Vous êtes sur la page 1sur 32

SOMMAIRE

1. Comprendre les bases d’une histoire :


A. L’horloge structurelle :
B. L’évolution simplifiée du schéma narratif :
C. Dans les films :
D. Une question de changement :
2. Construire son personnage : faiblesse, besoin et désir.
A. De l’importance de la transformation :
B. Qu’est ce que la faiblesse du héros ?
C. Le désir du héros :
D. Qu’est ce que le besoin du héros ?
E. La synergie : faiblesse, besoin, désir :
F. Dans les films :
3. Votre héros doit faire des choix !
A. Les choix du héros :
B. Un héros ça fait des choix sous pression :
C. Exemple :
4. Déterminer le besoin de votre héros avec la pyramide de Maslow.
A. Qu’est ce que la Pyramide de Maslow ?
B. Regardez-bien :
C. Les besoins humains selon Maslow :
D. Dans les films :
5. Comment construire son antagoniste.
A. Qu’est ce qu’un bon adversaire ?
B. Le cas de Batman et du Joker
C. Les 6 points clés de Truby pour un duo Héros/Adversaire Réussi :
D. Dans les films :
6. Construire la transformation de votre héros :
A. Qu’est ce que l’arc transformationnel ?
B. Comment construire l’arc transformationnel ?
C. Voici un exemple de leurs évolutions respectives :
7. Les archétypes de personnage.
A. Les archétypes qu’est ce que c’est ?
B. Quels sont les archétypes principaux ?
C. Mélanger les archétypes ?
8. Les meilleurs livres pour écrire un scénario :
A. Écriture de Stephen King :
B. Anatomie d’un scénario de John Truby :
C. Écrire un film: Scénaristes et cinéastes au travail de Frédéric Sojcher et José Moure
D. Ecrire pour le cinéma et la télévision Olivier Cotte
E. Story de Robert McKee :
9. A propos
A. Qui suis-je ?
B. Le déclic :
C. Alors suis-je la meilleure personne pour vous apprendre le scénario ?
1. Comprendre les bases d’une histoire :

A. L’horloge structurelle :

Dessinez un cercle et divisez horizontalement et verticalement, puis horizontalement


des deux côtés. Vous devriez avoir une horloge à 8 points. Notez les 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8.

→  Chaque points correspond à un moment dans votre histoire.

B. L’évolution simplifiée du schéma narratif :

Grossièrement, une histoire évolue de cette manière :

1. Un personnage est dans une zone de confort,


2. Mais veut quelque chose.
3. Il se retrouve dans une situation inconfortable,
4. S’adapte,
5. Obtient ce qu’il veut,
6. En paye le prix,
7. Puis revient à la situation initiale,
8.  En ayant changé.
On simplifie encore un peu :

1. Tu
2. Veux
3. Vas
4. Cherches
5. Trouves
6. Prends
7. Reviens
8. Changes
C. Dans les films :

Vous ne me croyez pas, exemple :

Star Wars IV :

1. Luke est un garçon ordinaire,


2. Mais Luke rêve d’aventures et de devenir pilote.
3. Son oncle et sa tante se font assassiner, n’ayant plus rien à perdre il suit un vieux sage dans
un voyage pour une planète lointaine à la rescousse de la princesse Leia.
4. Le sage Obi-Wan lui apprendra l’art des Jedis et de la Force durant le voyage.
5. Luke et Obi-Wan s’infiltreront dans un vaisseau et parviendront à sauver la princesse.
6. Malgré ce succès, Luke voit mourir sous ses yeux Obi-Wan durant la mission.
7. En faisant confiance à La Force, Luke parviendra à un véritable exploit héroïque : exploser
l’Étoile Noire.
8. Luke est maintenant un guerrier de la Rébellion.

D. Une question de changement :


On simplifie encore un tout petit peu :

1. Tu
2. Changes

→ Chaque histoire vise à faire changer un héros. Le héros est avant tout celui
qui change, celui qui se transforme.

→ Chaque histoire est le mouvement d’un personnage d’un  monde ordinaire à un


monde extraordinaire puis de son retour au monde ordinaire.  Une bonne
histoire est une  transformation.  Un égoïste devient altruiste, un homme pauvre
devient un homme riche, un homme riche devient ermite.
Les histoires sont des cycles. L’histoire d’un héros qui affronte un problème et s’en sort changé.
Dans un scénario, ce schéma est découpé en actes : Les actes 1, 2, 3.

→ Nous verrons ensemble en détails  le chemin du héros vers ce formidable


changement qu’induit une bonne histoire.
2. Construire son personnage : faiblesse,
besoin et désir.
A. De l’importance de la transformation :

On ne le répétera jamais assez,  une bonne histoire est une bonne


transformation : un méchant devient gentil, un homme pauvre devient riche. Cette
transformation peut-être négative comme positive. Dans tous les cas, c’est celle-ci qui
donne au spectateur une satisfaction incroyable !
La transformation comme dirait Truby, c’est ce que votre héros expérimente à l’issue de
sa confrontation. Truby synthétise la transformation ainsi :

FXA=T
• F représente la Faiblesse du héros.
• A est l’Action principale du héros.
• T est la personne Transformée.

Un personnage présente des faiblesses lutte pour obtenir quelque chose et sort de cette
confrontation transformée.
En réalisant une action principale, un personnage surpasse ses faiblesses et s’en
ressort transformé.
L’action principale doit être l’action la plus susceptible d’obliger le
personnage à affronter ses faiblesses et à changer. Anatomie d’un
Scénario, John Truby.

Nous parlerons nous de faiblesse, désir et besoin.

FXD=B
• F représente la Faiblesse du héros.
• D, le Désir du héros principale du héros.
• B le Besoin du héros.

En réalisant son désir, un personnage surpasse ses faiblesses et comble son besoin !

B. Qu’est ce que la faiblesse du héros ?

Dès le début de votre histoire, le héros doit avoir une ou plusieurs faiblesses


majeures qui tendent à l’entraver. Il y a quelque chose qui manque en
lui, quelque chose de tellement profond que cela lui gâche la vie. Anatomie du
Scénario, John Truby

Il existe toute sorte de faiblesse : être égoïste, menteur, prétentieux, avare. C’est sur cette
faille que votre héros va travailler.

✔ La faiblesse empêche le personnage de se réaliser pleinement.

Le pauvre Mario est bloqué par sa faiblesse. Elle l’empêche de mettre en marche son désir et
d’accéder à son besoin.
Prenez comme exemples les titres des pièces de Molière : Le malade Imaginaire, les
Fourberies de Scapin, l’Avare. Les titres sont pertinents et installent directement la
faiblesse du personnage.  Cette faiblesse laisse promettre une certaine
résolution : un conflit dramatique.

Breaking Bad :
Faiblesse :  Walter White est un brillant chimiste qui après s’être fait évincé d’une
société maintenant plus que prospère est devenu professeur de chimie dans un lycée
de seconde zone.

C. Le désir du héros :

Le désir, c’est ce que votre héros souhaite obtenir, son objectif dans
l’histoire. Anatomie du Scénario, John Truby 

→ Le désir met en mouvement. C’est l’action de votre personnage.


→ Le désir est l’objectif de votre personnage : sauver une princesse, devenir
une rockstar.

Mario s’est mis en mouvement ! Et cela grâce à son désir ! Il surpasse sa faiblesse !

Le désir va créer la route de votre histoire. Ce désir est le fil de lecture du


spectateur.  Le désir est la surface de l’histoire, ce sur quoi en tant que
spectateur nous nous basons pour comprendre l’aventure. C’est là que ça
devient intéressant : l’histoire dans le fond raconte la réalisation du besoin du
héros.  Mais en tant que spectateur nous l’oublions, nous nous concentrons sur le
désir.  Nous suivons de manière active le désir pour comprendre de manière
passive le besoin.Toute histoire raconte dans le fond la réalisation du besoin du
héros. Le besoin est couvert pas le désir. Raconter uniquement le besoin reviendrait à
écouter une séance de psychanalyse, ce qui serait affreusement long et inintéressant.
En revanche, en racontant les choses par une quête pleine de suspense, d’actions nous
pouvons rendre les choses passionnantes !  

Walter White dans Breaking Bad :

• Faiblesse :  Walter White est un brillant chimiste qui après s’être fait évincé
d’une société maintenant plus que prospère est devenu professeur de chimie
dans un lycée de seconde zone.
• Désir : Fabriquer de la méthamphétamine pour payer son traitement contre le
cancer et assurer l’avenir financier de sa famille.

D. Qu’est ce que le besoin du héros ?

Le besoin c’est ce que le héros doit accomplir en lui-même pour


améliorer sa vie. Et pour réussir, il doit en général dépasser ses faiblesses
et changer, ou évoluer, d’une façon ou d’une autre. Anatomie du Scénario,
John Truby 

En d’autres termes, le besoin du héros va être de  surmonter sa faiblesse et


évoluer. Un égoïste va apprendre à penser au autres, un homme violent apprendra la
douceur.
✔ Le besoin du héros va être le moteur inconscient de votre personnage.
✔ Le besoin du héros n’est autre que sa transformation.

Mario a accédé à son besoin ! Le voilà transformé en Super Mario XXL !



Breaking Bad :

• Faiblesse : Walter White est un brillant chimiste qui après s’être fait évincé d’une société
maintenant plus que prospère est devenu professeur de chimie dans un lycée de seconde
zone.
• Désir : Fabriquer de la méthamphétamine pour payer son traitement contre le cancer et
assurer l’avenir financier de sa famille.
• Besoin : Walter White souhaite être reconnu pour sa juste valeur : c-a-d un chimiste de
renom.

E. La synergie : faiblesse, besoin, désir :

Il est essentiel de comprendre la dynamique existant entre ces trois piliers.


✔ Le désir va pousser le héros à affronter sa faiblesse   
✔ En affrontant sa faiblesse, le héros va réaliser son besoin  
✔ En réalisant son besoin, le héros va combler son désir. 

E x e m p l e : V o u s a v e z f a i m  ( B e s o i n ) . M a i s v o u s ê t e s t e l l e m e n t
flemmard (Faiblesse) que l’idée même de quitter votre lit jusqu’au frigo (Désir) vous
semble insurmontable. Vous affrontez votre flemme légendaire  (Faiblesse)  et partez
jusqu’à la cuisine (Désir) , ouvrez le frigo et mangez un délicieux brownie. Vous voilà
le ventre bien tendu (Besoin), heureux comme jamais.

• Faiblesse : Vous êtes flemmard.


• Besoin : Vous avez faim.
• Désir : Vous devez aller jusqu’au frigo.

Le héros, s’il se définit par un dosage réaliste de forces et de faiblesses, avance et


grandit avant tout par ces mêmes faiblesses. Celles-ci l’empêchent d’atteindre son
désir ( la quête). Ses besoins sont directement liés à ses faiblesses. Au début d’une
histoire, le héros ne sait pas encore de quoi il a besoin pour vaincre ses démons, ses
faiblesses. Le chemin parsemé d’embuches qu’il empruntera lui permettra de
découvrir de quoi il est fait, de comprendre son besoin profond afin d’atteindre son
but. But, désir et quête deviennent alors un concept unique. Les clés d’un scénario
réussi: Cinéma, TV, pub, docu, corporate. De Martin Matte, Virginie Coffineau, Aurélie
Coffineau

F. Dans les films :


Star Wars : Le personnage de Luke Skywalker

• Faiblesse : Luke n’a pas suffisamment confiance en lui pour s’émanciper de sa


famille et de son avenir tout tracé de fermier. Il enfouit ses capacités.
• Besoin :  Prendre le large et devenir le pilote courageux qu’il a toujours rêvé
d’être.
• Désir : Partir avec Obi-Wan sauver la princesse Leia.
Dans Rocky : Le personnage de Rocky Balboa

• Faiblesse :  Rocky est suffisant. Il s’est contenté d’une vie médiocre de petite
frappe toute sa vie.
• Besoin : Prendre sa revanche sur la vie et prouver sa valeur.
• Désir : Battre le champion du monde de boxe Creed.

Dans les Dents de la Mer : Le personnage de Brody

• Faiblesse : Brody a peur de l’eau. Brody laisse les directeurs d’hôtels fortunés
lui dicter sa conduite de chef de la Police.
• Besoin : Affronter sa peur de l’eau. Prendre sa place de chef de la Police et ne
suivre ses propres décisions.
• Désir : Tuer le requin menaçant sa ville et sa famille.
3. Votre héros doit faire des choix !
Le sujet paraît absolument évident comme ça mais je pense qu’une bonne clarification s’impose.

A. Les choix du héros :


Un héros ça fait des choix .

✔ Un héros se définit par ses choix.

Des choix qu’il fait sous la pression, face à l’adversité, face à l’inattendu. Chaque choix doit
découler de son caractère et en être l’expression.

Je m’explique. Posez-vous la question, qu’est ce qui fait que je peux dire de tel ou tel connaissance
qu’il est courageux, peureux ou même intrépide ? C’est qu’à un moment ou un autre, face à une
situation, j’ai vu cette personne réagir de telle ou telle manière. Ca paraît idiot comme ça, mais c’est
essentiel.

Un personnage ne sera pas courageux parce que vous l’avez noté dans sa fiche personnage.

✔ Vous devez le montrer à un moment ou à un autre être courageux.

Le protagoniste d’une histoire, parce qu’il vit dans un univers donné, rentre en
interaction avec celui-ci et cette interaction va l’amener à réagir aux évènements
problématiques auquel il va être confronté. Les Fondamentaux du scénario d’Edouard
Blanchot p74.

Ce que vous devez comprendre, c’est qu’un personnage doit réagir aux problèmes. C’est ce qui
crée le conflit et l’intérêt du spectateur. De plus, la réaction du personnage doit suivre la logique du
personnage lui-même.

B. Un héros ça fait des choix sous pression :

Dans les Fondamentaux du scénario, Edouard Blanchot (Qui a écrit un super bouquin.) fait une
super comparaison.

Imaginez que votre protagoniste soit une orange : ronde, lisse, orange. Comment savoir
ce qu’elle a dans le ventre ? Prenez un presse-agrumes et mettez votre orange sous
pression. Là et seulement là, vous aurez à quelle orange vous avez à faire. Les
Fondamentaux du scénario d’Edouard Blanchot p82.
C’est essentiel, vous devez mettre votre personnage sous pression pour qu’il réagisse de manière
spontanée et qu’il exprime ainsi sa nature profonde. La pression empêche le personnage de trop
réfléchir et de trop rationaliser. C’est dans le feu de l’action que nous exprimons notre vraie nature.

C. Exemple :
On va faire un petit jeu avec cet exemple très simple. C’est pas du Audiard, je dois l’avouer. On est
proche de l’écriture d’une série diffusée en pleine après-midi, la semaine sur France 2. Lisez cette
scène et pensez aux personnages. Regardez leurs réactions.

1 - RAME DE MÉTRO - INT - NUIT

Un homme cagoulé se lève et s'approche de Pierre et Audrey.

L'HOMME CAGOULÉ :
On va la faire simple, vous me donnez vos téléphones.

Pierre regarde Audrey. Audrey lui fait discrètement "non" de la tête. Pierre commence à sortir son
téléphone de sa poche.

L'HOMME CAGOULÉ :
Vas-y dépêche toi !

Pierre donne son téléphone. Audrey, elle, ne fait rien.

L'HOMME CAGOULÉ :
(A Audrey)
T'attends quoi toi ?

Qu’est ce que vous pouvez dire d’Audrey et de Pierre ? Ils ne parlent pas mais vous pouvez déduire
certaines choses non ?

• Audrey est courageuse.


• Pierre n’est pas courageux.

C’est un peu cruel mais c’est comme ça. Dans cette situation, et face à ce choix, chacun d’entre eux
choisit de réagir de sa manière. Pierre en acceptant de donner sagement son téléphone, Audrey en
refusant de le donner.

A aucun moment de votre scénario, Pierre dira « Je suis pas courageux » ou Audrey « Moi si ».
✔ Par contre ils peuvent le montrer face à certaines situations sous pression.
4. Déterminer le besoin de votre héros avec la
pyramide de Maslow.
A. Qu’est ce que la Pyramide de Maslow ?
Selon  Maslow  (un psychologue américain), un individu puise sa motivation dans cinq
besoins hiérarchisés. On parle alors de pyramide des besoins.
Un besoin amène une  nécessité d’être réalisé donc d’un mouvement vers ce
besoin. Il faut bien comprendre que ce sont ces besoins primaires qui nous poussent
à agir, à nous mettre en route. Il en va de même pour nos chers personnages.
L’intérêt ? 

✔ Avoir une représentation simplifiée et claire de nos besoins


fondamentaux.

En puisant dans ces besoins fondamentaux vous aurez un allié de poids dans
la construction de votre personnage.

B. Regardez-bien :

Maslow distingue dans son schéma cinq grandes catégories de besoins. Il considère aussi
que l’individu  passe à un besoin d’ordre supérieur quand le besoin de niveau
inférieur est satisfait.

C. Les besoins humains selon Maslow :


• Les besoins physiologiques : faim, soif, sexualité …
• Le besoin de sécurité : besoin de se protéger, d’avoir une maison, un abris.
• Le besoin d’appartenance et d’amour : avoir des relations sociales, être
acceptée dans un groupe d’individus, avoir de l’affection de son entourage.
• Le besoin d’estime prolonge le besoin d’appartenance : confiance et respect de
soi, reconnaissance et appréciation des autres.
• Le besoin de s’accomplir : S’épanouir, être qui l’on veut.

Attention tout de même, le besoin d’un personnage peut-être plus précis que cela. Le
besoin de sécurité peut être plus défini et moins général. De même, un personnage
peut exprimer une cascade de besoins.

La pyramide est là pour vous aider à comprendre la psychologie de vos personnages, il ne


s’agit pas de l’appliquer à proprement parler.

D. Dans les films :

Où se situe chaque personnage sur la pyramide de Maslow ?

Harry Potter dans la pierre philosophale :


Besoin d’appartenance et d’amour :  avoir des amis (Hermione et Ron), être
accepté dans le monde des sorciers.
Besoin d’estime :  Obtenir la reconnaissance des autres, ne pas décevoir sa
réputation.

Luke Skywalker dans Star Wars IV :


Besoin d’estime : que les autres reconnaissent ses talents de chevalier.
Besoin de s’accomplir : s’accomplir en tant que chevalier.

Brody dans les Dents de la mer :


Besoin de sécurité : se protéger et protéger sa famille du requin.
Et vos personnages alors ? Quels besoins les font se mettre en mouvement ?
5. Comment construire son antagoniste.
A. Qu’est ce qu’un bon adversaire ?

✔ Un bon héros n’est rien sans un bon adversaire. 

C’est d’ailleurs en grande partie l’adversaire qui permet de définir le héros. Batman
solidifie ses positions face au Joker, Harry Potter évolue par rapport à Voldemort,
Luke se définit par rapport à Vador. 

✔ Le héros et l’adversaire veulent la même chose mais d’une manière


différente. C’est dans cette différence que se crée le conflit.

C’est par la confrontation avec l’adversaire que le héros change, se


transforme. Je dirai même que d’une certaine manière, l’antagoniste est le
meilleur allié du héros pour le faire avancer.
Il est essentiel de  définir avec précision la relation entre votre héros et votre
antagoniste. Les deux fonctionnants de pair.

Créez un personnage incroyablement bon pour  attaquer la plus grande


faiblesse du héros. Anatomie du Scénario, John Truby.

B. Le cas de Batman et du Joker

C’est essentiel :  l’adversaire doit attaquer le héros pile poil là où ça fait


mal.  Prenons comme exemple Batman The Dark Knight qui est un exemple parfait.
Lorsque Batman cogne le Joker regardez sa réaction.
Il rit ! Pire encore il dit à Batman : « tu n’as rien pour me menacer, même ta force ! »
Batman est incroyablement fort. Il impressionne ses adversaires par la peur. /
Le Joker ne craint pas la peur. Il s’en amuse. La douleur ne lui fait rien. 
Batman a comme valeur de  ne jamais tuer.  /Le Joker  tue par plaisir et n’a pas
peur de se faire tuer.

En d’autres termes, le Joker  fait de la force de Batman une faiblesse.  Le Joker


veut que Batman le tue, ça l’amuse. Et Batman lui ne tue pas, il se contente de faire
peur.  Le Joker le pousse dans ses retranchements moraux.  Batman sait
pourtant qu’il faudra tuer le Joker pour mettre fin à la tyrannie. Le Joker appuie pile
poil là où ça fait mal. C’est ce que votre adversaire doit faire. 

C. Les 6 points clés de Truby pour un duo Héros/Adversaire


Réussi :

Dans son livre l’Anatomie du Scénario, John Truby propose une caractérisation en 6


points clés.
1 – Rendre l’adversaire nécessaire :
Le principal adversaire est la personne la plus à même  d’attaquer la
faiblesse majeur du héros. Et il doit l’attaquer san relâche, constamment.
L’adversaire nécessaire force le héros à surmonter sa faiblesse. En d’autres
termes, l’adversaire nécessaire permet au héros de grandir.

2 – Rendre l’adversaire humain :


Un adversaire humain est un adversaire aussi complexe et aussi intéressant
que le héros. Le concept de de double procure un certain nombre de points sur
lesquels le héros et l’adversaire peuvent être comparés, ce qui permet de
mieux les définir l’un l’autre, par contraste.

3 – Doter l’adversaire de valeurs qui s’opposent à celles du


héros :

Dans les bonnes histoires, les valeurs de l’adversaire entrent en conflit


avec celles du héros. C’est par le biais de ce conflit que le public détermine
quel style de vie est supérieur à l’autre. La réussite de l’histoire repose en
grande partie sur la qualité de cette opposition.

4 – Mettre dans la bouche de l’adversaire un argument


moral convaincant mais erroné :

Dans les histoires bien écrites, le héros et l’adversaire pensent  tous deux
qu’ils ont raison, et tous deux ont de bonnes raisons de le croire.
Tous deux ont tort, mais de manière différente. L’adversaire doit
justifier ses actions d’un point de vue moral, tout comme le fait le héros.

5 – Rendre le héros et l’adversaire similaires par certains


aspects :
Le contraste entre le héros et l’adversaire n’a d’intérêt que s’il oppose deux
êtres qui présentent de fortes similarités. Chacun d’entre eux
symbolise alors une approche légèrement différente du même
problème.
Il ne faut jamais penser le héros et l’adversaire comme des extrêmes
opposés. Il s’agit plutôt de deux possibilités dans un éventail de
possibilités. Le conflit entre le héros et l’adversaire n’est pas un conflit entre
le bien et le mal mais celui de deux personnages qui ont des faiblesses et des
besoins.

6 – Situer l’adversaire dans un lieu où se trouve le héros :


Quand deux personnages ne s’aiment pas, elles tendent à se diriger dans des
directions opposées. Mais si tel est le cas dans votre histoire, vous éprouverez
de grandes difficultés à construire le conflit. La bonne technique consiste
à trouver une raison naturelle qui explique pourquoi le héros et
l’adversaire restent au même endroit tout au long de l’histoire.

D. Dans les films :

Dans Star Wars IV : Luke Skywalker / Dark Vador

• Luke est un apprenti jedi. /Dark Vador est un grand maître Jedi.

• Luke souhaite faire le bien et rétablir la paix en soutenant la cause


Rebelle. / Dark Vador souhaite lui aussi faire le « bien » et rétablir la
paix en soutenant l’Empire.

• Luke croit au côté lumineux de la Force /Dark Vador croit au côté


Obscur de la Force.
• Débat moral : Luke et Vador souhaitent la même chose : la paix
dans l’Empire. L’un pense que la cause Rebelle est juste, l’autre
pense que le contrôle totale, la dictature apporterait la paix.
6. Construire la transformation de votre
héros :
A. Qu’est ce que l’arc transformationnel ?
Nous l’avons vu, une histoire raconte la  transformation d’un héros.  Un
homme timide apprend à vaincre sa timidité, un multi millionnaire apprend que
l’amour ne s’achète pas etc.

✔ Toute histoire a pour but cette ultime transformation.

• Arc transformationnel :  Un personnage commence en étant imparfait, des


choses lui arrivent, il réagit. Ces événements le changent. Il devient un
personnage moins imparfait.

Cette transformation peut-être positive comme négative.

• Transformation positive :  Un homme sans le sou devient un riche millionnaire en


aidant les autres.
• Transformation négative :  Un riche millionnaire devient pauvre en se
coupant des autres.

Elle peut aussi être « plate ». Le personnage peut tout à fait refuser ce changement et
rester sur un statu quo.

• Transformation plate : Un homme sans le sou reste sans le sou.

B. Comment construire l’arc transformationnel ?


  Nous l’avons vu, votre personnage se construit sur sa  faiblesse, son  besoin  et
son désir.
C’est la  synergie  de ces trois éléments qui permet de construire un personnage. Je
vais tâcher de vous faire comprendre cette dynamique à trois points.
Nous parlerons de ligne de faiblesse, ligne de désir, et ligne de besoin. Ces trois
lignes sont parfaitement liées.

Comprenez que ces trois éléments viennent en conflits les uns des autres. L’un peu aller
dans un sens et l’autre dans un autre.
Toutefois, je tiens à vous prévenir : l’ordre de ces mouvements ne tient qu’à vous. Il
n’existe pas de feuille de route idéale. Mais gardez toujours un œil sur ces trois lignes.

C. Voici un exemple de leurs évolutions respectives :


On remarque que chaque ligne est marquée par quatre étapes clés :

• Non défini
• Comprise par le spectateur
• Comprise par le personnage
• Tentative de satisfaction
• Satisfaction

Chaque étape ne vient pas en même temps que l’autre et c’est cela la magie du
scénario ! Voilà une bonne clé pour faire en sorte que votre histoire avance et que vos
lecteurs ne s’ennuient pas.

 Attention : 

Le besoin peut être conscientisé comme ne pas l’être.


Cette mécanique n’est en soi pas juste à proprement parler. Elle est plus que
simplifiée mais elle vous donne une idée de ce que vous pouvez faire avec ces trois
éléments.  Voyez comme chaque ligne à un impact sur l’autre.  Par exemple le
désir fait face à la faiblesse à plusieurs reprises, ou encore en surpassant la faiblesse,
le désir et le besoin sont satisfait.

✔ Attention : Il n’y a jamais de réponse juste. Il ne tient qu’à vous de vous amuser avec ces
lignes !
7. Les archétypes de personnage.
Quel point commun entre Dumbeldore, Obi-Wan et Gandalf ?
Ils sont … vieux.

Euh non … Ils sont vieux certes mais ils ont d’autres points commun.
Ils sont sages, ils donnent des conseils et ils meurent tous sans exception, laissant le héros seul face
à son destin. Bizarre non ?
Et bien pas tant que ça. Ces trois personnages répondent à un profil particulier : celui du mentor.

✔ En écriture, nous parlons d’archétypes.

A. Les archétypes qu’est ce que c’est ?

D a n s s o n l i v r e ,  É c r i r e p o u r l e c i n é m a e t l a t é l é v i s i o n , O l i v i e r
Cotte définit l’archétype ainsi :

La mythologie, en particulier celle gréco-latine, regorge d’archétypes. Ces


personnalités sont établies d’après un ensemble de caractéristiques définissant leur
manière d’être et d’agir, leur relation avec les autres, etc. Elles nous parlent, on les
reconnaît rapidement, car ces archétypes appartiennent à notre culture, même pour le
spectateur n’ayant pas de connaissance particulière en mythologie.

Pour résumer, l’archétype est un  profil de personnage récurrent.  Chaque


archétype possède des traits de caractères hérités de l’Antiquité.

L’intérêt pour vous ?

✔ Enrichir vos personnages, dans leurs fonctions et leurs rôles dans le récit.

Campbell, dans Le Heros aux milles visages définit l’archétype en deux points :

Dramatique : Comment fait-il avancer l’intrigue ? 

Psychologique  : Quel transformation opère-t-il dans la transformation du


héros ?

B. Quels sont les archétypes principaux ?


Le Héros :
✔ Personnage principal de l’histoire. Sa mission : sauver le monde de la menace.
✔ Être imparfait, le héros subit une suite d’épreuves afin de devenir un véritable héros.

Exemple : Luke Skywalker.

Le Messager :
✔ Il appelle le héros à l’aventure, le forçant à agir et s’engager dans l’intrique.
✔ Il vient provoquer le changement.

Exemple : C3PO, Hagrid.

Le Mentor :
✔ Lui-même ancien héros, il enseigne au héros les leçons.
✔ Il lui donne la clé de sa réussite.

Exemple : Dumbeldore, Obi-Wan, Gandalf.

Le Gardien du Seuil :
✔ Lorsque le héros entre dans le monde extraordinaire il fait face à un premier
combat. Ce seuil est défendu par un gardien.
✔ Son rôle : empêcher le héros d’entrer dans le monde extraordinaire. Le Gardien du Seuil
pousse le héros à prouver sa valeur. ll est une première étape dans la transformation du
héros. Sa fonction : tester la détermination du héros.

Exemple : Le Troll de Harry Potter.

Le Personnage Protéiforme :
✔ Son rôle : susciter le doute chez le héros. Il change d’apparence, il est bon ou mauvais, et
parfois même les deux.
✔ Sa fonction : forcer le héros à remettre en question ses certitudes, il
trahit le héros.

Exemple : Catwoman, Han Solo, Maugrey Fol Oeil.

L’Ombre :
✔ Il est l’adversaire du héros. Il oblige le héros à se dépasser.
✔ Il incarne le côté face du héros. Il appuie sur ses failles, ses faiblesses.

Exemple : Sauron, Magneto, Voldemort.


Le Trickster :
✔ Il est celui qui soulage par le comique.

Exemple : C3P0.

C. Mélanger les archétypes ?

Euh … C3PO est un trickster ou un Messager ? Et bien, les deux ma pauvre Lucette.
Gardez en tête que l’archétype est là pour vous aider, non vous contraindre.
Un personnage peut être plusieurs archétypes.

Le but est de vous aider à placer vos personnages dans votre histoire, vous
évitant de multiplier un personnage avec la même fonction.
N’oubliez pas : transgressez les règles. Je suis là pour vous montrer une théorie,
non LA théorie. Il n’y a pas de réponse miracle, sinon nous serions tous riches. En
revanche, cette théorie est là pour vous aider à vous poser les bonnes questions.
8. Les meilleurs livres pour écrire un
scénario :
A. Écriture de Stephen King :

Autobiographie signé par le maître de l’horreur : Stephen King. Une plongée dans son
travail d’écriture et sa vision de son art.

✔ Les points positifs :

Loin d’être théorique, le livre apporte une véritable fraîcheur dans la manière de
concevoir l’écriture aux antipodes d’un livre théorique.
Bourré de conseils, ce livre ne pourra que vous être utile. Quoi de mieux que d’avoir
des conseils du King.

✔ Les points négatifs :

Aucun, très honnêtement. Ne vous attendez cependant pas à une méthode d’écriture.
Ma note : 10/10

B. Anatomie d’un scénario de John Truby :


Adulé par certain, détesté par d’autres, le livre de Truby reste un très bon livre pour
celui quoi souhaite comprendre la mécanique d’un récit.

✔ Les points positifs :

Une méthode très complète d’écriture.


De nombreux schémas aidant à la compréhension de certains points difficiles.
Une mise en page très claire. Une écriture très souple et agréable à lire.

✔ Les points négatifs :

Attention à ne pas tout suivre au pied de la lettre. La MÉTHODE Truby peut vite
vous handicaper.
Un livre assez épais tout de même.
Ma note : 8/10

C. Écrire un film: Scénaristes et cinéastes au


travail de Frédéric Sojcher et José Moure

Une série de conversations avec des scénaristes français. Un bel aperçu de l’intérieur du
travail de scénariste.
✔ Les points positifs :

Des informations captivantes et motivantes.


Très motivant !
Le livre montre plusieurs manières de travailler, aussi différentes les unes des autres.

✔ Les points négatifs :

Aucun ! Un must-have !
Ma note : 10/10

D.  Ecrire pour le cinéma et la télévision Olivier Cotte


Un livre idéal pour débuter. Le livre d’Olivier Cotte est très simple et lisible. Il résume
de manière très juste les concepts d’une dizaine de livres de scénario. Parfait pour le
débutant ou le lecteur flemmard ;).

✔ Les points positifs :

Très bien construit.


Extrêmement clair.

Très rapide à lire et pourtant consistant.

✔ Les points négatifs :

Le livre est peut-être moins dense qu’un Truby et présente les choses en surface. Bien
que cela soit je pense, l’envie justifiée de l’auteur.
Ma note : 9/10

E. Story de Robert McKee :

Sûrement l’un des livres les plus connu sur le sujet. Story est un livre de méthode
d’écriture.

✔ Les points positifs :

Très complet, le livre regorge de subtilités.


Une analyse très particulière, presque mathématique.

✔ Les points négatifs :

Presque mathématique, Story peut gêner certains lecteurs.


Ma note : 8/10
9. A propos
A. Qui suis-je ?

Je m’appelle Timothée, et nous avons un point commun.


J’ai comme vous la passion des belles histoires. 
Comment m’est venu la passion des bonnes histoires ? Comme une bonne partie de la
génération Dorothée, j’ai dévoré les aventures de Son Goku à tel point qu’à 8 ans, je
décide de devenir … Mangaka. Je me mets à dessiner planches de BD sur planche de
BD. Les dessins étaient bons mais les histoires … plus que mauvaises.

Mes planches de bande dessinée !

Après le Bac, je monte à Paris faire des études de cinéma ! A moi Hollywood ! Je me


mets à écrire des scénarios et à réaliser des petits films.
Après des études d’animation, je passe un Master 2 de Recherches en études
c i n é m a t o g r a p h i q u e s . E t o u i … Ç a e x i s t e ,  C h e r c h e u r e n é t u d e s
cinématographiques. Ça ne veut rien dire, mais le titre fait plaisir à ma mère. 
En parallèle de mes études, je travaille en tant qu’illustrateur et modélisateur 3D. En
dernière année d’études, j’écris un court-métrage Dissonance que je dépose au CNC.
Et j’obtiens la bourse des résidents, une aide à l’écriture !

Un extrait du dossier.

Mais il y a un hic. Vous voulez savoir de quoi parle ce film ? C’est un film
expérimental. J’ai écrit une musique faite de mouvements d’essuie-glace, de
claquements de porte et de klaxon. Et après, on vient me dire que le CNC n’est pas
ouvert. (Jury du CNC, merci ! C’est beau ce que vous avez fait.)

Un extrait du scénario. 

Je dois passer une semaine à ré-écrire le projet en résidence d’écriture, entouré d’autres
scénaristes bien plus doué et érudits que moi. Premisse ? Synopsis ? Pivot ? Faiblesse ?
Kesakoooo ?
La honte, je ne comprends pas la moitié des concepts. 

B. Le déclic :

Je prends note de cette leçon. Ca ne peut plus durer, je dois apprendre à écrire des films.
J’attrape les ouvrages les plus importants sur le sujet et j’en fais … RIEN !

Mon Dieu, 10 pages plus tard, désillusion. Qu’on se le dise : Qu’est ce que c’est chiant !La
lecture est pénible, complexe, tournant autour du pot. Les exemples données me sont même
complètement inconnus.
Mais je ne peux pas vraiment abandonner. Je dois apprendre.
Alors je me dis, allez Pitouille ( Mon petit surnom, vous pouvez m’appeler comme ça.) si tu le fais
pas pour toi fais le … pour EUX !
Je décide de lancer le site apprendre-le-scénario.com avec une règle d’or :
Ecrire deux articles sur l’écriture de scénario par semaine pour me forcer à apprendre.
Je me mets donc à résumer les grands chapitres des gurus du scénario.
J’en lis un, puis deux, puis trois !

✔ Eureka ça marche !

En ressort une série d’articles sur l’écriture de scénario : simplifiés, transversaux et bien plus
amusant que Lavandier et compagnie.

C. Alors suis-je la meilleure personne pour vous apprendre le


scénario ?
Absolument pas ! Il existe des milliers de personnes bien plus compétentes sur le sujet.
En revanche, en tant que bon débutant, j’ai pu vulgariser les principaux ouvrages sur le sujet de
manière ludique et amusante. Si je ne suis pas expert, Truby, McKee, Lavandier, Campbell
semblent assez solides sur le sujet.
Le but de ce site n’est pas de concurrencer ces gurus du scénario mais de vous aider à
comprendre en toute humilité ce que j’ai intégré de mes lectures.
De plus, l’idée reste d’échanger ! Parlons scénario dans les commentaires ! Faisons en sorte
d’échanger nos points de vue ! Je n’ai pas la science infuse, et ces grands nom non plus d’ailleurs.

Vous aimerez peut-être aussi