la%20pr%C3%A9sence%20d%E2%80%99un%20accord%20des%20volont%C3%A9s%20%C3%A9manant%20
des%20parties.%20Cet%20accord%20des%20volont%C3%A9s%20se%20forme%20par%20la%20rencontre%20entr
e%20une%20offre%20de%20contracter%2C%20et%20son%20acceptation visitée 29/03/2023 14:49:26

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

14
Le consentement en tant que pilier du contrat est un concept juridiquement appréhendé sans
doute l’élément essentiel du contrat. Or, sous cette notion large, il est possible d’analyser un certain
nombre de problématiques nouvelles posées par la réalité des communications électroniques
.Qu’en est-il des notions d’offre et d’acceptation de lieu et de formation des contrats en ligne 11.

« Le consentement peut se définir comme un accord de volonté des parties qui veulent se
contracter en constituant l‘élément le plus élémentaire du contrat et plus particulièrement dans le
contrat international électronique. C‘est le fait d‘avoir consenti pour un acte juridique sous le
principe de l‘autonomie de la volonté, autrement dit, qu‘il doit être exempt de vices de
consentement et donner lieu à une validation par voie électronique en prenant la forme d‘un «
double clic » ».12

L’accord de volonté se décompose en deux éléments : l’offre et l’acceptation. Ces deux


éléments, dont la rencontre forme le contrat, doivent être strictement réglementés afin que le
consommateur soit en mesure de consentir librement et expressément à une offre claire,
compréhensible et déterminée.

Sous Paragraphe 1 : L’offre électronique


L’offre est considérée comme le premier élément de consentement qui est nécessaire dans
la conclusion des contrats traditionnels ou électroniques. C’est la première volonté qui apparaît
dans le contrat et sur lequel se fonde celui-ci. En effet, tout contrat exige la rencontre immédiate
d’une offre et d’une acceptation.

11
Vincent Gaufrais*, La couleur du consentement électronique ,2003, vol16.n1, p.66
12
K. ELKHALFI, Mémoire Master, le contrat international de commerce électronique et l’arbitrage
électronique comme mode de résolution des litiges, Université Chouaib Doukkalid’El-Jadida 2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

15
L’offre en ligne doit ainsi répondre à certaines exigences permettant de garantir au
contractant en ligne la sécurité et la fiabilité de transactions une fois conclus et même avant leur
conclusion.13

L’offre peut s’adresser à un nombre plus au moins grand de destinataire. Elle est « publique
», si elle concerne tout intéressé, alors qu’elle reste « restreinte » si elle ne vise qu’un groupe de
personnes déterminés ou déterminables. En tous cas, l’auteur de l’offre doit la maintenir, si aucun
délai n’a été fixé pendant un temps raisonnable pour en permettre l’acceptation éventuelle. 14

L’offre électronique quant à elle, doit, en outre des conditions traditionnelles, être précise
et non équivoque.

Ainsi, L’offre est, en général, l’initiative du contrat puisque c’est l’offrant qui prend les
devants et exprime sa volonté de contracter par une déclaration. En ce sens, elle peut être définie
comme une manifestation unilatérale de volonté, adressée au public ou à une personne déterminée,
en vue de la conclusion du contrat. 15

De plus, l'offre doit être énoncée avec clarté et précision : sa durée doit être mentionnée,
elle doit être émise dans la langue du public visé pour pouvoir être comprise.

Pour bien cerner l’offre électronique il convient d’examiner en premier lieu son contenu
(A) puis les effets qu’elle engendre(B).

13
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en Droit Marocain et
Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021
14
M.ALOUI, La sécurité juridique à l'ère du numérique, Mémoire Master en droit des affaires, UNIVERSITE
HASSAN II FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES MOHAMMEDIA 2020
15
Z. EL MENOUAR, Mémoire de Master, Le contrat de vente électronique, Université HASSAN II
Mohammedia 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

16
A. Le contenu de l’offre en ligne

L’offre de vente électronique doit contenir divers types d’information spécifiques


présentées selon un niveau de qualité tel qu’il soit possible au cocontractant de mesurer pleinement
les avantages et risques de cette transaction.

 L’obligation de l’information

L’internet peut être utilisé aujourd’hui pour conclure des contrats et plus précisément
proposer des biens et services sous forme d’une offre contractuelle. 16

La loi 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques, prévoit une pluralité
d’information que doit contenir l’offre électronique sous peine de ne pas être considérée comme
telle , mais de demeurer comme une simple publicité. L’article 3 de cette loi dispose que l’offre
doit énoncer : «

1 – les principales caractéristiques du bien, du service proposé ou du fonds de commerce


concerné ou l’un de ses éléments ;

2 – les conditions de vente du bien ou du service ou celles de cession du fonds de commerce


ou l’un de ses éléments ;

3 – les différentes étapes à suive pour conclure le contrat par voie électronique et
notamment les modalités selon lesquelles les parties se libèrent de leurs obligations réciproques ;

4 – les moyens techniques permettant au futur utilisateur, avant la conclusion du contrat,


d’identifier les erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger ;

5 – les langues proposées pour la conclusion du contrat ;

16
Ibid. p 16

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

17
6 – les modalités d’archivage du contrat par l’auteur de l’offre et les conditions d’accès
au contrat archivé, si la nature ou l’objet du contrat le justifie ;

7- les moyens de consulter, par voie électronique, les règles professionnelles et


commerciales auxquelles l’auteur de l’offre entend, le cas échéant, se soumettre. »17

Notons que tous les éléments cités plus haut ne constituent que des conditions à la
Conclusion de contrat électronique. Leur valeur contraignante reste à déterminer.

Dans ce sens, l’article 65-4 dans son dernier alinéa énonce que « toute proposition qui ne
contient pas L’ensemble des énonciations indiquées au présent article ne peut être considérée
comme une offre et demeure une simple publicité et n’engage pas son auteur ».18

Ces informations doivent être transférées à l’internaute par voie électronique et mise à sa
disposition pour qu’il puisse les consulter durant toutes les phases de la transaction.

Ainsi, L'information précontractuelle n'est certainement pas à négliger, elle devra être
précise et facile à trouver sur le site web. Son rôle est primordial : au niveau marketing, elle a pour
but de rassurer le consommateur et de lui donner confiance afin de lui donner envie de valider une
transaction sur votre site web.19

De plus, L’offre doit aussi indiquer le prix de la marchandise ou du service. C’est ce qui
peut être déduit de l’article 65-5 de la loi 53-05 qui précise que le destinataire de l’offre doit avoir
eu la possibilité de vérifier le prix de son ordre. L’offre doit mentionner le prix proposé au

17
La loi 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques, article 3
18
Article 65-4 du code des obligations et contrats modifié et complété par la loi 53-05.
19
Malak ALOUI, La sécurité juridique à l'ère du numérique, Mémoire en droit des affaires, UNIVERSITE
HASSAN II FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES MOHAMMEDIA

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

18
consommateur selon une technique de communication à distance qui doit être indiquée d’une façon
claire et non ambigüe au consommateur par tout moyen faisant preuve et ce, avant la conclusion
du contrat.20

Au Maroc, la loi relative à la protection du consommateur dispose que : « dans la


désignation de l'offre, la présentation, l'étiquetage, le mode d'emploi ou le manuel d’utilisation,
l’étendue et les conditions de garantie d’un bien ou d'un service, ainsi que dans les factures et
quittances, l’emploi de la langue arabe est obligatoire ».21

 La qualité de l’information :

Les informations devront, à ce titre, être parfaitement claires et compréhensibles.

 Une information claire : l’exigence de clarté dont aucune disposition de la loi 53-05 ne
fait état, est explicitement formulée par l’article 8 du décret d’application de la loi sur la
liberté des prix et de la concurrence, lequel dispose que le prix doit être parfaitement visible
et lisible.
 Une information compréhensible : L’offre doit être « compréhensible », c’est à dire que
celui qui en prend connaissance doit pouvoir sans difficulté comprendre les conditions
essentielles de celle-ci, à savoir, son prix, le produit en lui-même, et les conditions
d’achat.22

20
La loi 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques, article 65-5 EXPLIQUEE
21
La loi relative à la protection du consommateur
22
Z. EL MENOUAR, Mémoire de Master, Le contrat de vente électronique, Université HASSAN II Mohammedia
2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

19
B. Les effets d’offre en ligne

L’offre a des effets intermédiaires entre ce que produisent la promesse de contrat, et


l’invitation d’entrer en pourparlers 23. Elle est caduque par le décès, la faillite ou l’incapacité du
pollicitant ; ce qui lui donne une fragilité que ne connaît pas la promesse.

A la différence de l’invitation d’entrer en pourparlers, l’offre doit être maintenue pendant


un certain délai nécessaire à la réflexion et à la réponse de son destinataire. Si pendant l’époque où
elle aurait dû être maintenue, l’offre a été rétractée par son auteur, celui-ci peut être condamné à
des dommages-intérêts.

Certains auteurs ont même proposé que l’on puisse sanctionner la rétraction fautive de
l’offre, par la conclusion de la vente.

D’autres, ont du mal à admettre qu’une vente puisse être imposée à une personne,
lorsqu’elle ne s’était pas engagée avec la netteté qui découle d’une promesse de vente.

La spécificité de l'offre par voie électronique réside dans le fait qu'elle est en quelque sorte
infinie et que l'offrant est réellement en état d'offre permanent (dans la durée de validité qu'il
détermine). De plus, L'offre peut être adressée soit au public soit à une personne dénommée par
courrier électronique.

Quant à la durée de l’offre, La législature marocaine s’est attachée à régler cette question
dans le cadre de la loi relative à l’échange électronique de données juridiques. Ainsi, article 65-4
du chapitre premiers bis, par le biais duquel article 3 de cette loi a complété le DOC, dispose que
« sans préjudice des conditions de validité prévues dans l’offre, son auteur reste engagé par celle-

23
L’invitation à entrer en pourparlers a été définie comme étant « une proposition qui correspond à un stade
exploratoire, ou la perspective d’un contrat reste relativement lointaine voire incertaine. L’auteur de l’invitation
n’entend pas prendre un quelconque engagement mais cherche à susciter des réactions, à prospecter le terrain à
s’informer sur l’état du marché, pour se décider ultérieurement, en connaissance de cause. Il s’agit donc d’une
volont0d’entrer en relation en vue d’un contrat qui se réalisera ou ne se réalisera pas ». (OMAR AZZIMAN, droit
civil, droit des obligations : le contrat, éd.1995, p.93

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

20
ci, soit pendant la durée précisée dans ladite offre, soit, à défaut, tant qu’elle est accessible par
voie électroniquement de son fait »24

 Le délai de l’offre :

Il reste toutefois possible pour le pollicitant de limiter les effets de son offre publique à la
quantité disponible des articles proposés en inscrivant par exemple sur l'une de ses pages: « offre
valable dans la limite des stocks disponibles» 25. Cela dit, cette dernière précision sur l'épuisement
des stocks n'est pas suffisamment informative pour le cyberacheteur car celui-ci ne peut connaître
l'état des stocks et n'est donc pas en mesure d'apprécier la durée de validité de l'offre, à moins que
l'offrant fournisse une indication sur l'état des stocks.

Certes, le vendeur doit fournir au consommateur la durée de l'offre du produit aux prix
fixés. Cependant, il est difficile de déterminer le point de départ et l’arrivée de la durée de l’offre,
en l'absence d'un support écrit durable, les déclarations de l'offrant feront foi.

A cet égard, il y a lieu de distinguer entre deux situations nettement différentes :

 Si l'offrant prend le soin d'indiquer la date de déclenchement de son offre en mentionnant


par exemple que l’offre électronique est valable jusqu'à 31 décembre 2023, dans ce cas il
pourra retirer son offre à l’échéance de la date indiquée.
 Si l’offrant ne fixe pas une date précise et se contente de mentionner que son offre est
valable jusqu’à épuisement des stocks, dans ce cas, il devra prendre le soin de retirer son
offre avec un préavis raisonnable

24
L'article 65-4 de la loi 53-05 relative à l'échange électronique des données juridiques.
25
K. Mehdaoui, MÉMOIRE de Master, LA FORMATION DU CONTRAT ÉLECTRONIQUE
INTERNATIONAL: LE FORMALISME AU REGARD DE LA CONVENTION CNUDCI2005, MARS 2010

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

21
Sous paragraphe 2 : L’acceptation de l’offre en ligne
L’acceptation constitue la dernière étape de la formation du consentement. Elle doit être
donnée par le destinataire et doit concorder avec le contenu de l'offre. Toutefois, il convient de
rappeler que la personne est toujours libre de refuser de contracter avec une autre, ce qui implique
que le destinataire d'une offre n'est pas, en principe, obligé de l'accepter.
L’acceptation est la réponse positive du destinataire de l’offre qui exprime son accord par
une déclaration en ce sens.
A cet égard, on peut s'interroger est ce que l'acceptation conserve sa définition originale
même lorsqu'elle fait par voie électronique (A) et quels sont les formes d'expression de cette
acceptation (B).

A. La notion de d'acceptation électronique :

L’article 65-5, de la loi relative à l’échange électronique de donnes juridiques,


dispose D’ailleurs : « pour que le contrat soit valablement conclu, le destinataire de l’offre doit
avoir Eu la possibilité de vérifier le détail de son ordre et son prix total de corriger d’éventuelles
Erreurs, et ce avant de confirmer ledit ordre pour exprimer son acceptation » 26

De même, L’article 28 du DOC énonce : « La réponse est réputée conforme aux offres, lorsque
celui qui répond dit simplement qu'il accepte ou lorsqu'il exécute le contrat sans faire aucune
réserve. »

Cela implique que le client ne sera engagé qu’après avoir confirmé son acceptation, d’une
manière irrévocable en consultant certainement l’offre.

26
L’article 65-5 de la loi 53-05

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

22
Toutefois le contrat électronique est caractérisé par l’absence de possibilités pour le
consommateur de rencontrer le vendeur d’où la nécessité d’une série de règles protégeant la partie
la plus faible, en lui procurant un droit de rétraction. 27

 Le droit de rétractation :

Le droit de rétractation ou « droit au regret », comme désigné par M. Barbier, est un outil
juridique de protection visé par le formalisme contractuel à distance pour garantir la sécurité aux
cyber-consommateurs.

Il constitue selon lui, « un élément essentiel du régime des contrats à distance, en ce


Compris des contrats conclus par voie électronique. Ce droit permet au consommateur de se
Libérer de son engagement postérieurement à la conclusion du contrat. Ce mécanisme vise à
Optimiser la sûreté du consentement du cocontractant en lui accordant un temps pour revenir sur
l‘engagement souscrit avant d‘en être définitivement tenu »28.

C‘est le droit de cyberconsommateur de restituer les produits en objet ou de refuser le


service Dans un délai déterminé par la loi, sans qu‘il soit nécessaire de fournir une justification,
avec L‘obligation de cybercommerçant ou le fournisseur de service, le cas échéant, de rendre sa
valeur Au cyberconsommateur.

Le droit de rétractation tire sa légitimité dans les contrats conclus à distance, sans que le
cyberconsommateur n‘aurait la possibilité de voir ni le produit ni le consommateur.

27
M. ALOUI, La sécurité juridique à l'ère du numérique, Mémoire en droit des affaires, UNIVERSITE HASSAN
II FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES MOHAMMEDIA

28
M. Edderouassi, le contrat électronique international. Droit. Université Grenoble Alpes, 2017. Français.
2017GREAD009-2017

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

23
Ainsi, l'article 36 de la loi 31-08 dispose : « Le consommateur dispos d'un délai :

-de sept jours pour exercer son droit de rétractation

-de trente jours pour exercer son droit de rétractation, si le fournisseur n'honore pas son
engagement de confirmer par écrit les informations prévu dans les articles 29et 32…29 »

Le destinataire de l’offre doit exprimer son acceptation, d’une manière générale.


Celui-ci peut être exprimé par tout moyen ; Après avoir réalisé ses vérifications.

Il convient, à titre liminaire, de définir les divers moyens dont dispose le destinataire de
l’offre électronique pour manifester son acceptation puis d’analyser la valeur juridique d’un moyen
insolite d’expression de l’acceptation

B. Les formes d’acceptation à distance

Les contrats de vente couramment conclus par le biais de l’internet sont des contrats de la
vie commerciale et sont donc tout naturellement couverts par le principe du consensualisme.
L’acceptation peut donc être exprimée de façon expresse ou être tacite. (A) . A côté des formes
classiques de la manifestation de l’acceptation à distance, une nouvelle forme, par des « clics », a
été créé pour l’expression de l’acceptation par voie électronique. (B)

1. L’acceptation tacite

L’acceptation peut être tacite et résulter du comportement du destinataire de l’offre, tel est
le cas de l’acceptant qui entreprend l’exécution du contrat.

Contrairement aux contrats conclus entre présents où les parties peuvent exprimer leur
volonté de façon expresse ou tacite, dans les contrats du commerce électronique, l’acceptation ne
peut s’exprimer que de manière expresse. Il résulte de cela que le silence du consommateur ne

29
L’article 36 de la loi 31-08 relative à la protection du consommateur

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

24
pourra jamais être traduit comme acceptation conformément au principe selon lequel le silence ne
vaut acceptation30 .

De même, Il était jugé que « le silence de celui que l’on prétend obligé ne peut suffire, en
l’absence de toute autre circonstance pour faire preuve contre lui de l’obligation alléguée 31». En
effet, avec le développement des contrats électroniques, certaines pratiques sont apparues et
l’internaute peut se trouver accepter les conditions d’utilisation par la seule visite d’un site, alors
que rares sont les internautes qui prennent connaissance de ces conditions.

Dans les contrats électroniques, le silence ne peut obliger le cyberconsommateur sauf dans
les où elles sont envoyées à une personne déterminée et que les deux parties ont déjà conclu ce type
de contrat auparavant.32

2. L’acceptation expresse :

En matière de vente électronique, la manifestation expresse de l’acceptation se fera pour la


plupart des transactions par un simple cliquage sur l’icône du produit désir suivi généralement par
l’invitation à examiner les conditions générales de vente , et à remplir le bon de commande en
fournissant certaines informations personnelles, puis à confirmer l’intention d’acquérir tel produit
pour tel prix.

Elle expresse, l’acceptation exprimée par un langage, écrit, parlé, ou même gestuel, même
certains pays allant jusqu’à reconnaître « double clic » ou « seul clic » comme un mode
d’expression de l’acceptation. La question qui se pose est de savoir quelle est la position de droit
Marocain à l’égard de ces techniques ?

30
T. HOUNKI, THÈSE doctorat, LA PROTECTION CIVILE ET PENALE DU CONSOMMATEUR DANS
LE COMMERCE ELECTRONIQUE : Étude comparée entre le droit français, le droit égyptien et le droit libyen,
UNIVERSITÉ DE REIMS CHAMPAGNE-ARDENNE, Le 29 mars 2021
31
Alexandra Bensamoun, Docteur en droit ,Précisions sur la place du silence en droit, p. 1025, Recueil Dalloz
© Editions Dalloz 2011.
32
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en
Droit Marocain et Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

25
Au Maroc, l’article 65-5 de la loi 53-05 relatif à l’échange électronique des données
juridiques prévoit que le contrat électronique n’est valable que si le destinataire de l’offre est en
mesure de « vérifier le détail de son ordre et son prix total et de corriger d’éventuels erreurs et ce
avait de confirmer ledit ordre pour exprimer son acceptation ». Ce même article ajoute que «
l’acceptation de l’offre, sa confirmation et l’accusé de réception sont réputés reçus lorsque les
parties auxquelles ils sont adressés peuvent y avoir accès » Autrement dit, l’auteur de l’offre doit
accuser réception sans délai injustifié et par voie électronique de l’acceptation de l’offre qui lui a
été adressé. Or, Le destinataire est irrévocablement lié à l’offre dès sa réception. En pratique, la
plupart des sociétés de vente par internet utilisent une méthode qui oblige l’internaute à franchir
plusieurs étapes avant de voir sa commande validée. En revanche, certaines législations considèrent
que le simple clic est suffi pour exprimer la volonté de l’internaute. En réalité, pour valider le choix
de l’internaute, l’ordinateur demande une confirmation de choix avec une deuxième clic avec un
message de confirmation33.

‫ جوان‬58 ‫» مجلة الدراسات القانونية والسياسية – العدد‬،‫ بومسلة عبد القادر «خصوصية اإليجاب والقبول في المعامالت اإللكترونية‬.‫د‬
33

‫ جامعة سوسة تونس‬58 8581

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

26
3. L’acceptation par le simple clic
 Principe du double clic :34

CHOIX DU DEBUT DE LA RECAPITULATIF DE LA


PRODUIT (afficher COMMANDE(in- COMMANDE(rappelez les
les informations diquer les modes de caracteristiques essentielles,le
paiements et conditions prix;le droit de retrectation...)
essentielles) de livraison)

VERIFICATION DE LA VALIDATION DE LA CONFIRMATION DE LA


COMMANDE (prevoyez COMMANDE (avertissez
qu'il s'agit d'une commande COMMANDE (envoyez par
une etape permettant avec obligation de paiement courrier toutes les informations
d'effectuer des corrections) au moyen du bouton ) de la commande )

« cliquer » est un acte machinal de la part d’un consommateur habitué à travailler sur
l’outil informatique35. Est-ce-que le clic ainsi peut être considéré comme manifestation de la
volonté en matière contractuel ?

Il y a eu lieu de noter que, le cliquage sur un lien hypertexte dans un site internet peut être
considéré comme acceptation à condition que ce lien comporte des données qui font l’acceptation
et les conditions contractuelles qui doivent être accessibles à tout moment pendant la conclusion
du contrat36.

34
N.ER-RAFIK. La protection juridique du cyberconsommateur, mémoire de master, université sidi
Mohammed ben Abdellah faculté des sciences juridique économique et sociales Fès ,2019/2020
35
L. ARCHAMBAULT, MEMOIRE de Master, LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE EN LIGNE
ET LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON – SORBONNE, 2004
36
Y. JABER, Thèse de Doctorat, les contrats conclus par voie électronique : étude comparée UNIVERSITE
MONTPELLIER 1, 2012.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

27
Bien souvent, nous pouvons même dire dans la majorité des cas, « l’acceptation de l’offre Par le
consommateur se traduira par deux clics distincts ; un clic sur la première icône « j’accepte
l’offre», et le second sur « confirmez-vous bien votre commande ? »37.Et puis, la commande va
transiter en quelques secondes via le réseau et arriver chez le commerçant.

La confirmation de l’acceptation est nécessaire pour exprimer la volonté d’engagement et


constitue un moyen de protection du consommateur en limitant les risques de manipulation par
inadvertance, principe du double clic.

L’offre et l’acceptation se seront rencontrées et le contrat sera valablement formé. La


rapidité est ici à la fois l’avantage et l’inconvénient majeur. Conclure une transaction est enfantine,
extrêmement rapide et les distances sont abolies, cependant cette facilité risque d’induire
l’internaute en erreur. Ce dernier est alors facile, nombre d’entre nous ont déjà « cliqué » par erreur
sur un bouton ou un onglet, or ici, l’erreur devient difficilement réparable le contrat étant formé et
producteur d’obligations.38

La meilleure solution reste celle qui est le moins en phase avec Internet : la confirmation
de son consentement par écrit de la part du consommateur, ou celle obligeant l’utilisation de la
signature électronique pour de telles transactions surtout en matière de preuve.

N.B : Néanmoins, il existe au Maroc, trois vices de consentement, dont les conditions sont
régies par les articles 39 à 56 du DOC, et qui sont : l’erreur, le dol et la violence, comme le rappelle
l’article 39 du DOC : « il est annulable le consentement donné par erreur ».

37
ER-RAFIK NAJWA. La protection juridique du cyberconsommateur, mémoire de master, université sidi
Mohammed ben Abdellah faculté des sciences juridique économique et sociales Fès ,2019/2020
38
L. ARCHAMBAULT, MEMOIRE de Master, LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE EN LIGNE
ET LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON – SORBONNE, 2004

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

28
Paragraphe 2 : l’objet et la capacité des parties du contrat en ligne

Un contrat valide et équilibré doit répondre parfaitement aux exigences relatives à la capacité des
parties contractantes (A) conformément aux règles prévues par le D.O.C, ainsi qu’il doit avoir un
objet licite, déterminé ou déterminable (B) et conforme à l’ordre publique et aux bonnes mœurs de
l’Etat.

Sous paragraphe 1 : la capacité des parties


L’acceptation en ligne par un mineur ou un tiers dépend des règles de droit commun malgré
la difficulté de déterminer l’auteur de l’acceptation en ligne. Ces règles sont aussi applicables pour
toutes les conditions de validité du contrat électronique. En principe, la capacité des contractants
est essentielle pour la validité du contrat tel qu’elle est prévue par le législateur français dans
l’article 1108 C. civ.39

De ce fait, L’aptitude à contracter est posée comme condition de validité du contrat par
l’article 2 du D.O.C. De même l’article 3 de ce Dahir dispose que : « Toute personne est capable
d'obliger et de s'obliger, si elle n'en est déclarée incapable par cette loi ». L’inaptitude à contracter
reste cependant l’exception. Or Tout individu peut être à un moment ou à un autre privé de la
capacité à contracter. Cette incapacité peut être une incapacité de jouissance, si l’individu est privé
d’un droit, notamment d’accomplir un acte juridique comme un contrat de vente, ou une incapacité
dite d’exercice, qui est beaucoup plus fréquente, selon laquelle l’individu, qui possède les mêmes
droits que les autres individus, ne peut les exercer lui-même librement.

La capacité semble facile à déterminer lorsqu‘il s‘agit du cybercommerçant, en effet, il est


tenu de mentionner le N° de son immatricule au registre de commerce dans la page officielle du
site ou de plateforme, mais ce n‘est pas le cas lorsqu‘il s‘agit d‘un cyberconsommateur. Malgré
qu‘il soit tenu à son tour d‘indiquer ses informations personnelles pour s‘assurer de son identité.

39
L’article 1108 du Code. Civil français

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

29
Or, la vérification à ce niveau reste difficile, pour le simple fait que le consommateur peut indiquer
de fausses informations, ayant pour de sa confidentialité40.

La spécificité du commerce à distance est d’établir des rapports contractuels entre des
parties physiquement éloignées l’une de l’autre. Cela ne permet bien évidemment pas au
commerçant de vérifier l’identité et la capacité de son cocontractant car, en cas de doute, il n’a pas
la possibilité de demander des pièces justifiant éventuellement l’identité et l’âge de son
interlocuteur.

A. La capacité D’un mineur

La majorité au Maroc est fixée à l’âge de dix-huit ans révolus41, Tous les actes passés
auparavant sont nuls et considérés comme n’ayant jamais existé , on parle alors d’une nullité
relative qui pourra être invoquée uniquement par la personne concernée, c’est à dire l’incapable ou
son représentant légal42 .A cet âge, on est présumé être capable de décider tout seul pour s’engager
dans un rapport contractuel. En revanche, les mineurs et les incapables majeurs ne peuvent, en
principe, contracter que par l’intermédiaire de leurs représentants légaux qui peuvent être par
exemple leurs parents.

Les mineurs non émancipés et les majeurs protégés vont pouvoir conclure des contrats à
condition d’être représentés ou assistés. Les incapables qui vont pouvoir être représentés ne vont
pas pouvoir contracter par eux-mêmes, un représentant, tuteur ou administrateur légal, sera désigné
pour signer le contrat en leur nom. 43

40
Jamey Murray, Public key Infrastructure digital signature and systematic risk, Journal of information Law
& technology (JILT) 2003 (1) available. : http://www2.warwick.ac.uk/fac/soc/law/elj/jilt/2003_1/murray/ visitée
13/04/2023 14:34
41
Article 19 du code de famille
42
L. ARCHAMBAULT, MEMOIRE de Master, LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE EN LIGNE
ET LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON – SORBONNE, 2004
43
D.BAKHIT Bouchra, Mémoire de Master, Réflexion sur la valeur probatoire du contrat électronique
exigences juridiques et enjeux, Université IBN TOFAIL,2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

30
B. Les majeurs incapables

Le principe est que le majeur est capable tant que le contraire n’a pas été prouvé. En ce qui

concerne les majeurs qui ont des difficultés mentales, ils sont protégés selon leurs capacités 44.

Cette catégorie de personne nécessite une assistance, ou une autorisation d’une autre Personne. Il
s’agit généralement de la présence d’un curateur pour qu’ils puissent conclure un contrat. Si les
mineurs non émancipés sont systématiquement placés sous le système de la représentation (tutelle),
les majeurs incapables pourront être soit représentés soit assistés (curatelle). L’incapacité peut être
plus ou moins étendue. Lorsqu’elle est, générale elle s’applique en principe à tous les actes
juridiques. Elle frappera en général tout incapable représenté, notamment les mineurs non
émancipés.45

C. Une tierce personne

Le principe est que l’on n’est pas responsable pour les contrats conclus en notre nom par
un tiers, sauf s’il existe un rapport de représentation avec ce tiers qui lui permette de conclure des
contrats en notre nom. Pour mieux comprendre le rôle de représentant, il est convenable en premier
lieu de définir la représentation. C’est le mécanisme qui permet à quelqu’un de conclure un contrat
non pas pour lui-même mais pour le compte de quelqu’un d’autre.

Personne ne peut agir à la place d’un tiers sans avoir un certain pouvoir accordé par le
représenté. Le pouvoir de représentation peut être légal, par exemple, le pouvoir des parents pour
représenter leur enfant mineur, ou judiciaires, si un juge peut investir une personne de la mission
d’en représenter une autre. Ce pouvoir peut également être conventionnel – une personne donnant

44
Y. JABER, These de Doctorat, les contrats conclus par voie électronique : étude comparée UNIVERSITE
MONTPELLIER 1, 2012
45
Ibid. P,46

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

31
procuration à une personne pour contracter à sa place. Cet acte constitue en lui-même un contrat
dénommé « mandat »46.

Sous paragraphe 2 : l’objet et la cause du contrat électronique


Dans le contrat électronique comme dans le contrat « classique », L’objet du contrat est «ce
à quoi le débiteur est tenu envers le créancier »47 .

Dans ce sens, l’objet du contrat électronique doit, au moment du consentement, être déterminé ou
déterminable (A) licite (B) et commercialisé (C).

A. La détermination d’objet en ligne :


Concernant la détermination de l’objet dans les contrats électroniques on doit plus revenir
sur les règles appliquées aux contrats « classiques », qui exigent au moment du changement de
consentement d’avoir un objet certain et, la disparition de l’objet à ce moment cause la nullité du
contrat.48

Ainsi, L'objet du contrat concerne la chose et peut être de différentes natures : c’est une
chose certaine et identifiable au moment de la conclusion du contrat (ex : une table) et une chose
future qui n'existe pas encore au moment de la conclusion du contrat mais qui est identifiable (ex :
des récoltes sur pied, la VEFA)49 une chose de nature (fongible) qui est déterminable au moment
de son individualisation entre les mains de l'acheteur.

Il convient de noter que la voie électronique, à l’instar des autres moyens de communication
à distance, ne permet pas un contact direct et concret avec le bien qui fait l’objet du contrat. Il est
impossible, en l’état actuel de développement des technologies, de toucher, de goûter, de sentir, de

46
Y. JABER, These de Doctorat, les contrats conclus par voie électronique : étude comparée UNIVERSITE
MONTPELLIER 1, 2012
47
L. ARCHAMBAULT, MEMOIRE de Master, LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE EN LIGNE
ET LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON – SORBONNE, 2004
48
Article 1601 C. civ. « si au moment de la vente la chose vendue était périe en totalité, la vente serait nulle.
Si une partie seulement de la chose est périe, il est au choix de l'acquéreur d'abandonner la vente, ou de demander la
partie conservée, en faisant déterminer le prix par la ventilation ».
49
La VEFA : L’achat en VEFA ou vente en état futur d’achèvement correspond au contrat qui vous lie au
promoteur lorsque vous achetez un appartement neuf sur plan

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

32
revêtir, de soupeser, de manipuler le bien qui apparaît à l’écran. Aussi, la déception peut être de
taille, à l’exécution du contrat, lorsqu’on découvre avec stupeur que les chaussures sont trop
étroites, le parfum irrespirable, la voiture peu puissante...etc.50

C’est pour cela, Dans le domaine de l’Internet, cela va se traduire par un certain nombre de
mentions obligatoires que le responsable d’un site marchand va devoir apposer sur son site quant
au produit ou au services offerts. Il en est de même pour les sites mettant en ligne des offres diverses
venant d’Internautes : devront figurer dans le corps même de l’offre les caractéristiques essentielles
du produit ainsi que son prix.

B. La licéité de l’objet :
Le commerce électronique permet à priori l’échange de tous produits matériels sans
distinction aucune. Pourtant si certaines marchandises peuvent être commercialisées en ligne sans
restriction majeure, d’autres considérées « à risque » font l’objet de restrictions, tel est le cas par
exemple des éléments du corps humain qui est considéré comme hors commerce du fait du principe
d’ordre public d’indisponibilité du corps humain. 51.Or , l’immoralité et l’illicéité du contrat du fait
de la vente d’un produit hors commerce entraînent sa nullité.

C. La commercialité de l’objet :
Le principe selon l’article 166 C.O.C. est la liberté de contracter « le droit des contrats est
dominé par le principe de la liberté contractuelle ». En revanche cette liberté est limitée par l’ordre
public et les bonnes mœurs tout comme la personne qui fait partie d’une communauté : sa liberté
s’arrête au moment où elle touche l’intérêt général de la communauté. Elle est obligée de respecter
certaines règles concernant la protection d’intérêt général de la communauté.52

50
D.BAKHIT Bouchra, Mémoire de Master, Réflexion sur la valeur probatoire du contrat électronique
exigences juridiques et enjeux, Université IBN TOFAIL,2020/2021
51
L. ARCHAMBAULT, MEMOIRE de Master, LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE EN LIGNE ET LA
PROTECTION DU CONSOMMATEUR, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON – SORBONNE, 2004
52
Y. JABER, These de Doctorat, les contrats conclus par voie électronique : étude comparée UNIVERSITE
MONTPELLIER 1, 2012.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

33
Quant à la cause, elle corresponde à la raison pour laquelle chacune des parties à
accepter de conclure le contrat. Parlant de la prestation indiquée dans le contrat électronique et les
raisons qui poussent les parties à contracter doivent être légales et ne pas contrevenir à l'ordre
public et aux bonnes mœurs.

 La preuve représente un élément essentiel dans le rapport contractuel, dans cette section ou
va décortiquer la Preuve d'engagement du contrat de E-Commerce.

Section 2 : Preuves d'engagement du contrat de E-Commerce :


L’internet est devenu un marché mondial pour promouvoir des biens, fournir des services
et payer des dettes, donc beaucoup d’échanges, de contrats se font sur la toile. C’est ainsi que la
preuve sur internet a fait son apparition. Ce genre d’activité conduit à la conclusion de contrats qui
sont nécessaires dans tout ce qui est relation d’affaire. «Dès lors que l’on parle de contrat, il faut
instinctivement penser à la preuve car tout contrat doit être prouvé, surtout si nous voulons faire
valoir nos droits sur une chose achetée ou vendue»53.

Ainsi, La preuve peut être définie comme «la démonstration de l’existence d’un fait ou d’un
acte dans les formes admises par la loi» 54. Elle constitue un moyen déterminant et primordial de
l’application du droit, par lequel le juge pourra trancher un litige .

En fait, La preuve n’intervient pas dans le processus contractuel et demeure étrangère à


celui-ci. Cependant, elle représente un élément essentiel dans le rapport contractuel puisqu’elle
permet ultérieurement de reproduire l’accord des volontés des parties et détermine, par conséquent,

53
LA PREUVE SUR INTERNET http://www.murielle-cahen.com/publications/p_preuve.asp consultée le
25/04/2023 17:28
54
https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-civil/dissertation/exigence-ecrit-matiere-
preuve-464152.html visitée le 27/04/2023 20:32

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

34
les droits et obligations de ces dernières dans la limite auxquelles celles-ci ont consenti55 . Parmi
les différents moyens de preuve admis légalement, seule la preuve écrite (1) permet de reproduire
de manière complète et certaine la réalité de l’engagement en ligne, et les règles de la preuve
adaptées sur la signature électronique (2).

Paragraphe 1 : l’écrit électronique :


La reconnaissance de la valeur juridique de l’écrit électronique et son équivalence avec
l’écrit papier constitue l’un des moyens de sécurisation et de preuve, Sachant que la plupart des
législations se sont abstenues de définir l’écriture électronique, y compris le législateur marocain,
laissant cela à la jurisprudence et à la doctrine pour qu'elle puisse être interprétée en fonction de
l'évolution technologique rapide qui s'y déroule.

Sous paragraphe 1 : les conditions de validité de l’écrit électronique


Bien que le législateur marocain n’ait pas fourni de définition de l’écriture électronique,
cela ne signifie pas qu’elle n’est pas prise en compte et s’accroche toujours au concept étroit de
l’écriture.56

Ainsi pour qu’un acte soit valide, l’écrit doit répondre aux conditions cumulatives ci-après :

L’identification de l’auteur de l’écrit électronique doit toujours être possible.


L’intégrité dudit écrit électronique doit être préservée aux stades de son établissement
et de sa conservation dans les termes et conditions du Dahir des obligations et contrats
tel que modifié par la loi n 53-05 susvisée.

Pour cela, Il existe cependant, deux types d’actes qui ne peuvent être établis au moyen d’un
écrit électronique. Il s’agit de :

Tous les actes se rapportant au code de la famille.

55
Y. SHANDI, These de Doctorat, LA FORMATION DU CONTRAT A DISTANCE PAR VOIE
ELECTRONIQUE, UNIVERSITE ROBERT SCHUMAN STRASBOURG III, juin 2005.
56
ELKADIRI ASMA, Le cadre juridique de la confiance numérique, Mémoire de master, Université Cady
Ayyad Faculté des sciences juridiques Économiques et sociales Marrakech, 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

35
Tous les actes sous seing privé relatifs à des sûretés de quelque nature que ce soit, à
l’exception des actes sous seing privé portant sur des sûretés qui sont établies par une
personne pour les besoins de sa profession.

De plus, L‘écrit électronique selon les textes de la commission des nations unies pour le
droit commercial international CNUDCI pose une condition pour que le message de données puisse
être qualifié d‘écrit électronique probatoire et équivalent à un écrit papier, l‘information contenue
dans le message de données doit être accessible pour être consultée ultérieurement 57. Ce qui traduit
la fonction fondamentale de l‘écrit qui est de permettre la reproduction et la lecture d‘une
information.

A cet égard, l’écriture électronique ne sera valablement admise que si elle présente les
mêmes caractéristiques de sécurité que l’écriture manuscrite puisqu’elle est destinée à la même
fonction qui est l’expression de la volonté, la marque du consentement et l’identification du
contractant. L’assimilation des supports au regard de l’incrimination de faux en écriture ne saurait
valoir que pour autant que les écritures électroniques soient susceptibles d’avoir une force
probante58.

Sous paragraphe 2 : la force probante de l’écrit électronique


 La force probante de l’écriture en ligne :

Dans Les relations d’affaires, les parties ont besoin d’un mode de preuve sûr et fiable qui
permet d’éviter les contestations. La question de la valeur probante de l’écrit électronique tourne
autour d’une controverse concernant la recevabilité des traces informatiques.

Quelle valeur peut-on donner à celles-ci ? La réponse a été récemment trouvée grâce à la
loi n 53-05 qui précise dans son quatrième article que : « L’écrit sous forme électronique est admis
en preuve au même titre que support papier, sous réserve que puisse dument identifiée la personne

57
Art6 paragraphe 1er de la Loi de la CNUDCI sur l’arbitrage commercial international type art 9 paragraphe
2 de la convention de 2005
58
Rachid Raja. Rachid Zerbaoui, les spécifiées du contrat électronique, expose du master en droit numérique,
Faculté des sciences juridiques Économiques et sociales settat,2019 /2020

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

36
dont il émane et qu’il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité
»59.

Le législateur marocain reconnait à l’écrit électronique, la même force probante que celle
dont est doté l’écrit sur support papier, du moment qu’il permet d’identifier son auteur et que son
intégrité est préservée lors de son établissement et de sa conservation. Donc, il institue une
équivalence fonctionnelle entre l’écrit sous forme électronique et l’écrit sur papier. La loi assimile
un message de données électronique à un écrit si son contenu peut être consulté ultérieurement,
telle qu’il est prévu par La loi 53-05 dispose que : « L’écrit sur support électronique a la même
force probante que l’écrit sur support papier…» 60

 La lisibilité : évoquée est conçue du point de vue de la perception, l’écrit doit être
aisé à déchiffrer, ce qui implique le contrôle graphique et typographique du message. Or, la
particularité de l’écrit électronique par rapport à celui contenu dans un papier c’est qu’il suppose
la mise en marche d’une machine et d’un logiciel, la présence d’un écran.

 La durabilité : la durabilité d’un écrit papier est relative et ne peut être supérieure,
à celle d’un écrit électronique. Les actes authentiques doivent être conservés de manière quasi
illimitée, et les supports électroniques répondent parfaitement à cette exigence contrairement aux
supports classiques des écrits qui ne garantissent pas la lisibilité des contenus à long terme.
 La fiabilité : repose tout d’abord sur l’intégrité que l’on peut garantir à l’acte tant
du point de vue de son contenu, on parlera d’immutabilité, que de son support, c’est l’inaltérabilité
qui doit être assurée.61

En fait, la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international CNUDCI
dès 1985, a demandé aux États membres et aux organisations internationales de réexaminer les
exigences légales relatives à la valeur probatoire des enregistrements informatiques, et celles

59
M. BILLATY, Mémoire de Master, LE CONTRAT ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA
PRATIQUE, Faculté de science juridique économique et sociale Mohammedia, 2020/2021
60
L’article 417-1 de la loi 53-05.
61
Z. EL MENOUAR, Mémoire de Master, Le contrat de vente électronique, Université HASSAN II
Mohammedia 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

37
relatives à la "signature manuscrite ou de toute autre méthode d'authentification sur papier pour les
documents commerciaux afin de permettre, le cas échéant, l'utilisation de moyens électroniques
d'authentification"62.

Paragraphe 2 : la signature électronique :

Grâce à l’évolution technologique, nous pouvons désormais signer des documents par
voie électronique ce qui nous permet de conclure des contrats rapidement et à distance. Selon
l’article 417-2 du dahir formant code des obligations et des contrats, « la signature nécessaire à
la perfection d’un acte juridique identifie celui qui l’appose et exprime son consentement aux
obligations qui découlent de cet acte ». La signature permet de vérifier donc l’identité et le
consentement de la personne.

La signature manuscrite est celle que nous connaissons tous et qui est la plus utilisée
actuellement au Maroc. Lorsqu’elle est apposée sur un contrat, le juge doit avoir la garantie sur
l’identité de la personne qui l’a apposé, c’est ce qu’on appelle « l’authenticité ». Normalement,
une signature ne doit pas pouvoir être reproduite que par son titulaire et toute personne doit être
en mesure de vérifier que telle signature appartient bien à telle personne. Concernant le premier
point, il n’y a aucune garantie car une autre personne peut très bien reproduire une signature qui
ne lui appartient pas. Quant au second point, la vérification se fait souvent à l’aide d’une carte
d’identité ou un passeport qui contient la signature de l’individu 63. Selon la jurisprudence
marocaine, un acte sous seing privé est un moyen de preuve tant que la signature n’a pas été
désavouée64 . Si ce cas de figure se produit, le juge peut faire appel à un expert pour examiner la
signature manuscrite. Cependant, l’authenticité de la signature manuscrite reste discutable, de
plus, une personne ne peut pas apposer exactement la même signature partout. C’est pour ces

62
K. ELKHALFI, Le contrat international de commerce électronique et l’arbitrage électronique comme mode
de résolution des litiges
63
Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication V o l (1), No (1)
2022 Page 1 sur 14 L’AUTHENTICITÉ ET L'INTÉGRITÉ DE LA SIGNATURE ÉLECTRONIQUE

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

38
raisons que la loi marocaine exige que la signature manuscrite soit apposée devant un officier
public habilité à certifier pour conférer l’authenticité à cette dernière.

Selon l’auteur Devys : la signature est « tout signe intimement lié à un acte permettant
d’identifier et d’authentifier l’auteur de cet acte et traduisant une volonté non équivoque de
consentir à cet acte ». La signature peut être non seulement manuscrite, elle peut revêtir la forme
d'un sceau, d'un cachet mais aussi d'une matricule ou d'un code d'identification. 65

Nous pouvons constater par exemple que les banques font de plus en plus recours à
l’utilisation de ce type de signature pour les opérations à faible valeur ajoutée car elle est moins
onéreuse, plus fiable et fait gagner du temps.

L’admission de la signature électronique par la loi 53-05 s’inscrit dans le prolongement


logique de l’admission de l’écrit électronique. Celle-ci constitue un élément nécessaire et
indispensable de l’écrit car elle sert de preuve préconstituée des actes juridiques. Ajoutant que
l’article 426 du DOC qui prévoit : « Lorsqu’il s'agit d'une signature électronique sécurisée, il convient de
l'introduire dans l'acte, dans les conditions prévues par la législation et la réglementation applicables en
la matière ».

65
M. BILLATY, Mémoire de Master, LE CONTRAT ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA
PRATIQUE, Faculté de science juridique économique et sociale Mohammedia, 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

39
Sous paragraphe 1 : Les conditions de validité de la signature
électronique
La signature doit donc remplir les conditions qui suivent :
Elle doit être propre au signataire :

Le signataire visé à l’article 6 de la loi 53.05, est la personne physique agissant pour son
propre compte ou de celui de la personne physique ou morale qu’elle représente, qui met en œuvre
un dispositif de création de signature électronique. 66

Elle doit être créé selon des moyens que le signataire puisse garder sous son
contrôle exclusif:

Cette condition implique que le dispositif de création de la signature électronique soit être
gardé sous le contrôle exclusif du signataire. Ce procédé étant matériel destiné à mettre en
application les données de création de la signature électronique, comportant les éléments distinctifs
caractérisant le signataire tels que la clé cryptographique67 privée, utilisée par lui pour créer la
signature électronique68. Le signataire doit garantir que la clé privée est placée sous son contrôle
direct de façon que son utilisation par des personnes non autorisées demeure impossible.

Elle doit garantir avec l’acte auquel elle s’attache un lien tel que toute
modification ultérieure dudit acte soit détectable :

Cette exigence a pour signification que la relation entre l’acte et la signature électronique
permet au destinataire de détecter toute atteinte au contenu pendant l’acheminement des donnés.

66
Voir l’article 6 de la loi 53.05
67
La cryptographie consiste à transformer des données lisibles en données illisibles en utilisant des outils
informatiques en recourant ou pas à des conventions secrètes, afin d’en garantir l’accès à un ou plusieurs utilisateurs
identifiés. Ces derniers utilisent également des procédés cryptographiques pour déchiffrer les données.
68
Selon les termes de l’article 7 de la loi 53.05. C’est ce qui est énoncé par l’article 8 de la loi 53.05. « Celles
qui sont signées

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

40
Conformément au principe qui pourrait devenir célèbre auprès des praticiens : c’est ce que vous
voyez que vous signé , elle doit donc représenter d’une façon non ambiguë. 69

Elle doit être produite par un dispositif de création de signature


électronique, attesté par certificat de conformité :

Ce certificat de conformité est celui délivré par l’autorité nationale d’agrément et de


surveillance de certificat électronique, lorsque le dispositif de création de signature électronique
satisfait aux exigences ci-après :

- Garantir par des moyens techniques et des procédures appropriées que les données de création
de signataire électronique ;
- Ne peuvent être établi plus qu’une fois et que leur confidentialité est assurée ;
- Ne peuvent être prouvé par déduction et que la signature électronique est protégée contre
toute falsification ;
- Peuvent être protégées de manière satisfaisante par le signataire contre toute utilisation par
des tiers.
- N’entrainer aucune altération ou modification du contenu de pacte à signer et ne pas faire
obstacle à ce que le signataire en ait connaissance exacte avant de signer. 70

Sous paragraphe 2 : Les formes et Les types de la signature


électronique :
Le terme « signature électronique » désigne une notion générique qu’englobant divers
mécanismes techniques méritant d’être tenus pour des signatures dans la mesure où permettent, à
ceux seuls ou en combinaison, de réaliser certains fonctions essentielles (l’identification de l’auteur
de l’acte, manifestation du consentement au contenu de l’acte). Il s’agit aussi d’un ensemble de
données de façon indissociable à l’acte qu’en garantie l’intégrité, elle assure la sécurisation

69
M.LAHNECH, mémoire de Master, la protection du cyberconsommateur et le commerce électronique,
Université HASSAN 2 Casablanca, 2020/2021
70
ibid.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

41
technique et juridique des échanges électroniques 71 . Cependant, la signature électronique peut
prendre plusieurs formes, elle peut être sous forme d’une : Signature biométrique, le stylo de la
signature électronique, enfin la signature numérique.

❖ La signature biométrique : Ce type de signature se base sur l’utilisation des


caractéristiques physiques, naturelles et comportementales de la personne, qui se diversifie
automatiquement d’un individu à un autre. Parmi les procédés utilisés, on peut citer, l’examen des
empreintes digitales72, la rétinoscopie73, la géométrie de la main 74 et la reconnaissance vocale ou
encore la reconnaissance dynamique de la signature.

❖ Le stylo de la signature électronique : Il fait partie aussi des formes de la signature


électronique, le stylo de la signature électronique qu’on peut utiliser dans la conclusion des
transactions électroniques. Dans ce cas, la signature se produise par une simple écriture sur l’écran
de l’ordinateur en utilisant un programme déterminé capable de recevoir la signature et d’en vérifier
l’authenticité, elle est utilisée le plus souvent pour effectuer des paiements électroniques 75

❖ La signature numérique ou digitale : La signature numérique repose comme on l'a déjà


mentionné sur la technique de la cryptographie. Cette dernière vise à garantir la confidentialité des
échanges et d’assurer l’intégrité des données. La première fonction appelé « chiffrement » est
généralement réalisé à l’aide de produits qui pour la plupart, sont fondés sur le Data Encryptions
Standard (DES), il s’agit d’un système cryptographique à clé unique utilisé par l’émetteur et le
récepteur, utilisant un algorithme qui, chiffre et déchiffre un message à l’aide d’une seule clé 76.

71
W. Farés, signature électronique : sécjaberurité des données, Revue du droit Marocain n°7, 2009, p. 36
72
Ce procédé appelé « la dactyloscopie » qui est l’étude des empreintes digitales permettent d’identifier un
individu. Cette technique est utilisée essentiellement en anthropométrie judiciaire et en génétique.
73
Examen de la rétine par ombre portée de la pupille.
74
Ce procédé technique est habituellement employé pour le contrôle d’accès physique, ainsi que pour le
pointage horaire, notamment dans certaines administrations.
75
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en
Droit Marocain et Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021
76
Ibid. p 65

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

42
D’un autre côté, La loi 43-2077 a distingué entre plusieurs types de signatures électroniques,
en fonction de leur niveau de sécurité :

 Niveau « Simple » : Il s'agit du niveau minimal de sécurité, elle ne bénéficie pas de

Présomption de fiabilité : la charge de la preuve revient au défendeur. En pratique, il peut


s'agir d'une simple numérisation de votre signature (scanne) ou d'une case à cocher.

Ce type de signature électronique n'offre en pratique aucune réelle garantie (modification


ultérieure, preuve de l'acte positif d'apposer sa signature par la personne concernée, etc.).

Ce type de signature n'a donc que très peu de valeur, en comparaison des deux autres types
de signatures.

 Niveau « Avancé » : il se caractérise par :


– Meilleure reconnaissance juridique que le niveau simple : exigences techniques et
organisationnelles de niveau intermédiaire (notamment le recours à un certificat
électronique), plus souples que la signature qualifiée
– Utile pour le développement d’usages à moyen enjeu ;
– Pas de présomption de fiabilité : la charge de la preuve revient au défendeur.
 Niveau « Qualifié » : à son tour est caractérisé par
– Usage obligatoire des produits de cryptographie et d’un certificat électronique
qualifié ;
– Bénéficie de la présomption de fiabilité ;
– Utile pour le développement d’usages à fort enjeu ;
– Reprend les concepts de la signature « sécurisée ».78

77
Loi 43-20 RELATIF AUX SERVICES DE CONFIANCE POUR LES TRANSACTIONS
ÉLECTRONIQUES: ADOPTION PAR LE PARLEMENT 8 et 15 décembre 2020 et publiée dans le bulletin officiel
numéro 695 du 11 janvier 2021
78
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en
Droit Marocain et Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

43
 La reconnaissance juridique de la force probante de la preuve
électronique :

La question de conflit de preuve littérale est désormais régie par l’article 5 de la loi 53-
0579 qui prévoit que « lorsque la loi n’a pas fixé d’autres règles et à défaut de convention valable
entre les parties, la juridiction statue sur les conflits de preuve littérale par tous les moyens, quel
que soit le support utilisé »

D’après cet article, le juge se voit ainsi doté d’un large pouvoir d’appréciation en cas de
conflits en matière de preuves littérales, sauf s’il existe un contrat préalable et lorsque n’a pas
fixé d’autres principes (par exemple un écrit authentique).

Autrement dit, il appartient au juge d’apprécier quelle est la preuve littérale qui est la plus
vraisemblable en fonction du cas d’espace qui lui est soumis 80. L’appréciation du juge consistera
à rechercher ce qui lui semble vrai ou bien le titre qu’il considère comme étant le plus crédible.
L’usage d’un procédé d’horodatage électronique un tiers indépendant des parties pourrait
contribuer utilement à établir l’antériorité d’un acte par rapport à un autre. Sans s’arrêter à l’écrit,
le juge sera conduit à contrôler les exigences quant à la fiabilité du procédé de signature utilisé.
Pour qu’un acte juridique sous forme électronique ait la force probante que celle attachée à l’écrit
sous forme papier, il doit constater des droits et obligations et signée 81.

79
La loi 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques

80
Eric. CAPRIOLI, le juge et la preuve électronique,https://www.caprioli-avocats.com/fr/informations/le-juge-et-la-
preuve-electronique-reflexions-sur-le-projet-de-21-197-0.html
81
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en
Droit Marocain et Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

44
Conclusion du premier chapitre

Le commerce électronique est un domaine délicat tant il est vrai que les problèmes
juridiques qu’il soulève sont multiples. Nous rappelons que seules ont été examinées les questions
d'échanges des consentements, de la formulation de l'offre et de l'acceptation, de différentes
réglementations ayant vocation à régir le contrat en ligne, ainsi que celle de la preuve de la
transaction électronique.

L'étude de la formation des contrats de vente dans le cadre du commerce électronique a


permis de mettre l'accent sur les spécificités de ce procédé, en particulier en ce qui a trait à la
protection du consentement.

Quant à l’offre électronique, elle peut être parfaitement régie par les dispositions du D.O.C.
en dehors de la nécessité de recourir à un texte spécifique, l’acceptation électronique ne nécessite
pas non plus de prévoir des dispositions spécifiques. En effet, l’admission des différents moyens
d’expression de cette acceptation dans le cadre du commerce ne suscite pas de difficultés grâce,
notamment à la plasticité des règles du D.O.C. en revanche, l’administration de la preuve des
transactions du commerce électronique a été pertinemment couverte par la loi 53- 05.

Ainsi, cette analyse amenée des dispositions légales régissant la phase d’exécution des
contrats dont les parties encourent leur responsabilité pour tout manquement aux obligations mises
à leur charge, en mettant tous les moyens raisonnables en œuvre afin de minimiser le dommage en
cas de l'inexécution des engagements.

De plus Le développement de cette forme de commerce a introduit une relation


complexe à ce propos ce qui met les administrations fiscales devant un véritable défi vu les
difficultés d’identification et l’authentification des contribuables et les transactions et faire face
aux nouvelles possibilités de fraude fiscale.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

45
Chapitre 2 : L’exécution De L’engagement Electronique
Le commerce électronique est un canal de distribution, Simple et rapide à utiliser, il permet
de faire ses achats à toute heure, sans même avoir à se déplacer.

Ainsi, Comme tout contrat de commerce, le contrat de commerce électronique suppose que
les parties soient clairement identifiées : nom et prénom s’il s’agit d’une personne physique ; s’il
s’agit d’une personne morale, adresse de courrier électronique, numéro de téléphone, adresse
postale pour le vendeur et l’acheteur. Pour le vendeur, doit éventuellement apparaître le numéro
d’inscription au RC ou au répertoire des métiers, et de manière obligatoire le numéro
d’identification en cas d’assujettissement à la TVA, le nom et l’autorité ayant délivré l’autorisation
d’exercer lorsque l’activité l’exige, la licence dans l’hypothèse d’une profession règlementée,
l’adresse du siège social, l’adresse de correspondance, et l’adresse de réclamation.

Une fois qu’un consommateur effectue un achat sur Internet, sa principale


préoccupation est de vérifier si les données personnelles transmises au commerçant sont
actuellement protégées, et si sa carte de crédit n’est utilisée que pour la transaction, ce qui est
raisonnable pour la sûreté et la sécurité ; c.-à-d Protégez la transaction. De plus, ses soucis ne
s’arrêtent pas là ; après avoir commandé et payé, il veut s’assurer que sa commande sera passée.
Dans ce cas, il veut s’assurer que la livraison est conforme aux conditions convenues. Tous ses
problèmes sont liés à la confiance.

Lorsque le contrat conclu, les deux parties (le cybercommerçant et le cyber-


consommateur) assument leurs responsabilités. La distance entre les deux parties impliquant
souvent l’intervention d’intermédiaires (transporteurs, etc.), l’exécution des contrats signés sur
internet n’est pas toujours aisée. Il n’en demeure pas moins qu’elles ont un effet juridique et doivent
être exécutées par les parties. L’une des principales obligations des commerçants, Il s’agit
notamment des obligations d’information, des obligations de garantie ,des obligations de livrer des

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

46
produits ou de fournir des services à temps conformément au contrat. L’obligation principale du
consommateur est de payer le prix stipulé dans le contrat en ligne.

Alors, « Les contrats qui lient des individus via les voies électroniques ont vu le jour dans
un passé récent et leur contexte n’a cessé de se développer. Pour les contrats ordinaires, comme
pour les contrats électroniques, lorsque l’offre rencontre l’acceptation, le contrat est né »82.

Lors de l’exécution d’un contrat par voie électronique, d’un côté un groupe d’obligations
commencent à peser sur le cybercommerçant, autrement dit, L’exécution du contrat électronique
s’articule autour dans un premier temps les obligations contractuelles des deux parties (les
obligations de l’e-commerçant et les obligations du consommateur) ainsi la protection du
consommateur sous la lumière du loi 31-08 édictant les mesures de protection du consommateur
pour l’établissement de la mise en œuvre du contrat en ligne (section 1).

En fait, L'obligation de se comporter de bonne foi impose également aux parties de


s'abstenir de tout acte qui rendrait plus lourde l'exécution de ses engagements par l'autre partie ou
qui priverait le cocontractant du bénéfice normal de ses droits.

D'un point de vue positif, la bonne foi requiert des parties qu'elles mettent tout en œuvre
afin de faciliter l'exécution du contrat par leur cocontractant. Le débiteur doit quant à lui veiller à
donner à sa prestation la plus grande efficacité possible, ainsi Lorsqu'une obligation contractuelle
n'est pas exécutée, plusieurs solutions s'offrent au créancier de cette obligation. Il peut solliciter
l'exécution de l'obligation et/ou la réparation du dommage subi du fait de l'inexécution, ainsi le
fondement du devoir de bonne foi que repose l'obligation pour le créancier de mettre tous les
moyens raisonnables en œuvre afin de minimiser le dommage résultant de l'inexécution des
engagements de son cocontractant83 ,

C'est donc logiquement dans le cadre du contentieux portant sur l'inexécution (section
2) d'une obligation principale que la question de la méconnaissance des obligations découlant de

82
MARWA BILLATY MÉMOIRE DE MASTER EN DROIT DES CONTENTIEUX SOUS LE THÈME LE CONTRAT
ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA PRATIQUE ANNÉE UNIVERSITAIRE: 2020/2021
83
Alexandre Cruquenaire, L'interprétation des contrats - en droit d’auteur, Éditions Lancier, 2007

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

47
la bonne foi se posera .Il convient donc d'envisager la sanction de la fonction complétive de la
bonne foi dans le cadre des règles régissant la sanction de l'inexécution des obligations
conventionnelles.

De plus, Le commerce électronique fait aujourd’hui l’objet d’une activité internationale


intense, mais morcelée entre une multitude de forums, bilatéraux et multilatéraux, de sujets et
d’intervenants.

Ces discussions se caractérisent par une superposition des travaux internationaux,


européens et nationaux ,ainsi que par une grande complexité des enjeux liés au caractère
multiforme du sujet : systèmes de paiement électronique, droit commercial, accès au marché pour
les prestations "transfrontières", protection de la propriété intellectuelle, protection des données et
de la vie privée, protection du consommateur, politique des contenus, chiffrement, normes
techniques, fiscalité. Cette dernière et Pour plus de sécurisation, au-delà de cette transaction
électronique,

les administrations fiscales pourraient proposer une détermination, en ligne, du régime


fiscal applicable à une transaction donnée , à partir des informations relatives à l’opération, le
serveur définirait le régime fiscal applicable à la transaction, les règle de territorialité permettant
de déterminer l'État bénéficiaire, ainsi que le montant, les modalités déclaratives et de paiement
des taxes exigibles84 , tout ça a pour but d’encadrer les Perspectives en matière d’Administration
d’impôt et du contrôle des obligations fiscales dans le contexte du l’E-commerce (section 3).

84
OCDE (2016), La protection du consommateur dans le commerce électronique : Recommandation de
l’OCDE, Éditions OCDE, Paris.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

48
Section 1 : La mise en œuvre du contrat électronique
Les contrats électroniques sont des contrats classiques, autrement dit, ils portent sur les
mêmes opérations commerciales ordinaires (Vente, service, etc.), sauf qu‘ils sont passés par voie
électronique. Ce qui ne constitue pas une nouvelle catégorie de contrat.85

Dans le marché numérique, l‘e-consommateur est complètement dépendant de ce qui


émane du professionnel. Ce dernier est tenu d‘informer le consommateur sur la nature de l‘objet
du contrat, la description du produit ou service, sur les détails de paiement et de livraison…etc.
Afin d‘éviter les problèmes qui peuvent en naitre, le contrat international de commerce électronique
nécessite un encadrement législatif adapté et fondé sur des règles visant de donner confiance à ce
mode de contractualisation par voie électronique 86.

Alors, Le contrat de vente fait naître des obligations entre les parties (paragraphe1). En
effet, le contrat n'est conclu qu'en vue de produire des effets, ainsi les sanctions d'inexécutions de
ces obligations, et le régime de responsabilité de l‘exécution de la commande (paragraphe2).

Paragraphe 1 : Les obligations des parties


Une fois le contrat conclu, les parties sont soumises à leurs obligations respectives. Parmi
les obligations principales du commerçant, on citera l'obligation de garantie, de livrer le produit ou
de fournir les services dans les détails conformément aux stipulations contractuelles. Le
consommateur a pour principale obligation d'acquitter le prix prévu au contrat.

Sous paragraphe 1 : Les obligations du cybercommerçant


Les obligations qui incombent au vendeur sont de nature très diverse. Elles constituent la
phase essentielle d'exécution du contrat de vente électronique. En effet, le vendeur intervenant dans
la vente électronique, est la partie la plus importante parce qu'il joue un rôle bien plus actif et central
que l'acheteur, car il s'engage à livrer les marchandises et à garantir leur conformité.

85
Ibid., p32
86
Meryem Edderouassi. Le contrat électronique International. Droit. Université Grenoble Alpes, 2017. P 384

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

49
A-Communication des informations :
La transparence est un élément essentiel à l’établissement des rapports de confiance entre
vendeur et client dans les contrats conclus à distance surtout en ligne. La clarté du contenu de
l’information fournie ainsi que la méthode d’accès sont d’une importance capitale dans la
détermination du consentement du client, notamment du consommateur. C’est pourquoi la loi
impose au vendeur à la fois de communiquer aux clients potentiels ses conditions contractuelles de
manière à permettre leur conservation et reproduction et de rendre l’accès à celle-ci facile, direct
et permanant.

L’accès facile implique que l’information soit disponible et facilement repérable par le
client et l’exigence d’un accès permanent87 aux conditions contractuelles implique que le client
puisse, à tout moment au cours de la transaction revenir facilement sur ces conditions et les
consulter et s’assurer que l’internaute y a accès. 88

B- L’obligation de livraison :
L’exécution du contrat de vente électronique suppose principalement une obligation de
livraison des marchandises. Cette obligation de livraison est attachée à des effets importants
notamment quant au transfert des risques.

Dans tous les types des contrats de vente, y compris les contrats de vente à distance, les
vendeurs assument un certain nombre d’obligations dont la principale c’est la livraison de la chose
vendue. Elle a lieu, lorsque le vendeur ou son représentant se dessaisit de la chose et met
l’acquéreur en mesure d’en prendre possession sans empêchement 89. L’obligation de délivrance et
le transfert de propriété découlent l’une et l’autre du contrat de vente, ce sont deux effets parallèles

87
Un lien hypertexte prévu à cet effet semble suffisant même si certains préféreraient qu’ils figurent sur tout document
électronique.
88
M Nicod, Acte électronique et métamorphoses en droit des contrats, Lextenso Editions, 2011
https://books.openedition.org/putc/1339?lang=en consulté le 20/05/2023 01:03
89
Art. 499 du D.O.C : La délivrance a lieu lorsque le vendeur ou son représentant se dessaisit de la chose
Vendue et met l'acquéreur en mesure d'en prendre possession sans empêchement.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

50
de ce contrat mais ils ne sont en aucun cas dans la dépendance l’une de l’autre. Cette obligation est
un effet du contrat même s’il ne contient aucune clause qui le stipule expressément.

L’obligation de délivrer un objet conforme :

La bonne exécution de l'obligation de délivrance suppose que la chose livrée soit en tous
points conformes à la chose convenue. Cela implique, tout d'abord, que tout ce qui faisait l'objet de
l'opération globale soit effectivement livré 90.

Tout d'abord, il y a lieu de rappeler que la livraison de l'objet du contrat n'est acquise que
lorsque cette livraison est conforme, c'est-à-dire que le produit livré est conforme non seulement
aux spécifications techniques promises, mais également à la capacité de l'objet livré à réaliser les
objectifs fixés par le client , tels qu'ils sont rentrés dans le champ contractuel. A cet égard, il y a
lieu de rappeler qu'en vertu du devoir de conseil, le fournisseur informatique est tenu de s'informer
des besoins du client et de proposer des produits et des services en adéquation avec ses besoins.

Ainsi, la marchandise peut être considérée comme non conforme, lorsque la quantité livrée
est inférieure à la quantité commandée voire excédentaire. En ce qui concerne la chose de genre, il
est indispensable que les parties précisent la quantité à livrer. Cette quantité peut être déterminée
en poids, en volume, en nombre d'objets, ou par toute autre mesure moyenne. Par contre, il arrive
que la précision de la quantité de la marchandise soit impossible compte tenu des modalités de la
livraison. A noter que la livraison conforme s’étend quelle que soit la nature juridique du contrat,
de ce qui a été promis, mais également de tous les accessoires nécessaires à l’utilisation correcte
de la prestation livrée.

Les délais de livraison :

En vertu de l'article L. 121-20-3 du Code de la consommation : « Le fournisseur doit


indiquer, avant la conclusion du contrat, la date limite à laquelle il s’engage à livrer le bien ou à
exécuter la prestation de services. À défaut, le fournisseur doit délivrer le bien ou exécuter la

90
Z. EL MENOUAR, Mémoire Master, Le contrat de vente électronique, Faculté des sciences juridique économique
et sociale Mohammedia, 2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

51
prestation de services dès la conclusion du réputé devoir du contrat, En cas de non-respect de cette
date limite, le consommateur peut obtenir la résolution de la vente » et être remboursé.

À cet égard, la Commission des clauses abusives considère comme abusives les conditions
générales précisant que la date de livraison n'est donnée qu'à titre indicatif et/ou exonérant le
vendeur de toute responsabilité en cas de défaut ou de retard de livraison.

De même, la jurisprudence a reconnu que « le délai de livraison est un élément essentiel


du contrat » et que « les stipulations relatives au caractère indicatif du délai de livraison sont
abusives, ainsi que celles méconnaissant les droits à réparation du consommateur qui ne serait pas
livré dans les délais convenus ».

Quant aux frais de livraison, Il a été rappelé que l'article 19 de la LCEN 91impose de
mentionner si les frais de livraison sont inclus ou non.

Les modalités de livraison :

L’article 500 du D.O.C prévoit que la délivrance peut se faire par différentes manières,
selon cet article il y a une distinction entre la manière de délivrance des immeubles et celle des
choses mobilières. Aujourd’hui, en commerce électronique, on ne s’intéresse qu’à l’étude des
modalités de délivrance des biens meubles et à ce stade aussi des règles de protection du
consommateur s’installent.

Dans les contrats de commerce électronique on peut distinguer deux types de contrats et
donc deux modes de livraison. Le premier est conclu en ligne, mais dans lequel la délivrance et
l’exécution du contrat ne se font pas sur le réseau internet , mais par des moyens et manière dont
les parties ont convenues dans le contrat. Pour le deuxième type, la délivrance se fait en ligne en
raison de la nature de la chose vendue, qui est des produits ou services immatériels ou
électroniques92, qui sont livrés au consommateur dès la formation du contrat par le transfert
électronique des données vers l’ordinateur du consommateur.

91
La Loi française du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique
92
Exemple : logiciel d’ordinateur, films, musique, livres électronique

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

52
Le vendeur professionnel a une obligation d’information à l’égard du consommateur,
comme vu précédemment, et parmi les informations que l’offre du contrat de vente à distance doit
comporter, il y a l’information sur les modalités de livraison 93. Ce qui justifie l’existence, sur les
sites de e-commerce, des mentions qui indiquent le mode de livraison de produit, par exemple «
livraison à domicile ».

C- L’obligation de garantie :
L’obligation de garantir constitue une obligation majeure des e-commerçants, d’après
l’article 498 du DOC, le vendeur ne doit pas seulement délivrer la chose vendue , il doit aussi en
garantie. Ainsi, La garantie du cybervendeur sur la chose livrée ou bien la prestation servie
dépendra de la qualification juridique donnée au contrat. L’acheteur non professionnel peut
bénéficier de la part du vendeur professionnel de trois garanties différentes résultant de l’article
532 du DOC :

i. La garantie d’éviction :

La garantie d’éviction est une garantie légale qui protège l'acquéreur d'un bien en cas de
trouble dans sa possession. Cette trouble de l’acheteur peut provoquer soit par le vendeur, soit par
des tierces personnes.

- LA GARANTIE DU FAIT PERSONNEL : La garantie du fait personnel comporte, qu’il


s’agisse d’un trouble de fait ou d’un trouble de droit, l’interdiction pour le vendeur de troubler la
jouissance ou la propriété, même par des actes qui auraient été licites s’ils avaient été exercés par
une autre personne.

- LA GARANTIE DU FAIT DES TIERS : Le vendeur doit défendre l’acquéreur contre les
troubles apportés à sa possession par les tiers. Cette garantie du fait des tiers est cependant plus
retreindre que la garantie du fait personnel. Elle n’est due que si le trouble dont est victime

93
Article 29 de la loi 31-08

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

53
l’acheteur s’analyse en un trouble de droit. L’acheteur qui a subi une éviction peut, se faire
rembourser le prix de la vente, les frais du contrat, les frais de justice et des dommages et intérêts94.

ii. La garantie des vices cachés :

Quant à la garantie des vices rédhibitoires non seulement le vendeur doit délivrer à
l’acheteur la chose promise ce que l’obligation de délivrance a pour objet, mais il doit aussi garantir
à l’acheteur une chose qui soit apte à l’usage prévu ce que la garantie des vices cachés a pour objet.
Plus précisément le DOC dans ses articles 549 à 575 concernant la garantie des vices cachés
n’énoncent pas une garantie de bon usage et de bon fonctionnement de la chose vendue mais une
garantie contre les défauts de la chose vendue qui empêchent cet usage. En fait, Le vice caché doit
évidemment être prouvé par celui qui l'invoque .

iii. La garantie contractuelle (ou conventionnelle ou commerciale) :

Ce sont des garanties supplémentaires, par rapport à la garantie légale. Elles sont gratuites
ou non. De nombreux fabriquant et vendeurs vous les proposent sur internet. Elles sont
matérialisées par un contrat de garantie qui en définit la durée et la portée. 95

Article 538 du DOC dispose que « l’acheteur qui a souffert l’éviction totale de la chose sans qu’il y ait eu,
94

De sa part, reconnaissance du droit de l’évinçant a le droit de se faire restituer :


Le prix qu’il a déboursé et les loyaux couts du contrat ;
Les dépens judiciaires qu’il a faits sur la demande en garantie ;
Les dommages qui sont la suite directe de l’éviction ».
95
Z. EL MENOUAR, Mémoire Master, Le contrat de vente électronique, Faculté des sciences juridique
économique et sociale Mohammedia, 2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

54
Sous paragraphe 2 : les obligations du cyberconsommateur
Le consommateur est le principal acteur de la vie économique car c’est pour lui que l’on
produit et c’est à lui que l’on vend. Des lors, la protection du consommateur doit être mise en œuvre
non seulement au moment de la formation du contrat, mais encore au moment de l’exécution et
aussi le cas de remboursement des frais.

A cet égard, le cyberconsommateur est tout de même suivi d’une l’obligation de retirement
de la chose, et d’une obligation primordiale pour la conclusion du contrat qui est le paiement du
prix convenu.

A. Le Paiement Du Prix :
Le paiement correspond à l’exécution par le consommateur de son obligation principale
dans le cadre d’un contrat de commerce électronique, c'est-à-dire un contrat de vente ou de
prestation de services conclu à distance et par voie électronique. En pratique, le commerçant exige
presque toujours le paiement au moment de la conclusion du contrat, lorsque le consommateur
effectue sa commande en ligne. Il s’agit d’une forme de paiement anticipé puisqu’il a lieu avant
l’exécution de l’obligation. Ceci est idéal pour le commerçant puisqu’il est assuré du bon
déroulement de la transaction avant de l’exécuter et peut disposer des fonds immédiatement.96

Ainsi, Chaque fois qu’un paiement se réalise au moyen d’Internet, on parle de paiement
électronique qui est une obligation à la charge du cyberconsommateur. A cet égard, on trouve que
Différents instruments techniques peuvent être utilisés pour payer le prix à savoir :

 Le paiement par carte bancaire :

Le paiement par la carte bancaire est le moyen de paiement électronique le plus répandus
dans le monde grâce à sa simplicité et à la confiance qu’il a suscitée auprès des consommateurs.
Ainsi, le paiement s’effectue par la carte bancaire à travers la communication de la date de validité

96
MARWA BILLATY MÉMOIRE DE MASTER EN DROIT DES CONTENTIEUX SOUS LE THÈME LE CONTRAT
ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA PRATIQUE ANNÉE UNIVERSITAIRE: 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

55
et du numéro apparent de cette carte bancaire complété parfois du cryptogramme visuel 97 , alors
L’entreprise interroge en parallèle la banque du commerçant pour savoir si elle accepte le paiement.

Une fois le paiement est accepté, un reçu électronique est adressé au serveur du commerçant.

 On assiste cependant, à l’avènement d’autres moyens de paiement électronique sur le réseau,


dont le plus important est la monnaie électronique.
 La monnaie électronique :

Depuis plusieurs années de nouveaux moyens de paiement sont apparus dont le but est de
réduire le coût des traitements et d’adapter les paiements au contexte électronique. Parmi ces
moyens, on trouve la monnaie électronique. Ainsi, La monnaie électronique, équivalent numérique
de l’argent liquide, se définit par l’article 2, de la Directive européenne n° 2009/110/CE du 16
septembre 2009 concernant l’accès à l’activité des établissements de monnaie électronique et on
exercice ainsi que la surveillance prudentielle de ces établissements, dite « Directive monnaie
électronique »comme une valeur stockée qui permet d’effectuer des paiements électroniques de
montants limités auprès de différentes personnes. Dès lors, une somme va être ainsi prélevée sur
un compte en banque et transformée en unités de monnaie électronique. Lors d’un achat, ces unités
seront utilisées directement, sans avoir besoin de donner des instructions à une banque et sans qu’il
y ait un nouveau prélèvement sur un compte bancaire 98. Le paiement est réalisé donc par le simple
transfert des unités électroniques. En outre, les unités de monnaie électronique sont identifiées par
la banque émettrice, par le numéro de série de chaque unité et sa propre signature numérique. Dans
la mesure où chaque numéro de série ne peut être utilisé qu’une seule fois, il peut arriver qu’un
paiement réalisé en unités authentiques se voit rejeté si des copies frauduleuses de ces unités ont
été déjà utilisées. Il s’ajoute que le système d’anonymat de la monnaie électronique, visant à assurer
la sécurité du paiement en ligne. 99

 Le commerçant en ligne peut également proposer les paiements par l’intermédiaire


de sociétés tierces comme PayPal ou HiPay ; qui sont des sites de paiement tiers.

97
CCV : les 3 derniers chiffres figurant au dos de la carte.
98
Les différentes smart cards, comme celle utilisées sur certains réseaux autoroutiers
99
Meryem Edderouassi. Le contrat électronique International. Droit. Université Grenoble Alpes, 2017. P368

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

56
 les risques d’impayés sont à la charge du commerçant en ligne, celui-ci a donc
intérêt à se prémunir contre les risques de fraude en mettant en place toutes les procédures de
sécurité disponible et notamment la 3-D Secure 100
puisqu’il est désormais prouvé qu’elle ne
constitue plus un frein à l’acte d’achat.

B. La prise de livraison de la marchandise :


L’acheteur est tenu de prendre livraison des marchandises dans les conditions prévues au
contrat et par la présente convention.

La prise de livraison signifie l’agréation du matériel ou des prestations livrées, aux termes
de l’article 60 de la convention de Vienne (CVIM), l'acheteur s'oblige « à accomplir tout acte qu'on
peut raisonnablement attendre de lui pour permettre au vendeur d'effectuer la livraison »

A l'obligation de délivrance du fournisseur informatique correspond l'obligation de


l'acheteur d'agréer l'objet livré, qui peut être expresse ou tacite. De nombreux contrats organisent
l'agréation, soit dans le cadre d'une réception provisoire suivie d'une réception définitive, ainsi la
chose ou la prestation livrée sera considérée comme acceptée.

En égard à la complexité de plus en plus grande des configurations informatiques et du fait


que la conformité même apparente de celle-ci ne peut s'apprécier que par son usage, il n'est pas
toujours aisé de déterminer le moment exact où l'acheteur aura agrée la configuration livrée. Par la
suite, la jurisprudence considère que l’agrégation par le client du système informatique dont les
fonctionnalités sont multiples nécessite qu'il puisse utiliser pendant un certain temps son système
afin de lui permettre de tester les différentes fonctionnalités. 101

 L’acheteur doit prendre livraison de la chose ; il ne peut s’y refuser si la chose est conforme
au contrat. Ce qui présente un intérêt particulier en matière mobilière où cette obligation porte le

100
3-D Secure est un protocole sécurisé de paiement sur Internet. Déployé sous les appellations
commerciales « Vérifie By Visa » et « MasterCard SecureCode », 3-D Secure a été développé par Visa et MasterCard
limitant les risques de fraude sur Internet
101
Z. EL MENOUAR, Mémoire Master, Le contrat de vente électronique, Faculté des sciences juridique
économique et sociale Mohammedia, 2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

57
nom de retirement. La loi prévoit une sanction rigoureuse pour l’inexécution du retirement, afin de
permettre au vendeur de libérer rapidement ses magasins. Selon le droit commun, le contractant,
victime d’une inexécution, a le choix entre l’exécution forcée et la résolution judiciaire.102

C. L’Exercice Du Droit De Rétractation


Le consommateur dispose de plusieurs possibilités qui lui permettent de résilier le contrat
conformément au droit des obligations et des contrats (D.O.C), en se basant sur des mécanismes
tels que le dol, les vices de consentement …etc., mais ces mécanismes sont insuffisants pour assurer
une meilleure protection du consommateur surtout dans les contrats de vente à distance, c’est pour
cette raison que le droit de rétractation est instauré.

Comme en étant déjà vu, le droit de rétractation pour la doctrine est défini comme : « la
faculté reconnue par la loi à l’une des parties au contrat de revenir de manière discrétionnaire,
sur le consentement qu’elle a fourni lors de la conclusion du contrat ».

Toutefois, ce droit vise principalement la protection du consommateur en lui permettant de


disposer d’un délai de réflexion sur le contrat, car il peut être trompé dans les transactions
commerciales et surtout dans les contrats à distance. Mais ce qui est essentiel , c’est que le
législateur marocain a restreint le champ d’application du droit de rétractation en excluant certains
contrats tels qu’ils sont déterminés par l’article 38 de la loi 31-08103.

102
Philippe MALAURIE, Laurent AYNÈS, Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX,
8e édition À jour au 3 août 2016, p :284
103
L’Article 38 dispose que « Le droit de rétractation ne peut être exercé, sauf si les parties en sont
convenues autrement, pour les contrats:
1- De fourniture de services dont l'exécution a commencé, avec l'accord du consommateur, avant la fin
du délai de sept jours francs;
2- De fourniture de produits, biens ou de services dont le prix ou le tarif est fonction de fluctuations des
taux du marché financier;
3- De fourniture de biens confectionnés selon les spécifications du consommateur ou nettement
personnalisés ou qui, du fait de leur nature, ne peuvent être réexpédiés ou sont susceptibles de se
détériorer ou de se périmer rapidement;
4- De fourniture d'enregistrements audio ou vidéo ou de logiciels informatiques lorsqu'ils ont été descellés
par le consommateur;
5- De fourniture de journaux, de périodiques ou de magazines.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

58
De plus, Quel que soit le mode d’exercice de ce droit, après avoir été exercé, il produit
certains effets à l’égard des deux parties, Lorsque le consommateur exerce son droit de rétractation,
le commerçant est tenu de le rembourser sans délai et au plus tard dans les trente jours, car passé
ce délai, la somme due sera productive d’intérêts au taux légaux en vigueur. Cet effet est édicté par
l’article 37 de la loi 31-08 qui stipule : « Lorsque le droit de rétractation est exercé, le fournisseur
est tenu de rembourser, sans délai, au consommateur le montant total payé et au plus tard dans les
15 jours suivant la date à laquelle ce droit a été exercé. Au-delà, la somme due est, de plein droit,
productive d’intérêts au taux légal en vigueur ». Dans la pratique, certains professionnels
remboursent le consommateur par un billet d’achat ou en lui fournissant un produit équivalent,
mais cette pratique se voit contre le sens de l’article 37, car le législateur a visé la restitution du
prix payé par le consommateur. En cas de refus du fournisseur de rembourser le consommateur104,
il est puni d’une amende de 1.200 à 50.000 dirhams, et en cas de récidive cette amende est portée
au double.

En outre le droit de rétractation a des effets positifs car il permet le développement du


commerce électronique et surtout les transactions transnationales, et il permet de mettre fin aux
litiges entre les parties au contrat, ce qui est généralement au profit du professionnel, mais ça ne
veut dire qu’il n’a pas d’effet négatif. A l’égard du consommateur, le droit de rétractation produit
certains effets positifs, tels que : la participation du consommateur dans la prise de décision, le
renforcement de son accès à la justice contractuelle…105.

104
L’article 178 de la loi 31-08 qui dispose que « Lorsque le droit de rétractation est exercé, le fournisseur
est tenu de rembourser, sans délai, au consommateur le montant total payé et au plus tard dans les 15 jours… »
105
MARWA BILLATY MÉMOIRE DE MASTER EN DROIT DES CONTENTIEUX SOUS LE THÈME LE CONTRAT
ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA PRATIQUE ANNÉE UNIVERSITAIRE: 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

59
Paragraphe 2 : Les instruments juridiques de la protection du cyberconsommateur
en matière des contrats électroniques
Le fondement de la protection du consommateur réside dans l’inégalité des connaissances
entre professionnels et consommateurs106 à tel point qu’une présomption irréfragable
d’incompétence est établie en faveur des consommateurs.

En effet, le contrat de vente à distance est qualifié comme un contrat d’adhésion qui
nécessite l’intervention du législateur en vue de maintenir l’équilibre contractuel et de protéger la
partie faible au contrat qui est le consommateur.

Sous-paragraphe 1 : La loi 31 – 08 relative à la protection de


consommateur :
La loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur complète le
dispositif juridique existant en matière de protection du consommateur et met en place un cadre
favorable pour la promotion du rôle des associations de protection du consommateur. Cette loi
vise à atteindre des objectifs à savoir :

 Assurer une information claire, objective et loyale au consommateur (prix, étiquetage,


conditions de vente) ;

 Renforcer la protection des intérêts économiques du consommateur (interdiction ou


réglementation de certaines pratiques commerciales) ;

 Rééquilibrer les relations consommateur-fournisseur (interdiction des clauses abusives,


garantie, crédit)

106
Cette protection du consommateur « repose sur la constatation que de façon générale, les professionnels
sont en situation de supériorité par rapport aux consommateurs, en raison de leurs connaissances techniques, des
informations dont ils disposent et souvent, de leurs capacités financières » : J. Calais-Auloy et F. Steinmetz, précité,
n° 7.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

60
 Renforcer le mouvement consommateur en permettant aux Associations de protection des
consommateurs d’être reconnues d’utilité publique et autorisées à ester en justice.

La protection du consommateur traitant aussi bien des droits privés que des obligations au
regard de la loi, afin d’assurer un fonctionnement sur et harmonieux du marché, dans l’intérêt des
consommateurs.

Le droit des contrats a suivi une évolution au point de soumettre de prime à bord la phase
précontractuelle à une réglementation qui impose aux éventuels contractants certaines
obligations. Le droit de la cyberconsommation n'échappe nullement à cette évolution. Ainsi, trois
mécanismes ont particulièrement retenu notre attention et ce, en raison notamment de leur impact
sur le sort des contrats à conclure ;

A. Le respect de l’ordre public :


Tout d’abord le texte impose aux cybercommerçants aux termes de l’article 29 107 de la loi
31-08 une obligation d’information relative à leur identité et à leur profession, ainsi ces
informations peuvent éclairer le cyberconsommateur avant la conclusion du contrat , en lui
permettant de connaitre avec qui il contracte.

À cet égard, Le vendeur doit respecter les produits et services autorisés par la loi. Il n'a
pas le droit de vendre tous les produits ou services illégaux, interdits ou contrôlés par l'Etat.

Il est notamment interdit de vendre, louer ou passer toute convention portant sur le corps
humain, ou encore de faire du commerce de choses illicites ou immortelles, sous peine de nullité
de la convention (par exemple vente d'objet ou images contraires aux bonnes mœurs) et de
sanctions.

Enfin le législateur a mis en place depuis 2016, une cellule de contrôle des sites internet
marchands pour veiller à l’application des dispositions de la loi n° 31-08 en matière de vente à
distance pour éviter tout acte de fraude de la part du cybercommerçant.

107
Voir L’article 29 de LOI N°31-08 EDICTANT DES MESURES DE PROTECTION DU CONSOMMATEUR

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

61
B. La Publicité commerciale adressée au consommateur :
Le consommateur, dans le contrat de commerce électronique se trouve devant l’incapacité
d’examiner la chose objet du contrat, il a besoin d’une protection efficace qui se matérialise par la
protection à travers la publicité commerciale.

La publicité en droit marocain a été soumise à une règlementation particulière dès la


promulgation de la loi relative à la répression des fraudes sur les marchandises, de ce fait avec la
promulgation de la loi 31-08 relative à la protection du consommateur en 2011, la réglementation
relative à la publicité est devenue plus développée et plus précise que les législations précédentes,
en bannissant la publicité trompeuse et mensongère.

Parmi les caractéristiques essentielles que la publicité doit présenter est la clarté, comme
cité plus haut, le pollicitant en décrivant ses marchandises et services doit être honnête, c'est la
raison pour laquelle la publicité mensongère et trompeuse a été interdite. Donc que pourrons-nous
entendre par ce genre de publicités ?

Il est à distinguer entre la notion de publicité mensongère et celle de publicité trompeuse, la


première est donc définie comme étant un message publicitaire qui contient des éléments
incorrects, alors que la seconde est une publicité qui vise à tromper le consommateur ou à l'induire
en erreur, de ce fait cette dernière n'évoque pas des mentions mensongères mais elle se formule à
travers des expressions ayant pour but de tromper le public. 108

Dans le même ordre d'idée, le législateur marocain n'est pas partie loin de là, mais il a
interdit la publicité mensongère, ce qui ressort de la lecture de l'article 21 109 de la loi 31- 08, qui

108
Maha LAHNECH, la protection du cyberconsommateur et le commerce électronique, Mémoire de master
d’années universitaire : 2020/2021.
109
Article 21 : Sans préjudice des dispositions des articles 2 et 67 de la loi n°77-03 relative à la communication
audiovisuelle, est interdite toute publicité comportant, sous quelque forme que ce soit, des allégations, indications
ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur. Est également interdite toute publicité de nature à induire
en erreur, sous quelque forme que ce soit, lorsque cela porte sur un ou plusieurs des éléments ci-après. L’existence,
nature, composition, qualités substantielles, teneur en principes utiles, espèce, origine, quantité, mode et date de
fabrication, propriétés, date de péremption, prix ou tarif et conditions de vente des biens, produits ou services objets
de la publicité, conditions ou résultats de leur utilisation, motifs ou procédés de la vente ou de la prestation de
services, portée des engagements pris par l’annonceur, identité, qualités ou aptitudes du fabricant, des revendeurs,
des promoteurs ou des prestataires.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

62
dispose que : « est interdite toute publicité comportant, sous quelque forme que ce soit, des
allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur ».

Et pour qu'on soit devant une publicité trompeuse ou mensongère, le dol qui suit à l'article
21 précité doit porter sur l'un des éléments suivants : existence, nature, composition, origine,
quantité, mode et date de fabrication, date de péremption, prix ou tarif etc...

En outre, la clarté de la publicité commerciale a une influence positive sur le consommateur,


ce qui lui permet d'être au courant de toute information lors de la conclusion du contrat, pour que
ce dernier n'ait pas de fausses impressions sur la qualité des marchandises.

C'est pourquoi les législations ont décidé de protéger le consommateur, en réprimant


pénalement toute tentative visant à tromper ce dernier sur l'existence des marchandises ou sa qualité
substantielle, ainsi qu'à la réalisation de publicités qui peuvent faire allusion à un message trompeur
ou inexistant. Sans oublier le côté civil, qui considère le mensonge et la tromperie dans la publicité
commerciale parmi les principales sources de préjudices que le consommateur peut subir dans la
phase précontractuelle.

C'est la raison pour laquelle la majorité des législations font face contre le dol dont le
consommateur est victime.110

C. Les clauses abusives :


Dans les contrats conclus entre fournisseur et consommateur, est considérée comme abusive
toute clause qui a pour objet ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre
significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.111

110
Voir aussi l'art 52 du DOC qui dispose : « Le dol donne ouverture à la rescision, lorsque les manœuvres
ou les réticences de l'une des parties, de celui qui la représente ou qui est de complicité avec elle, sont de telle nature
que, sans ces manœuvres Ou ces réticences, l'autre partie n'aurait contractée. Le dol pratiqué par un tiers à le même
effet, lorsque la partie qui en profite en avait connaissance »
111
L’article 15 de la loi 31-08

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

63
C’est presque la même définition, si on se réfère devant cas de figure au droit comparé et
en particulier au droit français alinéa 1 de l’article L .132-1112.

On en déduit à ce propos, que la loi de la protection du consommateur contient de


nombreuse exigence, qui assure une protection efficace au consommateur, et limitent la domination
du professionnel, qui profite généralement de leur position économique pour imposer des clauses
sur le consommateur qui est irréfragablement présumé en situation de faiblesse.

Or, N’est sanctionné que le déséquilibre significatif entre les droits et les obligations des
parties au contrat

 Soit celui qui est suffisamment manifeste ou excessif pour le partenaire du


professionnel, ce déséquilibre s’apprécie Au moment de la conclusion du contrat
par référence au contexte.

De manière globale, en prenant en compte toutes les clauses du contrat, voire celles d’un
autre contrat avec lequel il est interdépendant, comme dans le cas d’une vente doublée d’une
prestation d’assistance En l’absence de seuil et de définition légale, deux formes de déséquilibre
significatif sont retenues.

 Une clause est abusive :


 Soit parce qu’elle réserve au professionnel un avantage ou un droit dont est réciproquement
privé le consommateur, ou le non-professionnel tel un droit de rupture anticipé ou de rupture
du contrat.

 Soit parce qu’elle impose au partenaire du professionnel une obligation excessive ou lui
refusé un droit, comme c’est le cas pour une durée minimale d’engagement ou une exclusion de
garantie.113

112
Code de la consommation de la France, du 1er février 1995 formant loi 31-08.
113
MARWA BILLATY MÉMOIRE DE MASTER EN DROIT DES CONTENTIEUX SOUS LE THÈME LE CONTRAT
ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA PRATIQUE ANNÉE UNIVERSITAIRE: 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

64
Sous-paragraphe 2 : les autres instruments juridiques réservés à la
protection du consommateur
 Loi n°104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence :

La loi n°104-12114 sur la liberté des prix et de la concurrence comprend 111 articles répartis
sur dix titres. Elle a pour objet principal de définir les dispositions régissant la liberté des prix et
d’organiser la libre concurrence. Elle définit les règles de protection de la concurrence dans le but
de stimuler l’efficience économique et d’améliorer le bien-être des consommateurs. Elle vise
également à assurer la transparence et la loyauté dans les relations commerciales. C’est une loi
d’ordre général qui s’applique à tous les secteurs économiques qui traite :

 La liberté des prix et la liberté d’accès aux marchés.

 Les pratiques anticoncurrentielles ayant pour effet de restreindre ou de fausser la


concurrence, c’est à dire des comportements des opérateurs économiques.

 Les concentrations, c’est à dire des structures et de leur évolution.

 Les exceptions et des dérogations selon la règle de raison (progrès économique,


spécificités, situations exceptionnelles)

 La création d’un conseil de la concurrence conçu comme un organe consultatif chargé de


veiller à l’instauration de la politique de la concurrence au Maroc.

 La transparence entre professionnels, de la protection économique du consommateur et


de l’interdiction des pratiques restrictives à la concurrence.

 les procédures en matière d’enquête qui se soucient de la sécurité juridique des opérateurs
(concertation, communication, respect des droits de la défense, voies de recours) de rapidité et

114
La loi n°104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence a été promulguée par DAHIR N° 1-14-116 DU 2
RAMADAN 1435 (30 JUIN 2014)

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

65
d’efficacité (délais) des sanctions dont les niveaux restent en moyenne inférieurs à ceux pratiqués
ailleurs, mais suffisamment dissuasifs pour prendre au sérieux les dispositions de la loi avec, une
nette préférence pour la pédagogie.

 La loi 09-08 relative à la protection des données personnelles :

La loi n° 09-08115 définit, dans son article premier, les données à caractère personnel comme
étant « toute information de quelque nature qu’elle soit et indépendamment de son support, y
compris le son et l’image, concernant une personne physique identifiée ou identifiable ». Les
personnes concernées sont celles qui sont identifiées ou qui peuvent être identifiées directement ou
indirectement, notamment par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments
spécifiques de leur identité physique, physiologique, génétique, psychique, économique, culturelle
ou sociale.

La nécessité de réglementer la protection des données à caractère personnel a été dictée au


législateur marocain, non seulement par des impératifs économiques mais également par des
impératifs d’adéquation de la législation nationale avec les principes relatifs aux droits humains
énoncés dans des textes fondamentaux internationaux et nationaux.

Ainsi, elle a pour objectifs d’une part d’Equilibrer entre le besoin de traitement des données
personnelles par les entreprises ou autres organismes et la protection de la vie privée, des droits et
libertés fondamentaux des personnes , et d’autre de Contribuer à la confiance numérique en
instaurant une meilleure transparence dans l’utilisation des données personnelles.

La construction juridique autour de la rencontre du commerce électronique et le contrat


tend à évoluer pour apporter des instruments juridiques plus efficaces pour résoudre les différents

115
La Loi n° 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à
caractère personnel.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

66
types de litiges qui peuvent résulter de ce type d’échanges. Cette évolution suit la mutation
technologique. 116C’est ça ce qu’on va trancher dans la section suivante.

Section 2 : Le contentieux des contrats électroniques

Selon l’article 260117 du dahir des obligations et des contrats qui énonce que : « Si les parties
sont convenues que le contrat sera résolu dans le cas où l'une d'elles n'accomplirait pas ses
engagements, la résolution du contrat s'opère de plein droit par le seul fait de l'inexécution. »

Or, Dans le cas où l’une des parties n’exécute pas son obligation envers l’autre, cela
constitue une inexécution contractuelle (paragraphe 1) qui méritent d’être sanctionner pour la
résolution du litige marqué (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : l’inexécution du contrat en ligne


La loi ordonne à la victime de l’inexécution contractuelle d’exercer une action en justice
en demandant la résolution du contrat mais avant d’engager cette action, le créancier doit mettre
son débiteur en demeure118 d’exécuter son obligation : cette mise en demeure peut se faire par lettre
recommandée avec accusé de réception119.

L’inexécution d’une obligation peut causer un simple dommage comme peut faire l’effet
boule de neige, notamment dans le domaine des affaires, dans la mesure où une simple inexécution

116
https://revuealmanara.com/contrat-international-electronique-le-conflit-de-lois-dans-le-contexte-de-
larbitrage-international-2/ consulté le 25/05/2023 18:51
117
Voir l’article 260 du DAHIR FORMANT CODE DES OBLIGATIONS ET DES CONTRATS
118
La lettre de mise en demeure permet d’expliquer à l’autre personne les faits reprochés de façon formelle
et précise
119
COURS DE DROIT, « Inexécution du contrat: exécution forcée, exception d’inexécution, résolution,
responsabilité », Inexécution du contrat: responsabilité, exécution forcée, exception d’inexécution… – Fiches / Cours
(cours-de-droit.net) Consulté 25/05/2023 15:24

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

67
peut faire perdre un client, elle peut même faire perdre une grande affaire qui peut porter une grande
fortune Les quatre formes de l’inexécution possible sont :

 L’inexécution totale, c’est lorsque l'une des parties n’exécute aucune obligation stipulée
dans le contrat c’est-à-dire le défaut complet de l’exécution.

 L’inexécution partielle, c’est lorsque l'une des parties n’exécute qu’une partie des
obligations qui l’est sensée exécuté.

 L’exécution tardive, c’est lorsque d’une des parties exécute son obligation là il n’a pas
respecté les délais accordés dans le contrat.

 L’inexécution défectueuse, c’est lorsqu'une partie exécute son obligation dans le délai
convenue dans le contrat mais cette exécution demeure mal exécutée.120

Sous paragraphe 1 : Le cas d’inexécution de l’obligation de livraison


(exemple) :
Le non-respect de l’obligation de délivrance produit certains effets d’origine légale et
contractuelle, ces effets tendent à protéger la partie lésée et constituent une sorte de sanction à
l’encontre de la partie qui n’exécute pas son obligation.

Le législateur marocain à travers la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur
distingue deux situations différentes de l’inexécution de l’obligation de délivrance, l’une est
lorsque le cybercommerçant ne prend pas en considération le délai fixe de livraison qu’il a indiqué
lui-même, conformément à l’article 12 de la loi 31-08, avant la conclusion du contrat, et l’autre
situation est lorsque la non livraison résulte de l’indisponibilité du produit ou du service
commandé.

120
MARWA BILLATY MÉMOIRE DE MASTER EN DROIT DES CONTENTIEUX SOUS LE THÈME LE CONTRAT
ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA PRATIQUE ANNÉE UNIVERSITAIRE: 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

68
 Le non-respect de la date de livraison :

L’article 13 de la loi 31-08 édictant les mesures de protection du consommateur dispose


que : « Nonobstant toutes dispositions contractuelles contraires et sans préjudice des dispositions
des articles 259 et 260 du dahir formant code des obligations et des contrats .si le délai mentionné
à l’article 12121 est dépassé de 7 jours et lorsque le retard n’est pas dû à un cas de force majeure.
Le consommateur dispose, sans recours à la justice, de la faculté de résoudre de plein droit,
l’engagement le liant au fournisseur portant sur le bien non livré ou la prestation non exécutée,
par tout moyen justifiant la réception. Le consommateur exerce ce droit dans un délai maximum
de 5 jours après expiration du délai de 7 jours prévu au premier alinéa ci-dessus. »
« Cet engagement est alors réputé résolu à la réception par le fournisseur de l’avis qui lui
est adressé, à condition toutefois que la livraison du bien ou l’exécution de la prestation ne soit
pas intervenue entre la signification dudit avis par le consommateur et sa réception par le
fournisseur ». Il ressort de cet article que le vendeur professionnel qui dépasse la date limite
mentionnée à l’article 12 de la loi 31-08 assume sa responsabilité à l’égard du cyberconsommateur,
ce dernier peut résoudre le contrat sans recours à la justice, C’est une nouveauté qui vise à protéger
le consommateur contrairement au dahir des obligations et des contrats qui exige que la résolution
du contrat n’a pas lieu de plein droit, mais doit être obligatoirement prononcée en justice 122.
Toutefois, des conditions sont nécessaire pour la résolution du contrat, premièrement le
retard doit dépasser 7 jours à partir de la date de livraison et ne doit pas dû à un cas de force
majeur, en suite le consommateur doit être vigilant et exercer son droit dans 5 jours après
l’expiration dudit délai de 7 jours, ainsi qu’il doit aviser le vendeur. Enfin, en cas de résolution
du contrat, le législateur permet au consommateur de restituer les sommes versées d’avance dans
un délai ne dépassant pas 7 jours à compter de la date de réception de l’avis précité par le
fournisseur,

121
L’article 12 dahir formant code des obligations et des contrats
122
Article 259 du D.O.C

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

69
De même article le consommateur a le droit de réclamer les dommages-intérêts pour le
préjudice subi. Le consommateur est remboursé aussi dans le cas où le vendeur ne lui livre pas la
commande à cause d’indisponibilité du bien.
 La non livraison à cause d’indisponibilité du produit :

Lorsque le bien ou le service commandé est indisponible, le cyberconsommateur


pourra obtenir remboursement ou éventuellement recevoir un bien ou service semblable. En
cas de défaut d’exécution du contrat par un fournisseur résultant de l’indisponibilité du bien
ou du service commandé, le consommateur doit être informé de cette indisponibilité et doit, le
123
cas échéant, pouvoir être remboursé sans délai et au plus tard dans les 15 jours du
paiement des sommes qu’il a versées. Au-delà de ce terme, ces sommes sont productives
d’intérêts au taux légal. Le délai de 15 jours instauré par la loi 31-08 apparaît raisonnable
contrairement au code de la consommation française qui prévoit un délai de 30 jours pour que
le consommateur puisse être remboursé.

N.B : Dans la pratique, il est vrai que le consommateur a beaucoup de difficultés à trouver
le responsable de l’inexécution de son contrat car les différents intervenants se renvoient tous la
balle. Avec l’instauration de cette responsabilité de plein droit le consommateur ne devra s’adresser
qu’à son vendeur, et ce dernier ne pourra plus être tenté de dire que ce n’est plus de son ressort.124

Sur le plan pénal, la loi 31-08 a prévu une gamme de sanctions pour l’inexécution de
l’obligation d’information. Ainsi, l’article 173 de cette loi prévoit pour toutes les infractions qui
sont liées au titre II (relative à l’obligation d’information) de la loi susvisée et les textes pris pour
son application, une répression par une amende de 2000 à 5000 dirhams. Parmi ces sanctions on
trouve :

123
loi 31-08 édictant les mesures de protection du consommateur
124
Maha LAHNECH, la protection du cyberconsommateur et le commerce électronique, Mémoire de master d’années
universitaire : 2020/2021.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

70
Sous paragraphe 2 : Les sanctions directes

 L’exécution forcée : L’exécution forcée est une solution qui donne au contrat une
chance de s’exécuter, pour éviter la résolution du contrat, parce que dans le monde des affaires,
une résolution implique perte d’une affaire, et encore perdre d’un client, donc l’exécution forcée
est une alternative efficace pour la continuité des affaires.125
 La réduction du prix : en matière de vice caché ou la non-conformité de la chose
vendue comme le cas qui est cité dans l’article 543 du DOC qui énonce « Lorsque la vente a pour
objet plusieurs choses mobilières achetées en bloc et pour un prix unique, l'acheteur qui est évincé
d'une partie de ces objets peut, à son choix, résilier le contrat et se faire restituer le prix, ou bien
demander une réduction proportionnelle. »126
 La résolution du contrat : La résolution est la sanction plus grave, c’est la rupture
du contrat, elle met fin au lien contractuel. Elle peut être appliqué à travers la volonté des parties
de mette fin au contrat par la mise d’une clause résolutoire. Le juge dans ce cas doit se plier devant
la volonté des parties « La clause résolutoire : le contrat prévoit que, de plein droit, en cas
d’inexécution de telle ou telle prestation, la résolution sera prononcée. Le juge ne va pas apprécier
la gravité du manquement, mais seulement si ce manquement existe et s’il est couvert par la clause
résolutoire de plein droit »127
 La réparation du dommage : Pour avoir une réparation du préjudice, il faut avoir
une faute et un dommage et un lien de causalité entre la faute et le dommage.

C’est le principe de la responsabilité civile , de réparer le dommage subi, ainsi que


l’article 263 128du DOC qui précise « Les dommages-intérêts sont dus, soit à raison de l'inexécution

125
MARWA BILLATY MÉMOIRE DE MASTER EN DROIT DES CONTENTIEUX SOUS LE THÈME LE CONTRAT
ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA PRATIQUE ANNÉE UNIVERSITAIRE: 2020/2021
126
L’article 543 du DOC.
127
COURS DE DROIT, « Inexécution du contrat: exécution forcée, exception d’inexécution, résolution,
responsabilité », Inexécution du contrat: responsabilité, exécution forcée, exception d’inexécution… – Fiches / Cours
(cours-de-droit.net) Consulté le 26/05/2023 20:27
128
DAHIR FORMANT CODE DES OBLIGATIONS ET DES CONTRATS Version consolidée du 17 novembre 2016

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

71
de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, et encore qu'il n'y ait aucune mauvaise foi
de la part du débiteur. »

Selon l’article 264 du D.O.C « Les dommages sont la perte effective que le créancier
a éprouvée et le gain dont il a été privé, et qui sont la conséquence directe de l'inexécution de
l'obligation. L'appréciation des circonstances spéciales de chaque espèce est remise à la prudence
du tribunal : il doit évaluer différemment la mesure des dommages-intérêts, selon qu'il s'agit de la
faute du débiteur ou de son dol. »

Selon les termes du D.O.C, l’inexécution est une raison pour la réparation du
dommage, ainsi que le dommage est la perte effective et le gain manqué, c’est au juge d’évoluer le
montant des dommages et intérêt.

Donc la personne qui n’exécute pas son obligation contractuelle, peut avoir une
sanction civile plus les dommages et intérêts.

Paragraphe 2 : La résolution des litiges dans les contrats conclus par voie
électroniques :
Internet donne accès à des offres aux quatre coins de la planète, et permet ainsi d’aller au-
delà des frontières, En revanche, cet accès facile et rapide de l’internaute à des contrats
internationaux, peut engendrer des litiges remettant en question les juridictions compétentes et la
loi applicable.

C’est pour cela , qu’Il semble important de souligner les règles qui permettent d’identifier
la juridiction compétente dans le cadre des contrats du commerce électronique à caractère
international sans oublier de définir celles qui régissent la compétence des contrats électroniques
purement internes ainsi que la juridiction compétente à ce propos.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

72
Sous paragraphe 1 : Les juridictions compétentes :
La détermination de la juridiction étatique compétente en matière de contrats à distance est
importante puisque d’elle dépend, d’une part, de la détermination des procédures à suivre pour
régler le litige, et d’autre part, elle assure ultérieurement de l’exequatur d’un jugement rendu par
un tribunal étranger qui devrait être exécuté sur le territoire d’un autre Etat.

En effet, si l’ensemble des éléments du contrat litigieux se trouve exclusivement rattaché au


territoire d’un seul Etat, le problème de conflits de juridictions ne se pose pas. Il s’agit alors d’un
conflit interne de juridictions où les règles procédurales de cet Etat déterminent la juridiction
nationale compétente à reconnaître le litige. En revanche, si les éléments du contrat litigieux se
trouvent rattachés aux territoires de plusieurs pays dont les tribunaux semblent potentiellement
compétents, il y a alors un conflit international de juridictions 129.

Le droit marocain ne comporte aucune disposition qui traite de la détermination de la


juridiction compétente en matière de contrats internationaux. La doctrine marocaine est donc
unanime à considérer que les règles générales contenues dans le code de procédure civile marocain
ont donc tout naturellement vocation à s’appliquer.

Le juge marocain appelé à statuer sur sa compétence devra donc voir égard à la nature de
l’espèce , et ceci, en vue de déterminer si l’affaire relevé du ressort des tribunaux civils ou des
juridictions commerciaux, puis appliquer les principes prévus soit par le Code de procédure civile
dans le premier cas , ou ceux édictés par la loi relative aux tribunaux de commerce dans la seconde
éventualité. 130

S’il apparait donc que le litige rentre dans le champ de compétence des tribunaux de première
instance, le juge devra faire application des dispositions de l’article 27 du C.P.C attribue donc
compétence au tribunal du domicile réel ou élu du défendeur.

129
Y. SHANDI, These de Doctorat, LA FORMATION DU CONTRAT A DISTANCE PAR VOIE ELECTRONIQUE,
UNIVERSITE ROBERT SCHUMAN STRASBOURG III, juin 2005
130
MARWA BILLATY MÉMOIRE DE MASTER EN DROIT DES CONTENTIEUX SOUS LE THÈME LE CONTRAT
ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI ET LA PRATIQUE ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

73
Toutefois, les tribunaux de commerce ne sont compétents pour connaitre d’un litige que si la
valeur de celui-ci excède la somme de 20000 dirhams131

Dans le cas contraire, la compétence revient aux tribunaux de première instance qui devront
appliquer les dispositions de l’article 28 du C.P.C, lequel dispose que, par dérogations à l’article
27, les actions sont portées, en matière commerciale, ou gré du demandeur, soit devant un tribunal
du lieu du domicile du défendeur, soit devant celui dans le ressort duquel l’exécution devrait être
effectuée.

Sous paragraphe 2 : La loi applicable :


En fait, la dimension transnationale du contrat électronique due au caractère international de
l’Internet suscite quelques réflexions classiques en matière de détermination de la loi applicable et
du juge compétent dans les relations contractuelles internationales. Puisque l’accessibilité est
universelle, Internet ignore complètement les frontières, alors que les Etats tiennent à leur
souveraineté, ce qui remet en cause la question de souveraineté étatique. Le cyberespace est un lieu
d’affrontement de souverainetés et de législations nationales, ce qui remet en jeu les compétences
étatiques.132

Il est certain que plus le problème de la compétence internationale relative aux litiges nés du
contrat électronique ne prendra de l’ampleur, plus les parties-et spécialement les commerçants-
auront tendance à insérer dans les contrats des clauses attributives de compétence. La question se
pose donc au sujet de la validité de telles clauses au regard du droit commun. Dans le silence des
textes, la doctrine semble répondre par l’affirmative.

Ainsi, peut-on lire sous la plume d’éminents auteurs que « concernant le Maroc. Nous
pouvons affirmer que les règles relatives à la compétence interne prévus par les articles 27 à 30 du
C.P.C. doivent recevoir application dans le cadre des conflits internationaux de juridictions, et
parmi ces règles essentielles qu’on peut appliquer en matière de droit international prive figure le

131
Article 6 de la loi INSTITUANT DES JURIDICTIONS DE COMMERCE
132
M. Edderouassi, le contrat électronique international. Droit. Université Grenoble Alpes, 2017. Français.
2017GREAD009-2017

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

74
principe selon lequel (…) les tribunaux de tous les pays sont compétents pour statuer sur un litige
de caractère international selon la volonté expresse ou présumée des contractants.

 Dans un autre volé, La fiscalité du commerce électronique est une problématique en raison
des spécificités du réseau internet : il existe une certaine incompatibilité entre le mode opératoire
de l'internet et les principes de base de la fiscalité ; dans ce sens, la section suivante va étudier l’E-
fiscalité dans les transactions numériques.

Section 3 : la fiscalité en E-commerce


Le développement croissant de réseau internet et les nouvelles technologies, ont donné
naissance, comme on l'a déjà signalé, au concept et à la pratique du commerce électronique qui a
bouleversé la manière dont les affaires sont menées dans le monde aujourd’hui. Grâce à cette
nouvelle forme de commerce, les entreprises peuvent vendre leurs produits ou services dans le
monde entier avec une présence physique très limité, voir même une absence physique totale dans
certains cas, dans le pays de consommateur particulier et peut contracter directement sans agents
ou établissement stable.133

En effet, les moyens de communication électroniques imposés par la révolution


technologique sont impactés sur le contexte économique, l’environnement fiscal, les données
pratiques, les valeurs sociales et même les altitudes individuelles. Le réseau d’internet a joué un
rôle très important dans l’émergence et le développement des nouvelles formes d'échanges
économiques. Il a ouvert de nouveaux horizons pour les internautes et cela dans tous les secteurs
et tous les domaines.

D’un point de vue fiscal, Les autorités fiscales ont un rôle à jouer pour réaliser ce potentiel.
Elles doivent instaurer un climat fiscal dans lequel le commerce électronique puisse être florissant,

133
Peter Misiani, Peter Misiani Mwencha « Taxation of electronic Commerce- A commentary » 2019, Article
https://www.researchgate.net/publication/335313267_TAXATION_OF_ELECTRONIC_COMMERCE_-
_A_COMMENTARY page traduite, consulté 29/05/2023 18:54

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

75
en tenant compte de l’obligation de disposer d’un système fiscal juste et prévisible qui fournisse
les recettes requises pour combler les exigences légitimes des citoyens en matière de services
fournis par l’Etat. Ce rapport s’efforcera de définir un juste équilibre entre ces objectifs .

Le commerce électronique a créé un monde virtuel qui a perturbé la politique fiscale des
Etats, en mettant en cause les règles fiscales et La création d’un nouvel impôt (paragraphe 1) et
qui est fondé également sur l’identification des contribuables, et des opérations commerciales
physiques (paragraphes 2). 134

Paragraphe 1 : les principes fiscaux en matière de E-commerce et La création d’un


nouvel impôt
Les principes fiscaux qui guident les gouvernements dans l’imposition du commerce
conventionnel devraient aussi les guider dans celle du commerce électronique.

Ainsi, ses principes fondamentaux posés par la CNUDCI 135, lors de ses travaux relatifs au
commerce électronique, à savoir la non-discrimination, la neutralité technologique et l’équivalence
fonctionnelle, pourraient alors constituer un point de départ à la réflexion des conditions
d’admission des contrats formés par un système intelligent 136.

De plus, Le Comité des affaires fiscales estime qu’au stade actuel d’évolution de
l’environnement technologique et commercial, les règles fiscales existantes permettent de mettre
en œuvre ces principes. Cette approche n’exclut pas de nouvelles mesures administratives ou
législatives concernant le commerce électronique, ou des modifications des dispositions existantes,
à condition que ces mesures soient destinées à faciliter l’application des principes fiscaux en
vigueur , et ne visent pas à imposer un traitement fiscal discriminatoire des transactions
commerciales électroniques , dans le but d’assurer une répartition équitable de la base d’imposition

134
I.Khider « La fiscalité applicable au commerce électronique » Revue des sciences juridiques et
politiques, V 11, n° 01 pp, 890- 992, Avril 2020 Université d’Algérie 1
135
La Commission des Nations unies pour le droit commercial international a été créée par l'Assemblée
générale des Nations unies par sa résolution 2205 du 7 décembre 1966 pour promouvoir l'harmonisation et
l'unification progressives du droit commercial international.
136
Céline MANGIN, L’expression numérique du consentement contractuel, THÈSE du DOCTORAT DE
L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE, soutenue le 11 mars 2020.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

76
du commerce électronique entre les différents pays , et à éviter la double imposition et la non-
imposition involontaire.137

De ce fait, les tentatives de réforme sont partagées entre, soit la création d’un nouvel impôt,
spécifique pour le commerce de l’internet, soit de faire une extension des règles fiscales existants
(TVA) pour qu’elles englobent le commerce électronique.

Sous paragraphe 1 : les principes essentiels du contrat E-fiscal

 Le principe de la neutralité fiscale :

 Les conséquences de l'imposition devraient être identiques pour les transactions portant sur
des biens et services, indépendamment du mode de commerce utilisé ou des modalités de
livraison, en ligne ou matérielle. 138
 les conséquences de l'imposition devraient être identiques pour les services et les biens
qu'ils soient acquis à l’intérieur ou à l'extérieur de UE139

La fiscalité devrait viser à assurer la neutralité et l’équité entre les différentes formes de
commerce électronique, et entre les formes conventionnelles et les formes électroniques de
commerce. Les décisions devraient être motivées par des considérations économiques et non
fiscales. Les contribuables qui se trouvent dans des situations similaires et qui effectuent des
transactions similaires, devraient être soumis à des niveaux d’imposition similaires. 140

 Le principe de la sécurité juridique

137
CONDITIONS CADRES POUR L’IMPOSITION DU COMMERCE ELECTRONIQUE « Rapport du Comité des
affaires fiscales ».
138
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU CONSEIL, AU PARLEMENT EUROPEEN ET AU COMITE
ECONOMIQUE ET SOCIAL, « COMMERCE ELECTRONIQUE ET FISCALITÉ INDIRECTE ».
139
L'Union européenne (UE) est une union politico-économique sui generis de vingt-sept États européens qui
délèguent ou transmettent par traité l’exercice de certaines compétences à des organes communautaires
140
Rapport du comité des affaires fiscales, « conditions cadres pour l’imposition de commerce électronique »

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

77
La sécurité juridique dont il question en matière de fiscalité suppose clarté, transparence et
prévisibilité des obligations fiscales. Les mesures doivent être concrètes et couvrir un certain un
laps de temps. Notons que, la plus grande menace pour la sécurité juridique des entreprises est
peut-être une réaction imprévue des administrations fiscales face à un phénomène qu’elles ne
maitrisent pas encore.

Or, la connaissance exacte par le contribuable de ses obligations fiscales est un principe qui
guide toutes les stratégies des entreprises et des particuliers. Cela constitue en soi une condition
nécessaire pour la sécurité juridique des actes effectués.

Notons enfin que, la connaissance par le contribuable de l’étendue exacte de ses obligations
fiscales lorsqu’il effectue une transaction en ligne est un élément important de la sécurité
juridique. 141

 A côté de la neutralité et la sécurité, d’autres principes sont prévus par la convention


d’Ottawa 142relative à la fiscalité de commerce électronique, à savoir :

 Le principe d’efficience
Les couts de la discipline fiscale pour les contribuables et les couts administratifs pour les
autorités fiscales devraient être réduits dans la mesure du possible.

Le commerce électronique ne justifie pas de rompre en lui-même avec les règles existantes
et l’OCDE143 ne disposait pas de données tangibles prouvant que les gains d’efficience générés par
les communications électroniques aient entraîné une baisse sensible des recettes fiscales des pays
de consommation. 144

141
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en
Droit Marocain et Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021
142
Rapport du comité des affaires fiscales, « conditions cadres pour l’imposition de commerce électronique »
143
OCDE (2016), La protection du consommateur dans le commerce électronique : Recommandation de l’OCDE,
Éditions OCDE, Paris.
144
Philippe MARINI, RAPPORT D´INFORMATION au nom de la commission des finances sur la fiscalité numérique, le
27 juin 2012

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

78
 Le principe d’efficacité et d’équité

L’imposition devrait procurer le montant approprié d’impôt à la date voulue. Il faut réduire
au maximum les possibilités de fraude et d’évasion fiscales, tout en veillant à ce que les contre-
mesures soient proportionnées aux risques encourus. 145

 Le principe de la certitude et la simplicité

Ce principe est nécessaire pour maintenir les charges découlant des obligations à un niveau
minimum. À cet égard la Commission continue ses travaux sur l'introduction du futur système
commun de TVA basé sur l'imposition à l'origine et permettant l'enregistrement dans un seul pays
où l'opérateur pourrait à la fois tenir sa comptabilité , et exercer son droit à déduction en relatifs à
toutes ses opérations soumises à la TVA communautaire.

 Le principe de la flexibilité

Les systèmes d’imposition devraient être flexibles et dynamiques de manière à suivre le


rythme de l’évolution des techniques et les transactions commerciales. 146

 Le principe de non-discrimination

Selon le principe de non-discrimination, il ne doit pas y avoir de disparité de traitement


entre les supports. La neutralité technologique quant à elle, se traduit par l’absence de référence à
une technologie particulière,Partis d’une idée de non-discrimination à l’égard du commerce
électronique, telle qu’elle est s’exprimé encore à l’article 5 de la loi type de la CNUDCI , sur le
commerce électronique « les auteurs de la loi-type en sont progressivement venus rechercher la
formulation de règles “neutres” ; c’est-à-dire susceptibles de s’appliquer, indépendamment de la

145
Rapport du comité des affaires fiscales, « conditions cadres pour l’imposition de commerce électronique »
146
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en
Droit Marocain et Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

79
technique et du support utilisées, à la communication et à l’archivage de tous types
d’information»147.

Sous paragraphe 2 : La création d’un nouvel impôt

« ‘‘Il convient de renforcer le rôle stratégique de l’Etat en matière de régulation et


d’organisation et d’engager avec audace les grandes réformes, notamment […] de fiscalité, tout
en veillant à poursuivre l’application des règles de bonne gouvernance dans tous les
secteurs. »’’148 Extraits du Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI

Les opérations effectuées via le net doivent être imposées dans la mesure où elles sont
génératrices de revenus, et ce dans les conditions de droit commun. Certaines difficultés
d’application des règles fiscales traditionnelles à l’internet ont posé la question d’une réforme de
la fiscalité par l’introduction de nouvelles taxes relatives à ce type de commerce. Parmi eux on
trouve :

a. La taxe sur les bits149 :


La taxe sur les bits est « une taxe proportionnelle sur les transferts de données numériques sur
internet » ce projet été développé par le rapport d’experts européens de haut niveau de la CEE 150en
1996.

1- Cette taxe est destinée à modérer les pertes de TVA engendrées par l’utilisation du réseau, mais
elle peut aussi être destinée à un usage déterminé surtout que le commerce électronique concerne

147
Céline MANGIN, L’expression numérique du consentement contractuel, THÈSE du DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ
DE TOULOUSE, soutenue le 11 mars 2020.
148
Extraits du Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, adressé à la Nation le 20 août 2014, à l’occasion du
61e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple
149
Unité élémentaire d'information pouvant prendre deux valeurs distinctes, notées 0 et 1
150
La coopération entre le Maroc et l’Union Européenne : de l’association au partenariat 26/02/1996

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

80
toute activité impliquant des entreprises qui interagissent et traitent par des moyens électroniques
avec des clients, entres elles ou avec des administrations. 151

2- Cette taxe a une considération économique. En effet, ce qui fera la richesse future et qui joue
un rôle moteur de croissance des économies mondiales dans le futur proche est la distribution et la
consommation des biens ou des services intangibles. Ce domaine en croissance continue est en
totale rupture avec les économies classiques sur l’échange des biens tangibles ou des services
relevant de ces biens.

3- La base imposable: En réalité, la taxe sur les bits peut prétendre constituer une alternative aux
formes traditionnelles de la fiscalité auxquelles elle vient se substituer par l’instauration d’une taxe
sur les bits en parallèle d’une exemption totale des autres taxes, parce que la taxe sur les bits
pourrait ainsi donner lieu à une double imposition, lorsque des flux taxés sont constitutifs de biens
immatériels, de services ou d’autres produits déjà soumis à une taxation (exemple, la TVA). 152

La taxe sur les bits n’est pas en corrélation avec la plus-value que peut apporter une interconnexion
et se détache de la notion d’impôt sur la valeur ajoutée, mais la TVA sur une liaison téléphonique,
une liaison internet, ne peut porter que sur le prix de cette communication établie en fonction du
temps et de la distance.

Toutefois, le problème soulevé à ce niveau est : comment quantifier le nombre de données


numériques transmises par l’internet et qui est la compétence qui dispose des moyens techniques
pour le faire ? En effet, l’utilisateur de l’internet lui-même a la possibilité de quantifier les données
qu’il a transférées, puisque le nombre de bits envoyés est indiqué généralement sur l’ordinateur de
l’utilisateur. On peut dans ce cas utiliser le système de déclaration contrôlée pour l’évaluation de
la matière imposable. Cependant, un tel système implique que l’administration fiscale doit vérifier
a posteriori la sincérité des données déclarées alors que ces données disparaissent une fois la

151
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en Droit Marocain et
Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021

152
I.Khider « La fiscalité applicable au commerce électronique » Revue des sciences juridiques et Politiques, V 11, n°
01 pp, 890- 992, Avril 2020 Université d’Algérie 1.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

81
connexion achevée. C’est pourquoi, une autre alternative est préférable : associer les fournisseurs
d’accès pour la procédure de quantification de la matière imposable. Ces derniers disposent des
moyens techniques nécessaires pour l’évaluation du nombre de bits transférés par un utilisateur.
De plus, les données peuvent être stockées pendant un certain temps sur leurs ordinateurs, ce qui
offrira la possibilité à l’administration fiscale de contrôler la véracité des éléments déclarés. 153

4- Le recouvrement de la taxe : Dans le cas de la taxe sur les bits, si on attribue la tâche
d’évaluation de la matière imposable aux fournisseurs d’accès, il est plus logique que le versement
dû est aussi à leurs charges.

5- Les insuffisances de la taxe sur les bits : Au plan technique, les fournisseurs d’accès peuvent
quantifier le nombre de bits , mais le volume de données ne peut pas être mesuré de façon précise,
l’impôt aura, donc, une assiette approximative. De plus, la taxe sur les bits ne prend pas en compte
la valeur ajoutée que peut procurer une transmission de données, seul le volume des données
transférées est considéré. Cela pose un problème de justice fiscale, dans le sens où seront frappés
du même montant d’impôt les transferts de données numériques qui procurent à son utilisateur
d’importants revenus , et ceux qui procurent des revenus très faibles voire nuls. Enfin, la taxe sur
les bits sera un élément décourageant le développement de l’internet ainsi que le commerce
électronique, et par la suite le développement économique à l’échelle internationale. 154

b. La taxe des courriers électroniques :


Les responsables du programme des Nations Unies pour le développement ont proposé dans
leur rapport en 1999, la mise en place d’une taxe proportionnelle sur les courriers électroniques
pour financer des projets favorisant l’accès à l’internet dans les pays en voie en développement.
Mais sur le plan technique, cette taxe signifié la mort des fournisseurs gratuits d’adresse mail et la
pénalisation de la partie non commerciale de l’internet. 155

153
Ibid.
154
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en Droit Marocain et
Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021
155
Ibid.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

82
L’originalité de cette taxe sur les courriers électroniques est fondée sur son rôle dans
l’accroissement du niveau de connexion à internet dans les pays en voie en développement.
Cependant, un accès internet pourrait être d’une grande utilité pour le développement humain dans
certains domaines.

Le rapport précité souligne que le réseau peut être utilisé dans l’apprentissage à distance et
la diffusion d’information utile aux chercheurs et aux scientifiques. Le réseau permet aussi l’élargir
les débouchés des petites entreprises ; le téléphone, les courriers électroniques et l’internet, leurs
offrent un accès aux marchés extérieurs tout leur en permettent d’économiser le temps et l’argent.

 Il est important de noter que, la taxe sur les courriers électroniques présente aussi des
insuffisances comme la taxe sur les bits. Sur le plan technique, il sera difficile pour les fournisseurs
d’accès de quantifier le nombre d’e-mail envoyés, ainsi que le volume de données transférées,
lorsqu’il s’agit d’entreprises qui fournissent à titre gratuit des adresses électroniques 156. Car dans
ce cas, il est impossible d’identifier la personne possède l’adresse électronique et par la suite la
faire supporter l’impôt sur les courriers qu’elle expédie.

Enfin, s’il y a de difficulté, elle réside surtout dans la nécessité de trouver un accord au niveau
international, pour l’instauration d’une telle taxe. De plus, si le projet d’une taxe sur les courriers
électroniques est accepté par les différents pays il faut encore déterminer l’institution compétente
qui prendra en charge la responsabilité de collecter et reverser ladite taxe au niveau international.

156
I.Khider « La fiscalité applicable au commerce électronique » Revue des sciences juridiques et
Politiques, V 11, n° 01 pp, 890- 992, Avril 2020 Université d’Algérie 1

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

83
Paragraphe 2 : Perspectives en matière d’Etablissement de l’impôt et
l’accomplissement des obligations fiscales

Sous paragraphe 1 : l'identification du contribuable

La fiscalité repose aussi sur l'identification précise du contribuable. Or, sur l'internet, les
vérifications d'identité sont aléatoires, notamment pour les clients qui sont majoritairement des
particuliers.

Ainsi, Le risque qu’une fausse déclaration de l’acheteur sur sa qualité ou sur son lieu de
résidence entraine l’application de fausses règles afin d’échapper à la facturation de la TVA,
préoccupe particulièrement les services du fisc dans le domaine du commerce électronique. En
droit Marocain, comme dans d’autres législations , plusieurs moyens sont préconisés pour parvenir
à identifier les parties et établir aussi leur statut vis-à-vis du paiement d’’impôts.

a- La signature électronique :

La signature électronique et les moyens de paiement en ligne tiennent une place de 1ere rang. Le
législateur marocain, a reconnu la force probante de la signature électronique à travers la loi 53-05
relative à l’échange électronique des données juridiques. Cette dernière a pour objet de garantir
l’authenticité et l’intégrité des données, ainsi que l’identité du signataire. La signature électronique
répond à une grande partie à la nécessité d’identifier les parties , et la vérification de l’intégrité des
documents, mais comme on a déjà signalé ci-dessus , elle ne constitue un moyen parfait qui va
servir l’administration fiscale dans l’identification des contribuables.

b- Les systèmes de paiement :

Les systèmes de paiement peuvent aider également à l’établissement de la taxe en assurant


la constatation et l’identification de la partie à une transaction électronique.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

84
Le CMI157 a mis en place des outils afin de détecter et prévenir les opérations frauduleuses
lors des transactions e-commerce, et de garantir un paiement sécurisé, en conseillant fortement aux
e-commerçants affiliés d’adopter le système « 3D Secure » ou authentification forte des porteurs.

Si la carte est munie de l’authentification « 3D Secure », l’acheteur est amené à saisir un


code secret avant de pouvoir procéder à la demande de l’autorisation de paiement. Le contribuable
peut effectivement être identifié lorsqu’il règle son paiement par carte de crédit, carte bancaire ou
au moyen d’un système de monnaie électronique. En effet, la maitrise par les autorités fiscales, des
flux financiers qui passent par les réseaux, constitue un élément important du contrôle des
transactions à des fins fiscales. 158

 Paiement avec le 3D Secure :

Le 3D Secure est un protocole sécurisé de paiement sur Internet, reconnu sur le plan
international qui consiste à s'assurer, lors de chaque paiement en ligne, que la carte est utilisée par
son véritable titulaire.

Ce système a été inventé pour éviter les fraudes de type CNP (Card No Present), c'est-à-
dire les paiements frauduleux par carte bancaire sans présence réelle de la carte. 3DSecure est
appelé "Verified by Visa" chez Visa, et "SecureCode" chez Mastercard .

157
Le Centre Monétique Interbancaire (CMI), acquéreur national de transactions monétiques, qui détient le
contrôle de la Société Maroc Télécommerce (MTC). Cette dernière est la 1ère plateforme marocaine de paiement via
Internet et le premier opérateur de paiement multicanal.
158
Z. EL MENOUAR, Mémoire de Master, Le contrat de vente électronique, Université HASSAN II
Mohammedia 2020/2021

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

85
Sous paragraphe 2 : le contrôle fiscal

La dématérialisation est devenue une préoccupation majeure pour les entreprises et les
administrations de plusieurs pays, d’où aux différents changements qu’a connus le monde au
niveau de la digitalisation et les avances constatés dans tous les domaines grâce à l’utilisation de
la technologie. La dématérialisation a pour effet de minimiser les cours, faciliter la circulation de
l’information. Mais elle génère également de problèmes, à savoir qu’il facilite aussi le travail des
fraudeurs.

Dans un contexte de développement de l’E-Commerce, il a été nécessaire d’adapter les


diverses formes de contrôle fiscal connues dans les différents pays, afin de tirer parti des évolutions
technologiques, tout en sachant que le contribuable ne se sera pas démuni car il bénéficie de
protections techniques et juridiques propres à entraver l’action de l’administration. 159

A l’instar de législateur français, notre législateur a obligé de sa part certains contribuables


de tenir leur comptabilité sous format électronique, conformément à la réglementation en vigueur,
et de manière à permettre à l’administration fiscale d’exercer ses contrôles. Les contribuables qui
tiennent une comptabilité par procédé électronique doivent présenter leurs documents comptables
sur support électronique. De même, les contribuables qui ont l’obligation de tenir une comptabilité
sous format électronique conformément aux dispositions de l’article 145 160
doivent remettre une
copie des fichiers des écritures comptables établies selon le format électronique.

Il est important aussi , de noter que le législateur a obligé les contribuables qui tiennent la
comptabilité par procédé électronique ou ceux qui sont obligés de tenir cette comptabilité sous
format électronique, de conserver leurs documents comptables sur support électronique. 161

159
H. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en Droit Marocain et
Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021
160
L’article 145 de Code Général des Impôts pour l’année 2023
161
Article 211 de Code Générale des Impôts 2023

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

86
Ainsi, en cas de vérification, et lorsque la comptabilité est tenue au moyen de système
informatisé, le contrôle porte sur l’ensemble des informations, données et traitements
informatiques qui concernent directement ou indirectement à la formation des résultats comptables
ou fiscaux et à l’élaboration des déclarations fiscales, ainsi que sur la documentation relative à
l’analyse, à la programmation et à l’exécution des traitements162.

Or, Il est à noter que les efforts entrepris au niveau du contrôle fiscal au Maroc, au cours de
ces dernières années, ont permis d’enregistrer des avances aussi bien au niveau des dossiers vérifiés
qu’au niveau des droits recouvrés. Ces actions effectuées au niveau opérationnel afin de mieux
cibler la fraude ont permis d’améliorer les performances du contrôle fiscal.

162
Article 212 de CGI 2023

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

87
Conclusion du 2eme chapitre

Après ces différents développements, clôturons par dire que Le commerce électronique est un
domaine délicat tant il est vrai que les problèmes juridiques qu’il soulève sont multiples.

D’une part, que la vie en société a ses exigences, ses contraintes pour assurer le respect des
valeurs fondamentales et la protection des personnes. Elle est régie par un corps de règles qui sont
le fruit de nombreux et nécessaires compromis.

En effet, les parties au contrat de vente électronique encourent leur responsabilité pour tout
manquement aux obligations mises à leur charge .L’encadrement de leur relation, fourni par les
textes juridiques, fonde l’engagement confiant du cybercommerçant et du cyberconsommateur.
Ces co-contractants peuvent ainsi s’appuyer sur des règles, traditionnelles ou spécifiques, leur
garantissant des échanges en ligne aussi sécurisés que des transactions traditionnelles, dans «
l’environnement sain » qui, seul, participe à l’essor du commerce électronique.

Egalement, nul ne peut raisonnablement contester, que le législateur marocain n’a cessé de
vouloir conférer au droit du consommateur, un rôle majeur de la protection de la partie
généralement faible dans le contrat.

Le contrat passé en ligne, étant conclu sans la présence physique des contractants à travers
un système de communication à distance, devient donc un contrat à distance selon le second
chapitre de la loi 31-08 relatives aux mesures de protection du consommateur. Le but essentiel
de cette loi, vise à encourager le développement technologique dans notre pays, et lui donner une
atmosphère sécurisée ; dater les lois à la nouvelle révolution électronique ; créer un nouveau lexique
juridique qui s’adapte avec le commerce électronique ; et encore établir la sécurité et la confiance
entre vendeur et acheteur en ligne.

Ce contrat produira inévitablement des litiges singuliers dont la résolution nécessite un


traitement distinctif. Les modes classiques de résolution des litiges à ce propos , qu’il s’agisse des
tribunaux ou des procédures hors ligne d’arbitrage ou de médiation, ne sont en règle générale pas

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

88
prévus pour connaître de litiges à grande portée géographique et à faible enjeu économique. Ces
mécanismes sont trop chers, trop lents, parfois trop complexes et en conséquence trop peu
accessibles. Cette difficulté d’accès à la justice constitue un obstacle à la confiance dans le
commerce électronique, freine son développement et ralentit l’économie mondiale.

Le développement de cette forme de contrat de commerce a introduit une relation complexe


entre deux domaines totalement différents. En effet, certains concepts fiscaux semblent
fondamentalement incompatibles et révèlent l’originalité du commerce électronique, ce qui met les
administrations fiscales dans les différents pays devant un défi pour pouvoir réussi l’imposition des
transactions qui s’effectuent dans l’espace virtuel et faire face aux nouvelles possibilités de fraude
fiscale.

Ainsi, le commerce électronique met les autorités fiscales devant un véritable défi vu les
difficultés d’identification et l’authentification des contribuables. De plus, il met en échec le lien
territorial sur lequel s’appuie tout système fiscal, qui se définit principalement à partir de
l’identification et de la localisation des redevables, créant une inadaptation des principes de fiscalité
traditionnelle, particulièrement en matière de résidence, du lieu de consommation et de la notion
de l’établissement stable.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

89
Bibliographie
 Les ouvrages :

Vincent Gaufrais, La couleur du consentement électronique ,2003 vol16.n1.

Alexandra Bensamoun, Docteur en droit, Précisions sur la place du silence en droit, Recueil Dalloz
© Editions Dalloz 2011.

Alexandre Cruquenaire, L'interprétation des contrats - en droit d’auteur, Éditions Lancier, 2007.

Philippe MALAURIE, Laurent AYNÈS, Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS


SPÉCIAUX, 8e édition À jour au 3 août 2016.

 Mémoire et thèse :

M. MEKKI, « Le formalisme électronique : la " neutralité technique" n‘emporte pas " neutralité
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Meryem Edderouassi, thèse doctorat le contrat électronique international. Droit. Université


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Hamza. JABIR, Mémoire Master, Le Cadre Juridique et Fiscal du Commerce Electronique en


Droit Marocain et Comparé, UNIVERSITE CADI AYYAD Marrakech, 2020-2021

Malak ALOUI, La sécurité juridique à l'ère du numérique, Mémoire Master en droit des affaires,
UNIVERSITE HASSAN II FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET
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Zaid EL MENOUAR, Mémoire de Master, Le contrat de vente électronique, Université HASSAN


II Mohammedia 2020/2021

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MARS 2010
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français, le droit égyptien et le droit libyen, UNIVERSITÉ DE REIMS CHAMPAGNE-
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VENTE EN LIGNE ET LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR, UNIVERSITE PARIS 1
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DAHI.BAKHIT Bouchra, Mémoire de Master, Réflexion sur la valeur probatoire du contrat


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Khawla ELKHALFI, Mémoire Master, le contrat international de commerce électronique et


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Cady Ayyad Faculté des sciences juridiques Économiques et sociales Marrakech, 2020/2021

Rachid Raja. Rachid Zerbaoui, les spécifiées du contrat électronique, expose du master en droit
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MARWA BILLATY, Mémoire de Master, LE CONTRAT ELECTRONIQUE : ENTRE LA LOI
ET LA PRATIQUE, Faculté de science juridique économique et sociale Mohammedia, 2020/2021

MAHA LAHNECH, mémoire de Master, la protection du cyberconsommateur et le commerce


électronique, Université HASSAN 2 Casablanca, 2020/2021

Farés, signature électronique : sécjaberurité des données, Revue du droit Marocain n°7, 2009

Céline MANGIN, L’expression numérique du consentement contractuel, THÈSE du DOCTORAT


DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE, soutenue le 11 mars 2020.

 Lois et règlements :

Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12 septembre 1913)

La loi 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques

La loi 31-08 relative à la protection du consommateur

LE code de famille

LE CODE CIVILE FRANÇAIS

La Loi de la CNUDCI sur l’arbitrage commercial international

Loi 43-20 RELATIF AUX SERVICES DE CONFIANCE POUR LES TRANSACTIONS


ÉLECTRONIQUES: ADOPTION PAR LE PARLEMENT 8 et 15 décembre 2020

OCDE (2016), La protection du consommateur dans le commerce électronique : Recommandation


de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris.

La Loi française du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique

La loi n°104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence a été promulguée par DAHIR N° 1-14-
116 DU 2 RAMADAN 1435 (30 JUIN 2014)

La Loi n° 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données
à caractère personnel

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

92
La loi INSTITUANT DES JURIDICTIONS DE COMMERCE

 Les articles :

58 ‫» مجلة الدراسات القانونية والسياسية – العدد‬،‫ بومسلة عبد القادر «خصوصية اإليجاب والقبول في المعامالت اإللكترونية‬.‫د‬
‫ جامعة سوسة تونس‬58 8581 ‫جوان‬

Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication V o l (1),
No (1) 2022 L’AUTHENTICITÉ ET L'INTÉGRITÉ DE LA SIGNATURE ÉLECTRONIQUE

CONDITIONS CADRES POUR L’IMPOSITION DU COMMERCE ELECTRONIQUE


« Rapport du Comité des affaires fiscales ».

Philippe MARINI, RAPPORT D´INFORMATION au nom de la commission des finances sur la


fiscalité numérique, le 27 juin 2012

Extraits du Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, adressé à la Nation le 20 août 2014,
à l’occasion du 61e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple

La coopération entre le Maroc et l’Union Européenne : de l’association au partenariat signée le


26/02/1996

 Sites Web :

Jamey Murray, Public key Infrastructure digital signature and systematic risk, Journal of
information Law & technology (JILT) 2003 (1) available. :
http://www2.warwick.ac.uk/fac/soc/law/elj/jilt/2003_1/murray/

LA PREUVE SUR INTERNET http://www.murielle-cahen.com/publications/p_preuve.asp

Eric. CAPRIOLI, le juge et la preuve électronique https://www.caprioli-


avocats.com/fr/informations/le-juge-et-la-preuve-electronique-reflexions-sur-le-projet-de-21-197-
0.html

M Nicod, Acte électronique et métamorphoses en droit des contrats, Lextenso Editions, 2011
https://books.openedition.org/putc/1339?lang=en

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

93
https://revuealmanara.com/contrat-international-electronique-le-conflit-de-lois-dans-le-contexte-
de-larbitrage-international-2/

COURS DE DROIT, « Inexécution du contrat: exécution forcée, exception d’inexécution,


résolution, responsabilité », Inexécution du contrat: responsabilité, exécution forcée, exception
d’inexécution… – Fiches / Cours (cours-de-droit.net)

Peter Misiani, Peter Misiani Mwencha « Taxation of electronic Commerce- A commentary » 2019,
Articlehttps://www.researchgate.net/publication/335313267_TAXATION_OF_ELECTRONIC_
COMMERCE_-_A_COMMENTARY.

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

94
Table de matiere :

REMERCIEMENT: ------------------------------------------------------------------------------------------ 2

DEDICACE : ------------------------------------------------------------------------------------------------- 3

LISTE DES ACRONYMES ---------------------------------------------------------------------------------- 4

SOMMAIRE------------------------------------------------------------------------------------------------- 5
Chapitre 1 : La Conclusion Du Contrat De Vente Electronique Et Sa Preuve D’engagement -------------- 5
Chapitre 2 : L’exécution De L’engagement Electronique : -------------------------------------------------------- 5

INTRODUCTION : ------------------------------------------------------------------------------------------ 6

Chapitre 1 : La Conclusion Du Contrat De Vente Electronique Et Sa Preuve D’engagement ------------------13


Section 1 : les conditions de fond -----------------------------------------------------------------------------------------14
Paragraphe 1 : Le consentement par voie électronique----------------------------------------------------------14
Sous Paragraphe 1 : L’offre électronique ------------------------------------------------------------------------15
A. Le contenu de l’offre en ligne -----------------------------------------------------------------------------17
B. Les effets d’offre en ligne ----------------------------------------------------------------------------------20
Sous paragraphe 2 : L’acceptation de l’offre en ligne ---------------------------------------------------------22
A. La notion de d'acceptation électronique :--------------------------------------------------------------22
B. Les formes d’acceptation à distance---------------------------------------------------------------------24
Paragraphe 2 : l’objet et la capacité des parties du contrat en ligne ------------------------------------------29
Sous paragraphe 1 : la capacité des parties ---------------------------------------------------------------------29
A. La capacité D’un mineur------------------------------------------------------------------------------------30
B. Les majeurs incapables -------------------------------------------------------------------------------------31
C. Une tierce personne-----------------------------------------------------------------------------------------31
Sous paragraphe 2 : l’objet et la cause du contrat électronique --------------------------------------------32
A. La détermination d’objet en ligne : ----------------------------------------------------------------------32
B. La licéité de l’objet : -----------------------------------------------------------------------------------------33

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

95
C. La commercialité de l’objet : ------------------------------------------------------------------------------33
Section 2 : Preuves d'engagement du contrat de E-Commerce : --------------------------------------------------34
Paragraphe 1 : l’écrit électronique : ----------------------------------------------------------------------------------35
Sous paragraphe 1 : les conditions de validité de l’écrit électronique -------------------------------------35
Sous paragraphe 2 : la force probante de l’écrit électronique ----------------------------------------------36
Paragraphe 2 : la signature électronique :---------------------------------------------------------------------------38
Sous paragraphe 1 : Les conditions de validité de la signature électronique ----------------------------40
Sous paragraphe 2 : Les formes et Les types de la signature électronique : -----------------------------41

Chapitre 2 : L’exécution De L’engagement Electronique---------------------------------------------------------------46


Section 1 : La mise en œuvre du contrat électronique ---------------------------------------------------------------49
Paragraphe 1 : Les obligations des parties --------------------------------------------------------------------------49
Sous paragraphe 1 : Les obligations du cybercommerçant --------------------------------------------------49
A-Communication des informations : -------------------------------------------------------------------------50
B- L’obligation de livraison : -------------------------------------------------------------------------------------50
C- L’obligation de garantie :-----------------------------------------------------------------------------------53
Sous paragraphe 2 : les obligations du cyberconsommateur ------------------------------------------------55
A. Le Paiement Du Prix : ---------------------------------------------------------------------------------------55
B. La prise de livraison de la marchandise : ---------------------------------------------------------------57
C. L’Exercice Du Droit De Rétractation ---------------------------------------------------------------------58
Paragraphe 2 : Les instruments juridiques de la protection du cyberconsommateur en matière des
contrats électroniques --------------------------------------------------------------------------------------------------------------60
Sous-paragraphe 1 : La loi 31 – 08 relative à la protection de consommateur :-------------------------60
A. Le respect de l’ordre public : ------------------------------------------------------------------------------61
B. La Publicité commerciale adressée au consommateur : --------------------------------------------62
C. Les clauses abusives : ---------------------------------------------------------------------------------------63
Sous-paragraphe 2 : les autres instruments juridiques réservés à la protection du consommateur
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------65
Section 2 : Le contentieux des contrats électroniques ---------------------------------------------------------------67
Paragraphe 1 : l’inexécution du contrat en ligne-------------------------------------------------------------------67
Sous paragraphe 1 : Le cas d’inexécution de l’obligation de livraison (exemple) :----------------------68
Sous paragraphe 2 : Les sanctions directes ----------------------------------------------------------------------71
Paragraphe 2 : La résolution des litiges dans les contrats conclus par voie électroniques :--------------72

LE CONTRAT ELECTRONIQUE ENTRE LE FORMALISME ET LA PROTECTION JURIDIQUE

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Sous paragraphe 1 : Les juridictions compétentes : -----------------------------------------------------------73
Sous paragraphe 2 : La loi applicable : ----------------------------------------------------------------------------74
Section 3 : la fiscalité en E-commerce -----------------------------------------------------------------------------------75
Paragraphe 1 : les principes fiscaux en matière de E-commerce et La création d’un nouvel impôt----76
Sous paragraphe 1 : les principes essentiels du contrat E-fiscal --------------------------------------------77
Sous paragraphe 2 : La création d’un nouvel impôt -----------------------------------------------------------80
a. La taxe sur les bits : ------------------------------------------------------------------------------------------80
b. La taxe des courriers électroniques : --------------------------------------------------------------------82
Paragraphe 2 : Perspectives en matière d’Etablissement de l’impôt et l’accomplissement des
obligations fiscales -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------84
Sous paragraphe 1 : l'identification du contribuable ----------------------------------------------------------84
Sous paragraphe 2 : le contrôle fiscal -----------------------------------------------------------------------------86

BIBLIOGRAPHIE ------------------------------------------------------------------------------------------ 90

TABLE DE MATIERE : ------------------------------------------------------------------------------------ 95

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