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SUPPORT DE COURS

ECONOMIE DE LA SANTE
ET DE L’EDUCATION
Dr Guillaume Ya Assanhoun KOUASSI, Enseignant-chercheur, 0709578681/
0141860898, saintjomo@yahoo.fr
PARTIE 1 :
ECONOMIE DE LA
SANTE
1

ECONOMIE DE LA SANTE

LE PLAN DU COURS

CHAPITRE I : INTRODUCTIF
I- 1 Brève historique
II- 2 Objectif de l’économie de la santé
CHAPITRE II : LA SANTE
 Définition
 Mesure
 Déterminant
II- 1 Santé et point de santé
II- 2 Modélisation de la production de santé
II-3 Mesure de santé
CHAPITRE III : LE MARCHE DES SOINS MEDICAUX
III-1 Demande des soins médicaux
III-2 Offre des soins médicaux
III-4 Intervention de l’Etat
CHAPITRE IV : LES SYSTEMES DE SANTE
V-1 Organisation
V-2 Evolution
V-3 Financement
CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
PHELPS (C.E) : Les fondements de l’économie de la santé
HIRTZLIN (I) : Economie de la santé
SANTERRE ET NEUN: Health economics, theory insights industry studis
NYMAN (J.A): La théorie de la demande en assurance maladie
WITTER (S), ENSOR (T), JOWETT (M), THOMPSON (R) : Health economics for
developing countries.

CHAPITRE I: INTRODUCTIF
2

L’économie de la santé est considérée comme étant une application de l’analyse économique
au domaine de la santé. Elle tire son inspiration théorique des domaines traditionnels de
l’économie, de la finance, de l’assurance, de l’organisation industrielle, du travail et de la
finance publique.
Née dans les années 50 à 60 à la suite des travaux des économistes tels que : MUSHKIN
(1958), ARROW (1963), KLARMAN (1963), l’économie de la santé tire sa légitimité de la
question de savoir si les soins de santé sont des biens différents des autres biens de
l’économie au point qu’ils bénéficieraient d’un traitement différent.
La réponse à cette question s’étant avérée positive, il est apparu que les soins de santé sont
différents dans la mesure du fait qu’ils génèrent des échecs de marchés, d’une telle
importance qu’il faut prendre en compte dans la formulation de la politique économique.
Quatre caractéristiques distinguent en effet les soins de santé des autres biens :
1- La demande des soins de santé est une demande dérivée.
2- La demande des soins de santé comporte d’importantes externalités.
3- Il existe une asymétrie d’information entre les fournisseurs et les patients.
4- Il existe une incertitude en ce qui concerne les soins et l’efficacité de ces soins.
Chacune de ces caractéristiques prises individuellement peuvent être retrouvées au niveau des
autres biens.
Cependant aucun autre bien de l’économie ne regroupe de la manière dont les soins de santé
le font. C’est la combinaison de ces caractéristiques qui rend particulièrement difficile et la
formulation de politique sanitaire.
Bien plus l’accumulation de ces caractéristiques par les soins de santés lui confère une
cinquième caractéristique qui est l’intervention massive de l’Etat dans son domaine.
L’économie de la santé peut se caractériser comme étant la discipline qui s’intéresse
principalement à quatre objets dont les applications se ramènent à quatre domaines.
 Premier objet : Qu’est ce que la santé et comment la mesurer ?
Cela se fera à travers la définition d’une fonction de production de la santé, à travers la
définition d’indicateurs d’état de sanitaire, de la perception de la santé etc……
 Deuxième objet : Qu’est ce qui influence la santé en dehors des soins de santés ?
Il s’agira des aspects génétiques, des différences dans les caractéristiques
socioéconomiques.
 Troisième objet : La demande des soins de santés
3

Il s’agira ici de s’interroger sur l’influence des deux objets précédents sur le
comportement des recherches de soins de santé, sur les obstacles à la recherche etc….
 Quatrième objet : L’offre des soins de santés
Il s’agira ici d’élaborer sur les coûts de production, les techniques de productions, les
marches des inputs (médicaments, ressources humaines, les équipements etc….), les
méthodes de rémunération des médecins et des invitations, les organisations lucratives et
non lucratives.

 Premier domaine d’application : L’analyse des marchés


Il s’agit ici du système de prix, le prix du temps, les listes d’attente, le système de
rationnellement quantitatif. En tant que mécanisme d’équilibre et ses effets sure le
marché des médecins et des services hospitaliers.
 Deuxième domaine d’application : Evolution du niveau économique
Analyse ou efficacité, ou avantage, ou utilité, analyse des choix alternatifs de
production des soins de santé à toutes les étapes (détection, diagnostic, traitement et
après traitement).
 Troisième domaine d’application : Planification, budgétisation et régulation.
 Quatrième domaine d’application : Evolution du système dans sa globalité.
Equité, efficacité, durabilité, comparaison internationale et régionale des méthodes de
financement et de performance.

Ce cours n’a pas prétention de présenter, ni même de passer en revue tous les aspects
de l’économie de la santé. En tant que cours introductif, nous nous intéresserons à
l’essentiel nécessaire pour avoir une idée de l’intérêt de la discipline ; mais aussi des
grands enjeux actuels des reformes des systèmes de santés.
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CHAPITRE II : LA SANTE (Définitions- Mesure- Déterminant)

II-1- SANTE ET SOINS DE SANTES


a) Caractéristique
Définie par l’OMS comme un état complet de bien être mental et physique plutôt qu’une
simple absence de maladie ou d’infirmité, la santé est une composante du capital humain.
On peut donc parler de capital humain santé pour la distingué du capital humain éducation.
Le capital humain fait partir et est donc une parcelle de l’humanité ; il n’est donc pas facile à
mesurer.
L’une des caractéristiques du capital humain santé est qu’il est positivement corrélé aux
autres formes du capital humain. Les individus en bonne santé par exemple sont en générale
bien nourris et mieux éduqués que ceux qui ne sont pas en bonne santé.
Cependant la santé et l’éducation sont reconnues pour leur effet positif sur la productivité du
travail. En plus de cela la santé à la caractéristique d’accroitre le temps disponible pour
produire des biens aussi bien que les loisirs. Cela se fait à travers la réduction du temps passé
en état de maladie.
La santé est une ressource ou un bien durable. Cette ressource est produite et accumulée au
niveau des ménages. En effet, la santé quoique entretenue à travers les soins de santés grâce
aux médecins et aux ménages.
Par exemple : Les individus naissent tous avec un état de santé minimum qui est entretenu par
les ménages à travers l’alimentation, le sport, l’hygiène de vie et toutes les activités humaines
qui concourent directement ou indirectement à travers ce stock initial de santé même en
absence de maladie.

b) Les soins de santé


Les soins de santés sont des biens et services produits pour promouvoir la santé ou prévenir et
éliminer la maladie.
La différence la plus importante entre la santé et les soins de santé est que ces derniers sont
commercialisables à travers les marchés tandis que la santé ne l’est pas.
5

II-2- MODELISATION DE LA PRODUCTION DE LA SANTE


Elle s’inspire des travaux de GROSSMAN (1972) qui part du fait que la santé est un bien
économique durable qui produit ou génère de l’utilité tout comme les autres biens et services.
On peut donc écrire :
U=U (H, X)
Ou H est le stock de santé
X correspond aux vecteurs des autres biens et services économique.
H génère un flux de service qui entraine la satisfaction U.

Utilité

U3 UTILITE TOTALE
U2

U
U1 0
H
U0

H (SANTE)
H0 H1 H2 H3
COURBE D’UTILITE TOTALE DE LA SANTE

Cette courbe se présente ainsi car l’utilité (ou le besoin) croît jusqu'à ce qu’elle atteint un
certain niveau de satisfaction puis elle décroit.
L’utilité totale augmente lorsque l’augmentation du stock de santé (H) est combinée avec
l’augmentation de la consommation des autres biens.
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UmH

UmH

STOCK DE
SANTE H
UTILITE MARGINALE DES SOINS MEDICAUX

Selon GROSSMAN, le stock de santé (H) dépend des facteurs suivants :


H= H ( (Soins médicaux ; Technologie, profile sociodémographique (Age, Sexe, )
statut économique (profession, revenu ), environnement ))

On peut cependant faire l’hypothèse céleris Paribus en exprimant le stock de capital santé
uniquement en fonction des soins médicaux. Ce qui permet d’obtenir les courbes du produit
total et marginal des soins médicaux.

Consommation de médicaments
il est etabli que les SOINS MEDICAUX
Pratiques, interventions
Les soins médicaux ne sont pas homogènes et diffèrent selon :
 -les qualités structurelles de l’environnement dans lequel ils sont fournis
 -La qualité du processus (l’accueil, le temps d’attente, la gestion selon le cas).
 Les infrastructures médicales (équipements…)
 La qualité de la main d’œuvre
 La qualité de ses résultats (mortalité, satisfaction des malades etc…)
7

Au vue de tout cela les soins médicaux ne sont pas facilement quantifiables. Cette difficulté
est une importance capitale lorsqu’il s’agit de formulé les politiques économiques et d’évaluer
les performances d’un système par rapport à un autre.

SANTE H

PT1 ( Produit
totale de la
SANTE)

PT2
H0

SM 5SOINS
MEDICAUX
COURBE DU Produit total DES
SOINS MEDICAUX

 Z est le stock incompressible et initial de santé . il est exogène et dépend de l’hérédité


et de plusieurs autres facteurs exogènes.

 *Lorsqu’un individu fait une crise cardiaque par exemple , son stock global de santé
décline quelque soit la quantité de soins médicaux disponible et consommé . ainsi la
courbe de Produit total des soins médicaux se déplace vers le bas

 *Avec l’âge de stock de santé et le produit marginal des soins médicaux ont une forte
probabilité de décliner ce qui provoque deux effets. 1- la courbe du produit marginal
se déplace vers le bas et 2- la courbe de produit marginale des soins s’aplatie
8

PmS

PmS

SM-SOINS
MEDICAUX
PRODUIT MARGINAL DES SOINS MEDICAUX

PT PT ²
Pms  0 Pms ²  0
SM SM ²

H=H(SM ;AH)

Le stock de santé H est donc croissant mais dans de moindres proportions, lorsque les soins
médicaux croissent jusqu’à devenir inférieur à 0 au bout d’un certain seuil. Cela s’explique
par les effets secondaires.
9

SANTE H

PT1
B
H1
C A PT0
H0

SM 5SOINS
MEDICAUX
Q2 Q0 Q1

La courbe de Produit total de déplace vers le haut suite au développement et à l’application


d’une nouvelle technologie (procédé) médicale consécutivement à l’accroissement de la
produit marginal des soins médicaux. Passer de A à B illustre le cas où le nouveau procédé
Entraine une augmentation de la consommation des soins médicaux tout en affectant
positivement le stock de santé. Passer de A à C illustre le cas où la nouvelle technologie
entraine non seulement une baisse de la consommation des soins medicaux sans affecter le
stock de santé.

Commentaire général
Rappelons que la théorie de la production et de la demande de santé illustrées dans les
paragraphes précédents se fondent sur les travaux de GROSSMAN (1972).
**Selon Lui il existe une différence fondamentale entre la santé en tant que output et les
soins de santés comme l’un des nombreux inputs entrant dans la production de la santé.
Une motivation importante était la différence entre le capital santé et d’autres formes de
capital humain.

**Selon la théorie du capital humain l’accroissement du stock de connaissance ou capital


humain accroit sa production dans le secteur marchand de l’économie ou il génère les gains
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monétaires. Ce stock de connaissance accroit aussi la productivité dans le secteur non


marchand ou (secteur des ménages) ou il produit des biens qui entrent dans sa fonction
d’utilité. Pour pouvoir faire des gains de productivités, les individus ont intérêt à investir dans
l’éducation formel et la formation professionnelle. Le coût de ces investissements inclus les
achats directs de biens sur le marché et le coût d’opportunité de temps qui doit être retiré des
utilisations alternatives. Biens que les études antérieures (BECkER et les autres) aient
mentionnés, le capital santé comme composante du capital humain, GROSSMAN a été la
premier à construire un modèle de la demande de capitale santé en tant que tel. Il soutient
que le capital santé diffère des autres biens de capital humain ; En ce sens que, en plus
d’accroitre la productivité des activités non-marchandes et marchandes (ce que le capital
humain éducation fait). Le capital humain santé détermine le temps total disponible pour la
production des biens et pour la génération des gains monétaires.

L’approche de GROSSMAN utilise le modèle de fonction de production des ménages de


BECKER et son groupe, pour prendre en compte l’écart entre la santé en tant que output et les
soins médicaux en tant que l’un des inputs dans la fonction de production.
Puisque les biens et services sont des inputs dans la fonction de production alors la demande
des ces biens et services peut être qualifiée de demande dérivée de facteurs de production.
De la même manière, la demande de services médicaux et des autres inputs santé est une
demande dérivée de la demande de santé.

Il y a un lien important entre la théorie de la production des ménages et la théorie de


l’investissement en capital humain. Les consommateurs en tant qu’investisseurs dans le
capital humain produisent des investissements à l’aide des inputs (temps libre, enseignement,
ordinateur, livres). Ainsi certains outputs de fonction de production des ménages entrent
directement dans la fonction d’utilité alors que d’autres outputs déterminent les gains, la
richesse, les revenus ou les salaires dans un conteste du cycle de vie.
La santé d’un autre côté regroupe les deux fonctions.

GROSSMAN définit la santé comme comprenant la longévité et des jours sans maladie pour
une année donnée.
La santé est en même temps demandée et produite par le consommateur. La santé est donc
une variable de choix, parce qu’elle est source d’utilité et parce qu’elle détermine le niveau de
revenus ou de richesse.
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Ainsi, la santé est demandé par les consommateurs pour deux raisons :.
D’abord en tant que bien de consommation, elle entre dans la fonction de préférence en
d’autres termes, les jours de maladies sont sources de désutilité.
En tant que bien d’investissement, la santé détermine le temps total à consacrer aux
activités non-marchandes et marchandes.
En d’autres termes un accroissement du temps total réduit le temps perdu pour ces activités et
la valeur monétaire de cette réduction est un indice représentant le taux de rentabilité de
l’investissement en santé.
Puisque la santé est une composante du capital humain, les individus héritent d’un stock
initial qui se déprécie avec l’âge (à un taux croissant du moins après certaines étapes du cycle
de la vie) et peut être accru par l’investissement. La mort survient lorsque le stock baisse en
dessous d’un certain niveau. La qualité de santé demandée est négativement corrélée à son
prix implicite. Le prix implicite de la santé dépend de plusieurs variables dont le prix des
soins médicaux. Des changements de variables affectent la quantité optimale de santé et la
demande dérivée d’investissement brut et d’input de santé.
Le prix implicite de la santé (1)-croit avec l’âge lorsque le taux de dépréciation du stock de
santé croit pendant le cycle de vie et (2)- baisse lorsque le niveau d’éducation augmente.

II- MESURE DE LA SANTE


Dans tous les pays à travers le monde, l’Etat est impliqué de manière considérable dans le
secteur de la santé. Pour déployer des ressources qui sont déjà rare de la manière la plus
avantageuse possible, l’Etat a besoin des informations sur les avantages des allocations
alternatives requises. La question qui est posé est de savoir :
Comment définir et mesurer ces avantages, mais aussi comment allouer ou repartir ces
avantages entre les populations ?

a) comment la santé devrait être mesurée ?


Il existe une gamme d’indicateur de santé. Traditionnellement la mort et la santé ont été les
résultats ou les faits qui ont servir de base pour mesurer la santé.
Cependant l’incapacité de l’inconfort, la non satisfaction sont les critères qui sont de plus en
plus reconnus en la matière.
L’incapacité en tant que critère a reçu une attention particulière de la part de la communauté
de développement en générale et spécifiquement du milieu académique.
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L’OMS adopte à ce titre une classification fonctionnelle qui décrit et distingue trois (3)
niveaux d’incapacité :
 Il s’agit du degré d’aggravation,
 Degré de limitation ou de restriction des activités,
 Degré de restriction à la participation.
La limitation des activités est le centre d’intérêt d’une gamme de mesures qui diffère en
fonction des activités spécifiques concernées.
Ces mesures utilisent une variation ou une gamme de dimension de mesure dont le niveau
d’assistance, le degré de difficulté, la fréquence, le temps et la qualité sont les plus usités.

A côté des mesures d’incapacités, il existe une mesure liée à la qualité de la vie, mesure dont
l’intérêt est croissant dans la littérature. Cette mesure reflète plusieurs aspects de la vie allant
de la maladie et l’aggravation de la prise en charge social et environnementale en thème
d’obstacle, faisant de cette mesure un indicateur complexe.
Au vu de ce qui précède, l’on peut retenir comme explication à la prolifération des indicateurs
de santé deux faits majeurs :
 Dans les pays développés, il a été démontré que l’élimination de la mortalité avant
l’âge de 50 ans n’a contribué à l’accroissement de l’espérance de vie seulement que de
3 ans.
 Il est clairement apparu avec la complexification de la vie liée au développement
technologique que la santé était fortement liée aux déchets, aux styles de vie produit
par les progrès économique dans les pays industrialisés.

b) Quelle sont les mesure couramment utilisées ?


Les indicateurs généraux de santé ; on les obtient à partir des ménages ; on demande aux
enquêteurs d’indiquer si leur état de santé est excellant, bon, moyen ou mauvais ?
A partir des réponses on calcule des moyennes pour déterminer les proportions de la
population qui correspondent à chacune des catégories discrète précédemment (excellent, bon,
moyen ou mauvais). Cette mesure a l’inconvénient que les individus interrogés peuvent
percevoir la santé de manière différente ; de sorte que la bonne santé peut ne pas être
appréciée et évaluée de manière unanime.
En plus de cela s’il s’avère que la perception de la santé est fortement corrélée au
caractérisques socioéconomique tels que le revenu et le régime en vigueur en matière de
13

système de santé. Alors ce type d’évolution (autoévaluation de la santé) peut être trompeur.
Il y a des mesure d’auto évaluation qui font appelle au nombre de jours d’inactivités et de
symptômes de la maladie.
- La capacité de se déplacer pour ce rendre auprès des institutions de santé, d’éviter les
zones endémiques, ou de trouver un emploi. Ces mesures ont la faiblesse d’être
difficile à mesurer.
- Les apports caloriques (la nourriture)
Ces mesures comprennent :
La consommation journalière de mesure par tête ou de calorie disponible par tête.
L’inconvénient de cet indicateur est la confusion opérée entre disponibilité et consommation
effectives des calories.L’approche courante utilisée pour obtenir les apports caloriques des
membres des ménages est de leur demander de se rappeler du panier d’ingrédients qu’ils
utilisent couramment pour la cuisine ou le panier utilisé les dernière 24 heures passées. Cette
méthode intensive en tant bien qu’elle soit faisable.
L’apport calorique est une mesure de la quantité du nutriment (input nutritionnel) pour
produire la santé. Les apports de ces inputs exprimés en termes de mesure
ANTHROPOMETRIQUE telles que le poids, la taille, l’indice de masse corporelle (ratio du
Poids( Kg )
poids en Kg par la taille an m² ; Ind  ), et la circonférence branchiale sont des
taille(m²)
mesures accumulatives de la santé basée sur la nutrition. Ce sont donc des mesures de long
terme (LT). Cependant il faut de la prudence dans l’utilisation de la consommation caloriques
ou apport calorique de court terme (CT) en vue de tirer des conclusions sur la qualité de
nutrition voie de l’état de santé.
Vu que les apports caloriques d’un individu peuvent varier à cout terme sans toutefois se
traduire par une diminution ou une augmentation de la masse corporelle ou même de la santé,
cette mesure doit être utilisée avec prudence.
- Il y a aussi le niveau de l’hémoglobine dans le sang.
Cet indicateur sert à évaluer le niveau de santé à travers la prévalence de l’endémie au sein de
la population adulte et infantile.
- Le type de maladie en termes de chronicité ou d’acuité.
Exemple : Une maladie de long terme comme le diabète n’aura pas le même effet qu’une
affection aigue de court terme comme une blessure.

Conclusion
14

En conclusion, il existe une gamme de mesure pour la santé. Tous reposant sur des jugements
de valeur en ce qui concerne les effets sur la santé ou même le niveau de vie, le bien être en
générale et sur l’espérance de vie. Il est important de savoir qu’aucune de ces mesures même
pour celle qui sont les plus usités ne peut rendre compte de manière exhaustive de l’état de
santé et de ses impacts sur la vie de la population.
Il existe cependant trois indicateurs composites couramment utilisés dans les pays développés
et qui sont les tentatives de rendre compte de la dimension condition de souffrance et impact
de ces dimensions sur la vie des populations, ce sont :

HRQL: Health Related Quality of Life.


QNLS: Qualité de vie liée à la santé.
DALY : Disability Adjusted Life Year
AVIA : Année de vie d’incapacité ajustée
QUALY : Quality Adjusted Life Year
AVQA : Année de vie de qualité ajustée

CHAPITRE III : LE MARCHE DES SOINS MEDICAUX

III-1 : LA DEMANDE DES SOINS DE SANTE


En faisant l’hypothèse que les soins de santé sont un bien économique pouvant être abordé
dans un cadre concurrentiel, on peut tirer ou dériver la demande de soins médicaux ou de
soin de santé sur la base d’une fonction d’utilité néoclassique qui représenterait les
préférences du consommateur incluant les soins médicaux.
On peut écrire : U=U(soins médicaux, autres facteurs) ; La demande des soins médicaux est
une demande dérivée, car le consommateur ne retire pas d’utilité directe en voyant le
médicament, mais son utilité est dérivée de l’amélioration de sa santé suite à la visite du
médecin.
*U= U (H, X) ; H=h(SM(q), autres variables) ; SM=soins médicaux
* qSM  qSM (Prix des soins médicaux, revenu réel, coût du temps pour les soins, prix des
substitues et complément des soins médicaux, goût et référence, qualité des soins, profil
démographique (âge et sexe), stock initial de santé (l’état de santé))
Autrement dit : qSM  qSM (Prix des sois médicaux, autres facteurs) est la fonction de
demande
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A-les élasticités de demande :


-Les élasticités prix de la demande de santé :
Les élasticités prix de la demande représentent le degré de sensibilité de la demande des soins
médicaux par rapport à la variation du prix des soins de santé :
 qSM q SM q P
 p qSM   SM  SM
 pSM pSM qSM PSM
Compte tenu de la relation négative entre le prix et la quantité des soins médicaux, l’élasticité
prix est négative. On peut la ramener en valeur absolue.

=1 ; demande élasticité unitaire

 p  0;  p Implique  1 ; demande élastique

 1 ; demande inélastique
Intérêt de l’élasticité
La valeur de l’élasticité a un intérêt particulier dans le domaine de la santé en matière de
tarification. En effet pour accroitre leur recette, les gestionnaires de santé font face à un
dilemme. Faut-il augmenter les prix de soins médicaux ? On risque de voir la demande
diminue ou faut il réduire les prix de soins médicaux ?
Dans l’optique d’accroitre la demande tout en risquant la perte de l’argent. La valeur de
l’élasticité répond à cela :
- Lorsque la demande est élastique alors une augmentation du prix des soins médicaux
se traduit part une baisse plus que proportionnelle de la demande. Ce qui aura pour
conséquence une forte chute des recettes.
La solution consiste dans ce cas à baisser les prix ce qui se traduira par une hausse plus
que proportionnellement de la demande et un accroissement substantiel des recettes.
- Lorsque la demande est inélastique, la solution pour le gestionnaire consiste à augment
les prix des soins de médicaux ce qui implique une baisse plus que proportionnelle
des quantités des soins médicaux, mais il y aura une hausse des recettes.

L’élasticité prix de la demande des soins est complexe et varie en fonction de la


complexité des pris des soins médicaux et de la nature des soins. Le prix des soins
médicaux payés par les consommateurs dépend du faite que le consommateur soit assuré
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ou non. même lorsqu’il est assuré, la nature des l’assurance et donc le montant de Co-
paiement , lui aussi détermine le prix des soins médicaux payés.
Lorsque le consommateur est assuré il peut faire face à différent type de contrats de
remboursement qui stipulent le montant que ce dernier doit payer sur divers services
médicaux et dont la part que l’assurance prend en compte.

Des études ont été menées aussi bien à l’échelle micro et macro après des pays développé
en vue d’estimer la valeur des élasticités prix de la demande des soins médicaux.

.Il apparait que la demande est en générale inélastique. Cette élasticité est plus élevée
lorsque le consommateur ne dispose pas d’assurance que lorsqu’il en dispose. On
observe aussi lorsqu’il dispose d’une assurance, le consommateur est moins sensible
au prix lorsque le montant de coassurance diminue. Une coassurance, c’est le régime
sanitaire par lequel l’individu participe aux dépenses médicales selon une proportion
donnée par l’assurance prenant en charge le reste

PRIX PAR VISITE

Demande nominale en présence d’assurance


(dA)

Demande effective en l’absence


10000 d’assurance (dS)

2000

Nombre de
visites par an
5

COURBE DE DEMANDE DES SOINS (CONSULTATION MEDICALES ) EN CAS D’ASSURA NCE


17

Soit dA et dS représentant les demandes respectives du consommateur en soins de


santé lorsqu’il est assuré et lorsqu’il ne l’est pas. On peut aussi dire que dA est la
disposition à payer (ou avantage marginal) pour chaque unité supplémentaire de soins
médicaux ( ou visites médicales) lorsqu’il est assuré et dS sa disposition à payer
lorsqu’il n’est pas assuré..
Selon le graphique si 2000 fcfa est le prix du marché de la consultation médicale alors
le consommateur est disposer à payer 2000 fcfa par an pour la 5ieme visite chez le
médecin lorsqu’il ne dispose pas d’assurance.
Supposons maintenant que le consommateur dispose d’une assurance de sorte que
pour ses soins il paye une proportion C0 (comprise entre 0 et 1) du prix actuel des
soins P chaque fois qu’il tombe malade. Dans ce cas l’assurance établi un lien entre
la disposition à payer c-à-d la demande effective et le prix actuel P c'est-à-dire la
demande nominale. Alors la relation entre prix actuel payé P et le prix de la
coassurance effectivement déboursé par le consommateur Pa peut s’écrire de la
manière suivante Pa = C0* P
Ainsi, la valeur total P = Pa / C0. étant donné que C0 est inferieur à 1 alors P , la prix
actuel (la demande nominale dA) sera supérieur à Ps ( la demande effective dS ou le
montant déboursé par le consommateur en guise de co-paiement) de la , pour tout
niveau de soins donné. .
La courbe de demande nominale dAreflete alors le prix total payé pour les soins qui
prend en compte le prix de la co-assurance. La distance verticale entre dA et l’axe
horizontale represente le prix total des visites medicales. Ce prix total peut etre
decomposé en la somme payée par le consommateur et celle payée par l’assureur. La
part payées par le consommateur en tant que copaiement est la distance entre dS et
l’axe horizontale.
Il faut noter que plus le taux de co-assurance (co-paiement ) est faible plus la courbe
de demande nominal pivote dans le sens des aiguilles d’une montre

Elasticité prix des services ou types de soins


- La demande primaire des soins de santé est en générale inélastique et des comprise
entre : 0,1ep0,7
- La demande des soins spécialisé est un peu plus sensible aux prix que celle des soins
primaires surtout lorsqu’ils ne sont pas couverte par l’assurance.
18

- La demande des soins préventifs et des médicaments est moins élastique à causes des
substitue existant (nutrition enrichie) ; aussi le faite que lez coût d’opportunité de la
prévention soit plus élevée qu’en cas de maladie rend la demande des soins préventifs
moins élastiques. Finalement le faite que les effets de la prévention se traduisent sur le
long terme rend la demande des soins préventifs inélastique.
- La demande des soins hospitaliers (hospitalisation) est moins élastique que les soins
externes (voire hôpital de jour).
- La demande des soins préventifs est plus élastique que la demande des affections
graves et aigues.

Elasticité revenu de la demande des soins médicaux

%demandedesoinsmédicaux q SM / q SM
eR  
aSM % Re venu R / R

L’élasticité revenue à pour objectif de donner la nature du bien :


Si 0eR  1 implique que les soins médicaux sont un bien normal.

Si e R 1 implique que les soins médicaux sont un bien supérieur ou de luxe.


Avec la recrudescence et la multiplication des problèmes sanitaires liés à l’accroissement
démographique, vieillissement de la population dans les pays développés, l’amélioration de la
technologie, la part des dépenses médicales aussi bien dans le PIB que dans les budgets n’a
fait qu’augmenter avec le temps. La question qui préoccupe les économistes est donc de
savoir si cette tendance va s’interrompe, si non à quelle rythme va-telle évoluer ?
La valeur des élasticités revenue de la demande des soins de santé permet d’apporter une
réponse partielle à cette question. Les études ont montrés que l’élasticité revenue des
dépenses de santé est en générale supérieur à 1 dans les pays développés, ce qui signifie
que la santé est un bien supérieur.
Certaines études comme celle de Phelps en 1972, montrent que la santé est un bien normal
(élasticité  0,2 ) lorsqu’on adopte la perspective microéconomique.
Au niveau macroéconomique, à partir d’une estimation basée sur les séries longitudinales
prouve que l’élasticité revenue est élevée. FELDSTEIN, Mac LAUGHIN, DIMATHEO
trouvent respectivement les élasticités de 0, 5 ; 0, 7 et 0, 8.
19

S’agissant des pays en développement, des études ont montrés qu’en générale la santé est un
bien supérieur lorsqu’on considère les dépenses publiques tandis que la santé est un bien
normal lorsqu’on considère les dépenses privées.

III-3- OFFRE DE SOINS MEDICAUX


Comme pour la demande des soins médicaux, nous somme dans le cadre d’un système de
marché qui détermine les quantités et les prix des inputs et outputs selon les règles
Néoclassique de l’optimisation. On peut donc considéré les offreurs comme étant des agents
économiques guidés par le souci de maximiser leur profit conte tenue les contraintes de coûts
liés à la recherche d’input nécessaire à la production. Dans notre cas les offreurs sont : les
hôpitaux, les structures de santé et l’offre est ici la quantité de services médicaux
(hospitalier…). On peut donc définir la fonction de production des services hospitaliers
comme étant un ensemble homogène Q, fonction d’un ensemble d’input.
On peut écrire Q= Q(K, L) ou K est le capital (médicaments, infrastructures, équipement) et
L est le travail (nombre de personnel soignant (médecins, infirmiers, sages femmes), temps
de travail du personnel soignant)

A-Fonction de production à court terme (CT)


_
q  q(n, k ) avec n égale au nombre de personnel soignant (sa varie) et k est égale au nombre
d’équipement médicale (qui est constant)
Cela signifie qu’a court terme la production des services médicaux dépend uniquement du
nombre de personnel soignant et du temps de travail de ce personnel là.

*Substituabilité de soins médicaux


Il existe plus d’une façon de produire un niveau donnée de soins médicaux.
Lorsqu’on doit choisir de recruter des infirmiers diplômés d’Etat qui coûtent cher et dont on
est sur de sa qualité de travail. Ou soit recruter des agents temporaire non qualifiés mais
moins productifs, on peut aussi recruter des médecins ou soit des assistant techniques. Toutes
ces combinaisons sont possibles par ce que les inputs médicaux peuvent être substituables. La
substituabilité implique que si le prix d’un input augment, on peut minimiser l’impact sur les
coûts totaux en substituant. Cela se mesure par l’élasticité de substitution.
20

( K L) /( K L)
 ou W est le taux de salaire par rapport au travail et r est la prix du
(W ) /(W r )
r'
capital.
 (n1 n2 ) /(n1 n2 )
Ce qui implique que  
( Pm1 Pm 2 ) /( Pm 2 Pm1 )

n1 est le type 1 de personnel soignant ; n 2 est le type 2 de personnel soignant


L’élasticité de substitution mesure donc l’effet de la variation du prix (productivité marginale)
relative d’un input sur la quantité relative de l’autre input. L’élasticité de substitution est
toujours positive.
Pm 2
Si ( ) augmente cela implique que l’input 2 est plus cher que l’input 1 par rapport à avant.
p m1

pm 2 p P
( )  ( m 2 ) '  ( m 2 ) 0
Pm1 Pm1 Pm1
n1 n n n
De même  ( 1 ) '  ( 1 ) '  ( 1 ) 0
n2 n2 n2 n2
B-Les coûts de productions
Les coûts de production sont souvent explicites et implicites.
-les coûts explicites sont entre autres le salaire, les facteurs provisionnés. La connaissance de
ces coûts sert à évaluer les performances de services, le paiement des impôts, la fixation des
taux de remboursement par l’Etat. Les coûts implicites sont Les coûts d’opportunités
d’équipements et du personnel utilise et mobilisé dans les hôpitaux. La connaissance de ces
coûts, sert pour la planification optimale des hôpitaux pour la comparaison des rendements

alternatifs. Etant donnée q  q( N , k ) avec N =nombre vde personnel, alors le coût total

CT( q)  wN  r k

Les coûts de production moyenne évoluent généralement en trois phases et permettent


d’orienter le comportement des producteurs de soins médicaux. D’abords ils croissent
(rendements décroissants de la production), atteignent leur minimum et ensuite ils décroissent
(rendement décroissants du produit).
Théoriquement les hôpitaux doivent produire le niveau de services optimum q* qui est tels
que la fonction d’offre se trouve sur la courbe du coût mais à partir du minimum du coût
moyen , autrement elles font des pertes. Dans la réalité, les hôpitaux ne produisent pas le
niveau de services de médicaux qui correspondent au niveau du minimum du coût moyen. La
21

décision du niveau de production dépend de ces objectifs qui peuvent être économique ou
social. Quel que le cas l’hôpital s’organisera toujours de sorte à fonctionner sur la courbe du
coût mais pas au dessus.
En effet plusieurs hôpitaux opèrent souvent à perte (profit =0) pendant des années. Alors
pourquoi continue de traiter s’ils doivent continuer de perdre. La réponse est donc à court
terme tout hôpital subit des coûts fixes. Si le fait de traiter les patients doit lui permettre de
couvrir ses coûts fixe et une partie de ses coûts variables elle le fera.

A court terme, la taille de coût fixe est importante dans la détermination de la décision de
continue ou de fermer.
Coûts fixes (CF) Coûts variables (CV)
Bâtiments -Matériels de travail
-Capital -Fourniture de bureau
Equipements -La nourriture
-Maintenance du capital -Fourniture de labo
-Salaires -Carburant

*le coût fixe (CF) compte au moins 70% des budgets.


*Comment réduire ces coûts là ? Il existe plusieurs stratégies pour réduire ces coûts.
- L’une d’elle consiste à produire des services médicaux dans la zone ou les rendements
d’échelles sont croissant c'est-à-dire les coûts de production sont décroissants. En
d’autres termes à gauche du minimum du coût variable. Cette stratégie est
majoritairement faite par les hôpitaux de grandes tailles dans les pays développés.
- Une autre consiste à réduire le nombre de lits dans une proportion fixe voire même
fermer les plus petit hôpitaux comme cela se fait dans les pays développés.
- Une autre consiste à réaliser des économies de gamme bien entendu dans les
structures. L’économie de gamme traduit le faite que les coûts de productions de deux
outputs au sein d’un seul structure soient inferieurs à la somme des coûts de
productions de ces deux output prise séparément.
Quelles sont les sources de l’économie de gamme ?
A court Les hôpitaux peuvent réalisées des économies de gamme soit en :
- En répartissant le savoir faire technologique et humain entre les services médicaux qui
partage les même hôpitaux.
22

- En répartissant les coûts de la publicité comme cela se fait dans les pays développés
entre les divers services médicaux produits.
- En finançant la recherche et le développement en effet les industries pharmaceutique
peuvent dépenser des milliards de francs pour développer une molécule une fois cela
fait, ils peuvent utiliser la même molécule pour produire plusieurs mutants.
- En répartissant les coûts fixes d’exploitation entre les différents services médicaux.
- Exemple : les hôpitaux généraux peuvent répartir les coûts fixes d’exploitation des
salles et des unités de soins intensifs entre les différents services médicaux et
différents intervention chirurgicale par exemple. C'est-à-dire opérer en pleine capacité
entre le temps et types de patients.
*a long terme : les hôpitaux vont chercher à s’organiser de sorte que la fonction de soins
médicaux optimale soit celle qui correspond au minimum du coût moyen de long terme (Min
CMLT)

COUT
DEE CMLT
EE
DESECONOMIES
ECONOMIES D’ECHELLE

D’ECHELLE

MIN

Q*

COURBE DU COUT MOYEN DE LONGT TERME…. CMLT

III-3- ASPECT NORMATIF DU MARCHE DU TRAVAIL


23

Les sous chapitre précédant (offre et demande) ont montré que lorsque les soins de santé sont
organisées selon le marché c’est dire selon le système de la concurrence pure et parfaite ; on
peut en déduire que le marché des soins rempli les conditions : 1-Atomicité des agents ; 2
Homogénéité des soins de santé ; 3- Fluidité des biens, services et capitaux : et 4-Perfection
de l’information

PRIX
DEMANDE
OFFRE

P*

SOINS
MEDICAUX
Q*

Aussi en CPP, le marché détermine la quantité et la qualité optimale de soins médicaux au


prix optimal ou prix d’équilibre ou prix de marché. Cela signifie pour les consommateurs la
quantité et la qualité des soins médicaux désirée et en même temps nécessaire.
P* représente pour les consommateurs ou patients l’avantage (l’utilité) maximum que le
consommateur espère tirer de la consommation de la dernière unité de soins de santé.
P* pour les producteurs représente le coût minimum, additionnel de production d’une unité
supplémentaire de soins médicaux.
Ainsi à l’équilibre du marché, le prix des soins médicaux est tel que les avantages marginaux
des soins médicaux seront exactement égaux au coût marginal de ces soins là.
En d’autres termes :
P* = Am = Cm
Consommateurs producteurs
24

On dit alors que le marché est efficace allocativement. L’efficacité allocative du marché
signifie donc qu’au prix P*, les consommateurs reçoivent la quantité de soins médicaux q*qui
correspond à l’avantage le plus élevé qu’il peut obtenir. De la même façon les producteurs cde
soins de santé reçoivent (supportent) le coût le plus bas (minimum) qui leur permet d’obtenir
le profit le plus élevé.
Le fait que le marché permet ainsi à la société de produire la combinaison de soins médicaux
la moins cher possible lui confère la qualité, l’efficacité productive. La combinaison des
deux facteurs à savoir l’efficacité allocative et productive résulte en ce qu’on appelle
l’efficacité selon PARETO comme qualité des marchés de concurrence pure et parfaite est
fortement désirable du point de vue des économistes Néoclassique , en ce qui concerne la
plupart des biens et services de l’économie.
Cependant pour certain biens comme les soins de santé, la prudence commence qu’on
s’intéresse à la nature des soins de santé avant tout autre conclusion. Si d’aventure la
production et la demande des soins de santé sont abandonnées uniquement au système du
marché, alors ni l’efficacité selon PARETO, ni l’équité qui est au centre de l’analyse des
biens publics comme la santé ne serait réalisable.
Cela est d’autant plus vrai que dans la réalité les marchés ne fonctionnent pas de manière
parfaite pour la plus part des biens de l’économie à postériori ou à plus forte raison les soins
de santé. Mais bien plus la nature et les caractéristiques particulières des soins de santé sont
un inconvénient majeur au fonctionnement efficace au système du marché de CPP dans le
secteur des soins médicaux. Comment expliquer ces échecs de marchés ?

A-Echecs des marchés CPP dans le secteur des soins de santé ?


Problème de la perfection de l’information
selon la théorie du CPP, le marché est un système d’information, c'est-à-dire qu’il permet
d’obtenir et donc de savoir les avantages à obtenir (les consommateurs et les coûts ou charges
à supportés pour les producteurs). Le marché dit que le prix est l’indicateur des avantages et
de coûts donc le prix est l’indicateur de l’information.
Il nous dit aussi que le coût est déterminé par une main invisible c'est-à-dire ni par les
demandeurs, ni par les offreurs mais de manière simultané par l’offre et la demande.
Dans la réalité pour beaucoup de biens dans l’économie particulièrement pour les soins de
santé, le prix n’est pas déterminé de cette manière mais plutôt par les offreurs.
25

Le prix des soins médicaux pratiqués ne correspond pas au prix du marché. Par
conséquent les demandeurs de santé seront les avantageux.
*Asymétrie de l’information : elle se produit lorsqu’une partie dans une transaction à plus
d’information ou détient plus d’information relative à la transaction que l’autre partie. Ceci
conduisant la partie la plus informée à exploiter la partie la moins informée.
L’asymétrie d’information la plus importante du secteur de la santé est celle qui s’opère entre
les fournisseurs (hôpitaux, corps médical) et les patients. Ils portent normalement sur deux
types d’information :
 La 1èrte concerne le diagnostique de la maladie en d’autre terme qu’est ce qui ne va
pas ?
 Le 2nd type d’information concerne le traitement. Il s’agit de savoir que faire pour
retrouver la santé au vue du diagnostic.
Si le diagnostic est engin par exemple la question est de savoir quel est le traitement le plus
efficace ?
Le fournisseur (médecin) est celui qui est supposé savoir l’information technique concernant
les options de traitement possible formant la base de décision à prendre concernant les soins
de santé à consommer. L’asymétrie de l’information entre le patient et le fournisseur
concernant aussi bien la nature de la maladie que l’efficacité des traitements alternatifs
engendrant ce qu’on a coutume de qualifier échec de marché.
Le faite qu’il existe des asymétries d’information peut amener le patient à échouer dans
l’achat des soins qu’il souhaiterait s’il était bien informé. Cela peut amener aussi à acheter des
soins qu’il n’aurait pas achetés s’il était bien informé.
Ainsi l’asymétrie d’information confère un nombre d’avantage au fournisseur qu’il peut
exploiter en manipulant un ou plusieurs soins de santé qu’il sert au niveau de la qualité, de la
quantité et du prix d’une manière difficile à détecter pour le patient consommateur.
Ce problème peut s’exacerber dans un contexte où plusieurs soins de santé sont à faire. Dans
ces cas, les patients sont confrontés au manque de temps pour rechercher l’information (en
faisant des emplettes par exemples. ). Aussi , l’individu malade étant est vulnérable et
présentant des faiblesses cognitive , sa capacité d’analyser les informations seront donc
compromises. Enfin de compte même si le patient ne fait pas face à tout ces problèmes, ses
opportunités en matière d’apprentissage par expérience sont limités. En effet apprendre par
expérience nécessite la répétition des évènements notamment l’achat des soins de santé. Cela
est plus ou moins facile pour les soins médicaux primaire, mais beaucoup plus difficile pour
les soins secondaire et tertiaires.
26

L’approche complémentaire à l’asymétrie d’information est celle d’agence ou


d’asymétrie de l’agence.
En tant qu’agent de leur patient, les fournisseurs ou traiteurs sont supposés agirent dans
l’intérêt des patients et non le leur. Ce qui n’est pas le cas. Dans le domaine de la concurrence
où les prix jouent, le médecin traiteur est fortement motivé par le profit, c’est ce qu’on
observe dans les clinique privées. Le médecin n’agira pas qu’en tant que agent mais plutôt
pour son propre compte. En produisant des diagnostics non conformes ou à sur-traitant ou en
sur-prescrivant de sorte à faire des profits.
Cela à pour conséquence un autre phénomène celui de l’induction de la demande par
l’offre. L’induction de la demande par l’offre est le phénomène par lequel les fournisseurs
traitent en tant qu’agent de leurs patients ont une influence considérable sur la demande de
leur service exprimé par les patients. Cette tendance à infléchir la demande dans le sens du
bien être du fournisseur constitue une violation de l’hypothèse néoclassique de
l’indépendance entre le secteur de la demande et celle de l’offre.
L’une des solutions à ce problème consiste pour l’Etat à ériger un code de bonne conduite au
sein de l’ordre médical. Ce code de conduite restreindrai l’entée dans le secteur aux seul
médecins qualifiés, dotés de valeur morale. Ce phénomène (induction de la demande)
constitue un échec de marché pour le secteur de la santé.
L’incertitude : l’économiste AROW (1953) identifies deux types d’incertitudes associés au
secteur de la santé. Il s’agira de l’incertitude concernant l’efficacité des traitements et
l’incertitude dans la demande des soins de santé eux-mêmes. L’incertitude dans la demande
des soins de santé vient du faite que la maladie ou la blessure sont des phénomènes aléatoires
ce qui rend les dépenses de santé tout aussi aléatoire.
Bien que la recherche clinique puisse démontrer l’efficacité moyenne d’un traitement selon
une condition donnée, elle ne peut cependant démontrer l’efficacité de ce traitement pour un
individu spécifique dans des conditions spécifiques avant de l’avoir traité.
La solution à ce phénomène consiste pour le marché à s’organiser selon des systèmes privés
de gestions des risques. Il s’agit ici en l’occurrence de l’assurance.

B-Assurance et bien être.


En présence d’incertitude, les individus ayant une aversion pour le risque (du faite de l’aléa
lié à la maladie peuvent améliore eux-mêmes leur bien être en regroupant (en mettent
ensemble) ce risque. La mise en commun (regroupement, mutualisation du risque) réduit le
27

risque dans le mesure ou l’imprésibilité du risque individuel peut être annualisé par
l’importance du nombre de tels évènement ayant un cours dans une large population. Les
risques peuvent être groupés que lorsque les évènements dont il s’agit sont échangeables sur
le marché, l’on ne peut pas grouper des risques à la maladie tout court, de la même façon que
l’on ne peut pas commercialiser la santé. Cependant les risques financiers associés à la
maladie peuvent être groupé. Les gains en terme de bien être d’une assurance pour un
individu qui est adverse au risque et qui cherche à maximiser son utilité espère peut être
représenté de la manière suivante :

UTILITE

C
U (W0)
UT (W)
D
U (W0-pL)
E
pU(W0-L)+(1-p)U(W0)
B

U (W0- L) A

W0- L W0-pL W0 W

MODEL D’UTILITE ESPERE

Utilité Revenue Probabilité Perte de revenu


certain certain Espérée
28

Bonne santé U (W0 ) W0 1-P O

Maladie U (W0  L) W0  L P P-L

Soit W0 le niveau de richesse de l’individu lorsqu’il est en bonne santé. Si l’individu tombe
malade avec une probabilité P donnée, il perd le revenu financier L, son utilité espéré sera
donc la somme des utilités certaines en cas de bonne santé et en cas de maladie c'est-à-dire
E(U )  PU (W0  L)  (1  P)U (W0 )
P.L étant alors la perte de revenu espéré en cas de maladie. Cela reflète l’aversion pour le
risque (ou la diminution de l’utilité marginale du revenu au fur et à mesure que le revenu
augmente).
*Le revenu espéré est la somme des revenus certains en cas de maladie ou en cas de bonne
santé c'est-à-dire :
E(W )  P(W0  L)  (1  P)w0  W0  P.L

Si l’individu reste en bonne santé, il atteint le point C correspondant à l’utilité U (W0 )

S’il tombe malade, il attient le point A correspondant à l’utilité U (W0  L) . Toute la question
étant sur la courbe d’utilité correspondant à l’atteinte d’une utilité certaine. Tandis que les
points étant sur la corde (AC) par exemple le point B correspondant à la corde de l’utilité
certaine c'est-à-dire espérée.
*Supposons que l’individu s’octroie un contrat d’assurance doté d’une prime actuarielle d’un
montant de PL c'est-à-dire le montant correspondant à la perte espéré du revenu.
*Supposons aussi que cette prime couvre la perte financière en cas de maladie. L’individu se
retrouvera avec un revenu W0  PL et pourra ici atteindre une utilité certaine U (W0  PL) au
point D.
On peut donc dire que s’octroyer un contrat d’assurance de ce type accroit l’utilité espéré de
l’individu d’un montant (BD). Étant donné que les primes actuarielles d’assurance ne
permettent pas la prise en compte de coûts. Administratifs les assureurs calculent leur primes
réelles en ajoutant à ces primes actuarielle des frais supplémentaires correspondant aux coûts
administrative encourus.
Ces frais supplémentaires du point de vue économique sont appelé prix de l’assurance.
Ce prix de l’assurance correspond à la distance (BE). Il comprend exactement les frais
administratifs, les taxes, les profits et les marge de sécurité. Aussi longtemps que ces frais de
29

souscription (prix de l’(assurance) n’excèdent pas la distance (EB) le bien être de l’individu
ne change pas, il va donc acheter le contrat d’assurance.
Etant donnée que l’assurance améliore le bien être des individus, la question de font de la
politique économique consiste donc à savoir comment organiser les marchés des assurances
afin de produire un tels type d’assurance. Ceci est particulièrement problématique dans la
mesure où, le marché de l’assurance est perturbé par des dysfonctionnements notoires qui
sont :
1- le problème de la sélection adverse
2- le problème de l’aléa moral
3- le problème de l’économie de l’échelle.

1-La sélection adverse


Le phénomène de la sélection adverse survient dans la relation assuré-assureur à cause de la
présence d’asymétrie d’information.
La sélection adverse est le processus par lequel les individus à faible risque (probabilité de
tomber malade) sortent ou sont éjectés du groupe d’assurance (groupe de personnes
potentiellement assurables) pendant que les individus à hauts risques y restent. Cela est dû au
faite que les individus qui achètent une assurance disposent d’une meilleur information
relative à leur état de santé réelle contrairement à l’assureur. L’assurance ne pouvant pas
distinguer entre les personnes à haut risque et les personne à faible risque doit donc baser sa
prime de risque sur un risque groupé qui implique aussi bien les hauts risques et les faibles
risques.
Les individus à faibles risques de santé (qui savent qu’ils le sont) n’achèteront donc pas
l’assurance lorsque la prime est fixée à un tel niveau. Par conséquent il ne restera plus que les
individus à hauts risques dans le groupe ce qui rend la prime de l’assurance déficitaire par
rapport à la couverture des pertes espérées. Si d’aventure l’assurance augmente sa prime les
assurés potentiels s’estimant à faible risque vont alors sortir du groupe. La sélection adverse
rend donc le marché de l’assurance insoutenable.
Une stratégie pour contourner ce problème consiste pour l’assureur à sélectionner seulement
les bons risques.

2- L’aléa moral
30

Il tient à la tendance qu’a la couverture d’assurance a induire un comportement qui accroit les
pertes espérées qui font l’objet de l’assurance. Ceci parce que l’aléa moral accroit la
probabilité de perte.
En effet, les assurés peuvent avoir tendance à prendre plus ou moins de précaution pour
éviter la maladie sachant qu’ils ne vont pas supporter les conséquences financières en leur
enceinte.
Ce cas d’aléa moral ne relève pas d’une grande importance. Par contre le type d’aléa moral le
plus important dans le secteur de la santé est lié au faite qu’une fois que l’évènement est
couvert par l’assurance, l’assuré n’ayant pas à payer le coût total du paiement, ce dernier peut
faire face à des coûts totaux plus élevé qu’en l’absence d’assurance.
Les dépenses liées vont donc augmenter. Cet accroissement des dépenses est lié aux aléas
moral résultant du comportement soient des patients, soient des prescripteurs :
En effet, les patients dont les soins sont subventionnés peuvent exprimer une demande plus
importante pour la quantité de services médicaux.
Quant aux prescripteur sachant que les patients ne supportent pas l’ entièreté des coûts
peuvent accroitre la quantité du traitement requise et ou le prix de ces traitements.
L’aléa moral a les capacités de limiter la gamme de contrats d’assurance que le marché
peut essentiellement offrir, ce qui a pour conséquence de réduire l’efficacité allocative.
Pour se maintenir sur le marché tout assureur privé doit fixer sa prime sur la base des pertes
ex-post en l’absence d’assurance. Quant aux individus, ils doivent faire leur choix sur la base
des pertes espérée ex-ante, par conséquent il leur sera difficile voire impossible de trouver les
contrats à leur goûts. Ainsi la présence d’aléa moral peut conduire à l’inexistence de marché.
Un second type de perte d’efficacité allocative survient lors de l’utilisation exagérée des
services médicaux du fait de l’existence de la couverture. Cela crée un surcroit de charge pour
l’assureur. Graphiquement ceci revient à cela :
Prix des soins médicaux
31

Prix ou valeur marginale

P0

Q0 Q1

Quantte par periode de tempd

Soit le marché des soins de santé représenté par la figure ci-dessus.


Soit p0 le coût marginal de long terme de soins de santé. En l’absence d’assurance la quantité

Q0 de soins de santé sera consommée au prix P0 . En présence d’une assurance couvrant le

premier franc dépensé sur la première unité de soins médicaux, alors Q1 soins de santé seront
consommées.
Pour chaque unité d’accroissement de la consommation due à l’assurance c'est-à-dire
(Q1  Q0 ) , le coût marginal sera supérieur à l’avantage marginal constituant ainsi une charge
supplémentaire pour l’économie.
L’on peut éliminer l’aléa moral en accroissant le prix auquel le consommateur fait face
jusqu'à atteindre le prix P 0 . Cela naturellement éliminerait la couverture de l’assurance. Cette
analyse fait état du dilemme auquel le type d’assurance fait face. D’un côté l’existence
d’assurance accroit le bien être en réduisant le risque dans la mesure du taux de couverture.
D’un autre côté l’existence d’assurance accroit les charges de l’assurance par le biais de l’aléa
moral. L’assurance optimale ou le processus optimal d’assurance doit confronter ces deux
faits dans le processus de fixation de la prime. Cela se fera en prévoyant dans ce processus la
possibilité pour le patient de participer aux coûts donc aux charges. Cela se fait à travers les
tickets modérateurs.
32

3-Externalités
les externalités sont dû au fait L’activité économique d’un agent privé (production ou
consommation) affecte positivement ou négativement la production ou la consommation
d’autres agents économique de la société sans que le marché ne prenne cela en compte.
Quand il y a externalité du point mathématique cela veut dire :
Prix= avantage marginal du privé, pour le demandeur
Prix= coût marginal privé, pour l’offreur
Donc  Cm P  Am P =Prix du marché

 CmS  AmS  P avec CmS égal au coût marginal social ; AmS avantage marginal social et
P le prix
Par conséquent lorsqu’il y a externalité on a :
-demande  P  AmP ou AmS

-dans le cas de l’offre  P  CmP ouCmS

La présence d’effet externes dans le domaine de la santé est un autre fait important
distinguant le secteur de la santé des autres activités économique mais pas de toutes.
Les succès de la médecine ont longtemps concernés les maladies transmissibles qui sont la
forme la plus probable qui conduisent aux externalités. Alors lorsqu’une personne est atteinte
de maladie transmissible comme la tuberculose ou la grippe, non seulement elle subit sa
maladie, mais accroit aussi le risque de voir ses proches aussi la contracté à leur tour. Si elle
prend les dispositions pout l’éviter, elle en tire un avantage de même que la société toute
entière sans que cette dernière ne débourse un franc.
Exemple : l’Avantage social de la vaccination antigrippe va bien au dela de l’avantage
personnel.
Si l’individu malade confronte le coût de la vaccination (agent, temps passé, inconvénient,
douleur et risque d’une réaction défavorable) avec l’avantage personnel qu’il en titre (risque
diminué de contracter la grippe au cours de la saison), sa décision de ne pas se faire vacciner
constituera du point de vue de société un sous investissement. Graphiquement cela se
représente ainsi :
33

Prix du vaccin
AmP(Avantage marginal Prive)

AmS (Avantage marginal social

P0 = CmP

Q0* Q1* Quantité


de vaccin

Dans le graphique un consommateur X dont la courbe de demande est AmP (Avantage


marginal prive AmP) choisira la quantité optimale de vaccin Q*0 étant donné le prix de
marché P0 (coût marginal prive ou CmP) des vaccins.. Cependant au taux de consommation
Q*0, il existe des individus autre que notre consommateur X qui tirent satisfaction de la
consommation par X des vaccins contre la grippe. En ce point Q*0 , le cout marginal privé est
égal à l’avantage marginal privé mais il se trouve que ces deux derniers sont inferieurs à
l’avantage marginal social.. à cause de ce fait Q*0 est donc un sous-investissement.

La solution optimale est donc que la société produise Q*1 vaccins car Au delà de Q1* le coût
marginal excède les avantages marginaux sociaux.
Ce nouvel équilibre est efficient au sens de pareto contrairement à la situation Q*0
La différence entre Q*1 et Q*0 doit être soit subventionnée par l’Etat soit atteint par des
échanges caritatifs privés

Il est important de noter que la simple existence d’externalités n’est pas suffisante pour juger
de l’inefficacité d’une situation ni pour exiger une subvention des soins de santé par l’Etat
34

-4-L’atomicité , compétition et fluidité


Dans un régime de CPP la réalisation de l’efficacité est conditionnée par l’atomicité des
agents c'est-à-dire l’incapacité de ces derniers à influer sur le marché compte tenu de leur
taille et nombre. Dans le secteur de la santé en générale cette condition n’est pas vérifiée.
En effet les hôpitaux et les pourvoyeurs de soins sont comme les monopoleurs, aussi bien au
niveau du fonctionnement général que pour l’administration des services médicaux. Compte
tenu de l’existence de l’économie d’échelle à long terme et des économies de gamme à court
terme, le secteur des soins médicaux à plutôt tendance à produire des soins de grande tailles
regroupant tout les services que de petits hôpitaux et de services de santé abritent quelques
services spécialisés. Compte tenu du différentiel technique d’information existant entre les
prescripteurs et les patients ; les prescripteurs ont tendance a gérer les informations de
manière monopolistique. Par conséquent les prix pratiqués dans ces structures de soins ne
correspondent pas au prix du marché, mais sont plutôt le reflet des revenus marginaux tandis
quez la quantité des soins médicaux fournie reflète, en d’autre terme cela se traduit par des
prix de soins de santé plus élevé tandis que la quantité des soins médicaux est plus basse
PARTIE 2 :
ECONOMIE DE
L’EDUCATION
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
DAKAR

ECONOMIE DE L’EDUCATION
Par
Pr.Moustapha KASSE

Année universitaire 2002/20034


4ème Année Option Analyse

1
Introduction : Pourquoi un enseignement d’Economie de
l’Education ?

La matière grise est la locomotive du progrès


Joseph Ki-Zerbo

Il est aujourd’hui admis qu’un système éducatif accessible au plus grand nombre
est un moyen efficace pour assurer la croissance économique par la formation, la
création de nouvelles qualifications. Un rapide survol de la pensée économique laisse
apparaître un certain nombre de thèmes de réflexion que nous classerons en deux
groupes.
Le premier se détermine autour du thème majeur du capital humain : l’éducation
est un capital, qu’il convient d’évaluer et auquel on peut associer des coûts, des gains et
donc une rentabilité ; mais il est clair que l’unanimité n’est pas parfaite sur ce point et
que d’autres approches complémentaires ou concurrentes sont envisageables.
Le second groupe thématique est beaucoup plus disparate, chacun des thèmes
n’ayant en fait été, dans la plupart des cas, qu’effleuré. On y recense :
- les divers effets de l’éducation sur la croissance, le progrès économique, les
comportements individuels, etc. ;
- le rôle important de l’origine sociale des individus dans leurs comportements
éducatifs ;
- l’intervention (souhaitée ou non) de l’Etat dans le domaine éducatif ;
- les problèmes posés par l’organisation et le fonctionnement du système
éducatif.
En fait, nous disposons là l’essentiel des thèmes de réflexion qui constituent le
champ de l’analyse contemporaine de l’économie de l’éducation et qui, pour plus de clarté,
peuvent s’articuler sur quatre axes principaux ; la demande d’éducation, l’offre
d’éducation, l’impact de l’éducation et la politique éducative.
Au total, l’analyse économique confère aujourd’hui une importance très grande
aux ressources humaines, dans ce sens deux phénomènes peuvent être observés d’abord
la théorie du capital humain, ensuite l’apport de l’éducation au développement tels que
révélés dans deux rapports l’un de l’OCDE et l’autre de la Banque mondiale. C’est
pourquoi cet enseignement comprendra deux composantes :
- une composante théorique relative au lien entre éducation et
développement ;
- une seconde composante composée du repérage de quelques
évaluations pratiques relative au lien entre la croissance et les
ressources humaines, aux coûts et à la rentabilité des
l’investissement en éducation.

2
CHAPITRE 1 :
L’IMPORTANCE DU CAPITAL HUMAIN DANS LA
CROISSANCE ECONOMIQUE

Les notions du capital humain et de rendement de ce capital permettent


d’interpréter le différentiel de revenus salariaux et la perte de cohérence entre la
progression du revenu national et celle des facteurs conventionnels y contribuant. En
assimilant l’éducation à un investissement, tout accès gratuit au savoir est exclu.
L’éducation, en tant qu’in put, est donc limitée à ses expressions monétaires tandis que
sa contribution à l’output est évaluée en termes de gains ou de pertes. Les dépenses
expliquent en effet les différences individuelles et catégorielles de salire réel et une
partie de l’accroissement du revenu national.
La théorie du capital humain s’appuie sur une série de faits. Les études les plus
récentes distinguent les programmes de formation et sont plus soucieuses d’analyser la
relation entre la formation et l’emploi. L’école doit certes se montrer réceptive au
monde de travail, la tendance est alors à charger l’école de la préparation à un nombre
toujours plus grand
Dans la présente revue de littérature, il sera question après avoir souligné le
fondement de la théorie du capital humain, de s’interroger sur la rentabilité de
l’éducation et de l’enseignement supérieur en particulier, à travers une critique des
choix méthodologiques, les différents facteurs déterminant le niveau de rentabilité.
Nous évoquerons enfin quelques grandes tendances sur les travaux de rentabilité.

SECTION1 : La théorie du capital humain, son


intérêt et son rôle stratégique

L’une des grandes découvertes de l’analyse économique contemporaine est


relative à la théorie du capital humain est relative à la théorie du capital humain à partir
des recherches de trois auteurs : SCHULTZ en 1983, G. BECKER et ROMER en 1986 et
en particulier LUCAS en 1988
Toutes ces recherches évaluent l’impact de l’éducation et de la formation sur la
croissance économique et le développement.
L’investissement dans le capital humain est au cœur des stratégies mises en
œuvre par de nombreux pays pour promouvoir la prospérité économique, l’emploi et la
cohésion sociale. Les individus, les organisations et les nations sont de plus en plus
conscients qu’un haut niveau de connaissances et de compétences est essentiel pour leur
sécurité et leur réussite. L’accord sur ces principes a suscité sur le plan politique aussi
bien que social de nouvelles attentes concernant la réalisation d’objectifs économiques
et sociaux ambitieux, grâce à un investissement accru dans le capital humain. Cependant
les investissement ne seront productifs que s’ils sont bien adaptés à leurs objectifs.
La nécessité de politiques cohérentes pour encourager les personnes de tous âges
à se former tout au long de leur vie est reconnue bien au delà des ministères de
l’éducation, jusqu’au niveau politique le plus élevé. Telle la mise en accord du conseil des

3
ministres de l’OCDE (1997) sur « l’urgence de mettre en œuvre des stratégies
efficaces de formation tout au long de la vie pour tous, de renforcer les capacités des
individus à s’adapter et à acquérir des qualifications et des compétences nouvelles ».
Pour améliorer la cohésion social, notamment en s’attaquant au chômage, les
ministres du travail ont également souligné qu’il était important de se préoccuper des
besoins de ceux qui en raison de l’insuffisance de leurs connaissances et de leurs
qualifications ne peuvent pas participer pleinement à une économie fondée sur le savoir
et qui ont des possibilités d’apprentissage à vie extrêmement limitées. Les enjeux sont
très importants : « un chômage élevé et persistant, ainsi que de faibles rémunérations
affectant une part importante de la population en âge de travailler constituent une
menace pour le tissu social si ces problèmes ne sont pas résolus efficacement et à court
terme ».
C’est pourquoi dans des domaines très variés, de grands espoirs se fondent sur
l’investissement dans le capital humain pour permettre d’atteindre les objectifs
économiques et sociaux essentiels. Ils intéressent des pays, des entreprises et les
individus qui luttent pour ne pas être exclus d’une compétition intense dans laquelle les
connaissances et les compétences sont essentielles, mais ils concernent également des
stratégies pour surmonter le chômage et promouvoir la cohésion sociale. Etant donné
que le capital humain est associé à un ensemble complexe d’attentes et d’objectifs, il est
important de considérer la diversité des éléments qui le caractérisent, ainsi que
l’hétérogénéité des investissements et de leurs résultats potentiels.
Il est maintenant acquis que le niveau de développement d’un pays est
étroitement lié à son niveau d’instruction au point même d’en dépendre. L’éducation est
un facteur d’efficacité qui élève la productivité des travailleurs et contribue de cette
manière à augmenter la production. L’éducation est ainsi associée aux autres facteurs
traditionnels (capital et travail) pour expliquer les performances et ls contre-
performances théoriques diverses études ont essayé de tester et de quantifier l’impact
de l’éducation sur la croissance économique. Pour cela il y a deux (2) points :
- l’impact global de l’éducation sur la croissance. Par deux
méthodes différentes d’évaluation, DENISON (1961) et
SCHULTZ (1962) ont abouti à des résultats similaires. Ainsi
DENISON calcule que 23% de la croissance des Etats-Unis
entre 1930-1960 était imputable à l’accroissement de
l’éducation. SCHULTZ par sa méthode du taux de rendement,
est arrivé lui aussi à la même conclusion que l’éducation
contribue pour une bonne part à la croissance américaine.
- Les effets indirects de l’éducation sur la croissance économique.
Les effets indirects de l’éducation sur la croissance économique
s’articulent autour de deux points essentiels : d’une part ils se
manifestent par des externalités positives que l’éducation
engendre et d’autre part la liaison entre l’éducation et les autres
types de ressources humaine à savoir : la santé, la nutrition, la
pauvreté, la fécondité etc…..

4
SECTION2 : Définition de l’éducation dans une
perspective économique.

1) Signification du concept global d’économie de l’éducation.

L’éducation est comprise toute action de formation portant principalement sur


les enfants et les adolescents et de manière croissante sur les adultes et qui a pour
résultat l’ensemble des habiletés intellectuelles ou manuelles. Cela permet de distinguer
deux types d’éducation :
- l’éducation formelle qui se réfère à toute activité délibérée de
formation contribuant au développement des facultés
intellectuelles et à l’acquisition de connaissance générale ou
spécialisée, y compris celle conduisant à l’obtention d’une
compétence ;
- l’éducation informelle qui regroupe des formations non formelles
influençant les attitudes, les comportements, les modes de
pensée et les connaissances. C’est par excellence, l’éducation
diffusée par le milieu.

2) Signification et portée du concept de capital humain

Le concept de capital humain est fréquemment utilisé en économie depuis une


trentaine d’années au moins (par exemple SCHULTZ, 1961, BECKER, 1964) ; certains le
font remonter aux travaux d’ADAM SMITH au XXVIIIe siècle. Le concept insiste
fortement sur l’importance du facteur humain dans les économies fondées sur les
connaissances et les compétences. Le capital humain peut se définir de nombreuses
manières. En économie de l’éducation, on le définit comme « les connaissances,
qualification, compétences et autres qualités personnelles possédées par un individu
intéressant l’activité économique ». Le capital humain constitue donc un bien matériel qui
peut faire progresser et soutenir la productivité, l’innovation et l’employablité. Il peut
croître, se réduire ou devenir inutile. Il subit différentes influences et provient de
différentes origines, notamment, mais pas seulement d’un apprentissage organisé sous la
forme de l’éducation et de la formation. Les quatre éléments (connaissances,
qualifications, compétences et autres qualités personnelles) peuvent contribuer à ses
missions sociales et démocratiques, et dans une certaine mesure culturelle et
personnelle. Si le capital humain suppose que l’on mette l’accent sur la sphère
économique, la distance peut être faible entre la politique et les pratiques visant à
accroître ce capital et celles qui sont orientées vers d’autres fins.
La mesure du capital humain ne concerne pas seulement le niveau éducatif. Les
mesures du capital humain fondées sur le nombre d’années d’études effectuées et le
niveau de scolarité ainsi que le différentiel de rémunération existant en faveur de ceux
qui ont bénéficié davantage d’enseignement sont loin d’être suffisantes, si l’on adopte
une définition large des qualifications et autres compétences des individus.

5
L’investissement dans le capital humain procure donc des avantages aux individus,
aux entreprises et aux sociétés. Ces avantage peuvent être de nature économique et
prendre la forme d’un supplément de gains, de productivité ou de croissance économique.
L’investissement en capital humain fournit également un vaste éventail d’avantage qui ne
sont pas d’ordre économique, notamment accroissement de la cohésion sociale, une
diminution de la délinquance et une amélioration de l’état sanitaire.

SECTION3 : L’ économie de l’éducation dans la


littérature économique actuelle, brève revue de la
littérature.

Les Classiques ont été les premiers à s’intéresser à l’économie de l’éducation :


- Adam Smith, Malthus et J. S. Mill
- Marx, Marshal et Walsh
Les contemporains ont été cités plus haut, notamment les théoriciens de la
croissance endogène comme Romer et Lucas.
Concernant les recherches sur l’économie de l’éducation en Afrique, elles sont
assez limitées ? Certains travaux émergent menés par Psacharopoulos (1973), Lévy
Garboua et Mingat (1979), F. Orivel, Rossignol, Glasmann et Beauvialat, A ; Diagne et
Daffé. La Banque mondiale (1982) a aussi mené des études remarquables sur les
investissements dans le domaine éducatif. Mais, c’est sur la Côte d’Ivoire que les
recherches sont plus nombreuses et certainement plus vigoureuses. On peut citer

SECTION4 : L’ apport des théories de la croissance endogène

On peut considérer les dépenses d’éducation, de santé et de formation comme


des facteurs de croissance en ce qu’elles accélèrent l’accumulation de capital humain, les
théories de la croissance endogène, mettent ainsi en exergue le rôle économique de
l’Etat. Celui-ci est en effet l’agent le plus habilité pour réaliser ce type de dépenses qui
jouent un rôle important dans le processus de croissance endogène.
L’intérêt primaire de l’investissement public en capital humain est qu’il permet
d’accroître la productivité sociale. Si l’on admet en effet qu’une meilleure formation,
théorique ou pratique, augmente l’efficience productive de l’individu, les effets
externes du types « learning-by-doing » qui découlent de son activité permettent alors
d’accroître la productivité des agents qui le côtoient. Ainsi l’échelle globale, plus le stock
de capital humain disponible est élevé, plus la production par tête est importante. Des
tests empiriques menés par LOCKEED et alii (1980) à partir de données relatives à des
données relatives à des pays en développement ont montré que quatre années
d’enseignement élémentaire permettent d’accroître la productivité d’un agriculteur de
8,7 % en moyenne.
En outre puisque l’éducation est un moyen privilégié d’accumulation du capital
humain, les dépenses publiques effectuées, en sa faveur apportent alors une
contribution essentielle au processus de croissance endogène. D’ailleurs, l’importance
accordée à l’éducation est telle que des modèles ont été élaborés qui font exclusivement

6
de cette activité une source de croissance auto-entretenue. Dans ce type de modèle, la
constance des rendements d’échelle est assurée par l’effet direct du niveau d’éducation
sur la productivité des travailleurs. La croissance des rendements au niveau
macroscopique découle des externalités qu’engendre le niveau d’éducation. Par ailleurs
des travaux économiques soulignent le rôle essentiel que jouent les dépenses d’éducation
sur le processus de croissance. DENILSON (1962) estime que la croissance économique
des Etats-Unis entre 1930 et 1960 est due pour 23 % à l’accroissement du niveau
d’éducation de la force de travail. Les travaux de NADIRI (1972) chiffrent cette
contribution de l’éducation à 0,8 % pour le Mexique et 3,3 % pour le Brésil.
BARRO (1991) montre que pour un niveau donné de Produit Intérieur Brut par
tête en 1960, les pays à fort taux de scolarisation ont enregistré un taux de croissance
plus élevé que celui des pays à faible taux de scolarisation. Ainsi on comprend
difficilement qu’au moment où l’importance des dépenses publiques d’éducation de
formation dans le processus de croissance est fortement soulignée par les nouvelles
théories de la croissance, que des pays en développement sous ajustement structurel
s’évertuent à restreindre la progression de ces types de dépenses. Certes à court
terme, une telle politique est prompte à rétablir l’équilibre des finances publiques de ces
pays. Mais la croissance économique qui s’amorce péniblement depuis peu dans certains
de ces pays risque de n’être point durable. Dans une perspective de croissance
endogène, cet essoufflement de la croissance devrait résulter de la décroissance des
rendements marginaux du capital humain.

CHAPITRE 2 :
LA DEMANDE INDIVIDUELLE D’EDUCATION

Le concept de demande en économie renvoi à un lien entre les quantités


demandées de biens ou services et les goûts et préférences des individus ou du groupe
sous une contrainte budgétaire dépendant des prix de ces biens et des revenus, pourvus
par les consommateurs. Cette notion de demande trouve une place en économie de
l’éducation.
Le concept de demande en économie renvoie à un lien entre les quantités
demandées de biens et les goûts et préférences des individus ou du groupe sous une
contrainte budgétaire dépendant des prix des biens et des revenus, pourvus par les
consommateurs. De même, cette notion de demande trouve sa place en éducation. En
effet, l’éducation qui est un bien non seulement économique mais aussi publique est
demandée en fonction des préférence et des revenus des demandeurs que sont l’Etat,
les collectivités locales, les ménages et les individus. Il est intéressant de souligner que
quelque soit le type de demandeur (Etat, collectivités locales, ménages, individus),
l’individu reste la personne qui au bout du compte est le bénéficiaire directe de
l’éducation, en ce qu’il est non seulement le détenteur du capital humain mais aussi le
bénéficiaire des avantages sociaux. Cependant, les autres types de demandeurs ne sont
que des bénéficiaires indirectes dans la mesure où eux ne profitent que des externalités
(productivité des travailleurs) de la formation de l’individu, ce dans le meilleur des cas

7
et dans le pire des cas ils peuvent être victimes d’une fuite de cerveaux. De façon plus
singulière, nous allons étudier le cas de la demande d’éducation sénégalaise.
Dans son ensemble, le système éducatif sénégalais est composé des demandeurs
se trouvant dans les enseignements préscolaire, élémentaire, moyen, secondaire et
supérieur. A l’exception du cycle préscolaire, les autres cycles comptent en leur sein des
formations générales et techniques avec une plus grande demande dans l’enseignement
général. Par ailleurs, le cycle élémentaire est le plus dominant sur le plan des effectifs,
pendant que les enseignements les moins représentatifs sont respectivement le
préscolaire et le supérieur. A titre d’illustration, au cours des quatre premières années
de la décennie « 1990 », l’enseignement primaire représentait en moyenne 736 409
élèves contre 135 716 (moyen), 50 534 (secondaire), 21 652 (supérieur), 17 265
(préscolaire) soit respectivement 76,5 % ; 14,11 % ; 5,25 % ; 2,25 % et 1,75 %.

SECTION1 : Les déterminants de la demande individuelle.

En ce qui concerne la demande d’éducation, il est essentiel d’éviter dès le


départ toute confusion à ce sujet. Ce sont les individus (ou leur famille à qui sont
fondamentalement les demandeurs, qui souhaitent acquérir un certain niveau d
connaissances (une certaine formation, un certain diplôme, une certaine expérience). Les
entreprises, et plus généralement les employeurs, demandent une main d’œuvre
qualifiée, c’est à dire les services que cette main d’œuvre est susceptible de lui apporter
grâce à son éducation. Elle ne demande pas directement de l’éducation (sauf à la limite,
en matière de formation continue).
La demande des individus se manifeste aussi bien par les queues à l’entrée des
universités que les demandes réitérées d’implantation de collèges ou de lycées ou
« d’antennes » universitaires sur tout le territoire, que par la prolongation généralisée
des études. Il conviendra alors de s’interroger sur les motivations et la logique de cette
demande. Le cœur de l’analyse reposera sur la notion fondamentale de capital humain, ce
qui ne nous interdira pas d’envisager des approches concurrentes ou complémentaires et
d’élargir l’analyse.
Face à cette demande, il est clair qu’il existe une offre qu’au moins dans une
première approche, on peut assimiler au système éducatif au sens large. Ce système ne
peut être purement et simplement assimilé à un système productif ordinaire. Son
caractère non marchand et la nature même de ses activités, imposent une analyse
spécifique qui permette en particulier d’en proposer une évaluation des performances et
des principes de fonctionnement. Tel sera l’objet principal de la seconde partie, qui
abordera aussi le problème de l’offre sous l’angle individuel, dans la mesure où il est
parfaitement concevable de considérer l’individu comme le producteur de son capital
intellectuel.
Un des enseignements majeur de la théorie de la demande d’éducation est que
cette dernière a un impact (direct ou indirect) sur les qualifications individuelles et
donc sur le marché du travail. Dès lors, il convient de s’interroger sur la relation
effective entre les formations et le système d’emploi. Mais ce n’est pas pour autant le
seul impact que l’éducation exerce sur le plan économique. Un élargissement de l’analyse
s’impose tant au niveau micro-économique qu’au niveau macro-économique.

8
En définitive, les déterminants de la demande sont de trois ordres :
- le facteur démographique
- les déterminants économiques
- 0les taux de rendement privé de l’investissement en éducation.

SECTION2 : Les calculs des taux de rentabilité et de


rendement de l’investissement éducatif.

Si on considère l’investissement en ducation réalisé par un individu ou une


collectivité, la décision devrait être fondé sur la notion de rentabilité ou de taux de
rendement de l’investissement qui se base sur deux évaluations bien connues :
- la méthode du taux interne de rendement
- la méthode de la valeur actuelle.

1) La méthode du taux de rendement

Il repose sur l’hypothèse que l’éducation est un investissement. N’est retenu


comme avantage que le supplément de production ou de revenu qui est comparé aux
coûts. Ce taux sert à plusieurs usages et est calculé selon divers points de vue privé,
social et public. L’écart entre le taux de rendement social et privé vient de diverses
interventions publiques.
a- Taux de rendement privé (RP)
Le taux de rendement privé mesure la relation entre les coûts et les avantages
de l’éducation pour un individu. Il ne tient compte que des coûts et des bénéfices pour
l’étudiant. Il confronte dans notre cas la somme des différences de gains entre les 2
niveaux comparés sur l’ensemble de la vie active et la somme des manques à gagner, les
frais d’inscription et les dépenses de fourniture liées à la formation. Le taux de
rendement privé est l’un des facteurs qui déterminent la demande individuelle
d’éducation.

b- Taux de rendement social (RS)


Le taux de rendement social mesure la relation entre tous les coûts sociaux qui
doivent être supportés par la société dans son ensemble et les avantages qui doivent lui
revenir. C’est le résultat de la comparaison de la valeur de l’ensemble des ressources
engagées et du supplément de production. On peut y faire référence pour décider si la
société doit modifier son effort en éducation ou modifier la répartition des ressources
entre les différents niveaux d’enseignement, il est plus avantageux d’investir quand le
taux de rendement social est élevé. Les taux de rendement sociaux comme privés sont
tous deux des outils importants pour évaluer l’investissement.

9
Le tableau suivant résume les principaux éléments à la base du calcul des taux de
rendement privé social et public de l’éducation.

Tableau :Coûts et bénéfices de l’éducation retenus dans le calcul du taux de


rendement

TAUX SOCIAL PRIVE PUBLIC

AGENTS La L’étudiant Le

collectivité gouvernement

Coûts Coût direct Droit de Subvention

(Cd) scolarité aux

établissement

(Cs) Coûts Coûts

supplémentair supplémentair

es es

(Co) Manques à Manques à Impôt sur le

gagner gagner net manque à

d’impôt gagner

Moins aide à Aide à

l’étudiant l’étudiant

Bénéfices Supplément Supplément Impôt sur le

de gains de gains supplément

(brut) de gains

Sources. C. LEMELIN (1998)

2) La méthode de la valeur actuelle

On peut se référer au critère de valeur actuelle nette (VAN) ou au taux de


rendement quand on analyse l’éducation. La valeur actuelle nette (VAN) est la différence
entre la valeur escomptée des avantages futurs A(+) et le coût Ct de l’investissement.
A(+)
VAN = ------------------ - Ct
(1 + i )j

10
Si les coûts couvrent plusieurs périodes, il faut aussi calculer la valeur actuelle
des coûts. Ce critère donne naissance à une règle d’investissement en éducation la règle
de la valeur actuelle nette. Il faut donner suite à un projet d’investissement si la VAN
est positive, c’est à dire si la valeur escomptée des avantage est supérieure au coût.
Le deuxième critère est le taux de rendement interne qui est le taux d’escompte
rendant égaux le coût et la valeur actuelle des bénéfices.

Formule

On lui rattache une autre règle d’investissement, la règle du taux de rendement ;


il vaut la peine d’investir quand le taux de rendement est supérieur au taux d’intérêt de
références cette règle permet aussi d’arrêter la liste des projets rentables. Quand on
peut faire varier l’investissement et que le taux de rendement est décroissant à la
marge ; il faut l’augmenter jusqu’à ce que le taux de rendement marginal devienne égal au
taux d’intérêt de référence. Les deux règles mènent habituellement à la même solution.
L’avantage majeur justifiant l’utilisation du taux de rendement est qu’il n’est pas
utile dans le cadre de l’analyse avantage coût de construire une hypothèse quelconque à
propos du taux d’intérêt ou d’actualisation qui représente le coût d’opportunité du
capital dans l’économie et qui doit donc être utilisé pour évaluer la rentabilité
d’investissement. Les rapports coûts – avantages et la valeur actuelle nette ne peuvent
être utilisés sans que soit sélectionné un taux d’actualisation au départ si bien que les
valeurs des critères ne dépendent que du choix du taux d’actualisation. La comparaison
du projet d’investissement est souvent plus éloquente lorsque l’on considère le taux de
rendement.

3) Calcul du taux de rendement privé de l’éducation

Les taux de rendement privés sont calculés à partir des coûts et rendement
marginaux relevant directement de l’étudiant ou de la famille. C’est le taux
d’actualisation qui égalise la valeur actuelle des gains nets et le coût de l’investissement.

4) En résumé

En prenant l’exemple initial c’est-à-dire la comparaison


maîtrise-licence, on peut évaluer la valeur actuelle des flux de
revenus correspondant à la licence soit :

T
1
VL= ∑ t Lt
t =1(1+i)

où i est le taux d’actualisation choisi arbitrairement pour le calcul.


Puis on évaluera la valeur actuelle correspondante à la maîtrise,
soit :

11
T
1
VM= ∑ t Mt
t =1(1+i)

de laquelle il convient de soustraire les coûts directs (Do).

Dès lors la valeur actuelle nette sera :

VN=VM - D0 -VL

Soit :

−L t
−(D0+ L0 )
T
VN = ∑ M t
t =1 (1+i)
t

Notons qu’en utilisant cette méthode, le coût d’opportunité (Lo) est


introduite automatiquement ; en l’ajoutant aux coûts directs, Do, on
retrouve évidemment le coût total Co.
Si l’on envisage le calcul de la valeur actuelle nette d’un diplôme se
préparant sur N années, on obtiendra :

VN =
T R t − N Ct
∑ t ∑
t = N +1(1+i) t =1(1+i)
t

5) Quelques résultats de travaux

Plusieurs travaux et analyses effectués sur l’évaluation des coûts et les


avantages de l’investissement en capital humain, permettent de mesurer le niveau
d’incertitude dans les calculs de taux de rendement. Les différences de revenus
observées aux divers âges constituent une première représentation des coûts et
bénéfices de l’éducation. Elles sont grossières particulièrement en ce qui a trait aux
coûts. Une preuve est que les étudiants ne renoncent pas à tout revenu de travail
pendant leurs études : l’année scolaire ne dure que huit ou neuf mois et la plupart
profite des vacances estivales pour travailler.
Théoriquement, c’est la valeur du temps consacré aux études qu’il faut estimer ;
les heures de temps libre ou de loisir ont aussi une valeur. Selon PARSONS (1974) les
étudiants universitaires empiètent sur leurs heures de loisir et le coût du temps est
sous-estimé si l’on ne considère que le revenu de travail. Cependant, LAZEAR (1977)
estime que l’étude comprime le salaire des étudiants, à cause du manque de flexibilité de
leur horaire, et qu’ainsi leur taux de rémunération est relativement bas. De la même

12
manière, MILOT et ORIVEL (1980) feront du temps de loisir pendant les études un des
avantages des études universitaires en France.
Pour FREIDEN et LEIMER (1981), on surestime souvent le manque à gagner
habituellement considéré comme coût, surtout si le profil de référence est calculé pour
ceux qui travaillent à temps plein toute l’année, car tous les jeunes qui ont quitté l’école
ne le font pas et beaucoup d’étudiants travaillent à temps partiel pendant leurs études.
BERHMAN et BIRDSALL (1983n 1984, 1987), quant à eux constatons que trop
souvent, les choix méthodologiques usuels biaisent à la hausse le taux de rendement, on
ne tient pas compte entre autre, des abandons et redoublement, ni de la qualité de
l’éducation.
Les travaux menés par LACROIX, ROBILLARD, LEMELIN (1978) et LACROIX
VAILLANCOURT (1980), ont montré qu’en plus de la scolarité et de l’expérience, la
filière est un facteur important du revenu. La spécialisation dans certaines filières mène
à des gains plus élevés que d’autres. Les disparités des gains par filière ont été l’objet
de multiples interprétations, on pourrait les traduire en disparité de rentabilité.
L’existence de barrière à l’entrée dans les filières explique en partie la différence de
gains. Ces barrières visent souvent à assurer des avantages aux étudiants appartenant à
cette filière. Ce qui entraîne inévitablement des coûts. D’après ces auteurs, le manque à
gagner, du fait des aptitudes des étudiants inscrits dans les filières menant à un plus
grand succès professionnel sont probablement plus élevés
Le manque à gagner varie également selon les filières. Les programmes ont une
durée et un degré de difficultés différentes selon les filières. Ceux qui mènent à un
grand succès professionnel sont souvent plus longs et plus exigeants. Le manque à
gagner étant la principale composante du coût et les avantages étant donnés par la
différence de gains, le changement dans le taux de rendement tient principalement à la
modification des revenus relatifs. Le taux de rendement des études universitaires sera
d’autant plus élevé que les écarts de revenus sont grands et que la demande des
diplômes universitaires est forte et l’offre faible, relativement à la demande et l’offre
des travailleurs moins scolarisés. L’analyse des disparités de revenus selon la scolarité
est-elle d’une importance principale pour comprendre l’évolution de la rentabilité de
l’éducation.
Soulignons aussi que toutes les filières ne comportent pas les mêmes avantages
pécuniaires Certaines filières comme la science économique mène à l’exerce d’une
profession indépendante Il faut alors tenir compte de la rémunération du capital
possédé par le travailleur, des avantages annexes du risque, du nombre d’heures de
travail, qui explique une part de disparité de revenu. Il est probable qu’il soit recherché
par les travailleurs plus scolarisés car ce sont des biens normaux, davantage demandés
quand le revenu augmente. De plus, les avantages annexes n’étant pas toujours
imposables et l’impôt sur le revenu étant plus progressif, il constitue une part plus
grande de la compensation totale. Quelques travaux empiriques suggèrent que leur
valeur augmente avec le niveau d’études (DUNCAN, 1976 ; LUCAS, 1977). Les aspects
non pécuniaires importeraient aussi davantage aux travailleurs plus instruits dans leurs
choix de carrières (MATHIAS, 1989). Ne pas les inclure mène donc à sous-estimer le
taux de rendement de l’éducation, surtout le taux de rendement privé si les travailleurs
sont prêts à renoncer à des gains pour les obtenir.

13
Compte tenu de ces nombreuses différences, le taux de rendement faisait
référence à un ordre d’enseignement est donc de portée limitée. Toutes les disparités
de revenu ne pourraient pas se traduire directement en disparité de taux de rendement.
Procéder à des études désagrégées, par filière, paraît plus appropriée, le calcul de
divers coûts et avantages plus précis.
En définitive, on ne devrait pas placer trop de confiance dans les estimations
numériques des taux de rendement qui, dans certains cas, spot basées sur des données
inadéquates ou peuvent ne pas prendre en compte le gaspillage, le chômage ou l’influence
d’autres facteurs qui interviennent dans la détermination des bénéfices. Elle peut donc
constituer un guide inadapté dans le cas où on envisage des changements majeurs dans le
niveau ou la structure de l’investissement. Malgré ces critiques, du fait du degré élevé
de l’imprécision numérique, l’analyse avantages – coûts représente un outil essentiel de
l’évaluation et du choix des projets alternatifs

SECTION3 : Efficacité du système éducatif

L’éducation ou la formation est comparable à un processus de production où les


léves (étudiants) ayant terminé un cycle sont les produits finis ; les redoublants, les
produits semi-fini c’est-à-dire ceux qui abandonnent ou sont exclus sont les raytés. Ce
système de production particulier, par la nature de ses produits( capital humain) est
comparable au système de production classique dans la mesure où l’objectif du
producteur(Etat, collectivités locales et secteur privé) serait de
- maximiser sa production sous contrainte des coûts de
production ;
- minimiser ses coûts de production sous la contrainte d’un certain
niveau de production.
L’efficacité du système est évalué par rapport
- aux ressources consacrées à l’éducation ;
- aux sorties en nombre et en qualité de ses diplômés ou non
diplômés ;
- et à leur insertion dans le monde du travail en vue d’un emploi
salarié ou non salarié, suffisamment rémunéré pour supporter
les coûts à la charge de l’Etat et es ménages.

I- L’efficacité interne du système éducatif

La qualité de l’éducation réside dans sa capacité de faire atteindre à ses


destinataires les objectifs d’acquisition de connaissance qu’elle s’est donné dans
différents curricula. Nous parlons dans ce cas d’efficacité interne.

Il est souvent délicat de parler de qualité de façon objective dans le


domaine de l’éducation. Le problème vient du fait que les mesures objectives du
niveau des élèves sont fortement biaisées. Ces lacunes dans l’information nous
amènent à utiliser deux types d’indicateurs plus facile à mesurer : la propension à

14
redoubler ou à abandonner d’une part, le nombre d’années-élèves ou d’années-
étudiants d’autre part.

1°) Redoublements et abandons

La production du système éducatif est affecté par trois sortes de déperditions ;


ainsi nous pouvons distinguer :
- le redoublement qui est le fait de faire reprendre à un élève, la totalité des
enseignements requis au cours d’une année, l’année d’après ;
- il y a abandon lorsqu’un élève quitte volontairement le système éducatif et n’y
revient plus ;
- l’exclusion est un abandon particulier en ce sens que l’élève qui en est victime
pour des motifs académiques ou disciplinaires, est invité à sortir du système
éducatif.
A chaque type de déperdition correspond à un ratio qui est en quelque sorte un
indicateur d’efficacité.

2°) nombre de diplômes pour un effectif initial de 1000 étudiants

Cet indicateur, comme son nom l’indique est le nombre de diplômés à la fin d’un
cycle dans une cohorte de 1000 étudiants au départ.
Pour un effectif donné d’étudiants, inscrits en 1ère année d’un cycle, en moyenne
82 pour 1000 terminent le cycle avec succès (avec un diplôme) à l’UCAD. Ce faible ratio
cache cependant des disparités bien que la caractéristique commune des facultés soit
qu’aucune d’entre elles n’est capables de transformer la moitié du flux entrant en
diplômés au terme d’un cycle. Comme nous le montre le tableau, les meilleurs
rendements sont obtenus dans les facultés de Médecine , de Pharmacie et de Chirurgie
dentaire avec respectivement 333 , 258 et 434 pour mille. Dans les autres facultés, les
rendements sont encore plus catastrophiques.
Le fait que les responsabilités de l’éducation soient traditionnellement partagées
entre plusieurs ministères (Education nationale, Enseignement technique et
professionnel, Enseignement supérieur, Promotion humaine) n’a pas manqué d’entraver
l’efficacité interne du système éducatif au Sénégal. Chaque ministère gérant sa part du
budget de manière autonome, il était par conséquent très difficile d’éliminer le
cloisonnement entre différents ministères qui rendait très difficile la mobilité du
personnel enseignant. L’insuffisance de coordination entre les différents ministère, le
contexte de très forte contrainte budgétaire pour des raisons d’ajustement structurel
et la croissance continu de la population scolarisable avaient rendu les réformes
difficiles à mettre en œuvre.
L’efficacité du système éducatif suppose aussi que tous les enfants de toutes les
régions, de tous les milieux socio-économiques et des deux sexes aient les mêmes
chances d’accès à tous les niveaux d’enseignement. Cette approche de l’efficacité
interne paraît plutôt éthique mais la littérature de l’éducation souligne les inégalités
d’accès à tous les niveaux d’enseignement comme un phénomène de gaspillage important
des ressources humaines dans les pays en voie de développement.

15
II- L’efficacité externe du système éducatif

La seconde dimension de la qualité du système éducatif s’intéresse à la capacité


de celui-ci d’adapter le niveau et le type de compétence de ses sortants aux besoins du
marché du travail du moment : nous parlons alors d’efficacité externe qui, en d’autres
termes, cherche à vérifier les attentes de la société des individus de leur système
éducatif.
Les données statistiques qui permettraient d’évaluer la qualité externe du
système éducatif sénégalais sont plus lacunaires que celle qui existent pour apprécier la
qualité interne.

CHAPITRE3 :
LES POLITIQUES EDUCATIVES EN AFRIQUE
DE LA CRISE AUX REFORMES

SECTION1 : Le diagnostic des systèmes


éducatifs.

Le diagnostic des faibles performances du système éducatif apparaît à travers


des problèmes qui suivent :
- une couverture scolaire largement inachevé
- une éducation aux coûts élevés avec des effets d’éviction
- une efficacité sociale douteuse évaluée à partir des taux de
rendement et l’inadéquation formation-emploi.
Il est important, à ce niveau, de bien évaluer l’impact des PAS sur l’éducation.

SECTION2 : Les nouvelles options en matière de


politiques éducatives.

Après 40 ans d’expansion ininterrompue, l’institution universitaire subit partout une


crise profonde. Cette crise est particulièrement ressentie en Afrique. En effet, à la
suite de la transformation de leur système politique et économique, les pays africains
ont été incapables d’adapter l’enseignement supérieur à leurs nouveaux besoins. Dans la
quasi totalité des pays africains, l’enseignement supérieur a connu un essor considérable
des effectifs, au moment même où la dette extérieure augmentait démesurément,
entraînant une aggravation des problèmes sociaux. Dans les années 1980,
l’investissement au titre des problèmes sociaux (et donc les sommes consacrées à
l’éducation) a été réduit de manière drastique, à la suite des Programmes d’Ajustement
Structurel.

16
Selon les statistiques de l’UNESCO, entre 1970 et 1988, le nombre des étudiants a
été multiplié par huit en Afrique subsaharienne. Il est clair, cependant, que la
progression quantitative ne constitue pas la seule tendance significative de l’évolution de
l’enseignement supérieur de ces dernières décennies en Afrique. La nécessité d’assurer
et d’améliorer la qualité de l’enseignement et d’en apprécier la pertinence et l’efficacité
occupe une place non négligeable. Certains indicateurs, tels que le nombre élevé de
redoublants dans les universités, l’allongement du séjour à l’université, le taux des
abandons en cours d’études, le coût élevé des services et l’incapacité des diplômés à
accéder ou à s’adapter au marché du travail, révèlent l’importance de ces aspects.
Il apparaît que la crise se manifeste de diverses manières :
- Contraintes liées aux ressources : les universités africaines manquent
sérieusement de moyens de financement suffisantes par rapport à leurs populations
estudiantines et aux méthodes de fonctionnement actuelles. Pendant les années
1980, les dépenses au titre de l’enseignement supérieur en Afrique ont diminué en
passant de 0,72% à 0,5% du PNB (Ziderman et Albrecht, 1995). Dans de nombreux
pays africains, une part très élevée du financement de l’enseignement supérieur est
dépensée non pas pour l’instruction, mais pour le bien être des étudiants, leur
hébergement et leur restauration ;
- Insuffisance du personnel : dans de nombreuses universités africaines, la dotation
en personnel enseignant a été compromise par l’exode massif du personnel vers
d’autres secteurs de l’économie (ou d’autres pays), la détérioration des salaires
réels, l’insuffisance de logements et de moyens de transports et un niveau de vie
généralement en baisse. La plupart des enseignants de l’université essaient de
cumuler deux ou trois emplois à la fois (parfois même plus) ;
- Détérioration des infrastructures : dans la plupart des universités africaines, on
note des effectifs pléthoriques, un manque d’entretien et une baisse des ressources
disponibles pour l’acquisition d’ouvrages, de revues et d’équipement ;
- Inefficacités internes : elles se manifestent par des facteurs suivants :
 Les ratios enseignant / étudiants très faibles ;
 Le personnel non enseignant en surnombre ;
 Les taux élevés d’abandons et de redoublement des étudiants ;
 Les faibles taux de diplômés etc.…
- Inefficacités externes : elles se manifestent par une inadéquation entre l’offre et
la demande de travail (main d’œuvre qualifiée). L’enseignement supérieur en Afrique
met l’accent sur le secteur formel et l’emploi salarié alors que le marché est dominé
par le secteur informel ;
- Baisse des résultats de recherche : au cours de la dernière décennie, les résultats
de la recherche ont baissé en Afrique, étant donné que le climat économique marqué
par la crise ne permettait plus de maintenir les efforts de recherche nationale.

Cette situation de crise est survenue dans un contexte où l’Etat est presque partout,
la principale source de financement des universités. Quelles sont, dans ces conditions,
les perspectives d’avenir des universités africaines ?
Il est important de saisir les questions de fonds qui se posent aux universités
africaines aujourd’hui.

17
- D’abord la pertinence : Rôle de l’enseignement supérieur dans la société,
démocratisation, besoin de diversification, relations avec l’entreprise et
responsabilités à l’égard du système d’éducation dans son ensemble, etc
- Ensuite la qualité : réformes et innovations préconisées, formation à distance,
interdisciplinarité et éducation des adultes, planification et développement des
ressources, organisation des programmes et compétences des enseignants.
La mise en place d’une université africaine de qualité implique, entre autres
choses :
• un ordre de priorités et la détermination de son apport à l’édification
de la société ;
• l’adaptation des programmes d’études et le développement de la
recherche.
Dans un contexte de mondialisation, on assiste au développement de
l’enseignement à distance, de la formation multimédia, mais surtout à la délocalisation de
la formation donnant lieu au phénomène de la co-diplomation mettant ainsi en relation
différentes universités qui ''co-gèrent'' des filières de formation technique et
technologique. De ce fait, cet impératif de la mondialisation commande aux universités
africaines l’alignement sur des normes d’organisation et de fonctionnement qui
garantissent la compétence, la qualité et l’efficacité de l’enseignement supérieur.
L’université africaine est obligée de s’ajuster à la norme internationale, afin de
garantir non seulement sa survie, comme pôle de formation et de recherche, mais aussi
d’assurer ses nouvelles missions entre autres, la production d’un savoir capable de
contribuer au développement économique social, politique et culturel et de s’imposer sur
un marché mondial de très haute compétition.
En effet, la compétition mondiale qui s’organise demeure essentiellement centrée
sur les industries de la matière grise. L’avantage compétitif, comme d’ailleurs l’avantage
construit est distribué en fonction de la qualité des ressources humaines. D’où
l’impérieuse nécessité de revitaliser les espaces universitaires africains. A partir de
quels instruments et avec quels moyens ?
En résumé la sortie de la crise actuelle des systèmes éducatifs devrait passer
par son une véritable reconstruction de l’ensemble du système. Les solutions pourraient
alors passer par
1) La redéfinition des missions des universités autour de quatre idées
maîtresses :
• modernité et excellence
• développement de la culture technologique
• formation professionnelle et formation permanente
• ouverture et coopération.
2) La réalisation d’une sélection-orentation qui garantisse aux étudiants une
formation adaptée aux exigences de la vie professionnelle, comme pour leur
assurer de meilleures chances de débouchés
3) La recherche de nouvelles ressources financières suffisantes mais surtout
diversifiées
4) L’organisation de la participation des étudiants dans toute les instances
délibératives et de décision

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CONCLUSION

De tout ce qui précède nous voyons l’utilité de l’éducation pour l’individu et pour toute
une nation. Elle est à la base de tout développement. Il y a lieu alors de la considérer
comme de l’investissement. La question de rentabilité doit être examiner avec beaucoup
de soins. Les formations à rendement négatif montrent que les gains monétaires
seuls ne rendent pas compte de la rémunération de ces profession qui connaissent
des formes de gratification non monétaires. De plus la demande à leur égard se
maintient car les investissements éducatifs sont réalisés par les parents animés par
d’autres motifs que la rentabilisation de leur avance. Autrement dit le bénéfice d’un
investissement en capital humain ne va pas intégralement dans le salaire. Les
avantages tirés de l’éducation sont énormes. Certains aspects sont difficilement
estimables du fait de leurs caractères non pécuniaires. Les taux de rentabilité ne
reflètent toujours pas la réalité mais il constitue des indicateurs pour des analystes et
pour les décideurs.

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

1) Banque mondiale (1988) : L’éducation en Afrique sub-saharienne : pour une


stratégie d’ajustement de revitalisation et d’expansion
2) Banque mondiale (1987) : Le financement de l’éducation dans les pays en voie de
développement.
3) BEKER Gary (1993): Human capital, Third Edition, University de Chicago Press
4) BERTHELEMY et SECK: La croissance économique au Sénégal, OCDE,1997
5) COMGS Philip (1967) : La crise mondiale de l’éducation, UNESCO
6) DELORS J.( 1993) : L’éducation u trésor est caché dedans, Edt. Odile Jacob
7) De VREYER P : La demande d’éducation en Côte d’Ivoire, Revue d’Economie du
Développement n)3, Sept. 1993
8) GAYE DAFFE et A. DIAGNE : rendement interne et coût d’un diplômé de
l’UCAD, FASEG/CREA, juin 1994
9) GRAVOT Pierre (1993) : Economie de l’éducation, Edit. Economica
10) KINVI D. LOGOSSAH : Capital humain et croissance économique: une revue de
la littérature Economie et Prévision n°116, 1994
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productivité n°16, ocde
13) AUKRUST O.et Juul BJERKE (1959) : Real capital and Econmic growth in
Norway1900-1956, Cambridge
14) Levy GARBOUA et Louis MINGAT : Les taux de rendement de l’éducation
15) ORIVEL,F. : Education primaire et croissance en Afrique sub-saharienne : les
conditions d’une relation efficace, Revue d’Econo. Du développement, 1/1995
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17) SCHULTZ Théodore(1983) : Il n’est de richesse que d’hommes, Economie sans
rivages
18) SCHULTZ Théodore : “Some observations on the allocation of resources in hight
education”, Université de Chicago 1960, “Investment in man” (1959)
19) VAIZEY John (1962) : Economie de l’éducation, Edtions ouvrières,
20) YAO YAO Joseph : Ressources humaines, développement et croissance en Côte
d’Ivoire, CIRES, Abidjan 1995

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