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SUPPORT DE COURS D’ECONOMIE ET ORGANISATION D’ENTREPRISE

Chargé de cours Dr Guillaume KOUASSI, Economiste, Enseignant-chercheur,


kouassiguillaume96@gmail.com; 0709578681

INTRODUCTION GENERALE
 C'est quoi l'économie et organisation des entreprises ?
L'économie d'entreprise appelée parfois économie et organisation des entreprises est une
matière universitaire qui consiste à appliquer la notion d'économie à l'entreprise.
 Comment expliquer l'organisation d'une entreprise ?
L'organisation d'entreprise peut évoquer deux éléments : L'action d'organiser les ressources de
l'entreprise en vue de la faire fonctionner pour atteindre les objectifs fixés. Le résultat de
l'action d'organisation menée.
 Pourquoi étudier l'économie et organisation d'entreprise ?
Pourquoi faut-il étudier l'économie? Etudier l'économie permet d'initier les professionnels et
les étudiant(e)s et leur permettre d'assimiler les raisonnements économiques afin qu'ils ou
elles puissent prendre leurs décisions futures en toute connaissance de cause.
 Pourquoi l'organisation est important dans une entreprise ?
Une meilleure organisation contribue à aider les collaborateurs dans la prise en charge de leur
mission. Elle aide aussi la direction à avoir une meilleure vision des compétences des
collaborateurs, des formations à dispenser, des postes à créer ou à renouveler ainsi que des
postes clés du processus de production.
 Quelle est la différence entre une entreprise et une organisation ?
L'organisation est une structure qui coordonne l'activité des individus pour les rendre capables
de coopérer en vue de réaliser un objectif commun. Les entreprises, les administrations et les
associations sont des organisations.
L'Economie de l'Entreprise est une branche de l'économie générale qui étudie les fondements
et les mécanismes des actes économiques de l'entreprise.
Dans la théorie économique, la notion d'entreprise correspond à une entité dont la fonction est
de produire des biens et des services en combinant des facteurs.
Il existe cependant différentes conceptions de l'entreprise et différents types d'entreprises. La
définition généralement acceptée de l'entreprise et que l'on retrouve dans les LEXIQUES
D'ECONOMIE est la suivante:

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"L'entreprise est une unité économique autonome, combinant divers facteurs de production,
produisant pour la vente, des biens et des services, et distribuant des revenus en contrepartie
de l'utilisation des facteurs."
En ce sens, les organisations à activité marchande constituent des entreprises. En revanche,
les entités à caractère non marchand, celles dont la production n'est pas en principe destinée à
une clientèle solvable, ne sont pas des entreprises. C'est le cas des administrations, des
organisations à but non lucratif en général, des associations.
De la définition de l'entreprise, on peut retenir trois aspects qu'il est nécessaire d'expliciter.
Ces aspects sont les suivants:
L'entreprise, centre de calcul économique
L'entreprise, système commandé
L'entreprise en tant qu'organisation
Ce cours a pour objectif de répondre aux questions essentielles qui permettent de mieux
comprendre, le fonctionnement et l’organisation des entreprises. Qu’est-ce qu’une entreprise ?
Par quoi caractérise-t-on la diversité des entreprises ? Quelles sont les classifications et les
typologies possibles ? Selon quel critère désigne-t-on une PME-PMI ? Qu’est ce qui
caractérise l’environnement d’une entreprise ? Quelles sont les fonctions
fondamentales de l’entreprise ? Comment définir une structure ?
Quels sont les paramètres de structuration ? Répondre à ces questions, c’est découvrir
l’environnement dans lequel évolue l’entreprise. Notamment, à travers l’identification de
ses différents partenaires. De saisir aussi, le caractère divers et varié du « phénomène »
Entreprise, à travers l’identification des typologies. Répondre à ces questions, c’est aussi
comprendre l’importance d’une organisation et l’importance du choix d’une structure,
qui sont des critères stratégiques du développement économique de l’entreprise et
de la réussite de ses projets.
Préalablement, il est fondamental d’identifier les activités et les fonctions essentielles d’une
entreprise.
Un éclairage sera également apporté sur les questions posées par le Management d’entreprise
et d’équipes, la gestion de l’activité productive, la gestion financière, la gestion commerciale
et la gestion des ressources humaines.
L’ensemble de ces éléments contribuera à améliorer la connaissance du fonctionnement de
l’entreprise

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Ce cours s’articule autour des points suivants:
L’ENTREPRISE (DE LA THEORIE A LA PRATIQUE)
L'ENTREPRISE ET SES FINALITES ECONOMIQUES
L'ENTREPRISE EN TANT QU'ORGANISATION
LE MONDE DES ENTREPRISES
L’ORGANISATION DE L’ENTREPRISE : LES STRUCTURES DE
L’ENTREPRISE

CHAPITRE I : LES ENTREPRISES


Objectifs

Distingue les trois agents économiques.


Comprendre la diversité des entreprises.

Points clés
Dans une économie, plusieurs agents produisent des biens ou des services. Cependant, ils ne
le font pas tous dans le même objectif.
Les entreprises, qui produisent dans le but de réaliser des profits, sont très diverses par leurs
statuts, notamment par leur taille.
1. Qui produit dans une économie ?
Dans une économie, plusieurs agents économiques participent à la création de richesse, c'est-
à-dire à la production. Mais tous ne le font pas de la même manière ou dans le même but.
On distingue ainsi trois agents économiques.

a. Les entreprises
Les entreprises produisent – à l'aide de facteurs de production (qu'elles rémunèrent) – et
vendent des biens ou des services dans le but de réaliser des profits.
Elles sont environ 2,8 millions en France.

b. Les administrations
Gérées par l'État, les administrations ne cherchent pas à réaliser des profits.
Elles produisent des biens ou des services non marchands (c'est-à-dire qu'elles ne vendent pas
ou, sinon, à un prix inférieur à leur coût).

c. Les associations

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Les associations, quant à elles, produisent des services non marchands. Si toutefois leur
production est vendue, les profits réalisés doivent être totalement réinvestis dans l'association.
Leur gestion est privée. Leurs ressources proviennent des adhésions de leurs membres, des
dons, des subventions ou des ventes. Leur activité repose, entre autres, sur le bénévolat. Il y
en a environ 730 000 en France.

2. La diversité des entreprises


Si toutes les entreprises ont en commun la recherche du profit, elles sont très diverses.
a. Des statuts différents
La création d'une entreprise passe par le dépôt de ses statuts au tribunal de commerce. Ces
statuts vont déterminer légalement qui est le propriétaire de l'entreprise, comment l'entreprise
est gérée, quelles sont les responsabilités en cas de faillite notamment.
On distingue deux grands types d'entreprises : l'entreprise individuelle et la société.
Dans l'entreprise individuelle, c'est la même personne qui apporte le capital (qui est donc
propriétaire de l'entreprise) et qui fournit le travail. Il n'y a pas de distinction entre le
patrimoine privé et le patrimoine professionnel.
Une société se caractérise par la séparation entre ceux qui apportent le capital et ceux qui
fournissent le travail. Les statuts de société les plus courants sont : la Société à responsabilité
limitée (SARL) et la Société anonyme (SA).
b. Des tailles différentes
Les entreprises diffèrent aussi par leur taille, c'est-à-dire leurs effectifs. On distingue :
 Les petites entreprises, de 0 à 9 salarié(s), 93 % du total des entreprises en France, près
de la moitié des entreprises n'ont pas de salariés ;
 Les petites et moyennes entreprises, PME, de 10 à 499 salariés, 6 % du total ;
 Les grandes entreprises, plus de 500 salariés, 1 % du total.
c. Les groupes d'entreprises
Le propriétaire d'une entreprise peut être une personne ou une autre entreprise.
Un groupe comprend une société mère et des filiales. Une société mère est une entreprise qui
possède plus de la moitié du capital d'une autre entreprise, qui devient sa filiale.
On parle de participation quand une entreprise possède une petite partie du capital d'une autre.

d. Les entreprises publiques


Ce sont les entreprises qui sont contrôlées par l'État, c'est-à-dire celles dont l'État est
l'actionnaire majoritaire. On retrouve par exemple : la SNCF, EDF, La Poste, France
Télévision, Air France, etc. Depuis 1995, la tendance est la privatisation progressive des

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entreprises publiques comme cela a été le cas pour la BNP (1993), Elf (1994) ou Thomson
(1998).

CHAPITRE II : L'ENTREPRISE ET SES FINALITES ECONOMIQUES


Objectifs :
 Définir l'entreprise ;
 Identifier la nature de son activité ;
 Distinguer les notions d'objectif et de finalité.
Quelles sont les caractéristiques d'une entreprise ? Comment peut-on différencier les
entreprises les unes des autres ?

1. La notion d'entreprise
a. Une pluralité de noms
On peut désigner l'entreprise par différents noms selon la représentation qu'on lui donne. On
parle de :
 Société lorsque l'on souhaite mettre l'accent sur son statut juridique ;
 Firme quand on insiste sur sa dimension économique ;
 Organisation pour satisfaire une approche plus générale liée aux besoins
contemporains du management qui met en relation les dimensions sociale,
économique et juridique.
b. Définition
Une entreprise est un ensemble hiérarchisé et autonome regroupant des moyens humains (le
personnel et les dirigeants), des moyens matériels (matières premières, marchandises,
machines...) et des moyens financiers en vue de produire des biens et services destinés à la
vente sur un marché.
2. Les finalités et les objectifs d'une entreprise
a. La notion de finalité d'une entreprise
 Définition :
La finalité d'une entreprise est la raison d'être pour laquelle a eu lieu sa création.
 Caractéristiques :
C’est une notion qui revêt un caractère permanent pour les dirigeants et le personnel de
l'entreprise et qui est difficilement mesurable.
Une entreprise peut avoir plusieurs finalités.
 Classification :

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On peut classer les finalités d'une entreprise selon deux critères :
- d'une part, les finalités économiques (générer un profit suffisant pour assurer la survie de
l'entreprise) et les finalités sociales (assurer l'épanouissement des salariés),
- d'autre part, les finalités internes (imposées par les dirigeants) et les finalités externes
(imposées par l'environnement de l'entreprise).
b. Le lien entre objectif et finalité
La finalité est une notion abstraite qu'il faut reformuler pour être comprise par tous les acteurs
dans l'entreprise. L'objectif a pour fonction de reformuler la finalité de l'entreprise.
L'objectif est un but concret, quantifié qui doit être atteint à une échéance déterminée à
l'avance.
Exemple : une finalité économique : assurer la survie de l'entreprise, et un objectif :
augmenter les prix de 5% en 2006.
3. La nature de l'activité d'une entreprise
L'activité d'une entreprise se caractérise par l'ensemble des actions coordonnées qu'elle
entreprend.
On distingue plusieurs formes d'activité :
o L’activité industrielle : elle consiste à acheter des matières premières et des
fournitures que l'entreprise va transformer en produits finis qui seront par la suite
vendus.
o L'activité commerciale : elle consiste à acheter et revendre des marchandises en l'état
sur un marché sans réaliser aucune transformation majeure.
o L’activité de services : elle consiste à produire des biens immatériels (pas de
consistance physique) qu'elle va vendre.
Mais aussi :
o L’activité artisanale : il s'agit de la production en petite quantité de biens grâce à un
travail manuel.
o L'activité agricole : il s'agit de l'exploitation de la terre et l'élevage des animaux.
o L'activité libérale : il s'agit d'une profession intellectuelle que l'on exerce librement
ou sous le contrôle d'une organisation professionnelle.

L'essentiel
L'entreprise est un ensemble hiérarchisé et autonome regroupant des moyens humains,
matériels et financiers en vue de produire des biens et services destinés à la vente sur un
marché.

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La ligne de conduite d'une entreprise est définie par une ou plusieurs finalités qui sont
exprimées grâce à des objectifs.
L'ensemble des actions de l'entreprise détermine la nature de son activité qui peut être
industrielle, commerciale, de services, artisanale, agricole ou libérale.
CHAPITRE III : L'ENTREPRISE EN TANT QU'ORGANISATION
Objectif
 Connaitre le rôle des entreprises.
 Comprendre son modèle.
L’entreprise est une organisation qui cherche à être efficace et où s’est donc développée une
certaine rationalité. Cette rationalité la conduit à s’organiser de manière bureaucratique.
Mais ces organisations ont des limites qui génèrent des effets pervers. La gouvernance des
entreprises est en question aujourd’hui, quelle doit être la place et les relations des différentes
parties prenantes (salariés, managers et détenteurs du capital) ?
Les formes d’organisation et de direction des entreprises ont beaucoup évolué ces dernières
années. Quels en sont les enjeux et les limites ?

1. L'entreprise est une institution centrale


a. Pourquoi a-t-on recours aux entreprises ?
La théorie économique explique la nécessité de créer des entreprises face aux coûts de
transaction du marché. Le marché amène une coordination par les prix alors que la firme crée
une coordination administrative, hiérarchique.
Ce type d’organisation sera préféré s’il est moins coûteux pour les agents économiques.
En effet, le marché induit des coûts de transaction parmi lesquels on peut citer :
 Les coûts d’information : sur les différents prix, services associés, qualité… mais aussi
sur les partenaires de l’échange (sont-ils fiables ?),
 Les coûts de négociation,
 Les coûts liés au contrôle et à la surveillance (les agents respectent-ils bien le
contrat ?).
Une entreprise est une organisation dans le sens où elle :
o rassemble des individus liés par un but, des valeurs communes et qui mettent leurs
moyens en commun,
o est coordonnée par une structure hiérarchique et des règles formelles (les contrats par
exemple),
o recherche l’efficacité.

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Les entreprises sont des acteurs essentiels des sociétés modernes du point de vue économique
(la production) mais aussi social (elles produisent des normes et des valeurs, organisent la vie
des individus…) et politique (elles influencent les décisions publiques).

b. Une recherche d'efficacité


Les entreprises sont des organisations rationnelles. La rationalité peut se définir comme la
recherche du meilleur moyen pour arriver à ses fins. L’entreprise est rationnelle car elle met
en œuvre des procédures pour maximiser ses bénéfices (en limitant ses coûts de production).
Cette recherche d’efficacité va se retrouver dans son organisation de la production (travail à la
chaîne…), administrative (hiérarchie, circulation de l’information…) ou encore financière
(intérêts d’emprunt, placements financiers…).
La rationalisation des activités de l’entreprise se retrouve au XVII e siècle avec la
généralisation de la comptabilité par exemple ou dans les organisations tayloro-fordiennes du
travail dès la fin du 19e siècle. Taylor rend l’organisation du travail plus productive en :
o divisant horizontalement le travail (parcellisation des tâches),
o divisant verticalement le travail (entre tâches d’exécution et de conception) et en
mettant en place le chronométrage,
o payant les salaires à la tâche effectuée.

2. Le modèle bureaucratique


a. Principes et mise en œuvre
La plupart des entreprises sont des organisations calquées sur le modèle bureaucratique. Max
Weber décrit ce type d’organisation comme la plus adaptée au monde moderne car elle est la
plus à même d’y être légitime grâce à ses règles formelles établies par le droit.
On peut donner comme caractéristiques principales de la bureaucratie :
 des règles précises à suivre, des procédures standardisées à respecter et
une hiérarchie claire (organigramme),
 un recrutement lié aux compétences (diplômes) et non pas soumis à une quelconque
désignation ou élection,
 le pouvoir est lié à des fonctions, un savoir-faire clairement établi,
 l’organisation est impersonnelle, ce sont des postes, des règles ou des relations établies
par l’organisation et non pas liées à une personne.
Ainsi l’organisation assure sa pérennité et son bon fonctionnement même en cas de défection
de certains de ses membres.

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La bureaucratie met ainsi en avant plutôt le système que l’homme. Dans le fordisme par
exemple, l’organisation de la production s’inspire de ces principes : les produits et les
procédures de production sont standardisés, les tâches sont simples et répétitives pour
accélérer les cadences. L’ouvrier doit fixer son rythme sur celui du convoyeur (travail à la
chaîne).

Doc 1 : Travail à la chaîne

b. Limites
La bureaucratie peut se révéler une organisation inefficace dans certains cas car :

 la rigidité des procédures et des règlements empêche une forte réactivité, l’innovation


et la prise de risque au profit d’une certaine routine,
 il y a un éloignement des dirigeants de la réalité et des conditions de travail des
salariés,
 la circulation de l’information peut être mauvaise (elle est bloquée à certains
niveaux hiérarchiques pour renforcer leur pouvoir) et cela fait prendre de mauvaises
décisions même si elles semblent rationnelles,
 les salariés peuvent rejeter des conditions de travail qui leur semblent inhumaines.
Pour certains (comme Herbert Simon) la rationalité des agents ne peut être que limitée. En
effet, face à l’incertitude et une information incomplète, l’agent économique ne recherche pas
forcément la solution optimale mais la première qui lui apporte satisfaction. Ainsi, l’efficacité

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de ses décisions peut être moindre car il suit des routines, des habitudes de comportement
plutôt que l’innovation.

3. Gouvernance et gestion des entreprises


La gouvernance des entreprises désigne la manière dont s’articulent les rapports au sein de
ces organisations et les liens qu’elles entretiennent avec l’environnement social, juridique et
économique. Cette gouvernance est marquée par des conflits liés à des intérêts divergents. La
gouvernance actuelle tourne surtout autour des propriétaires de l’entreprise qui sont
aujourd’hui majoritairement des actionnaires dans les grandes firmes.
Les dirigeants de l’entreprise peuvent être en conflit avec les détenteurs du capital (ici
les actionnaires). Les actionnaires peuvent être trop gourmands sur les dividendes au risque
de pénaliser les investissements futurs et déstabiliser les relations sociales au sein de
l’entreprise vis-à-vis des salariés.
Inversement, certains dirigeants ne se préoccupent pas assez des résultats de l’entreprise car
ils sont peu intéressés par sa réussite. Ils vont privilégier une rentabilité immédiate pour faire
augmenter leurs revenus sans prendre assez de risques pour le développement à long terme de
l’entreprise. C’est le problème des technostructures créées dans les grands groupes.
Des tensions existent aussi entre les actionnaires et les salariés qui réclament des salaires plus
élevés alors que les actionnaires augmentent la part de leurs dividendes. La résolution de ce
problème peut passer pour certains dans l’actionnariat salarié. Les salariés seront alors
intéressés à la rentabilité de l’entreprise mais le nombre d’entreprise pratiquant ce genre de
politique reste marginal.

Synthèse visuelle

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CHAPITRE IV : LE MONDE DES ENTREPRISES
1. Le secteur institutionnel des entreprises
Il faut noter en préambule que ce secteur institutionnel (SI) exclue la forme la plus courante
d’entreprise : l’entreprise individuelle qui est, par convention, classée dans le secteur
institutionnel des ménages. En effet, ce type particulier d’entreprise ne possède pas de
personnalité juridique ; elle ne peut donc avoir de capital social.
Sont donc classées dans le SI des entreprises, les unités de production qui possèdent la
personnalité juridique. Cela signifie que les entreprises sont des personnes morales (elles ont
un statut juridique) et, en tant que telles, elles détiennent la personnalité juridique, c'est-à-dire
que ces entreprises ont des droits et des obligations (elles sont responsables au regard de la
loi). Ainsi, une société peut se retrouver devant un tribunal et être condamnée
indépendamment d’une condamnation de ses dirigeants (Microsoft).
Ce secteur reste extrêmement pluriel, et les statuts des entreprises peuvent être très différents :
sociétés anonymes, sociétés coopératives, entreprises publiques…

a. Les entreprises privées au statut de société


C’est essentiellement leur statut juridique qui les distingue. On fait généralement la distinction
entre, d’une part, les sociétés de personnes (sociétés en nom collectif et sociétés en

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commandite simple) et, d’autre part, les sociétés de capitaux (sociétés en commandite par
actions et sociétés anonymes) ; enfin il existe des sociétés dont le statut est hybride comme la
société à responsabilité limitée.
La société en nom collectif (SNC) est une personne morale qui possède le statut de
commerçant. La SNC est une société que l'on ne rencontre pas souvent. Généralement, on
retrouve cette forme de société pour les activités commerciales exercées par les membres
d'une même famille afin de se préserver de la participation sociale d'un tiers.
De plus, la SNC est particulièrement intéressante pour rassurer les créanciers qui sont très
protégés par cette forme sociale. En effet, en matière de responsabilité, les associés en nom
collectif répondent indéfiniment et solidairement des dettes.
Dans une SNC, les associés, appelés couramment « associés en nom », ont la caractéristique
d'avoir la qualité personnelle de commerçant. Ils doivent en conséquence avoir la capacité
requise pour faire du commerce.
La société en commandite simple est une société hybride, mélange des caractéristiques de
deux catégories de sociétés.
Elle va avoir les caractéristiques d’une société de personnes pour les associés commandités ;
en revanche, pour les associés commanditaires, elle fonctionne comme une société par
actions.
Il faut au moins deux associés, un commandité et un commanditaire. L’associé commandité
est un commerçant, n’importe qui pouvant être associé commanditaire. Le gérant doit
obligatoirement être choisi parmi les associés commandités.
La société en commandite par actions ou SCA est une structure juridique originale pour
laquelle on distingue deux types d'associés :
- les commanditaires sont les actionnaires de la société et ne sont responsables des dettes qu'à
concurrence de leur participation au capital. Les actions sont nominatives.
- Les commandités ont le statut de commerçants et sont nommés par les commanditaires. Ils
sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes sur leurs biens propres.
Ils peuvent être également commanditaires. La société est administrée par des gérants
nommés par les commanditaires avec l'accord des commandités. Ils sont contrôlés par un
conseil de surveillance composé de commanditaires.
Pour prendre un exemple dans l’actualité récente, Michelin fonctionne sous cette forme
juridique.
La société anonyme ou SA est une entreprise dont les principales caractéristiques sont les
suivantes :

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- les associés, ou actionnaires, ne sont responsables que dans la limite de leurs apports,
- elle est composée d'au moins 7 actionnaires,
- son capital social est au minimum de 37 000 euros,
- un ou plusieurs commissaires aux comptes sont désignés pour en contrôler la gestion
comptable,
- les actionnaires peuvent en principe céder librement leurs titres (ou actions).
Son statut a été instauré en France en 1867 pour permettre aux épargnants d'investir leur
capital sans risquer plus que leur mise.
La société à responsabilité limitée ou SARL est une forme de société à vocation commerciale.
Depuis la loi du 11 janvier 1985, la SARL connaît deux variantes : la SARL pluripersonnelle
(au moins deux associés) et l'EURL, entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée, (un
seul associé).
On compte aujourd'hui près de 900 000 SARL, ce qui correspond aux deux tiers de toutes les
sociétés commerciales. La SARL est particulièrement adaptée pour les petites et moyennes
entreprises.
Elle a, de plus, un caractère juridique quelque peu ambivalent car on ne peut la qualifier ni de
société de personnes ni de société de capitaux.
Le montant du capital de la société est librement fixé par les statuts ; auparavant, le capital
minimum était de 50 000 francs puis, au passage à l’euro, à 7 500 euros. La loi d'août 2004 a
supprimé le capital minimum. Toutefois, le capital social est un gage de garantie pour les
banques qui prêtent les fonds nécessaires aux sociétés et les créanciers. Il est également un
indice pour les partenaires car on aura plus tendance à faire affaire avec une société qui a un
capital important (en cas de problèmes, les associés sont tenus aux pertes à hauteur de leur
apport dans le capital).
Le capital est divisé en parts sociales et sa répartition est mentionnée dans les statuts. Cela
permet, notamment, d’organiser la répartition des pouvoirs au sein des sociétés.

b. Les entreprises publiques et les entreprises de l’économie sociale


Le secteur public d’entreprises regroupe l’ensemble des activités productives marchandes de
l’Etat. On considère comme publique toute entreprise sur laquelle l’Etat peut exercer une
influence dominante du fait de la propriété de tout ou partie de son capital.
A l’heure actuelle, le secteur public d’entreprises comprend environ 1 500 entreprises, qui
emploient à peine plus d’un million de salariés, contre 2,35 millions pour les 3 500 entreprises
présentes en 1986. Après quinze années de privatisations, le poids des entreprises publiques

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dans l’économie s’est amoindri. La présence de l’Etat est aujourd’hui symbolique dans le
secteur des banques et des assurances.
Aujourd’hui, la présence de l’Etat est forte dans le domaine des postes et des
télécommunications avec 93 % des effectifs. Elle est importante dans le secteur de l’énergie et
elle reste notable dans les activités de transport.
Il existe deux types d’entreprises appartenant à l’économie sociale : les coopératives et les
entreprises du secteur mutualiste. Seules les premières appartiennent au SI des entreprises ; en
effet, les entreprises du secteur mutualiste ont, pour la plus grande majorité d’entre elles, une
vocation bancaire ou d’assurance ; elles sont, en conséquence, classées dans le secteur des
sociétés financières.
La coopérative constitue un groupement d’individus qui poursuivent un but commun et dont
l’entreprise est le moyen de mettre en commun leurs intérêts. Ainsi, dans des secteurs où des
entreprises de petite taille doivent faire face à une concurrence importante, la coopération
permet de mettre en commun des moyens (achats en plus grande quantité, utilisation conjointe
de matériel…) afin de pérenniser l’activité de production.
La finalité de la coopérative n’est pas la réalisation d’un profit (cela reste la prérogative de
chaque producteur pris individuellement) mais la satisfaction du projet commun des membres.

2. L’activité de production des entreprises


Une entreprise est une unité économique, dotée d’une autonomie juridique, qui combine des
facteurs de production (capital et travail) pour produire des biens et des services marchands.
Ainsi, les biens sont le produit matériel de l’activité de production. Par convention, un bien
est toujours marchand.
Les services sont le résultat immatériel de l’activité de production. On distingue les services
marchands qui donnent lieu à des échanges sur des marchés et dont le prix représente 50 % au
moins de son coût de production, et les services non marchands qui ne donnent pas lieu à une
rétribution directe ou bien dont le prix représente moins de 50 % du coût de production. Ces
derniers ne sont donc pas produits par les entreprises mais par les administrations publiques
ou les ISBLSM.
La production des entreprises est l’activité économique socialement organisée consistant à
créer des biens et des services s’échangeant habituellement sur un marché, et obtenus à partir
de facteurs de production (travail et/ou capital) s’échangeant également sur un marché.

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Les biens et services produits ne doivent pas avoir un usage strictement personnel (sinon il
s’agit d’une production domestique qui n’est pas prise en compte) et la création des biens et
services doit s’effectuer dans un cadre officiel et légal.
Les sociétés non financières sont donc l’unité institutionnelle dont la fonction principale est
de produire des biens et des services non financiers marchands. Les ressources principales des
SNF proviennent de la vente des biens et des services

L’essentiel
Les entreprises françaises sont multiples, tant par leur nombre (elles sont environ 2 500 000
aujourd’hui en France) que par leur statut juridique. Le secteur institutionnel des sociétés non
financières regroupe des sociétés, des entreprises publiques ainsi que des coopératives. Toutes
poursuivent un même objet, produire des biens et services marchands non financiers.

2EME PARTIE ORGANISATION D’ENTREPRISE

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