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INTRODUCTION

Ce « guide du scénariste débutant » rassemble les conseils


que nous avons donnés dans la série de vidéos publiées sur
la chaîne Youtube « Apprendre le cinéma ». Nous y avons
ajouté quelques liens u les.

Ce guide s’adresse avant tout à celles et ceux qui ont une


bonne histoire et souhaitent se lancer pour la première fois
dans l’écriture et la présenta on d’un projet de série ou de
lm.

Ce n’est pas une méthode ni un cours de scénario, c’est un


manuel pour accompagner les premiers pas, mo ver,
inspirer et éduquer.
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QUELQUES CHOSES À SAVOIR QUAND ON VA ÉCRIRE UN PREMIER SCÉNARIO

Quand on se lance dans l'écriture, on pense souvent que "ça va se passer


entre moi et le clavier". La route, le chemin que vous allez suivre en tant
que scénariste n'est pas forcément un chemin tout droit, ni si confortable
que ça.

Pour commencer, on ne devrait jamais dire "écrire un scénario" parce que


vous n'écrirez jamais un scénario, mais vous allez en écrire des dizaines
pour le même projet, plusieurs versions du scénario. Votre version 1 du
script n'aura probablement rien à voir avec la version nale qui sera
tournée. Vous devrez sans cesse réécrire, adapter, corriger votre script
a n que votre narra on soit la plus parfaite possible à la n. Ne croyez
surtout pas qu’on peut écrire un scénario parfait d’un seul jet, c’est un
document délicat et sophis qué dont la qualité condi onnera
directement l’expérience de vos spectateurs.

Donc, a n de peau ner votre scénario, l’adapter ou le corriger jusqu’à le


rendre parfait (au moins à vos yeux), vous aurez besoin de le faire lire de
temps en temps, « pour le tester », « véri er qu’il marche ».

FAIRE LIRE SON SCÉNARIO

Toutes les personnes qui écrivent pour la première fois des scénarios
comme ent une erreur commune en choisissant comme lecteurs des
proches ou des amis. Ces personnes sont pleines de bonne volonté et de
temps à vous consacrer mais ce sont souvent les pires lecteurs de
scénarios. Car tout le monde ne peut pas lire un scénario ou, plus
précisément « bien lire » un scénario.

D’abord, un scénario est un document formaté qui ne ressemble pas à un


texte « normal », la présenta on, le style, l’écriture n’ont rien à voir avec
un roman. Et c'est un document technique, qui mérite d'avoir un certain
nombre de compétences ou au moins une habitude de la lecture de ce
type de document pour pouvoir vraiment l'apprécier et faire des
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remarques construc ves. Si vous vous adressez à des amis « non


scénaristes » pour lire votre créa on, choisissez de préférence ceux qui
ont une bonne culture cinématographique ou des séries télé, et
privilégiez ceux ou celles qui ont une culture par culière du genre dans
lequel vous écrivez.

Ces lectures et les cri ques que vous recevrez auront naturellement un
impact sur votre écriture. Elles déclencheront des ré exions. Vous devrez
souvent corriger, adapter tout ce que vous avez déjà fait en fonc on de
ces retours. Ce procédé peut être extrêmement frustrant, cela peut même
être parfois humiliant. Vous recevrez des notes que vous ne comprendrez
pas, des commentaires qui vous paraîtront injustes, des remarques qui
vous paraîtront tout simplement méchantes ou injus ées. Mais vous
devez absolument comprendre chacune de ces notes.

COMPRENDRE CHAQUE CRITIQUE

Bien entendu, les choses se passeront mieux si vous vous adressez à


quelqu'un qui est complice, à un professionnel, quelqu'un que vous
respectez, plutôt qu'à un ami qui va vous en "me re plein la gure" sans
forcément vous apporter les notes cri ques qui peuvent vous perme re
d'avancer.

Quoi qu’il en soit, a achez-vous à comprendre toutes les cri ques de vos
lecteurs, iden ez ce qui a déclenché leur réac on ou donné ce e
mauvaise impression. Rappelez-vous que les derniers lecteurs de votre
scénario, ce seront des producteurs et productrices qui vont aussi le juger
avec ce type de réac ons ou d’impressions.

Et aussi, bien entendu, sachez peser la valeur de chaque cri que. Prenez
bien note des remarques que vous recevrez de professionnels « ini és »,
sans pour autant vous laisser in uencer.

Il y a forcément un fondement derrière chaque cri que. J'ai


personnellement un "drapeau rouge". Quand je fais lire des scripts à mes
collègues ou partenaires, si je reçois une note qui me dit "je ne

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comprends pas", je ne cherche pas à argumenter, je réécris ce e par e du
script. Pour moi, c'est un drapeau rouge. Je ne cherche même pas à savoir
si la personne a mal lu : je me penche immédiatement sur le script pour
véri er ce qui se passe à cet endroit là et comment je l’ai raconté.

Selon le genre que vous avez, selon le type de narra on, vous aurez vous
aussi des drapeaux rouges. Vous saurez reconnaître le type de cri que qui
nécessite le changement de votre script. Par exemple, vous aviez prévu
une scène à tel endroit pour créer un impact, une émo on. Si les cri ques
que vous recevez ne re ètent pas du tout cet impact, ce e émo on, vous
devez reme re en ques on ce e séquence. Cela veut dire que vous ne
l'avez pas écrite de la bonne manière, que vous n'avez pas su faire passer
ce e émo on à ce moment du script.

Ré échissez toujours à la construc on du récit. Souvent, ce n’est pas ce


qu’on raconte qui est intéressant, mais la façon dont on raconte, ce que
l’on cache et ce que l’on révèle et comment ça fonc onne. C’est cela qui
rendra un récit « prenant », « envoutant » ou « haletant ».

Donc, quelles que soient les cri ques que vous recevrez, restez calmes !

ETRE HUMBLE ET SEREIN

Parce qu’après la cri que il faut se reme re au travail, réécrire, se


reme re en ques on parfois ou au contraire avoir le courage de
poursuivre dans ses idées.

Quand vous vous lancez dans l'écriture d'un script, que ce soit un long-
métrage, un court-métrage ou une série, vous vous lancez dans une
aventure. Elle sera longue, elle connaîtra des hauts et des bas et va vous
entraîner dans tout un tas d'émo ons di érentes, que vous devrez savoir
gérer. Les remarques les plus cruelles viendront certainement des
producteurs eux-mêmes, lorsque vous recevrez leur réponse après avoir
envoyé votre concept. Vous connaîtrez alors de grands moments de
solitude.
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Donc, ne vous acharnez pas inu lement. N’abandonnez jamais, mais


sachez reconnaître quand vous êtes dans une impasse et que vous devez,
pour le moment, passer à autre chose ou simplement faire une pause.

SAVOIR FAIRE UNE PAUSE

Ce n'est pas grave de laisser dormir un script. Un auteur c’est une


personne qui est généralement dans l'intensité, dans l'enthousiasme,
dans la mo va on. On a tous un moteur en nous qui nous fait écrire et on
passe souvent des journées à écrire qui auraient peut-être été mieux
employées à aller se balader, à aller voir des lms...

Savoir écrire, c'est avoir beaucoup d'énergie pour écrire, beaucoup de


pa ence, savoir réécrire sans cesse, mais aussi parfois savoir laisser de
côté le travail et le laisser mûrir pour mieux le reprendre plus tard.

Une autre possibilité, c'est d'écrire à plusieurs, en binôme ou en trinôme.


C'est très e cace, parce qu'à certains moments où l’on est moins mo vé,
on peut alors passer le relais à son ou ses camarades qui peuvent
reprendre l'histoire. Là encore, je vous conseillerai de vous associer à des
gens avec qui vous êtes complice, avec qui vous avez un maximum
d'a nités, avec qui vous partagez la même culture cinématographique ou
sérielle. Même le meilleur des binômes avec votre meilleur ami, votre
meilleur complice entraînera par moment des fro ements, des
pincements, des frustra ons qu'il faudra gérer.

ADAPTER SON ÉCRITURE EN FONCTION DU GENRE

Même si le scénario est un document formaté dont la présenta on obéit


à des conven ons, il n’est pas pour autant soumis à une écriture
standardisée.

Si vous écrivez une comédie roman que, votre script ne sera pas écrit de
la même manière que si vous écrivez un lm d'horreur ou une enquête
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policière. Le rythme d'un script s'adapte au genre, mais aussi son style
d’écriture. Dans une comédie roman que, vous vous autoriserez des
scènes plus longues et des descrip ons de décors, d'atmosphères qui
n'auront peut-être pas lieu d'être dans une enquête criminelle. En
revanche, elles auront toute leur importance dans une histoire d'Heroic
fantasy ou dans un monde fantas que.

Même si le scénario est au nal un document technique qui sert à la


« fabrica on » d’un lm, une belle écriture est un atout certain pour
séduire et convaincre. Vous devez être à la fois concis et très clair dans
vos descrip ons. Il est inu le de surcharger, mais il est aussi indispensable
de bien décrire ce qui se passe lorsque c’est important.

Mé ez-vous d’une rumeur très française qui a rme qu'un scénario ne


doit pas contenir d'éléments de mise en scène. Quand j'ai démarré au
début des années 1990, beaucoup de producteurs me disaient que je
me ais beaucoup trop d'éléments de mise en scène. Je ne sais pas d'où
ce e rumeur est par e mais c'est totalement faux. Vous pouvez véri er
en ligne. Il y a de nombreux liens vers des scripts originaux de lms. En
fait, Il n'est pas possible de décrire une scène sans y apporter un
minimum de mise en scène.

En n, les dialogues sont bien entendu une par e essen elle de l’écriture
du script. Là aussi, vous devrez souvent relire, reprendre, corriger, a ner.
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QUELQUES ERREURS À ÉVITER

Ces « 5 erreurs fréquentes du scénariste débutant » pourront vous


paraître évidentes. Mais il est important de les rappeler car ce sont des
pièges dans lesquels ont peut facilement tomber, même lorsqu’on a une
solide culture cinématographique ou sérielle.

« TÉLÉPHONER » VOS SÉQUENCES

Par "téléphoner", j'entends "raconter à l'avance ce qui va se passer dans


les séquence suivantes". Il n' a rien de pire qu'un des personnages qui
dit : "On va faire ça, et on va le faire comme ça !", et e ec vement, dans
la séquence d'après, on les voit "faire ça comme ça"...
Lorsque vos personnages expliquent ce qu'ils vont faire, la plupart du
temps, c'est parce que ça ne va pas se passer comme ça. C'est le principe
de beaucoup de séries policières ou d'aventures, où les héros disent : "on
va faire ça, ça va se passer comme ça, toi tu feras ça comme ça..." mais ce
qu'ils ont annoncé ne se produit pas. C'est parce que nous, en tant que
spectateurs, avions prévu un certain déroulement, que la scène prend son
intérêt. Ou bien au contraire parce que nous spectateurs avons des
informa ons que les personnages n’ont pas et savons par avance que ça
ne se déroulera pas comme prévu.
Une scène déjà racontée ou bien tout à fait prévisible et qu'on voit
ensuite à l'écran n'a strictement aucun intérêt pour le spectateur.

RACONTER UNE HISTOIRE DANS L'ORDRE

Ce n'est pas vraiment une erreur, mais l'ins nct que l'on a parfois est de
raconter une histoire dans l'ordre et de la raconter systéma quement du
même point de vue, en suivant le même personnage tout le temps et
dans l'ordre chronologique des faits.
Cela donne une histoire qui se déroule sou la forme de "a), b), c), d)..." ou
"1., 2., 3...", etc.

D’abord, pensez toujours à votre construc on narra ve : vous racontez


une histoire pour l’écran et vous la racontez avec des procédés de
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narra on audiovisuelles. U lisez ces procédés à bon escient pour


dynamiser votre script, rendre votre histoire unique. U lisez les ellipses
pour avancer dans l’histoire ou surprendre, des ashbacks ou des ash
forward, changez de point de vue…

ATTENTION AUX DIALOGUES !

Quand on n'a pas grand-chose dans une séquence, on a tendance à la


remplir avec des dialogues, à faire des allers-retours avec des personnages
qui ne sont pas forcément intéressants. Quand on se relit le lendemain,
on s'aperçoit qu'on a rempli une page, parfois deux avec quelque chose
qui ne fait pas avancer l'histoire.

Rappelez-vous que les dialogues doivent être u les. Ils a rment ou


rappellent la personnalité, le caractère, l’historique et l’évolu on de
chacun de vos personnages. Ils sont aussi là pour faire avancer l'histoire,
éventuellement donner des indices aux spectateurs. Mais mé ez-vous de
trop expliquer sans jamais montrer. Souvenez-vous qu’au nal, les
spectateurs ne liront pas votre script, ils l’apprécieront sur un écran, avec
des acteurs, une réalisa on, de vraies images… Visualisez bien vos
séquences et si ce que vous voyez c’est un enchainement de scènes dans
lesquelles les personnages ne font que parler et raconter, revoyez votre
copie.

LES RÉFÉRENCES TROP « PRIVÉES »

A en on aux blagues, aux clins d'oeil que vous pouvez être tentés de
faire à votre série préférée ou à votre lm culte. Ce n’est pas forcément
une référence universelle et vos e ets peuvent tomber à plat.

Lorsque vous racontez une scène que vous avez vous-même vécue ou que
vous utlisez des personnages que vous connaissez réellement, évitez de
vous a acher trop à vos souvenirs, sachez rer la vraie substance de
chaque séquence.
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QUELQUES QUALITÉS ESSENTIELLES POUR UN SCÉNARISTE

L'HUMILITÉ

Votre idée est géniale, votre histoire est fantas que, votre récit est
merveilleusement écrit. Personne ne peut en douter. Mais gardez la tête
froide. C'est le public, la cri que et l'histoire qui décideront de la valeur
de votre scénario et c’est aussi à eux que vous devrez votre fortune si
toutefois elle vient.

En créant un scénario, vous allez essuyer des dizaines, des centaines de


cri ques, de remarques... Vous serez sans cesse jugé. La première chose à
laisser au ves aire, c'est l'ego !

LA SÉRÉNITÉ

Il faut garder son calme. Se lancer dans l'écriture d'un script, dans le
lancement d'un projet audiovisuel, d'une série télé ou d'un lm, c'est se
lancer dans une aventure. Des tas d'émo ons diverses et parfois
contraires vont se succéder à un rythme parfois très rapide. Il vaut donc
mieux garder son calme, au moins jusqu'à l'abou ssement du projet.

LA PATIENCE

Pour un scénariste, la pa ence est fondamentale parce que ce travail


prend du temps. On croit toujours que les choses vont arriver vite mais ce
n'est pas le cas. On croit aussi que les histoires viennent rapidement. Mais
l'inspira on ne vient pas forcément "comme ça", parfois ça ne marche
pas, en tout cas pas tout le temps et pas forcément quand on le désire.
C'est pareil avec les contacts qu'on a avec les producteurs, avec les
partenaires qui peuvent faire avancer un projet. Il faut être pa ent et
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surtout ne pas se décourager dès le premier échec, savoir que trébucher,


tomber et se relever, cela fait aussi par e de l'aventure d'un projet.

L'IMAGINATION

Il faut vraiment s'a acher à faire quelque chose qui soit unique, original,
di érent à chaque fois. Même si on fait l'adapta on d'un roman, même si
on reprend une histoire qui a déjà été écrite cent fois.

Soyez vraiment dans l'imagina on. Le pire défaut d'un scénariste est
d'accumuler des clichés, des références pour aller à la va-vite alors qu'il
n'a pas pris le temps de la ré exion pour essayer de rendre une scène ou
une séquence tout à fait originale et rendre ainsi l'expérience du
spectateur originale et unique. Avoir de l’imagina on, c'est un devoir en
tant que scénariste.

LA CULTURE

D ’a b o rd , b i e n e nte n d u , i l fa u t avo i r u n e b o n n e c u l t u re
cinématographique, une bonne culture télévisuelle, parce que c'est notre
domaine. Mais il faut vraiment s'intéresser à tout,
Il est aussi important d'avoir une culture li éraire, du théâtre, de la danse,
de la bande dessinée, de la peinture et de toutes les autres formes
d'expression ar s que. Ce e culture vous sauvera, dans les impasses de
votre script, dans les doutes que vous aurez sur la structure narra ve. Elle
vous perme ra de contourner les problèmes, de penser en dehors d'un
cadre (think outside the box, comme disent les américains) et de trouver
une solu on unique, originale.
L’Histoire et les récits historiques sont également pleins d’aventures, de
trahisons, de coup de génie et de hasard…
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COMMENT ÉCRIRE UN SCRIPT ?

La rece e universelle pour écrire un script n'existe pas. Il existe des tas de
méthodes, de rece es qui marchent (ou qui ont marché), et qui ont déjà
prouvé leur e cacité. Vous trouverez de nombreuses méthodes et
ressources en ligne.

Pendant des années, la scénariste Nathalie Lenoir a animé le blog


Scenariobuzz qui compilait des tas de liens u les et partage des ar cles
très intéressants à propos de l’écriture de scénarios et du mé er de
scénariste. Hélas, le blog a fermé récemment, c’était l’une des meilleures
ressources et sources d’inspira on en français pour les scénaristes de tous
niveaux. Il y a tout de même d’autres bonnes ressources en français pour
trouver des informa ons, de l’aide, des méthodes, des exemples. Je vous
conseille chaudement le podcast « Y a plus de papier » qui parle tous les
mois de scénario et de scénaristes (disponible sur plusieurs plateformes).

Sur le web vous trouverez des tas de pages qui vous expliquent comment
écrire un script en X étapes, des méthodes pour structurer votre histoire…
Mais la meilleure des méthodes c’est celle qui vous convient, celle qui
libère votre créa vité et vous permet aussi de la canaliser.

Certaines personnes travaillent avec des Post-it, d'autres avec des ches
cartonnées, d'autres encore avec des chiers Excel... Certains ont chez
eux un grand tableau, qu'ils couvrent de notes toute la journée en
me ant des èches qui vont dans tous les sens et d’autres u lisent un
carnet ou un cahier... C'est la méthode qui vous va le mieux qui sera la
plus e cace pour vous ! L'intérêt d'une méthode est de vous perme re
de naviguer dans votre histoire, de ne jamais être perdu, d'avoir toujours
la maîtrise de tous les éléments de votre histoire.

Si vous passez votre temps le nez sur votre écran à dérouler les pages de
votre histoire et à l'écrire comme elle vient, vous serez probablement
perdu au bout d'un moment. Si vous n'êtes pas capable de visualiser votre
histoire avec ses éléments clés, avec la progression de ses personnages,
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vous allez rater des opportunités de la faire avancer (ou de la faire


avancer mieux) et de lui apporter du piquant !

Il y a aussi des livres, mais là encore il faut choisir, surtout si on n’a pas le
budget pour les acheter tous. Il y a des classiques comme « L’Anatomie du
Scénario » de John Truby, « Écrire un scénario » de Michel Chion, « Story »
de robert McKee ou « La Dramaturgie » d’Yves Lavandier. Si vous n’êtes
pas familier avec l’écriture audivisuelle, commencez par lire le
« Hitchcock-Tru aut », c’est une lecture obligatoire, jubilatoire et qui vous
ouvrira les portes de l’écriture pour l’écran.

Le scénario est un document très formaté : il comporte des noms de


séquences, des dialogues formatés avec des numéros... Lorsque vous
écrirez un script en respectant ce formatage, vous vous apercevrez qu'une
méthode s'imposera d'elle-même, avec des séquences qui s'enchaînent,
une descrip on au présent et dans l'ordre chronologique de ce que voit
le spectateur à l'écran. C'est déjà une méthode en soi : une construc on
narra ve, raconter une histoire d'une manière par culière. Ce e
construc on est très importante. Le déroulement des événements, la
façon dont ils se produisent, dont ils sont révélés au spectateur et le
moment où ils lui sont révélés ont une importance fondamentale sur
l'expérience du spectateur et le plaisir qu'il prend à voir une histoire, quel
que soit le genre.

Il existe aussi des forma ons auxquelles vous pouvez accéder et qui
peuvent vous être très u les, ainsi que des masterclass avec des
scénaristes où vous apprendrez des méthodologies pour écrire une
histoire. Renseignez-vous auprès des organismes de forma on
professionnelle et regardez les programmes des fes vals qui o rent
régulièrement des rencontres, des ateliers.

Il existe donc bon nombre de "rece es" qui peuvent être employées, mais
aucune de ces rece es ne peut être considérée comme universelle.
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Une par e de la méthode consiste à réécrire sans cesse, à corriger, à
savoir reconnaître ses erreurs, à reme re sans cesse son travail sur la
table : c'est le plus important !

Pensez à la construc on et au spectateur quand vous écrivez un script !


On n'écrit jamais un script pour soi-même, sinon c'est qu'il s'agit d'un
roman... En écrivant un script, vous vous adressez forcément à un public
qui doit comprendre ce qui se passe, comprendre l'histoire, avoir des
émo ons... Il regarde votre lm ou votre série pour vivre un "moment
spécial" et c’est ce moment spécial que vous me ez en scène dans votre
script.
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LA STRUCTURE D'UN SCÉNARIO

Pour ce chapitre, nous prenons comme référence l’ouvrage de Jean-Marie


Roth : L'écriture de scénarios (Dixit Édi ons).

La structure la plus courante, la plus évidente et qui est la base de la


plupart des récits, c’est la structure en trois actes. Acte I, Acte II, Acte III
ou : Exposi on, Développement, Dénouement ou encore tout
simplement : Début, Milieu, Fin.

L’Acte 2, le développement, est toujours le plus long. Sur un lm de 90


minutes, on observe généralement la propor on suivante : Acte I
(Prémisses) = 15 minutes, Acte II (Développement) = 60 minutes, Acte III
(Dénouement) = 15 minutes.

L'ACTE I : Prémisses

Bien sur, dans ce premier acte, il faut présenter les personnages et leurs
liens, le contexte du lm, le genre, le décor, l’époque… Et il faut le faire de
manière intéressante, ne pas assommer le spectateur avec des
explica ons ou une introduc on fas dieuses.

Il y a de nombreux « trucs » pour dynamiser un récit et me re en place le


contexte et les personnages rapidement et e cacement. Dans son
ouvrage, Jean-Marie Roth énonce plusieurs de ces procédés : Poser une
ques on d'emblée, Créer une atmosphère, Créer du suspens, Surprendre
le spectateur, Prendre une ac on en cours, Imposer un con it, Donner
d'emblée un ton du lm en créant un choc en commençant par la n ou
intrigue de prédes na on, etc, etc et l’on peut bien entendu tout à fait
cumuler tous ces « e ets ».

LES NŒUDS DRAMATIQUES

Dans la structure de votre récit, il y aura plusieurs « nœuds


drama ques ». Ce sont des moments importants de votre scénario. Ce
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sont les moments où l’histoire change de cours, un retournement, une
révéla on ina endue, un événement qui va bouleverser les plans des
personnages… Les Nœuds Drama ques Fonc onnels sont vraiment des
pivots, ils ont des enjeux drama ques dans la structure de l'histoire.

Normalement, il y aura au moins un nœud drama que à la n des deux


premiers actes, mais il peut (il doit) y en avoir régulièrement dans le récit
pour le dynamiser, lui redonner de l’énergie, de l’intérêt. Ce sont aussi des
nœuds drama ques moins importants pour le récit ou qui ne
bouleversent pas le cours de l’histoire, mais qui ont la même fonc on.
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L'ACTE II : DÉVELOPPEMENT

C’est le « milieu », le corps du scénario et il est assez délicat à gérer. Car


vous avez certainement un excellent début pour lancer votre récit et vous
avez déjà prévu une n. Mais entre les deux, il faut que l’histoire con nue
à être intéressante. C’est là que vous aurez besoin de placer des « nœuds
drama ques ».

Dans cet acte, vous prendrez soin de raconter et montrer « L’expérience »


de vos personnages, ce qu’ils endurent dans l’histoire que vous leur faites
vivre, comment ils réagissent aux situa ons qu’ils a rontent, leurs
décisions et leurs conséquences immédiates ou futures… Une histoire,
quelle qu’elle soit, transforme les personnages qui la vivent, l’expérience
les changer. Pour surmonter les di cultés ou résoudre une situa on, ils
vont devoir apprendre, faire des choses inhabituelles, se dépasser, se
reme re en ques on. Entre le début et la n de votre histoire, le
personnage principal ou les personnages principaux ont forcément évolué

Dans l’acte 2, vous devez à la fois dérouler le l de votre récit et ne pas


révéler en avance sa n, le faire avancer sans être prévisible. Quand vous
racontez une histoire, vous ne devez jamais sures mer vos spectateurs et
faire en sorte que toutes les pièces du puzzle lui soient accessibles. Ne
vous dites jamais « Le public va forcément comprendre », racontez-le,
faites-le comprendre. Et pour autant, ne sous-es mez pas non plus votre
public qui a aussi vu des tas de lms et de séries, qui est entrainé et qui a
une tendance naturelle à an ciper et deviner ce qui va se passer ensuite.
Chaque élément que vous introduisez dans votre scénario, un dialogue ou
une ac on, a un réel impact chez le spectateur. Regardez encore de
grands lms et vous constaterez ce sub l assemblage de points très
appuyés et d’éléments savamment saupoudrés.

Et bien entendu, cet acte se termine avec un nœud drama que important
qui lance le troisième et dernier acte.
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L'ACTE III : DÉNOUEMENT

L'Acte III c’est la résolu on de l’histoire, la résolu on des con its, la n du


parcours narra f. C'est là qu'on va répondre à toutes les ques ons en
suspens. Et il est important d'apporter toutes les réponses et de ne rien
laisser en suspens pour ne pas frustrer le spectateur. Quelques noeuds
auront déjà été résolus avant l’Acte 3, mais il faut évidemment garder le
meilleur pour la n.

Un lm, une série porte également un message, une vision et une morale
qui se trouvent con rmés dans ce e n. Évidemment, le message ou la
théorie portés par le lm seront interprétés di éremment selon les
spectateurs.

Et bien entendu, c’est le moment du scénario où il faut surprendre, ne


surtout pas aller tout droit vers une résolu on que tout le monde a
prévue et qui se déroule comme prévu. Dans certains genres, ce e
résolu on est déjà connue d’avance. On sait que le monde sera sauvé,
que l’assassin sera arrête ou que les amoureux niront ensemble. Mais ce
qui importe et ce qui fait qu’on con nue à adorer voir des lms et des
séries c’est le « comment ».

« REVOYEZ VOS CLASSIQUES »

Le meilleur conseil, c’est de s’inspirer des meilleurs. Revoyez les grands


classiques ou les grand succès dans le genre que vous voulez écrire.
Regardez-les plusieurs fois en vous a achant à visualiser la construc on
drama que, la façon dont les éléments clés du récit ou du caractère d’un
personnage sont amenés.
Chaque genre a ses codes et il est toujours bon de les réviser.

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6 DOCUMENTS QUI ACCOMPAGNENT LE SCÉNARIO

Le script n'est pas le seul document qui vous sera demandé pour assurer
la promo on de votre projet ou pour répondre à une opportunité qui se
présentera à vous. Vous aurez probablement besoin d'un pitch, d'un
synopsis, d'une note d'inten on, d'un traitement, éventuellement d'un
arc drama que, d'une bible... Mieux vaut préparer ces documents en
amont !

1. LE PITCH

C’est une Accroche qui vous permet d'exprimer votre inten on avec ce e
histoire (cf. voir chapitre suivant).

2. LE SYNOPSIS

Résumé de votre histoire. En fonc on de votre projet (court-métrage,


long-métrage, série..) il peut faire 1 à 2 pages (maximum) et il résume
l'histoire que vous allez raconter. Un synopsis bien écrit est rythmé, clair,
donne envie de lire le script.

3. LA NOTE D'INTENTION

Quand on débute dans le scénario, on ignore souvent qu'on va devoir


produire une note d'inten on. Ce document vous sera souvent demandé
si vous sollicitez une subven on auprès d'un organisme ou lorsque vous
présenterez votre concept auprès d'un producteur. C’est un document
très court (1/2 page à 1 page) perme ant d'expliquer pourquoi vous
voulez raconter ce e histoire et comment vous allez la raconter. Vous
pouvez parler de vos procédés narra fs, de vos inten ons esthé ques, de
vos références... Il s'agit de cerner votre projet de façon ar s que.

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La note d'inten on n'est pas forcément le premier document à écrire mais
elle vous sera indispensable. Elle doit être claire et sincère. Quand vous la
rédigez, n'oubliez pas de me re en avant l'originalité de votre projet. En
quoi votre histoire (ou la façon dont vous allez la raconter) est-elle unique,
originale, et présente un certain intérêt ?

La note d’inten on va aussi vous servir à construire votre pitch oral.


Lorsque vous présenterez votre projet auprès de producteurs,
d'inves sseurs ou de partenaires poten els, vous parlerez aussi de vos
inten ons ar s ques. Ce sera beaucoup plus facile pour vous si elles sont
déjà couchées sur papier !

4. L'ARC DRAMATIQUE

Si votre concept est une série, vous aurez besoin d'un arc drama que ou
arc narra f. Ce document n'est pas forcément un texte, cela peut être un
tableau ou un graphique qui présente l'évolu on, le parcours de chacun
de vos personnages tout au long des épisodes et les évènements clés de
l’histoire.

5. LA BIBLE

On pourra aussi vous demander dans certains cas de fournir la bible des
personnages. Ce document vous sera u le de toutes façons : vous y
présenterez chacun des personnages importants de l'histoire, avec son
comportement, sa personnalité, son caractère, ses expressions favorites...
Ce e bible pourra aider les acteurs qui interpréteront ensuite ces
personnages.

En op on : la descrip on de votre univers

Dans le genre du fantas que ou de la science- c on, il vous sera u le


d'avoir un document qui décrit l'univers de la série, son fonc onnement,
les décors par culiers que l'on trouve dans l'histoire. Dans un autre cas,
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vous aurez peut-être besoin de rappeler des faits ou contextes


historiques.

L'ERREUR À ÉVITER

Une erreur commune chez les scénaristes débutants qui présentent leur
projet est d'inves r d'entrée de jeu dans un très beau dossier sur papier
glacé, tout en couleurs, qui présente la série et son concept. Il est souvent
trop tôt pour faire ça : le coût d'un beau dossier est élevé, alors qu'il
devient très vite obsolète, ce qui correspond à une perte de temps et
d'argent !
Les documents que je viens d'évoquer sont surtout à conserver sur votre
ordinateur. À chaque nouvelle opportunité, vous devrez les retravailler,
les réécrire pour sa sfaire la demande par culière qui vous sera faite à ce
moment-là.

6. LE ONE PAGE

C’est sans doute le document qui vous sera le plus u le, que vous
distribuerez le plus largement pour faire la promo on de votre projet.
Surtout si vous voulez écumer les fes vals, assister à des événements
dans le but de rencontrer des partenaires, des producteurs.

Un One page est assez simple à faire : il doit men onner le tre de votre
projet, son format, son genre, une illustra on et votre pitch tout simple
qui présente votre concept en quelques phrases.

N'oubliez pas de me re votre contact sur ce document ! Cela peut


paraître évident, mais j'ai déjà vu des personnes distribuer des one page
sur lesquels il n'avait pas indiqué l'e-mail où les contacter...

Quand les opportunités arrivent, il faut pouvoir rapidement me re à jour


et reme re en forme ces documents en fonc on de la demande. Le
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travail est toujours plus facile si vous avez déjà un brouillon ou des
premières versions de ces di érents documents.

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COMMENT ET POURQUOI SAVOIR FAIRE UN PITCH ?

L'élabora on du pitch est une étape essen elle dans le développement


d'un scénario, mais aussi et surtout parce que ce scénario, vous allez
devoir à terme le promouvoir, le « vendre ». Et la première chose dont
vous aurez besoin, c’est d’un bon pitch pour convaincre que votre
scénario vaut la peine d’être lu.

Le pitch existe en 2 versions : écrite et orale.

LE PITCH À L’ORAL

Dans ce type d'exercice, les Français (et de manière générale les


francophones) sont très mauvais, alors que les Anglo-saxons y sont
généralement entraînés depuis l'école. Ces sessions de pitch ne leur
posent aucun problème.

On ne s'imagine pas forcément en train de devoir "pitcher", présenter son


projet à l'oral devant des personnes... Pourtant, de nos jours, les
scénaristes et les gens qui portent un projet de série ou de lm ont de
plus en plus d'opportunités, voire d'obliga ons de pitcher. Les organismes
qui nancent l'audiovisuel et les fes vals organisent de plus en plus de
sessions de pitch. Les auteurs viennent y présenter leur projet, leur
concept, leur série ou leur long-métrage en direct devant un jury ou un
public. Il est donc très important de maîtriser cet exercice qui peut vous
rapporter directement de l'argent. Toutes ces sessions de pitch sont
dotées de prix "en argent", des sommes qui vous perme ent de
développer votre projet. Par exemple, l'année dernière, au Webfest
Berlin, une session de pitch o rait 20 000 € au gagnant, suivis de 110 000
€ pour la produc on d'un pilote.

Vous devez donc vous y préparer, parce que vous par ciperez
probablement à des fes vals, à des marchés ou des événements
par culiers, dans le but de rencontrer des producteurs ou des partenaires
qui vous demanderont de pitcher votre projet : le présenter en quelques
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mots, en quelques phrases, avec enthousiasme, clarté, et avec assez
d'amour pour leur donner envie de vous suivre dans ce e histoire !

Faites a en on, votre pitch doit être court et ne doit pas être un résumé
de l’histoire, mais une présenta on de votre concept, une véritable
« pub » pour séduire les personnes que vous voulez convaincre de vous
accorder de l’a en on. Ce n’est pas évident et il faut s’y entrainer car
vous serez souvent le premier (et le seul) représentant de votre projet,
votre propre « agent ».

LE PITCH ÉCRIT

Vous aurez aussi besoin d'un pitch écrit pour présenter votre projet.
Chaque concours, chaque ins tu on qui ouvre des subven ons vous
demandera forcément un pitch de votre projet.

Un pitch doit être court, clair et dynamique. Ne vous lancez pas dans des
explica ons alambiquées. Vous devez aller droit au but. N'oubliez jamais
de bien préciser le genre, qu'il n'y ait pas de confusion dans l'esprit de la
personne qui lit votre pitch. Soyez drôle s'il faut être drôle, mais dans ce
cas soyez certain d'être drôle. Dans un pitch, il n' y a rien de pire que de
faire une blague que personne ne comprend. Évitez aussi les références
oiseuses ou trop spécialisées que le lecteur ne comprendra pas. En
revanche, n'hésitez pas à être mordant, voire même insolent puisque le
but de ce document est d'a rer l'a en on, de donner envie de connaître
mieux votre concept et votre projet. Autre chose à éviter : faire des
a rma ons péremptoires telles que "C'est la première fois que ça a été
fait !" ou "Ce e histoire n'a jamais été racontée..." La plupart du temps,
vous n'en savez rien, et cela risque de ne vous a rer que des ennuis.
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ÊTRE UN SCÉNARISTE PROFESSIONNEL ?

Vous avez sûrement un projet de scénario, de série, de lm ou de web


série. Dans un coin de votre tête, il y a quand même l'idée que ça puisse
déboucher sur quelque chose de professionnel et rémunéré, et pourquoi
pas en vivre et faire carrière.

Ce mé er est assez di cile, il faut le reconnaître, il n'y a pas de place pour


tout le monde, c'est un mé er intermi ent. Peu de scénaristes travaillent
tout le temps. C'est donc un mé er fragile, qu'il est souvent di cile de
pra quer seul.

La plupart du temps, les scénaristes ont une autre ac vité : réalisa on de


lms d'entreprise, écriture de romans, de bandes dessinées, publicité... Ils
ont parfois carrément un autre mé er parce que le scénario n'est pas une
ac vité très stable.

J’ai eu la chance d'écrire des scripts pour l'anima on et j'ai eu la chance


de le faire à une époque où il y avait beaucoup de travail. Mais je ne peux
pas dire que j'ai vécu toute ma vie uniquement de mes revenus de
scénariste.

Pour autant, scénariste, c'est vraiment un mé er, un emploi. Dans la


plupart des cas vous serez au service d'une produc on ou d'un projet que
vous n'aurez pas vous-même créé. Vous ferez par e du pool de
scénaristes qui travaillent sur ce projet, de l’équipe de créa on. Vous
aurez aussi dans votre carrière, je l'espère, la chance d'être le créateur du
programme ou du lm que vous avez conçu, mais cela n’arrivera pas tout
le temps et il y aura aussi parfois des scénarios « alimentaires ».

C’est un mé er qui peut être solitaire, à la maison, mais aussi un mé er


qui peut se pra quer de manière collec ve, en équipe. À ce moment-là,
c'est une autre expérience professionnelle. L'écriture en équipe est une
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écriture où l'on fait aussi beaucoup de proposi ons (on est là pour ça),
mais on est aussi là pour faire des concessions.

L'écriture, ce n'est pas forcément du scénario. Sur certains projets de


séries, vous pourrez n'écrire que le pitch ou le synopsis, et le projet sera
con é à quelqu'un d'autre. À l'inverse, vous pouvez très bien vous
retrouver à écrire un script dont vous n'avez pas écrit l'idée originale.
Dans ces cas-là, vous serez un professionnel. Ce seront vos qualités et
votre technique de scénariste qui entreront en jeu ainsi que votre
capacité à servir au mieux le projet, qui e à laisser de coté vos propres
envies. Vous pourrez aussi, dans certains cas, être embauché-e pour faire
uniquement du dialogue, ou des scènes d'ac on qui doivent être
réécrites.

Et puis il y a le cas dont nous rêvons tous, celui d'être le créateur et le


showrunner de notre propre projet.

COMMENT TROUVER DU TRAVAIL QUAND ON EST SCÉNARISTE ?

Pour devenir scénariste, il faut avoir la chance de faire ses preuves une
première fois, soit en vendant un premier script, soit en travaillant pour
une produc on. En fait, quels que soient votre talent, votre imagina on
ou votre mo va on, ce qui vous donnera du travail ou du moins vous
donnera des opportunités d’écrire ou vendre des scénarios, c’est votre
réseau.

Il est impossible de passer outre ce e phase de réseautage. À Paris


comme en province, il faut assister à tous les événements qui concernent
la produc on audiovisuelle dans votre région. Les fes vals, les rencontres,
les associa ons… Vous pourrez y rencontrer des réalisateurs qui vous
donneront des conseils, rencontrer des gens qui connaissent l'industrie,
ou qui pourront vous donner des "tuyaux".

N'hésitez pas aussi à lire en ligne les revues et magazines spécialisés qui
peuvent aussi éventuellement vous donner des informa ons.
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LA RÉMUNÉRATION DES SCÉNARISTES

Il est assez di cile d'en parler parce qu'on est toujours dans la
négocia on, pour chaque projet.

Même quand on est scénariste professionnel, on con nue à faire du


développement. On con nue à développer soi-même des idées, des
concepts, des histoires... Ce temps-là est de l'inves ssement personnel,
du temps qui n'est pas rémunéré. Il faut le prendre en compte dans le
calcul global de votre rémunéra on.

Ce n'est pas parce que vous êtes professionnel que vous n'êtes que
professionnel. Ce mé er n'existe pas sans être un minimum collabora f.
En tant que scénariste "professionnel", vous accepterez aussi de travailler
gratuitement pour un ami, pour développer son concept que vous aimez
par culièrement, ou bien vous prendrez le risque de vous joindre à une
produc on alors que la rémunéra on n'est pas celle des standards. Ces
moments bénévoles font aussi par du mé er de scénariste et sont
parfois des inves ssements « qui rapportent »

Les scénaristes sont rarement sur le devant de la scène et il y a peu de


scénaristes vraiment célèbres. Si vous voulez faire ce mé er pour l'argent
ou pour la gloire, vous aurez tout faux. Je vous rassure tout de suite : ça
n'arrivera jamais ! Mais vous serez toujours un professionnel si vous
restez passionné.
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