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Institut National de Formation Supérieure

Paramédicale
Janvier 2013
Intitulé de la licence : Licence professionnalisante
Intitulé de la matière : Santé Publique / Démographie
Semestre :1
Enseignant responsable de l’UE :
Enseignant responsable de la matière : MR SENOUCI
Objectifs de l’enseignement
L’étudiant doit être capable de :
- Acquérir des connaissances du système de santé publique.
- Acquérir des notions de démographie.

Connaissances A
préalables recommandées
Statistiques, législation, économie de santé,

Contenu de la
1. matière Organisation sanitaire
et sociale :
- Les systèmes de santé :
• Définition.
• Objectifs : o Les moyens du
système de santé.
o Qualités du système de santé.
- Les différents systèmes de santé : o Les principaux critères de comparaison. o Les principaux
types de systèmes de santé. o Contractualisation.

2. Le système de santé Algérien :


- Organisation administrative :
Services centraux de l’État.
Services déconcentrés de l’État.
Services décentralisés.
- Personnel de santé :
Les médecins.
Les paramédicaux.
Conventions nationales des médecins.
- Etablissements de santé publique :
Classification ; CHU - EHS- EPSP- EH- EHU.
Le schéma d’organisation sanitaire.
Organisation des établissements publics de santé :
oles organes de direction ;
oles organes de
représentation.
3. Protection sociale :

- Historiques.
- Principaux risques sociaux :
Risques entrainant une diminution des revenus.
Risques entrainant une augmentation des dépenses.
- Les organismes de la santé sociale :
Le régime général.
Les régimes spéciaux (militaire...).
Autonomies des professions libérales.
- Le régime général :
Les bénéficiaires.
Les prestations.
Organisation administratives.
- Les dépenses de protection sociale :
Santé.
Vieillesse-survie.
Maternité-famille.
Emploi.
Logement.
Pauvreté- exclusion sociale.
- Financement :
Cotisation.
Contribution publique.
Impôts et taxes affectés.
Divers.
- Les autres formes de protection sociales :
La protection sociale complémentaire facultative (mutuelles) ;
L’aide sociale.

Bibliographie :
- Pressat : Dictionnaire de démographie, PUF, 1979
- Rouquette et Schwartz, Méthodes en épidémiologie, édition Flammarion, 1970
- San Martin, Santé publique et médecine préventive, Masson, 1983
- Tabutin, la collecte des données démographiques, édition Ordina, Louvain la neuve, 1986
- Daniel Schwartz, Eléments de statistiques médicales et biologiques, édition Flammarion,
- Stephane Tessier, Santé publique, Santé communautaire, édition Maloine, 2004
- Abdeldjellil Bezzaoucha, Statistique descriptive et sondages en sciences médicales, édition office des
publications universitaires, 2004

Mode d’évaluation : Continu et examen


Introduction à la Santé publique
1 . Le concept de santé
1.1 . Qu’est ce que la santé ?

Il n’est pas aisé de définir la santé. Les définitions diffèrent selon le regard que l’on adopte. La

santé est « l’état de quelqu’un dont l’organisme fonctionne normalement » (dictionnaire


Larousse en cinq volumes).
Pour le Dr Leriche (chirurgien), en 1936, « La santé, c’est la vie dans le silence des organes. » Et
selon Georges Canguilhem, la santé « C'est la capacité de surmonter les crises ». C’est une vision
dynamique de la santé.

En 1946, pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) :


«La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d'infirmité».

La santé est un concept neutre que chacun est appelé à définir et il n’est pas possible de définir la
santé d'une seule manière, valable pour tous, en tout lieu et en tout temps. La définition proposée par
l'OMS a le mérite de décrire les différentes composantes d'un état de santé et d'avoir contribué à
l'évolution du concept de santé vers une représentation positive de la santé.

1.2 . L’état de « bonne santé » et les besoins fondamentaux

L’OMS fait référence à la notion de bien-être pour définir la santé. Le bien-être, selon l’OMS, peut
être considéré comme la satisfaction des besoins et l’accomplissement des capacités physiques,
intellectuelles et spirituelles.
Ainsi, pour être en « bonne santé », les besoins fondamentaux doivent être satisfaits. Il s’agit,
par exemple, des besoins :

1. Nutritionnels : pouvoir manger et boire en quantité suffisante


2. Sanitaires : propreté et hygiène
3. Éducatifs : instruction et éducation en lien avec notre culture
4. Sociaux : être en phase dans la société dans laquelle on vit.
5. Affectifs

Pour Abraham Maslow, l’être humain est un tout présentant des aspects physiologiques,
psychologiques, sociologiques et spirituels. Il a ainsi déterminé une hiérarchie des besoins, classés
en cinq grandes catégories, connue sous le nom de « Pyramide de Maslow ».

1. Besoins de réalisation de soi, de dépassement


2. Besoins d’estime ( reconnaissance, sentiment d’être utile )
3. Besoins sociaux (d’amour, d’appartenance)
4. Besoins de protection et de sécurité
5. Besoins physiologiques, de maintien de la vie

Il considère que l’individu ne peut passer à un besoin d’ordre supérieur que quand le besoin de
niveau immédiatement inférieur est satisfait.
Quant à Virginia Henderson, pour définir sa conception du rôle infirmier, elle a identifié quatorze besoins
fondamentaux de tout être humain. La satisfaction de tous ces besoins permet à la personne d'être
indépendante, entière. Les quatorze besoins identifiés par V. Henderson entrent dans les cinq catégories
de Maslow car chaque besoin est dépendant de facteurs physiologiques, psychologiques, sociaux ou
culturels.
1.3 . Les dimensions de la santé

L’être humain est un être :

1. Biologique (biologique, physiologique, vivant, dynamique, unique)


2. Social (en interaction constante avec d’autres individus, situé dans le temps et dans
l’espace, dépendant de son environnement et agissant sur l’environnement),
3. D’émotions (émotions, sensations, intentions) et de connaissances (connaissance,
rationalité, réflexions)

La santé s’exprime et s’exerce donc dans chacune de ces dimensions, biologique, sociale et
psychologique. Mais la notion de santé varie également selon le moment, la façon dont l’individu se
perçoit et s’analyse (la perspective). La notion de santé dépend aussi des groupes d’appartenances,
de la société et de la culture de l’individu. Par exemple, la notion de santé n’est pas la même
dans les pays en voie de développement et dans les pays développés.

2 . Le concept de santé publique

Aujourd’hui, le concept de santé publique regroupe toutes ces notions et s’appuie sur différentes disciplines
(savoir individuel et collectif, sciences humaines, sciences biomédicales)

2.1. Définitions de la santé publique ?

La santé publique prend en compte les dimensions d’organisation administrative, politique et


économique. La santé publique aborde l’organisation de la santé pour une collectivité, une population
à un niveau individuel et à un niveau collectif.

L’OMS, en 1952, en donne la définition suivante :


« La santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d’améliorer
la santé et la vitalité mentale et physique des individus, par le moyen d’une action collective
concertée visant à :
1. assainir le milieu ;
2. lutter contre les maladies ;
3. enseigner les règles d’hygiène personnelle ;
4. organiser des services médicaux et infirmiers en vue d’un diagnostic précoce et dutraitement préventif
des maladies ;
5. mettre en œuvre des mesures sociales propres à assureU à chaque membre de la collectivité un
niveau de vie compatible avec le maintien de la santé ».

La santé publique est aujourd’hui une discipline autonome qui s’occupe de l’état sanitaire d’une
collectivité, de la santé globale des populations sous tous ces aspects : curatif, préventif, éducatif
et social. La santé publique peut être aussi considérée comme une institution sociale, une
discipline et une pratique.
Son champ d’action est vaste couvre tous les efforts sociaux, politiques, organisationnels qui sont
destinés à améliorer la santé de groupes ou de populations entières. Ceci inclut toutes les approches
organisées, tous les systèmes de promotion de la santé, de prévention des maladies, de lutte contre la
maladie, de réadaptation ou de soins orientés en ce sens.
2.2. Qu’est ce qu’une démarche de santé publique

La santé publique fait appel à un ensemble de disciplines variés et complémentaires : la


médecine épidémiologique, sociale et économique et intègre diverses notions telles que
l’environnement, l’histoire, la culture.
Elle concerne toutes les dimensions de soins : préventive, curative, éducative.
3 . La notion de soins de santé primaire (SSP )

L’OMS via la Conférence internationale sur les soins de santé primaires réunie en 1978 a souligné
la nécessité d'une action urgente de tous les gouvernements, de tous les personnels des secteurs
de la santé et du développement ainsi que de la communauté internationale pour protéger et
promouvoir la santé de tous les peuples du monde.

3.1 . Définition des soins de santé primaire

Les SSP sont des soins essentiels (curatifs, préventifs et promotionnels) reposant sur des méthodes,
des techniques et des pratiques scientifiquement valables et socialement acceptables, rendus
universellement accessibles à tous avec la pleine participation de la communauté et à coût
supportable par le pays .
Les SSP représentent le premier contact des individus avec le système national de santé.
Les SSP font intervenir le secteur de santé et les secteurs connexes de développement
national et communautaire (agriculture, élevage, production alimentaire, industrie, éducation,
logement, travaux publics et communications) et font appel aux personnels de santé.
Les SSP sont des actions de santé indispensables à la continuité de la vie quotidienne.

3.2 . Promotion des soins de santé primaire

« Les SSP comprennent au minimum une éducation concernant les problèmes de santé qui se
posent, ainsi que des méthodes de détection, de prévention et de lutte qui leur sont applicables :

La promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles ; Un approvisionnement


suffisant en eau saine ;
La protection maternelle et infantile et la planification familiale ; La vaccination contre les
maladies infectieuses ;
La prévention et le contrôle des endémies locales ;
Le traitement des maladies et lésions courantes ; La
promotion de la santé mentale ;
La fourniture des médicaments essentiels. »

3.3 . Bases des soins de santé primaire

« Tout être humain a le droit et le devoir de participer individuellement et collectivement à la


planification et à la mise en œuvre des soins de santé qui lui sont destinés ».
Chronologie des soins de santé primaires :
- La famille : il incombe au chef de famille de prendre en charge la santé de la famille.
- Ensuite toute la communauté intervient.
- Les services de santé mettent en place des démarches de soins.
Les SSP sont des services proches de la population. La promotion et protection de la santé en sont les
orientations prioritaires. La prévention est donc essentielle et doit l’emporter sur le curatif.

4. La notion de santé communautaire

La priorité de la santé communautaire est la promotion de la santé.

4.1 . Définition de la communauté

Une communauté est une collectivité, un groupe d’individus qui vivent ensemble dans des conditions
spécifiques d’organisation et de cohésion sociale. Les membres du groupe ont des intérêts communs
et partagent des principes, ce qui suppose des liens étroits ; ces principes sont acceptés par chacun
et reconnus comme tels par tous.
La communauté se définit par rapport à un lien social, de travail ou de lieu.
4.2 . Qu’est ce que la santé communautaire ?

La santé communautaire nécessite la participation des membres de la communauté à la gestion


de leur santé individuelle et collective. Il y a une notion d’engagement de chaque individu. La
participation de la communauté est recherchée à tous les niveaux de l’action, c’est à dire :

analyser la situation sanitaire de la communauté,


identifier le problème, choisir les priorités,
définir les objectifs et activités, mobiliser les ressources pour améliorer la
situation, organiser et conduire l’action, évaluer l’action.

Les usagers, les acteurs, les politiques, les différents partenaires etc. doivent être associés dans une
action de santé communautaire. Les phases de concertation et de diagnostic partagé sont essentielles
car elles impliquent des rencontres d’où découlent l’analyse et la mise en évidence des priorités.

La démarche participative est importante en santé communautaire. Les savoirs des destinataires de l’action
sont primordiaux. L’action communautaire se construit dans l’échange et implique un transfert de
compétences du professionnel vers le profane (le destinataire de l’action) mais aussi du profane vers le
professionnel de santé. Les professionnels sont des personnes ressources et mettent leurs compétences
au service de la communauté.

LES SYSTEMES DE SANTE DANS LE MONDE

Objectifs du cours Plan


Introduction
Savoir définir le système de santé Définition
Connaître les objectifs du système de Objectifs du système de santé
santé Caractéristiques du système de santé
Connaître les caractéristiques du Les principaux types de systèmes de
système de santé
Savoir différentier les différents types de santé.
système de santé.
Introduction
Dans tous les pays, les populations aspirent à une meilleure santé. Chaque pays dispose
d’un certain mode d’organisation afin de répondre, au mieux, à la demande de santé.
Cette organisation
coordonne l’activité des professionnels de santé avec celle des différents partenaires
contribuant au financement du système de soins. Cet agencement complexe est le système
de santé.

Définition
Le système de santé peut être défini comme l’ensemble des moyens
(organisationnels, structurels, humains, financiers,) destiné à réaliser les objectifs
d’une politique de santé.
Les moyens du système de santé sont au nombre de quatre ; des structures, des matériels,
des hommes et une organisation.

Ses objectifs sont :


Le système de santé doit pouvoir identifier les besoins de santé de al population (rôle
de l’épidémiologie), déduire les priorités sanitaires et mettre en place des actions
nécessaires pour réaliser des objectifs prédéfinis. La décision en santé publique doit
concilier ; équité, efficacité et rationalité économique et cela pour atteindre les
objectifs de :

- La restauration de la santé, c’est-à-dire la distribution des soins à l’individu malade.


- La prévention, qui est l’ensemble de mesures qui visent à éviter ou à réduire le
nombre et la gravité des maladies et des accidents.
- La promotion de la santé, qui correspond à l’ensemble des moyens destinés à
augmenter le capital santé de la population.
- L’éducation pour la santé a pour objectif de mettre à portée de tous l’information
nécessaire à des choix adaptés à la santé présente et future. A chacun de ces
niveaux, elle occupe une place de choix.
Caractéristiques d’un système de santé
Le système de santé doit pouvoir identifier les besoins de la population, en déduire les
priorités et mettre en œuvre une politique et des actions capables de réaliser ses objectifs.
C’est à dire ne privilégier aucun secteur en particulier, ne pas négliger la prévention et
la promotion de la santé et ne pas se cantonner dans une médecine de soins.
Le système de santé doit être :
1 / EFFICACE: Cette efficacité est de deux (02) ordres :
• Technique : par l’intermédiaire, sinon l’obligation des résultats.
• Economique : nécessitant des choix compatibles avec des efforts des pays pour
assurer le financement des besoins de santé, tout en respectant les progrès de la
science. Le médecin doit concilier la plus stricte économie possible avec la
meilleure efficacité é du traitement.

2 / ACCESSIBLE : On distingue deux (02) aspects:


• Géographique: Le système de santé doit être proche de la population : la distance entre
la communauté et les structures constitue un critère d’appréciation du système de santé.
• Economique : Le droit à la santé constitue un des principes fondamentaux des droits de
l’homme, le coût ne devant pas lui faire obstacle.
• Informationnelle

4 / ACCEPTABLE: Le système de santé doit avoir l’assentiment (accord,


consentement volontaire) de la population; cette notion d’acceptabilité explique
parfois les différences observées entre pays de niveau socio - économique identique
en fonction de leur culture.

5 / PLANIFIABLE ET EVALUABLE: Ces deux qualités sont essentielles: le rôle


de la planification est de déterminer les ressources disponibles pour satisfaire les
besoins et choisir les solutions aptes à modifier la situation. Il convient ensuite
d’évaluer les techniques, les structures et les matériels utilisés pour atteindre les
objectifs fixés préalablement.

6/ SOUPLE et MODIFIABLE: Le système de santé doit pouvoir s’adapter à toute situation


nouvelle imposée par le type de morbidité, le progrès technologique et les conditions sociaux
- économiques.

III / PRINCIPAUX TYPES DE SYSTEMES DE SANTE


Les systèmes de santé sont caractérisés par leur extrême diversité selon
l’histoire et les caractéristiques - culturelles. Il est cependant classique, pour être
schématique, d’opposer deux (02) types de systèmes : Centralisé et Décentralisé.

Tableau 1: Différences des deux (02) systèmes de santé.

Système centralise Etat Plan Barème Injonction


Système
décentralisé Individu Marché Prix Incitation
Les principales différences qui les distinguent tiennent :
- Au statut des producteurs de soins
- Au type de protection sociale de la
population - Au mode de
financement du système.

1 / LES SYSTEMES CENTRALISES : L’exemple habituel est celui des systèmes de santé
des pays de

l’est). Le « National Health Service » (N.H.S.) anglais crée en 1948 par Beveridge en
est un autre modèle. Ce système a été repris par plusieurs pays industrialisés
(Portugal, suède, Italie, Islande, Danemark, Grèce, Nouvelle Zélande au Australie)
Le système anglais
Statut des producteurs de soins: la production de soins est assurée dans le cadre d’un
monopole public. L’offre de soins a deux (02) composantes:
• Les établissements hospitaliers : ils sont tous nationalisés et leurs praticiens sont
des salariés du N.H.S.
• Les praticiens généralistes : ils sont rémunérés selon le principe de la capitation
(ancien impôt, taxe par tête). C’est-à-dire qu’ils perçoivent un montant forfaitaire par
malade inscrit pour une année. Ils sont sous contrat avec le N.H.S. mais conservent
le statut de praticiens indépendants.
1. L’accès aux soins est réglementé : chaque individu est inscrit sur la liste d’un
praticien généraliste auquel il doit être obligatoirement adressé pour être soigné ou
être envoyé à l’hôpital ou à un spécialiste. Les spécialistes travaillent comme des
consultants dans les hôpitaux et reçoivent un salaire.
2. Le type de protection sociale de la population est simple : Le N.H.S assure
la gamme complète de soins qui sont gratuits ou quasi - gratuits pour l’usager; il
existe un ticket modérateur pour les médicaments.
3. Le financement du N.H.S. Il repose essentiellement sur le budget de l’état (86
%), c’est-à-dire l’impôt, selon le principe de redistribution des revenus préconisés par
Beveridge; La part restante est repartie entre les cotisations perçues par les salaires
(10%) et le ticket modérateur (quote-part du coût de soins à la charge de l’assuré
social) laissé à la charge du patient (4%).
4. Evaluation: Le N.H.S. a un intérêt essentiel : les dépenses de la santé sont
stables, fixées à 6% du produit intérieur brut (P.I.B.).Il a par contre des inconvénients:
• Le patient ne peut pas choisir son médecin
• Absence de concurrence
• Liste d’attente dans les hôpitaux
• Lourdeur administrative.

2 / LES SYSTEMES DECENTRALISES


Le schéma de référence serait un système purement libéral soumis a la loi du marché
où le régulateur serait le prix: un tel système n’existe « heureusement » pas. Les
systèmes qui s’en rapprochent le plus sont les systèmes de santé en place aux Etats-
Unis et en Suisse.

Le système américain (Système pluraliste)


1. Les producteurs de soins : Ils sont caractérisés par leur pluralisme et se
repartissent entre le privé (2/3) et le public (1/3).
La médecine ambulatoire est entièrement privée. Par ailleurs, il existe des
organisations spécifiques qui fournissent un ensemble complet de services à des
usagers ayant acquitté un prix annuel forfaitaire : Les Health Maintenance
Organisation : H . M . O .
En ce qui concerne les honoraires, les médecins sont libres d’en fixer les tarifs; le
paiement à l’acte est le plus courant pour les soins ambulatoires et pour
l’hospitalisation sur la base d’une facturation de chaque service.
2. Le type de protection sociale : Il n’existe pas de système obligatoire
d’assurance sociale. La population recourt à l’assurance privée à titre individuel ou
par l’intermédiaire des employeurs. Les lois du marché déterminent le montant des
primes.

Il existe toutefois des programmes publics d’assurances sociales pour certains groupes de
population:

• Le MEDICARE: programme financé par le gouvernement fédéral prenant en charge


les personnes âgées.
• Le MEDICAID: destiné aux personnes dont les ressources sont inférieures au seuil
de pauvreté, pris en charge par les états.

3. Le financement : Le système américain est cher (10,8% du produit intérieur brut)


mais il traduit un choix en matière de consommation. Son défaut principal est le
risque de voir se développer une double médecine: une pour les personnes aisées
pouvant s’assurer elles mêmes et une pour les défavorises dépendant des
programmes publics.

3 / LES SYSTEMES MIXTES


Dans le cadre des systèmes de santé, le système français occupe une position mixte,
associant décentralisation et centralisation.

3.1 / Décentralisation
Système décentralisé au niveau des usagers et des producteurs de soins. Les usagers
bénéficient d’une quadruple liberté:
- Liberté de choix du producteur de soins
- Liberté de s’adresser parmi eux à des producteurs de soins de divers catégories
sans que la demande soit médiatisée par un « offreur primaire spécifique » comme
en Grande Bretagne. - liberté de s’adresser à plusieurs producteurs de soins -
liberté du choix de l’établissement de soins.
Quant aux producteurs de soins, ils ont entière liberté d’installation et de prescription.

3.2/ Centralisation
Le système français revêt par ailleurs un aspect centralisé lié au rôle des organismes
d’assurance maladies qui assurent l’essentiel du financement et au rôle de l’état.

Evaluation
Donner la définition du système de santé
Citer les caractéristiques d’un système de santé
Quels les caractéristiques des principaux système de santé.

APERCU SUR L’ORGANISATION DU SYSTEME


DE SANTE EN ALGERIE

I- Présentation des établissements de soins


Le système de sante en Algérie repose sur un ensemble de structures médicales,
techniques et administratives. L’offre de soins est repartie dans trois secteurs
d’inégale importance (secteur public dominant, secteur prive en expansion rapide,
et secteur parapublic de plus en plus réduit) (fig. 1). Les structures de sante de
l’armée dépendent du ministère de la défense, et sont réservées aux ayant droits de
l’armée. Elles sont exclues de cette présentation.
1- Le Secteur public
1- 1 Structures ou établissements du secteur public
1-1-1 Jusqu’a la fin 2007, les secteurs sanitaires (SS) (Decret 97- 466 du 2
Decembre 97) constituaient la base de la pyramide des soins. Leur création date des
années 80 (Décret 81- 242 du 5 septembre 81). On comptait en 2007, 185 SS
auxquels étaient rattachées toutes les unîtes de base, autrefois gérées par les
communes. Chaque SS desservait en moyenne un bassin de population de 100.000 a
300.000 habitants et était compose :
- d’un hôpital général,
- d’un service d’épidémiologie et de médecine préventive (SEMEP)
- de structures légères (polycliniques, centres de sante, Salles de soins) organisées en
sous secteurs sous le contrôle d’un coordinateur. Le nombre de sous secteurs était
variable d’un SS a l’autre.
- d’unites de soins scolaires (UDSS), reparties par groupements d’écoles.
L’organisation et le fonctionnement des SS ont été modifies par le décret exécutif 07-
140 du 19 mai 2007. L’application de cette nouvelle organisation depuis janvier 2008
, transforme les 185 SS en 189 établissements publics hospitaliers (EPH)* et 273
établissements publics de sante de proximité (E.P.S.P). Toutes les structures
extrahospitalières des ex SS (les polycliniques, salles de soins…) sont ainsi séparées
des hôpitaux.
Les deux (2) établissements publics nouvellement crées ont les mêmes statuts.
* D’autres hôpitaux auraient été construits dans le cadre du programme de
développement 2005-2009
1-1-2 Les établissements hospitaliers spécialisés (EHS) :
(Décret 97–465 du 2 décembre 97) sont au nombre de 31en 2005, 50 peut être en
2008 , implantes en majorité dans le nord du pays.
Ils couvrent environ, une dizaine de spécialités : cancérologie, cardiologie, chirurgie
cardiaque, psychiatrie, rééducation, traumatologie, neurochirurgie et maladies
infectieuses.
1-1-3 Les centres hospitalo-universitaires (CHU) : (Décret 97 – 467 du 2
décembre 97).
13 CHU sont, depuis leur création en 1986, implantes dans 10 wilayas du pays. Ils
sont sous la double tutelle du ministère de la sante, de la population et de la reforme
hospitalière (MSPRH), et du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche
scientifique (MESRS). Leur personnel médical de rang magistral est censé assurer
des activités de soin, de formation et de recherche.
Les EHS et les CHU sont, en théorie, par rapport aux hôpitaux généraux non
universitaires, des structures de référence.
1.2 Quelques caractéristiques du secteur public :
Infrastructures Nombre Capacité
d’hospitalisation
CHU 13 12000 Total
EHS 31-50 10000 60000 lits
EPH 189 38000
Polycliniques 273
EPSP Centres de santé 1400
250 Salles de soins 5000
UDS 1150

Personnels Nombre Caractéristques


Médical 32000 • Absence d’organigramme
Paramédicale 90500 • Personnel sous qualifié et en
Administratif 70000 sureffectif.
Technique et de service

2- Le secteur parapublic
Ce secteur a connu une régression rapide à partir des années 80, due à la compression
des effectifs dans les entreprises publiques, dictée par des mesures de réajustement
structurel. On y dénombre aujourd’hui quelques centaines de centres médicaux
sociaux (CMS) environ 600, crées et financés par des entreprises ou des institutions
publiques et réservés à leur personnel. Leur impact sur la santé publique est
négligeable.

3- Le secteur privé
Après avoir été marginalisé, il est en expansion anarchique depuis 1988. Il compte
des milliers de cabinets médicaux et d’officines pharmaceutiques et un peu plus de
250 cliniques, totalisant 4000 lits d’hospitalisation, répartis sur 32 wilayas. Il
emploie environ 25.000 praticiens.
II- Organisation administrative

L’administration centrale du MSPRH, sous l’autorité directe du Ministre et de son


cabinet, est le centre quasi absolu ou se décident les stratégies de sante et les
arbitrages budgétaires. Celle-ci s’est progressivement renforcée durant les 15
dernières années de structures de soutien à vocation nationale. Les décisions prises
sont adressées pour exécution aux hôpitaux et aux praticiens par l’intermédiaire des
48 directions de sante et de la population de wilaya (DSPW), lesquelles, malgré leur
rôle de tutelles intermédiaires sont peu impliquées dans l’élaboration des
programmes de sante, et se contentent souvent de transmettre dans un style
administratif les directives et les circulaires de l’administration centrale ( Fig 2)
III- Le système de protection sociale

L’organisation générale de protection sociale est issue du modèle français d’avant


l’indépendance du pays. On y retrouve les mêmes acteurs lies les uns aux autres
selon un schéma rudimentaire qui évolue progressivement vers une participation
financière croissante des ménages. (fig 3).
L’appréciation de la qualité de la protection sociale en Algérie est mitigée. Les
organismes de sécurité sociale malgré leur fragilité financière et des problèmes
majeurs d’organisation appliquent, somme toute, une politique de solidarité nationale
au détriment de leurs cotisants. Les malades sont rembourses a un taux très faible. La
liste des médicaments remboursables, établie par un arrête conjoint du MSPRH et du
ministre du travail et de la protection sociale est trop restrictive. La nomenclature et
le taux de remboursement des actes professionnels de sante datent de 1987 et seraient
sur le point d’être révises.
Une participation financière des usagers aux actes de consultation et d’hospitalisation
est demandée et appliquée depuis plusieurs années, elle ne concerne pas les patients
atteints de maladies chroniques et les enfants en dessous de 05 ans.
La réforme du système de santé en Algérie
Tous les systèmes de santé dans le monde ont traversé des crises plus ou moins graves ; qui ont
nécessité des réformes et à chaque fois les principes de l’Etat providence sont maintenus, dans les
pays à base assurancielle « Réforme Française, Néerlandaise, Allemande » comme dans les pays à
système national de santé « Réforme Britannique », même les Américains ont suivi avec l’adoption
de la dernière loi sur la réforme de la santé.

En Algérie la protection de la santé des citoyens est un droit constitutionnel et depuis 1974 la
Médecine est gratuite « Ordonnance n° 73-65 du 23 Décembre 1973 ».

Les résolutions du 4ème Congrès du parti FLN sur la santé 1980 et le large débat populaire qui a
suivi constituent un choix politique clair quand au devenir de la santé en Algérie : « Mettre un terme
aux disparités régionales, rapprocher les soins de la population, nécessité de développer les soins de
base et donner la priorité à la prévention »

De cette volonté politique est née une loi d’avant-garde progressiste, futuriste et moderne «La Loi 85-
05 du 16 février 1985 relative à la protection et promotion de la santé ». Elle est plus actualisée que
le projet de loi sanitaire devant la remplacer et qui a été publié puis retiré du site Internet du Ministère
de la Santé. En effet, avec le temps la loi 85-05 est devenue contradictoire par ses articles 20 et 21
avec la constitution de 1996 :

Art. 20 - Le secteur public constitue le cadre essentiel d’intervention de la gratuité des soins
conformément à l’article 67 de la constitution de 1976.
Art. 21 - L’Etat met en œuvre tous les moyens destinés à promouvoir la santé en assurant la gratuité
des soins.

Le système de santé Algérien bloqué maintenant depuis plusieurs année et ce n’est ni la faute de la
Médecine gratuite ni de la loi 85-05 . Les différents projets de relance de la santé engagés sont restés
sans effet sur l’amélioration et développement de la santé, « la carte sanitaire nationale, les plans
locaux de santé (PLAS), le Tableau de bord de la santé, les assises nationales de la santé …etc. Tous
ces documents intéressants, flambants neufs dans les placards de l’administration de la santé n’ont
jamais servi. D’autres fausses solutions contraires à la loi 85.05 ont été préconisées : Le bénéfice du
temps complémentaire, de l’activité lucrative pour certaines catégories de praticiens médicaux et la
remise en cause de la gratuité des soins par des arrêtés interministériels.

La réforme hospitalière dont la mise en application est annoncée chaque année depuis 1998, consiste
en une série de mesures, à caractère organisationnel, managérial et financier, à même de répondre aux
besoins en soins de la population. Il aurait été plus judicieux d’engager une révision du système
national de santé dans sa globalité.

L’arrêté interministériel « Ministère des Finances – Ministère de la Santé et de la Population » fixant


la nature et le montant des ressources provenant des activités propres des établissements de santé,
met fin au soutien de l’état à une catégorie d’Algériens « les non assurés et solvables » A voir les
tarifs fixés des journées d’hospitalisation et examens complémentaires le secteur de la santé en
Algérie va devenir la principale source de pauvreté et de mécontentement de la population. La
rigidité de ce texte prépare une clientèle potentielle pour les cliniques privées ouvertes à la
négociation pour des paiements échelonnés et l’application de prix en fonction de la situation sociale
des patients.

Avant l’application de la médecine gratuite en 1974, la solvabilité du malade était évaluée en


fonction des critères de richesse et du coût des frais médicaux par des services intersectoriels, le plus
souvent relevant des communes. Finalement le patient est classé solvable avec un pourcentage, assuré
social, démuni et le tiers payant est identifié le cas échéant durant le séjour du patient à l’hôpital.
Aujourd’hui, toutes ces pratiques ont été oubliées et dépassées par les nouvelles méthodes de gestion
et de comptabilité.

Il est question aussi de contractualisation des services de santé avec la CNAS, dont chaque secteur
concerné lui donne le sens qu’il veut. La CNAS en mauvais élève à lancé plusieurs chantiers de
reconstruction du patrimoine perdu avec la médecine gratuite (Centres de diagnostic, cliniques
médicochirurgicales spécialisées dans la prise en charge des pathologies lourdes et couteuses) ; cette
nostalgie du passé est bien entendu contraire aux principes de la contractualisation. La DAS soumise
à une règlementation draconienne ne trouve pas de preneurs pour ces cartes de démunis, personne ne
répond aux critères fixés. Le Secteur de la santé livré à lui-même n’arrive pas à classer ses malades;
dont 80% restent indéfinis sans tiers payant pour le remboursement des frais "c’est le grand perdant".

1. Les objectifs de la réforme hospitalière :

Au stade actuel de la réflexion, les objectifs de la réforme hospitalière peuvent être formulés
comme suit :

• Recentrer et adapter le dispositif d’offre de soins et d’hospitalisation aux besoins de


santé du citoyen en s’appuyant sur un système d’information performant.
• Donner aux professionnels de santé, quels que soient leurs statuts et leurs
responsabilités, les moyens de répondre efficacement aux besoins sanitaires et sociaux.
• Réaffirmer les obligations contractuelles de tous les intervenants dans la santé des
citoyens.
• Affirmer les droits et les devoirs des usagers et la protection des malades en particulier.
• Assurer les ressources financières nécessaires au bon fonctionnement des
établissements de santé
• Améliorer l’efficacité des dépenses consacrées par la collectivité sous quelle que forme
que ce soit aux établissements de santé.

2- Les dossiers de la réforme :

L’organisation de la réflexion du conseil s’est faite autour de six dossiers.


2.1 - Le dossier " besoins de santé et demande de soins ", s’est affirmé comme prioritaire. C’est
en effet à partir de ce dossier qu’ont été rendues plus visibles et mieux formulés les objectifs de la
réforme hospitalière dans le cadre du système national de santé. Cette mise en cohérence entre le
système national de santé et son sous système hospitalier a permis d’éviter d’isoler la réforme des
établissements hospitaliers de leurs soubassements social, épidémiologique, financier et
organisationnel. Dans ce dossier, les modalités de la coordination entre les structures de proximité et
l’hôpital de secteur d’une part et celles existantes entre les hôpitaux de secteurs et les hôpitaux de
référence , régional ou national, d’autre part, ont été largement abordés.

2.2 - Le dossier " structures hospitalières " s’articule autour de la réforme des structures de santé
et intègre de nombreux objectifs comme l’amélioration du contrôle de l’Etat sur les établissements de
soins et le degré d’autonomie de ces derniers. Ces objectifs visent la révision des statuts et de
l’organisation tant des établissements publics que privés. Ils consistent à introduire des instruments
de planification et de régulation financière de leurs activités à travers des projets d’établissements et
de services. Ils proposent le renforcement des capacités d’offre de soins par la hiérarchisation et les
réseaux de soins et le développement des procédures de coopération tenant compte de la nature
juridique des établissements et des besoins de santé spécifiques de leurs bassins de population. La
qualité y est introduite à travers le concept d’évaluation des soins hospitaliers, de l’audit clinique
interne et externe, de l’amélioration des pratiques professionnelles, de l’élaboration des procédures et
de la maîtrise des comportements. L’intégration et la complémentarité public–privé sont, quant à
elles, envisagées à travers la carte sanitaire, la région sanitaire et les réseaux de soins. Ce dossier
consacre aussi la participation du citoyen dans l’organisation du système de soins en tenant compte
de ses droits et de ses devoirs. Cela consiste à proposer une meilleure prise en charge des malades et
de leurs proches. Il s’agit d’améliorer leur accueil, leur information, leur hébergement, leur
restauration et la qualité de leurs soins. Cette démarche implique le malade et les associations de
malades à travers leurs avis sur le réseau et la qualité des soins, d’une part et les institutions
concernées par la santé, d’autre part. Enfin, l’accent a été mis sur l’urgence de la mise en place d’un
système d’information fiable qui constitue le socle sans lequel aucune action de réforme ne peut
aboutir.

2.3 - Le dossier relatif aux " ressources humaines " traite de deux aspects fondamentaux que
sont la promotion et la valorisation des personnels à travers la révision de leurs statuts, de leurs
conditions et modalités d’exercice, de leurs rémunérations, de leur avancement dans la carrière, de
leur formation, d’une part et le redéploiement de ces personnels d’autre part. La formation est une
véritable urgence pour toutes les catégories de personnels à savoir, les personnels médicaux,
paramédicaux, gestionnaires et techniques. L’objectif visé est la qualification de l’ensemble des
personnels par l’adaptation des formations aux référentiels des différents métiers et des différentes
professions qui restent à définir. Au delà de la nécessaire révision des statuts, cet objectif implique
l’intervention d’autres secteurs tels que, notamment, les secteurs de l’enseignement supérieur et de la
formation professionnelle ainsi que la définition d’une stratégie et d’un échéancier précis.

2.4 Le dossier " ressources matérielles ", l’accent a été fortement mis sur l’intégration des
moyens matériels à l’organisation des soins impliquant un parallélisme entre les moyens et le niveau
d’activité, entre la hiérarchisation des soins et la normalisation des moyens. L’objectif est de donner
pour un réseau de soins tous les moyens nécessaires mais répartis rationnellement à travers son
maillage. Les aspects liés à la maintenance, aux normes techniques, de sécurité et de qualité, à
l’implantation des plateaux techniques et à la formation, complètent ce dossier. Sur le plan de la
disponibilité des moyens, eu égard au vieillissement du parc matériel, une réhabilitation voire une
remise à niveau ou un renouvellement s’imposent. Ce dossier prend en charge aussi la réflexion sur
les éléments qui pourraient contribuer à l’élaboration d’une politique nationale du médicament.

2.5 Le dossier " financement " s’est essentiellement appesanti sur l’élargissement des ressources,
les modalités de financement des hôpitaux et la nécessité de revoir la réglementation sur le plan de la
gestion financière en introduisant une souplesse comptable impliquant dès lors une adaptation des
statuts et des procédures régissant actuellement les établissements de santé. L’accent a été mis par
ailleurs sur le financement contractualisé des activités et non des structures, sur les conditions
d’octroi des allocations budgétaires et sur la facturation en ayant pour premier souci un accès aux
soins équitable pour tous les malades. Le cahier des charges définissant les objectifs des parties
contractuelles (hôpitaux / tutelle–hôpitaux / bailleurs de fonds - services / hôpital ), l’identification
précise des besoins de santé, les supports d’information et de gestion avec notamment l’introduction
de la comptabilité analytique et l’évaluation des activités et de la gestion, constituent indéniablement
les premiers jalons des changements attendus.

2.6 - Le dossier " inter-sectorialité " s’est imposé de lui même du fait que les actions du
Ministère de la Santé, de la population et de la Réforme Hospitalière dépendent en partie d’autres
secteurs ( Finances, Travail et Sécurité Sociale, Protection Sociale et Solidarité, Enseignement,
Formation professionnelle, Collectivités Locales, Environnement, Industrie, Agriculture…..). Dans la
situation présente, les rapports difficiles du Ministère de la Santé avec l’Enseignement Supérieur et la
Sécurité Sociale ont contribué fondamentalement à certains dysfonctionnements graves. La stratégie
en matière de santé doit intégrer les initiatives liées à la santé dans le cadre d’autres politiques
sectorielles parce qu’il est essentiel de garantir une cohérence entre la santé et les autres politiques
publiques et aussi de faire en sorte que toutes les activités sectorielles ayant une incidence sur la santé
contribuent à la stratégie globale du Ministère. Il s’agit de définir des stratégies et des actions
conjointes à mettre en œuvre en coopération avec les autres organismes et de créer ou de renforcer
des mécanismes existants pour garantir la coordination des activités liées à la santé.

L’organisation des soins dans la région " sud " et celle des urgences aux niveaux régional et national
sont deux thèmes non abordés dans le présent document. La spécificité de la région " sud " a été
maintes fois soulignée du fait des contraintes liées aux distances et aux conditions climatiques, à la
maintenance et aux difficultés de fixer des personnels spécialisés pouvant faire face à l’ensemble des
besoins de santé. Les urgences, quant à elles, nécessitent une approche plus documentée qui
s’appuiera sur l’enquête actuellement en cours, menée par l’INSP à la demande du Ministère. Ces
deux points méritent de faire l’objet d’une réflexion approfondie pour proposer des solutions
pertinentes.

Organisation des établissements publics de santé


Extrait du Décret exécutif n07-140 du 2 Joumada El Oula 1428 correspondant au 19 mai
2007 portant création, organisation et fonctionnement des établissements publics
hospitaliers et des établissements publics de santé de proximité.

1 . L’ETABLISSEMENT PUBLIC HOSPITALIER


L’établissement public hospitalier est un établissement public à caractère administratif, doté de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du wali. Il est constitué d’une
structure de diagnostic, de soins, d’hospitalisation et de réadaptation médicale couvrant la population d’une
ou d’un ensemble de communes.
L’établissement public hospitalier a pour mission de prendre en charge, de manière intégrée et
hiérarchisée, les besoins sanitaires de la population. Dans ce cadre il a, notamment pour tâches :
 d’assurer l’organisation et la programmation de la distribution des soins curatifs, de diagnostic, de
réadaptation médicale et d’hospitalisation ;
 d’appliquer les programmes nationaux de santé ;
 d’assurer l’hygiène, la salubrité et la lutte contre les nuisances et les fléaux sociaux ; d’assurer
le perfectionnement et le recyclage des personnels des services de santé.
2. L’ETABLISSEMENT PUBLIC DE SANTE DE PROXIMITE
Établissement public de santé de proximité est un établissement public à caractère administratif, doté de
la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du wali. Il est constitué
d’un ensemble de polycliniques et de salles de soins couvrant un bassin de population.
L’Établissement public de santé de proximité a pour mission de prendre en charge de manière intégrée et
hiérarchisée :
 la prévention et les soins de base ;
 le diagnostic ;
 les soins de proximité ;
 les consultations de médecine générale et les consultations de médecine spécialisée de base ; les
activités liées à la santé reproductive et à la planification familiale ; la mise en œuvre des
programmes nationaux de santé et de population.
Il est chargé également :
 de contribuer à la promotion et à la protection de l’environnement dans les domaines relevant de
l’hygiène, de la salubrité et de la lutte contre les nuisances et les fléaux sociaux ;
 de contribuer au perfectionnement et au recyclage des personnels des services de santé

3.- LES ORGANES DE GESTION ;

L’établissement public hospitalier et l’établissement public de santé de proximité sont administrés chacun
par un conseil d’administration et dirigés par un directeur. Ils sont dotés d’un organe consultatif dénommé
" conseil médical".
3.1 Le conseil d’administration comprend :
 le représentant du wali, président ;
 un représentant de l’administration des finances ;
 un représentant des assurances économiques ;
 un représentant des organismes de sécurité sociale ;
 un représentant de l’assemblée populaire de ;
 un représentant de l’assemblée populaire de la commune siège de l’établissement ;
 un représentant des personnels médicaux élu par ses pairs ;
 un représentant des personnels paramédicaux élu par ses pairs ;
 un représentant des associations des usagers de la santé ;
 un représentant des travailleurs élus en assemblée générale ; le président du conseil médical.
Le directeur de l’établissement public hospitalier et le directeur de l’établissement public de santé de
proximité assistent aux délibérations du conseil d’administration avec voix consultative et en assurent le
secrétariat.
Les membres du conseil d’administration sont nommés pour un mandat de trois (3) années, renouvelable,
par arrêté du wali, sur proposition des autorités et organismes dont ils relèvent.
En cas d’interruption du mandat d’un membre du conseil d’administration, un nouveau membre est désigné
dans les mêmes formes pour lui succéder jusqu’à expiration du mandat.
Les mandats des membres désignés en raison de leurs fonctions cessent avec celles-ci.
Le conseil d’administration peut faire appel à toute personne susceptible de l’éclairer dans ses travaux.
Le conseil d’administration délibère notamment sur :
 le plan de développement à court et moyen terme de l’établissement ;
 le projet de budget de l’établissement ;
 les comptes prévisionnels ; le compte administratif ;
 les projets d’investissement ;
 les projets d’organisation interne de l’établissement ;
 les programmes annuels d’entretien et de maintenance des bâtiments, des équipements médicaux et
des équipements connexes ;
 les conventions prévues aux articles 5 et 9 ci-dessus ;
 les contrats relatifs aux prestations de soins conclus avec les partenaires de l’établissement,
notamment les organismes de sécurité sociale, les assurances économiques, les mutuelles, les
collectivités locales et
 autres institutions et organismes ;
 le projet de tableau des effectifs ;
 le règlement intérieur de l’établissement ;
 les acquisitions et aliénations de biens meubles et immeubles et les baux de location ;
l’acceptation ou le refus des dons et legs.
 les marchés, contrats, conventions et accords conformément à la réglementation en vigueur.
Le conseil d’administration se réunit en session ordinaire une fois tous les six (6) mois.
Il peut se réunir en session extraordinaire sur convocation de son président ou à la demande des deux tiers
(2/3) de ses membres. Les délibérations du conseil d’administration font l’objet de procès-verbaux signés
par le président et le secrétaire de séance et consignés sur un registre spécial coté et paraphé par le
président.
Le conseil d’administration élabore et adopte son règlement intérieur lors de sa première réunion.
L’ordre du jour de chaque réunion est arrêté par le président du conseil d’administration sur proposition du
directeur de l’établissement.
Le conseil d’administration ne peut délibérer valablement qu’en présence de la majorité de ses
membres. Si le quorum n’est pas atteint, le conseil d’administration est à nouveau convoqué dans les
huit (8) jours suivants. Ses membres peuvent alors délibérer quel que soit le nombre des membres
présents.
Les décisions du conseil d’administration sont prises à la majorité des membres présents.
En cas de partage des voix, celle du président est prépondérante.
Les délibérations du conseil d’administration sont soumises, pour approbation, au wali dans les huit (8)
jours qui suivent la réunion. Les délibérations sont exécutoires trente (30) jours après leur transmission,
sauf opposition expresse, notifiée dans ce délai.

3.2 – Le conseil médical


Le conseil médical est chargé d’étudier et d’émettre son avis médical et technique sur toute question
intéressant l’établissement, notamment sur :
 l’organisation et les relations fonctionnelles entre les services médicaux ;
 les projets de programmes relatifs aux équipements médicaux, aux constructions et réaménagements
des
 services médicaux ;
 les programmes de santé et de population ;
 les programmes des manifestations scientifiques et techniques ; la création ou la suppression de
structures médicales.
Le conseil médical propose toutes mesures de nature à améliorer l’organisation et le fonctionnement,
notamment des services de soins et de prévention.
Le conseil médical peut être saisi par le directeur de l’établissement public hospitalier et le directeur de
l’établissement public de santé de proximité, de toute question à caractère médical, scientifique ou de
formation.
Le conseil médical comprend :
 les responsables des services médicaux ;
 un pharmacien responsable de la pharmacie ;
 un chirurgien-dentiste ;
 un paramédical élu par ses pairs dans le grade le plus élevé du corps des paramédicaux ; un
représentant des personnels hospitalo- universitaires, le cas échéant.
Le conseil médical élit en son sein un président et un vice-président pour une durée de trois (3) années,
renouvelable.
Le conseil médical se réunit, sur convocation de son président, en session ordinaire, une fois tous les deux
(2) mois. Il peut se réunir en session extraordinaire à la demande, soit de son président, soit de la majorité
de ses membres, soit du directeur de l’établissement hospitalier public et du directeur de l’établissement
public de santé de proximité.
Chaque réunion fait l’objet d’un procès-verbal consigné sur un registre ad hoc.
Le conseil médical ne peut siéger valablement que si la majorité de ses membres est présente ; si le quorum
n’est pas atteint, le conseil est à nouveau convoqué dans les huit (8) jours qui suivent et ses membres
peuvent délibérer quel que soit le nombre des membres présents.
Le conseil médical élabore et adopte son règlement intérieur lors de sa première réunion.
PRESENTATION DU SYSTEME DE SECURITE SOCIALE ALGERIEN

I-Préambule :

Le système algérien de sécurité sociale se caractérise par :

 L’Unification des régimes basée sur les principes de la solidarité et de la répartition ;


 L’affiliation obligatoire de tous les travailleurs, salariés, non salariés, assimilés à des salariés.
 L’affiliation est également obligatoire pour d’autres catégories de personnes dites catégories
particulières;
 L’Unification des règles relatives aux droits et aux obligations des bénéficiaires; L’Unicité
du financement;

Le système comprend toutes les branches de la sécurité sociale prévues par les conventions
internationales, à savoir l’assurance maladie, l’assurance maternité , l’assurance invalidité ,
l’assurance décès , la branche accidents du travail et maladies professionnelles , la retraite
( l’assurance vieillesse ), l’assurance chômage et les prestations familiales .

Un développement remarquable a été réalisé ces dernières années grâce à la mise en œuvre d’un

programme ambitieux de réforme II- Les personnes couvertes :

Le système de sécurité sociale algérien a des fondements


professionnalistes.

Cependant, au fil des années le système s’est étendu à la grande majorité de la population.

Ainsi, de nombreuses catégories de personnes n’exerçant aucune activité lucrative sont également protégées
par la sécurité sociale et ont la qualité d’assuré social .

L’affiliation de tous les travailleurs est obligatoire et n’est assortie d’aucune exception, sauf bien entendu les
cas prévus par des accords bilatéraux ou internationaux de sécurité sociale ratifiés par l’Algérie.
Sont donc couverts :
- Les travailleurs salariés;
- Les travailleurs non salariés exerçant une activité professionnelle pour leur propre compte ; -
les catégories particulières, qui comprennent :

-les travailleurs assimilés aux travailleurs salariés (exemple : les travailleurs à domicile , les
employés par des particuliers , les marins et patrons pécheurs à la part , les artistes , les apprentis
percevant plus de 50% du SNMG ….etc) ;

-Les travailleurs exerçant des activités particulières (exemple : les gardiens de parking non
payants; les personnes occupées dans les activités dites d’intérêt général, les porteurs de bagages
autorisés …etc.) ;

-Des personnes n’exerçant aucune activité professionnelle telles : les étudiants, les élèves des
établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle, les moudjahidine de la
guerre de libération nationale , les handicapés et les bénéficiaires de l’allocation forfaitaire de
solidarité,les personnes pratiquant une activité sportive organisée par l’employeur et même les
personnes qui accomplissent un acte de dévouement dans l’intérêt général ou de sauvetage d’une
personne en danger ;
- lesbénéficiaires des dispositifs d’insertion professionnelle (DAIP). En ce qui concerne les
catégories particulières , outre les travailleurs assimilés aux travailleurs salariés qui bénéficient
de l’ensemble des prestations de sécurité sociale, les autres catégories particulières sont
couvertes en général pour les risques maladie , maternité et pour celles exposées à un risque
professionnel , elles bénéficient de la réparation prévue en matière d’accidents de travail et de
maladies professionnelles.

Par ailleurs , tous les titulaires d’un revenu de remplacement servi par la sécurité sociale à savoir, les
titulaires d’un avantage de retraite , de pensions d’invalidité, de rentes d’accidents de travail ou de
maladies professionnelles dont le taux est supérieur à 50% , les travailleurs indemnisés en maladie ou en
chômage et les titulaires d’avantages de reversions ou de droits au maintien des prestations de sécurité
sociale bénéficient également de la couverture pour les soins de santé, des allocations familiales et dans
certains cas de l’assurance décès .
Enfin, la protection est accordée aux ayants- droit des assurés sociaux soit : le
conjoint les enfants à charge ; les ascendants à charge.

Le système algérien de sécurité sociale concerneplus de 8 millions d’assurés sociaux, auxquels


s’ajoutent les ayants droit, soit une couverture
d’environ 80% de la population.

Enfin, une couverture est accordée à la charge du budget de l’Etat aux personnes démunies non assurées
sociales, notamment en matière de soins de santé.

III-le financement :
Le mode de financement du système découle directement de son caractère professionnel.

Les sources de financement sont doncessentiellement des cotisations à la charge des employeurs et des
travailleurs.

Cependant , en 2006 et en 2010 des réformes du financement du système ont été introduites à travers les
lois de finances , Il s’agit de nouvelles ressources dites additionnelles issues de la fiscalité ( taxes et
prélèvements sur le produit de la fiscalité pétrolière et sur les produits ayant un lien avec les dépenses de
la sécurité sociale ).

Actuellement, la situation se présente ainsi :

1-Pour les Cotisations :

Au titre des travailleurs salariés, le Taux de cotisation unique est de 34,5 %


du salaire soumis à cotisation tel que défini par la loi.
Ce taux est réparti comme suit :

Pour les non salariés, le taux de la cotisation globale, à la charge de l’assujetti, est de
15% calculé sur la base du revenu annuel imposable ou à défaut du chiffre d’affaires ou dans
certains cas sur la base du SNMG annuel .

Ce taux est réparti à parts égales (7,5%) entre les assurances sociales et la retraite.

Pour les catégories particulières inactives, le taux de cotisation à la charge du budget de l’Etat varie
entre 0,5 % et 7% du SNMG.

2- Intervention du budget de L’Etat: L’Etat finance :


- Les allocations familiales;
- Les dépenses dites de solidarité nationale à travers l’octroi d’un complément
différentiel pour les retraités dont le montant de la pension issu des droits
contributifs n’atteint pas le montant minimum légal, soit 75% du SNMG et 2,5
fois le SNMG pour les moudjahidine de la guerre de libération nationale , des
indemnités complémentaires prévues pour les petites pensions de retraite et
d’invalidité et pour les allocations de retraite .

3- les réformes du financement :

En 2006 , un Fonds National de Réserves des Retraites financé essentiellement par


l’affectation de 2% du produit de la fiscalité pétrolière, a été institué par ordonnance
présidentielle .
Il s’agit d’une réforme majeure destinée à contribuer à la
sécurisation du système de retraite pour les générations à venir.

En 2010, la loi de finances a prévu un fonds national de sécurité sociale alimenté par une
quote part de la taxe sur le tabac , une taxe sur les bateaux de plaisance et un prélèvement de
5% sur les bénéfices nets générés par l’importation du médicament .

4- Autres sources de rentrées financières

- Les revenus des fonds placés;


- Les contributions d’ouverture de droit versées par les employeurs en matière d’assurance
chômage et de retraite anticipée;
- Les majorations et pénalités de retard et autres sanctions pécuniaires à l’encontre des
employeurs défaillants en matière d’obligations des
assujettis

5- Les obligations des employeurs

L’employeur joue un rôle essentiel en matière d’assujettissement et de recouvrement des cotisations.

Il doit dans des délais prescrits :

- Faire la déclaration d’activité;


- Demander l’affiliation des travailleurs qu’il occupe;
- Fournir les déclarations des salaires et des salariés;
- Verser les cotisations, sa propre quote –part et celle du salarié ainsi que celle des œuvres
sociales.
IV- Organisation administrative et financière de la sécurité sociale en Algérie
:

Après une série d’évolutions successives depuis l’indépendance, une refonte


totale basée sur le principe de l’unification du système a été opérée en 1985. Elle s’est traduite
par la mise en place de deux caisses nationales dont l’une chargée de la gestion de la branche
retraite et l’autre de l’ensemble des autres branches ainsi que
du recouvrement des cotisations.
Avec le décret n° 92-07 du 4 janvier 1992, relatif à l’organisation administrative et financière de la
sécurité sociale , l’institution en 1994 de l’assurance chômage et la création en 2006 par le décret n°
06-370 du
19 octobre 2006 de la caisse nationale de recouvrement des cotisations de sécurité sociale ,
l’architecture actuelle du système se présente comme suit :

1-Structuration :

Elle se compose de cinq (05) Caisses Nationales qui ont le statut d’établissement public à gestion
spécifique :

- La Caisse Nationale des Assurances Sociales des


travailleurs salariés ( CNAS) : Compétente pour les travailleurs salariés en matière
d’assurances sociales, d’accidents du travail et de maladies professionnelles et des
allocations familiales;
- La Caisse Nationale des Retraites (CNR) : Gère la retraite des travailleurs salariés et
la retraite anticipée;
- LaCaisseNationale del’Assurance Chômage ( CNAC) : Gère l’assurance chômage
et le dispositif de création de micro- entreprises pour les personnes âgées de 30à
50ans ;
- La Caisse Nationale de sécurité sociale des Non Salariés (CASNOS) : Gère la
sécurité sociale des non salariés.
- La Caisse Nationale de Recouvrement des cotisations de
Sécurité Sociale ( CNRSS) : dont l’achèvement de sa mise en place est prévu en
2011 , aura pour mission le recouvrement des cotisations de sécurité sociale des
travailleurs salariés , mission assurée actuellement par la CNAS.

2-Attributions des caisses


Chaque caisse gère directement les prestations et/ou le recouvrement des cotisations mis à sa
charge.

Les caisses sont largement déconcentrées (en agences, centres, antennes et parfois guichets
spécialisés ) avec une présence à un niveau régional et Wilayale (obligatoire), des Daïras, des
Communes et même parfois au niveau des entreprises.
Les services déconcentrés jouissent de larges prérogatives et initiatives
dans le fonctionnement et notamment pour le service des prestations.
Les structures centrales et déconcentrées sont organisées en directions, sous directions, départements,
services, etc.

3-Les organes de gestion des caisses de sécurité sociale

Les caisses sont dotées d’organes délibérant (les conseils


d’administration) et d’organes exécutifs (le directeur généralet

l’agent chargé des opérations financières). 4-Le conseil d’Administration

Composé de :
- représentants des travailleurs et des employeurs (CNAS – CNR ) ;
- représentants des travailleurs, des employeurs et de l’Etat ( CNAC);
- représentants des adhérents (CASNOS)
- représentants des travailleurs, des employeurs et de l’Etat , des directeurs généraux de la
CNAS , de la CNR et de la CNAC (CNRSS).

Ces représentants sont désignés par leurs instances respectives et nommés par le ministère chargé de la
sécurité sociale pour une durée de quatre (04) années , renouvelable.

Les conseils d’administration ont d’importantes attributions dans tous les domaines de la
gestion et du fonctionnement dont notamment : vote du budget, approbation des marchés,
acquisition, aliénation location de l’immobilier de la caisse, placement des fonds, contrôle de
l’exécution des textes législatifs et réglementaires, personnel
(conventions collectives, avis sur la nomination de certains cadres
supérieurs, recours usagers, etc.).

5-L’exécutif :

Il comprend :
- Le Directeur Général qui assure le fonctionnement de la caisse sous le contrôle du conseil
d’administration, fixe l’organisation du travail, pourvoit aux emplois sauf pour certains
cadres supérieurs;

- L’agent chargé des opérations financières qui exécute les recettes et les dépenses, établit
les bilans ; il est responsable du maniement et de la préservation des fonds et valeurs ainsi
quede la sincérité des écritures.

6-Tutelle et contrôle

La tutelle est exercée par le Ministère chargé de la Sécurité Sociale et revêt plusieurs formes :

- Sur les personnes (pouvoir de nomination et de révocation);


- Sur les actes : approbation ou annulation des décisions des conseils d’administration
(budgets, marchés, actes contraires à la législation).

Il a aussi :

- Un pouvoir de substitution en cas de défaillance de la


caisse, exemple :
inscription d’office des crédits nécessaires au
fonctionnement ;
- Un pouvoir de contrôle généralet ou ponctuel sur le
fonctionnement des caisses.

Par ailleurs, la Sécurité Sociale est soumise à d’autres contrôles de l’Etat


(contrôle de l’IGF et de la cour des comptes).

V – Risques Couverts par la Législation Algérienne de Sécurité


Sociale

Le système de Sécurité Sociale Algérien comprend l’ensemble des branches prévues par les
systèmes modernes de sécurité sociale, soit les neuf branches énumérées par la convention
n°102 de l’Organisation Internationale du Travail (l’OIT) cf supra .

Quant aux avantages, leur niveau est assez élevé. La protection garantie par la sécurité sociale
en Algérie est dans l’ensemble substantielle.
VI – Les Assurances Sociales :
Elles ont pour objet de couvrir les frais médicaux et d’octroyer un revenu de remplacement au
travailleur salarié contraint d’arrêter son travail pour cause de maladie ou d’accident autre qu’
un accident du travail.

1– Prise en charge des soins ou prestations en nature :

Elle consiste en un remboursement des frais des soins de santé curatifs ou préventifs ( prestations en
nature ).

Les prestations en nature concerne les actes médicaux,


chirurgicaux,d’imagerie médicale d’analyses biologiques , les produits pharmaceutiques,
l’hospitalisation , les soins et prothèses dentaires, l’appareillage, l’optique médicale, le
planning familial, la rééducation et la réadaptation professionnelle , les cures thermales ou
spécialisées, le transport sanitaire et le déplacement du malade.

Le remboursement s’effectue au taux minimum de 80% des tarifs fixés par voie
réglementaire,et sans limitation de durée, sauf pour les cures thermales qui sont limitées à 21
jours .

Ce taux est porté à 100%, notamment en cas de maladie de longue durée ou chronique, pour des
actes importants ou en raison de la situation sociale de l’assuré.

Le malade a le libre choix du médecin, certaines prestations sont soumises à l’accord préalable de la
caisse.

Les caisses s’efforcent de faire éviter à l’assuré l’avance des frais grâce au développement du
système du tiers payant (conventions avec des pharmaciens, médecins ,
cliniques privées, centre d’hémodialyse , entreprise de
transport sanitaire , établissement de cures thermales etc…).

Le système tiers payant dont bénéficient actuellement plus de 2 400 000 assurés sociaux , fait
partie des axes prioritaires du programme de réforme et sera généralisé en 2013 .

Les soins dispensés par les structures sanitaires publiques sont gratuits, ils sont financés par l’Etat
et un forfait annuel que verse la sécurité sociale appelé « forfait hôpitaux ».
Concernant ce dernier point une réforme est engagée , il s’agit de la contractualisation entre les
organismes de sécurité sociale et les établissements publics de santé pour la prise en charge
des assurés sociaux .
2– Les prestations en espèces :

Elles sont accordées essentiellement aux travailleurs salariés.

L’assuré perçoit une indemnité journalière pour toute la durée d’arrêt de travail prescrit pour raison
de santé.

L’indemnité journalière est égale à :

- 50% du salaire soumis à cotisation net pendant les 15 premiers jours d’arrêt de travail ;
er
- 100% à compter du 16ème jour ou à compter du 1 jour en cas d’hospitalisation ou de
maladie de longue durée.

Le salaire de référence ne peut être inférieur au montant du SNMG.

Le service des prestations en espèces est assuré pour une durée maximum de :

- 3 ans en cas de maladie de longue durée ;


- 300 jours pour 2 années consécutives pour toute autre affection.

Les droits en assurance maladie sont subordonnés à l’accomplissement d’une période de


travail. L’assuré doit, en outre fournir les pièces et justifications médicales, administratives et
d’Etat civil requises.

Ces mesures, conditions et formalités sont exigées en matière


d’assurance maternité, invalidité et décès.

D’un autre coté, un droit au recours contre les décisions administratives et médicales des caisses est
ouvert à l’assuré. Le principe de recours est consacré pour toutes les branches.

Les employeurs peuvent aussi contester les décisions des caisses en


matière d’assujettissement et de sanctions y afférentes prononcées par ces mêmes caisses .

Le contentieux de la sécurité sociale obéit à des règles et procédures spécifiques.


Des réformes portant sur les règles d’assujettissant et le contentieux en matière de sécurité sociale ont
été introduites successivement en 2004 et 2008.

Ces réformes prévoient notamment :

1- le renforcement des organes de contrôle de la sécurité sociale et l’habilitation de


l’inspection du travail à relever les infractions à la législation de sécurité sociale ;
2- la facilitation des procédures de recouvrement forcé des cotisations envers les
assujettis ne remplissant pas leurs obligations légales ;
3- des assouplissements pour les régularisations des situations des employeurs de bonne
foi connaissant des difficultés financières ; 4- une refonte du procédures du
contentieux administratif et médical .

3- Les prestations complémentaires :

La législation a prévu :

1- l’institution d’un fonds d’aide et de secours chargé d’accorder des prestations dans
certaines situations exceptionnelles au bénéfice notamment des assurés sociaux à
faibles revenus ,

2- Des actions collectives sous forme de réalisations à caractères sanitaires et sociales au


profit des assurés sociaux et de leurs ayants- droit et ce, dans des domaines précis
(centres de diagnostic et de soins, centres d’imagerie médicale , cliniques spécialisées
dans certains domaines d’activités , crèches, jardins d’enfants, etc.) .

Concernant les actions sanitaires de la sécurité sociale, il convient de citer la réforme de 2006 qui
a permis notamment :

- la réalisation de quatre centres régionaux d’imagerie médicale, qui contribuent au


dépistage précoce des maladies lourdes et coûteuse ( dont le cancer du sein) et à l’amélioration
de l’accessibilité des assurés sociaux aux examens de radiologie onéreux,

- la mise en place d’un programme spécifique pour les cliniques spécialisées dans
la priseen charge de pathologies complexes pourvoyeuses de
transferts pour soins à l’étranger ( clinique de chirurgie cardiaque infantile et clinique d’orthopédie
spécialisée en matière de scoliose ).
4 - l’assurance maternité :
Les avantages portent sur le remboursement des soins et frais médicaux et pharmaceutiques
engagés pour la grossesse et l’accouchement.

Ils comprennent aussi le remboursement des frais d’hospitalisation de la mère et du nourrisson


dans les cliniques privées y compris les frais de couveuse- l’hospitalisation dans les structures
publiques de santé étant gratuite .
Le remboursement s’effectue au taux de 100% des tarifs réglementaire . Si la parturiente est
une travailleuse salariée, elle bénéficie d’un congé de maternité d’une durée de 14 semaines.
L’indemnité journalière est égale à 100% du salaire soumis à cotisations net.
5 - L’assurance invalidité :
Elle consiste en l’octroi d’une pension à l’assuré social âgé de moins de 60 ans , présentant une
invalidité qui réduit sa capacité de travail ou de gain de 50% au moins.

Il existe 3 catégories d’invalides et de pensions :

Première catégorie : Invalides capables d’exercer encore une activité ; Le taux de la


pension est de 60 %.
Deuxième
catégorie : Invalides absolument incapables d’exercer une activité ; le taux
de la pension est de 80 %.

Troisième catégorie : Invalides absolument incapables d’exercer une activité, et qui


sont en plus obligés de recourir à une tierce personne pour
accomplir les actes ordinaires de la vie.
Le taux de la pension est de 80%. Ce taux est majoré de 40%
( majoration pour tierce personne ).

La pension est calculée sur le salaire de référence des 12 derniers mois ou des trois meilleurs années
de la carrière.
La pension d’invalidité ne peut en aucun cas être inférieure à 75% du SNMG.
A noter que les non salariés n’ont pas droit à la pension de la première catégorie. En cas
d’invalidité totale et définitive un droit à pension est ouvert sur la base du salaire de référence
qui est le revenu annuel soumis à cotisations.
6 - l’assurance décès :

Elle a pour objet le versement d’un capital décès aux ayants- droit de l’assuré social décédé.
Le capital décès est égal à 12 fois le montant du salaire du meilleur mois de la dernière année
précédant la date du décès ou 12 fois le montant mensuel de la pension ou de la rente s’il s’agit
d’un retraité, d’un invalide ou d’un titulaire d’une rente d’accident du travail ou de maladie
professionnelle.

Toutefois, le montant du capital décès ne peut être inférieur à 12 fois le montant du SNMG si
le de cujus est un travailleur en activité et 12 fois le montants minimum légal de la pension
d’invalidité dans le cas d’un titulaire d’un avantage de sécurité sociale.
S’il s’agit d’un travailleur non salarié, le montant du capital décès est égal au revenu annuel soumis à
cotisation.
Le capital décès est partagé entre les ayants- droits à parts égales.

VII - La retraite :
Une pension de retraite est accordée au travailleur qui remplit les conditions ci –après : - 1- Etre
âgé de 60 ans (65 ans pour le travailleur non salarié);
- 2- Avoir travaillé pendant 15 ans au moins dont au moins 7 ans et demi ayant donné lieu
à un travail effectif et versement de cotisations. Cette durée est réduite de moitié pour
les travailleurs moudjahid de la guerre de libération nationale .L’âge est réduit de 5 ans
pour la femme travailleuse et pour le travailleur ayant la qualité de moudjahid de la
guerre de libération nationale.

En outre, le moudjahid de la guerre de libération nationale peut avoir des bonifications en cas
d’invalidité due à la guerre de libération Nationale.
La femme travailleuse a droit à une réduction d’un an de l’âge légal de la retraite par enfant élevé,
dans la limite de 3.
Aucune condition d’âge n’est exigée pour le travailleur salarié qui a réuni 32 ans d’activité,
pour le moudjahid pouvant obtenir une pension de 100% et pour le travailleur atteint
d’invalidité totale et définitive mais ne remplissant pas les conditions pour bénéficier d’une
pension d’invalidité.

Le droit à une pension proportionnelle est ouvert pour le travailleur salarié âge de 50 ans au
moins et justifiant au moins de 20 ans d’activité. L’ âge et la durée minimum de travail sont
réduits de 5 ans pour la femme salariée.

Chaque année de travail est validée au taux de 2,5% au titre de la retraite (3,5% pour les années
de participation à la guerre de libération nationale).

Le taux plein de la pension de retraite est de 80% (100% pour le moudjahidde La guerre de
libération nationale). Le montant brut maximum de la pension ne peut dépasser 15 fois le
SNMG.
Le salaire de référence pour le calcul de la pension de retraite est celui des 5 dernières années
d’activité ou des 5 meilleures années de la carrière du travailleur salarié et des 10 meilleurs
revenus annuels pour le non salarié.

Le montant minimum est égal à 75% du SNMG (2,5 fois le SNMG pour le moudjahid de la
guerre de libération nationale) quelque soit le montant de la pension issu des droits contributifs
. La règle d’alignement sur le minimum prévue en matière de retraite n’est pas applicable en
cas de départ en retraite proportionnelle ou de retraite sans condition d’âge après 32 ans
d’activité.

Lorsque le travailleur ne réunit pas 15 ans d’activité mais justifie d’au moins 5 ans ou 20
trimestres de travail, il peut bénéficier d’une allocation de retraite calculée dans les mêmes
conditions que la pension de retraite La règle d’alignement sur le minimum prévue en matière
de retraite normale n’est pas applicable aux allocations .
L’âge pour le bénéfice de l’allocation de retraite est fixé à 60 ans pour le salarié et 65 ans pour le
non salarié.

Le titulaire d’une pension ou allocation de retraite a droit à une majoration pour conjoint à charge
égale à 1500 DA par mois.

-La revalorisation annuelle des pensions :

Comparativement aux pratiques internationales, la législation algérienne figure parmi celles


peu nombreuses qui inscrivent dans le corps de la loi le principe de la revalorisation annuelle
systématique.

Il convient de souligner que les réformes introduites la dernière décennie,ont pour objectifs prioritaires
l’amélioration du pouvoir d’achat des retraités .

C’est ainsi qu’au cours de cette période nombre de mesures adoptées en faveur des retraités
sont à noter , dont les revalorisations annuelles des retraites qui ont permis une évolution
régulière des pensions et allocations de l’ordre de près de 60%, l’exonération de l’Impôt sur le
Revenu Global(IRG) des retraites dont le montant est inférieur à 20 000 DA, intervenue en
2008 ,à laquelle s’ajoute la dernière mesure en 2010relative à l’abattement de l’IRG applicable
aux pensions comprises entre 20 000 et
40 000DA, l’instauration en 2006 des indemnités complémentaires au profit des petites
pensions (ICPRI) et allocations ( ICAR ) et en 2009 la majoration exceptionnelle de 5% des
petites pensions et allocations de retraite accordée en sus de la revalorisation annuelle de la
même année .

Nombre de ces mesures ( ICPRI –ICAR –majoration exceptionnelle ) sont des décisions
présidentielles.
VIII- Les accidents de travail et maladies professionnelles :

Dans ce chapitre les événements indemnisés sont :

- L’accident de travail proprement dit survenu par le fait ou à l’occasion du travail ou au cours
d’une mission professionnelle;
- L’accident de trajet tel que défini par la loi;
- La maladie professionnelle liée aux activités exercées pendant une durée déterminée
et figurant dans une liste fixée par voie réglementaire . Il existe 85 tableaux de
maladies professionnelles qui sont classés en trois groupes selon le type de risque
professionnel : groupe 1 : Intoxication; groupe 2 : Agents microbiens; groupe 3 :
Ambiance ou attitudes particulières.

Les prestations accordées dans ce cadre sont les suivantes :


-Remboursement des soins et octroi d’une indemnité journalière durant la période d’incapacité
temporaire .Les prestations sont accordées au taux de 100 %.
-Octroi d’une rente si après consolidation de la lésion, l’accident, (ou la maladie) laisse des
séquelles. Toutefois si le taux de l’incapacité permanente est inférieur à 10%, il est attribué un
capital unique ;

En cas de faute intentionnelle ou inexcusable de l’employeur ou d’un tiers, la victime peut obtenir
des réparations complémentaires par voie de justice.
Les prestations en espèces sont calculées sur la base:
-Du salaire soumis à cotisation sans qu’il soit inférieur au SNMG en ce qui concerne l’indemnité
journalière ;
-Du salaire soumis à cotisation au cours des douze derniers mois pour ce qui est de la rente.

Par ailleurs, la caisse de sécurité sociale en charge de la réparation des accidents du travail et
des maladies professionnelles mène des actions en matière de prévention des risques
professionnels.

IX- La protection contre le risque de perte de l’emploi

Cette protection est prévue dans le cas de perte de l’ emploi pour raison économique et de
façon involontaire à la suite de compression d’effectifs ou de cessation d’activité de
l’employeur.
Elle comprend deux volets : la retraite anticipée et l’assurance chômage. Sont concernées les
entreprises du secteur économique public ou privé ainsi que la fonction publique en matière de
retraite anticipée.
Outre la cotisation à ces deux branches, les employeurs doivent verser une contribution dite
d’ouverture du droit pour chaque travailleur admis à l’une des deux prestations.
L’admission en retraite anticipée est prioritaire.
Avant de procéderà la compressiond’effectif,l’employeur doit établir un volet social qui est
discuté avec les représentants des travailleurs et visé par l’inspection du travail.
Les prestations prévues en faveur du travailleur sont:
1-la retraite anticipée
a) conditions : il faut être âgé au moins de 50 ans pour les hommes et de 45 ans
pour les femmes et avoir au moins 20 ans d’activité dont 10 ayant donné lieu à
versement de cotisations dont les 3 années précédent la fin de la relation de
travail.
b) L’anticipation dépenddu nombre d’années de travail
accumulées. Elle varie de 5 a 10 ans pour une carrière de 20 à 29 ans de travail;
c) Montant de la pension : Les règles de calcul , le taux de validation des années de
travail ,le salaire de référence , le tauxmaximum et minimum de la pension et
les revalorisations annuelles sont identiques à celles de la retraite de droit
commun.
Toutefois, le montant de la pension subit une minoration de 1% par année
d’anticipation restituée les années suivantes.
Lestitulaires de pensions de retraite anticipée ont droit à une majoration pour conjoint
a charge égale à 12.5% du SNMG .
Les années de retraite anticipée sont comptabilisées au titre de la retraite
normale à raison de 1% par an . 2- L’assurance Chômage :
a) Les conditions :Etre affilié à la sécurité sociale durant une période cumulée
d’au moins 3 ans, et avoir cotisé à l’assurance chômage depuis 6 mois au
moins avant la cassation de la relation de travail, être à la recherche d’un
emploi et ne pas refuser un emploi ou une formation reconversion en vue d’un
emploi ;
b) L’indemnisation : le travailleur a droit à l’indemnité de licenciement égaleà 3
mois desalaires versée par l’employeur.
L’indemnité d’assurance chômage se présente comme suit : Salaire de référence : la
moitié de la somme du salaire mensuel moyen des 12 derniers mois et du SNMG.

Durée de l’indemnisation : 2 mois par année d’ancienneté avec un minimum de 12 mois


et un maximum de 36 mois

Le taux d’indemnisation est dégressif : la durée d’indemnisation est divisée en 4


périodes égales chacune affectée d’un taux de 100 % (1 ère période), 80% (2 ème
période) 60% (3 ème période) et 50 % (4 ème période).
Le montant maximum de l’indemnité chômage ne peut dépasser 3 fois le SNMG ; le
montant minimum ne pouvant être inférieur à 75 % du SMNG.
Outre ces prestations, le régime d’assurance chômage prévoit notamment un
dispositif de création de micro entreprises pour les personnes âgées de 30 à 50 ans.

X- les prestations familiales :


Les prestations familiales sont financées sur budget de l’Etat. Les bénéficiaires sont les
travailleurs salariés . Le maintien du droit aux allocations familiales est prévu en faveur des
anciens travailleurs salariés titulaires d’avantages de sécurité sociale ( les retraités …).
En matière de prestations familiales , il est prévu :
- L’allocation familiale servie au titre de chaque enfant ,à compter du
er
1 enfant jusqu’à l’âge de17 ans, avec possibilité de prolongation jusqu’à 21 ans en cas
de poursuite d’études, de formation ou de maladie de l’enfant concerné.
- Le montant de l’allocation familiale varie selon deux critères : Les ressources de l’allocataire
et le rang de l’enfant dans la fratrie soit :
- 600 DA par mois et par enfant, si le salaire ou le revenu de l’allocataire est inférieur ou égale
à 15 000 dinars par mois et jusqu’au 5 ème enfant;
- 300 DA par mois et par enfant, si le salaire est supérieur à 15 000 DA ainsi que pour les
enfants au delà du 5 ème rang.

XI- programme de réforme engagé durant la période 2000 – 2010

Un ambitieux programme de réforme de la sécurité sociale a été lancé en Algérie durant la période
2000 – 2010 .
Les principaux axes de ce programme sont :
1- l’amélioration de la qualité des prestations avec notamment le développement des
structures de proximité , le développement du système tiers payant ( médicaments et
soins avec le dispositif de convention du médecin traitant ) , le développement des
actions sanitaires dont les centres régionaux d’imagerie médicale et les cliniques
spécialisées , les mesures d’amélioration du pouvoir d’achat des retraités …)
2- la modernisation : avec notamment la modernisation des infrastructures ,
la généralisation de l’outilinformatique , la
qualification des ressources humaines et surtout l’introduction de la carte électronique
de l’assuré social «CHIFA » qui est déjà au stade de 5 000.000 cartes établies pour plus
de 18 000 000 de bénéficiaires .
3- la préservation des équilibres financier des organismes de sécurité socialeavec
notamment la réforme desinstruments de recouvrement des cotisations , la réforme
structurelle du financement de la sécurté sociale , la politique de remboursement du
médicament visant la rationalisation des dépenses de l’assurance maladie à travers la
promotion du médicament générique et de la production pharmaceutique locale.

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