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Droit
Livre du professeur
2e édition mise à jour
Sous la direction de
Patrick MERCATI
Pauline AICART
Pierre ARCUSET
Alexandra BUCHER
Patrick MERCATI
Christine PALAU
Édition : Samuel Briand-Favard
Fabrication : Emmanuelle Perrier
2/ © Nathan
Sommaire
THÈME 1 – QU’EST-CE QUE LE DROIT ?
CHAPITRE 1
Le droit et ses fonctions dans la société ................................................................................. 5
CHAPITRE 2
Les sources du droit ............................................................................................................. 17
ENTRAÎNEMENT AU BAC – THÈME 1
Comment le droit naît-il ? ................................................................................................... 29
© Nathan /3
4/ © Nathan
Chapitre 1
Le droit et ses fonctions dans la société
Avant la classe
Quel est l’objectif de ce plan ?
Faire de l’égalité pour les personnes lesbiennes, gays, bi et trans une égalité concrète et effective.
Remarque 1 : Selon l’article 222-23 du Code pénal, « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque
nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence,
contrainte, menace ou surprise est un viol. »
Le viol est puni de 15 à 20 ans de réclusion criminelle selon les circonstances et de 30 ans lorsqu’il a
entrainé la mort de la victime.
Remarque 2 : Les peines prévues par le Code pénal sont des maxima. En pratique le juge tient compte
des faits et des circonstances de leur commission pour fixer la peine.
2. Quelle serait la probable réaction des victimes d’atteintes aux personnes ou aux biens si
ces comportements n’étaient pas interdits et sanctionnés par les tribunaux ? (Doc. 2)
Les victimes n’auraient d’autres choix que de protéger elles-mêmes leur intégrité physique et leurs biens
en recourant, si nécessaire, à la violence. Chacun tenterait de se faire justice soi-même.
3. Indiquez si les droits et interdictions cités correspondent au maintien de l’ordre public ou
à l’un des principes généraux de la société. (Doc. 3 et 4)
a. Libre communication des pensées et des opinions : principe de liberté
b. Obligation de l’autorisation des manifestations par la préfecture : maintien de l’ordre public
c. Interdiction des violences sur personne : maintien de l’ordre public
d. Liberté de réunion : principe de liberté
e. Interdiction du vol : maintien de l’ordre public
f. Liberté d’adhésion à un syndicat pour tout salarié : principe de liberté
g. Égalité des droits entre femmes et hommes garantie : principe d’égalité
4. « Un régime de sanctions doit comporter des sanctions suffisamment sévères pour avoir un
effet dissuasif. » Que pensez-vous de cette affirmation ?
Nul ne conteste aujourd’hui que l’existence de la sanction a un effet préventif important. Plus la
probabilité d’être sanctionné augmente, plus la sanction joue son rôle dissuasif. Les sanctions doivent
donc présenter un minimum de sévérité pour jouer leur rôle dissuasif.
On peut toutefois ajouter que, quelle que soit la sévérité de la peine, une minorité d’individus n’hésite
pas à transgresser les règles.
Remarque : Les élèves souligneront certainement que le montant de l’amende en cas de non-respect
des mesures de confinement (135 €) est suffisamment élevé pour dissuader la majorité des individus
(mais non la totalité) de transgresser les règles.
8. Qu’est-ce que le principe d’égalité salariale ? Pour qui est-il une contrainte ? Pour qui est-
il un droit ? (Doc. 8)
Le principe d’égalité salariale garantit une rémunération égale à toutes les personnes fournissant un
travail semblable sans discrimination fondée sur le sexe ou tout autre critère (origine...).
C’est une contrainte pour l’employeur et un droit pour le salarié.
Allez plus loin ! Pourquoi être adopté par son beau-père ? (p. 9)
1. Quelle est l’utilité de recourir à l’adoption simple de l’enfant de son conjoint ?
Les beau-père et belle-mère n’ont pas de lien juridique avec l’enfant de leur conjoint. Adopter l’enfant
de son conjoint permet donc de créer un lien de filiation (adoptive) entre un enfant et son beau-parent
(belle-mère ou beau-père) créant des droits et obligations entre eux.
L’adoption simple permet à l’adopté de porter le nom de son adoptant (en principe accolé à son nom
d’origine) et fait de l’adopté l’héritier de l’adoptant (vocation successorale et avantage fiscal).
Elle crée également une obligation alimentaire réciproque.
Enfin, l’adoptant est titulaire de l’autorité parentale avec son conjoint mais ce dernier en conserve seul
l’exercice (sauf déclaration conjointe déposée en ce sens au greffe du tribunal judiciaire).
Remarque : On peut préciser qu’il y a famille recomposée lorsqu’un couple d’adultes vit (au moins une
partie du temps) avec un ou des enfants issus d’une précédente union de l’un des membres du couple.
Ressources numériques
www.legifrance.gouv.fr
La consultation des « codes en vigueur » sur le site permet d’illustrer la variété des rapports que le droit
organise.
Il est important que les élèves acquièrent rapidement le réflexe « Légifrance » afin qu’ils comprennent
que le droit est accessible. Ils pourront, dans les chapitres suivants, être amenés à utiliser le site pour
une recherche de texte ou de jurisprudence.
www.conseil-constitutionnel.fr
Ce site peut être consulté pour une étude du texte de la DDHC garantissant l’égalité entre les hommes
et leur liberté. En insistant sur la place de la DDHC dans le préambule de la Constitution, ce travail peut
constituer une introduction à l’étude des sources du droit.
On trouvera également sur ce site un article de Pierre Mazeaud sur les notions de libertés et d’ordre
public (article destiné au professeur).
www.gouvernement.fr/qu-est-ce-que-la-laicite
Ce site propose plusieurs supports permettant de répondre aux questions des élèves sur la laïcité ou bien
de profiter du thème du chapitre pour une étude de ce principe.
www.presse.justice.gouv.fr/communiques-de-presse-10095/comite-du-suivi-du-plan-dactions-
lgbt-33826.html
Le premier comité de suivi du Plan national pour l’égalité des droits, contre la haine et les
discriminations anti-LGBT+ 2020-2023 s’est réuni le 16 mars 2021.
https://www.vie-publique.fr/loi/268659-loi-bioethique-pma
Ce site peut être consulté pour suivre l’évolution de l’adoption du projet de loi relatif à la bioéthique
(recherches à faire dans le « aller plus loin » de la page 11).
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R2000
Ce site met à disposition le formulaire CERFA de déclaration conjointe de l’exercice en commun de
l’autorité parentale en cas d’adoption de l’enfant de son conjoint. Voir « aller plus loin » de la page 9.
Avant la classe
Quels textes (national et européen) envisagent de réglementer le gaspillage et la fin du
plastique à usage unique ?
Deux textes envisagent de règlementer le gaspillage et la fin du plastique à usage unique :
– au niveau national : un projet de loi (la loi, adoptée le 10 février 2020 et entrée en vigueur au 1 janvier
2021, prévoit la fin de la mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040) ;
– au niveau européen : une directive européenne, qui prévoit la fin des objets à usage unique comme les
cotons tiges
Allez plus loin ! On ne peut pas dire n’importe quoi sur le web ! Le
droit l’interdit… (p. 19)
1. Quelle source de droit national a pour objectif de lutter contre les « fake news » ?
Il s’agit de la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information. Cette loi a pour objectif de
lutter contre la diffusion de fausses informations en période électorale, notamment sur Internet.
2. Quelles obligations cette loi propose-t-elle de mettre à la charge des diffuseurs d’informations ?
Cette loi oblige les diffuseurs comme Facebook ou Twitter à être plus vigilants sur les contenus publiés
ou diffusés, à faire preuve de plus de transparence et de coopération. Ils devront notamment permettre
aux internautes de signaler de fausses informations, et en informer les autorités le cas échéant. Par
ailleurs, les services de télévision sous l’influence d’un État étranger ou contrôlés par cet État peuvent
être empêchés de diffuser des informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation.
3. Quelle autorité est en charge du contrôle du respect de ces obligations ? Quel est son rôle ?
C’est actuellement le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) qui est en charge du contrôle du respect
de ces obligations pour les services de télévision. Cette autorité administrative s’assure que la liberté
d’expression est préservée dans l’intérêt du public et des professionnels, en opérant une régulation
protectrice des droits et libertés individuelles.
Allez plus loin ! Pour une loi, tout le monde s’y met : le Parlement,
c’est deux chambres ! (p. 23)
1. Quelle institutions nationales sont intervenues dans l’adoption du texte cité ?
La proposition de loi a d’abord été adoptée par l’Assemblée nationale (en Commission puis en séance
publique), puis modifiée et adoptée par le Sénat avant d’être définitivement adoptée par l’Assemblée.
2. De quel texte s’agit-il ?
Il s’agit d’une loi, définitive après son adoption par les deux chambres du Parlement. Le but de cette loi
est d’encadrer l’exploitation commerciale de l’image des moins de 16 ans sur les plateformes en ligne.
3. Qui en est à l’origine ?
Puisqu’il est question d’une proposition de loi, on peut en conclure que c’est un parlementaire (député
ou sénateur) qui en est à l’origine. Il s’agit ici d’un député, Bruno Struder. On parle de projet de loi,
lorsque le gouvernement est à l’origine du texte examiné avant son adoption.
4. Que prévoit-il ?
Le texte prévoit différentes mesures destinées à protéger les enfants mineurs de moins de 16 ans, dès
lors que des vidéos en ligne utilisant leur image est publiée et génère une somme d’argent dont le
montant sera fixé par décret en Conseil d’État. Outre les modalités de versement des sommes dues aux
mineurs, le texte prévoit aussi la possibilité pour un enfant mineur de faire cesser la diffusion de son
image, même lorsque celui-ci sera devenu majeur.
Situation 2
1. M. Vogart aimerait savoir si les règles légales en matière de congés payés lui sont
applicables. Dans la négative, de quelles sources de droit peuvent émaner les dispositions
applicables à ses congés ?
En droit du travail, les règles légales s’appliquent aux salariés, soit parce qu’elles édictent une règle
d’ordre public, soit à défaut d’autres sources de droit, comme un accord d’entreprise ou une convention
collective.
M. Vogart est concerné, comme ses collègues, par les règles de l’accord d’entreprise qui leur est
applicable et qui priment sur le contenu de la convention collective et de la loi.
Remarque : on peut signaler aux élèves que le champ d’application du droit négocié en matière de
congés payés ne peut être celui de la durée minimale de ces congés, défini par l’article L3141-3 du
Code du travail posant une règle d’ordre public tandis que l’article L3141-10 précise que le droit
négocié ne peut que :
« 1° Fixer le début de la période de référence pour l'acquisition des congés ;
2° Majorer la durée du congé en raison de l'âge, de l'ancienneté ou du handicap ».
2. L’accord d’entreprise lui semble moins favorable que la convention collective en ce qui
concerne la détermination des dates de congé. Est-ce possible ?
Parmi les règles de droit négocié en droit du travail, celles de l’accord d’entreprise prime sur celles des
conventions collectives, même si elles sont moins favorables aux salariés. Il existe des exceptions à cette
possibilité de dérogation, dans le cas des dispositions intéressant quelques domaines du droit comme les
salaires minima, les classifications, la protection sociale complémentaire, certaines mesures liées à la
durée du travail, au CDD. Rien cependant n’est dit pour ce qui est de la date des congés payés.
M. Vogart est donc soumis aux règles conventionnelles nées de l’accord d’entreprise, même si elles sont
moins favorables que celles de la convention collective.
3. Selon vous, comment se justifie la hiérarchie entre les règles de droit du travail illustrée
ici ?
Les sources du droit sont multiples et, depuis les réformes de 2016 et 2017, la première place est donnée,
en matière de droit négocié, aux accords d’entreprise (ou d’établissement), les règles légales
n’apparaissant, dans bien des cas, que comme des règles supplétives (s’appliquant à défaut de règles de
droit négocié).
Le but poursuivi par les réformes récentes du droit du travail est de donner la primeur au droit qui
s’élabore « sur le terrain » et spécialement dans le cadre de l’entreprise. D’abord, c’est un droit négocié,
donc donnant aux syndicats de salariés et aux employeurs ou à leurs représentants la faculté d’exprimer
leur point de vue et leurs attentes, et de confronter leurs avis. Ensuite, ce sont des règles de droit qui
prennent en compte, mieux que des règles légales générales, les spécificités des entreprises, de leurs
conditions de travail… et des possibilités d’améliorer leur compétitivité. Or, le droit du travail moderne
se doit d’associer la défense des salariés et la défense de l’emploi, liée sans aucun doute aux
performances de l’entreprise.
Avant la classe
1. Quelle est la situation présentée dans cette vidéo ?
La vidéo évoque le cas de la livraison d’un colis qui n’a pas été commandé par le destinataire de l’envoi.
Bien sûr, cette livraison est accompagnée de la facture correspondant au prix du produit.
2. Que faire dans ce genre de situation ?
Le destinataire qui reçoit ici un envoi « forcé » ne doit pas payer. Il n’a même pas l’obligation de ren-
voyer le colis, et cela même si l’expéditeur le menace. On n’est pas tenu d’exécuter un contrat qu’on
n’a jamais conclu !
Allez plus loin ! Un accord vaut toujours mieux qu’un procès (p. 35)
1. Quel est le rôle de la conciliation ?
La conciliation a pour rôle d’éviter que le litige dure trop longtemps, qu’il engendre des frais pour les
parties et qu’il contribue à l’encombrement des tribunaux.
2. Qu’a permis la conciliation dans les deux affaires ?
La conciliation a permis de trouver un terrain d’entente en renouant le dialogue entre les parties.
Dans le litige entre le propriétaire et l’artisan à propos d’une fissure, un constat d’accord est signé afin
d’éviter une procédure. Dans le cas des nuisances liées aux émanations de peinture, une médiation est
proposée à la mairie. En cas de non-accord, un constat sera rédigé par le conciliateur pour prouver au
juge la démarche des parties.
3. Quelle différence faites-vous entre le rôle du juge et celui d’un conciliateur ?
Le juge est là pour trancher un litige en utilisant les règles de droit. Le conciliateur permet de faire
renouer le dialogue entre des parties afin d’éviter le recours à la justice. Si la conciliation n’aboutit pas,
le juge viendra trancher le litige.
1. Le demandeur est celui qui introduit 5. Les preuves écrites sont parfaites car
l’action en justice. elles sont difficiles à contester.
Vrai Faux Vrai Faux
2. La preuve d’un acte juridique doit 6. Les présomptions irréfragables ne
être écrite car les effets de l’acte ont permettent pas d’apporter la preuve
été voulus par les parties, qui ont contraire.
aussi envisagé leurs conséquences ju-
Vrai Faux
ridiques.
Vrai Faux 7. Les témoignages ont davantage de
force probante que les actes authen-
3. L’écrit est toujours obligatoire pour tiques.
prouver un acte juridique.
Vrai Faux
Vrai Faux
8. Les témoignages sont laissés à la libre
4. Un acte sous seing privé est un écrit appréciation du juge qui se forge
rédigé et signé par des particuliers alors son intime conviction.
s’engageant les uns envers les autres.
Vrai Faux
Vrai Faux
Ressources numériques
www.justice.gouv.fr/
Ce site permet de faire découvrir les notions essentielles du thème, notamment le rôle de la conciliation
avec de nombreuses vidéos et ressources interactives.
Exemple : Vidéo : La conciliation, une autre solution que le procès pour mettre fin au conflit – 9’27 min.
www.mediatheque.justice.gouv.fr/direct/1212-8142e4b57596bbf9d9874069cfc7ef7098bff689-
1548348045-direct
www.legifrance.gouv.fr/
En consultant « La jurisprudence judiciaire », on peut guider les élèves vers un arrêt de la Cour de cas-
sation et notamment des arrêts sur l’admissibilité de la preuve ou plutôt sur le caractère illicite ou licite
de cette dernière.
Allez plus loin ! Les mineurs vont-ils souvent en prison ? (p. 49)
1. En quoi consiste le placement des délinquants mineurs en centre éducatif fermé ?
Le placement des délinquants en centre éducatif fermé (CEF) apparaît comme une alternative à la prison,
tout en étant une sanction privative de liberté. Cette mesure est de courte durée, avec des contraintes
imposées aux intéressés qui restent sous la surveillance d’un magistrat.
1. Les deux ordres de juridiction sont 6. La publicité des débats se traduit par
constitués par les tribunaux de droit la publication des jugements dans la
privé et les tribunaux de droit pénal. presse.
Vrai Faux Vrai Faux
2. Le tribunal judiciaire est compétent 7. Se constituer partie civile consiste à
pour tous les petits litiges de droit demander une indemnisation pour le
civil. préjudice subi lors d’une infraction.
Vrai Faux Vrai Faux
3. Le droit à un procès équitable 8. La cour d’appel rend des arrêts
signifie que la justice est gratuite. constituant des décisions en dernier
Vrai Faux ressort.
4. En matière pénale, la gravité de Vrai Faux
l’infraction détermine à la fois le 9. Un jugement non susceptible d’appel
tribunal compétent et les peines ne peut pas faire l’objet d’un pourvoi
encourues. en cassation.
Vrai Faux Vrai Faux
5. Le procès civil commence par une 10. Il existe une Cour de cassation par
assignation. région administrative.
Vrai Faux Vrai Faux
2. Mesurer la propension à exercer les recours judiciaires (p. 54)
1. Quelle est la proportion des affaires de droit privé faisant l’objet d’un appel ?
Sur un total de 1 534 671 affaires jugées en 1er ressort, 229 313 ont fait l’objet d’un appel, soit une
proportion d’environ 15 %.
2. Quelle est la proportion des affaires jugées en appel faisant l’objet d’un pourvoi en
cassation ?
Sur 229 313 arrêts de cours d’appel, 17 458 ont donné lieu à un pourvoi en cassation, soit une proportion
de 7,61 %.
3. Quelle est la proportion des affaires de droit privé dont la procédure se déroule jusqu’à la
Cour de cassation ?
Sur un total de 1 534 671 affaires jugées en 1er ressort, 17 458 se terminent en Cour de cassation, soit
une proportion de 1,14 %.
4. Quelle conclusion peut-on tirer de ces chiffres ?
On observe que la faculté de recourir à la cour d’appel est exploitée de façon relativement fréquente,
sans que ce soit le principe : l’immense majorité des jugements du 1er degré sont donc acceptés par les
justiciables. Quant au pourvoi en cassation, il est loin d’être systématique, même dans les affaires
soumises à la cour d’appel. Il s’agit d’un recours qui reste exceptionnel.
On peut penser que les justiciables sont réticents à engager des frais importants et à défendre leurs
intérêts en justice durant de nombreuses années.
On peut aussi avoir l’espoir que la jurisprudence de la Cour de cassation serve assez fréquemment de
« modèle » de décision aux juges du fond et que les parties renoncent aux recours parce qu’elles
anticipent le sens des arrêts qui seraient rendus en cour d’appel et plus encore en Cour de cassation.
B. Le pourvoi en cassation
La Cour de cassation est la juridiction suprême de l’ordre judiciaire. Elle siège à Paris et elle exerce sa
compétence sur l’ensemble du territoire français. Son rôle est de juger la bonne application du droit par
les tribunaux et les cours, c’est-à-dire les juges du fond.
Tout justiciable qui a été jugé en dernier ressort a le droit de former un pourvoi en cassation pour faire
vérifier que les juges du fond ont respecté le droit. La Cour de cassation ne réexamine pas le fond de
l’affaire. Elle est juge du droit. Elle a l’autorité pour casser une décision non conforme au droit. Elle
peut également approuver les juges du fond : dans ce cas, elle rejette le pourvoi.
Avant la classe
1. Qui est l’auteur de la photo ?
C’est le singe lui-même qui est l’auteur de la photo. Il a opéré après s’être emparé de l’appareil du
photographe.
2. Le singe est-il, selon vous, reconnu comme une personne pour le droit ?
Dans cette affaire, personne ne reconnaît au singe un quelconque droit sur les photos qu’il a réalisées.
C’est bien le signe qu’il n’est pas reconnu comme une personne de droit.
Allez plus loin ! L’animal, un meuble ? Les choses ont évolué ! (p. 63)
1. Que s’est-il passé en 2015 ?
Par la loi du 16 février 2015 qui crée l’article 515-14, le Code civil reconnaît les animaux comme des
êtres vivants doués de sensibilité en les distinguant clairement des biens meubles « de droit commun ».
2. Dans quelle catégorie juridique l’animal est-il classé : celle des sujets de droit ou celle des objets
de droit ?
Les animaux sont classés dans la catégorie des biens meubles. Ils sont donc aux yeux de la loi reconnus
comme des objets de droit et non comme des sujets de droit. Ils n’ont pas de personnalité juridique.
3. Quelles sont les conséquences de l’introduction de l’article dans le Code civil pour ce qui
concerne les rapports des sujets de droit à l’égard des animaux ?
Le Code pénal interdisait déjà les actes de cruauté et de torture sur les animaux, mais le fait que le Code
civil reconnaisse les animaux comme des êtres vivants doués de sensibilité marque un tournant en vue
d’une amélioration de la condition animale. En évoquant les lois qui protègent les animaux, le Code
civil renvoie aux obligations que les personnes ont à leur égard.
Ressources numériques
www.legifrance
Faire des recherches sur la jurisprudence judiciaire et administrative à l’aide des mots clés et les habituer
à lire des décisions de justice et notamment des arrêts de Cour de cassation.
www.service-public.fr
Toutes les démarches administratives sont expliquées et cela peut faire l’objet de nombreuses recherches
par les élèves (demande d’extrait d’acte de naissance, déclaration de naissance, de décès, demande de
changement de nom…).
www.30millionsdamis.fr/la-fondation/
Des recherches pour sensibiliser sur la cause animale et peut-être pour identifier la fondation en tant que
personne morale spécifique.
1. Distinguer la capacité
• Capacité – incapacité juridique
et l’incapacité juridiques
Avant la classe
Une personne atteinte d’un handicap lourd vous semble-t-elle apte à agir seule dans la
société ?
Un handicap physique (comme une tétraplégie) peut réduire l’aptitude d’une personne à agir seule au
quotidien (se déplacer, faire ses courses, payer ses factures, etc.). De même, un handicap mental (comme
la trisomie ou l’autisme) peut priver une personne de discernement et l’empêcher d’agir seule dans son
intérêt (risque d’abus de l’état de faiblesse par les tiers).
Allez plus loin ! Choisir soi-même son ange gardien… (p. 77)
1. Présentez brièvement les deux types de mandat de protection future.
Le mandat « pour soi-même » permet à une personne de désigner à l’avance la ou les personnes chargées
de veiller sur elle et/ou sur son patrimoine pour le jour où elle ne serait plus en état de le faire seule.
Le mandat « pour autrui » permet aux parents d’un enfant souffrant de maladie ou de handicap de
désigner à l’avance là où les personne(s) chargée(s) de veiller sur les intérêts de leur enfant à leur décès.
2. Quel est l’intérêt majeur du mandat de protection future ?
Le mandat de protection future permet à une personne de choisir elle-même la personne chargée de
veiller sur elle et/ou son patrimoine. Il permet en particulier d’éviter que la tutelle soit confiée à un
établissement professionnel.
3. Quand le mandat prend-il effet (distinguez les deux types de mandat) ?
Le mandat « pour soi-même » prend effet lorsque l’état de santé du mandant se dégrade (état constaté
par un médecin inscrit sur la liste établie par le procureur de la République).
Le mandat « pour autrui » prend effet au décès du ou des mandants.
4. Qui est chargé de vérifier les comptes de gestion ?
Tous les ans, le mandataire doit rendre compte de sa mission à la personne chargée du contrôle de
l’exécution du mandat : le notaire en cas de mandat notarié ou la personne désignée par le mandant en
cas de mandat sous seing privé (un contrôleur de gestion).
Remarque : en cas de litige, la personne chargée du contrôle peut saisir le juge des contentieux de la
protection (juge des tutelles des majeurs).
J’apprends que le [indiquer la date] mon fils a acheté une trottinette électrique pour un prix de 439 euros
auprès de votre société.
Peut-être l’ignorez-vous, mais mon fils est né le [indiquer la date de naissance]. Il est donc mineur. Or,
selon l’article 1146 du Code civil, « sont incapables de contracter, dans la mesure définie par la loi : les
mineurs non émancipés […] ».
Un tel achat n’est pas habituel pour un adolescent de son âge. Il ne pouvait donc pas valablement
l’effectuer sans mon accord.
(Signature)
Ressources numériques
droit-finances.commentcamarche.com/faq/6055-tutelle-droits-et-pouvoirs-du-tuteur
Site comportant des compléments et une vidéo sur la tutelle.
www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F33367
Pour un complément sur l’habilitation familiale.
www.adultes-vulnerables.fr/
Ce site contient une approche pragmatique de la protection des majeurs vulnérables. Il peut constituer
une base à des exercices complémentaires.
www.legifrance.gouv.fr
www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020017088&categorieLien=id
Pour consulter la classification des actes de gestion du patrimoine des personnes placées en curatelle ou
tutelle (décret n° 2008-1484 du 22 décembre 2008).
La consultation de ce texte peut être proposée à partir d’un exercice de recherche consistant à classer
différents actes dans l’une ou l’autre des deux catégories.
Avant la classe
1. Quels sont les deux principaux éléments qui composent le patrimoine des ménages en 2018 ?
Les deux principaux éléments qui composent le patrimoine des ménages en 2018 sont un patrimoine
immobilier et un patrimoine financier.
2. Quelle évolution constate-t-on ? Pour quelles raisons ?
Malgré une légère baisse de la détention de patrimoine immobilier, cette composition de patrimoine
reste stable. Les Français ne souhaitent en effet pas prendre de risque et pensent que l’immobilier reste
une valeur sûre.
Allez plus loin ! Une salle de rédaction aux enchères ! (p. 85)
1. De quel patrimoine dépendent les biens objets de la vente aux enchères ?
Les biens objets de la vente aux enchères dépendent du patrimoine d’une personne morale, le journal
L’Écho du Centre.
2. Quelle est la nature de ces biens ? Expliquez.
Les biens vendus aux enchères sont des meubles corporels (meubles et objets) que l’on peut toucher :
des appareils photos numériques, des étagères, des archives…
3. Pourquoi peut-on dire que les droits sur ces biens sont patrimoniaux ?
Les droits de propriété du journal L’Écho du Centre sont patrimoniaux car ils portent sur des éléments
de son patrimoine et, évaluables en argent, ils peuvent être cédés dans le cadre de la vente.
Meubles Immeubles
– De l’argent liquide pour une valeur de 6 200 € Une maison pour une valeur de
Corporels
– 3 tableaux pour une valeur de 58 000 € 120 000 €
2. Quelle est la valeur du patrimoine de Clémentine avant le décès de son père ? après le
décès de son père ?
Avant le décès de son père, le patrimoine de Clémentine est composé à l’actif de l’ensemble de ses biens
dont on ne connaît pas la valeur (maison de Pernes-les-Fontaines, biens professionnels…) dont il faut
retrancher les éléments du passif, pour un montant total de 30 000 euros de factures impayées.
Après le décès de son père, Clémentine possède, en plus de son patrimoine d’avant le décès, un
patrimoine augmenté d’une valeur de 176 200 € (120 000 + 6 200 + 58 000 – 8 000).
3. Que redoutait Clémentine avant le décès de son père ?
Avant le décès de son père, Clémentine éprouvait des difficultés à régler des factures impayées pour
une somme totale de 30 000 €. Elle redoutait que ses créanciers utilisent leur droit de créance pour faire
saisir ses biens mobiliers et immobiliers en règlement des sommes dues, conformément aux dispositions
des articles 2284 et 2285 du Code civil.
4. Quelle est la règle applicable qui lui aurait permis de faire face à cette situation ?
Pour limiter les risques pris, l’article L. 526-1 du Code de commerce prévoit que les créanciers
professionnels des entrepreneurs individuels, régulièrement inscrits sur un registre de publicité, ne
peuvent saisir la résidence principale de leur débiteur. En cas d’utilisation mixte (privée et
professionnelle), seule la partie professionnelle est saisissable.
A. La notion de patrimoine
Le patrimoine contient tout ce qui a une valeur pécuniaire pour une personne et il se divise en une
partie appelée l’actif (ses droits et ses biens) et une partie appelée le passif (l’ensemble de ce qu’elle
doit). Selon la théorie du droit français, le patrimoine constitue une universalité juridique, l’ensemble
des éléments de l’actif répondant des dettes du passif.
B. La composition du patrimoine
En termes économiques, l’actif et le passif composent le patrimoine d’une personne. Ainsi la valeur d’un
patrimoine doit s’apprécier en retranchant le passif de l’actif du patrimoine.
L’actif est alors composé d’un ensemble de droits dits patrimoniaux car évaluables en argent.
Le passif consiste en l’ensemble des dettes et obligations pécuniaires dues par un individu.
En termes de biens, le patrimoine se compose de différents types de biens :
– des biens corporels : qui ont une existence physique, que l’on peut toucher (ex. : un téléviseur, une
trousse de crayons…) ;
– des biens incorporels : qui n’ont pas d’existence matérielle, que l’on ne peut toucher (ex. : une part
de société, la clientèle…).
Ces biens peuvent être :
– des biens meubles : que l’on peut déplacer (ex. : un téléviseur) ;
– des biens immeubles : qui sont ancrés au sol et que l’on ne peut déplacer (ex. : une maison).
En termes de droits : lorsque l’on parle de biens en droit, c’est en réalité à un droit lié à une chose et
non à la chose elle-même que l’on s’intéresse. C’est ainsi que l’on distingue différents types de droits
composant le patrimoine des personnes :
– les droits réels, qui portent sur une chose (ex. : le droit de propriété) ;
– les droits personnels, qui s’exercent contre une personne et qui permettent au créancier d’exiger de
son débiteur la remise d’une somme d’argent ou la réalisation d’une prestation (ex. : droit de créance) ;
– les droits intellectuels, qui portent sur une création (ex. : les droits d’un auteur sur son œuvre).
Certains droits de la personne, bien qu’importants pour elle, n’entrent pas dans son patrimoine, car ils
ne possèdent pas de valeur pécuniaire. C’est le cas en particulier des droits de la personnalité (droit de
vote, droit à l’honneur, droit au respect de la vie privée, droit à l’image, etc.).
Tout le monde n'est pas apte à défendre ses droits (p. 93)
1. Quel problème juridique l’état de santé défaillant de M. Marquet pose-t-il à la société qu’il
dirigeait ?
Le dirigeant d’une société est amené à passer des contrats avec des clients, des fournisseurs, des
banquiers, éventuellement il peut avoir à représenter sa société en justice lors d’un procès. Tout cela
suppose d’être juridiquement capable. Lorsqu’une personne majeure n’est plus en état de défendre seule
ses intérêts, la loi prévoit qu’on puisse la faire placer sous un régime juridique d’incapacité. Le problème
juridique que pose l’état de santé de M. Marquet est le suivant :
À quelles conditions une personne dont la santé est altérée peut-elle être déclarée incapable
juridiquement et placée sous un régime de protection juridique tout en continuant à exercer ses
responsabilités professionnelles ?
2. Quels dispositifs juridiques peuvent permettre d’assurer la protection des intérêts
patrimoniaux de M. Marquet ? Lequel vous semble le plus pertinent ? Justifiez votre
choix.
Il existe plusieurs régimes de protection juridique des personnes dont les facultés personnelles sont
altérées.
– La personne concernée peut être placée sous sauvegarde de justice, mais c’est une mesure provisoire.
Or M. Marquet a subi des lésions irréversibles, qui obligent à envisager des mesures durables, voire
permanentes.
– La personne affaiblie ou ses proches ont la possibilité de demander le placement de l’intéressé sous
régime de tutelle. Dans ce cas, l’incapable majeur est représenté par un de ses proches – souvent son
conjoint – pour les actes juridiques. Il est ramené au statut d’un mineur. Ce régime convient quand la
personne est dans l’impossibilité de défendre ses intérêts, du fait de si graves altérations physiques ou
mentales qu’elle ne peut pas exprimer son point de vue.
En l’espèce M. Marquet a des problèmes physiques, des difficultés d’expression et une diminution de
ses capacités intellectuelles, mais il peut tout de même exprimer sa pensée et communiquer. La tutelle
semble donc un régime d’incapacité trop sévère pour lui.
– La personne en difficulté ou ses proches peuvent demander le placement de l’intéressé sous régime de
curatelle. Dans ce cas-là, l’incapable est assisté pour conclure les actes juridiques graves, la loi imposant
la signature du curateur à côté de celle de l’incapable. Ce dernier reste capable de passer les contrats
courants. La curatelle n’est pas un régime de représentation mais d’assistance et de contrôle.
Dans la situation étudiée, M. Marquet semble avoir le profil d’une personne à placer en curatelle. Il a
vu ses capacités intellectuelles diminuer, ce qui pourrait l’amener à commettre des erreurs d’appréciation
préjudiciables lors de la conclusion de contrats importants, mais il paraît apte à régler ses affaires
courantes.
3. M. Marquet pourra-t-il rédiger son testament comme il le souhaite ?
Un majeur incapable sous tutelle ne peut pas librement faire son testament. Il lui faut l'autorisation du
juge ou du conseil de famille s’il a été constitué. En revanche, un majeur placé sous curatelle peut
« librement tester » dit la loi.
Si, comme cela semble probable, M. Marquet est placé en curatelle, il pourra donc librement rédiger son
testament. S’il était placé sous tutelle, il ne pourrait pas le faire librement.
© Nathan Entraînez-vous ! – Tout le monde n'est pas apte à défendre des droits / 93
4. Comment les biens allant à sa fille mineure seront-ils gérés ? Envisagez différents types
d’actes juridiques pouvant les concerner, les actes d’administration d’une part, les actes
de disposition d’autre part.
Lorsqu’un enfant mineur est élevé par ses deux parents disposant de l’autorité parentale, ses biens sont
administrés en commun par les deux parents, chacun d’entre eux étant administrateur. Si l’un des parents
est privé de l’autorité parentale, le Code civil indique que l’administration légale appartient à celui des
parents qui exerce l’autorité parentale. Ce parent peut accomplir seul les actes d’administration et même
les actes de disposition, à l’exception de certains actes particulièrement graves nécessitant l’autorisation
du juge des tutelles, comme les ventes d’immeubles, les emprunts, etc.
Mais il faut distinguer entre l’autorité parentale et le droit d’administrer les biens de son enfant.
Logiquement, même si la loi ne parle pas de déchéance d’autorité parentale à l’encontre des personnes
sous tutelle ou curatelle, le parent qui ne peut plus administrer ses biens parce qu’il est incapable ne
pourra pas plus administrer ceux de son enfant mineur. Soit il sera représenté par son tuteur (régime de
tutelle) pour tous les actes juridiques, aussi bien d’administration que de disposition, soit il sera assisté
par son curateur (régime de curatelle) pour les actes de disposition et pourra conclure seul les actes
d’administration au nom de son enfant.
En l’espèce, M. Marquet étant probablement placé sous curatelle, les actes juridiques les plus graves
concernant sa fille seront effectués soit par la mère soit par le père assisté de son curateur (sans doute la
mère). Les deux parents conservent le droit de conclure les actes d’administration du patrimoine de leur
fille.
S’il était placé sous tutelle, M. Marquet ne pourrait plus s’occuper de gérer les affaires de sa fille
mineure, dont les intérêts seraient défendus par sa mère.
5. Expliquez le sens de l’expression « incapacité de protection » qui s’applique aux mineurs
et à certains majeurs.
L’incapacité juridique peut être une sanction. Cela est assez rare et ne concerne que certains majeurs
ayant commis des actes répréhensibles (exemple : perte de l’autorité parentale du parent violent avec
ses enfants).
Pour ce qui est de l’incapacité des mineurs et des majeurs aux facultés personnelles altérées, il s’agit de
dispositifs prévoyant des alternatives à l’action des intéressés sur la scène juridique. L’inexpérience des
jeunes personnes, comme la dégradation des capacités physiques et/ou intellectuelles de certains
majeurs, pourraient les amener à conclure des actes juridiques défavorables à leurs intérêts. La
représentation de ces personnes par un proche, ou même l’assistance dans le cas de la curatelle, permet
de s’assurer que les tiers n’abusent pas de leur faiblesse et qu’eux-mêmes ne se laissent pas aller à
accomplir des actes juridiques dont ils n’auraient pas apprécié toutes les conséquences (testament, vente,
emprunt, donation, par exemple).
En conclusion, ces incapables sont protégés par le droit et non pas sanctionnés.
Avant la classe
Votre vie privée est-elle en danger sur les réseaux sociaux ?
Nous révélons de nombreuses informations personnelles sur les réseaux sociaux (notre situation
familiale et amoureuse, nos données financières, nos photographies de vacances, de nos amis, de nos
proches, nos hobbies, nos goûts, nos préférences…) sans pour autant nous assurer de la limitation de
l’accès à ces données. Comme l’illustre la vidéo, il est ainsi possible pour des personnes mal
intentionnées de reconstituer notre identité numérique à partir des nombreuses informations sur notre
vie privée que nous avons révélées, de notre propre initiative, sur les réseaux sociaux.
100 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
3. Identifier un droit extrapatrimonial (p. 102)
1. Listez les droits extrapatrimoniaux consacrés dans l’article 16-1 du Code civil.
L’article 16-1 du Code civil consacre des droits extrapatrimoniaux qui protègent l’intégrité physique des
personnes :
– le droit au respect de son corps ;
– le droit à l’inviolabilité de son corps (sanction de toutes les atteintes telles que l’homicide, coups et
blessures…) ;
– la non-patrimonialité du corps humain (ou indisponibilité du corps humain) : le corps, ses éléments et
ses produits sont hors du commerce, ils ne peuvent pas faire l’objet de contrats.
Remarque : on pourra ici mettre en lien ces droits avec les règles relatives aux droits
extrapatrimoniaux, et notamment avec la règle de l’inaliénabilité.
2. Expliquez pourquoi Samir et Jamila ne peuvent pas avoir recours à une mère porteuse.
Le droit français interdit expressément les conventions de gestation pour autrui (article 16-7 du Code
civil) : ces contrats pour recourir à une mère porteuse sont nuls car ils sont contraires aux droits
extrapatrimoniaux protégeant le corps humain (non-patrimonialité et inviolabilité du corps humain).
2. À quelle règle applicable aux droits extrapatrimoniaux le don d’organes entre vivants est-
il une exception ?
Le don d’organes entre vivants est un contrat par lequel une personne, le donneur, transmet gratuitement
un de ses organes à une autre personne. Le don d’organes est donc une exception à la règle de
l’inaliénabilité des droits extrapatrimoniaux (selon laquelle les droits extrapatrimoniaux ne peuvent pas
faire l’objet de contrats). Plus précisément, c’est une exception à la règle de la non-patrimonialité des
éléments du corps humain prévu par l’article 16-1 alinéa 3 du Code civil.
3. Relevez les conditions à respecter pour pouvoir donner, de son vivant, un organe.
Puisqu’il s’agit d’une exception à la non-patrimonialité des éléments du corps humain, le don d’organes
entre vivants est soumis à des conditions précises :
– il doit exister un lien de famille ou lien affectif stable entre le donneur et le receveur de l’organe ;
– le donneur doit être majeur ;
– le donneur doit fournir un bilan médical pour prouver qu’il peut procéder au don ;
– le donneur doit être entendu par des experts ;
– le donneur doit donner son consentement au don devant un magistrat ;
– le don doit être gratuit.
Remarque : le document 2 fait référence au « tribunal de grande instance » qui est aujourd’hui
dénommé « tribunal judiciaire »
102 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
1. Rédigez une plaidoirie pour défendre vos clients. Vous construirez vos arguments à partir
du document ci-contre ainsi que des notions de droit au respect de la vie privée, de droit
à l’image et de droit à l’information.
• Arguments en faveur de Lica et de sa compagne
– Le contenu de l’article et les photographies révèlent la vie sentimentale de Lica et de sa compagne. La
vie sentimentale est un élément de la vie privée des personnes. Ce droit extrapatrimonial est protégé par
les articles 9 du Code civil et 8 de la Convention européenne des Droits de l’homme. En n’obtenant pas
leur accord pour que soit révélée leur relation, le magazine a porté atteinte à leur vie privée.
– Les photographies illustrant l’article montrent le couple lors d’un concert et dans la rue. Chaque
personne a un droit sur son image : chacun a le droit d’accepter ou de refuser d’être photographié et
d’autoriser ou non l’exploitation de son image. La publication d’une photographie d’une personne
identifiable sans son accord porte atteinte à son droit à l’image, protégé par l’article 9 du Code civil.
Se pose la question de savoir si le fait que ces photographies aient été prises dans un lieu public a une
incidence. En principe, la protection du droit à l’image s’applique aussi dans les lieux publics.
Concernant la photo prise lors du concert, le fait d’être dans un lieu public laisse présumer une
autorisation implicite pour le chanteur. Il n’en est pas de même pour sa compagne qui était dans la foule,
peu important que son visage soit ou non reconnaissable : si prendre une photo d’une foule lors d’un
événement public est licite, la photo ne doit pas faire de gros plan sur Mme Million. Concernant la
photographie des deux stars dans la rue, il peut être avancé que la violation du droit à l’image est
manifeste puisque dans ce cas, ils ne participaient pas à un événement public.
Par ailleurs, il pourra être soutenu que les deux photographies ont été détournées de leur contexte : les
photographies sont déconnectées de leur contexte (concert) pour illustrer les incohérences entre les
prétendues convictions du chanteur et sa vie réelle.
– Enfin, à l’argument qui pourrait être avancé par la partie adverse que les atteintes à la vie privée et à
l’image sont justifiées par le droit du public à l’information, il pourrait être répondu que les éléments ici
révélés ne participent pas d’un débat d’intérêt général.
Sur la base de ces arguments, il sera alors possible de demander des dommages-intérêts en réparation
du préjudice subi, la publication du jugement de condamnation, la saisie des magazines invendus. Des
sanctions pénales pourraient également être prononcées à l’encontre du magazine ViedesStars.
• Arguments en faveur du magazine ViedesStars
– Une première série d’arguments pourra contester que l’article et les photographies ont porté atteinte
aux droits au respect à la vie privée et à l’image.
La protection réservée à la vie privée n’est assurée qu’à la condition que la personne concernée n’ait pas
consenti à cette révélation. Ainsi, dans cette affaire, le magazine n’a pas porté atteinte au droit au respect
à la vie privée : en participant ensemble à des manifestations publiques, le couple a donné implicitement
son accord pour que soit révélé au public un élément relevant de sa vie privée.
Il en va de même pour le droit à l’image : la Cour de cassation a jugé licite le fait de prendre des
photographies de personnes dans un lieu public, à l’occasion, par exemple, de manifestations ou
événements publics : cette solution se justifie par le fait que, dans cette hypothèse, la personne a
implicitement donné son autorisation à être photographiée ou filmée en participant à cet événement.
Dans notre affaire, Lica et sa compagne ont été pris en photographie lors d’un concert de rue : leur
participation à cette manifestation dans un lieu public laisse présumer leur accord à être photographiés.
Il n’y aurait donc pas d’atteinte ni au respect dû à la vie privée, ni à l’image, de Lica et de sa compagne.
– Une seconde série d’arguments pourra insister sur le fait que les atteintes éventuelles à la vie privée et
au droit à l’image sont justifiées par le droit du public à l’information protégé par l’article 10 de la
Convention européenne des Droits de l’homme. En effet, la Cour de cassation a jugé, notamment dans
un arrêt du 21 mars 2018, que les atteintes peuvent être justifiées si le public avait un intérêt légitime à
être informé (document 5, page 98) et qu’elles ne portent pas une atteinte trop grave à la vie privée en
raison de la faible importance des faits révélés et/ou de leur volatilité (situation, page 99). En l’espèce,
il est possible de soutenir que le public avait intérêt à être informé des incohérences entre les
engagements affichés par le chanteur et sa vie réelle, à une époque où la transparence et la moralisation
sont de rigueur. L’atteinte à la vie privée semble proportionnée au regard de sa faible gravité.
Conseils pour l’utilisation de la grille. Les deux capacités convoquées par cette application sont
déclinées en descripteurs listés dans un ordre de difficulté croissant (il est plus simple de repérer une
atteinte que de la justifier en se fondant sur les règles de droit, par exemple).
La grille pourra utilement être remise et expliquée aux élèves avant les exposés, afin que les capacités
évaluées leur soient explicitées dès leur préparation.
Les résultats de la grille permettront d’identifier les difficultés spécifiques des élèves et d’adapter ainsi
le travail de remédiation pour chacun d’eux, conformément à la démarche de pédagogie différenciée
retenue pour la conception de cette application.
3. En synthèse, rédigez les solutions qui pourraient être retenues par le juge.
Les solutions s’appuieront sur les choix entre les arguments développés par les élèves et/ou ceux
proposés dans la correction à la première question.
104 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
8. Se préparer au bac – Exploiter les documents juridiques :
comprendre une décision de justice (p. 105)
1. Identifiez les parties à l’origine du procès, le défendeur et la raison du litige.
Un article de presse révèle la relation sentimentale entre deux personnalités politiques qui avaient
récemment démissionné de leurs responsabilités ministérielles. L’article est illustré par des
photographies des deux anciens ministres prises dans la rue pendant leurs vacances.
Le demandeur est l’un des deux anciens ministres : il souhaite obtenir des dommages-intérêts en
réparation du préjudice subi, sur le fondement de la violation, par l’article et les photos l’accompagnant,
de ses droits au respect de sa vie privée et à son image.
La société Hachette Filipacchi associés, propriétaire du magazine qui a publié l’article, est la partie
défenderesse.
Remarque : L’apport de cet arrêt réside dans la précision, par la Cour de cassation, des conditions à
remplir pour que la violation des droits au respect de la vie privée et à l’image soit légitimée par le
droit à l’information (l’article doit porter sur un sujet d’intérêt général et les informations révélées par
l’article doivent nourrir le débat). Cette précision permet d’encadrer plus clairement le contrôle de
proportionnalité que les juges doivent réaliser en la matière.
106 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
L’essentiel
108 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
Ressources numériques
donneespersonnelles.rdvconso.org/
Ce site propose un jeu sérieux en ligne (serious game) à partir d’une situation imaginée (un couple doit
se marier rapidement avant un déménagement à l’autre bout du monde…). L’intérêt de ce jeu est double :
– sensibiliser les personnes aux risques divers présents dans l’environnement numérique ;
– apprendre aux élèves à adopter les bons réflexes.
Le jeu, gratuit, a été conçu par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
Temps de réalisation : 20 minutes.
Présentation du jeu par UFC-Que Choisir : www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-protection-des-
donnees-personnelles-un-jeu-pour-ne-plus-dire-oui-a-n-importe-qui-n60381/
www.cnil.fr/
Le site officiel de la CNIL permet d’accéder à de nombreuses et précieuses informations, permettant
aux élèves :
– de découvrir les missions et le fonctionnement de la CNIL (onglet « La CNIL ») ;
– de comprendre l’étendue de la protection assurée par le RGPD (onglet « Mes démarches ») ;
– de suivre l’actualité de la CNIL, notamment les dernières décisions prises concernant le RGPD (en
bas de la page d’accueil, cliquer sur « voir toutes les actualités » et « voir tous les communiqués »).
2. Identifier les caractères • Identifier les caractères du droit • Caractères absolu, exclusif et
du droit de propriété de propriété perpétuel du droit de propriété
112 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
13. Quelle règle de droit atténue l’apparente injustice d’une expropriation ? (Doc. 6)
La loi prévoit le principe de l’indemnisation « juste et préalable » de la personne expropriée.
Allez plus loin ! Pas trop haut les arbres ! (p. 111)
1. Quelles sont les règles limitant les droits du propriétaire en matière de plantation des arbres ?
Certaines limitations peuvent être prévues par des dispositions municipales, voire par des usages locaux.
À défaut, les règles du Code civil s’appliquent : sauf exception, les arbres, haies ou arbustes dont la
hauteur dépasse 2 mètres doivent être plantés à une distance minimale de 2 mètres de la ligne qui sépare
les propriétés. Les plantations dont la hauteur est inférieure ou égale à 2 mètres doivent être plantées à
une distance minimale de 50 cm de la limite de la propriété.
2. Quel caractère du droit de propriété subit ainsi une atteinte ? Qu’est-ce qui la justifie ?
Le caractère absolu du droit de propriété est limité par cette réglementation, puisque le propriétaire ne
peut pas agir totalement à sa guise. Mais, on peut dire que chacun en profite : les propriétaires sont aussi
les bénéficiaires de ces règles. En effet, c’est ce qui empêche chacun des voisins d’être victime de
plantations trop proches et/ou trop hautes, avec des désagréments, tels que la privation d’ensoleillement
ou des débordements de branches.
3. Quelles sont les situations qui autorisent à conserver des arbres de grande hauteur ?
Comment se justifient-elles ?
Dans certains cas il est possible de conserver des arbres de grande hauteur :
– s’il existe un titre qui autorise à ne pas respecter les distances légales ; dans ce cas, une règle spécifique
prime sur la règle générale ;
– en cas de servitude par destination du père de famille, c’est-à-dire si l’arbre se trouve sur une propriété
qui a été divisée en plusieurs lots ; dans ce cas, c’est la division qui explique la situation de l’arbre, qui
était antérieure à la séparation actuelle des propriétés ;
– si l’arbre a fait naître un droit par prescription trentenaire, c’est-à-dire si un arbre planté à moins de
deux mètres de la ligne séparative des propriétés dépasse deux mètres de haut depuis plus de 30 ans :
l’ancienneté des faits, sans réaction des voisins, impose le respect de la situation, en écartant la règle de
droit écrite. On peut dire que le droit s’aligne sur les faits.
114 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
Corrigés des applications
116 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
3. Dans quelle mesure cette règle est-elle aussi une affirmation du caractère absolu de la
propriété ?
Un terrain enclavé ne permet pas à son propriétaire de « jouir et disposer de son bien de la manière la
plus absolue », pour reprendre la formule du Code civil. En lui donnant les moyens juridiques de se
désenclaver, la loi rétablit son droit dans toutes ses dimensions, quitte à écorner quelque peu le droit de
propriété d’un voisin.
Mme X… En effet, voir sa propriété endommagée par le développement d’une haie séparative ne
constitue pas un inconvénient normal et acceptable entre voisins.
118 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
2e solution : les juges pouvaient relever que Mme X… n’avait pas accepté de respecter la « servitude de
tour d’échelle » qui aurait permis aux époux Y… d’entretenir normalement leur haie et d’empêcher
qu’elle ne prenne une dimension gênante et envahissante. Cette attitude constitue un abus du droit de
propriété.
3. Indiquez la solution juridique retenue par la cour d’appel.
L’arrêt de la cour d’appel a réglé le litige en déboutant Mme X… de sa demande de faire changer la
nature de la haie. Les juges ont retenu l’existence d’un abus du droit de propriété dans son refus de
respecter la servitude de tour d’échelle, qui a contribué au développement préjudiciable de la haie
controversée.
4. Rédigez en quelques lignes la réponse apportée par les juges à la demande de Mme X…
Le tribunal constate que le développement de la haie séparative des propriétés de Mme X… et de ses
voisins, les époux Y…, a effectivement pris des dimensions préjudiciables à Mme X…, dont les murs
de la maison ont subi des dégâts. Toutefois, l’inconvénient anormal de voisinage ne saurait être retenu.
En effet, la demanderesse a contribué au dommage dont elle se plaint, en ne respectant pas le droit de
ses voisins à exercer leur servitude de tour d’échelle, ce qui est constitutif d’un abus du droit de propriété.
120 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
L’essentiel
B. L’usufruit et la nue-propriété
Il existe des démembrements de la propriété, constitués par un ou des attributs revenant à une personne
qui ne dispose pas du droit de propriété tout entier.
L’usufruit regroupe l’usus et le fructus sans l’abusus, tandis que la nue-propriété consiste dans l’abusus
sans l’usus ni le fructus.
Les situations qui voient naître ces démembrements sont diverses. C’est le cas dans certaines successions
où la loi attribue l’usufruit à un type d’héritier (conjoint, par exemple) et la nue-propriété à d’autres
(enfants, par exemple). C’est aussi le cas dans les ventes dites « en viager », où le vendeur d’un bien –
immobilier, en principe – cède la nue-propriété et se réserve l’usufruit, généralement jusqu’à son décès.
122 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
Ressources numériques
www.legifrance.gouv.fr/
– Code civil : la consultation du Code civil peut être particulièrement utile pour approfondir ou illustrer
le thème des servitudes. On peut renvoyer les élèves aux articles 640 et suivants pour leur faire analyser
les diverses servitudes, et en particulier leur origine. L’abondance des textes oblige cependant à un tri
préalable. Il est conseillé de renvoyer à des articles assez faciles à lire et représentatifs du droit des
servitudes (par exemple, les articles 640, 646, 649, 651, 653, 655, 663, 681, 682, 683 et 686).
– Code de l’expropriation pour cause d’utilité publique : l’étude de quelques articles de ce code
permet de faire rechercher les conditions de l’expropriation, celles de l’indemnisation des propriétaires.
On peut renvoyer aux articles L. 11-1-I, L. 11-2, L. 12-1, L. 13-1, L. 13-13, L. 13-14 et L. 14-1.
1. Identifier les biens • Distinguer les biens corporels et les • Biens corporels / biens
incorporels biens incorporels incorporels
• Propriété industrielle
2. Identifier les • Identifier les composantes • Droit d’auteur
composantes du droit du droit d’auteur • Action en contrefaçon
d’auteur
3. Comprendre la protection • Connaître les enjeux • Marque commerciale
de la marque commerciale de la protection juridique • Monopole d’exploitation
de la marque commerciale • Action en contrefaçon
• Identifier les conséquences
de l’utilisation non autorisée
d’une marque commerciale déposée
Avant la classe
La lutte contre le plagiat vous paraît-elle nécessaire ?
Sanctionner le plagiat permet de protéger l’auteur d’une œuvre, afin de faire reconnaître qu’il en est à
l’origine et qu’il puisse tirer des bénéfices de sa création. Ainsi, la lutte contre le plagiat est indispensable
pour que les artistes puissent vivre de leur musique et qu’ils puissent continuer à créer.
Remarque : On pourrait soutenir l’inverse, en arguant que la libre circulation des œuvres permet leur
accès au plus grand nombre et qu’elle peut aussi stimuler la création. Certains pourraient considérer
que rien n’est jamais créé à partir de rien, et qu’il peut être parfois délicat de différencier plagiat et
inspiration.
126 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
11. Qui peut exploiter les droits sur les spectacles et en tirer profit ? (Doc. 5)
Gad Elmaleh, titulaire du droit d’auteur, a un droit patrimonial qui lui permet d’exploiter ses spectacles.
12. Gad Elmaleh peut-il vendre les droits d’exploitation de ses spectacles ? Justifiez. (Doc. 5)
Le droit patrimonial contient le droit pour l’auteur, ici Gad Elmaleh, de céder à une autre personne ses
droits d’exploitation de ses spectacles, contre rémunération.
13. Comment le droit moral protège-t-il Gad Elmaleh ? (Doc. 5)
Grâce à son droit moral, Gad Elmaleh peut décider que ses spectacles soient diffusés ou non. Il peut
imposer que son nom soit mentionné lorsque ses spectacles sont diffusés. Toute modification de ses
spectacles nécessite son accord.
14. Pendant combien de temps Gad Elmaleh est-il protégé par son droit d’auteur ? (Doc. 5)
Gad Elmaleh sera protégé toute sa vie par ses droits d’auteur. Ils seront transmis à ses héritiers à son
décès : ils bénéficieront du droit patrimonial pendant 70 ans et du droit moral perpétuellement.
15. Gad Elmaleh doit-il réaliser des démarches pour que soit reconnu son droit d’auteur sur
chacun de ses spectacles ? (Doc. 6)
Non, Gad Elmaleh bénéficie de son droit d’auteur automatiquement, dès que l’œuvre est créée. Il n’a
aucune démarche à réaliser. En revanche, il peut, pour prouver la date de création de son spectacle, la
déposer auprès d’une société gérant les droits d’auteur.
16. Sur quel fondement Gad Elmaleh pourrait-il être condamné ? (Doc. 6)
S’il est établi en justice que, dans ses sketchs, Gad Elmaleh a copié d’autres humoristes sans obtenir
leur autorisation, il pourrait être condamné sur le fondement de la contrefaçon.
17. À quoi pourrait-il être condamné ? (Doc. 6)
La contrefaçon donne lieu à des sanctions pénales (amende et peine d’emprisonnement) et des sanctions
civiles (versement de dommages-intérêts en réparation du préjudice subi).
128 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
Allez plus loin ! Déposer la marque Neymar sans être Neymar, est-ce
possible ? (p. 125)
1. Par qui et auprès de qui la marque « Neymar » a-t-elle été enregistrée ?
Un particulier, de nationalité portugaise, a déposé la marque « Neymar » auprès de l’EUIPO, l’office de
l’Union européenne pour la propriété intellectuelle. La marque est enregistrée le 12 février 2013.
2. Pourquoi le Tribunal de l’Union européenne a-t-il été saisi ?
Saisi par le joueur, l’EUIPO a annulé la demande d’enregistrement de la marque Neymar par le
particulier. Ce dernier a alors saisi le Tribunal de l’UE pour faire annuler la décision de l’EUIPO
annulant l’enregistrement de sa marque.
3. Expliquez la décision rendue par le Tribunal de l’Union européenne le 14 mai 2019.
Le Tribunal de l’UE confirme l’annulation de l’enregistrement de la marque « Neymar » en raison de la
mauvaise foi du déposant : ce dernier invoquait ne pas connaître la notoriété du joueur. Or, il avait, le
même jour, déposé, auprès de l’EUIPO, une autre marque au nom d’un célèbre gardien de football.
130 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
3. Distinguer les biens corporels et les biens incorporels (p. 126)
Distinguez les biens corporels et les biens incorporels dont Louis Grandin était propriétaire.
Justifiez vos qualifications.
132 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
8. Se préparer au bac – Indiquer la ou les solutions juridiques
possibles (p. 129)
1. De quelle protection l’humoriste bénéficie-t-elle avant le dépôt de sa marque ?
Le sketch réalisé par Inès Reg est protégé automatiquement par le droit d’auteur : en effet, il s’agit d’une
création originale matérialisée dans un support (une vidéo). Aucune démarche n’est nécessaire pour
bénéficier du droit d’auteur. L’humoriste bénéficie ainsi d’un droit patrimonial (qui lui confère le droit
exclusif d’exploiter son œuvre) et d’un droit moral (qui lui permet d’assurer l’intégrité de son œuvre,
de faire reconnaître sa paternité sur l’œuvre et de décider librement de la divulguer ou non). Elle peut
ainsi agir en contrefaçon contre toute personne qui reproduirait ou utiliserait son sketch sans son
autorisation.
2. Quels sont les avantages pour l’humoriste de déposer une marque ?
Grâce au dépôt de la marque, Inès Reg peut bénéficier d’un monopole d’exploitation de sa marque
pendant 10 ans (durée renouvelable) : elle pourra ainsi commercialiser des biens et services en utilisant
sa marque et s’opposer à ce que d’autres l’utilisent pour vendre des biens et services en utilisant sa
marque sans son accord. À défaut, elle pourra agir contre eux sur le fondement de l’action en
contrefaçon.
3. Quels arguments les sociétés qui ont commercialisé des T-shirts pourraient-elles opposer
contre le dépôt par Inès Reg de sa marque « Des paillettes dans ma vie » ?
Les sociétés pourraient faire valoir deux arguments.
– Inès Reg a ici déposé la marque « Des paillettes dans ma vie » pour s’opposer à l’utilisation
commerciale de son sketch par des sociétés : elle ne semble pas avoir l’intention de commercialiser elle-
même des biens ou des services sous cette marque. Or, une marque peut être perdue si son titulaire est
de mauvaise foi, c’est-à-dire qu’il la dépose sans intention de procéder à une exploitation commerciale
de la marque (cf. affaire Bansky, document 1) ;
– si la phrase « Des paillettes dans ma vie » est originale, elle ne semble pas pouvoir être à ce stade
déposée comme marque par l’humoriste puisqu’elle ne lui permet pas d’associer un produit à cette
marque. Or, le but premier d’une marque est d’être distinctive, c’est-à-dire de permettre de distinguer
des biens et services de ceux produits par les concurrents (cf. affaire Pierre Balmain, document 2).
4. Expliquez comment et à quelles conditions la marque renforce la protection assurée par
le droit d’auteur.
Le droit d’auteur, conféré à l’artiste dès la création de son œuvre, octroie à ce dernier un droit patrimonial
et un droit moral. Le dépôt d’une marque permet de compléter cette protection, puisque l’auteur pourra
alors bénéficier d’un monopole d’exploitation pour utiliser son œuvre à des fins commerciales.
Toutefois, pour bénéficier de la protection assurée par la marque, il est nécessaire de procéder à son
dépôt auprès de l’INPI (ou, au niveau de l’Union européenne, de l’EUIPO). Il faut également que cette
marque soit réellement exploitée, c’est-à-dire qu’elle soit utilisée dans l’intention de commercialiser des
biens et des services, et que cette marque soit distinctive, c’est-à-dire qu’elle permette de différencier
les biens et services produits de ceux des concurrents.
134 / Thème 4 Quels sont les droits reconnus aux personnes ? © Nathan
L’essentiel
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Ressources numériques
www.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_1322372/le-droit-d-auteur
Le site de l’académie de Paris propose en ligne des vidéos présentant :
– les enjeux de la protection des droits d’auteur sur Internet (vidéo « Le droit d’auteur ») ;
– la nécessité de retrouver l’auteur en cas d’utilisation de son œuvre (vidéo « Qui est l’auteur ? ») ;
– l’intérêt des œuvres libres de droit (vidéo « Les creative commons »).
Ces vidéos pourront être utilisées dans le cadre d’une pédagogie par la classe inversée.
www.inpi.fr/fr
Le site officiel de l’INPI présente de nombreuses ressources sur la propriété intellectuelle :
– il présente les enjeux et les outils de la propriété intellectuelle (onglets « Comprendre la propriété
intellectuelle » et « Protéger vos innovations ») ;
– il contient des explications sur la vie d’une marque et l’action en contrefaçon (onglet « Valoriser vos
actifs », puis choisir « Faire vivre votre marque » et « Faire face à la contrefaçon ») ;
– il développe des exemples réels d’innovations et de marques (onglet « Innovation – la galerie »).
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