3.4.

Les données comptables comme instrument central de la

gestion quotidienne ?
3.4.2. Pour se développer : maximiser les revenus et minimiser
les couts
Inamori, au moment de créer son entreprise, n’avait aucune formation ou expérience en gestion . La
comptabilité qu’on lui présentait lui paraissait obscure et surtout, ne l’aidait pas à prendre ses
décisions. Or chacune de ses décisions pouvait mettre son entreprise en péril. Cette situation l’a
conduit à simplifier la comptabilité et la gestion pour lui permettre d’agir de manière juste et adéquate.
C’est cet outil qu’il a ensuite partagé avec toutes et tous. Fondé sur des indicateurs simples, dénué de
jargon technique, ces informations donnent un aperçu détaillé mais concis de la situation au jour le
jour. Sensibiliser tous les membres de l’entreprise à la comptabilité peut paraître saugrenu, voire ne
recueillir qu’un intérêt relatif et une adhésion limitée. Elle pousse cependant à l’émancipation de
chacun en le munissant des indicateurs nécessaire s pour déterminer ses actions futures. Elle crée en
outre un lien direct entre le travail de chaque personne et le résultat de l’entreprise.

La comptabilité doit donc être utile pour la prise de décision par chacun. Mais comment prendre les
décisions ? Le but de la gestion de l’entreprise est de créer de la valeur. Pour créer cette valeur et
l’optimiser, il s’agit d’utiliser un minimum de ressources pour créer un maximum de valeur. La création
de valeur de l’entreprise est déterminée par la différence entre les coûts et les revenus. Pour Inamori,
en maximisant les revenus, et en minimisant les charges, on crée le bénéfice indispensable pour que
l’entreprise survive et remplisse sa mission, dans les limites du respect de l’esprit humaniste. Pour le
paraphraser, on peut imaginer que l’entreprise est un athlète olympique qui s’entraîne avec discipline
pour rester le meilleur, et qui cultive un corps musclé et sans surpoids.

Les informations nécessaires pour tendre vers cet idéal athlétique sont donc finalement simples : Il
s’agit donc des revenus et des coûts d’exploitation. Pour lier ces données avec le travail de chacun, et
son impact sur le chiffre d’affaires de l’entreprise, Inamori associe un troisième indicateur : la création
de valeur par heure. On obtient cet indicateur en divisant la création de valeur par le total d’heures
prestées. La création de valeur par heure est l’indicateur unique interne à l’entreprise. Il est également
utilisé pour exprimer ses objectifs.

Que se passe-t-il avec les coûts des ressources humaines ? Pour Inamori, les ressources humaines ne
sont pas des ressources, mais un capital à la base de la création de valeur, il ne veut donc pas les inclure
dans les charges. Pour déterminer si l’activité est rentable, il détermine le coût p ar heure de la totalité
des ressources humaines, en divisant ce montant par le total d’heure prestée. Quand la valeur ajoutée
de chaque unité dépasse l’effort consenti par chacun pour créer cette valeur, l’entreprise est rentable.
Illustrons ceci par un exemple concret. Imaginons un département qui réalise un revenu de 50 000
euro et qui a des coûts d’exploitation à hauteur de 30 000. Sa création de valeur est donc de 20 000
euro. Pour arriver à ce résultat, 200 heures de travail ont été nécessaires. La création de valeur par
heure de ce département est donc de 100 euros/h.

L’objectif est d’atteindre une création de valeur la plus grande possible, pour couvrir les frais fixes,
dont le capital humain et les taxes, exprimé en yen par heure, et générer du profit. Si ces coûts sont
inférieurs à 5000 euro/h, l’entreprise est rentable. Pour lui permettre de se développer, tout le monde
doit chercher à augmenter le profit, c’est à dire la différence entre la création de valeur par heure et
les coûts fixes exprimés dans la même unité́.

La création de valeur est l’unité partagée par toute l’entreprise. La question que nous nous poserons
dans la vidéo prochaine est donc la suivante : en quoi cette unité de mesure affecte -t-elle la vie de
l’entreprise ?