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4 Les « amibes » comme moteur de croissance


4.4.1. Les amibes : c’est quoi ?
Nous avons vu que la comptabilité, en temps réel, concentrée sur des informations simples et
pertinentes et partagée par tous les membres de l’entreprise, permet à chacun de prendre des
décisions sur la manière de mener à bien ses missions, et ainsi, de contribuer aux objectifs de
l’entreprise dans son ensemble, tout en cultivant une grande agilité. La question que nous pouvons
nous poser à présent concerne la structure de l’organisation. Quelles sont les possibles structures qui
amplifient l’autonomie et la variété de choix de chaque individu, et donc à travers cela, la capacité de
l’entreprise à s’adapter à l’évolution de ses marchés en temps réel et à se développer ? En d’autres
mots, quelles sont les structures qui soutiennent la croissance rapide d’une entreprise ? Notre
proposition est la suivante : une grande autonomie invite le développement d’une organisation
décentralisée dont les efforts convergent vers les objectifs de la communauté.

Quelles sont les caractéristiques d’une structure décentralisée ? Comment fonctionne-t-elle ? Et quel
est le ciment qui empêche chacun de se disperser ?

Inamori a été très vite confrontés à ces questions. En 5 ans, son entreprise passe de 30 personnes à
300. Inamori a trois problèmes : il est dépassé par les événements et il ne parvient plus à suivre le
rythme de développement de l’entreprise en prenant les décisions requises. Ensuite, s’il conserve une
vue d’ensemble, il ne parvient plus à développer une connaissance fine de chaque activité pour bien
la comprendre. Enfin, il souhaite éviter qu’une décision influence négativement la vie de toute
l’entreprise : il souhaite tempérer les risques pris par chacun de ses choix de management.

La solution qu’il propose à ces trois problèmes est le modèle que nous souhaitons présenter : une
structure d’organisation qui est en fait un “organisme” composé de petites cellules autonomes qui se
développent naturellement en s’adaptant à leur marché. En quoi un tel organisme répond-il aux trois
problèmes d’Inamori ? Tout d’abord, Inamori transfère son autorité et ses responsabilités au leader de
chaque cellule. L’autonomie de chaque cellule a pour conséquence qu’elle prend les décisions qui
influencent son activité. Ensuite, chaque cellule a un périmètre d’activités clairement circonscrit qui
lui permet d’approfondir son savoir-faire et les connaissances liées à son activité. Elle peut analyser sa
situation de manière beaucoup plus sophistiquée et réaliser les ajustements nécessaires rapidement.
Enfin, le périmètre restreint de chaque entité est un vecteur d’atténuation du risque. L’évolution
négative d’une entité ne met pas en danger l’ensemble de l’organisme. En revanche, le développement
commun de chaque entité a un effet multiplicateur sur le développement de l’organisme. Pour
Inamori, ce modèle de gestion partagée est le moteur de la croissance de son entreprise.

Ce modèle n’avait pas de nom au départ. Ce n’est qu’après une dizaine d’années que les employés ont
commencé à appeler leurs cellules des “amibes”, par similitude avec cet organisme vivant hautement
adaptable à son environnement, autonome et qui se développe rapidement.

Maintenant que ce système d’organisation a un nom, nous allons nous intéresser à ses caractéristiques
principales.

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